DEFENSE NEWS

L'US Army a commandé trois hélicoptères lourds Boeing CH-47F Block II « Chinook » supplémentaires. L'attribution du lot 3, d'une valeur de 135 millions de dollars, s'inscrit dans le cadre des efforts de modernisation en cours de l'armée américaine.

CH-47F Block II @ Boieng

Le contrat

L'attribution de ce contrat fait suite à l'annonce faite en février par l'armée américaine de la poursuite de la production à plein régime du programme CH-47F Block II. À ce jour, Boeing est sous contrat pour neuf des 465 appareils de la flotte actuelle de l'armée. L'armée a également reçu un financement du Congrès américain pour trois appareils dans le cadre du prochain lot de production et a attribué à Boeing un contrat l'année dernière pour l'acquisition de pièces à long délai de livraison.

Boeing a livré le premier aéronef de production CH-47F Block II à l’US Army en juin, suivi du deuxième en septembre.

Ce qui change

Le CH-47F Chinook est le seul hélicoptère cargo lourd de l’US Army soutenant les combats et autres opérations critiques. Le CH-47F dispose d'une suite de fonctionnalités améliorées telles qu'un cockpit numérique amélioré doté du système d'architecture avionique commune, une nouvelle cellule monolithique avec réduction des vibrations et le système de commande de vol automatique numérique, qui offre une contrôlabilité couplée pour les opérations dans des environnements défavorables ( visibilité réduite, brunissement, vents violents). Le cockpit commun du CH-47F permet une compatibilité et une interopérabilité numériques multiservices pour une meilleure connaissance de la situation, des performances de mission et une capacité de survie, ainsi qu'un potentiel de croissance futur. Le Block II permet également à l'armée de mieux soutenir la capacité de réponse rapide nécessaire aux missions d'urgence par force et à l’entrée précoce, ainsi qu'aux opérations tactiques et opérationnelles non linéaires, non contiguës, de simulation ou séquentielles. Le CH-47F transporte tactiquement les forces et l'équipement associés et assure le maintien en puissance aérienne de routine des forces de manœuvre. Les missions secondaires que le « Chinook » exécute pour soutenir les soldats et les commandants comprennent : l'évacuation médicale, la recherche et le sauvetage, les parachutages, les secours en cas de catastrophe et la récupération d’avions.



Le programme CH-47F Block II offre des capacités supplémentaires sur le terrain avec une plus grande portée, une capacité de charge utile accrue et une augmentation du poids brut maximum à 54 000 livres, soit une augmentation de 4 000 lb par rapport au Block I et peut transporter des charges utiles jusqu'à 22 000 lb, tandis que ses moteurs Honeywell T55-714C améliorés sont 20 % plus puissants que son prédécesseur.

CH-47F Block II@ Boeing

Les améliorations majeures du Block II comprennent

- Système de protection balistique à poids réduit

- Système de commandes de vol repensé ; Système de contrôle de vol automatique numérique (DAFCS)

- Système de transmission amélioré ; Transmission améliorée (IDT)

- Nouvelle conception des pales de rotor (ACRB)

- Système de carburant repensé ; Système de carburant léger (LFS)

- Mise à jour du système d'architecture avionique commune (CAAS)



Boeing présente le Block II du "Chinook" comme « l'aéronef de transport lourd le plus avancé et le plus performant de sa catégorie ». Bénéficiant d'une transmission améliorée, de réservoirs de carburant redessinés et d'un fuselage plus robuste, le Block II peut offrir une portance et un rayon de mission améliorés.

- Upgraded configuration provides increased lift and extends range of the aircraft. - Lot 3 order continues ongoing modernization efforts to full-rate Block II production PHILADELPHIA, Dec. 4, 2024 —The U.S. Army ordered three additional CH-47F Block II Chinooks from Boeing [NYSE: BA]. The Lot 3 contract award, valued at $135 million, is a part…

Le C-390 pourrait devenir une plate-forme aéroportée encore plus polyvalente que ce qu'elle n'est actuellement. C'est en tout cas ce qui est analysé actuellement entre Embraer et l'armée de l'air brésilienne (Força Aérea Brasileira ou FAB) qui ont signé un accord le 3 décembre 2024 à la Mostra BID, le salon national de la défense et de la sécurité à Brasilia
Une nouvelle version potentielle du C-390

Le C-390 pourrait devenir une plate-forme aéroportée encore plus polyvalente que ce qu'elle n'est actuellement. C'est en tout cas ce qui est analysé actuellement entre Embraer et l'armée de l'air brésilienne (Força Aérea Brasileira ou FAB) au travers d'un accord signé le 3 décembre 2024 à la Mostra BID, le salon national de la défense et de la sécurité à Brasilia. Le but avoué est d'approfondir les études de collaboration visant à étendre les capacités du C-390 Millennium pour les missions de renseignement, de surveillance et de reconnaissance (ISR), avec un accent particulier sur la patrouille maritime, dans le cadre de ce que l'on pourrait appeler un développement exploratoire.
ISR et patrouille maritime

Sa polyvalence lui permet le transport de troupes et le ravitaillement en vol, sans parler du kit de lutte anti-feu précédemment testé au Brésil (voir A&C n°2899). L'avion peut être équipé d'une nacelle optronique pour des missions de recherche et de sauvetage de jour comme de nuit. En conséquence, l'étape suivante et presque logique est celle d'une plate-forme aéroportée pour des missions de patrouille ou ISR. Le nombre de clients du C-390 en Europe n'a cessé de croître. Le C-390 Millennium a été ainsi choisi par le Brésil, mais aussi la Hongrie, l'Autriche, la Corée du Sud -qui semblait jusqu'alors chasse gardée de l'oncle Sam- les Pays-Bas, la République tchèque, le Portugal et la Suède pour moderniser leurs forces aériennes.
La FAB intéressée par la patrouille maritime

Considérant sa capacité en soute et sa charge utile de 26 t, l'autonomie de l'appareil, dans le rôle de patrouilleur maritime aussi bien que d'appareil ISR, le C-390 serait une alternative intéressante à la concurrence, peut-être à moindre coût. Pour le Brésil, c'est d'abord la possibilité d'un avion de patrouille maritime qui intéresse la FAB, le pays étant bordé sur toute sa façade ouest par l'océan atlantique. « Les études visant à adapter l'avion C-390 Millennium aux missions ISR ont évolué de manière structurée, en analysant la capacité de l'avion à évoluer pour répondre aux besoins actuels et futurs de l'armée de l'air brésilienne, en particulier en ce qui concerne la patrouille maritime », souligne le lieutenant-brigadier Marcelo Kanitz Damasceno, commandant de l'armée de l'air brésilienne. La prochaine édition du Salon du Bourget permettra peut-être d'en savoir plus, car pour le moment kit ou nouvelle version du C-390, pour le moment rien n'est défini.

First flight of the Polish F-35A at NAS JRB Fort Worth in Texas. The Polish F-35A “Husarz” AZ-02 c/n 3502, successfully completed its first test flight

Construit par le chantier Bath Iron Works (BIW), filiale du groupe General Dynamics, l’USS John Basilone (DDG 122) a été officiellement mis en service le 9 novembre dans la base navale de Mayport, en Floride. Il s’agit du 74ème destroyer de la classe Arleigh Burke intégrant la flotte américaine depuis la tête de série éponyme, l’USS Arleigh Burke (DDG 51), en 1991. Le nouveau bâtiment est au standard Flight IIA TI (Technology Insertion), ultime évolution de la version Flight IIA qui a vu le jour en 2000. Deux dernières unités à ce standard, l’USS Harvey C.

Kongsberg Maritime signed today a contract with Hindustan Shipbuilding Limited to supply its electric replenishment-at-sea equipment for India's Fleet Support Ships programme.

Lancé à l'automne 2017, peu de temps après l'élection du président Macron, le programme SCAF (Système de Combat Aérien du Futur) devait constituer le pilier

Après un premier échec en 2019, l’Inde a réussi à lancer depuis un sous-marin nucléaire lanceur d’engin un missile balistique K4 pouvant emporter une charge nucléaire.

Inaugurée mi-novembre à Venette (Oise) la nouvelle usine de Matra Electronique fabrique les cartes électroniques des missiles de MBDA à un...-Défense

The inert SiAW missile was released from an F-16C over the Gulf of Mexico in early November, well before its delivery was announced. The U.S. Air Force

Actus aero

Mielec – 3 December 2024, PZL Mielec, a Lockheed Martin company, recently delivered another S-70i Black Hawk helicopter to the Polish National Police (PNP), expanding the PNP Aviation Board fleet to five aircraft. This latest delivery completes the contract requirements signed in December 2022 for two helicopters and continues to bolster their mission capabilities and…

Lors de l’inauguration de BeCOVER et du dévoilement du tout premier booster basse pression du Rise, Olivier Andriès, directeur général de Safran, a profité de sa présence en Belgique pour rappeler sa position : "la Belgique a toute sa place dans le SCAF !". Il a également annoncé que tout comme l’Allemagne, la décision d’achat du F-35 n’est pas un argument contre la Belgique dans le SCAF.
Une position sur la Belgique et le SCAF

Le 27 novembre, le centre d'essai de compresseurs BeCOVER était inauguré à Herstal (province de Liège, Belgique). Pour l'occasion, Olivier Andriès, directeur général de Safran, avait fait le déplacement. Sa présence s'expliquait par la double annonce, à savoir que l'entreprise française détient, via sa filiale belge Safran Aero Booster, 25 % des parts de BeCOVER mais aussi pour dévoiler le tout premier compresseur du futur et très prometteur moteur Rise.

À l'occasion d'une conférence de presse, ce dernier avait profité de sa présence en Belgique pour réitérer sa position sur la Belgique au sein du Système de Combat Aérien du Futur, plus connu sous l’acronyme SCAF : "BeCover a été conçu pour accueillir des moteurs militaires et je rappelle ce que j'ai déjà dit publiquement : Safran est très favorable au fait que la Belgique puisse rejoindre le SCAF. Nous sommes même très très favorables. Et ça tombe bien puisque le Président de la République a clairement indiqué que la Belgique était bienvenue. Et aujourd'hui, la Belgique a un rôle d'observateur et nous souhaitons que ça aille encore plus loin et que la Belgique puisse, concrètement, avoir un rôle industriel dans le SCAF. Et justement, sur les moteurs, la Belgique a tout ce qu'il faut ! La preuve aujourd'hui !". Il termina son intervention en précisant que le futur proche de la Force aérienne belge ne diminue en rien sa participation au SCAF : "Alors certes, la Belgique s'est engagée sur le F-35 mais l'Allemagne aussi ! Ce n'est donc pas un argument !"

Sans le citer, cette dernière phrase était un clin d’œil envers Eric Trappier, CEO de Dassault Aviation. Ce dernier avait souvent repris cet argument concernant la Belgique, comme par exemple à la fin de l'année 2023 : "On ne fait pas un SCAF pour faire travailler des industriels. C'est d'abord un besoin des forces armées et nos pays comptent acheter ces appareils. La Belgique compte-t-elle un jour acheter des avions de combat non-américains ? Je n'ai pas entendu de réponse des autorités belges. En trente ans, ils ne l'ont jamais fait."

Pour rappel, le 16 juin 2023, la Belgique avait annoncé, via Ludivine Dedonder, ministre de la Défense belge, sa participation au SCAF : "Je confirme que le Conseil des ministres a accepté de proposer notre pays comme observateur [au SCAF]". Ce statut d'observateur ne permet pas encore à la Belgique de concrètement participer aux actuels développements du SCAF mais donne justement la possibilité de négocier avec l'Allemagne, l'Espagne et la France le rôle que jouera la Belgique dans les prochains développements et essais.

Les récentes attaques de groupes rebelles syriens ont vu la capture de systèmes. Cependant, un très récent radar Podlet-K1 a été capturé intact par des rebelles syriens. Il s’agit de la prise dont la valeur technologique est la plus élevée, ce système faisant partie des derniers radars de surveillance développés par les Russes.
Capture en Syrie

Depuis quelques jours, des groupes armés opposés au régime de Bachar al-Assad, président syrien, ont lancé des offensives contre les Forces armées syriennes. Ces attaques ont vu la capture de nombreux véhicules terrestres mais aussi hélicoptères de transports moyens et différents avions de combat. Leur état est toutefois très varié et il n'est pas sûr que la totalité de ces appareils pourront réellement être réutilisés par les rebelles. Toutefois, une nouvelle image disponible en sources ouvertes (OSINT) permet de confirmer la capture d'un radar Podlet-K1, avec son mât non déployé. Cette prise est très significative et probablement la prise dont la valeur technologique est la plus élevée depuis le début de ces offensives. L'unique image ne permet toutefois pas de confirmer la nationalité du radar : syrien au profit de systèmes antiaériens syriens/russes ou inversement, russe au profit de systèmes antiaériens syriens/russes ?
Un radar récent

Ce radar a été développé, produit en Russie et est entré en service à partir de 2018 au sein des Forces armées russes. Concrètement, il s'agit de trois antennes PESA, en bande S et fixées sur un mat, lui-même placé sur le châssis d'un camion tout-terrain KamAZ-6350 8x8. L'antenne principale (la plus haute) permet de détecter des cibles aériennes classiques ou encore des drones à des distances variant en fonction du mode de détection sélectionné par les opérateurs :

détection longue portée (300 kilomètres max, 10 kilomètres d'altitude)
détection haute altitude (200 kilomètres de portée max, 20 kilomètres d'altitude)
détection basse altitude (200 kilomètres de portée max, 10 kilomètres d'altitude)
détection de drones* (80 kilomètres max, 10 kilomètres d'altitude)

Une deuxième "antenne" se trouve à droite de l'antenne principale. Son rôle n'est pas exactement défini mais il semblerait qu'elle offre une certaine capacité de protection contre un éventuel brouillage. En dessous, se trouvent deux antennes secondaires, situées dos-à-dos. La plus grande est utilisée pour offrir une solution IFF aux standards russes, la plus petite, une solution IFF aux standards internationaux (SIF Mark XIII). La totalité des antennes tournent à 360° et le coût estimé de ce système serait d'environ 4,75 millions d'euros.
Déjà vu en Ukraine ?

En Russie, il est généralement déployé en appui des batteries antiaériennes longue portée S-400 (SA-21 Growler) ou encore S-300 PMU-2 (SA-20B Gargoyle). Il est utilisé indépendamment de ces batteries, chaque Podlet-K1 étant accompagné d'un générateur mobile et d'un poste de contrôle mobile. Toutefois, dans le cas du radar capturé intact en Syrie, aucune autre image ne permet pour l'instant de connaitre si les deux autres véhicules ont été capturés intacts.

Au niveau du déploiement en opérations, en plus de la Syrie, ce radar a déjà été vu en Ukraine dans le cadre de l'invasion russe lancée au début de l'année 2022. Cependant, aucun Podlet-K1 n'a pour l'instant été capturé : là aussi, les informations en OSINT (Oryx) confirment la destruction de trois Podlet-K1, deux autres étant sévèrement endommagés. De fait, de nombreux pays de l'OTAN sont très certainement intéressés à mettre la main sur ce radar intact. Les États-Unis ont un grand historique au niveau de la capture et ensuite l'analyse de matériels ennemis ou potentiellement ennemis. Ces captures permettent de mieux connaitre les capacités des Forces hostiles mais aussi pour entrainer les Forces armées américaines et parfois alliées en vue de faire face efficacement à ces systèmes. Concernant les matériels soviétiques et russes, les exemples ne manquent pas : la prise d'un hélicoptère de combat Mi-25 Hind-D abandonné au Tchad (opération Mount Hope III en 1988), la capture d'un système antiaérien mobile Pantsir (SA-22 Greyhound) en Libye en 2020 (The War Zone) ou encore plus récemment, le transfert aux États-Unis d'un char de combat T-90A russe capturé par les Forces armées ukrainiennes. À noter que la Turquie dispose aussi d'une influence sur plusieurs groupes rebelles et là où les États-Unis s'appuient sur des bases aériennes en Syrie, la Turquie peut transférer directement par route le radar en dehors de la Syrie. À voir donc qui arrivera à mettre la main en premier sur ce radar et surtout, si ce dernier ne sera pas détruit par des avions de combat syriens ou russes avant d'être sorti de Syrie ?

Même si voir le Charles de Gaulle au mouillage devant la résidence du préfet maritime de la Méditerranée n’est pas chose courante, le porte-avions n’a pas connu de faux départ, assure-t-on à l’état-major de la Marine nationale. « Dans le cadre de la montée en puissance du groupe aéronaval, le porte-avions et son escorte restent habituellement, dans un premier temps, à proximité de Toulon pour la phase d’intégration des unités et des mouvements logistiques », explique-t-on à l’état-major.

The Russian Navy's base at Tartus in Syria is crucial to its support of the Assad regime, and its ambitions on the world stage. The dramatic shift in the front lines in Syria now puts the base at risk. There are indications that Russia may be evacuating its naval vessels.

Le soutien de l’Europe à l’Ukraine doit rester sans limites et inclure la possibilité de déployer des troupes à l’avenir, a déclaré la cheffe de la diplomatie de l’UE, Kaja Kallas, dimanche 1er décembre. Cette approche permettrait selon elle de préserver une ambiguïté stratégique essentielle face à la Russie.

Selon le dernier rapport du think tank suédois Sipri, il n’y a plus un seul groupe de défense d’Europe continentale dans le Top-10 des groupes d’armement. Ils étaient trois en 2018. Le signe d’un déclassement ?

Le premier ministre Narendra Modi avait annoncé par prochaine acquisition, pour la Marine indienne, de trois sous-marins Scorpene de Naval Group, ainsi que de 26 avions Rafale de Dassault Aviation, pour équiper le nouveau porte-avions indien, l'INS Vikrant, à l'occasion de sa visite officielle en France, dans le cadre des célébrations du 14 juillet 2023.

Poland has ordered hundreds of RTX AIM-9X Block II Sidewinder short-range air-to-air missiles to equip its fleet of Western-built combat aircraft.

An unusual mass departure of VIP and special mission aircraft was spotted from Moscow in the immediate aftermath of Ukraine receiving permission to use ATACMS and Storm Shadow in Russia.

En agressant l’Ukraine et en tentant de l’envahir le dictateur russe pensait tuer l’alliance Atlantique ; force est de constater que ce n’est pas un grand stratège car l’OTAN n’a jamais été aussi puissante depuis la fin de l’URSS ! On pourrait même dire que les déclarations samedi dernier du président ukrainien Volodymyr Zelensky sur une éventuelle future partition de son pays ont fait l’objet d’une bombe diplomatique. En ouvrant son territoire à l’implantation de bases aériennes alliés il a provoqué la ire d’un Vladimir Poutine qui verrait ainsi se réaliser un de ses pires cauchemars. Le jeu en vaut-il alors la chandelle ?
Des chasseurs grecs bientôt dans le ciel d’Ukraine ?

La Russie progresse actuellement dans sa guerre contre l’Ukraine. C’est indéniable. Et même si cela se fait au prix de centaines de combattants tués chaque jour ses troupes avancent. Malgré l’aide militaire des Alliés l’Ukraine recule. Il est donc désormais nécessaire de rouvrir les canaux diplomatiques entre Kyïv et Moscou. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky l’a bien compris. Ce samedi 30 novembre 2024 il a fait une déclaration fracassante. Il accepte que le Donbass et la Crimée passent administrativement sous contrôle de la Russie à condition que le front soit gelé. Une idée qui aurait du satisfaire son homologue russe, le dictateur Vladimir Poutine, puisque cela garantie le rattachement à Moscou des populations ukrainiennes russophones. En contrepartie Zelensky demande la protection militaire complète de l’OTAN pour tout le reste de son pays. Et là comment dire que cela coince un peu avec le Kremlin.

Car dans la tête de Vladimir Poutine il faut démilitariser totalement l’Ukraine et la placer sous une forme de protectorat de la Russie. Une colonisation qui n’en porte en fait pas le nom et qui anéantirait tout espoir de Kyïv de rejoindre un jour l’alliance Atlantique et l’Union Européenne. L’idée du président ukrainien est-elle aussi stupide que ça ? La réponse est évidemment non. Surtout elle se doit d’être lu au premier et au second degré.
La Suède, désormais membre de l’alliance Atlantique, pourrait elle aussi participer à la sécurisation de l’espace aérien souverain ukrainien.

Au premier, implanter des bases de l’OTAN en Ukraine c’est s’assurer qu’à l’avenir le pays ne sera plus jamais inquiéter par ce très encombrant voisin qu’est la fédération de Russie. Cette dernière n’osera jamais frapper un pays sous protection de son éternel ennemi. Elle pourra toujours vociférer, menacer, aboyer comme le ferait un teckel mais rien de plus. Elle ne mordra pas, sous peine de se retrouver sous le coup du tristement célèbre article 5 du traité de l’Atlantique Nord. Au second c’est une pure provocation à l’endroit de Vladimir Poutine. Ce dernier n’a jamais caché que s’il avait déclenché son offensive contre l’Ukraine c’était en représailles aux rapprochements entre Kyïv et les Alliés. Poutine a une peur bleue, il est littéralement effrayé par le fait que son pays soit encerclé par des pays de l’OTAN. Dans son esprit l’organisation atlantiste est synonyme de démocratie et d’état de droit : l’inverse de son système institutionnel. Des bases alliés en Ukraine seraient donc pour lui une source supplémentaire de nuits blanches et une ultime provocation.

Sauf que dans les faits la fédération de Russie est déjà frontalière directe de l’OTAN ! Elle possède 196 kilomètres de frontières terrestres avec la Norvège, 217 kilomètres avec la Lettonie, 227 kilomètres avec la Lituanie, 294 kilomètres avec l’Estonie, et… 1313 kilomètres avec la Finlande. Au total l’OTAN et la Russie partagent 2247 kilomètres de frontières terrestres communes. Autant dire 2247 kilomètres de cauchemar pour les stratèges du Kremlin. Combien une Ukraine actuelle ajouterait t-elle ? Impossible de répondre tant qu’on ne sait pas exactement le contour qui sera délimité si Poutine et Zelensky réussissent à trouver un accord. Mais on peut raisonnablement pensé qu’elle serait augmenté d’environ 60 à 70%. C’est énorme !
La redoutable chasse allemande serait forcément un maillon essentiel de cette protection otanienne de l’Ukraine.

Faisons un peu de politique fiction et imaginons, juste un instant, que les deux chefs d’état tombent d’accord et que l’Ukraine accueille des avions de combat de l’OTAN. Cela pourrait se faire très rapidement en fait, à condition de remettre sensiblement en état les dites bases aériennes. Car en plus de 1000 jours de guerre on ne peut pas dire que Moscou ait beaucoup épargné les installations militaires de son ennemie. Elle n’a pas fait que bombarder des cibles civiles sans défense elle au aussi frappé bases et casernes. Actuellement la PS ZSU, la Povitryani Syly Zbroynykh Syl Ukrayiny, possède une quarantaine d’emprises aériennes dont une dizaine sont adaptés à la réception d’avions de combat. Ce sont ces dernières qui seraient employées par les Alliés pour sécuriser le pays en plus de la chasse locale. Mais alors quel format cette présence alliée prendrait t-elle ? Le désengagement américain annoncé autour de la réélection de Donald Trump à la tête des États-Unis ne plaide pas forcément sur un schéma type US Air Force in Europe au Royaume-Uni. Par contre une option Baltic Air Policing en version XXL n’est pas inenvisageable !

Pourquoi XXL me direz vous ? Parce que là où huit à douze chasseurs actuels sont suffisant pour protéger les espaces aériens souverains de l’Estonie, de la Lettonie, et de la Lituanie il en faudra forcément un peu plus pour celui de l’Ukraine. Des rotation à au moins vingt avions de combat seront sans doute nécessaire. Dassault Aviation Mirage 2000 et Rafale, Eurofighter EF-2000 Typhoon, General Dynamics F-16 Fighting Falcon, Lockheed-Martin F-35 Lightning II, McDonnell-Douglas F/A-18 Hornet, et autres Saab JAS 39 Gripen seront de ce fait familiers de l’espace aérien ukrainien. Pourtant l’ouvrir à ces chasseurs impliquera forcément aussi d’accueillir des avions de soutien à l’image des appareils de transport tactique ou encore de surveillance aérienne.
Avions cargos, AWACS, ou même bombardiers stratégiques Boeing B-52H Stratofortress pourraient également être engagés dans la protection des Ukrainiens.

Avec une fédération de Russie où la monnaie ne vaut plus rien sur la scène internationale et où l’inflation atteint des niveaux historiquement hauts on peut dire que les mesures économiques de rétorsions votées par les Alliés ont porté leurs fruits. Il suffit de compter les apparitions publiques de Vladimir Poutine depuis fin février 2022 pour se rendre compte que le maitre du Kremlin se claquemure, de peur d’être atteint par la vindicte populaire. Son score ultra stalinien aux dernières élections n’en parait donc que plus suspect. Lui aussi a donc tout intérêt à ce que la guerre se termine vite et à ce que son pays retrouve de saines relations économiques avec les pays de l’OTAN. Pour la diplomatie on verra plus tard… Poutine a donc tout intérêt à accepter la proposition de Zelensky. Et puis au final si ses pilotes de Mikoyan MiG-31 Foxhound et de Sukhoi Su-35 Flanker-E sont si bons que ça ce n’est pas quelques chasseurs alliés qui devraient les effrayer. Non ?

Revendre des avions de combat de seconde main c’est généralement une opération gagnant-gagnant pour deux pays, enfin ça c’est quand les avions en question sont en état de vol. Il y a quelques semaines les FAMa, les Forces Armées Maliennes, ont choisi de mettre en vente quatorze aéronefs dont neuf chasseurs Mikoyan-Gurevich MiG-21 Fishbed. Seul petit hic aucun n’est en état de vol et ils sont proposés à la vente à la tonne de ferraille. Sauf que dans ce pays gangréné par la corruption et par une inflation galopante les clients potentiels ne se bousculent pas au portillon.

Les «avions de chasse» au Mali ça a toujours été une question assez sensible ! Techniquement la junte militaire au pouvoir dans ce pays en possède neuf. Ce sont sept monoplaces MiG-21MF Fishbed-J et de deux biplaces MiG-21UM Mongol-B dédié à la transformation opérationnelle. Il en existe deux autres, un monoplace et un biplace, mais ils servent de pots de fleurs sur des bases aériennes. Et paradoxalement ce sont ces deux là qui sont dans le meilleur état. Car les huit chasseurs maliens sont officiellement toujours opérationnels mais ne volent plus depuis une bonne quinzaine d’années. Et depuis tout ce temps ces avions s’usent. Évidemment ils ne revoleront jamais à moins de tous les cannibaliser pour n’en refaire qu’un seul, et encore rien n’est moins sûr ! C’est sans doute pour cela que la proposition des Maliens n’intéresse aucun collectionneur nul part dans le monde. Les forces aériennes ne sont pas plus enclines à acheter ces tas de ferrailles.

Alors les FAMa ont choisi de proposer leurs huit chasseurs à la revente au poids. C’est donc à la tonne que les MiG-21 maliens se vendent. Ou plutôt devraient se vendre. Car depuis début octobre que cette opération a été lancé personne ne s’est manifesté afin de racheter les dits avions. Leurs codes tactiques nous sont connus. Pour les biplaces il s’agit de TZ-364 et TZ375. Ceux des monoplaces sont TZ-356, TZ-371, TZ-378, TZ-381, TZ-382, TZ-385, et TZ-386.
Et oui ce monoplace MiG-21MF Fishbed-J est officiellement encore opérationnel au sein des Forces Armées Maliennes.
Si ce MiG-21UM Mongol-B semble en meilleur état il ne vole pas plus.

Outre ces neuf chasseurs cinq autres aéronefs militaires, eux aussi officiellement encore en service, sont proposés à la vente alors même qu’ils pourrissent lentement sur pieds. Il s’agit de trois hélicoptères et de deux avions. L’Aérospatiale AS.350B Écureuil codé TZ-374 et les Mil Mi-24D Hind numéros TZ-407 et TZ-415 pour les premiers. Les seconds sont les Cessna 185 Skywagon et O-2A Skymaster respectivement immatriculés TZ-392 et TZ-388.
On remarquera que le schéma de camouflage de l’Écureuil malien rappelle fortement celui des AS.555 Fennec de l’Armée de l’Air et de l’Espace.
Mil Mi-24 Hind malien façon emmental…
Élégant mais totalement inapte au vol ce Cessna 185 Skywagon de liaisons et de transport d’état-major.

Ce qui est fabuleux avec les militaires c’est qu’ils n’ont jamais peur du ridicule. Un pays qui craindrait l’opinion publique ne publierait aucune image d’aéronefs en aussi mauvais état, surtout quand il prétend qu’ils sont encore opérationnels. Il faut par ailleurs savoir que le Mali cherche toujours à revendre l’avion de ligne Boeing 727-200Adv codé TZ-001 utilisé pour le transport personnel du dictateur Assimi Goïta en plus d’un 737-700 BBJ. Petit souci concernant le triréacteur il aurait souffert de l’attaque djihadiste contre l’aéroport de Bamako le 17 septembre dernier durant laquelle une centaine de militaires maliens et une dizaine de mercenaires russes ont trouvé la mort. Plusieurs médias indépendants maliens indiquent le Boeing 727 n’est lui aussi plus en état de vol. Sa revente s’annonce donc délicate. Sauf peut-être au poids…