"Il y a en tout esprit une chambre vide, lieu du manque de sens. C'est la cause et le lieu d'être des récits littéraires. Ce qui est vrai en ces récits, ce ne sont pas leurs détails mais leurs fissures. C'est de ce lieu, néant et musical, que provient l'interminable questionnement qui occupe notre existence. Un narrateur ne ressuscite pas un mort, à peine dans son souffle maintient-il son souvenir ; il n'est pas son représentant mais son porte-silence. Nous voisinons en absence. Ce qui se voit quand on se regarde dans « l'oubli fermé par le cadre », n'est pas soi mais l'absence de ce qui nous hante. Ce qu'on espère voir au-delà de soi, réside dans une zone d'oubli, le long d'un lac glacé que bordent les asphodèles" (18).
(Jean Roudaut, Critique n° 668.669, janvier-février 2003, dossier « Louis-René des Forêts »), p. 18
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