Par ce travail, The Shift Project a souhaité attirer l’attention sur un enjeu crucial : celui des risques de conflits d’usage locaux pour des ressources nécessaires à la transition. Fruit d’un travail de 18 mois, ce nouveau rapport propose de concilier décarbonation et spécificités territoriales en adoptant le prisme des ressources locales dans l’exercice de la planification écologique.
Se passer des énergies fossiles tout en répondant aux besoins énergétiques de la France mobilisera de l’électricité, de la chaleur, des biocarburants, du biométhane ou encore des biocombustibles dont la production nécessite de grandes quantités d’eau, de sols, de bois et de biomasse agricole. En plus d’être limitées, ces ressources sont inégalement réparties sur le territoire, souvent déjà allouées à d’autres usages non énergétiques et menacées par le changement climatique.
Reprendre notre destin énergétique et climatique en main revient donc à relocaliser les risques peu maîtrisables d’un système fondé sur les énergies fossiles vers un système plus contraint mais plus maîtrisable fondé sur les ressources dont nous disposons. Les territoires seront au premier plan de cette transition, avec d’un côté l’opportunité de contribuer, à leur mesure, à l’objectif commun de décarbonation, et de l’autre la responsabilité d’arbitrer sous contraintes physiques pour limiter les risques de tensions ou de conflit d’usage sur ces ressources.