Ce lundi 22 avril 2024 la Royal Air Force a présenté le nouveau schéma de camouflage de l’avion de sa RAF Typhoon Display Team. Et le moins qu’on puisse dire c’est que l’Eurofighter Typhoon FGR.4 est vraiment très chouette dans cette livrée à dominante grise et verte réhaussée des célèbres bandes d’invasion introduites au printemps 1944. Car oui vous l’aurez compris l’avion de combat britannique honore ici le 80e anniversaire de l’opération Overlord, autrement dit du débarquement en Normandie. Gageons que dans les semaines à venir cela nous offrira quelques (très) belles photos en vol.
Là où nos amis britanniques ont été tout bonnement géniaux c’est qu’ils ont poussé le clin d’œil à son paroxysme. L’Eurofighter Typhoon FGR.4 en question reprend trait pour trait les marquages d’un avion du N°257 Squadron, une des unités qui en juin 1944 volait sur chasseur-bombardier monoplace Hawker Typhoon. Durant le Débarquement de Normandie et dans les semaines qui suivirent cette unité britannique s’illustra dans des missions d’attaque au sol et de soutien aux forces terrestres alliées. La fameuse roquette air-sol HVAR de 127 millimètres était alors son armement externe standard. Même la météo s’est mise à l’unisson des traditions anglaises pour cette présentation officiel de l’avion.
C’est sous une fine pluie typiquement anglaise que l’avion a officiellement été dévoilé par la Royal Air Force. Pour l’occasion la base de RAF Coningsby, le principal nid des Typhoon britanniques, avait mis les petits plats dans les grands. Outre les habituels médias spécialisés aéronautiques et défense la BBC avait fait le voyage. Il faut dire qu’outre-Manche le culte du 6 juin 1944 est au moins aussi fort que chez nous. Il suffit de voir le nombre de groupes scolaires britanniques qui chaque année font le pèlerinage sur les plages du Calvados. Je ne sais pas vous mais moi je lui trouve une sacrée gueule à ce Typhoon FGR.4.
Soyons très honnêtes nous sommes nombreux celles et ceux qui rêvions de voir un Eurofighter Typhoon revêtir la livrée d’un Hawker Typhoon. Notre vœu a été exaucé. Et durant cette saison des meetings aériens l’avion se présentera dans tout le Royaume-Uni, et même au-delà, sous cette livrée synonyme de libération de l’Europe du joug nazi. C’est le Flight Lieutenant David Turnbull, callsign Turbo, qui le pilotera. Connu sous son code tactique ZJ913 l’avion est affectueusement surnommé Moggy par la Royal Air Force.
Les ordinateurs quantiques pourraient un jour casser le système qui protège notamment les secrets des Etats. Des chercheurs travaillent sur la mise au point d'algorithmes capables de résister à cette puissance de calcul.
Après la doctrine "Guerre Zéro Morts", allons-nous vers le conflit "Zéro soldats" où des outils de haute technologie remplacent le combattant ? Comment faire face à cette guerre moderne de plus en plus technologique, où "gagner la guerre avant la guerre", nouvelle stratégie des armées françaises, revisitée et inspirée de Sun Tzu dans "L'Art de la Guerre", est le leitmotiv géopolitique et technologique de la décennie à venir. Comment l'Armée de Terre se prépare au combat futur ? L'Humain reste-t-il au cœur des conflits modernes ?
Date et heure de la conférence: mercredi 15 mai - 19h, à l'INSPÉ de Bretagne (Amphithéâtre Condorcet), 9, rue Pierre Legrand, Rennes
Modalités pratiques: Inscription par mail à emzd-rennes-com.ogzds.fct@intradef.gouv.fr ou au 02 23 35 26 35 à la cellule communication Réponse souhaitée avant le mardi 14 mai 2024 Les places sont limitées : inscription obligatoire
Les marins roumains font face à la menace persistante des mines marines en mer Noire, une préoccupation majeure pour la sécurité des navires commerciaux. Un
En maintenance depuis mai 2023, le porte-avions a appareillé de Toulon pour un déploiement d'environ deux mois. Il doit notamment participer à un exercice de l'Otan en Méditerranée.
Depuis mai 2020, le Système principal de combat terrestre [MGCS – Main Ground Combat System], qui vise à développer un nouveau « système » de char de combat dans le cadre d’une coopération franco-allemande, est resté bloqué à phase 1 de l’étude de définition de l’architecture du système [SADS Part 1], confiée à un groupement industriel [ARGE, pour Arbeitsgemeinschaft], formé par KDNS France [ex-Nexter], KNDS Deutschland [ex-Krauss Maffei Wegmann] et Rheinmetall.
En raison, notamment, de quelques désaccords sur les choix technologiques, d’une défiance à peine cachée par certains députés allemands, qui voulaient le lier au projet de Système de combat aérien du futur, et d’un déséquilibre engendré par l’arrivée de Rheinmetall, le programme, lancé en 2017, n’a en effet pas évolué comme prévu.
Aussi, en juillet 2023, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, et son homologue allemand, Boris Pistorius, sont tombés d’accord pour le remettre à plat tout en faisant passer les aspects opérationnels avant les intérêts des industriels. Ce qui s’est traduit par l’élaboration d’une fiche d’expression des besoins commune à l’armée de Terre et à la Heer.
En outre, à l’issue de longues négociations, un protocole d’accord portant sur la phase 1A du MGCS sera signé à Paris, le 26 avril. Un « contrat détaillé devrait être prêt » au début de l’année de 2025, a précisé M. Pistorius, lors d’un entretien croisé avec M. Lecornu, publié par la Frankfurter Allgemeine Zeitung.
À cette occasion, le ministre français a insisté sur les enjeux du MGCS, quitte à prendre quelques libertés avec les faits. « Nous ne développons pas simplement le char du futur mais le futur du char que nous voulons imaginer ensemble », a-t-il dit. La France et l’Allemagne prendront ainsi de l’avance sur les États-Unis, qui « n’ont toujours pas commencé à réfléchir à l’avenir du char Abrams » ainsi que sur la Russie, qui a « connu quelques échecs » avec le T-14 Armata.
Pour rappel, si le dernier né des chars russes n’a effectivement pas été directement engagé dans les combats en Ukraine et qu’il a dû faire l’objet « d’ajustements », le groupe américain General Dynamics Land Systems a dévoilé, en 2022, l’Abrams X, un démonstrateur de char de nouvelle génération, doté d’un groupe motopropulseur [GMP] hybride, d’un tourelleau téléopéré de 30 mm , d’un système de protection active, d’un canon XM360 de 120 mm, d’un système d’ouverture distribuée [DAS] et d’une nouvelle gamme de capteurs électro-optique/infrarouge. Enfin, il aura la capacité de mettre en œuvre des systèmes robotisés [MUM-T, pour Manned Unmanned Teaming].
Quoi qu’il en soit, le MGCS n’est pas seulement un char de combat mais une « famille de systèmes ».
« Bien plus qu’un engin blindé lourd traditionnel, le MGCS est pensé comme un système multiplateformes : un char proprement dit, équipé d’un canon gros calibre, accompagné d’autres modules complémentaires interconnectés [un blindé lourd équipé de missiles antichars puissants, un véhicule d’appui nativement robotisé doté d’armes laser, des drones et autres armements innovants] », avait en effet résumé le ministère des Armées, en octobre dernier. Et de préciser qu’il devra être en mesure d’atteindre des cibles situées à 8 km de distance.
D’où l’importance du canon dont sera équipe ce char franco-allemand du futur. Cette question a d’ailleurs été au centre des désaccords qui ont miné ce programme depuis bientôt quatre ans, étant donné que deux options se font face : celle défendue par Rheinmetall, qui repose sur un nouveau canon de 130 mm L/51, « combiné à un chargeur automatique de pointe », et celle proposée par KNDS France, qui développe le concept ASCALON [Autoloaded and SCALable Outperforming guN], basé sur un canon de 140 mm.
Quel sera le choix acté dans le protocole d’accord que s’apprêtent à signer MM. Lecornu et Pistorius ?
Ces dernières semaines, KNDS France n’a fait aucune communication sur le concept ASCALON. En revanche Rheinmetall, par la voix d’Armin Papperger, son PDG, ne s’est pas privé de faire l’article de son canon de 130 mm, en insistant sur les « progrès significatifs » accomplis lors de son développement. Et il n’est pas question de s’arrêter en si bon chemin car ce système doit équiper son char KF-51 « Panther », qui, pour le moment, n’a suscité l’intérêt que de la Hongrie… mais dans une configuration reposant sur le canon lisse de 120 mm L55A1.
En attendant d’en savoir davantage sur le contenu du protocole d’accord [MoU] concernant la phase 1A du MGCS, les rumeurs vont bon train. Notamment outre-Rhin. « Selon des milieux bien informés, le MoU prévoirait la création éventuelle d’une co-entreprise associant quatre partenaires », dont KNDS France et Thales du côté français et KNDS Deutschland et Rheinmetall du côté allemand, a récemment avancé le site spécialisé Hartpunkt. Et celui-ci de préciser que le programme serait organisé, à l’image du SCAF, selon « huit piliers », dont le contenu reste à définir.
Quant au type de canon, ces mêmes milieux « bien informés » ont indiqué qu’aucun accord n’avait été encore trouvé, si ce n’est qu’il serait question de mettre au point une tourelle permettant « l’intégration à la fois du canon français de 140 mm et du canon de 130 mm développé par Rheinmetall ». Une telle solution aurait le mérite de satisfaire tout le monde, quitte à faire une entorse au principe d’interopérabilité.
OCCAR has announced a progression in the Eurodrone project, officially known as the Medium Altitude Long Endurance – Remotely Piloted Air System (MALE-RPAS).
Le mois dernier, à l’occasion de la création de sa nouvelle entité « cortAIx », Thales a expliqué que, grâce à l’intelligence artificielle, les performances des capteurs aéroportés allaient être « décuplées ».
Et de citer le cas de la nacelle optronique TALIOS [pour Targeting Long-range Identification Optronic System / Système optronique d’identification et de ciblage à longue distance] du Rafale, laquelle sera en mesure d’analyser et d’identifier en temps réel les cibles potentielles cent fois plus rapidement. Ainsi que celui du radar Searchmaster, notamment utilisé par l’avion de patrouille maritime Atlantique 2, les algorithmes d’IA devant permettre de compiler rapidement de grandes quantités de données afin de présenter aux opérateurs une « image beaucoup plus synthétique ».
Des projets existent aussi pour le combat terrestre. C’est d’ailleurs la finalité du projet collaboratif de recherche STORE [Shared daTabase for Optronics image Recognition and Evaluation], financé à hauteur de 23,3 millions d’euros par le Fonds européen de défense [FED] et devant être coordonné par Thales.
« Ce projet réunit un consortium de 20 partenaires [industriels, PME et universitaires] issus de 8 pays de l’Union européenne et de la Norvège. Il a pour objectif de constituer une base de données images mutualisée, ainsi que de développer et d’évaluer des algorithmes d’IA dédiés à l’analyse et au traitement de données issues de systèmes d’imagerie de plateformes terrestres », a expliqué Thales, via un communiqué publié ce 25 avril.
L’enjeu de STORE est de développer des solutions visant à analyser automatiquement des situations tactiques de combat terrestre, en s’appuyant sur « l’innovation technologique en matière d’apprentissage profond des données optroniques ».
En clair, en associant l’IA aux données collectées par des capteurs optroniques, le « combattant bénéficiera à terme d’une assistance avantageuse et précieuse pour la perception de son environnement », explique Thales. L’objectif est double : il s’agit d’améliorer la connaissance tactique d’une situation donnée tout en accélérant la prise de décision, et donc la réactivité.
À ces fins, STORE consistera d’abord à bâtir le « socle d’une première base de données partagée et évolutive d’images de défense en Europe et à explorer différentes solutions d’algorithmes de détection », détaille l’industriel. Et d’ajouter : « Ce projet collaboratif proposera une architecture de gouvernance des données et s’appuiera sur des technologies souveraines à coûts maîtrisés ».
Deux autres entités françaises participent à ce projet, à savoir l’Office national d’études et de recherches aérospatiales [ONERA], qui a récemment inauguré AILAB, son laboratoire dédié à l’intelligence artificielle, et Safran, qui ne pouvait qu’en être au regard de son offre en matière de capteurs optroniques.
« Nous sommes fiers de la confiance que nous accorde le FED en nommant Thales, expert en optronique et en intelligence artificielle, en tant que chef de file et animateur d’un large réseau de partenaires, fleurons technologiques et industriels en Europe », s’est félicité Benoît Plantier, Vice-Président des activités Optronique et Electronique de missile du groupe. « Thales s’appuiera sur sa longue expérience dans le domaine des technologies numériques avancées au service des forces pour proposer des capacités de perception assurant une supériorité tactique décisive sur les théâtres d’opérations », a-t-il conclu.
Les ministres français et allemand de la Défense, Sébastien Lecornu et Boris Pistorius, signent ce vendredi à Paris un accord sur leur projet commun de « char du futur ».
L'utilisation massive de petits drones sur le champ de bataille ukrainien bouleverse les manuels traditionnels de l'infanterie, l'artillerie et la reconnaissance. L'Ukraine a déclaré vouloir produire 1 million de drones cette année.
While Germany has signalled a change of approach toward its armed forces, a number of challenges remain to be overcome before the Bundeswehr reaches a sufficient level of capability and readiness.
Le Centre d'Excellence de Production de Véhicules Neufs d'Arquus se situe sur le site historique d'Arquus Limoges. Depuis sa création en 1939, le site es
En mars 2023, le ministère britannique de la Défense [MoD] fit savoir que la British Army allait recevoir quatorze obusiers automoteurs [sur roues] Archer, produits par BAE Systems Bofors, à la suite d’un accord conclu avec la Suède. Il s’agissait alors de remplacer les pièces d’artillerie AS-90 qui venaient d’être promises à l’Ukraine.
Cependant, cette solution ne pouvait être que provisoire, la British Army ayant auparavant lancé le programme MFP [Mobile Fires Platform], censé moderniser et renforcer ses unités d’artillerie. À l’époque, Ben Wallace, alors ministre de la Défense, avait dit vouloir aller vite sur ce dossier, en fixant l’objectif de le voir aboutir d’ici la fin de cette décennie, et non les années 2030.
« Ma principale préoccupation est notre déficit en matière de tir dans la profondeur. Nous sommes à peu près dépassés par tout le monde. La portée de nos AS-90 est d’environ 23 ou 24 km. La France et tous les autres ont [des systèmes] ayant des portées de 55 km », avait alors soutenu M. Wallace.
Finalement, le programme MFP sera mené en coopération avec l’Allemagne. C’est en effet ce qu’a annoncé Rishi Sunak, le Premier ministre britannique, à l’issue d’un échange avec Olaf Scholz, le chancelier allemand, le 24 avril.
« Le Royaume-Uni et l’Allemagne sont des puissances européennes. Ensemble, nous sommes plus forts, qu’il s’agisse de nous défendre contre l’agression russe ou de stimuler la croissance économique et le progrès technologique. Aujourd’hui, nous ouvrons un nouveau chapitre dans notre relation […]. En cette période dangereuse pour le monde, le Royaume-Uni et l’Allemagne se tiennent côte à côte pour préserver la sécurité et la prospérité chez eux et sur tout notre continent », a fait valoir le locataire du 10 Downing Street.
Concrètement, la solution retenue pour le programme MFP reposera sur le système RCH-155 [Remotely Controlled Howitzer], développé par KNDS Deutschland [ex-Krauss Maffei Wegmann] sur la base de l’obusier automoteur chenillé PzH-2000. Il sera monté sur un véhicule blindé de combat d’infanterie Artec Boxer, dont 623 exemplaires ont été précédemment commandés par la British Army [523 en 2019 et 100 en 2022].
À noter que le RCH-155, qui, à l’exception des unités livrées à l’Ukraine, n’a jamais été exporté jusqu’à présent, est en compétition avec l’Archer 8×8 en Suisse, dans le cadre du projet « Artillerie Wirkplattform und Wirkmittel 2026 ». Monté sur un châssis développé sur la base du véhicule de transport de troupes blindé Piranha IV, il a été récemment évalué par Armasuisse.
Pour rappel, hautement automatisé, le RCH-155 a une portée allant de 40 à 54 km, selon le type d’obus de 155 mm qu’il utilise. Sa cadence est de 9 tirs par minute. Il a en outre la capacité de tirer en mouvement, ce qui réduit sa vulnérabilité aux tirs de contre-batterie.
« Le programme a le potentiel d’apporter des avantages économiques significatifs au Royaume-Uni, notamment pour la construction de composants, ce qui permettra de créer des centaines d’emplois chez les fournisseurs britanniques qui soutiennent le programme Boxer », ont fait valoir les services de M. Sunak.
Cette coopération nouée entre Londres et Berlin autour du RCH-155 semble confirmer que la Bundeswehr a également choisi ce système, celle-ci ayant l’ambition d’acquérir jusqu’à 160 obusiers à roues.
The contract was signed on the 25th April at Hanwha Aerospace’s production plant in Changwon, with the attendance of representatives from both Governments.
En janvier, le département d’État a indiqué que le montant total des exportations d’équipements militaires américain avait battu un record en 2023, en atteignant le total de 238 milliards de dollars [soit 16 % de plus par rapport à l’année précédente]. Cette progression a été expliquée par la forte hausse [+ 55,9 %] des commandes passées via la procédure dite FMS [Foreign Military Sales] et instruites par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], leur montant ayant dépassé les 80 milliards de dollars.
Les achats des pays européens ont pesé lourd dans ce résultat, à commencer par ceux de la Pologne [hélicoptères Apache, systèmes HIMARS, chars Abrams, etc.]. « Les achats d’armes se font à quelque 80 % en dehors de l’Union européenne, et 80 % de ces achats se font auprès des États-Unis », a récemment déploré Josep Borrell, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité. Et d’appeler à mettre fin à cette « dépendance »… Vœu pieux ?
Depuis le début de cette année, la DSCA a recommandé au Congrès des États-Unis d’accepter des ventes d’équipements militaires à des pays membres de l’UE pour un montant ayant dépassé les 15,5 milliards de dollars. Plus précisément, six pays sont concernés, à savoir la Croatie [hélicoptères UH-60], la Grèce [« jusqu’à » 40 F-35A], l’Allemagne [radios hautes fréquences], l’Italie [missiles air-air et bombes guidées], les Pays-Bas [missiles Hellfire et JASSM-ER] et la Pologne [aérostats, missiles air-air et air-sol].
Et c’est loin d’être fini… En effet, le 25 avril, la DSCA a publié deux nouveaux avis visant à autoriser la vente de missiles antiradar AGM-88G [ou AARGM-ER pour Advanced Anti-Radiation Guided Missile – Extended Range] à la Pologne et aux Pays-Bas, pour un total de près de 2 milliards de dollars.
Dans la détail, la Pologne a l’intention de commander 360 AGM-88G pour un coût estimé à 1,275 milliard de dollars, tandis que les Pays-Bas entendent se procurer 265 exemplaires pour 700 millions. En clair, il s’agit pour les forces aériennes de ces deux pays de renforcer leurs capacités dites SEAD [suppression des défenses aériennes ennemies].
L’AGM-88G a été développé par Northrop Grumman [qui a repris les activités d’Orbital ATK] à la demande de l’US Navy, via un contrat notifié en janvier 2018. D’une portée de plus de 300 km, propulsé par un statoréacteur lui permettant de voler à Mach 4, il a été déclaré opérationnel en 2023.
Le ministère néerlandais de la Défense n’avait toutefois pas fait mystère de son intention de s’en procurer en mettant deux arguments en avant. « Ce missile de haute qualité est une réponse aux capacités dites A2/AD [anti-accès / déni d’accès] dont disposent actuellement de nombreux adversaires potentiels », avait-il avancé, avant de souligner qu’il existait « une pénurie de ce type de munitions anti-A2/AD en Europe ».
La chaîne d’assemblage d’où sortiront les véhicules blindés Griffon belges a été inaugurée ce mardi en région flamande. Un pas important dans la conduite du partenariat franco-belge Capacité Motorisée (CaMo) et dans le développement de la filière de défense locale. Un jalon structurant
Staden n’avait sans doute jamais accueilli autant d’ « étoiles » en simultané. C’est dans cette petite commune du nord-ouest de la Belgique qu’a été inaugurée la future ligne d’assemblage final des Griffon belges construite par Mol Cy. Un résultat tangible de la collaboration établie par cette entreprise flamande avec KNDS France et un jalon majeur franchi en présence de la ministre de la Défense belge, Ludivine Dedonder, de l’ambassadeur de France, François Sénémaud, de généraux, d’officiers et d’industriels français et belges impliqués dans le partenariat CaMo.
La totalité des 382 Griffon destinés à la Composante Terre, acquis en 2019 et déclinés en 10 variantes, sortiront de ce site aujourd’hui en construction. Voire un peu plus, car les 24 Griffon MEPAC dont la commande était avalisée fin 2023 sont venus s’ajouter à l’accord de coopération signé en 2022 par les deux entreprises, précisait le co-PDG de Mol Cy, Lieven Neuville. Quelque 7 M€ ont été investis par sa société pour atteindre l’objectif fixé, celui du lancement de l’assemblage d’un premier Griffon le 5 janvier 2025.
Investir dans cette infrastructure et dans les savoir-faire associés, c’est donner « le bon exemple », déclarait en préambule la ministre de la Défense belge. Partisane d’une filière de défense belge forte, celle-ci a applaudi « un investissement important pour la société Mol, mais également un investissement important pour notre pays, car nous augmentons ainsi la capacité et l’autonomie stratégique de notre pays ».
Représenté par l’ambassadeur de France, le ministre des Armées Sébastien Lecornu a pour sa part salué une nouvelle étape qui « confirme la qualité de la coopération entre nos deux armées de Terre. Je remercie la Belgique pour sa confiance, qui permet une collaboration exemplaire et bénéfique aux entreprises belges et françaises. La qualité de la relation avec la ministre Ludivine Dedonder permet d’avancer concrètement sur nos projets conjoints ».
Lancé il y a près de six ans, le partenariat CaMo avait déjà trouvé des déclinaisons opérationnelles, doctrinales, ainsi qu’en matière de formation et d’entraînement. Son extension au domaine industriel résonne comme une véritable réussite pour « deux entreprises qui ne se connaissaient pas, qui n’avaient pas de raisons de le faire a priori et qui pourtant le font avec des échanges croisés, avec des ateliers qui sortent de terre et des gens qui vont travailler ensemble », a estimé le patron de KNDS France, Nicolas Chamussy. Assembler jusqu’à neuf Griffon par mois
Ce qui se résume actuellement à quatre murs et un toit sera transformé d’ici octobre en un outil industriel flambant neuf, création de 25 emplois à la clef. L’ancienne serre horticole laissera alors place à un bâtiment de 5500 m2, dont 4000 seront consacrés au Griffon. Celui-ci parviendra jusqu’en Belgique sous la forme d’une base roulante conçue sur le site de Roanne de KNDS France et assortie d’un ensemble de kits.
Longue de 125 mètres, cette future ligne accueillera plusieurs stations successives sur lesquelles seront intégrés les kits communs ou spécifiques à chaque version, les tourelleaux téléopérés T1b et T2b produits par FN Herstal et la vétronique fournie par Thales. Suivront des essais statiques avant de basculer sur la mise en peinture du véhicule. Le site sera également doté d’une piste pour la conduite d’essais dynamiques. Crédits image : Gert-Jan D’haene / La Défense
Une fois assemblé, chaque véhicule sera soumis à une première série d’opérations de vérification (OV) conduites en usine en coordination avec KNDS et la Direction générale de l’armement (DGA). Une seconde phase d’OV se déroulera sur un site étatique belge. Engagée l’an prochain, la production augmentera graduellement d’ici à fin 2026. De 2027 à 2031, jusqu’à neuf Griffon sortiront tous les mois du site de Mol Cy.
« Un véritable transfert de technologie est en cours », explique Lieven Neuville. À l’automne prochain, une équipe de Mol se rendra à Roanne pour y suivre de visu un cycle de production désormais bien rôdé. À l’inverse, une équipe de KNDS France viendra soutenir le lancement des activités sur le site flandrien.
La manoeuvre permet au passage de réacquérir des compétences depuis longtemps disparues dans l’écosystème belge. « Il n’y a pas de Défense forte sans une industrie forte derrière », déclarait à ce titre Ludivine Dedonder, dont le mandat aura vu le lancement d’une « Defense, Industry and Research Strategy » (DIRS), stratégie de renforcement de la BITD belge dotée de 1,8 Md€ d’ici à 2030. Des compétences à pérenniser
« Ce qui se passera ensuite dans ce nouveau bâtiment n’est pas encore fixé, mais les entreprises KNDS et Mol mettront tout en oeuvre pour assurer la réussite du projet CaMo 1 et créer une bonne référence pour continuer notre partenariat avec les projets suivants », ambitionne le CO-PDG de Mol Cy.
Se pose en effet d’ores et déjà la question de la pérennisation de la chaîne, ce que plusieurs perspectives sont susceptibles d’assurer. « Le programme CaMo va en effet au-delà des 382 véhicules qui seront prochainement assemblés à Staden. Nous avons également récemment ouvert la porte au partenaire luxembourgeois », relèvait le chef de la Direction générale des ressources matérielles (DGMR) de la Défense belge, le lieutenant-général Frédéric Goetynck.
Le partenaire luxembourgeois progresse en effet dans la modernisation d’un parc blindé nécessaire pour la construction d’un bataillon de reconnaissance binational conjointement avec la Belgique. Misant à son tour sur les véhicules SCORPION, le gouvernement luxembourgeois s’apprête à soumettre le projet de loi de financement permettant de cadrer et de planifier l’investissement le plus important jamais consenti pour sa défense.
La trajectoire de CaMo reste par ailleurs étroitement liée à celle de son corollaire français, SCORPION. « Nous définissons nos incréments capacitaires en commun. Il y a déjà des capacités que nous sommes en train de définir ensembles. Ces équipements donneront lieu à de prochaines acquisitions », rappelait l’ingénieur général de classe exceptionnelle de l’armement Thierry Carlier, directeur général adjoint de la DGA. Des équipements dont certains sont déjà identifiés.
« Dans la mesure où les besoins matériels futurs s’élargissent et se développent sur base de l’accord franco-belge actuel, il serait souhaitable qu’ils puissent se concrétiser en s’appuyant entre autres, sur cette nouvelle infrastructure », note le chef de la DGMR. Le Serval, notamment. Une fois matérialisée, l’acquisition de ce « petit frère » du Griffon pourrait naturellement s’accoler au processus industriel transfrontalier maintenant établi. Derrière, Bruxelles et Paris progressent sur le dossier du véhicule blindé d’aide à l’engagement (VBAE). Un effort en phase de démarrage mais qui, s’il s’avère concluant, participerait à conforter l’entame d’autres projets communs, dont celui de l’engin du génie de combat.
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