C'est par le biais du "hype", du "tendance", de "l'innovation", que le futur puçage généralisé souhaité fait son petit bout de chemin à couvert/à découvert...
"Certaines servent à badger à la salle de sport, d'autres à expérimenter "un sixième sens". Les amateurs sont de plus en plus nombreux.
Millimètre après millimètre, l'aiguille rentre dans la peau de Benoît Aveline. Âgé de 29 ans, celui qui se définit comme un grand "bidouilleur" est en train de se faire implanter entre le pouce et l'index une puce NFC. Une technologie permettant d'échanger des données entre deux appareils, que l'on retrouve par exemple dans les cartes de transport, cartes bleues et passeports. Elle lui permettra de remplacer toutes ces cartes par sa simple main.
Après quelques minutes, l'opération touche à sa fin. Elle ne ferait, à en croire le jeune homme qui montre sa plaie sanguinolente, "pas plus mal qu'une grosse piqûre". Entouré par les crépitements des appareils photos des journalistes et quelques curieux, Benoît Aveline affiche un sourire plus que satisfait.
Des centaines de "biochackers" dans le monde
Comme lui, quatre autres personnes se feront poser une puce cet après-midi au festival Futur en Seine, qui a lieu à la Villette, à Paris. Dans le jargon, on appelle un tel événement une "Implant Party". Il en existe partout dans le monde, de Miami à Stockholm, en passant par Londres et Copenhague. A chaque fois, y naissent de nouveaux hommes et femmes augmentés. S'il est difficile d'avancer un chiffre précis, on estime qu'ils seraient aujourd'hui plusieurs centaines dans le monde.
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Hannes Sjoblad, un suédois de 41 ans, membre du groupe de "biohackers" BioNyfiken, est l'un des pionniers de ce mouvement. Et, assurément, l'un de ceux qui le vend le mieux. Le grand blond à marinière est très à l'aise devant les caméras. "Attendez, je vais vous montrer. La puce est ici, mais on ne peut pas la voir, rapprochez-vous peut-être, indiquez-moi quel est le meilleur angle", dit-il ainsi en désignant un petit relief à peine visible sur sa main gauche. Avec la droite, il saisit son téléphone. Montre qu'en scannant sa peau avec, il arrive à afficher sa carte de visite sur l'écran. Son nom, son numéro de téléphone, son adresse email, l'endroit où il travaille: tout y est.
"Ça remplace aussi mes clés de voiture, mon badge pour entrer au bureau, ou celui pour aller à la salle de sport, s'amuse-t-il. Mais ça, ce n'est que le début. D'ici cinq ans, je suis persuadé que les gens entreront dans le métro, feront du shopping ou archiveront leurs données médicales sur ces puces." Benoît Aveline semble séduit par cette perspective. Développeur informatique, "super curieux", il confie son envie de voir son pass Navigo sous sa peau plutôt que dans sa poche. Pour le reste, il "verra ce qu'il pourra en faire"... " (...)