"Le Pakistan subit sa plus grande crise politique de ces dernières années. Les dirigeants des principaux partis d’opposition ont appelé le Premier ministre Nawaz Sharif à démissionner en raison des accusations de corruption portées contre lui par l’équipe d’enquête formée par la Cour suprême du pays. L’instabilité croissante dans le seul pays musulman qui possède des armes nucléaires soulève des craintes chez les experts.
La crise a commencé avec la publication des célèbres papiers de Panama en avril 2016. Parmi les documents publiés, il y avait également des preuves compromettantes sur la famille du Premier ministre pakistanais. D’après ces documents, les enfants de Sharif auraient été liés aux sociétés offshores Nescoll Limited, Nielson Holdings Limited, Coomber Group Inc. et Hangon Property Holdings Limited. De 2006 à 2007, ces sociétés s’étaient engagées dans l’achat de logements de luxe à Londres pour un total de 13,8 millions de dollars.
Le politologue du Bangladesh Ahmed Rajeev a partagé son point de vue sur les origines et les perspectives de crise politique:
Le 6 avril 2016, Wikileaks a révélé que Panama Papers était financé par l’USAID et la Fondation Open Society de George Soros. De nombreux analystes ont convenu que le gouvernement des États-Unis poursuit une politique mondiale de déstabilisation et que la fuite des Panama Papers entrait dans ce cadre étant donné que le pays était en train de perdre dans ses aventures libérales impérialistes et voudrait maintenant rapatrier tous les dollars en prévision de la grande crise financière à venir. Par conséquent, on ne peut absolument pas se fier aux fuites de Panama Papers. Elles servent principalement l’intérêt des États-Unis. De plus, le principal leader de l’opposition au Pakistan, Imran Khan, agit comme marionnette politique des États-Unis. Lui et son parti se servent des fuites dites de Panama Papers pour mobiliser les gens contre le Premier ministre en ignorant les conséquences négatives.
Le 7 juillet 2017, l’ancien chef de l’armée pakistanaise à la retraite le général Raheel Sharif, le chef de l’Alliance militaire islamique dirigée par l’Arabie Saoudite pour lutter contre le terrorisme, est revenu d’Arabie Saoudite par un avion spécial. Les médias locaux ont signalé que certains ressortissants saoudiens qui accompagnaient le Général Sharif auraient quitté sa résidence depuis l’ancien terminal de l’aéroport de Lahore pour s’installer dans un hôtel local. Son retour surprenant coïncidait avec les enquêtes de corruption contre Nawaz Sharif. On peut donc spéculer sur un rôle éminent de l’ancien chef de l’armée. D’autre part, les États-Unis ne sont pas disposés à se retirer si facilement du seul pays musulman qui a des bombes nucléaires. Il est également vrai que, en ce qui concerne le Pakistan, les États-Unis et l’Arabie Saoudite ont tous deux un objectif similaire de déstabilisation contrôlée dans la région pour obtenir un avantage géostratégique sur la Russie, la Chine, l’Inde, l’Asie centrale et l’Iran. Par conséquent, le leader de l’opposition Imran Khan et le général Raheel Sharif ont tous deux le même objectif de changement de régime. Je suppose qu’ils travaillent ensemble." (...)

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