» N°107 – Vers quelles synchronisations territoriales?
Dans ce numéro, Jean-Pierre Balligand évoque la perspective à terme d’une France à 60 départements, une perspective motivée par deux interrogations : dans la nouvelle carte régionale, les départements actuels seront-ils à la bonne échelle ? Le développement intercommunal ne les contraint-il pas à revoir leur périmètre ?
Pour l’instant, ces mouvements sont désordonnés et il faudra attendre plusieurs mois – voire plusieurs années, sait-on jamais ! – pour que l’action publique se stabilise.
Mais le processus de synchronisation dans le pilotage des politiques publiques doit démarrer sans tarder. Se synchroniser, c’est se coordonner, faire en sorte que plusieurs choses se produisent dans le même temps ou dans une succession précise. C’est l’enjeu même d’une bonne gouvernance territoriale : faire ensemble dans un tempo harmonieux.
L’outil utile à cette tâche existe : la conférence territoriale de l’action publique (CTAP).
À l’heure de la suppression de la clause de compétence générale, et de sa réapparition ponctuelle dans la loi NOTRe, semble se dessiner une sorte de clause sui generis de coopération-synchronisation générale, que chacune des CTAP des régions sera amenée à construire et à faire vivre, et dont l’étendue sera fonction de la prédisposition de ses membres aux partenariats et à un esprit de responsabilité partagé plus qu’aux positions dogmatiques.
Face au « temps liquide » du débat national qui n’a de cesse, depuis 35 ans, d’initier des réformes institutionnelles, le « temps solide » des territoires doit imposer un rythme cadencé afin de remédier à l’image d’un éparpillement de l’action publique.
Via Institut de la gouvernance territoriale et de la décentralisation
Pouvoirs locaux n°107