"Vidéo fournie à France Bleu Lorraine par un chauffeur de camion, ancien intérimaire d'un sous-traitant de l'entreprise Arcelor, à Florange, qui affirme avoir déversé des centaines de mètres cubes d'acide dans un crassier (un dépotoir de l'usine sidérurgique pendant trois mois), de décembre 2016 à février 2017, période pendant laquelle il a tourné cette vidéo. Cet homme qui témoigne sous couvert d'anonymat assure que les salariés d'ArcelorMittal qui lui donnaient l'accès au crassier savaient qu'il déversait une matière hautement dangereuse dans la nature, alors que cet acide aurait du être recyclé dans une entreprise spécialisé, ce qui coûte beaucoup plus cher."
"Un chauffeur de camion, sous-traitant de l'entreprise ArcelorMittal Florange affirme avoir déversé pendant trois mois des centaines de mètres cubes d'acide dans la nature, dans un crassier de l'usine, au lieu de recycler la matière dangereuse. L'entreprise dément tout risque sanitaire.
ArcelorMittal Florange en Moselle est-il responsable d'un scandale environnemental? Un chauffeur de camion, ancien intérimaire d'un sous-traitant de l'entreprise, affirme avoir déversé des centaines de mètres cubes d'acide dans un crassier, un dépotoir de l'usine sidérurgique pendant trois mois, de décembre à février dernier. Cet homme qui témoigne sous couvert d'anonymat assure que les salariés d'ArcelorMittal qui lui donnaient l'accès au crassier savaient qu'il déversait une matière hautement dangereuse dans la nature, alors que cet acide aurait du être recyclé dans une entreprise spécialisée, ce qui coûte beaucoup plus cher. Il a transmis à France Bleu Lorraine une vidéo filmée avec son téléphone.
Ce chauffeur intérimaire d'un sous-traitant d'Arcelor parle d'au moins 24 m3 déversés tous les jours pendant ces trois mois de contrat: "Je transportais l'acide usagé. Normalement je devais le ramener dans un centre de recyclage à Maloncourt. Mais on me disait de charger l'acide et d'aller au crassier, avec la complicité de salariés d'Arcelor qui me donnaient les bons [de livraison, ndlr] eux-même. Les bons n'indiquaient pas que c'était de l'acide. Ils indiquaient seulement que c'était de la boue de fer ou de la boue d'épuration. J'arrivais à Florange, à la cockerie, au PC sécurité, et là je me retrouvais dans un crassier à brancher mes tuyaux et déverser mon chargement en pleine nature, directement au sol. Les rochers éclataient à cause de l'acidité du produit. Le soir je rentrais avec les yeux rouges."
Ce chauffeur sous-traitant décide d'en parler à un pompier travaillant pour ArcelorMittal mais sa direction l'apprend, dit-il, et le licencie pour "rupture de discrétion commerciale". "Depuis je n'arrive plus à retrouver de travail", explique ce Mosellan, qui se retrouve au chômage, en fin de droit, sans pouvoir emmener ses enfants en vacances cet été." (...)