"La conférence d’Astana pour la paix en Syrie, organisée sous l’égide de la Russie, de l’Iran et de la Turquie, a commencé lundi 23 février à Astana, capitale du Kazakhstan promue capitale internationale de la diplomatie, avec une présence occidentale purement ornementale en la personne de l’ambassadeur américain, invité à l’initiative de la Russie en guise de main tendue à la nouvelle administration US. Celle-ci a maintes fois affirmé faire de la lutte contre Daech, création d’Obama et Clinton selon l’aveu de Trump, une priorité absolue, et renoncer à la politique de déstabilisation et d’ingérence désastreuse de son prédécesseur. L’intervention de Bachar Ja’fari, représentant de la Syrie à l’ONU et à Astana, nouvelle capitale diplomatique mondiale, est intégralement transcrite ci-dessous.
Contrairement à la déclaration de la délégation syrienne, sobre, conciliante et mesurée au point de ne désigner nommément aucune entité ennemie sinon Daech et al-Nosra, et considérant « L’Armée de l’Islam » comme un interlocuteur légitime (bien qu’elle soit également terroriste, elle ne fut nullement caractérisée comme telle, une issue lui étant proposée conformément à la politique de réconciliation nationale du gouvernement syrien), la délégation de « l’opposition syrienne armée » n’a omis aucune hostilité : propos sectaires, clivants et belliqueux, accusations grandiloquentes et épithètes flétrissantes à destination exclusive du régime syrien et de ses alliés, amalgamés au terrorisme, prétention à représenter le peuple syrien dans son ensemble et refus de reconnaître la légitimité de la délégation officielle syrienne, négation de toute ingérence étrangère hormis la Russie l’Iran et le Hezbollah, exigence de l’extension du cessez-le-feu à toute la Syrie et à toutes les factions combattantes (y compris Daech et àl-Nosra) et du départ de Bachar al-Assad comme des préliminaires indispensables, accusation de violations du cessez-le-feu par les forces syriennes et alliées – jusqu’à Wadi Barada, d’où les terroristes ont empoisonné les sources d’eau potable de 4 millions de résidents de Damas et de ses environs (ce qui de fait cautionne cet acte) et d’où le gouvernement veut les déloger, dénonciation d’un expansionnisme iranien dans tout le Moyen-Orient, etc. On comprend plus aisément la réaction de Bachar Ja’fari, dénonçant un amateurisme voire une tentative de sabotage de la conférence orchestrée de l’extérieur.
La conférence se clôturera le 24 janvier. Son succès – elle vise à consolider le cessez-le feu pour toutes les factions combattantes, hormis Daech et al-Nosra, exclues de facto – dépendra des négociations en coulisses entre les sponsors régionaux et internationaux du djihadisme et les alliés de la Syrie. Mais quoi qu’il arrive, sur le terrain, l’avancée du régime face aux groupes terroristes se poursuivra, de même que le processus de reconstruction qui est déjà en cours. [Sayed Hasan]" (...)

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