Karine Martin : "S’expatrier en Espagne demande beaucoup de traductions assermentées" | Metaglossia: The Translation World | Scoop.it
Traductrice, interprète, la Française Karine Martin accompagne au quotidien les expatriés francophones dans les démarches administratives de particuliers ou d'entreprises.

Karine Martin : "S’expatrier en Espagne demande beaucoup de traductions assermentées"


Pour les particuliers ou les entreprises, la traductrice, interprète, Karine Martin aide au quotidien les expatriés francophones dans les démarches administratives. Rencontre.


 


Écrit par Simon Legentil


Publié le 23 juin 2025, mis à jour le 25 juin 2025


Karine Martin pose ses valises en Espagne au début des années 2000, juste après ses études. Elle débute sa carrière à la Chambre de commerce, puis se lance dans l’entrepreneuriat en fondant Fidélité Idiomas, une entreprise de traduction et d’interprétation, à Alicante en 2006. Quelques années plus tard, elle s’installe à Barcelone pour son dynamisme, le cadre de vie et la proximité avec la France. Elle devient déléguée consulaire en 2021. Aujourd’hui, cette traductrice passionnée accompagne au quotidien la communauté francophone de Barcelone.


 


Fidélité Idiomas, concrètement, qu'est-ce que c'est ?


 


À la base, c'était moi en tant que traductrice-interprète. Espagnol, anglais vers le français. Au fil du temps, mes clients m'ont demandé de gérer des projets multilingues. Et c'est là où j'ai commencé à travailler en tant qu'agence avec des collègues freelance dans d'autres langues. Je n’ai pas de salariés, mais je collabore presque toujours avec les mêmes personnes. Vous savez, les bons traducteurs ne veulent pas être salariés. Ils préfèrent rester maîtres de leur temps, maîtres de leurs projets, maîtres de leurs clients.


 


Il y a deux versants de Fidélité Idiomas. Le premier, la traduction à l'écrit de textes simples, c'est-à-dire non assermentée. Ce sont des traductions pour des sites web, des annonces ou des textes commerciaux. Ensuite, il y a les traductions assermentées. Beaucoup de documents juridiques ont besoin d'être assermentés pour être présentés légalement devant les administrations. C’est le cas quand des Français viennent s’installer ici par exemple.


 


L’autre volet, c'est l’interprétation. J'accompagne des chefs d'entreprise qui viennent faire des réunions, des négociations ou qui viennent voir leurs équipes. Et il y a l'interprétation simultanée, pour des congrès ou des visites avec des audioguides par exemple.


 


On traduit énormément pour les Français qui viennent s'installer en Espagne.


 


Et comment les entreprises ou les particuliers font appel à vous ? C'est sur votre site ou c'est vous qui les démarchez ?


 


J'ai un site web. Je fais partie de nombreux réseaux d'entrepreneurs à Barcelone comme La Peña ou la Chambre de commerce française. Et je suis répertoriée sur la liste des interprètes recommandés par le consulat. Au niveau de l'interprétariat, les entreprises font leurs recherches et je pense que je remonte dans les recherches internet.


 


Quelles sont les plus grosses demandes des francophones qui vous sollicitent ?


 


Alors, on traduit énormément pour les Français qui viennent s'installer en Espagne. Il faut beaucoup de traductions assermentées pour s'expatrier ici. Je pense que les plus fortes demandes que nous avons sont les livrets de famille, les actes de naissance ou des diplômes. Ça va être des traductions assermentées pour les particuliers. Et ensuite, pour les entreprises, on va traduire beaucoup de documents destinés à ouvrir des filiales ici, comme le Kbis. C’est, on va dire, la carte d'identité de l'entreprise en France. Et ensuite, des contrats de collaboration, des négociations, etc. Ça, ce sont des traductions assermentées aussi.


 


En termes de délai, quand une entreprise ou un particulier demande de traduire un numéro ou une carte d'identité de l'entreprise, combien de temps ça met ?


 


Tout dépend des documents et de l’urgence de ceux-ci. Des documents courts, en général d'une à trois pages, on est très réactif. C'est d'ailleurs une des caractéristiques que nous avons et c'est pour cela qu'on est très connu de la communauté pour la gestion des urgences. Étant moi passée par ces démarches-là, je connais le stress que représente le fait de rater son rendez-vous parce qu'il nous manque un papier. Il nous arrive, de l'après-midi pour le lendemain, d'avoir la traduction.


 


Maintenant, pour des entreprises, les documents sont plus longs. Un document d’une vingtaine de pages, il faut quand même un minimum de temps pour pouvoir procéder. Mais on est toujours attentif et en bonne collaboration avec nos clients.


 


Le traducteur engage sa responsabilité sur les traductions, l'IA n'a rien d'officiel.


 


Comment devient-on traducteur-interprète ?


 


Alors, traducteur-interprète, ce sont de vraies études ! C'est bien que vous me posiez la question. On devient traducteur en faisant des études de traducteur. En France, il y a des écoles de traduction. En Espagne, cela se fait à l'université surtout.


 


C’est un vrai métier. De nos jours, l’IA vient réellement nous concurrencer. Alors, il faut la regarder avec un œil expert. Parce que sur de la traduction simple, comme des mails, ou des textes n’ayant rien d’engageant, je dois reconnaître que l'IA est très forte et rapide. Donc là, je me tire un peu une balle dans le pied. Mais il faut être réaliste. Maintenant, quand on parle des contrats, sur des documents confidentiels ou personnels, je pense qu'il faut être très précautionneux au niveau de la confidentialité. Il y a aussi un gros risque de contresens. Et je le répète, dans tout ce qui est juridique, on reste des experts, on engage notre responsabilité sur les traductions, l'IA n'a rien d'officiel."


 


https://lepetitjournal.com/barcelone/installation/karine-martin-expatriation-espagne-traductions-assermentees-416055


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