Le CEAM a tiré 4 missiles antichar en Corse. La capacité était très attendue par les dronistes de la 33e ESRA de Cognac.
Une bête de guerre
Le Reaper a pour seul tort, dans le contexte actuel, est d'être américain, et donc soumis potentiellement aux caprices de Potus. Mais pour le reste, le Reaper est une bête de guerre, et le confirme à chaque fois qu'il fait parler de lui. Le chef d'état-major de l'armée de l'air, le général Jérôme Bellanger s'est reservée l'exclu pour lui, annonçant hier soir le tir d'essais de quatre missiles antichars Hellfire réalisés « cette semaine » par les experts du CEAM et de la 33e escadre de surveillance, de reconnaissance et d'attaque (ESRA). Ces tirs ont eu lieu notamment sur une cible maritime, manifestement dans la région de Solenzara où un drone a été déployé pour quelques semaines.
Nouvelle configuration
« Cette nouvelle configuration permet d'agir rapidement sur le terrain, de la détection d'une menace à sa neutralisation, tout en limitant considérablement les risques de dommages collatéraux (…) cette nouvelle capacité illustre notre volonté de toujours conserver l'avantage dans la boucle décisionnelle ». Le processus, bridé pendant des années par des relations franco-américaines complexes, finit enfin par aboutir. Les Reaper n'étaient armés au départ que de GBLU12 (jusqu'à quatre). Désormais, ils peuvent tirer le GBU-49 (guidage GPS/IR), le Hellfire.
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Les effets du tir d'un Hellfire. © DR
30 heures d'autonomie
Ils disposent aussi d'un pod d'interception de communications de BAE Systems, et d'ailes à portée étendue, permettant d'amener l'autonomie à 30 heures. De quoi expliquer la drague des marins : ils disposeront d'heures de vol pour les missions aéromaritimes en Méditerranée, grâce au Reaper prépositionné en Corse. Ils en bénéficient déjà en Medor, via le plot Reaper de Jordanie. Un atout évident pour CECMED, et du répit pour ALAVIA qui peut ainsi positionner ses ATL2 ailleurs. L'ATL2 n'a d'ailleurs pas d'effecteurs de type Hellfire, seulement des bombes (pas toujours) et un Exocet (c'est gros pour un objectif asymétrique).
Appréciable au sol comme en mer
Un tel effecteur est évidemment appréciable au sol comme en mer, pour stopper un drone de surface menaçant, un IED naval, ou une vedette libyenne qui tire contre des civils, au mépris du droit international. Les Reaper français ont le vent en poupe... depuis leur livraison express, obtenue par Jean-Yves Le Drian en décembre 2013, quelques mois seulement après avoir ouvert le contact avec son homologue américain.
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Le Reaper et ses Hellfire. © CEMAAE
Une épée de Damoclès au-dessus des groupes armés djihadistes
Sans la « faucheuse », l'action des Français au Sahel aurait été bien plus complexe, entre 2013 et 2021. Le système, manié par la 33e ESRA a placé une épée de Damoclès au-dessus des groupes armés djihadistes, et un bouclier au profit des forces alliées au sol. Avec une disponibilité hors normes, encore louée par le major général de l'armée de l'air dans une interview à paraître dans nos colonnes, le Reaper survole tout simplement les théâtres d'opérations avec une facilité déconcertante.
Le tout montre la voie, une simplicité biblique, un coût de possession réduit pour une disponibilité très élevée, une recette que l'Eurodrone n'a pas réussi à incarner. Et qui explique donc que ce sujet soit désormais très en dessous dans la pile des priorités. Et peut-être plus du tout d'ailleurs.
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Romain
onto DEFENSE NEWS Today, 1:27 PM
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