Revue de presse théâtre
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LE SEUL BLOG THÉÂTRAL DANS LEQUEL L'AUTEUR N'A PAS ÉCRIT UNE SEULE LIGNE  :   L'actualité théâtrale, une sélection de critiques et d'articles parus dans la presse et les blogs. Théâtre, danse, cirque et rue aussi, politique culturelle, les nouvelles : décès, nominations, grèves et mouvements sociaux, polémiques, chantiers, ouvertures, créations et portraits d'artistes. Mis à jour quotidiennement.
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Quelques mots-clés

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June 5, 2016 11:18 AM
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L’École des femmes de Molière, mise en scène de Christian Schiaretti

L’École des femmes de Molière, mise en scène de Christian Schiaretti | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Véronique Hotte pour son blog :


L’École des femmes de Molière, mise en scène de Christian Schiaretti 

Deux Centres dramatiques nationaux – les Tréteaux de France et le Théâtre National Populaire – se sont associés pour créer l’École des femmes, sous l’égide de deux maîtres d’œuvre aguerris, d’un côté Christian Schiaretti et de l’autre, Robin Renucci, une rencontre qui relève de préoccupations communes d’éducation populaire.

Arnolphe, le protagoniste mis à la question par Molière, est un barbon dans l’âme qui s’estime entièrement satisfait de l’entreprise personnelle et patiemment préméditée qu’il s’est donnée : acquérir, en toute sécurité et garantie, la meilleure épouse possible, tout en s’assurant – serait-ce possible – de jamais être trompé. Obéissant à un mouvement de repli égoïste, l’homme d’âge avancé élève à l’abri du monde sa pupille Agnès, recueillie à l’âge de quatre ans. Le protecteur considère abusivement sa protégée devenue jeune fille comme son bien et son épouse à venir. Et afin qu’Agnès soit réduite à la valeur d’objet féminin pour son propriétaire masculin, la jeune fille est gardée depuis l’enfance, de manière préméditée, dans l’ignorance de l’’amour et de l’éducation : « cloîtrée intellectuellement, enfermée physiquement comme une marchandise dans un coffre-fort », selon les mots de Christian Schiaretti. L’acquiescement conjugal féminin au moment du mariage devrait résulter d’une absence totale de point de vue patiemment entretenue par l’abuseur. L’École des femmes ouvre la période des grandes comédies de Cour dont la problématique reste éternelle, « l’inquiétude des hommes face aux femmes, le désir de maîtriser le mystère féminin, l’abus de pouvoir des hommes. » La pièce crée l’assentiment.

Avec le rôle d’Arnolphe confié à Robin Renucci – visage expressif de grande mobilité et silhouette mouvante toujours en équilibre – la comédie de Cour révèle les origines farcesques du théâtre. Un parquet de bois légèrement surélevé sur le plateau, une rangée de torches alentour pour joli éclairage, un décor enfantin de carton pâte – des paravents naïvement peints qui s’ouvrent pour pénétrer la maison d’Arnolphe -. la scénographie annonce un univers ludique, consciemment joueur et amusé, qui contrevient à l’atmosphère mortifère d’enfermement voulu par ces vies minuscules.

La mise en scène prouve son efficacité à travers une maîtrise élaborée de la langue du Grand Siècle, une déclamation restituée et paradoxalement « naturelle » dont les acteurs jouent avec brio, répondant par des parades subtiles aux circonvolutions d’une parole à la fois ardente et contrôlée, intonations, accents et mises en relief.

Or, la « nature » de tout être vivant est rarement façonnable, et Agnès saura s’échapper, sans le savoir, à la tyrannie de son tuteur en accordant d’emblée son désir à celui du jeune Horace, figure tout juste entrevue mais absolument éloquente.

L’amour répond à l’amour, rien ne peut empêcher l’inclination, ni la danse macabre du barbon qui, avec Alain et Claudine, s’efforce à garder maladroitement la pupille.

La jeunesse reprend ses droits, et toute stratégie de contrariété n’aboutira pas.

La troupe de comédiens donne cœur et vaillance à cette fête qui tourne mal pour le maître – Seigneur de la Souche – mis à mal, malmené symboliquement et ridiculisé. Autour de Robin Renucci – victime auto-flagellée -, les interprètes assurent la leçon, Laurence Besson, Jeanne Cohendy, Philippe Dusigne, Thomas Fitterer, Maxime Mansion, Patrick Palmero, Jérôme Quintard, tous vifs et de grand souffle. Quant aux costumes de Thibaut Welchlin, ils sont de belle ligne et d’une étoffe joliment vieillie.

Une comédie inscrite dans la farce, l’expressionnisme des mimiques et  des gestuelles, tels les mouvements loufoques du jeune Horace en héros comique de bande dessinée.

Une École des femmes revisitée, rappel mémoriel d’un théâtre de la déclamation.

Véronique Hotte

Théâtre de l’Épée de Bois, Cartoucherie Paris 12è. Du 1er au 12 juin. Tél : 01 48 08 39 74

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June 5, 2016 8:55 AM
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Auvergne-Rhône-Alpes: les économies de Wauquiez font grincer le monde de la culture - France 3 Rhône-Alpes

Auvergne-Rhône-Alpes: les économies de Wauquiez font grincer le monde de la culture - France 3 Rhône-Alpes | Revue de presse théâtre | Scoop.it

 Par Isabelle Gonzalez pour France3 Rhône-Alpes



Laurent Wauquiez (LR) qui a fait de la fin du "gaspillage" l'un des mantras de son action à la tête d'Auvergne-Rhône-Alpes, resserre les cordons de la bourse en matière culturelle, au grand dam des professionnels et d'élus de gauche comme de droite.

Des "signaux négatifs" et des "décisions injustifiées": le Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac) vient de tirer la sonnette d'alarme dans la deuxième région française.
L'organisation, qui regroupe 40 compagnies et lieux de création sur le territoire de la nouvelle région, s'est émue des rumeurs d'une baisse globale du budget culture et du retrait de certains dossiers de l'ordre du jour des commissions d'attribution des subventions. Et ce, "sans explications".

"Depuis maintenant cinq mois, la nouvelle présidence de la région n'affiche aucun projet culturel pour ce territoire", déplore le Syndeac. "On voudrait au moins avoir un rendez-vous, une concertation et peser sur la politique culturelle", plaide Anne Meillon, déléguée régionale du syndicat et patronne du Théâtre de la Croix-Rousse à Lyon.

Le PS qui dirigeait les deux régions jusqu'en décembre, déplore en écho un "affaiblissement de la politique culturelle" et fustige "l'opacité" qui préside aux décisions budgétaires. La gauche avait déjà critiqué les choix de M. Wauquiez en se gaussant du doublement de la subvention (150.000 euros) au festival Jazz à Vienne présidé par le maire (LR) de la Ville, Thierry Kovacs ou l'augmentation de 275% du festival de Chamonix (11.000 euros) dont le maire est le vice-président UDI du conseil régional, Eric Fournier.
Elle s'alarme désormais du sort de la Comédie de Saint-Etienne et de l'Ecole supérieure d'art et de design de cette ville, en choeur avec le maire, Gaël Perdriau (LR) qui le premier, a lancé la charge.
L'examen des dossiers de ces deux institutions emblématiques, dont les budgets sont très dépendants de l'argent régional, a en effet été ajourné lors de la dernière commission permanente, le 26 mai, suscitant l'"inquiétude" de M. Perdriau qui dans une lettre adressée à M. Wauquiez, demande les "motivations" d'une telle décision.

Vendredi 3 juin, le maire de Saint-Etienne, comme les dirigeants des deux institutions, n'avait toujours pas reçu de réponses, alimentant l'hypothèse d'une querelle picrocholine entre les deux élus, M. Perdriau ayant annoncé son soutien à Bruno Le Maire en vue des primaires à droite. "Il n'y pas de punition, c'est un non-sujet", réplique-t-on dans l'entourage de M. Wauquiez.

Des économies, "impératif majeur" 
Celui-ci fait en revanche valoir, "l'impératif majeur" d'économies du conseil régional (75 millions d'euros en 2016, 300 millions sur le mandat) "qui répond à la baisse de la dotation de l'Etat". Les subventions culturelles devraient baisser
en moyenne de 10 à 15%. "Il y a des efforts à réaliser. On se l'impose mais aussi à tous les gens qui bénéficient de l'argent public", argue cette même source. "On est sorti d'une vision technocratique de la culture pour avoir une culture de projets", souligne-t-elle.

Traduction: "on arrête d'arroser sans regarder."


"Quel est le rayonnement? Qu'est-ce que ça rapporte au territoire? Combien de bénévoles sont utilisés? On n'est pas sur des critères technocratiques", avance l'entourage de M. Wauquiez qui souhaite ne pas fragiliser davantage certaines structures déjà sévèrement touchées, comme le centre culturel Le Toboggan à Décines, une banlieue de Lyon.


"L'examen des projets prend du temps. On a mis la priorité sur les festivals qui avaient besoin de connaître leurs dotations avant l'été", précise l'entourage de M. Wauquiez qui promet une prochaine "prise de parole" de l'exécutif sur le sujet.


Celle-ci ne devrait pas dévoiler un changement de cap pour la Villa Gillet de Lyon, dont la subvention a drastiquement baissé après la publication d'un rapport épinglant sa gestion. L'institution a reçu dans Le Monde daté du 31 mai, le soutien d'un collectif d'intellectuels et écrivains dénonçant l'attitude de ceux qui souhaitent l'affaiblissement, voire la disparition", de la Villa, assimilée à celle d'un "incendiaire".

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June 4, 2016 6:57 PM
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Le baiser et la morsure, mise en scène Guillaume Béguin, au Centre culturel suisse, Paris

Le baiser et la morsure, mise en scène Guillaume Béguin, au Centre culturel suisse, Paris | Revue de presse théâtre | Scoop.it

du mardi 7 au vendredi 10 juin 2016 / 20h


Guillaume Béguin / Cie de nuit comme de jour
Le baiser et la morsure (2013, 105’, 1re française)

Les mots sont si intelligibles et si pratiques que nous n’écoutons plus qu’eux. Or, les corps et les voix expriment quelquefois mieux que les mots ne disent. Nos cousins les grands singes vivent dans des sociétés complexes où l’on se passe de mots. Le baiser et la morsure questionne les ressorts insoupçonnés de ces échanges physiques et verbaux. La mise en scène sonde les racines insaisissables du langage et nous transporte aux sources chuchotantes du verbe. Il s’agit là de la construction de l’individu depuis des codes et rituels physiques jusqu’à la communication articulée. Un spectacle étrange, fascinant, qui s’est beaucoup inventé grâce à l’observation de primates au zoo.

www.denuitcommedejour.ch

En partenariat avec La Terrasse.

distribution >
Tarif : 7 et 10 €. Réservations : billetterie en ligne / 01 42 71 44 50 / reservation@ccsparis.com


denuitcommedejour.ch/site/index.php/le-baiser-et-la-morsure/opus-2-resume Créé le 18 avril 2013 à l'Arsenic, Lausanne

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June 4, 2016 2:46 PM
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Rendez-vous gare de l'Est, de Guillaume Vincent

Rendez-vous gare de l'Est, de Guillaume Vincent | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Thomas Ngo-Hong Roche pour son blog "Hier au théâtre"

Rire avec la dépression


Parfois, la frontière entre le documentaire et le théâtre tient à un fil. Avec Rendez-vous Gare de l’Est, Guillaume Vincent s’empare du témoignage d’une maniaco-dépressive avec laquelle il a eu des entretiens réguliers pendant six mois et agence un seule en scène brut de décoffrage. À mille lieues du larmoyant, Émilie Incerti Formentini manie l’art de la rupture avec un talent rare. Cette confrontation cash face au public tient lieu d’une catharsis tout sauf lyrique. La confession sans chichis de cette femme qui tente de reprendre le contrôle de sa vie émeut et faire rire. Le portrait d’une battante courageuse malgré les psychoses à découvrir d’urgence au Rond-Point.

Émilie pourrait être la bonne copine de service : un peu boulotte, épanouie dans son métier de vendeuse dans un magasin de déco et en pleine harmonie avec son mari Fabien. Elle aimerait bien devenir maman malgré ses réticences premières car elle adore les enfants. Sauf qu’Émilie souffre d’une dépression chronique qui l’oblige à ingurgiter des tonnes de médicaments pour ne pas sombrer dans la psychose. Elle commence à en avoir assez Émilie d’être assujettie à tous ces produits chimiques. Coincé dans leur petit cagibi, le couple à l’étroit un peu à battre de l’aile. Monsieur, un ange de patience et d’indulgence, a de plus en plus de mal à gérer les crises de sa femme. Elle, tente désespérément de regagner du terrain.

Un casse-tête d’aborder la maladie sans verser dans l’émotion facile. Habile, Guillaume Vincent désamorce le pathos en mettant sur le devant de la scène le portrait d’une « girl next door », d’une femme ordinaire prise dans une lutte au fond ordinaire. Il ne s’agit pas ici d’une quelconque héroïsation. La retranscription scénique de ces interview s’enracine de plein pied dans le quotidien. Cet effet de réel (le réel en fait, médiatisé par le théâtre) spatialise le journal intime et permet de passer du cadre intime du dialogue vers le partage avec le public.

Émilie Incerti Formentini, funambule à fleur de peau
On se livre à nu, sans pudeur. Et cette absence d’ornementation procure un bien intense. L’empathie carbure à plein régime envers cette femme tordante malgré son instabilité psychologique. Il faut dire qu’Émilie Incerti Formentini est proprement hallucinante. Dans ce one woman show, avec une chaise pour seule partenaire, la comédienne excelle en funambule en permanence sur le fil du rasoir. Elle pratique le yo-yo émotionnel sans transition : enrobé dans un emballage comique (la scène de Mission Impossible avec des fils à Ste-Anne vaut le détour), le spectacle opère des trouées fulgurantes vers l’émotion, des éclairs précieux qui touchent justement par leur furtivité. ♥ ♥ ♥ ♥

RENDEZ-VOUS GARE DE L’EST de Guillaume Vincent. M.E.S de l’auteur. Théâtre du Rond-Point. 01 44 95 98 21. 50 min.

Photo © Elizabeth Carecchio

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June 4, 2016 5:58 AM
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Laëtitia Guédon, nouvelle directrice des Amandiers (Paris 20e)

Laëtitia Guédon, nouvelle directrice des Amandiers (Paris 20e) | Revue de presse théâtre | Scoop.it

La comédienne et metteuse en scène Laëtitia Guédon prendra la direction des Amandiers (Paris 20e) à compter d’août 2016, Le futur lieu, issu de la réunion du centre d’animation des Amandiers et du Vingtième théâtre, est en en cours de travaux en vue d’une ouverture fin 2016. 


Le projet de Laëtitia Guédon, tourné vers la création et la transmission et intitulé « Carrefour des mondes », est retenu à l’unanimité parmi les six candidatures présélectionnées en avril 2016. Émergence d'œuvres contemporaines, transmission et éducation artistique, implication des habitants, notamment des jeunes, création de festivals “Regards de femmes” et “Jeunes Textes en Liberté”, ou encore invitations à des artistes ou intellectuels faisant l’actualité, constituent les grandes lignes de ce projet. 


Formée à l’École du Studio d’Asnières en tant que comédienne, puis au CNSAD de Paris en mise en scène, Laëtitia Guédon fonde en 2006 la Compagnie 0,10 et dirige depuis 2009 le Festival au Féminin de la Goutte d’Or à Paris. Elle est artiste associée à la Comédie de Caen, CDN, depuis 2015, et intervient dans le cadre des ateliers artistiques du Théâtre de la Commune, CDN d’Aubervilliers, depuis 2007.

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June 3, 2016 10:04 AM
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A Bobigny, la MC93 se rêve en « super » MJC

A Bobigny, la MC93 se rêve en « super » MJC | Revue de presse théâtre | Scoop.it


Par Fabienne Darge dans Le Monde



Hortense Archambault lors d’une conférence de presse sur les intermittents du spectacle à Matignon, en janvier 2015.

Il y a du nouveau à Bobigny, où la MC93 fait peau neuve. Hortense Archambault, qui a été nommée en août 2015 à la tête de ce lieu emblématique de la décentralisation théâtrale à la française, annonce ses projets. Pas lors d’une conférence de presse, comme c’est l’usage : ce sont les habitants qui auront la primeur du programme. Le 4 juin, une centaine d’entre eux, volontaires pour être « spectateurs compagnons » de la MC93, seront réunis pour cette présentation, tandis qu’un banquet artistique réunira d’autres Balbyniens. Le 6 juin, le nouveau site Internet, conçu comme fortement participatif, sera lancé.



Hortense Archambault : « Aujourd’hui, les vrais enjeux culturels sont en banlieue »

Tout aura lieu « hors les murs » puisque le bâtiment du boulevard Lénine est en rénovation jusqu’en mai 2017 – des travaux de mise aux normes, de construction d’une nouvelle salle modulable de 280 places et d’ouverture du lieu sur la ville, qui avaient été décidés avant l’arrivée d’Hortense Archambault à sa tête, et sont conduits par l’architecte Vincent Brossy. Ce lancement de saison est à l’image du projet que la nouvelle directrice a imaginé pour Bobigny : un théâtre fortement ancré dans sa ville et ouvert sur ses habitants. « Aujourd’hui, les vrais enjeux culturels sont en banlieue, souligne-t-elle d’emblée. Pour moi, l’action culturelle et la création doivent marcher ensemble. La question cruciale est celle de la circulation des publics : comment s’inscrire mieux sur le territoire de Seine-Saint-Denis et développer le lien avec les acteurs locaux ? Il faut réfléchir à des manières différentes de s’adresser à l’entourage de ces grandes maisons de théâtre, qui gardent une puissance symbolique forte. Je ne dis pas qu’il faut faire de la MC93 une MJC [Maison des jeunes et de la culture], mais comme, par ailleurs, les MJC dans ce département se sont transformées en ­centres sociaux purs, nous avons un rôle important à jouer. »

« Thème de l’étrangeté »

La MC93 cheminera donc sur les deux jambes de la création et de l’action culturelle. « C’est la seule manière de sortir d’un rapport de consommation avec l’art », constate Hortense Archambault. La première saison qu’elle programme aura lieu principalement hors les murs, accueillie par d’autres maisons du département, à Aubervilliers, Bagnolet, Montreuil ou Saint-Denis, et à ­Paris, par le Théâtre des Bouffes du Nord, la Maison des métallos et le Monfort Théâtre.

Et cette première saison est le résultat d’un équilibrage délicat entre de nombreux paramètres. Pluridisciplinaire, avec du théâtre, de la danse, du cirque et même de la musique. Un savant cocktail entre l’ouverture aux grands artistes étrangers, qui fait partie de l’ADN de la MC93, et des créateurs français, avec toute la diversité que cela implique aujourd’hui. « C’est bien sûr un axe fort que de choisir des œuvres qui entrent en résonance avec les problématiques qui traversent la société, confirme Hortense Archambault. Et notamment les questions du multiculturalisme et du racisme. Mais plus que celui de l’étranger, j’avais envie que cette saison inaugurale embrasse le thème plus large de l’étrangeté. »

La MC93 nouvelle ère ouvrira donc, et c’est en soi un manifeste, avec Les Frères Karamazov, d’après Dostoïevski, mis en scène par Frank Castorf, le déconstructeur furieux du théâtre allemand, que l’on n’avait pas vu en France depuis un bon moment. Le spectacle, comme d’autres après lui, se jouera dans un nouveau lieu : la friche industrielle Babcock de La Courneuve, qui devrait devenir à terme un « quartier culturel ».
« Ici, il y a le monde entier »

Ensuite, il y aura de la danse, avec l’Américaine Lucinda Childs ou le Français Boris Charmatz. De jeunes metteurs en scène français, comme Sébastien Derrey, avec Amphitryon de Kleist, François Orsoni, avec La Mort de Danton de Büchner, Myriam Marzouki, avec Ce qui nous regarde – le spectacle sur le voile qu’elle vient de créer à Dijon –, ou Lazare, avec une nouvelle création, Sombre rivière. Du cirque mêlé à des arts plastiques, avec Johann Le Guillerm. Guy Cassiers, avec le spectacle magistral qu’il a tiré des Bienveillantes, le roman de Jonathan Littell.

Puis il y aura encore des spectacles de Dieudonné Niangouna, Salia Sanou, Madeleine Louarn… Providence, un texte d’Olivier Cadiot mis en scène par Ludovic Lagarde ; Interview, la nouvelle création de Nicolas Truong [journaliste au Monde] ; La neuvième nuit, nous passerons la frontière, un spectacle itinérant sur les migrants, conçu par Michel Agier et Catherine Portevin, et mis en scène par Marcel Bozonnet… Enfin, la MC93 réintégrera ses pénates en mai 2017 avec le Mahler Projekt, d’Alain Platel.

« Je suis convaincue que le volontarisme, ça marche », s’enthousiasme Hortense Archambault. Elle a choisi de vivre à Bagnolet. « En Seine-Saint-Denis, donc », sourit-elle. Pas par esprit de sacrifice mais parce que cela lui plaît. « Ici, il y a le monde entier. Et 30 % des habitants ont moins de 30 ans. »

Fabienne Darge
Journaliste au Monde

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June 3, 2016 3:25 AM
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Intermittents et précaires : journée "Culture morte" à Toulouse

Intermittents et précaires : journée "Culture morte" à Toulouse | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié dans L'Express / L'entreprise (AFP)



Toulouse, 2 juin 2016 - La Coordination des intermittents et précaires (CIP) du spectacle a organisé pour ce jeudi une journée "culture morte" et a appelé à se joindre à Toulouse à la manifestation nationale contre la loi du travail.

Les employés du spectacle protestent contre le refus du Medef, de la CFDT, CFE/CGC et CFTC d'entériner l'accord passé le 28 avril dernier par la branche du spectacle, selon un communiqué reçu par l'AFP.  

Cet accord, qualifié d'"historique" et approuvé par la partie patronale (Fesac) et plusieurs syndicats, prévoit notamment d'assouplir les conditions d'affiliation au régime des intermittents et d'augmenter d'un point les cotisations patronales d'assurance chômage finançant le régime. 

Pour entrer en vigueur, il doit recevoir l'aval des partenaires sociaux qui négocient la convention chômage, or les quatre syndicats cités ne l'ont pas approuvé "en l'état", préférant s'en remettre à l'État... qui s'est "engagé" à mettre l'accord en oeuvre en juillet, mais sans donner de précisions sur son financement. 

Selon le communiqué de la CIP Midi-Pyrénées, le refus de ces syndicats est une "trahison vis-à-vis de leurs propres syndicats de branches spectacles qui avaient participé à l'élaboration de cet accord." 

L'accord du 28 avril "est juste et pérenne, c'est pour ça qu'on se mobilise pour qu'il soit validé", a affirmé Maxime Donot, salarié du Théâtre national de Toulouse, qui défilait dans le cortège contre le projet de loi travail à la mi-journée à Toulouse. Près d'une bannière clamant "Théâtre national de Toulouse en lutte", il s'est notamment félicité du retour au 507 heures sur 12 mois prévu dans ce texte. 

"Cet accord est le reflet de la démocratie sociale" mais "il n'est pas validé au niveau national", "c'est un paradoxe" a-t-il regretté, jugeant que les "combats" pour cet accord et contre le projet de loi travail étaient "parallèles." 

La journée "culture morte" prônée par la CIP vise à fermer les lieux de culture ou à cesser toute activité en signe de protestation. Plus de dix théâtres, structures et compagnies ont annoncé leur participation à cette journée, selon les intermittents. 

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June 3, 2016 2:23 AM
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Après deux années difficiles, le Printemps des comédiens fête ses 30 ans

Après deux années difficiles, le Printemps des comédiens fête ses 30 ans | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Culturebox (avec AFP)


Après une annulation due à la grève des intermittents en 2014, suivie d'une édition 2015 affaiblie, le Printemps des comédiens (3 juin-10 juillet), l'un des principaux festivals de théâtre en France, espère pour ses 30 ans repartir "toutes voiles déployées" à partir de vendredi à Montpellier.


Une menace pèse toujours sur les festivals de l'été - dont le Printemps des comédiens lance la saison - faute d'accord à ce jour dans la négociation sur l'assurance chômage de la profession du spectacle : Jean Varela, le directeur du Printemps se dit, comme en 2014, "très solidaire des intermittents" mais il prévient que le festival peinerait à supporter de nouvelles perturbations.

"Le conflit de 2014 n'a pas été vain. Il a permis de grandes avancées sociales", a-t-il estimé auprès de l'AFP. "Mais aujourd'hui je pense que les artistes et techniciens qui ont porté la grève au festival en 2014 sont conscients que le Printemps a beaucoup donné et qu'autant il s'est relevé une première fois, autant deux ans après, +c'est un peu court jeune homme+ comme dirait Cyrano".

"Si d'autres actions des intermittents empêchaient le festival de se dérouler cette année, ça mettrait l'outil véritablement en péril", prévient-il.

Deux ans après le cataclysme de l'annulation, le directeur du Printemps des comédiens se félicite de la stabilisation de ses financements, avec un budget de 2,3 millions d'euros.
"Un état possible du théâtre"

Organisé du 3 juin au 10 juillet, le festival propose une riche programmation qui se veut "un état possible du théâtre". Et ce, sur près d'un mois et demi, alors que l'édition 2015 avait été réduite à 18 jours. Quelque 60.000 spectateurs sont attendus cette année dans le vaste Domaine départemental d'O à Montpellier.

"Il y a beaucoup plus de spectacles prévus que l'an dernier puisque la grève nous avait affaiblis, ou disons que c'était une année de reprise", dit Jean Varela. "Cette année, le festival est toutes voiles déployées... on verra où les vents nous mènent."

Souhaitant pour ses 30 ans rendre hommage aux "grands maîtres du théâtre européen", le Printemps doit débuter vendredi avec le symbole même des comédiens, "l'Arlequin, serviteur de deux maîtres" de Carlo Goldoni dans la légendaire mise en scène de Giorgio Strehler.

Jean Varela présente des temps forts de la programmation 2016 :

Vidéo : Domaine d'O - Théâtre et spectacles

Parmi les prestigieux invités du Printemps, figurent également Peter Brooks avec "Battefield", un "Dom Juan" de Molière mis en scène par Jean-François Sivadier et joué par Nicolas Bouchaud, ou encore Georges Lavaudant pour une création, "Le Rosaire des voluptés épineuses", d'après l'œuvre d'un maudit de la littérature, Stanislas Rodanski, qui passa la moitié de sa vie en hôpital psychiatrique.

"Ca ira (1) Fin de Louis", le spectacle de Joël Pommerat plebiscité fin mai par les Molières, sera également à l'affiche et permettra selon Jean Varela d'aborder une question "très actuelle : l'ordre ancien qui s'effondre et celui qui va naître".

Le Printemps doit également accueillir cette année des "bricoleurs de génie, qui, comme les Italiens l'ont fait avec la machinerie au 17e siècle, utilisent les technologies d'aujourd'hui pour amplifier la résonance de la cage de scène", souligne le directeur du festival. "Cold Blood" du cinéaste Jaco Van Dormael, qui voyage dans les nano-univers en s'interrogeant sur la dernière image que l'on garde avant de mourir, se place dans cette catégorie.

Tout comme "La Rencontre" de Simon McBurney, qui explore la conscience humaine en utilisant la technologie binaire. Pour ce spectacle, chaque spectateur est muni d'un casque audio pour une expérience sensorielle unique.
La jeune garde sera représentée

Mais le festival se veut également un lieu de transmission, d'où la présence de la jeune garde française de Yoann Bourgeois à Dag Jeanneret en passant par David Lescot ou les élèves de l'Ecole nationale supérieure d'art dramatique de Montpellier dirigés par quatre metteurs en scène différents : Alain Françon, Robert Cantarella, Gildas Milin, Jean-Pierre Baro.

Le Printemps se déplacera aussi à Béziers (Hérault) pour une vingtaine de représentations de "On achève bien les anges", dernier spectacle du théâtre équestre Zingaro de Bartabas.

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June 2, 2016 6:05 PM
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Théâtre : Jan Karski, mon nom est une fiction, mise en scène Arthur Nauzyciel

Théâtre : Jan Karski, mon nom est une fiction, mise en scène Arthur Nauzyciel | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Le Théâtre national de Strasbourg reprend à partir du 1er juin une pièce montée en 2011 à Avignon. « Jan Karski, mon nom est une fiction » est une adaptation du livre de Yannick Haenel « Jan Karski » qui revient sur le parcours de ce membre de la résistance polonaise qui après avoir pu entrer dans le ghetto de Varsovie va témoigner auprès des alliés de l'extermination en cours de la totalité des juifs de Pologne. Le livre avait été abondamment critiqué, notamment par Claude Lanzmann, parce que dans la troisième partie, l'auteur se permet d'avoir recours à la fiction, crime de lèse-majesté pour celui qui s'est auto déclaré porte-parole de la Shoah.


Voir le reportage (arte, 3 mn) : http://info.arte.tv/fr/theatre-jan-karski-mon-nom-est-une-fiction


 

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June 2, 2016 6:00 PM
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Grenoble, la déception de l’écologie culturelle, par Joël Pommerat

Grenoble, la déception de l’écologie culturelle, par Joël Pommerat | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Un texte de Joël Pommerat publié dans Libération du 3 juin 2016


De passage une semaine à Grenoble à la maison de la culture (MC2) pour jouer notre spectacle Ça ira (1) Fin de Louis, j’ai eu la stupeur de découvrir le rapport à la culture de personnes que je pensais les plus attachées à défendre sans réserve une politique ambitieuse : les hommes et les femmes du parti écologiste les Verts (alliés à ceux du Parti de gauche).

Le maire, Eric Piolle, et son adjointe à la culture, Corinne Bernard, tous deux en place depuis deux ans, m’ont fait désespérer un peu plus encore de la situation politique de notre pays par leurs actions, et leurs propos, à peu près équivalents dans la teneur et dans le fond à ce qui se passe partout ailleurs en France.

Ma déprime et ma sidération sont à la hauteur de mes espoirs déçus… Mon cri du cœur aujourd’hui c’est : «Oh non ! Pas eux aussi !»

A Grenoble, le milieu culturel local comme on dit est très remonté contre le maire et son adjointe «aux cultures». Autant que leur politique concrète, c’est leur conception et leur vision floue voire tendancieuse du sujet qui sont remises en question.

Aux reproches qu’on leur fait, ils rétorquent qu’ils sont victimes d’acharnement politique (c’est l’ancienne majorité socialiste battue aux dernières élections qui est visée), et surtout ils réaffirment haut et fort leur engagement et leur conviction vis-à-vis de l’art et de la culture.

Mais dans les faits :

- En 2014, l’orchestre de Grenoble (les Musiciens du Louvre) se voit supprimer d’un coup la totalité de sa subvention municipale.

- Début 2015, la mairie décide de reprendre autoritairement en main la gestion de deux théâtres de création, - le Théâtre 145 et le Théâtre de Poche - financés par des subventions de la ville mais tenus par un collectif de bénévoles depuis cinq années, et les intègre dans le giron de son théâtre municipal (nouvelle politique de ce théâtre municipal : les compagnies sont invitées à jouer «à la recette» - dans la rue, on dit «au chapeau»).

- Fin 2015, la mairie annonce qu’elle baisse les subventions municipales accordées à la MC2.

- Dernièrement, en 2016, c’est la liquidation pure et simple par la mairie d’un établissement emblématique de Grenoble, le Ciel, consacré aux musiques actuelles.

En m’intéressant de près au sujet, envisageant même la possibilité de l’intégrer à un projet d’écriture théâtrale, je découvre qu’effectivement ces gens développent un vrai programme en direction de la culture, et c’est ça qui m’interpelle, intellectuellement parlant. Un programme constitué d’éléments qui forme un drôle de mélange, absolument inédit. Face aux critiques qui tombent de toutes parts, les arguments du maire sont les suivants : «La ville de Grenoble s’engage en 2016 dans un processus de soutien plus lisible, plus équilibré, et mieux coordonné sur le territoire, des projets de création des équipes artistiques…»

Quand on cherche à comprendre ce que signifient en langage clair de telles déclarations, on se rend compte que ce qui motive en partie ces décisions, qui affectent directement des établissements culturels à Grenoble, ce sont leurs actions jugées trop élitistes, c’est-à-dire «trop entre soi», ou trop «théâtreuses», pas assez populaires. Le maire a, en effet, un petit souci avec «le logiciel de pensée Malraux-Lang» (comme il dit) des gens de la culture en général et du monde des arts vivants en particulier, synonyme de politique dispendieuse et élitiste. Il ne cesse de répéter qu’on en a fini avec cette ère idéologique d’opulence voire de nantis comme si les artistes n’en avaient pas eux-mêmes conscience.

Sa politique, c’est la «culture pour tous». Pour cela : «L’art doit investir la rue, il s’agit enfin d’accueillir des propositions artistiques dans l’espace public.» Dans un élan inspiré qu’on pourrait qualifier de naïf, il dit : «On veut surtout accorder une place importante aux pratiques. La culture, c’est des rencontres, une source de joie, un pinceau, un instrument de musique, un tutu, c’est un besoin humain d’expression.» Il dit aussi en même temps comme tout Ponce Pilate politique qui se respecte : «La baisse des dotations de l’Etat nous contraint à revoir le périmètre des subventions.»

Mais il dit aussi toujours dans le même temps, imprégné d’idéologie radicale : «Je prône un modèle de sobriété et de frugalité, notre objectif, c’est d’avoir des activités économiques correspondant à nos besoins fondamentaux (mobilité, sécurité, éducation, alimentation).» (Mince, dans cette vision étonnamment matéraliste de l’homme et de ses besoins, il a oublié la culture !)

L’autre élément de ce cocktail idéologique si singulier, c’est l’adjointe «aux cultures» qui l’énonce : «Alors que l’argent public se raréfie partout, il y a, en matière culturelle, comme ailleurs, de nouvelles agilités qui s’inventent et de nouveaux modèles en construction. Mutualiser, coopérer, innover…» Prenant en exemple des structures qui font appel essentiellement à d’autres sources de financement, comme le mécénat, l’adjointe appuie : «C’est une pratique de plus en plus courante, des gens qui viennent avec des idées de financements autres.»

La même adjointe aux cultures, qui, lors de l’inauguration d’une exposition photographique consacrée à Pina Bausch, avouait avec candeur et fierté qu’elle n’avait jamais entendu parler de cette chorégraphe avant, explique plus tard devant un parterre de compagnies de spectacle vivant grenobloises que «quand on parle de Grenoble à l’extérieur, on n’entend jamais dire que c’est une capitale culturelle». Et de rajouter : «C’est ça notre chantier, votre chantier, […] qu’on puisse arrêter de dire que la culture, c’est cher mais [dire] que c’est du développement économique […] et que peut-être les gens pourraient venir en tourisme à Grenoble pour la culture.»

Voilà ce que je retiens de cette politique qui se vante d’en être une et d’avoir de l’ambition. C’est un cocktail, un bazar, un agglomérat de pièces hétéroclites, foutras idéologiques, allant d’un côté, du plus libéral économique (n’attendez pas tout des financements publics, soyez aussi créateurs en terme de financements, le mécénat privé voilà l’alternative) au plus populiste (la culture pour tous, pas une culture mais des cultures, la culture, ça s’affiche, les artistes professionnels sont des nantis, tout le monde est artiste, opposant dans les faits les artistes professionnels aux amateurs), en passant par l’aspiration révolutionnaire à la décroissance (la sobriété et la frugalité doivent être également appliquées à la culture, qui est une activité humaine comme les autres).

Un tout finalement compliqué, contradictoire et paradoxal, mâtiné de suffisance et d’arrogance, de naïveté, à la Bouvard et Pécuchet, qui fait honte à ce parti dont je me sentais un proche et un sympathisant. Une politique culturelle qui a cette particularité de se rapprocher tristement de toutes les politiques en vigueur dans notre pays, celles déjà en action, et celles qui aspirent à prendre le pouvoir.

Joel Pommerat Dramaturge, metteur en scène.


Dans Le Petit Bulletin Grenoble, réaction : http://www.petit-bulletin.fr/grenoble/infos-article-54739-Politique+culturelle+++Pommerat+attaque+la+Ville+de+Grenoble.html


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June 1, 2016 6:37 PM
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Sept auteurs aux commandes du Théâtre de l'Echangeur à Bagnolet

Sept auteurs aux commandes du Théâtre de l'Echangeur à Bagnolet | Revue de presse théâtre | Scoop.it
Gilles Aufray, Julien Gaillard, Claudine Galea, Jean-René Lemoine, Mariette Navarro, Christophe Pellet et Julien Thèves vont occuper L’Échangeur.

Il est rare que sept auteurs travaillent ensemble et plus encore qu’ils aient un pouvoir de décision au sein d’une structure théâtrale. Comment occuper l’espace d’un théâtre et en organiser le temps : que programmer, comment et pourquoi ?

Nous nous sommes, depuis novembre dernier, rencontrés de nombreuses fois – notamment pendant une semaine en janvier – et ensemble nous avons recensé nos désirs, nos manques et nos nécessités. Nous voulons que ce geste – l’occupation du théâtre L’ÉCHANGEUR pendant 10 jours – soit collectif sans que nous gommions pour autant nos singularités, et c’est dans ce presque paradoxe que ces « états singuliers » trouvent leur force et leur évidence.

Nous avons maintenant établi un titre, un programme de lectures, performances, spectacles, conversations, organisé une exposition et écrit un manifeste en commun qui adresse la question à l’origine de cette aventure : quelle est la place de l’auteur dans le théâtre aujourd’hui ?

Théâtre de l’Échangeur – les week-end du 17, 18, 19 et 24, 25 et 26 juin 201
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June 1, 2016 4:05 PM
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Nouveau message de Samuel Churin (1er juin 2016) : Mobilisons-nous, rien n’est perdu

Nouveau message de Samuel Churin (1er juin 2016) : Mobilisons-nous, rien n’est perdu | Revue de presse théâtre | Scoop.it
Mobilisons-nous, rien n’est perdu 

Lundi 30 mai se sont réunies les 8 confédérations lors d’une réunion au Medef sur l’assurance chômage en général et sur les intermittents en particulier. Ce sont ces organisations qui régulièrement décident de nos vies sur l’assurance chômage comme sur la sécurité sociale. 

Pour rappel ces 8 confédérations sont composées du MEDEF, UPA et CGPME (employeurs) et CGT, FO, CFDT, CFTC, CGC (salariés). Pour rappel aussi le Medef a un droit de véto sur tous ces accords puisque sa signature est obligatoire. Toute la question était de savoir si les confédérations allaient valider l’accord du 28 avril signé à l’unanimité par les syndicats du secteur (Cf mon texte « 13 ans »). 

Le chiffrage à 90 millions d’euros était considéré comme acceptable et l’accord devait être intégré sans en modifier une ligne. Voilà ce qui s’est passé : la CFDT a démonté point par point l’accord, à commencer par les droits liés aux congés maternité les déclarant juridiquement illégaux. Pour info, une grande partie de ces droits sont déjà dans la présente convention, les arguties juridiques de la CFDT ne tiennent donc pas. 


 De manière générale les 3 syndicats CFDT, CFTC, et CGC ont refusé l’accord en déjugeant de fait la signature de leurs propres syndicats professionnels (CFDT spectacle, CFTC spectacle et CGC spectacle). Au fond peu importe les détails. Tout cela est une preuve supplémentaire que le dialogue social n’existe pas. Que ce paritarisme là (appelé ainsi parce que composé d’employeurs et de salariés) est pourri. Que cela fait bien trop longtemps que nous subissons les conséquences de cette mafia. Qu’il faut relire le « discours sur la servitude volontaire » pour bien comprendre le rôle que joue la CFDT pour le MEDEF, la CFTC pour la CFDT, etc etc … 

Et quand la CGT essaye de faire des contre-propositions, elle n’est jamais entendue. Cette mafia est très loin de défendre les premiers concernés, elle ne s’en préoccupe pas. Elle sert ses intérêts faits de tactiques politiques et d’idéologies, faits d’enveloppes sous le manteau quand Denis Gautier Sauvagnac (négociateur pour le Medef lors de l’accord de 2003) avait pour mission de « fluidifier le dialogue social ». Oui ce sont des faits, à tel point que ce mafieux aux valises bien remplies a été condamné à de la prison pour cela. 

 Cependant, nous n’avons pas à nous décourager. Et comme je l’écrivais dans un précédent texte nous allons nous battre comme des lions. Il est hors de question que le MEDEF/CFDT nous confisque notre victoire. Que faire ? La prochaine et dernière date de négos est le 16 juin. 

 Tout d’abord, rappeler que l’accord du 28 avril a été signé par nos employeurs. C’est aussi le leur ! Ainsi, il est grand temps qu’ils nous aident concrètement dans notre combat, et pas seulement par de jolis discours. Quant à nous, nous devons d’abord nous réunir massivement partout. Le nombre de participants à une AG est déjà une action. Il est le signe que nous ne les laisserons pas mettre à la poubelle le fruit d’années de travail et de lutte. Nous déciderons ensuite collectivement des actions à mener. Nous recevons beaucoup de mercis. Le moment n’est pas aux mercis mais à participer à la défense de nos droits. Relayons les appels à rassemblements et participons activement à la lutte. Nous exigeons que l’accord du 28 avril signé à l’unanimité soit respecté dans son intégralité et appliqué au 1er juillet 2016. Nous exigeons que l’état refuse de céder au chantage du Medef/CFDT et ne finance pas cet accord. Cette sortie partielle de la solidarité interprofessionnelle serait une bombe à retardement. 

Nous exigeons que l’ensemble des chômeurs à activités réduites puissent bénéficier de droits adaptés à la discontinuité. Pas de droit au travail sans droit au chômage. A Paris Lundi 6 juin à 19 h AG dans un lieu pas encore trouvé, nous attendons qu’un grand théâtre nous ouvre ses portes. Soyons très nombreux, ne les laissons pas décider de nos vies. Nous n’avons pas encore gagné, mais nous sommes loin d’avoir perdu.

Publié sur la page Facebook de Samuel Churin 1er juin, 20h.
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May 31, 2016 6:25 PM
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Entretien avec Robin Renucci, directeur des Tréteaux de France, à propos de La Grande Escale des Tréteaux à Paris

Entretien avec Robin Renucci, directeur des Tréteaux de France, à propos de La Grande Escale des Tréteaux à Paris | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Léna Martinelli pour Les Trois Coups :


À partir du 26 mai, et jusqu’au 2 juillet 2016, Les Tréteaux de France s’installent à l’Épée de bois, à la Cartoucherie, pour un nouveau rendez-vous, La Grande Escale des Tréteaux à Paris. Un mois de théâtre intense ! L’occasion de penser et de vivre un temps fort à travers des spectacles, des ateliers et des rencontres. Entretien avec Robin Renucci, comédien, metteur en scène et directeur de ce centre dramatique national atypique.

Lire sur le site d'origine : http://lestroiscoups.fr/entretien-avec-robin-renucci-directeur-des-treteaux-de-france-a-propos-de-la-grande-escale-des-treteaux-a-paris/



En juillet 2011, vous avez succédé à Marcel Maréchal à la tête des Tréteaux de France. Vous poursuivez les mêmes missions ?

Les Tréteaux de France ont toujours pour missions la création, la transmission, la formation et l’éducation populaire. Attentifs aux nouvelles formes et écritures théâtrales, nous nous associons à des équipes, auteurs, metteurs en scène, pour proposer des voyages dans des univers esthétiques, artistiques et sociaux très variés. Mais pour parler d’aujourd’hui, on puise également dans le répertoire.

Comment créer des relations originales aux territoires ?

Avec leur mission d’itinérance, Les Tréteaux de France continuent d’inventer des mises en relation du théâtre aux territoires, aux hommes et aux femmes qui font vivre ceux-ci. Depuis la création de la mythique troupe itinérante, en 1959, par Jean Danet, la France s’est dotée d’équipements. Fini la roulotte ! Mais notre projet, c’est toujours d’aller partout, dans les salles de théâtre comme les lieux non équipés, afin de toucher le maximum de concitoyens. Notre désir d’équité vis-à-vis des publics nous amène à programmer des spectacles aux formes et scénographies variées de façon à nous adapter au mieux.


Sans vouloir faire de mauvais jeu de mots, la diffusion passe aussi par l’infusion, c’est-à-dire comment, depuis le territoire, on fait naître des écritures. Ainsi, Laure Bonnet a récolté la parole d’habitants pour échafauder une construction dramaturgique. De même, depuis trois ans, Guy Alloucherie participe à un chantier ambitieux à Roubaix, avec la création de deux spectacles : l’un évoque la condition des ouvriers de La Redoute et l’autre transmet la parole des clients aussi décontenancés par tous les changements qui affectent cette entreprise emblématique du nord de la France.

« Aller partout… »
Les partenariats semblent particulièrement cohérents. Pour commencer, le Théâtre national populaire (T.N.P. à Villeurbanne), à la mission similaire.

Même objectif de rayonnement national, en effet. Avec Christian Schiaretti, nous partageons aussi la conception de la création comme une mise au service de la langue. D’où plusieurs mises en scène qui lui ont été confiées. Après Don Salluste dans Ruy Blas de Victor Hugo, puis Arnolphe dans l’École des femmes de Molière, j’ai interprété le rôle du professeur dans la Leçon d’Ionesco.

Ensuite, Les Tréteaux de France et le Centre des monuments nationaux se croisent régulièrement sur les routes.

Nous avons convenu d’officialiser nos rencontres en initiant des rendez-vous réguliers. Partout en France où la tournée nous mène, Les Tréteaux de France proposent des lectures et des ateliers au sein de lieux patrimoniaux. Le premier temps fort de ce partenariat s’est déroulé au fort Saint-André, à Villeneuve‑lès‑Avignon, en juillet 2014. Trois épisodes de l’Aventure de la décentralisation dramatique y ont été représentés et des ateliers de pratiques proposés à tous les publics.

Des places gratuites à nos représentations sont proposées à ces publics « empêchés », dans un esprit de partage. »
Comment le Secours populaire et Les Tréteaux de France œuvrent‑ils conjointement ?

Apporter aux femmes et aux hommes, victimes de l’exclusion, une solidarité plurielle, matérielle et culturelle, cela va de soi ! Des places gratuites à nos représentations et la possibilité de participer à des ateliers de lecture à voix haute sont proposées à ces publics « empêchés », dans un esprit de partage. Nous sommes effectivement convaincus que la dignité passe par l’affirmation et la valorisation de soi.


Enfin, toujours concernant le partage, le désir de transmission fait aussi du réseau Canopé et de La Ligue de l’enseignement, deux autres partenaires essentiels.

Concernant Canopé, des actions culturelles sont imaginées et des dossiers de la collection « Pièce (dé)montée » réalisés pour accompagner les créations. Les valeurs et l’attachement aux principes de l’éducation populaire qui caractérisent La Ligue de l’enseignement en font aussi un partenaire naturel. Depuis 2013, ce rapprochement se concrétise par la présentation de « Spectacles en recommandé ».

Ainsi, à ce titre, le Petit Violon de Jean‑Claude Grumberg, mis en scène par Alexandre Haslé, a bénéficié d’un soutien à la création et à la diffusion. Le partenariat se poursuit avec De passage. Un nouveau défi que ces spectacles tout public ?

Notre mission est de nous adresser à tous les publics. Nous sommes donc engagés dans une politique de production et de création de spectacles pour le public jeune avec, bien sûr, une exigence artistique identique à celle mise en œuvre pour les autres spectacles. C’est pourquoi les spectacles sont « tout public ». Nous misons sur l’intelligence de l’enfant.

« Faire de façon fraternelle, du théâtre populaire. »
Ce spectacle fait partie d’un programme ambitieux à la Cartoucherie de Vincennes : La Grande Escale des Tréteaux de France à Paris. Pourquoi ce temps fort ?

Sur les routes en permanence, nous nous posons effectivement à l’Épée de bois jusqu’au 2 juillet. L’occasion de rencontrer, aussi, les Franciliens. La clémence du lieu, l’histoire de la Cartoucherie (avec ses figures marquantes et l’éthique défendue), son emplacement (décentralisé dans le parc de Vincennes), tout cela nous correspond. Ce sera donc un mois de juin actif, à une période un peu creuse pour les publics, en fin de saison, juste avant les festivals de l’été, afin de faire de façon fraternelle, du théâtre populaire.


Quel est le programme ?

Des farces cruelles de nos auteurs classiques pour aborder des thématiques toujours actuelles : la domination masculine (avec l’École des femmes) ; l’embrigadement et l’éducation (avec la Leçon) ; les dérives de la spéculation financière (avec le Faiseur).

Deux pièces d’auteurs contemporains : Stéphane Jaubertie (avec De passage), un conte moderne associant matériaux, jeu d’acteurs, objets, ombres et projections ; Laure Bonnet (avec Œuvrer) qui interroge la valeur « travail ».

Cet auteur a sillonné le territoire, recueilli la parole vivante d’habitants, lesquels ont fourni la matière première à l’invention d’un spectacle. Les Tréteaux de France défendent ce processus de création, fédérateur et fructueux, qui consiste à donner la place aux amateurs dans le travail esthétique.

La programmation de tous ces spectacles, dans le cadre de La Grande Escale, permet d’avoir un regard sur les deux cycles : les abus de pouvoir et l’emprise des cerveaux, pour le premier ; la production de la richesse, la dette et le travail, pour le second.

« Penser et vivre le théâtre autrement. »
Certes, vous vous posez, mais vous ne vous reposez pas ! Autour des spectacles, des rencontres et des ateliers de pratique théâtrale sont aussi proposés au public ?

Ce mois de spectacles, d’ateliers et de débats a été conçu pour penser et vivre le théâtre autrement. Des débats, les dimanches (avec Dominique Méda, Pierre Rosanvallon, Bernard Stiegler…), des ateliers ouverts à tous, animés par les comédiens des Tréteaux et moi-même. Faire de la pratique théâtrale le pendant indissociable de la création : voilà un principe au cœur de notre projet. Ce volet formation, auprès des enseignants notamment, est important.

Ainsi, pendant cette Escale à la Cartoucherie, Les Tréteaux de France offrent la possibilité d’éprouver des œuvres (rien ne remplace cet instant, si particulier, de rencontre avec un auteur, où un public ressent profondément des sensations). Chacun peut aussi faire de la pratique et mettre à distance ses expériences de spectateur par la réflexion ou le discours critique. Ces trois temps-là remplissent les missions de l’éducation artistique, fondamentales pour l’école du spectateur. Une école ouverte à tous, car on peut se former à tout âge de la vie.

Enfin, plusieurs spectacles seront aussi présentés dans le Off d’Avignon en juillet ?

Tout à fait ! Avec Qui commande ici ?, Chantiers interdits, Je ne vois que la rage de ceux qui n’ont plus rien, des artistes explorent des thèmes qui font, hélas, l’actualité : colère des salariés, délocalisation, dépossession du travail, précarisation des conditions de travail…



Entre votre aventure en Corse et aux Tréteaux de France, le même credo : faire la part belle à un théâtre engagé, exigeant et populaire ?

Déjà, à l’Aria, qui va bientôt fêter ses 20 ans, le projet consiste à produire du théâtre à partir de la formation. Professionnels, enseignants, amateurs, font du théâtre ensemble, partagent ensuite leur travail – comme on partage le pain – sous la forme d’un festival où il n’y a pas de billetterie, mais une adhésion à une association, dans un lieu que nous avons créé dans la vallée du Giussani. Formation, transmission, éducation populaire par la création théâtrale s’y conjuguent.

Aux Tréteaux de France, le rapport est inversé, car il s’agit d’un centre dramatique national : c’est la création qui se nourrit de la formation. Mon projet : « faire avec, faire ensemble ».

Alors oui, depuis longtemps, je défends cette philosophie qui consiste à rapprocher artistes et spectateurs en transformant le traditionnel rapport de « montreurs » à « consommateurs ». Dans des sociétés en perte de sens, il faut créer des espaces où penser ensemble. Je milite pour un théâtre qui élève. En fait, je cultive la joie.

Propos recueillis par
Léna Martinelli

La Grande Escale des Tréteaux à Paris

Du 26 mai au 2 juillet 2016

Théâtre de l’Épée-de-Bois • la Cartoucherie de Vincennes • route du Champ‑de‑Manœuvre • 75012 Paris

Bureau : 153, avenue Jean‑Lolive • 93500 Pantin

Téléphone : 01 55 89 12 50

Courriel : treteaux@treteauxdefrance.com

Site : http://www.treteauxdefrance.com

Site du théâtre : www.epeedebois.com

Réservation : 01 48 08 39 74

Réservation pour les ateliers : 01 55 89 12 60

20 € (un billet plein tarif donne accès à un autre tarif réduit pour un second spectacle de son choix) | 15 € (seniors de plus de 60 ans) | 12 € (étudiants moins de 26 ans, demandeurs d’emploi, personnes handicapées, groupe de plus de 10 personnes, pass Culture 12e, pass Vincennes) | 10 € (groupes, lycéens et enfants de moins de 12 ans) | 6 € (matinée scolaire pour De passage)

Ateliers en accès libre dans la limite des places disponibles

Programme complet : http://img.snd52.ch/clients/2014/07/10/63011/300316_programme_lacartoucherie.pdf

1er juin des écritures théâtrales jeunesse #2, Journée nationale, un temps fort à la Cartoucherie de 14 h 30 à 20 heures, en présence de Robin Renucci, parrain de la manifestation.

Plus d’infos : www.1erjuinecriturestheatrales.com

Photo de Robin Renucci : © Michel Cavalca

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June 5, 2016 9:08 AM
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A Nice, Francis Huster chasse le Théâtre de la photographie

A Nice, Francis Huster chasse le Théâtre de la photographie | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Emmanuelle Jardonnet dans Le Monde : 

Ce fut un coup de théâtre. Début mai, le maire de Nice, Christian Estrosi (LR), annonçait, lors d’une conférence de presse, la création dans la ville d’un centre de formation d’acteurs destiné aux débutants ou amateurs de tous âges et d’une troupe dirigés par le tandem Francis Huster et Steve Suissa. Pour ce projet qu’il a porté, le maire de la ville révélait qu’il serait implanté en lieu et place du Théâtre de la photographie et de l’image (TPI), musée municipal installé dans un bâtiment Belle Epoque du centre-ville. Et dans des délais assez courts : avant la fin de l’année.

Une annonce abrupte qui a surpris et inquiété le milieu culturel local tant du côté de la photographie que du théâtre. La contestation n’avait visiblement pas été anticipée, et pourtant, deux pétitions ont vu le jour ces derniers jours : l’une politique, autour d’un élu de l’opposition, l’autre citoyenne, lancée le 25 mai sur le site Change.org, qui a donné une forte résonance à l’affaire, puisqu’elle a déjà été signée par près de 4 500 personnes.

« Un déclassement »

Cet appel, initié par un photographe originaire de Nice, Olivier Remualdo, dénonce un « déclassement » pour le musée de la photographie. Si la future adresse n’a pas encore été statuée, un point de chute a été évoqué : dans l’immeuble du musée d’art moderne et contemporain de la ville, le Mamac, dans un espace en rez-de-chaussée qui accueille actuellement le Forum de l’urbanisme. La pétition évoque un « lieu sans âme » et inadapté à la photographie, « à moins d’engager de très lourds travaux » pour de bonnes conditions de conservation des œuvres (le fonds rassemble quelque 1 600 images de toutes les époques, 3 500 livres et plus de 300 appareils photos).

Autre inquiétude : que ce déménagement inattendu porte atteinte à la « renommée » de l’institution, où ont été exposés ces dernières années des photographes tels que « Sarah Moon, Marie-Laure de Decker, Steve McCurry, ou Jean-Paul Goude et Martin Parr dernièrement, ainsi que des collections classiques, André Kertesz, Cartier-Bresson, Brassaï et Auguste Sander, entre autres », rappelle le texte.

Celui-ci dénonce également un « manque de respect pour les associations et théâtres déjà en place », et in fine « le sabotage d’un équilibre culturel local dont on sait qu’il est toujours fragile ». Nice Matin, qui a consacré une double page à cette « fronde » le 1er juin, confirme que l’accueil est mitigé dans le milieu du théâtre face à une annonce faite de manière « trop précipitée ». L’absence de concertation agace, tout comme le choix de stars parachutées dans l’offre locale.

« Une meilleure visibilité »

« Le palais va en réalité retrouver sa fonction initiale, puisque c’est un ancien lieu dédié au théâtre amateur et au cinéma », tempère Jean-Luc Gag, conseiller municipal délégué au théâtre, joint par Le Monde. Selon l’élu, le choix du bâtiment, qui dispose d’une scène inutilisée dans le contexte actuel, a ainsi des « raisons fonctionnelles et historiques ».

« Le TPI est un lieu reconnu, qui fonctionne bien, et ce déplacement inquiète les personnes qui le fréquentent », reconnaît l’élu. Il rappelle au passage une « anecdote » : en 1999, la création du musée de la photographie « avait aussi inquiété », alors qu’il avait fallu, à l’inverse, déplacer le théâtre amateur installé sur place. « Le lieu qui sera proposé par Christian Estrosi dans les jours à venir sera valorisant : plus central et passant, il offrira une meilleure visibilité », assure-t-il. Le rez-de-chaussée de l’immeuble du Mamac ne serait que l’un des « trois lieux à l’étude », affirme l’élu, qui estime que cette implantation créerait un « complexe culturel cohérent » avec le musée d’art moderne, le théâtre municipal et la bibliothèque.

Quant au cours Florent niçois imaginé par le duo Huster-Suissa, qui prendra le nom de « Petit Palais », il n’aura de public que le foncier : le lieu ne sera pas mis à disposition gratuitement, et un bail sera établi, affirme l’élu. Et « viendra simplement compléter l’offre » de la ville en théâtre, plutôt que représenter une concurrence.

De ce projet, dont les sources de financement restent floues, on sait que les candidatures de 60 apprentis-comédiens seront retenues et que les meilleurs éléments pourront intégrer la troupe, où ils se mêleront à des comédiens professionnels. Les premiers spectacles sont prévus en 2017, et seront programmés dans un festival local dédié.

Emmanuelle Jardonnet
Journaliste au Monde

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June 5, 2016 7:02 AM
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La programmation 2016-2017 de la Comédie de Caen

La programmation 2016-2017 de la Comédie de Caen | Revue de presse théâtre | Scoop.it

par Mathieu Girard pour Normandie-Actu :


Cantat, Katerine, Marina Hands… La programmation de la Comédie de Caen


Jeudi 2 juin 2016, l'équipe de la Comédie de Caen (Calvados) a dévoilé la programmation de sa future saison. Elle débutera un mois plus tôt, dès le début du mois de septembre 2016.


Une fois n'est pas coutume, la Comédie de Caen (Calvados) vous donne rendez-vous le mois de septembre 2016, pour Le jour du grand jour, un spectacle du théâtre Dromesko. (Photo : Fanny Gonin)
Jeudi 2 juin 2016, l’équipe de la Comédie de Caen (Calvados), emmenée par Marcial Di Fonzo Bo et Élise Vigier, a dévoilé sa programmation 2016-2017. Une saison qui, une fois n’est pas coutume, débutera un mois en avance, en septembre, avec la venue du théâtre Dromesko. 
Jacques Peigné, le directeur délégué du Centre dramatique national de Normandie, nous dévoile les temps forts de cette nouvelle année de spectacles.

5 000 spectateurs de plus en 2015-2016 !
Normandie-actu : Jacques Peigné, vous faites partie de la nouvelle équipe qui a pris en main la Comédie de Caen en janvier 2015. Quel bilan tirez-vous de votre première saison ?
Jacques Peigné : Il est très positif. Notre nombre d’abonnés a augmenté significativement en passant de 3 500 à presque 4 000, 3 967 précisément. Comparé à la saison 2014-2015, nous avons accueilli 5 000 spectateurs de plus. Nous avions misé sur une jauge importante, avec plus de places et une programmation riche et diversifiée, et nous avons eu un très bon taux de remplissage. Nous sommes aussi satisfaits d’avoir établi de nombreux partenariats avec, par exemple, le Café des images, l’université de Caen, l’Institut mémoires de l’édition contemporain, le théâtre de Caen, le Panta théâtre, le Conservatoire musique et danse, la compagnie Actéa, etc.

Les créations Démons et Véra ont eu beaucoup de succès et un retentissement national. La Comédie de Caen a-t-elle franchi un cap en terme de notoriété ?
Marcial Di Fonzo Bo aime mettre en scène des spectacles contemporains et populaires. Et c’est vrai que les distributions de ces deux pièces, avec des comédiens célèbres qui ont répété puis joué à la Comédie de Caen, ont eu un effet d’entraînement. Nous avions cette volonté d’attirer un public plus large et de tirer le maximum du formidable outil à notre disposition. Maintenant que c’est fait, cela parait évident, mais c’était un pari de proposer cinq représentations de Véra avec Karin Viard, dans une salle de 700 places. Et cela a sans doute permis de booster le reste de la saison. Mais il faut aussi souligner le travail de nos artistes associés (Laëtitia Guédon, Pierre Maillet, Lucie Berelowitsch…), qui ont été très présents sur le territoire.

Vous avez placé la barre très haut, avec aussi des grosses productions comme Borgia et Richard III. Comment abordez-vous la prochaine saison ?
Nous allons maintenir la même jauge avec un nombre de places équivalent. Nous ferons moins de propositions « spectaculaires », mais nous programmerons plus de spectacles. Nous allons poursuivre notre travail d’élargissement des publics et de nos partenariats, notamment avec le Centre chorégraphique national de Caen en Normandie et le Big Band Café. Il y aura moins de très gros formats comme Richard III, mais nous aurons quand même quelques classiques du répertoire au programme. Fin septembre 2016, nous accueillerons par exemple un Figaro mis en scène par Rémy Barché, une pièce de quatre heures avec beaucoup de comédiens au plateau.

Le théâtre Dromesko pour ouvrir la saison
Contrairement aux années précédentes, cette saison 2016-2017 débutera dès le début du mois de septembre avec la venue du théâtre Dromesko…
Oui, avec un très beau spectacle de théâtre forain, Le jour du grand jour. C’est une création emblématique du travail d’Igor et Lily, que Marcial et Élise connaissent bien, puisqu’ils ont été formés au théâtre national de Bretagne, comme eux. Elle se joue dans une baraque de 200 places, donc l’idée était aussi de s’installer en ville et de profiter du climat agréable du mois de septembre, en plein air, avec un format différent qui instaurera une autre relation avec le public.


Un mot sur vos créations ?
En mars 2017, Pierre Maillet proposera La cuisine d’Elvis, une pièce qui met en scène un ancien sosie d’Elvis Presley. C’est un spectacle dans l’esprit de Véra, qui démontre qu’une écriture contemporaine peut être joyeuse et amusante, tout en portant une regard féroce sur la société actuelle. Fin février 2017, nous présenterons aussi Samo, un spectacle de Laëtitia Guédon, qui avait entamé en 2015-2016 un processus autour de l’histoire du peintre, Jean-Michel Basquiat.

Aucune de Marcial Di Fonzo Bo ?
Non, parce que la pièce Véra va beaucoup tourner en France, avec plus d’une soixantaine de dates, et qu’il joue dedans. Mais vous aurez tout de même l’occasion de voir Demoni, en mars 2017, qui est une version italienne de la pièce Démons, créée par Marcial à Gênes, qui sera aussi reprise à Milan la saison prochaine.

Marina Hands, Bertrand Cantat, Katerine, Nathalie Dessay…
Comme tous les ans, le festival Les Boréales sera l’un des temps forts de votre saison. Que nous réservez-vous ?
Les 7 et 8 novembre 2016, nous accueillerons Lebensraum, une pièce de Jakop Ahlbom, qui avait fait sensation l’année dernière avec Horror. Les 17 et 18 novembre, Christiane Jatahy proposera Julia, une adaptation du roman d’August Strindbarg, Mademoiselle Julie. Du 19 au 21 novembre, notre artiste-associée, Lucie Berelowitsch, dévoilera Le Livre de Dina, un monologue avec Marina Hands et des musiciens norvégiens. Nous programmerons aussi un spectacle de marionnettes d’Yngvild Aspeli, Cendres, les 23 et 24 novembre ; un opéra contemporain lituanien, Have a good day, le 22 novembre ; un concert de Thea Hjelmeland avec l’Orchestre de Normandie, le 26 novembre ; et du nouveau cirque, avec Machine de la Blind Gut Company, le 24 et 25 novembre.

Vous allez aussi accueillir Bertrand Cantat…
Oui, dans le cadre d’un partenariat avec le Big Band Café, la salle de musiques actuelles d’Hérouville, le 15 décembre 2016. Cette lecture musicale, Condor, a été mise en scène par Caryl Férey, qui est un auteur de polar reconnu. Le BBC nous aussi proposé Philippe Katerine, qui est un personnage très théâtral, qu’on aime beaucoup, qui sera en concert sur notre plateau le 31 mars 2017. Nous aurons aussi une autre chanteuse, mais qui fera l’actrice : Nathalie Dessay. Elle avait envie de jouer depuis très longtemps et nous sommes ravis de l’accueillir pour sa première pièce de théâtre, UND, d’après un texte d’Howard Barker.

Vous programmez également une pièce de l’immense Claude Régy…
Oui, c’est l’un des grands maîtres du théâtre français et un habitué de la Comédie de Caen lorsqu’elle était dirigée par Éric Lacascade. Du 6 au 8 avril 2017, il présentera Rêve et folie, d’après un texte de Georg Trakl, et ce sera son ultime création.


https://fr.scribd.com/doc/314686961/Comedie-de-Caen-2016-2017
 

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June 4, 2016 6:24 PM
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La Comédie-Française au féminin pluriel

La Comédie-Française au féminin pluriel | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Fabienne Darge dans le Monde : 

C’est historique : lors de la saison 2016-2017, la Comédie-Française programmera autant d’artistes femmes que d’artistes hommes. Cette parité parfaite, qui est une première au niveau d’une institution de cette importance, a été annoncée, mercredi 1er juin, par Eric Ruf, l’administrateur du Français, qui présentait le programme de la deuxième saison qu’il signe à la tête de la maison.

Sur ce terrain comme sur d’autres, Eric Ruf poursuit le travail d’ouverture entamé en 2015-2016. « La saison nouvelle est l’expression d’[une] souplesse et d’[une] nécessaire curiosité » pour des formes très différentes de théâtre, écrit le patron de la Maison de Molière dans l’éditorial de la plaquette de saison. « Le répertoire de la Comédie-Française s’augmente régulièrement de nouveaux titres et ne s’est jamais cantonné à un seul canon littéraire, intégrant depuis plus de trois siècles les dramaturgies qui sont le reflet de leur époque. Il ne s’agit donc pas pour nous de marquer un territoire, mais de les parcourir tous », poursuit l’administrateur général.

La saison 2016-2017 sera donc marquée par un équilibre subtil entre le répertoire et la création contemporaine. L’ouverture de saison est particulièrement appétissante, qui aura lieu au Studio-Théâtre avec L’Interlope, un cabaret imaginé par Serge Bagdassarian ; au Théâtre du Vieux-Colombier avec un Vania, d’après Tchekhov, orchestré par Julie Deliquet ; et, salle Richelieu, avec Les Damnés, le spectacle que le metteur en scène Ivo van Hove va créer à Avignon avec la troupe du Français.

Un « Cyrano » de tous les records

Pour la suite, honneur aux femmes, donc. Anne Kessler mettra en scène La Ronde, d’Arthur Schnitzler, et Anne-Marie Etienne Les Enfants du silence, de Mark Medoff (au Théâtre Antoine). Christiane Jatahy signera une nouvelle création d’après La Règle du jeu, le film de Jean Renoir. Katharina Thalbach, qui est la fille du grand metteur en scène brechtien Benno Besson, s’attaquera à La Résistible Ascension d’Arturo Ui. On retrouvera la Britannique Deborah Warner, qui n’est plus venue à Paris depuis plusieurs années, avec Le Testament de Marie, de Colm Toibin, qui se jouera hors les murs au Théâtre de l’Odéon. Véronique Vella proposera Le Cerf et le Chien, un des contes de Marcel Aymé. Enfin, Isabelle Nanty s’est vue confier une nouvelle version de L’Hôtel du libre-échange, de Georges Feydeau.

Les autres créations de cette saison seront signées par Clément Hervieu-Léger, avec Le Petit-Maître corrigé, de Marivaux ; Nâzim Boudjenah, avec Intérieur, de Maurice Maeterlinck ; Laurent Delvert, un nouveau venu, avec Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée, de Musset ; Jacques Lassalle, avec La Cruche cachée, de Kleist ; Pascal Rambert, avec Une vie, texte personnel.

Du côté des reprises, sont inscrits au menu Roméo et Juliette, de Shakespeare, par Eric Ruf ; Père, de Strindberg, par Arnaud Desplechin ; Le Misanthrope, de Molière, par Clément Hervieu-Léger. Vingt mille lieues sous les mers, d’après Jules Verne, par Christian Hecq et Valérie Lesort. Lucrèce Borgia, de Victor Hugo, par Denis Podalydès ; Comme une pierre qui…, d’après Greil Marcus et la vie de Bob Dylan, par Marie Rémond et Sébastien Pouderoux ; La Double Inconstance, de Marivaux, par Anne Kessler ; et enfin, le Cyrano de Bergerac mis en scène par Denis Podalydès, qui est en passe de battre tous les records, puisqu’il a été créé en 2006 et n’a cessé d’être repris depuis. Les réservations seront ouvertes le 2 juin pour les titulaires de cartes Comédie-Française, et le 9 juin pour l’ensemble du public.

Fabienne Darge
Journaliste au Monde

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June 4, 2016 2:44 PM
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Les Malades, texte de Antonio Alamo, mise en scène de Jules Audry

Les Malades, texte de Antonio Alamo, mise en scène de Jules Audry | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Véronique Hotte sur son blog


Les Malades, texte de Antonio Alamo, traduction Cristina Vinuesa & Salwa Al Maïman – Les Solitaires Intempestifs –, mise en scène de Jules Audry

Les Malades (2006) de l’auteur espagnol Antonio Alamo est une trilogie théâtrale qui met en lumière des faits réels, porteurs en même temps de zones d’ombre obscure de l’Histoire mouvementée du XX é siècle, à travers trois séquences dramatiques. D’abord la mort d’Hitler dans son bunker, puis la rencontre de Churchill et de Staline après cette mort et enfin, le dernier dîner de Staline avant sa propre mort – Hamlet vit au Kremlin -, volet final dont le metteur en scène Jules Audry s’empare avec à la fois un bel emportement et une tension rageuse, une clarté et une aisance cinglantes.

Cinq personnages historiques de bruit et de fureur sont donnés à contempler tout près de soi, Staline, Boulganine, Krouchtchev, Malenkov et Beria, de fières figures troublantes et troublées, dessinées avec aplomb. Trésor vivant paradoxal – figure abstraite et confuse, inspirant soit un rejet haineux soit une admiration aveugle -, Joseph Staline en 1953 est malade et cache ses faiblesses. Secrétaire général du Parti communiste depuis vingt ans, soupçonneux et hanté par la possibilité du complot, il dénonce à tout-va les « ennemis du peuple » potentiels et présumés, amer et méfiant, obsessionnellement occupé par l’image d’une trahison menaçante.

Le spectacle extrêmement fin analyse de visu les excès de pouvoir sur l’homme.

Dans sa datcha, maison privée de Kountsevo, le faux « Petit Père des peuples » – image renvoyée par la propagande – s’adonne à des beuveries grossières en compagnie de ses ministres, plaisantant à la manière bouffonne des surpuissants.

Le 28 février 1953, Staline dîne avec ses ministres – soirée fatale – alors qu’il joue à traquer le traître énigmatique qu’il prétend savoir assis à sa propre table conviviale.

Le maître en majesté infernale et ses esclaves soumis et asservis à l’extrême – belle situation théâtrale et rappel grandiose de Cène biblique – entrent en scène avec une belle fougue – conviction effrénée, passion de l’instant et peur ancrée de la mort : « un affrontement risible de la puissance avec l’insignifiance », écrit le concepteur.

Le spectacle donne de cette expérience passée un air d’éternel recommencement. Et les Propos d’Alain résonnent à la vision scénique du tyran investi par sa passion du pouvoir, sot encore quand bien même il aurait toutes les ressources du génie : « Vouloir avoir raison, c’est se démettre de tout pouvoir. » Il reste aux autres à limiter, surveiller, contrôler et juger ces terribles pouvoirs car « il n’est point d’homme au monde qui, pouvant tout et sans contrôle, ne sacrifie sa justice à ses passions. »`

Le public est convié à pénétrer l’intimité confidentielle d’hommes politiques au pouvoir exorbitant – décideurs hasardeux de vie et de mort – alors que les mêmes étaient motivés à l’origine par une digne utopie collectiviste dont la mise en pratique ardue a tout fait basculer, intérêts privés et imposture avérée, cellule de happy fews du chacun pour soi.

Les comédiens dégagent une intériorité personnelle bien frappée – ambiguë, équivoque, ne sachant que penser, à l’écoute soumise et lâche du seul maître.

Le grave Thibaut Fernandez en Krouchtchev est persuasif ; Victor Fradet est Malenkov qui ne s’engage jamais ; Frédéric Losseroy incarne un Béria suffisant ; Ivan Nowatschok en Boulganine joue l’incertitude pleutre ; quant à Abdel-Rahym Madi en Staline, le personnage exulte véritablement, riant et s’amusant de l’effroi des autres, les terrorisant, faisant d’eux ses médiocres choses à lui. Olivier Maignan à la contrebasse – pleurs et grincements – interprète le compositeur russe Prokofiev, un familier de ces figures historiques, mort par hasard le même jour que Staline.

La leçon est dure, et les spectateurs assistent au plus près des victimes et des bourreaux, à l’accomplissement de ce carnage organisé – tension et frayeur.

La table recouverte de sa nappe blanche immense ; des livres, des cartes et des documents, des verres et des bouteilles, des mallettes mystérieuses sont jetés là.

Le public est assis autour de la Cène, laissant son regard filer sur tel personnage qui s’exclame, marche, puis s’arrête non loin de la table : il suit, de l’un à l’autre, les moindres mouvements des âmes malmenées- les soupirs et les retenues, une respiration altérée qui suffoque, la matière d’un malaise infiniment oppressant.

La performance est audacieuse, invitant dans la même barque inconfortable les figures politiques historiques, comme les spectateurs, stupéfaits de tant d’absurdité.

Véronique Hotte

La Loge, 77 rue de Charonne 7011, du 31 mai au 10 juin. Tél : 01 40 09 70 40

L’Épée de Bois, Cartoucherie 75012, du 10 au 22 janvier 2017

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June 3, 2016 7:22 PM
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« Vivipares (posthume) » du groupe LA gALERIE déglace et dégoupille le théâtre 

« Vivipares (posthume) » du groupe LA gALERIE déglace et dégoupille le théâtre  | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Jean-Pierre Thibaudat pour son blog Balagan



Avec sa première pièce jouée, Céline Champinot fait une entrée fracassante dans le champ souvent miné de l’écriture théâtrale. Autour d’elle, une fine équipe de filles : actrices, scénographe et éclairagiste formant le groupe LA gALERIE. Avec elles, Céline Champinot met en scène « Vivipares (posthume) », un spectacle qui bouscule les normes et les genres.


« La femme est l’avenir de l’homme » avait  naguère déclaré  un poète possiblement à la solde d’une officine soignant au gingembre confit une armada de transgenres dépressifs. Un poète oui,jeune fou  surréaliste avant de devenir le poète officieldu parti communiste français et de s’afficher avec celle dontla sœur couchait avec le plus rock des poètes russes. Un poète finissant sa vie en suçant des fruits de mer et des éphèbe après avoir vu sa poésie mise en  musique par un anarchiste amoureux d’un babouin : « est-ce ainsi que les hooooommeees viiiiveeent/ et leurs baisers au loin, les suiiiveeeeeeent ».

Un spectacle inqualifiable et frapadingue

Très mauvais, ce début d’article, on se sait pas de quoi ça parle et  où ça vadrouille, c’est du grand n’importe quoi. Soit. N’empêche, c’est pourtant cette phase prophétique à deux balles de Louis Aragon qui est  venue fleurir mes lèvres en y laissant couler son rimmel au sortir d’un spectacle qui m’avait mis en joie et en émoi au festival Théâtre en mai à Dijon, un spectacle au titre pourtant coton « Vivipares (posthume)». Pourquoi ?

Sans doute parce ce spectacle inqualifiable mais résolument frapadingue, est très porté en surface sur le marabout bout de ficelle et, dans son tréfonds, irrigué par la boue de l’humanité, et on sait que les bains de boue fortifient la paeu, les muscles et le rythme cardiaque, au demeurant le spectacle a pour sous-titre « brève histoire de l’humanité ». Résultat :tout se mêle, s’entrelace, se fait la nique. Ni normes, ni frontières, tout est transgenre.

 Au final, une saga qui avance par débordement et contamination, n’a de cesse de faire grésiller et griller –telles les saucisses jetées sur le barbecue électrique du spectacle- un débridement ludique et comique des sexes, mettant en branle tous les renversements imaginables en la matière. Ununivers qui s’invente à vue, une écriture qui a beaucoup lu et sait y assurer ses appuis, un théâtre post je ne sais quoi où la notion de personnage s’efface derrière celle de créatures à faces multiples.  

« Vivipares (posthume) »est un spectacle où seules les actrices sont admises, lesquelles jouent ou fantasment tous les rôles, à commencer par celui du gros dégueulasse en rut qui enfile contre le frigidaire Marthe la starlette du jour, laquelle se rêve en pop star avant de squatter le fantôme de Judy Garland. Rien ne résiste à ce jeu du massacre et de l’amour (comme aurait dit Marivaux), à commencer par les chiens, l’« enfant lourdement handicapé », Bourg en Bresse, les bulletins météos, les flash-infos, les paysages helvétiques et les fjords suédois (même combat), l’Ukraine, les clins d’œil à Jean-Luc Lagarce et à Anton Tchekhov.

Feuilleton, road-movie et chaîne d'infos

« Vivipares (Posthume) » est un spectacle dont il est difficile de faire le tour puisqu’il ne tourne jamais en rond et avance fiévreusement comme un feuilleton, assoiffé de paysages comme un road-movie, débordant de faits divers invérifiables comme une chaine d’infos continue. Il avance assurément vers sa fin, car tout a une fin, même les spectacles les plus excitants, une fin comme il était à espérer et à prévoir un chouia nostalgique, bucolo-écologique sur les bords, laissant les cinqcréatures dans un radeau qui nous méduse (désolé de tomber si bas mais chez les vvipares tous les coups sont jouables) après avoir traversé bien des contrées de cartes postales, relu des pièces aimées, tué père, mère, chien et fils « lourdement handicapé », on y revient, ritournelle.


Scène de "Vivipares(posthume)" © Vincent Arbelet
Car ce spectacle a l’art malin et câlin de se recycler en permanence, de se constituer illico en mémoire de lui-même, engrangeant sa becquetée au fur et mesure de ses frasques pour mieux la recycler. Jusqu’au moment où  les créatures, épuisées par leur périple, se calment enfin et, naufragés de leur propre histoire, voguant sur une mer apaisée,nous quittent dans un dernier regard éperdu d’amour comme un enfant quittant ses parents pour la première fois un jour de départ en colonie de vacances.

Tout avait commencé justement par l’enfance. Le jeu propre aux enfants du « comme si », du « on dirait que ». C’est ainsi que naît sous nos yeux  « le romancier David Bowie ». Il entre en scène (« une participation bénévole ») pour faire la promotion de son dernier roman. Promo aussitôt oubliée par ladéclarationd’amour  (« tu es gros mais je t’aime/ je t’aime comme jamais je n’ai aimé un gros » )  très vite border line que David inflige à un impassible Charles Bukowski dit Hank celui-celle qui, au milieu du foutoir (organisé) tenant lieu de décor, avait accueilli le public avec son impassible sourire à moustache.

Des femmes de trente ans

Qui sont ces énergumènes ? Il y a d’abord la reine des neiges, Céline Champinot, celle qui, dans le silence studieux d’une bibliothèque parisienne, a écrit seule cette pièce déraisonnable pour ses amies actrices, trentenaires comme elle. Céline Champinot a été formée à l’ESAD (Ecole Supérieure d’Art Dramatique) de Paris comme Elise Marie (David), Adrienne Winling (Charles) et  Maëva Husband (l’enfant lourdement handicapé). Sabine Moindrot (Marthe, Judy Garland) est sortie de l’ESAD de Montpellier et Louise Belmas (l’enfant-acteur, la journaliste) de l’ERAC, l’école de Cannes. Toutes à louer et louanger.

Avec la scénographe Emilie Roy (sortie de l’ENSATT, l’école de Lyon) et l’éclairagiste Claire Gondrexon (sortie de l’école du Théâtre National de Strasbourg), elles forment le groupe LA gALERIE qui se pose des questions comme celle de « zones de perméabilité possibles » entre les acteurs et les spectateurs. Ou cette autre question : « A quel moment cette tentative de mise à plat de la « représentation » vers une recherche de vérité de l‘instant ne rejoindrait pas l’illusion la plus totale ? ». Des questions, des considérations qui sont au cœur de « Vivipares (Posthume) ». Ce n‘est pas la première aventure du groupe, mais c’est la première pièce de Céline Champinot à être jouée. Et quelle pièce ! Quel spectacle !

Une voie s’est ouverte dans le paysage trop souvent prévisible ou normé de l’écriture en France du théâtre contemporain. Une voie qui interroge l'héritage avec sérieux, irrévérence et causticité, bouscule les codes et chahute allégrement l’ordonnance des pots de fleurs. A côté de Céline Champinot, je pense à Nicole Genovèse sortie elle aussi de l’ESAD Paris (lire ici). Que Céline et Nicole soient amies n’est pas surprenant. 

 « Vivipares (Posthume) » sera à l’affiche du théâtre de la Bastille du 5 au 19 octobre


Photo :  les cinq actrices du groupe LA gALERIE © Vincent Arbelet

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June 3, 2016 4:39 AM
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Le 1er juin des Ecritures théâtrales jeunesse - Ministère de la Culture et de la Communication

Le 1er juin des Ecritures théâtrales jeunesse - Ministère de la Culture et de la Communication | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Communiqué de prese


Le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et le ministère de la Culture et de la Communication soutiennent la deuxième édition du 1er juin des écritures théâtrales jeunesse organisée par Scènes d’enfance – ASSITEJ France et parrainée par Robin Renucci.

Le 1er juin des écritures théâtrales jeunesse est un événement imaginé dans la dynamique de l’opération Belle Saison avec l’enfance et la jeunesse. Il vise à promouvoir les réalisations artistiques de tous ceux qui œuvrent, sur l’ensemble du territoire, à la rencontre des nouvelles générations avec l’art. La manifestation s’inscrit dans la priorité donnée par le Président de la République à la jeunesse et à l’éducation artistique et culturelle, véritable exigence démocratique. Elle contribue par ailleurs à la mise en œuvre du plan Génération Belle Saison.

La journée du mercredi 1er juin 2016 sera ainsi dédiée, partout en France, aux écritures pour l’enfance et la jeunesse. Une centaine d’événements – lectures de textes, lectures déambulatoires, levers de rideaux, fanfares textuelles, rencontres avec les auteur/es, tables rondes - mobiliseront plus de 300 porteurs de projets et partenaires avec des théâtres, des compagnies, des médiathèques, des établissements scolaires, des conservatoires, mais aussi des maisons d’édition, des librairies, des comités de lecture, des universités, des écoles d’art dramatique, des associations ou des réseaux territoriaux.

De 14h30 à 20h, un temps fort, organisé avec le soutien de la SACD, occupera les espaces et théâtres de la Cartoucherie de Vincennes à Paris pour célébrer les écritures théâtrales jeunesse.

La première édition, organisée en juin 2015, a rassemblé plus de 10 000 participants, familles, public scolaire, artistes, professionnels de la culture et de l’enseignement. Cette deuxième édition est parrainée par Robin Renucci et présidée par l’auteure, Dominique Paquet.

Plus d’informations sur : www.1erjuinecriturestheatrales.com

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June 3, 2016 2:28 AM
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Vincent Dedienne nous parle de l’option théâtre, parce que c’est important

Vincent Dedienne nous parle de l’option théâtre, parce que c’est important | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié sur le site Madmoizelle :


Dans son billet sur France Inter, Vincent Dedienne nous parle de l’option théâtre de son ancien lycée, qui est menacée faute de budget.

Voir la vidéo : http://www.madmoizelle.com/vincent-dedienne-option-theatre-571337

Il en parle tellement bien que ça a fait bondir mon petit cœur de terminale L option… théâtre (tu ne t’en doutais pas hein).

Ça me donne envie de crier mon amour pour cette matière qui représente bien plus que « des points pour le bac », parce que  c’est un peu l’école de la vie.

J’avais un prof un peu chelou qui nous disait des trucs du genre :

« T’as un chewing-gum ? AH OUAIS ? Bah tu le poses par terre, au milieu de la salle. Maintenant, vous allez danser autour : défoulez-vous sur le chewing-gum. »

Mais même si on me faisait faire ça en cours, même si j’ai pas toujours très bien compris comment faire respirer mes côtes et même si dans les pièces que j’ai dû voir y avait tellement de frifris que mon dossier pour le bac c’était sur la nudité au théâtre, c’était la meilleure option du monde.

À lire aussi : Comment le théâtre m’a aidée à prendre confiance en moi

J’y ai appris à connaître un corps que je galérais un peu à apprivoiser, à gérer l’espace, à poser ma voix, et tout un tas de trucs qui me servent encore dans la vie de tous les jours. Je m’y suis fait de très bons potes, et ça a aiguisé ma curiosité et ouvert mon esprit.

Enfin, je m’emballe, mais Vincent Dedienne le dit vachement mieux que moi en fait.

Tout ça pour vous dire à l’unisson avec cette chronique que l’option théâtre, c’est un peu comme le gras : c’est la vie

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June 2, 2016 6:17 PM
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Le Théâtre de la Cité internationale tente le duo

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Par Emmanuelle Jardonnet dans Le Monde

Après deux longues saisons sans direction, le Théâtre de la Cité internationale (TCI), lieu atypique niché dans le parc de la « Cité U », dans le sud de Paris, retrouve un début de sérénité avec la nomination de Marc Le Glatin. Cet ancien élève du Conservatoire supérieur d’art dramatique de Paris (devenu l’Ecole d’enseignement supérieur en art dramatique de Paris [ESAD]) et de Sciences Po, qui a d’abord été comédien et metteur en scène, dirigeait depuis 2000 le Théâtre de Chelles, en Seine-et-Marne.

Il sera « accompagné » à ce nouveau poste par la productrice de spectacles Claire Dupont. Il ne s’agit pas d’une codirection, mais d’un tandem, et c’est là que réside la spécificité de leur projet : cette dernière va créer et diriger une coopérative de production de spectacles qui sera adossée au théâtre.

Deux nouvelles structures

De son côté, Marc Le Glatin va s’atteler à la création d’un nouveau cadre juridique autonome pour le théâtre. Une volonté de la Cité U qui verra le transfert, au 1er septembre, de l’activité du TCI à une association créée à cet effet, et dont il prendra la direction. Cette nouvelle ère pour le théâtre s’accompagne donc de la création non pas d’une, mais de deux nouvelles structures.

Votée le 26 mai*, sa nomination a mis fin à près de deux ans de vive inquiétude pour l’équipe du théâtre qui, depuis le départ non remplacé de sa précédente directrice, Pascale Henrot, en septembre 2014, a réussi à maintenir une programmation de qualité malgré l’accumulation de mauvaises nouvelles.


A la mi-2015, le conseil d’administration de la Cité internationale, sous la tutelle duquel le théâtre est placé, avait en effet mis sur la table un projet de restructuration qui réduisait de plus de la moitié sa subvention annuelle à l’horizon 2018 (soit près de 12 % du total des ressources du théâtre). Six mois plus tard, un appel à candidatures a été finalement lancé fin janvier dans un climat difficile, puisque était également annoncé un plan de départs volontaires, avec huit postes menacés sur 25 salariés. Appel qui, malgré ce climat social, a fortement mobilisé la profession, puisque 69 candidatures ont été déposées.


Un défi jugé « impossible »

L’inquiétude du personnel portait également sur les nouveaux objectifs affichés pour le TCI, qui venaient s’ajouter à ses missions de diffusion et de soutien à la jeune création du théâtre et du cirque. Il s’agit notamment d’accueillir l’ESAD, alors même que le théâtre ne dispose pas de salle de répétition. Un défi jugé proprement « impossible » par le personnel dans ce contexte de coupes budgétaires.

Face à la complexité des enjeux, Marc Le Glatin, qui entre en fonctions le 1er juin, affiche un optimisme pragmatique. « Puisqu’il n’y a pas d’autre espace de répétition que les trois salles du théâtre, il faut penser une programmation qui en libère une », admet-il. « Le nombre de représentations devrait rester identique à celui que connaît le théâtre depuis deux ans, avec l’objectif d’atteindre de forts taux de remplissage », précise le nouveau directeur. Il souligne que le Conservatoire gardera ses locaux de la place Carrée, aux Halles, et que des partenariats avec les différentes maisons de la Cité U apporteront des espaces complémentaires.

Dans le nouvel ordre de mission, le théâtre est par ailleurs appelé à renforcer ses liens avec l’enseignement supérieur. Le binôme choisi par le jury a un profil universitaire qui a pu donner du poids à leur projet. Marc Le Glatin est en effet professeur associé à l’Institut d’études européennes de Paris-VIII. Claire Dupont est, elle, maître de conférences au sein de l’Institut d’études théâtrales de Paris-III. « A partir de la rentrée 2017, des rencontres régulières seront organisées entre les artistes en résidence et les élèves, d’une part, et des chercheurs et des scientifiques, d’autre part », détaille le directeur. Le but est de « donner un terreau de réflexion qui alimente le travail des jeunes artistes ».

« Un maillon faible »

Claire Dupont n’est pas une inconnue pour le TCI, puisqu’elle a fondé un bureau de diffusion, production et relations publiques qui collabore actuellement avec le théâtre. L’idée de créer un nouveau bureau, sous la forme d’une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), indépendante mais adossée au TCI par convention, est née d’un constat commun entre les deux professionnels, qui se connaissent depuis plusieurs années. « Face aux difficultés rencontrées par les bureaux de production, d’un côté, et au besoin d’accompagnement des artistes dans leurs premiers pas professionnels, de l’autre, nous avons identifié un maillon faible dans la filière théâtrale », résume Marc Le Glatin.

« Parmi les jeunes artistes, certains ont une aptitude à se construire des réseaux, certains, pourtant de grande qualité, voient leur carrière entravée par un manque d’accompagnement. La compétition fait partie du jeu, mais l’idée est de créer un sas leur permettant de s’aguerrir aux différentes démarches », détaille-t-il. La structure, qui comptera parmi ses membres de multiples coproducteurs (notamment des théâtres de province) et de jeunes artistes, deviendra un pivot central de la structuration des projets. Elle sera installée au sein du théâtre.

MARC LE GLATIN, DIRECTEUR DU TCI : « MON RÔLE EST DE REDONNER UN CAP À UNE ÉQUIPE DUREMENT ÉPROUVÉE. JE NE MINIMISE PAS LES DIFFICULTÉS »



L’équipe reste cependant inquiète, comme elle l’indique sur le site Internet du théâtre, « sur les modalités de transition », « sur le transfert des postes » ou encore « sur les conséquences organisationnelles des départs volontaires ». « Les négociations ont été conduites par la Fondation de la Cité universitaire, c’est un processus en cours. Dans ce contexte, mon rôle est de redonner un cap à une équipe durement éprouvée. Je ne minimise pas les difficultés », assure Marc Le Glatin.

Un mot sur la future programmation, à l’horizon 2017-2018 ? Seulement quelques indications : « La danse s’orientera vers de jeunes chorégraphes, la musique se voudra plus rassembleuse ; la programmation théâtrale sera assez novatrice et le cirque fera une place aux jeunes tout en proposant des spectacles fédérateurs ».

* Le jury était composé de représentants du ministère de la culture – membres de la Direction générale de la création artistique (DGCA) et de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) –, de la Ville de Paris, de la région Ile-de-France, de la Chancellerie des universités de Paris et de la Fondation nationale de la Cité internationale universitaire.

Le TCI en quelques chiffres


Le Théâtre de la Cité internationale abrite dans ses 4 000 m2 trois salles du théâtre, treize studios de musique, cinq ateliers d’artistes et un bar. Inauguré en 1936, il a été rénové en 2004 pour un montant de près de 8 millions d’euros. Côté ressources, l’apport de la Cité internationale universitaire de Paris, actuellement de 880 000 euros, doit passer à 400 000 en 2018, soit une baisse de 55 % étalée sur deux ans. La CiuP ne consacrera plus alors à son théâtre de tutelle que 1 % de son propre budget. Le ministère de la culture finance, par ailleurs, les lieux à hauteur de 1,3 million d’euros, tandis que la Ville de Paris et la région Ile-de-France font une dotation de 230 000 euros. En 2014, il affichait un tiers de ressources propres (976 000 euros, mécénat compris) dans un budget à l’équilibre, et le taux de fréquentation s’élevait à 79 %, dont 30 % de jeunes spectateurs.

Emmanuelle Jardonnet
Journaliste au Monde



Photo : Marc Le Glatin est le nouveau directeur du Théâtre de la Cité internationale, à Paris. (c) THÉÂTRE DE LA CITÉ INTERNATIONALE 

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June 2, 2016 6:03 PM
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1er juin des Écritures théâtrales jeunesse : deuxième édition

1er juin des Écritures théâtrales jeunesse : deuxième édition | Revue de presse théâtre | Scoop.it
Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et Audrey Azoulay, ministre de la Culture et de la Communication, soutiennent la deuxième édition du 1er juin des écritures théâtrales jeunesse  organisée par Scènes d'enfance - ASSITEJ France et parrainée par Robin Renucci.

Le 1er juin des écritures théâtrales jeunesse est un événement imaginé dans la dynamique de l'opération Belle Saison avec l'enfance et la jeunesse. Il vise à promouvoir les réalisations artistiques de tous ceux qui œuvrent, sur l'ensemble du territoire, à la rencontre des nouvelles générations avec l'art. La manifestation s'inscrit dans la priorité donnée par le Président de la République à la jeunesse et à l'éducation artistique et culturelle, véritable exigence démocratique. Elle contribue par ailleurs à la mise en œuvre du plan Génération Belle Saison.


La journée du mercredi 1er juin 2016 sera ainsi dédiée, partout en France, aux écritures pour l'enfance et la jeunesse. Une centaine d'événements - lectures de textes, lectures déambulatoires, levers de rideaux, fanfares textuelles, rencontres avec les auteur/es, tables rondes - mobiliseront plus de 300 porteurs de projets et partenaires avec des théâtres, des compagnies, des médiathèques, des établissements scolaires, des conservatoires, mais aussi des maisons d'édition, des librairies, des comités de lecture, des universités, des écoles d'art dramatique, des associations ou des réseaux territoriaux.


De 14h30 à 20h, un temps fort, organisé avec le soutien de la SACD, occupera les espaces et théâtres de la Cartoucherie de Vincennes à Paris pour célébrer les écritures théâtrales jeunesse.


La première édition, organisée en juin 2015, a rassemblé plus de 10 000 participants, familles, public scolaire, artistes, professionnels de la culture et de l'enseignement. Cette deuxième édition est parrainée par Robin Renucci et présidée par l'auteure, Dominique Paquet.
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June 1, 2016 6:37 PM
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Jeunes textes en liberté

Jeunes textes en liberté | Revue de presse théâtre | Scoop.it


Le Label jeunes textes en liberté souhaite favoriser l’émergence des auteurs dramatiques contemporains et prône une meilleure représentativité de la diversité sur la scène théâtrale française.
Dans les théâtres, mais aussi à l’extérieur, au plus près du monde.
Le nouvel appel à textes lancé en mai 2016 traite du lien entre Langues et Révoltes.
Six textes (sélectionnés par notre comité de lecture) seront mis en lecture et présentés à deux reprises dans les lieux partenaires du label. Les mises en espaces seront suivies par une rencontre avec l’auteur.



« La parole apaise la colère »
Eschyle


C’est de ce sentiment qu’est née l’idée du label « Jeunes textes en liberté ». Colère ressentie le 30 mars 2015 à La Colline, théâtre national, autour d’un débat sur la représentation de la diversité sur les plateaux de théâtre.

Parce que la parole apaise la colère,
Nous souhaitons mettre le texte de théâtre, parole à la fois particulière et universelle au cœur de notre projet. Nous souhaitons ainsi faire entendre des histoires d’ici et d’ailleurs, qui parlent à tous, quels que soient l’origine, le faciès, la religion, l’âge, la sexualité, le sexe. La narration est importante, faire entendre des textes qui parlent à tous intimement, plus particulièrement à des personnes ne fréquentant pas les lieux de théâtre. Comme une porte ouverte, une invitation à venir s’asseoir, au partage.

Nous souhaitons faire de ce label un espace de transmission entre les auteurs, metteurs en scène, comédiens, structures et habitants d’un territoire susceptibles de porter ces valeurs.
Nous souhaitons, grâce à la souplesse que permettent les mises en espaces, offrir des textes dans et en dehors des structures théâtrales, au-delà et créer en cela une rupture du quotidien, pour s’interroger sur le monde qui nous entoure.


Nous souhaitons ABOLIR LES FRONTIERES, par la forme même du projet : forme à construire et à interroger sans cesse, projet nomade, en mouvement.

La Frontière est aussi le thème interrogé dans les huit textes de cette première édition.
Nous souhaitons participer au déploiement d’espaces de paroles, où les émotions peuvent se libérer sans crainte.


Parce que dans la désignation même du Label Jeunes textes en liberté, nous avons une politique volontariste pour que se côtoient sur le plateau des metteurs en scène et comédiens femmes, hommes, blancs et non blancs, pour qu’après cette question du sexe et de la couleur de peau soit évacuée et que chacun puisse trouver sa place, exercer son art dans un cadre que l’on espère idéal et qui devrait être un reflet de la France d’aujourd’hui.


France que nous souhaitons pleine de ressources, confiante, vivante, talentueuse, sans peur de l’autre, sans peur d’elle-même. Nous souhaitons faire de ce Label, encore plus en ces temps tourmentés, un lieu de rassemblement et de partage.

Et surtout créer dans le temps
Du plaisir à être ensemble, se connaître, se rencontrer
Du plaisir à écouter les paroles d’un autre et à échanger
Du plaisir à voir le monde représenté tel qu’il est aujourd’hui, par ses histoires et les artistes sur le plateau
« La parole apaise la colère » et c’est notre devoir à nous, artistes, citoyens, spectateurs de rendre ça possible.

 

Penda Diouf et Anthony Thibault


Lire l'Appel à textes : http://www.jeunestextesenliberte.fr/appel-a-textes/


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June 1, 2016 6:33 PM
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Appel à textes - Jeunes textes en liberté

Appel à textes - Jeunes textes en liberté | Revue de presse théâtre | Scoop.it

 APPEL À TEXTES

LABEL JEUNES TEXTES EN LIBERTE – SAISON 2

 

Dans le cadre du cycle de lectures organisé par le Label Jeunes textes en liberté#2 qui se déroule chaque mois, de janvier à juin 2017 dans différents lieux en Île-de-France et en province, Le Label Jeunes textes en liberté lance un nouvel appel à textes dramatiques sur la thématique « LANGUES ET RÉVOLTES ».

 Lire sur le site d'origine : http://www.jeunestextesenliberte.fr/appel-a-textes/

Vecteur de communication, de liaison, entre un groupe d’individus, la langue exprime l’opinion, le sentiment, l’état d’âme. Mais la langue touche aussi à l’intime, l’identité, le rapport à l’autre. Langue vivante, langue régionale, langue maternelle, langue sacrée, langue populaire, vernaculaire… Dis moi quelles langues tu parles et je te dirai qui tu es.
La révolte est ce mouvement collectif ou individuel de rébellion contre une autorité établie, contre l’ordre social.  C’est le refus d’obéir. Argot, créole, verlan, nouchi… En quoi la révolte peut-elle passer par la langue ?
« (…) il faut boxer la situation, boxer la langue de l’autre pour y inscrire sa marque ». Dieudonné Niangouna

 

Le Label Jeunes textes en liberté a été créé par l’autrice Penda Diouf et le metteur en scène Anthony Thibault pour promouvoir l’écriture de théâtre contemporain. Notre ambition est d’accompagner les auteurs (possibilité de résidence d’auteur, mise en relation avec des maisons d’éditions) et faire entendre des textes inédits, forts, qui s’adressent à tous, notamment aux publics éloignés des lieux de culture.
Nous souhaitons défendre une diversité de narration, (privilégiant des récits incluant les français issus de l’immigration, les quartiers populaires, les zones rurales, les milieux ouvriers, les oubliés, souvent relégués en marge ou invisibilisés des scènes de théâtre tout en évitant les stéréotypes).

Nous avons une politique volontariste de représentation de la diversité sur scène en gardant un équilibre hommes/ femmes, blancs et racisés.
Lors de notre première année, nous avons reçu le soutien de la SACD et de la Copie privée. Nos partenaires ont été : la MC93, La Loge, Mains d’œuvres, le Théâtre de Belleville, le Théâtre de L’Opprimé, La Générale, La Ferme Godier, le festival Hors-Limites, le restaurant Chez Betty, le SUPER café, le Centre Intermondes de La Rochelle, La Maison des Auteurs de Limoges, RFI, Africultures.
Cette année, dans le comité de lecture, nous rejoignent les élèves de la promotion 28 de L’École de La Comédie de Saint-Étienne.

 

LE DÉROULÉ

La date limite d’envoi des textes est le 30 JUIN.

 
La sélection se déroule du 30 juin au 1er novembre. Un comité de lecture composé d’auteur(e) s, metteur(e)s en scène, comédien(ne)s, artistes et spectateur(trice)s ainsi que des élèves de l’École de la Comédie de Saint-Étienne se réuniront à partir de septembre pour choisir les 6 textes lauréats.

Ces textes dramatiques feront l’objet de mises en lecture dans les lieux partenaires, notamment ceux précédemment cités, entre janvier et juin 2017 par des comédiens et metteurs en scène professionnels.
 

LES CONDITIONS

THÈME : Langues et révoltes

Les textes sont originaux et ne sont ni édités ni joués. Ils peuvent avoir fait l’objet d’une lecture. Tout texte ayant déjà fait l’objet d’une mise en scène sera exclu.

Les lectures durent une heure. Le metteur en scène peut être amené à faire quelques sélections, en accord avec l’auteur.

Il n’y a pas de limite d’âge.


LES MODALITÉS D’ENVOI :

Les textes doivent être envoyés par mail en format .doc à l’adresse suivante languesrevoltes@gmail.com

L’auteur peut s’il le souhaite envoyer une biographie.

Afin de respecter l’anonymat :
Le nom de l’auteur ne peut en aucun cas apparaître dans le texte qui sera soumis au jury, ni dans le nom du fichier.

Pour tout renseignement : contact@jeunestextesenliberte.fr
http://www.jeunestextesenliberte.fr

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May 31, 2016 6:59 PM
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Les 26000 couverts à la Villette : À bien y réfléchir ....

Les 26000 couverts à la Villette : À bien y réfléchir .... | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Louise Pierga sur le site Les 5 pièces 



Encore une fois, la compagnie des 26000 couverts nous embarque dans les coulisses de son tout nouveau spectacle en cours de création sur le thème de la mort.  En résidence depuis deux semaines à la Villette, la troupe présente son travail en chantier jusqu’à ce que la programmatrice du lieu ne se morfonde face au foutoir général. C’est ainsi que s’ouvre cet ovni théâtral avant de rentrer dans un tourbillon de mises en abyme macabres, où tout ce qui a été fait jusque-là n’était en fait que de la fiction orchestrée par un metteur en scène déguisé en comédien.

Un procédé génialissime de vrai/faux qui ouvre à tous les délires possibles : mises en scène de morts absurdes, chanson écologique pour les enfants dans un décor en carton (et tuto inédit pour créer son costume), lecture collective de la pièce en cours, meurtres… A bien y réfléchir… est un work in progress jouissif qui se joue de la prétendue médiocrité des participants pour aboutir à une salle vidée de ses spectateurs. Vous ne suivez pas ? c’est normal. Les 26 000 couverts c’est comme un bon vin, ça ne se raconte pas, ça se déguste. 


Louise Pierga
Critique


A La Villette jusqu'au 9 juin


26000 COUVERTS :  A bien y réfléchir, et puisque vous soulevez la question, il faudra quand même...

Site de La Villette : https://lavillette.com/evenement/26-000-couverts/

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