Revue de presse théâtre
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LE SEUL BLOG THÉÂTRAL DANS LEQUEL L'AUTEUR N'A PAS ÉCRIT UNE SEULE LIGNE  :   L'actualité théâtrale, une sélection de critiques et d'articles parus dans la presse et les blogs. Théâtre, danse, cirque et rue aussi, politique culturelle, les nouvelles : décès, nominations, grèves et mouvements sociaux, polémiques, chantiers, ouvertures, créations et portraits d'artistes. Mis à jour quotidiennement.
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March 21, 2017 2:44 PM
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Pièces, chorégraphie d’Ambra Senatore

Pièces, chorégraphie d’Ambra Senatore | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Jean Couturier pour Théâtre du blog


Ambra Senatore, nouvelle directrice du Centre chorégraphique national de Nantes, mêle, comme à son habitude, danse et théâtre, dans un univers quotidien. Ici, un appartement : coin cuisine, à cour, coin salon, à jardin et une table basse, au centre, avec autour, des poufs rouges.



Dans ce décor familier, les personnages dialoguent autour d’un thé, à propos de situations banales, ou de petits faits-divers : la mort d’un chat, un récit de voyage au Japon… Ces phrases, répétées régulièrement, subissent des distorsions surréalistes, à la manière d’Eugène Ionesco ou de Nathalie Sarraute. La gestuelle, elle aussi répétitive, prend des tonalités burlesques à la Jacques Tati.
La belle bande-son de Jonathan Seilman et Ambra Senatore  rythme cette pièce d’une heure, conçue avec une précision d’horlogerie, avec des mouvements justes et bien contrôlés. La pièce tend progressivement vers l’absurde et ses différents tableaux s’enchaînent  en continu, même si les trois danseuses, dont Ambra Senatore et les deux danseurs évoluent rarement ensemble. La chorégraphe joue avec un humour distancié sur des situations étranges : «Je suis heureux que tu sois imparfaite», dit l’un d’eux au personnage interprété par la chorégraphe.
Une « imperfection » qui demande beaucoup de travail pour produire un divertissement théâtral légèrement dansé et décalé.


Jean Couturier


Théâtre des Abbesses 31 Rue des Abbesses, 75018 Paris jusqu’au 19 mars.
theatredelaville-paris.com       

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March 21, 2017 7:59 AM
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« Sombre rivière » par Lazare et Cie : un sublime bazar chanté, dansé et joué !

« Sombre rivière » par Lazare et Cie : un sublime bazar chanté, dansé et joué ! | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Jean-Pierre Thibaudat pour son blog Balagan


Au Théâtre national de Strasbourg où il est artiste associé, Lazare crée « Sombre rivière ». Une pièce ? Bien plus que cela. Servie par une équipe phénoménale, une œuvre accomplie où la musique, la danse et la profération rivalisent de complicité. Un éblouissant spectacle-somme.

En ces temps de déprime et de peur où la Marine nous sort par les narines, où le Macron nous bouffe les rognons, où le Mélenchon et le Hamon jouent aux cons, où le Fillon montre son vrai visage d’Harpagon poltron, et où le Hollande glande, v’là que déboule un puissant contre-feux, une marmite explosive mettant sous pression les vents de l’Histoire, la grande et la petite jouant au coude-à-coude. Voici que surgissent Lazare et son scenic band, des loustics en surmultipliés, à la fois musicos, tchatcheurs, rappeurs, slameurs, danseurs de tout, acteurs à tout va et activistes porte-parole du poète.

Une langue, un univers

Lazare n’apparaît pas en scène, mais se glisse dans chacun. Cela s’appelle Sombre rivière comme un vieux blues des Noirs de la Nouvelle Orléans, c’est plein de blessures, de morts, de mal de vivre. C’est tout autant plein de traversées giboyeuses faites de chansons, de galops, d’ivresse, de mots en rut et de poésie brute, de danses déjantées, de costumes invraisemblables. Cela dépote à tout bout de champ en tirant à vue sur les démons, les obsessions du temps présent et sur celles propres à Lazare, à la fois auteur et metteur en scène.

C’est aussi un spectacle somme qui fait retour incidemment sur son parcours ; sa formation initiale au Théâtre du Fil (théâtre de la protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse), le TGP dont il pousse la porte, ses rencontres fécondes avec François Tanguy et Claude Régy, ses performances d’improvisateurs, ses errances. Et puis sa rencontre avec Anne Baudoux, en 2006 la fondation de sa compagnie nommée Vita Nova (nom emprunté à Dante) et une première grande pièce qu’il met lui-même en scène et que l’on découvre un soir au Studio Théâtre de Vitry (dirigé alors par Daniel Jeanneteau), un choc. La découverte d’une langue et d’un univers, cela s’appelait Passé-je ne sais où, qui revient (lire ici). Puis une affirmation de plus en plus nette d’une rythmique scénique très personnelle à travers les deux autres volets de ce qui apparaît alors comme une trilogie : Au pied du mur sans porte (lire ici) et Rabah Robert (lire ici), les deux premiers titres de la trilogie étant empruntés à Fernando Pessoa.

Plus récemment, Petits contes d’amour et d’obscurité (lire ici) peut apparaître à rebours comme une amorce de ce qui explose et se déploie frénétiquement aujourd’hui dans Sombre rivière : un texte plus que jamais inséparable du spectacle qu’il engendre et sans cesse réévalué au fil des répétitions.

Un genre monstre

Sombre rivière n’est pas simplement une pièce de théâtre, c’est un genre monstre en soi. Un genre hors genres que les mots opéra, comédie musicale ou revue ne résument pas mais qui peuvent apparaître comme d’utiles panneaux indicateurs (en particulier pour les programmateurs soucieux de mettre toute création dans une case). La poétique de Lazare est irréductible à toute catégorie connue, elle se fonde sur le débordement, la relance permanente, le déraillement, les croisements, le partage ; le geste y accompagne ou précède la parole, la musique est porteuse de mots et inversement. C’est du théâtre (cet art attrape-tout) effréné où la danse et la musique font jeu égal avec le poème. Ce spectacle consacre Lazare. Il invente et accomplit une forme qui ne ressemble à personne sauf à lui-même et à son band, à sa bande : tous ceux qui sont sur la scène sont des producteurs de formes à partir du riche livret que constituent les brassées de textes apportés par Lazare.


Tout commence après les attentats de la fin 2015. Depuis, « quelque chose s’est retourné à l’intérieur », écrit-il. Lazare passe deux coups de fil. L’un à sa mère, algérienne, ne sachant pas écrire et parlant mal le français. L’autre à Claude Régy, ce grand chirurgien des mots des autres, ce maître incontesté de l’intensité scénique. Ces coups de téléphone donnent naissance à deux gestes poétiques « Allô Claude » et « Allô maman » que Lazare apporte au début des répétitions avec quelques chansons plus anciennes. La suite est une alchimie journalière dont nous ne voyons que la surface visible : Sombre rivière.

Les deux coups de téléphone cernent, de fait, les deux lignes qui fondent l’écriture de Lazare. La ligne intime qui se rattache à sa famille et qui traverse la trilogie depuis le grand-père tué par les Français en mai 1945 à Guelma, la vie après en Algérie puis l’arrivée en France de sa mère, femme de ménage, jusqu’à lui, son fils, Lazare, réincarné en Libellule (que l’on retrouve dans Sombre rivière), double et frère à la fois, enfant turbulent, ado naïf et frondeur. Et l’autre ligne, disons culturelle et cosmique, toutes ces œuvres avec lesquelles ses textes dialoguent, de Dante à Büchner, de Lenz à Sarah Kane, tous ces événements qui l’ébranlent. Revenant d’entre les morts, Sarah Kane dit à l’acteur incarnant Lazare : « je suis revenue pour heurter ta pensée. » Les morts qui habitent le poète sont des deux côtés, ceux des attentats et ceux de Guelma. S’adressant à eux tous, il leur lance : « j’écris les morts qui sont dans mon corps. » Les morts le traitent de « bouffon ». Ce n’est pas seulement une moquerie, c’est aussi un hommage : Sombre rivière est une extraordinaire bouffonnerie. Lazare poursuit : « tous les livres que j’ai lus travaillent avec moi quand j’écris » ; et plus loin : « je vis ma vie comme un spectre / c’est pour ça que je délire. j’ai envie qu’elle soit réelle ma vie ».

« Tu es né en France mais t’es un Arabe »

Pas de fable durable, pas de personnages monolithiques, exception peut-être pour Anne Baudoux qui joue la mère et aussi son propre rôle, Anne, la vigile de tous les instants. Sa présence auprès de Lazare depuis le début de la trilogie est essentielle. Au générique, elle apparaît comme actrice et comme collaboratrice artistique, tout comme Marion Faure qui travaille avec Lazare depuis 2007 et a une formation qui oscille entre la danse et la vidéo. On retrouve Mourad Mousset, le créateur de Libellule dans les précédents spectacles, Olivier Leite, connu au Théâtre du Fil qui a créé plusieurs groupes de musiques avec Mourad. Julien Héga, Veronika Soboljevski et Louis Jeffroy ont des formations de musiciens, Ludmilla Dabo est une actrice, tout comme Laurie Bellanca qui s’intéresse au médium radiophonique. Julien Villa vient des compagnies de Sylvain Creuzevault et Jeanne Candel. Tous jouent d’un instrument ou de plusieurs, tous dansent, tous chantent, tous portent haut le poème de Lazare qui gicle par pulsions, Lazare appelle cela des « appels ».

Rien de didactique, rien de compassionnel dans cette séquence, très belle, où Libellule et sa mère dialoguent, lui affirmant qu’il est un Français né en France et elle rétorquant : « tu es né en France mais t’es un Arabe ». Belle séquence également, celle où Lazare filme le visage de sa mère, laquelle, au moment de parler, évacue son empêchement dans des éclats de rire.

L’enfance, les contes de l’enfance et les costumes qui vont avec surgissent de façon impromptue et cocasse comme il arrive quand, vingt ans après, on se met à fredonner une chanson apprise alors que l’on était enfant. C’est plein de gags, de blagues, ça n’arrête pas de passer du coq à l’âne, on voit même Antonin Artaud habillé en moine et un homme devenu aspirateur. Pas de cloisons, pas de frontières. La scène est le monde et réciproquement. Shakespeare le disait déjà, Lazare l’arpente à sa manière, sautillant entre les époques, virevoltant entre les arts, partageant le pain et le vin de ses mots entremêlés qui viennent de la rue, de ses rêves, de son imaginaire, de l’ivresse et des auteurs aimés. Dans son œuvre déjà conséquente, Sombre rivière, qui traverse tout son parcours, constitue la première apothéose.

Théâtre national de Strasbourg, 20h tous les soirs sf sam 25 à 16h ;

MC93 au Nouveau théâtre de Montreuil, 20h tous les soirs, du 29 mars au 6 avril ;

Théâtre Liberté à Toulon, le 28 avril.

Photo : Scène de "Sombre rivière © Jean-Louis Fernandez


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March 20, 2017 8:17 PM
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« Ose » à L’Onde : Interview de Chloé Moglia

« Ose » à L’Onde : Interview de Chloé Moglia | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Thomas Hahn pour Danser canal historique



Chloé Moglia présente, du 21 au 23 mars, à L’onde de Vélizy, sa dernière création. Ose est une pièce pour trois femmes en suspension.


Danser Canal Historique : Vous présentez votre dernière pièce, un trio féminin en suspension intitulé Ose. Est-ce à dire que vous allez vers des terrains inconnus?

Chloé Moglia : En effet! C’est ma première pièce où je reste complètement à l’extérieur. Une fois le spectacle commencé, je ne peux plus intervenir! Les trois interprètes que j’appelle les suspensives parce que je n’aime pas le terme de trapézistes qui donne une mauvaise idée de notre travail, sont trois femmes suspendues au-dessus du vide. J’avais déjà travaillé pour ma pièce Aléa avec Carla Farreny Jimenez et Viivi Roiha, une cordiste finlandaise. Par contre, c’est ma première collaboration avec Kamma Rosenbeck, une Mexicano-Américano-Danoise, une enfant de la balle nouvelle génération. La relation entre les trois était un axe majeur dans ce travail, ce qui est nouveau pour moi qui ai beaucoup travaillé en solo. Nous avons travaillé sur la personnalité de chacune, avec Carla qui porte la Catalogne et le sud, mais avec une grande tranquillité, alors que Viivi a une présence de feu. Kamma est un assemblage de plusieurs univers.

DCH : La suspension permet donc, malgré l’effort physique qu’elle demande, de révéler les personnalités des interprètes ?

Chloé Moglia : Je suis attachée à ce qu’on les découvre telles qu’elles sont au lieu de voir des circassiennes qui ne se définissent que par leur prouesses. Je veux qu’on les voie comme des personnes proches de ce nous sommes sans que le métier mette de la distance entre elles et les spectateurs. On le perçoit d’abord hors de la suspension. Celle-ci arrive finalement comme un cadeau en plus. J’aime faire d’abord descendre les attentes de grand salto etc. pour aller vers des choses plus subtiles. Ca ne veut pas dire qu’on ne met pas aussi du spectaculaire, du joyeux, du généreux, mais nous le faisons à notre manière. Il ne faut pas que le spectaculaire recouvre l’infime, le subtil, le sensible ainsi qu’ une touche d’espièglerie douce et d’humour.


"Ose" de Chloé Moglia - Kamma Rosenbeck, Farreny Jimenez, Viivi Roiha © JC Bordier

DCH : Quel est votre processus d’écriture ? Sur quoi avez-vous travaillé dans Ose ?

Chloé Moglia : Je travaille de plus en plus sur des lignes, le trait, le fil et les traces qui défilent dans l’espace et au sol. Il y a un plan incliné au sol qui porte des traces de craie. Je ne travaille pas à partir d’un thème qui serait à illustrer par la suspension. Je reste attachée à creuser ce qui se raconte à partir de la suspension au-dessus de vide, et ce de différentes manières pour toucher différents points. Dans Ose, nous avons trois femmes suspendues au-dessus du vide, ce qui produit certains clins d’œil à la chute originelle, dont la responsabilité est attribuée à la femme. Nous avons eu beaucoup de discussions sur le thème et nous sommes plongées dans la littérature sur ce sujet. D’où le titre de la pièce, par ailleurs. Il faut oser, en tant que femme, avec cette histoire du serpent qu’on nous colle sur le dos. Mais nous ne voulons pas appuyer le sujet outre mesure.

Propos recueillis par Thomas Hahn

https://www.londe.fr/spectacles/ose


photo  Chloé Moglia © Didier Olivré

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March 20, 2017 7:12 PM
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Sombre Rivière, texte et mise en scène de Lazare

Sombre Rivière, texte et mise en scène de Lazare | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Véronique Hotte pour son blog Hottello


Sombre Rivière, texte et mise en scène de Lazare, artiste associé au Théâtre National de Strasbourg

 Sombre Rivière, dernière création de Lazare, s’annonce comme la clôture des spectacles précédents, dessinant dans le même temps une ouverture vers un nouveau cycle. Ce théâtre en marche a sa cohérence : les massacres de Sétif et Guelma en 1945 en Algérie inspirent les récits de Passé – je ne sais où, qui revient, tandis que la crise des banlieues françaises se glisse dans Au Pied du mur sans porte et la Guerre d’Algérie dans Rabah Robert – touche ailleurs que là où tu es né.

Le matériau de Sombre Rivière évoque les blessures de la séparation entre Français dits « de souche » – expression honteuse qui rappelle la séparation grotesque du noble et du bourgeois dans George Dandin –, qui se pensent habilités à « dominer » les Français issus de l’immigration, selon les restes d’une triste histoire coloniale.

Or, le fourmillement du monde donne rendez-vous à Lazare sur la scène du T.N.S.

Foin désormais des amertumes et des chagrins, place au refus joyeux des ségrégations, à travers la mise en lumière privilégiée de l’imaginaire et ses pouvoirs :

« Je veux qu’elle soit réelle ma vie », dit Lazare – protagoniste scénique sincère.

Les comédiens sur la scène passent de la déclamation à la danse, du chant aux acrobaties, des revendications intimes au plaisir convivial de partager et d’échanger.

Olivier Leite, Mourad Musset et Julien Villa sont trois acteurs – casquette vissée à l’arrière de la tête et chemise imprimée – à incarner le peps du narrateur confident. Trois joyeux drilles qui se démènent et sautent tous les obstacles sans jamais se lasser, prêts à exister dans le seul plaisir d’être au-delà des ressassements plaintifs.

Anne Baudoux, la collaboratrice, l’âme-sœur, s’amuse d’une présence qui illumine le plateau de théâtre, se déplaçant et dansant dans la maîtrise d’une belle énergie.

La musicienne et gracieuse interprète Laurie Bellanca, la contrebassiste Veronika Soboljevski, l’actrice et chanteuse de grand feeling Ludmila Dabo, la musicienne et actrice inventive Julie Héga, le compositeur-interprète et batteur Louis Jeffroy, tous édifient un chœur aimablement enchanteur et festif qui ravit le spectateur bousculé.

Sur le plateau, règne la bonne humeur, selon la scénographie déstructurée d’Olivier Brichet, avec mur-panneau de bois et portes qui claquent, symbolisant des temps récents et récurrents où l’on ferme encore la porte à l’intrus – l’étranger ; à l’arrière, sur un niveau surélevé, se distingue l’intérieur modeste d’un appartement, avant que les lumières de Christian Dubet n’exercent leur magie et ne fassent éclater les scintillements de l’univers fantastique des songes et des chorégraphies ludiques.

Pour le concepteur, le théâtre peuple les solitudes de mondes autres, mêlant passé, présent et avenir, quand les disparus ont droit de cité dans la présence des vivants.

Langage quotidien, prose élaborée et écriture poétique, une parole rythmée s’initie et s’accomplit à travers les silences et les percussions vive des mots, le souffle de la marche et ce sentiment intime et précis d’exister, à l’écoute des battements du cœur.

Une vitalité joyeuse et libératrice – désir volontaire d’en découdre – dépasse les stigmates inscrits dans l’histoire de jeunes gens d’origine algérienne ou autre -, qui ont fait l’expérience de la différence, sans reconnaissance ni espoir de trouver place :

« ça va être encore plus dur, après les attentats, pour ceux que certains en France appellent les Arabes … », s’inquiète et scande Lazare.

Heureusement, en échange, la musique et les chansons raflent la mise scénique : des chants surmontent les blessures passées pour laisser advenir la force de vie. Musiques, voix et corps en mouvement racontent l’état d’une société et sa transcendance, après le chaos provoqué par les attentats meurtriers de 2015.

Répondant à une veine autobiographique chère à son cœur, Lazare raconte cette épreuve collective, ce besoin de comprendre en livrant ses sentiments réactifs à deux interlocuteurs privilégiés, sa mère et l’homme de théâtre et ami Claude Régy.

Les réponses de l’une et de l’autre ne sont pas formulées, seul le questionnement de celui qui refuse l’incompréhension compose une argumentation poétique entêtante : « Ils s’explosent sous la pression/Ils viennent s’exploser les uns contre les autres/amis amis amis amis/ Ils ne sont pas contents d’être au monde/Ils ne sont pas contents de la discipline du monde/L’histoire de France gronde/Ils veulent absolument notre sang/Ils frappent et frappent encore/Veulent s’unir dans la mort. »

En ce sens, Sombre Rivière de Lazare – métaphore au propre et au figuré des passages escarpés, physiques et moraux, à dépasser sur le chemin de toute existence – se rapproche, dans l’esprit, du dernier spectacle d’Ariane Mnouchkine, Une Chambre en Inde, qui tend aussi à percer l’obscurité de nos temps présents en analysant les pouvoirs du théâtre, entre réflexion et comédie.

Avec l’humilité de reconnaître l’incapacité de la scène à ce que cesse la violence du monde et dans la conscience de porter foi au théâtre, à son élan et souffle de vie :

« Les gens deviennent fous ? Mais comment c’est arrivé ? Comment on en arrive là ? Ils disent qu’ils viennent de Dieu ils disent qu’ils sont les enfants de Dieu !

Si ! Ils disent on est les enfants de Dieu ! Dieu ne tue pas les gens ?! »

Entre révolte déclamée, libre envol de joutes verbales, chansons et musiques, Sombre Rivière entraîne à sa juste mesure ce beau plaisir de débattre et de batailler.

Véronique Hotte

Théâtre National de Strasbourg, du 14 au 25 mars, à 20h sauf le 25 mars à 16h.

Nouveau Théâtre de Montreuil, du 29 mars au 6 avril.

Liberté – Scène nationale, le 28 avril.

Et Actualité au Théâtre National de Strasbourg

1re édition du Prix des lycéens Bernard-Marie Koltès

A l’issue des délibérations du mercredi 15 mars, 12 lycéens, représentants des six établissements alsaciens ayant participé au programme, ont dévoilé le lauréat de la 1re édition du Prix des lycéens Bernard-Marie Koltès de littérature dramatique contemporaine. Il s’agit de Des Territoires de Baptiste Amann, en concours avec Au pied du Fujiyama de Jean Cagnard et Paysage intérieur brut de Marie Dilasser.

Mercredi 29 mars à 18h : cérémonie publique de remise du Prix en présence de Baptiste Amann au TNS. Une lecture dirigée par Julien Gosselin d’extraits du texte sera portée par trois comédiens Rémi Fortin, Johanna Hess et Maud Pougeoise.

Samedi 1er avril à 16h : une rencontre avec l’auteur Baptiste Amann aura lieu à la Librairie Kléber, 1 rue des Francs-Bourgeois à Strasbourg.

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March 20, 2017 6:46 PM
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Set and Reset: Trisha Brown’s Postmodern Masterpiece

Trisha Brown’s Set and Reset, a collaboration with Robert Rauschenberg and Laurie Anderson had its US premiere as part of BAM’s inaugural Next Wave Festival in 1983. The piece marked a transitional moment in Brown’s career - creating more and large scale works for the proscenium stage. For the 1996 Next Wave Festival, BAM presented Set and Reset within the program Trisha Brown at 25: Postmodern and Beyond, in celebration of the company’s 25th anniversary. The company restaged the work on the BAM Howard Gilman Opera House stage in 2013 marking the 30th anniversary of the piece. Set and Reset is now part of the core curriculum in baccalaureate dance study in France and is used as a teaching tool in master classes around the world on Brown’s movement style and choreographic methods.

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March 20, 2017 6:30 PM
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Trisha Brown sort de la danse

Trisha Brown sort de la danse | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Ève Beauvallet pour Libération 

Figure tutélaire du contemporain, célébrée pour son audace et sa conception du corps, la danseuse et chorégraphe américaine est morte samedi à 80 ans.



Nous sommes dans un appartement new-yorkais dans les années 60. Dans le salon, une femme coiffée d’un casque de cheveux flous, probablement vêtue d’un vieux jogging, déplace les meubles de son salon, les replace, les redéplace encore. La scène dure des heures, jusqu’à perdre tout sens utilitaire. Pousser la table, tirer un siège, lever un marteau… Pression, poids, contrepoids. Ou comment comprendre, via des actions quotidiennes répétées en boucle, la finesse de la mécanique humaine. Pendant qu’en divers endroits du monde, des milliers de danseurs s’affairent à la barre, face au miroir, dans leur entraînement quotidien, celle qui restera comme un des monstres sacrés de la danse du XXe siècle est en train de poser les bases d’une nouvelle conception du corps.

A l’annonce de la mort de Trisha Brown, survenue samedi à 80 ans, les différentes pièces du puzzle de la postmodern dance américaine ont ainsi convergé en une fraction de seconde pour tenir ensemble dans ce petit tableau domestique, dont on se sait plus à quel point on l’a fantasmé, mais qui semble s’être pétrifié dans le temps. Suivent des mots, en vrac, des expressions qu’elle employait pour qualifier la texture ou l’imaginaire d’un mouvement : danser une «phrase douce» comme une horloge, effectuer des «pas qui voyagent», déployer une «danse origami» ou, notre préférée, «Balance Carolyn comme une porte battante !» - selon la confidence de la danseuse Carolyn Lucas au Festival d’automne à Paris, un de ses grands soutiens français.

Huit ans après la disparition à un mois d’intervalle de Merce Cunningham et de Pina Bausch, le monde de la danse, et plus largement celui des arts, pleure ainsi l’une de ses dernières figures tutélaires. Sa disparition referme un peu plus les portes d’une époque, celle des grandes compagnies américaines, choyées par la France depuis les années 70 pour leur capacité à investir des grands plateaux, avec un nombre conséquent de danseurs, sans rien transiger de leurs exigences expérimentales.

Trisha Brown est peut-être la plus enfantine, la plus joueuse, la grande expérimentale, riche d’un parcours à la longévité rare et à l’influence encore vivace, rythmé par ses chorégraphies pour de prestigieuses institutions (comme celle du ballet de l’Opéra de Paris, même si c’est l’Opéra de Lyon qui possède le plus grand nombre de ses pièces), ses collaborations avec les pontes de la danse (Mikhaïl Baryshnikov), des arts visuels (Robert Rauschenberg) ou de la musique contemporaine (Laurie Anderson).

Plein air

On se rappelle que ses parents se désespèrent, lorsqu’elle est enfant (elle a grandi dans le nord des Etats-Unis, sur la côte Pacifique), de la voir grimper aux arbres et emboîter le pas de son frère aîné dans une trop virile inclination pour l’activité sportive : football, basket, athlétisme… Son père l’emmène chasser et pêcher dans les très verts parages d’Aberdeen (Washington), sorties qui nourriront certaines de ses premières chorégraphies solo. «Je suis tombée amoureuse de la danse un jour où je me trouvais sur le mur d’un immeuble et, au lieu de sauter à pieds joints, j’ai marché. Cette sensation de mouvement dans l’espace, cette mobilité m’ont interpellée», se souviendra-t-elle. Au Mills College, en Californie, elle étudie la discipline académique, avant de s’engouffrer en 1959 dans la modernité d’Anna Halprin, enseignée en plein air et fondée sur l’improvisation et la ritualisation de la gestuelle du quotidien. Elle y côtoie d’autres sommités chorégraphiques en devenir (Yvonne Rainer, Simone Forti…), mais aussi les compositeurs d’avant-garde La Monte Young et Terry Riley. L’été, des stages au Connecticut College l’exposent à l’enseignement de Louis Horst, Merce Cunningham et José Limón.

Tous les pas de danse un peu défiants de l’ordre établi mènent alors à New York, où fleurissent anarchiquement pop art et rock hippie, beat generation et performance art, inventions plastiques conceptuelles et minimalismes de toutes sortes, dans un entrechoquement des disciplines qui tient presque, en soi, du happening géant. Trisha Brown y atterrit en 1961. Viendront alors les cours de composition expérimentale de Robert Dunn, fondés sur les théories de création aléatoire de John Cage, au studio de Cunningham, puis la création du Judson Dance Theater qui sera tout au long des sixties le laboratoire de la postmodern dance et le creuset d’expérimentations sur le silence et l’épure, l’hybridation de champs artistiques qui jusque-là ne se toisaient qu’à distance. En 1970, elle donne naissance à la Trisha Brown Dance Company.

Contrairement à Cunnigham et Lucinda Childs qui, tout en déconstruisant la grammaire du ballet académique, continuent à en préserver le vocabulaire, la chorégraphe rompt de son côté avec la pensée d’un mouvement structuré par une géométrie du corps. Changement de paradigme : impossible de danser du Trisha Brown sans comprendre sa conception du corps comme mécanique, comme machine automotrice. Non plus l’abstraction géométrique, mais une abstraction, disons, organique. Avec Trisha Brown, c’est aussi le rêve d’une danse «démocratique». La virtuosité n’est plus à chercher dans les mouvements à exécuter (ils partent souvent de gestes quotidiens, personnels, reconnaissables), mais dans le montage qui en est fait. Soit des logiques de répétition ou d’accumulation pour court-circuiter la finalité d’un geste a priori banal.

Anomalie

Anciennes danseuses promues directrices adjointes, Diane Madden et Carolyn Lucas parlent aujourd’hui d’un répertoire immense à faire vivre, avec une compagnie d’«individus» (plutôt que le terme «danseurs») capables de prendre la responsabilité de leur danse. Entre reconstructions des œuvres et création d’archives en ligne, l’enjeu est d’inventer un mode de diffusion des œuvres inspiré des arts visuels. Trisha Brown, qui se considérait, en pionnière, comme une anomalie du système, se disait extrêmement réticente à encourager quiconque à devenir chorégraphe aux Etats-Unis.

Ève Beauvallet


Trisha Brown et sa compagnie dans «Set and Reset», en 1987. Photos Jack Mitchell. Getty images

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March 20, 2017 9:12 AM
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Le théâtre civique de Marie-José Malis

Le théâtre civique de Marie-José Malis | Revue de presse théâtre | Scoop.it

À la tête du Centre dramatique national d’Aubervilliers, Marie-José Malis joue résolument la carte du service public, au service du public



Pièce d’actualité n° 8. Institution

Conception et mise en scène de Marie-José Malis

Théâtre de la Commune, Centre dramatique national d’Aubervilliers.

Un théâtre qui s’adresse à tous, à chacun, particulièrement à ceux qui habituellement s’en tiennent éloignés, n’y viennent jamais parce qu’ils ne se sentent pas concernés, sont trop impressionnés par ce temple de la culture qu’ils imaginent réservé à une élite de la culture dont ils ne font pas partie.

Un théâtre qui s’est donné comme mission de les attirer, au travers de spectacles, réunions, rencontres, pour réfléchir, agir, afin que, « eux et nous, ensemble, nous changions le monde »,

C’est le défi que s’est lancé Marie-José Malis, directrice du Théâtre de la Commune, à Aubervilliers, en lançant son cycle des « pièces d’actualité », il y a deux ans. Des pièces qui, comme leur titre l’indique, traitent du présent au quotidien, en concordance avec la population, ses préoccupations : chômage, pauvreté, exclusion, migration et émigration…


La première de ses pièces, 81 avenue Victor-Hugo, réunissait un groupe de migrants, clandestins sans papiers originaires d’Afrique, squattant un centre Pôle Emploi à l’abandon, situé à cette adresse – non dans le Paris chic du XVIe arrondissement, mais dans un quartier cosmopolite et populaire, aux bâtisses décrépites d’Aubervilliers. Une heure durant, ils témoignaient de leurs existences, racontaient leur terrible périple depuis leur pays d’origine, leur crainte permanente d’être renvoyés « chez eux ».

À cent lieues d’un simple théâtre documentaire, le spectacle relevait, d’une expérience inédite et bouleversante d’humanité, autant pour ces acteurs jouant leur propre rôle que pour le public.

Aujourd’hui, c’est un autre thème qu’aborde Marie-José Malis avec cette « huitième pièce d’actualité » : Institution. C’est-à-dire, le lieu de rassemblement des citoyens appelés à penser, s’organiser par eux-mêmes, résoudre « démocratiquement », « citoyennement » leurs problèmes, sans appel à une autorité suprême, à un quelconque pouvoir venu d’en haut. 


Un théâtre de la résistance

Sous une fresque de bataillon d’ouvriers en marche, le texte, délivré par un comédien et deux comédiennes (Pascal Batigne, Sylvia Etcheto et Sandrine Rommel), entrelace des extraits des Institutions républicaines de Saint-Just et du Catherine de Sienne, de l’Allemand Lenz, avec les prises de parole du Malien Ntji Coulibaly, appelant à la résistance, face aux ravages de la transformation en logements sociaux de l’un des plus anciens foyers parisiens – La Procession, dans le XV° arrondissement. Le tout, sans consultations, ni discussions préalables.

Sans souci non plus de ses conséquences sur le mode de vie d’une population à la tradition communautaire, soudainement désocialisée. Ainsi, habitués à se côtoyer dans une cuisine commune où chacun se montre solidaire, partage avec celui qui n’a rien, les résidents se retrouveront isolés, confinés à la solitude, dans des studios réduits. Du moins, ceux qui pourront payer un loyer nouveau… 


Une École citoyenne, L’École des Actes

Ce sont ces mêmes questionnements qui s’expriment dans la deuxième partie du spectacle, rassemblant, chaque soir, quarante à soixante élèves sur les 150 inscrits à l’« École des Actes ». Fondée par le Théâtre de la Commune au mois de novembre dernier, et présidée par le philosophe Alain Badiou, cette école est ouverte à tous, quels que soient l’âge et la nationalité – déscolarisés, étrangers ne parlant pas le français, marginaux, femmes seules…

Perché sur des gradins, le public est invité à suivre leurs travaux. Là encore, il y est question d’un centre, géré celui-là par la Croix-Rouge, où l’« hébergé » n’a pour seul droit que celui d’« être pris pour être ensuite rejeté ! », se plaint l’un. Où la seule alternative est de soumettre, traité en enfant irresponsable, ou se révolter et plier bagage. À moins de se lancer dans une grève de la faim.

Bientôt, entre les élèves, le débat s’engage : cette grève n’est-elle pas contre-productive ? Existe-t-il une solution autre, un autre recours ? La réponse sera trouvée, peut-être, lors de la représentation suivante… 


Didier Méreuze

19 h 30 les mardis, mercredis et jeudis ; 20 h 30 le vendredi ; 18 heures le samedi ; 16 heures, le dimanche. Jusqu’au 26 mars. Rens. : 01.48.33.16.16. www.lacommune-aubervilliers.fr

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March 19, 2017 7:15 AM
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Mon Cœur au Théâtre des Bouffes du Nord : critique d'une pièce essentielle

Mon Cœur au Théâtre des Bouffes du Nord : critique d'une pièce essentielle | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Marine S. dans Sortir à Paris


Le Théâtre des Bouffes du Nord présente, jusqu'au 1er avril 2017, Mon Cœur, un spectacle sans fard et d'une puissance inouïe de Pauline Bureau, créé d'après l'affaire du Médiator.


Voilà de nombreuses années que l'affaire du Médiator fait la une de nos journaux sans qu'on en comprenne réellement les enjeux. Alors que le procès vient une nouvelle fois d'être reculé à 2019, Pauline Bureau, jeune metteuse en scène, s'empare de l'affaire et en fait un spectacle bouleversant intitulé Mon Cœur et présenté au Théâtre des Bouffes du Nord jusqu'au 1er avril 2017.  


L'affaire du Médiator est une affaire complexe aux multiples aspects. Il n'était pas évident de s'attaquer à un monstre de cette taille et faire des choix était inévitable. Pauline Bureau, metteuse en scène notamment découverte au Théâtre du Rond-Point, décide, avant toute chose, de rencontrer les victimes. Des témoignages qu'elle récolte, elle créé une seule histoire, une qui catalysera toutes les autres. Elle appelle son héroïne et battante Claire Tabard et c'est elle qui sera au centre de Mon Cœur, un spectacle essentiel qui, dans certains aspects, se rapproche d'un autre théâtre du réel, celui de Joël Pommerat. Dans une lumière souvent assez froide, les acteurs, excellents, nous bouleversent de la justesse de leur ton, de la profondeur de leurs émotions et de leurs interventions.


Claire Tabard n'a pas 30 ans quand son médecin traitant lui prescrit du Médiator car elle n'arrive pas à perdre les kilos en trop pris suite à sa grossesse. Quelques années et quelques milliers de cachets plus tard, Claire s'écroule. Son corps, mais surtout, son cœur, ne tiennent plus. Elle doit subir une intervention à cœur ouvert où on lui installe de nouvelles valves en plastique. La faute à pas de chance ? C'est ce que Claire croit, jusqu'à un coup de téléphone.
C'est sa sœur. A la radio, elle vient d'entendre une interview sur France Inter d'Irène Frachon, pneumologue qui se bat pour faire reconnaître les victimes du Médiator après avoir gagné la petite victoire de l'interdiction du médicament en pharmacie. Les symptômes sont parlant : Claire contacte Irène et la rencontre. Pour la pneumologue, ça ne fait aucun doute, Claire doit son calvaire au Médiator, ces pilules coupe-faim très en vogue dans les années 2000.


Commence alors une bataille juridique. Epaulée d'un jeune avocat, Hugo et du soutien sans limite d'Irène Frachon, Claire fait face à la justice, aux laboratoires Servier et à leur avocat. L'expertise est rude, affreuse. Les questions, sans pincette aucune. Les spectateurs, dans la salle, se regardent entre eux : le théâtre dépasse la fiction, cette scène est mémorable, effroyable. On tremble devant l'injustice, on bouillonne de l'intérieur. Quand le supplice prend fin, que Claire repart victorieuse, des sms s'affichent sur un écran : toutes les patientes d'Irène n'ont pas eu cette même chance. En ce petit détail, Pauline Bureau a été d'une grande ingéniosité, car il reste, dans cette affaire, des centaines de cas particuliers dont on n'entendra jamais parler. Des femmes et leurs souffrances qui, a jamais, resteront dans l'ombre d'une affaire qui les dépasse totalement.


Mon Cœur, pour de très nombreuses raisons, est un spectacle à voir. La principale étant peut-être l'humanité de la démarche et la mise en lumière de personnes et de décisions qui doivent être applaudies. Quand le spectacle prend fin, on applaudit les acteurs évidemment, on applaudit la technique parfaite, mais on applaudit aussi l'audace et la démarche d'affronter les grands qui voudraient faire taire les petits. Car dans cette histoire, c'est bien de cela dont il s'agit. Une histoire de dingue, comme chantent Daho et Dani.



Infos pratiques :
Mon Cœur au Théâtre des Bouffes du Nord, du 16 mars au 1er avril 2017.
Du mardi au samedi à 20h30, le samedi à 15h30.
Tarifs : de 15 à 30€
Réservations : 01 46 07 34 50

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March 18, 2017 2:15 PM
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Quand la politique s'invite au théâtre

Quand la politique s'invite au théâtre | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par France Info / Culturebox


Le théâtre n'a pas renoncé à la politique : face aux remous de l'actualité, des metteurs en scène appellent à la rescousse Brecht, Camus et Saint-Just, tandis que d'autres se mettent à l'écoute des électeurs comme dans le documentaire théâtral "Politique".

Quand le théâtre affronte la question politique. Première forme : un documentaire théâtral. Le spectacle est donné jusqu'au 30 avril dans la petite salle du Ciné XIII à Montmartre.
"Vous vous intéressez à la politique?"

Muni d'un enregistreur, un collectif de comédiens est allé poser cette question à une centaine de citoyens, de la poissonnière de Pithiviers au DRH de Charenton, pendant près d'un an. Un "documentaire théâtral" mis en scène par Florian Sitbon restitue leur parole, grâce à cinq acteurs incarnant tous les rôles. C'est vif, bien joué et terriblement crédible. Le désenchantement règne, soit qu'on n'y ait jamais cru, soit qu'on en soit "revenu", comme ces anciens soixante-huitards désabusés interrogés par le collectif. Les tabous sont tombés et la parole raciste se libère, même si sur la centaine de témoignages, c'est surtout la désillusion et le retrait du politique qui domine. "On est dans le marasme, c'est assez désespérant", convient Florian Sitbon, également élu municpal PS dans le 15e arrondissement parisien. 

C'est parce qu'il n'a pas renoncé à la politique que le metteur en scène de 40 ans s'est lancé dans ce projet. "Bien sûr, j'aimerais que les gens se réinvestissent. D'ailleurs, dans la pièce, on entend beaucoup de gens qui font de la politique autrement, qu'il s'agisse de "Nuit Debout", de l'aide aux migrants, du club théâtre de la prof en banlieue..."




"L'état de siège", inspiré de Camus et "La résistible ascension d'Arturo Ui" de Brecht

Emmanuel Demarcy-Mota, directeur du Théâtre de la Ville installé depuis peu à l'Espace Cardin, a cherché chez Albert Camus les réponses aux maux d'aujourd'hui: "les attentats, la peur, légitime, certes, mais qui exige qu'on réfléchisse, que l'on réagisse face à elle". La pièce "L'Etat de siège", inspirée du roman "La Peste", décrit la prise en main autoritaire d'une population terrassée par la peur de la peste, allusion transparente au nazisme (la pièce est créée en 1948). Dans un décor de fin du monde, des acteurs affublés de masques aux longs becs évoluent sous la  férule de personnages allégoriques, la Peste, l'Homme, le Juge etc... Un jeune homme, Diego, sera l'homme révolté de cet "Etat de siège" étouffant. En dépit de bons acteurs (Serge Maggiani, Hugues Quester...), le texte apparaît daté, le spectateur reste extérieur à ces personnages animés par un souffle lyrique mais à qui la chair fait défaut.

Comme Camus, Bertolt Brecht pensait clairement à la montée du nazisme lorsqu'il créa en 1941 "La Résistible Ascension d'Arturo Ui". Le metteur en scène Dominique Pitoiset a choisi de l'actualiser radicalement pour son adaptation (actuellement en tournée) : il l'habille d'images d'actualité (manifestations contre la Loi Travail) et la clôture par un meeting populiste sous un immense drapeau tricolore. La démonstration est un peu pesante. On attend avec impatience la lecture du même texte par une figure historique du Berliner Ensemble fondé par Brecht,  Katharina Thalbach, à partir du 1er avril à la Comédie-Française.



Les "Pièces d'actualité" lancées par le Théâtre de la Commune d'Aubervilliers

Au Théâtre de la Commune, à Aubervilliers, c'est au quotidien que la directrice Marie-José Malis a décidé de faire de la politique en lançant les "pièces d'actualité", où elle invite des metteurs en scène à répondre à une seule question : "la vie des gens d'ici, qu'est-ce qu'elle inspire à votre art ?" 

Elle se plie elle-même à l'exercice en montant "Institution" (jusqu'au 26 mars au Théâtre de la Commune), inspiré par un texte de Saint-Just ("Les Institutions républicaines", 1794). La pièce sera jouée par les habitants - jeunes déscolarisés, étrangers, retraités, femmes seules - inscrits à l'Ecole des Actes ouverte en novembre 2016 à Aubervilliers et pilotée par le philosophe Alain Badiou.



Joey Starr dans "Eloquence à l'Assemblée"

Le rappeur et comédien Joey Starr prête sa voix à de grands discours politiques : la parole de Robespierre, Hugo, Larmatine, Aimé Césaire, Olympe de Gouges, Malraux résonne avec un panache hélas devenu rare en politique. Les lundis et mardis jusqu'au 28 mars au Théâtre de l'Atelier à Paris.
Par Culturebox (avec AFP)

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March 17, 2017 9:37 PM
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Au Théâtre de la Cartoucherie: solidarité avec la Syrie

Au Théâtre de la Cartoucherie: solidarité avec la Syrie | Revue de presse théâtre | Scoop.it
Derniers jours à la Cartoucherie de Vincennes

avec Souria Houria, et la pièce de Corinne Jalbert

« Oh mon doux pays »

Ariane Mnouchkine a mis la Cartoucherie de Vincennes à disposition de l’Association Souria Houria pour accompagner,  en une programmation pluridisciplinaire,  les seize représentations du spectacle de Corinne Jaber,

Oh mon doux pays 


(expositions, débats, projections de film, art culinaire…)

Cette programmation est en cours jusqu’à ce dimanche 19 Mars :

http://www.theatre-du-soleil.fr/thsol/dans-nos-nefs/article/oh-mon-doux-pays

Le vendredi 17, le spectacle sera suivi d’un débat animé par Raphaël Pitti, médecin urgentiste présent sur le terrain en Syrie et Hala Kodmani, journaliste à Libération, auteur du livre qui sort ces jours-ci :  Seule dans Raqqa (Edition Equateurs).

Ce samedi 18 à 15h,  Annick Neveux-Leclerc interviendra  sur l'histoire de la Syrie avant les deux dernières représentations de  Oh mon doux pays  (à 18h et à 20h30).

SOURIA HOURIA

Coup de chapeau à l’Association Souria Houria

https://souriahouria.com

qui compte en son sein des personnalités telles que Farouk Mardam Bey, écrivain et éditeur chez Actes Sud, Hala Kodmani, et la cinéaste Hala Abdallah, qui présenta dans le cadre de ces journées un film d’une grande intelligence, Un assiégé comme moi, et qui co-réalisa vingt films  intitulés « 2 minutes pour la Syrie » diffusés sur les chaînes de télévision dans le cadre de l’action intitulée "Une Vague blanche pour la Syrie ». Hala Abdallah était présente sur le plateau de Mediapart lors du débat sur le martyre du peuple syrien:

https://www.mediapart.fr/journal/international/141216/en-direct-de-mediapart-le-martyre-du-peuple-syrien

Coup de chapeau à Souria Houria qui organise avec peu de moyens, des actions comme Les dimanches de Souria Houria (animés par Farouk Mardam Bey), l’édition du Conflit syrien pour les nuls, celle d’un répertoire d’adresses pour venir en aide aux réfugiés,  L’Abricot de la Goutha, ateliers hebdomadaires accueillant des  enfants syriens  pour lesquels ils organisent chaque année un  Bazar de Noël,  en même temps que nombre d’expositions, tables rondes, conférences, et manifestations au profit des réfugiés et  des déplacés  à l’intérieur de la Syrie.

Souria Houria, créée en mai 2011 par des Syriens résidant en France et des Français, est une association régie par la loi du 1er juillet 1901. Elle a pour but d’œuvrer pour la démocratie, les libertés et les droits de l’homme en Syrie. Elle soutient le peuple syrien dans son combat et ses revendications pour la liberté, la dignité et la justice sociale.

Cet objectif n’a pas changé depuis sa création : une Syrie autonome avec des structures démocratiquement choisies par les Syriens eux-mêmes et qui garantissent la coexistence pacifique des différentes ethnies, religions, opinions et catégories socio-économiques. 

LA PIÈCE

C’est en se rendant sur le terrain, au cœur d’un des conflits les plus sanglants et révoltants de notre époque, que Corinne Jaber a concrétisé son projet théâtral autour de la Syrie actuelle. En compagnie du metteur en scène Amir Nizar Zuabi, la comédienne germano-syrienne est partie au Liban et en Jordanie recueillir la parole de réfugiés. Au fil des témoignages, une création théâtrale est née. Elle révèle des histoires de vie et de guerre, des histoires de vie dans la guerre. Elle évoque aussi la douceur d’un pays qui reste gravée dans l’esprit de ses habitants. Cette douce Syrie nous la découvrons sur scène depuis une cuisine dans laquelle une femme prépare un met traditionnel syrien.

 

 

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March 17, 2017 9:09 PM
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« Les Bas-Fonds » d’après Maxime Gorki, par Eric Lacascade : de la bonne bière

« Les Bas-Fonds » d’après Maxime Gorki, par Eric Lacascade : de la bonne bière | Revue de presse théâtre | Scoop.it


Publiant un livre bilan et se trouvant à un moment charnière de son parcours, Eric Lacascade met en scène « Les Bas-Fonds » de Maxime Gorki en retrouvant son Nord natal et en réunissant une belle équipe d’acteurs jalonnant ses spectacles depuis le Ballatum Théâtre jusqu’à la direction de l’école du Théâtre national de Bretagne qu’il va quitter.

Né dans une famille pauvre, Alex Pechkov voit son père mourir du choléra, puis sa mère de la tuberculose, et, à 10 ans, se retrouve orphelin, élevé à la dure par un grand-père qui le retire très tôt de l’école. On comprend pourquoi, des années plus tard, lorsqu’il deviendra journaliste, il prendra le nom de Gorki, surnom qui était celui de son père et qui en russe veut dire « amer ». Seule alcôve de douceur : sa grand-mère. Elle meurt ; peu après, il se tire une balle dans le cœur, se rate, il a dix-neuf ans. Il mène une vie d’errance, de boulots éphémères – docker, veilleur de nuit, etc. L’écriture va le sauver. Le journaliste ne met pas longtemps à enfanter l’écrivain.
Au cœur du réel

Puisant dans sa vie vagabonde, Maxime Gorki écrit Esquisses et Récits où passent les vies des marginaux qu’il a croisés. Gros succès. Adoubé par Tchekhov et Tolstoï. Il écrit alors sa première pièce, Les Bas-Fonds, qui est pour lui ce que sera Baal pour Bertolt Brecht : une première pièce qui part dans tous les sens, une bourrasque déglinguée. Mais, là où Brecht suit l’itinéraire d’un héros, Gorki opte pour le sur-place d’une série d’individus réunis dans un lieu de fortune, entre asile de nuit et marchand de sommeil.

Dans un ouvrage qui vient de paraître, Au cœur du réel, où il relate son parcours, ses rencontres déterminantes et sa méthode de travail, Eric Lacascade explique son besoin, lorsqu’il monte Tchekhov (Platonov, Les Trois Sœurs) ou Gorki (Les Barbares, Les Estivants), d’adapter les textes, de les reconstruire « pour donner à entendre ces histoires à ma manière », écrit-il. Ce qu’il fait ici en partant de la traduction des Bas-Fonds par d’André Markowicz (éditée par Les Solitaires intempestifs), ôtant tout ce que la pièce pouvait avoir de détails typiquement russes (à vrai dire, peu de choses) et par trop liés à l’époque. Et il transpose la pièce aujourd’hui dans une langue plus sèche, plus dure, situant le lieu interlope dans un coin de France qu’il connaît bien : le Nord.

C’est là qu’il est né, c’est à Lille qu’il a fréquenté les cafés, militants ou pas, les groupes anarchistes, c’est là qu’il a fait des « actions ». Et c’est à Liévin que s’est ancrée l’aventure du Ballatum Théâtre, en tandem avec le fils de mineur Guy Alloucherie qui a depuis fait sa route sans quitter le Nord. Ensemble, ils mettent en scène différents spectacles qui ne passent pas inaperçus dans leur région et dans le Off avignonnais, comme Help ! ou Si tu me quittes est-ce que je peux venir aussi ?, titres-répliques que pourraient prendre à son compte Vassilissa, la tôlière des Bas-Fonds quand celui qu’elle aime, le voleur Pepel, veut rompre avec elle et partir avec une autre.

Un moment charnière

Le plus souvent, les metteurs en scène abordent ce texte par le groupe que forment les personnages, tous enfermés dans une pièce commune et dont on ne sort pas. C’était le cas pour la récente mise en scène du Lituanien Oskaras Korsunovas avec sa troupe qu’Eric Lacascade connaît bien puisqu’il a monté à Vilnius avec ses acteurs une version d’Oncle Vania. C’est aussi une façon de faire qu’affectionne Lacascade, l’un des rares metteurs en scène français à savoir mettre en mouvement un nombre d’acteurs conséquent. C’était même devenu une manière de faire chez lui jusqu’à parfois s’y enfermer. Or, là, à un moment charnière de sa vie – il publie un livre qui fait le point, vient de quitter la direction de l’école du Théâtre national de Bretagne suite à la nomination d’un nouveau directeur du TNB, et retrouve un statut de compagnie indépendante –, porté par tout le travail effectué dans l’école depuis trois ans et emmenant avec lui une partie des acteurs qu’il a formés, il rompt avec cette manière. 

Les personnages des Bas-Fonds – paumés, déclassés, ruinés, pauvres, etc. – sont réunis dans un même lieu, mais chacun est seul, face à lui-même et face aux autres. Le groupe ne se reconstitue que par deux fois dans une scène bordée d’onirisme et dans une action collective de chambardement. Dès que l’on entre dans la salle, on voit une scène éclatée en îlots. Des tables, des chaises essentiellement dispersées dans l’espace (scénographie Emmanuel Clolus). Et, au fond, un rideau plastifié vaguement transparent qui ouvre sur un alignement de lits de camp.

Cette approche de la pièce permet aux acteurs, bien dirigés par Lacascade et tous très inventifs, de donner plus de corps à leur personnage que ne leur en offre le texte. Le glacis formel qui corsetait souvent les derniers spectacles de Lacascade, renforcé par le côté sec du jeu jeu propre à l’acteur Lacascade (rappelant celui du regretté Alain Ollivier), s’efface devant la finesse du jeu des uns et des autres, l’identité forte dont chaque acteur affuble son personnage. Il faut citer tous les acteurs, tous les personnages.

Acteurs et personnages

La plus bouleversante, c’est Anna (Leslie Bernard), car la plus démunie, la plus nue, la plus sincère. Elle dit n’avoir jamais mangé à sa faim depuis qu’elle est née, n’avoir jamais porté un vêtement neuf, « toute ma vie j’ai tremblé », dit-elle. Elle est malade (tuberculose ?), ne tient plus debout, sait qu’elle va mourir, mais veut pourtant encore vivre un peu, elle doute que « là-haut » l’attende une vie radieuse. Elle meurt vite, trop vite, c’est la première mort de la pièce, la seule qui ne soit pas violente. Son mari Klevtch (Georges Slowick) ne s’occupe guère d’elle, obsédé qu’il est par le travail à effectuer – c’est le seul de tous à travailler, le seul à porter les restes d’une fierté ouvrière bien malmenée –, il est comme à part dans ce groupe qu’il assaille parfois de ses colères et qu’il observe par d’intenses silences.



autre scène du spectacle "Les bas fonds" © brigitte Enguerand
Nastia (Pénélope Avril) vit, elle, dans le souvenir d’un amour contrarié par la société (on ne marie pas une prolétaire avec un bourgeois), souvenir dont ne sait la part qu’y prennent les romans d’amour qu’elle aime lire, l’actrice lui ajoute quelque chose indéfinissable, incernable et énigmatique. Laure Catherin fait de son personnage Natacha (la sœur de la tôlière) un personnage longtemps introverti et fuyant avant que n’éclate son désespoir de ne croire en rien ni en personne. Gaëtan Vettier est Aliochka, se disant un « homme sans espoir », mais l’acteur le pousse dans un nihilisme exacerbé et moqueur comme si la vie était une plaisanterie. Tous ces acteurs faisaient partie de la promotion entrée à l’école du Théâtre national de Bretagne en 2012, choisis par Eric Lacascade qui venait de remplacer Stanislas Nordey au poste de directeur de l’école. L’an dernier, toute la promotion faisait partie du spectacle collectif de sortie, Constellations, mis en scène par Lacascade (lire ici).
Deux acteurs des Bas-Fonds sont des anciens du Ballatum Théâtre. Muriel Couvez qui interprète Vassilissa, la tôlière, personnage double voire triple : autoritaire avec ses « locataires », craintive avec son mari dont elle souhaite se débarrasser au point de commanditer à demi-mots son assassinat, et suppliante face à l’homme qu’elle aime, le voleur Pepel qui n’en a cure, lui préférant sa sœur Natacha qui le paiera très cher. C’est aussi le cas de Jérôme Bidaux qui interprète le rôle de L’Acteur, devenu alcoolique jusqu’à perdre la mémoire mais avec l’élégance de son auto-dérision.

Un moment de liesse

D’autres acteurs sont familiers des spectacles d’Eric Lacascade. Arnaud Chéron (Boubnov qui, dans une autre vie, travaillait le cuir mais dont la femme est partie avec un amant et l’entreprise que son mari avait mise à son nom). Stéphane E. Jais (Le Baron, qui en fut un, ce dont doutent les autres, et qui vit une sorte d’humiliation permanente), Christophe Grégoire (Satine, un tricheur qui a fait sept ans de taule, et est tombé sur plus tricheur que lui). Tous ces personnages sont des compagnons de beuverie. Mais aussi le tôlier Kostilev joué par Arnaud Churin, personnage fort en gueule devant les faibles et minable devant le voleur qui lui en impose, et que L’Acteur traître de « vieux corbeau » et de « vieille ordure ». Louka, joué par Alain D’Haeyer, est le seul personnage venu d’ailleurs, un errant de passage, qui tranche par son humanité et sa quête de vérité qui exaspèrent les autres, avant de disparaître. Mais encore Medvedev, oncle de la tôlière, un flic plutôt véreux et magouilleur, rôle interprété par Eric Lacascade. Et Kvachnia (Christelle Legroux) s’est mise à la colle avec Medvedev parce que c’est un flic, mais il est comme les autres : il boit.

Seul nouveau, Mohammed Bouadia, sorti de l’école de Montpellier. Il est le voleur Pepel, homme entier « au cœur noir », un gars du Nord, corps aux muscles tendus, présence à la fois souple et massive, animale.

Deux élans collectifs vont traverser le spectacle dans des scènes de belle amplitude. La scène de révolte contre le tôlier qui verra l’espace anéanti dans un amas de tables et de chaises, comme un tertre funéraire au-dessous duquel agonise l’homme honni. Et, à la toute fin, un moment de liesse et d’oubli, une beuverie où la bière coule à flots dans la gorge des survivants, et pas seulement dans les gorges mais aussi sur les corps, le sol, partout. Cela doit rappeler quelques souvenirs de jeunesse au metteur en scène.

C’est là que se fait la jonction entre le jeune Gorki (ce qu’il deviendra est une autre affaire) et Lacascade, le gars du Nord qu’il fut et reste au fond de lui-même, retrouvant l’urgence sociale et politique en allant « au cœur du réel » (pour reprendre le litre de son livre) comme il le faisait au temps du Ballatum, au temps de On s’aimait trop pour se voir tous les jours mais avec une ampleur et une maîtrise décuplées. La colère et la bière de ces Bas-Fonds vont de pair et le désespoir paie sa tournée en attendant le retour de l’espérance partie aux toilettes se refaire une beauté et toujours pas revenue.

Le spectacle créé au Théâtre national de Bretagne sera du 17 mars au 2 avril à l’affiche de la Scène nationale des Gémeaux à Sceaux en partenariat avec le Théâtre de la Ville.

Au cœur du réel d’Eric Lacascade, Actes Sud, 200 p., 15€.


Scène du spectacle "Les bas-fonds" © Brigitte Enguerand

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March 17, 2017 3:16 AM
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4e édition du Prix RFI-Théâtre: envoyez-nous vos textes!

4e édition du Prix RFI-Théâtre: envoyez-nous vos textes! | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Pour la quatrième année consécutive, RFI lance son Prix Théâtre pour encourager les nouveaux dramaturges francophones. Les auteurs doivent envoyer leur texte d’ici le 16 avril 2017.

A vos claviers et à vos imaginations ! RFI lance en ce mois de mars la 4e édition du Prix Théâtre destiné à promouvoir la richesse des écritures dramatiques contemporaines francophones du Sud et de favoriser le développement de carrière de jeunes auteurs, écrivant en français.

Pour y participer, les auteurs doivent avoir entre 18 et 46 ans, être originaires et installés dans un pays situé en Afrique, océan Indien, Caraïbes (hors Dom-Tom), Proche ou Moyen-Orient. Leurs textes doivent être originaux, inédits en France et rédigés en français. Comédie, tragédie, drame, monologue… Tout est possible mais les écrits seront choisis en fonction de leur qualité dramaturgique, donc il ne peut s’agir de poème, de conte ou d’une scénette de quelques pages. Un minimum de 15 pages est exigé.

Pour participer, vous pouvez envoyer vos textes jusqu’au 16 avril minuit à l’adresse suivante : prix.theatre@rfi.fr. Et il vous faut impérativement remplir la fiche d’inscription que vous trouverez sur le site.

Comme l’an dernier, le Prix Théâtre RFI sera remis le 24 septembre à Limoges dans le cadre du Festival Les Francophonies en Limousin . Le lauréat sera choisi par un jury de professionnels, présidé cette année par l’académicien Dany Laferrière.

RFI et ses partenaires offriront ainsi au lauréat un soutien professionnel et une exposition médiatique à travers une résidence de création scénique sur le texte lauréat au Centre Dramatique National de Normandie-Rouen, une dotation financière attribuée par la SACD ; l'organisation d'une résidence d’écriture en France, à la Maison des Auteurs de Limoges et/ou au Théâtre de l’Aquarium, financée par l'Institut Français; ainsi qu’une promotion du texte et une mise en ondes sur les antennes de RFI.

En 2016, le Prix Théâtre RFI a récompensé Convulsions, du Guinéen Hakim Bah, le troisième volet d’une trilogie intitulée Face à la mort, revisitant un épisode de la Tragédie des Atrides. Le jury a salué un texte audacieux et d’une grande maîtrise qui crée des espaces de théâtralité en revisitant un mythe grec. Convulsions sera lu au Festival d’Avignon le 15 juillet 2017 dans le cadre du cycle de lectures RFI « Ça va, ça va le monde ! » et diffusé sur les antennes de RFI.

En 2015, le Prix a récompensé Tais-toi et creuse, la première pièce de théâtre de l’auteure libanaise Hala Moughanie. Et en 2014, c’est Chemin de fer, un texte du Congolais Julien Mabiala Bissila, qui a été distingué.

Le Prix Théâtre RFI est organisé en partenariat avec la SACD, l’Institut Français, le Festival des Francophonies en Limousin, le Théâtre de l’Aquarium et le Centre Dramatique National de Normandie-Rouen.
 

Lisez le règlement
Remplissez le formulaire
Envoyez vos textes à prix.theatre@rfi.fr

http://www.rfi.fr/culture/20170309-prix-theatre-rfi-2017-auteurs-ecriture-francophonie
 

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March 16, 2017 8:23 PM
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«Mon Cœur» aux Bouffes du Nord, mise en scène Pauline Bureau

«Mon Cœur» aux Bouffes du Nord, mise en scène Pauline Bureau | Revue de presse théâtre | Scoop.it


Par Sonya Faure dans Libération / Next


Mediator, le chœur du scandale



Dans «Mon Cœur», pièce créée à partir de rencontres avec différentes victimes du médicament coupe-faim, Pauline Bureau relie le désastre sanitaire révélé en 2010 à ses préoccupations féministes.



«Mon cœur» ou cette manière un peu mièvre d’appeler son conjoint. Mais aussi «mon cœur», comme dans la phrase au souffle court : «C’est mon cœur, docteur.» Sur scène, les personnages ont d’autres mots. «Dites, Irène, vous avez toujours ses valves, à M. Lemonier ? Servier demande une nouvelle analyse.» On imagine mal la cruauté de l’affaire du Mediator quand on n’a pas rencontré, comme l’a fait la metteuse en scène Pauline Bureau, ces personnes sommées par les experts d’apporter «le matériel» - l’organe de leur parent décédé, trimballé dans une petite mallette.

Avec Mon Cœur, Pauline Bureau met sur scène le scandale du Mediator, cet antidiabétique utilisé comme coupe-faim. Plus de 5 millions de Français y ont eu recours pour perdre du poids et le médicament a fait plusieurs centaines de morts en France - 2 000, selon Irène Frachon, la pneumologue brestoise qui a révélé en 2010 le lien entre le médicament et de graves pathologies cardiaques.

Formules maléfiques
Il y a quelques mois déjà, ce scandale sanitaire inspirait un film à Emmanuelle Bercot. Irène Frachon y était campée en Erin Brockovich du monde pharmaceutique, héroïne moderne affrontant seule les laboratoires Servier (lire Libération du 23 novembre). C’est aussi parce qu’elle cherchait à «représenter des rôles féminins forts» sur scène que Pauline Bureau décide de rencontrer la pneumologue. Frachon lui dresse une liste des victimes qui pourraient parler - des femmes surtout, et aussi quelques hommes. «J’ai téléphoné au hasard des noms, dit la metteuse en scène, rencontrée au premier jour de ses répétitions au Théâtre des Bouffes du Nord, à Paris (Xe). Je m’étais fixé une règle : à partir du moment où j’appelais, j’y allais.» Elle part à Marseille, file à Cavaillon, gagne Quimper, rejoint Lille… On lui parle douleurs, poitrines balafrées, angoisses. La femme forte qu’elle cherchait à mettre en scène, finalement, ce sera la victime. «Une victime exemplaire, faite d’un peu de chaque cas que j’ai rencontré», dit Pauline Bureau.

Sur scène, il y a donc le personnage de Claire Tabard. Créature couturée de ces mille confidences faites à l’auteure. Toute jeune mère qui dit à sa médecin traitante : «Je ne savais pas que mon ancien corps, je le laissais sur la table d’accouchement.» Elle ne perd pas les kilos accumulés pendant la grossesse, ce n’est pas normal, elle est en retard, la médecin le note : «Vous savez ce qu’on dit : "Neuf mois pour faire, neuf mois pour défaire." Il suffit de faire un tout petit peu attention.» Claire Tabard sait bien ce qu’on dit, c’est d’ailleurs le problème. Elle sait ce qu’une femme est censée faire, ce qu’elle est censée être. «La pièce traite avant tout des normes physiques imposées et de tout ce qu’on fait pour être aimable», dit Pauline Bureau. La médecin prescrit du Mediator. Claire Tabard avale les pilules.

Mon Cœur égrène les saynètes. Le test d’effort chez le médecin. L’opération à cœur ouvert. L’enfant qui sort les tripes de son lapin en peluche. Les rouages de la commission d’indemnisation. Une simplicité de conte sans fée. «A Blanche-Neige aussi, on a voulu arracher le cœur», dit la metteuse en scène. Une femme empoisonnée est gagnée par une fatigue incessante. Des formules maléfiques sont transmises de femme en femme - «Si t’es pas jolie, sois polie !» Même si elle se défend de la tentation manichéenne (le doux avocat de Claire Tabard est en effet un homme), il est beaucoup question de femmes combatives et d’hommes experts, lâches ou butés, parfois réduits à de métalliques voix off.

Questionnements têtus
«Le Mediator, les prothèses PIP, la Dépakine… les scandales sanitaires récents touchent souvent des femmes, vous avez remarqué ?» Pauline Bureau a fondu le matériau recueilli lors de son enquête dans le creuset de ses questionnements têtus. Quand elle monte Modèles, en 2011, qui dissèque la construction de l’identité sexuelle et sociale des femmes, elle découvre qu’elle a la possibilité «d’avoir une écriture au théâtre qui [lui] appartienne». Une écriture qui aurait «une origine» et une préoccupation : elle est une femme. «Modèles était le fruit d’une écriture collective avec les actrices. On s’est rendu compte que nos angoisses, qu’on pensait si intimes, étaient finalement si partagées qu’elles en devenaient politiques. Qu’il y avait des choses - avoir ses règles, être dotée d’un corps extrêmement évolutif - dont on ne voyait jamais la trace dans les textes qu’on lisait.» Dans Mon Cœur, un personnage dit aussi :«Si ça avait été des hommes, des cadres de la Défense mourant par milliers, en entendrait-on davantage parler ?» Le Mediator a surtout tué des femmes ayant une image abîmée d’elles-mêmes. «La pièce soulève la question de l’estime de soi et de la valeur que les autres vous donnent - c’est le but du droit des victimes : donner un prix à la vie, commente Pauline Bureau. Deux mille morts ! Et le Mediator n’est jamais devenu un enjeu politique. C’est peut-être pour ça que les artistes s’en emparent aujourd’hui.»

Que dit-on de plus sur une affaire comme le Mediator quand on en fait du théâtre ? On dit d’abord moins. Un temps, Pauline Bureau a été submergée. Par l’émotion (c’est encore le cas), par la peur de trahir, par l’abondance du matériau amassé : témoignages, comptes rendus de l’Agence française de sécurité sanitaire, rapports parlementaires… La première version de la pièce durait quatre heures - elle en fait aujourd’hui moitié moins. «Il y a finalement peu de texte dans le spectacle. Avec les membres de la compagnie, on a découvert à quel point les images étaient fortes : le blanc éblouissant du rideau pendant l’opération, Claire Tabard, seule face à une tablée d’experts dont elle ne sait pas - et nous non plus - qui est qui.» Pas de longs monologues restituant la parole des victimes. Pas de diffusion d’archives. Mais des «petits bouts de réel» enchâssés dans le récit - des mots de malades, un extrait de l’audition d’Irène Frachon devant les sénateurs.

Aux experts, Claire Tabard dit que depuis l’opération, elle a du mal à dormir. L’avocat approche un micro de sa poitrine. Alors retentit le tic-tac mécanique des valves artificielles. Puissant, machinal. Ce son, c’est une (vraie) victime du Mediator qui l’a envoyé, pièce jointe à un mail, à Pauline Bureau. La metteuse en scène a intégré dans son texte le titre du message : «Le bruit que font les valves le soir au fond du lit.» L’expéditeur avait aussi rédigé un court commentaire : «Je pense que c’est assez théâtral, non ?»

Sonya Faure



Mon Cœur texte et m.s. Pauline Bureau Bouffes du Nord, 75010. Jusqu’au 1er avril. Rens. : www.bouffesdunord.com/fr Puis les 5 et 6 avril à Marseille (13), le 21 à Chatillon (92), le 25 à Cavaillon (84), le 28 à Chevilly-Larue (94), le 12 mai à Herblay (95), les 16 et 17 à Brest (29).


Photo : «Mon Cœur» aux Bouffes du Nord. Photo Pierre Grosbois

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March 21, 2017 9:44 AM
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Nu comme un oiseau déplumé, Jean-Luc Verna danse et fait danser à la ménagerie de Verre - Toutelaculture

Nu comme un oiseau déplumé, Jean-Luc Verna danse et fait danser à la ménagerie de Verre - Toutelaculture | Revue de presse théâtre | Scoop.it

  Par Bérénice Clerc pour Toute la culture.com

Pour le festival « Étrange Cargo » à la Ménagerie de verre, Jean-Luc Verna inventa et donna naissance à « Uccello, Uccellacci & the birds » une danse, une performance, des danses, des performances, un moment de vie unique où seuls les nombreux présents sont désormais témoin de Verna.

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La Ménagerie de verre est pleine à craquer, certains doublent la longue file d’attente pour avoir une place assise au centre et confortable, d’autres sont devant sur un coussin par terre comme en enfance. Béatrice Dalle est là, élégante, souriante comme une enfant gitane, tout le monde la regarde, l’observe sans lui parler, monstre sacré qu’elle n’a pas conscience d’être.

Un rideau brille au fond, Jean-Luc Verna entre en scène, il range, redessine l’espace, trace des lignes, prépare le terrain.

Une musique, rock, électro punk et la voix de Béatrice Dalle habiteront le moment du spectacle comme une traversée en musique et mots dans la vie de jean-Luc Verna.

Des néons lassèrent la scène de lumières crues.

Les corps de Loren Palmer et Benjamin Bertrand entrent en scène. Nus, ils sont là debout, happés par la vie comme si l’humanité entière les traversait l’espace d’un instant.

Sont-ils des statues, des tableaux, des images, des figures, Eve, Adam, le Christ, la vierge, ils incarnent, meurent, tombent, se relèvent, s’essoufflent, souffrent, rient, se caressent. La danse devient un fluide sombre et lumineux, un alliage unique et multiple pour les mots et les émotions des spectateurs en alerte. Benjamin Bertrand est un oiseau, son corps beau s’enroule, s’envole, se contorsionne à grands coups de muscles bandés.

Jean-Luc Verna refait une apparition, créature divine au sourire d’ange avec ses dents métalliques, son corps tatoué pour dire ce qu’il faut taire et réinventer un corps né pour mourir.

A la fin du spectacle une foule de danseurs aux corps multiples entre nus, chacun sa folie, chacun son regard sur la vie et les vivants qui les observent, danser avec joie, jouir de son corps sans limites.

Chacun est décoré, accessoirisé et tourne, volent, exultent comme dans un carnaval néantique d’où des nuages de vie jaillissent en feu d’artifice. « Uccello, Uccellacci & the birds » est un objet dansé, un sculpture de Jean-Luc Verna, un acte de rébellion dans un monde aseptisé où l’apparence est encore un enjeu majeur.

Selon certains, Jésus multipliait les pains et transformait l’eau en vin, Jean-Luc Verna transforme la souffrance en grâce, les coups en traces de fards et multiplie les oiseaux pour le bonheur des spectateurs qui firent résonner longtemps le son des rappels.

Aux saluts, les artistes prirent le temps de légèrement couvrir leurs corps, ils étaient encore plus nus avec leurs habits, drapés dans leur joie, les yeux brillants d’être là et de partager cet instant de grâce à la Ménagerie de Verre.

photo crédit @Charly Gosp

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March 21, 2017 7:53 AM
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Dégel de 65 millions d’euros de crédits pour la culture - Ministère de la Culture et de la Communication

Dégel de 65 millions d’euros de crédits pour la culture - Ministère de la Culture et de la Communication | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Communiqué publié le 21.03.2017 à 12h00 - Paris

Audrey Azoulay, ministre de la Culture et de la Communication, a annoncé ce matin que le Premier ministre, Bernard Cazeneuve, a donné son accord pour un dégel anticipé d'une partie des crédits du ministère de la Culture et de la Communication. 65 millions d'euros vont ainsi être rendus disponibles dans les prochaines semaines, en particulier auprès des Directions régionales des affaires culturelles.

Cette levée de la réserve de précaution concerne les crédits consacrés à la création, à la transmission des savoirs et à la démocratisation culturelle mais aussi, sur des opérations spécifiques, au patrimoine.

Ce nouveau dégel, en hausse par rapport à celui obtenu au début de l'année 2016, qui portait sur 50M€, permet aux acteurs de la création, de l'éducation artistique et de l'enseignement supérieur culture, de sécuriser leurs projets pour la nouvelle saison 2017-2018.

Ces crédits supplémentaires serviront en effet à consolider, dans tous les secteurs de la création, le soutien aux artistes, aux institutions, aux réseaux labellisés, aux festivals et aux lieux d'art contemporain (37 M€).

Une autre partie des crédits sera destinée à renforcer l’éducation artistique et culturelle (9 M€) et notamment les initiatives nouvelles comme les résidences d'artistes dans les écoles dans le cadre de « Création en cours » ou la découverte pour les adolescents et les enfants de notre patrimoine à travers l'opération « C'est mon patrimoine ».

Le dégel permettra également d'accompagner mieux l’insertion professionnelle des jeunes créateurs et l'enseignement supérieur dans le domaine de la culture (6 M€). Les écoles d'art et d'architecture bénéficieront dès à présent de l'intégralité de leur subvention de fonctionnement et d'investissement, conformément à la priorité du Gouvernement en faveur de l'insertion des jeunes.

Enfin, le programme patrimoine bénéficiera, pour la première fois en début d'année, d’un dégel de ses crédits (8 M€), pour financer des actions spécifiques, et notamment la participation du ministère au fonds patrimoine en péril (4 M€).

Ce dégel anticipé est un geste fort du Gouvernement, alors que le budget du ministère de la Culture et de la Communication a déjà connu une augmentation de 5,9 % en 2017.

Le travail des artistes et de tous les professionnels qui œuvrent au quotidien pour le développement de projets culturels, partout en France, bénéficie ainsi d'un soutien réaffirmé de l'Etat, pour une ambition renforcée d'égal accès de tous à la création artistique, au patrimoine, à la culture.

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March 20, 2017 8:07 PM
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Message International de Nancy Lohman Staub – 21 mars 2017 – Unima - Union Internationale de la Marionnette

Message International de Nancy Lohman Staub – 21 mars 2017 – Unima - Union Internationale de la Marionnette | Revue de presse théâtre | Scoop.it

En 1929, un petit groupe passionné par la marionnette, originaire de sept pays, a créé l’Union Internationale de la Marionnette (UNIMA) pour promouvoir et développer cette forme artistique. J’ai rejoint l’UNIMA vers 1970 afin de satisfaire ma fascination permanente pour les marionnettes.


Aujourd’hui, grâce à Internet, nous pouvons nous connecter instantanément avec des milliers de personnes ayant des idées similaires, au delà des frontières nationales, politiques et religieuses autour du monde. Des programmes enregistrés, des spectacles, des conférences, des cours et des ateliers sont disponibles 24 heures sur 24 et certains sont même diffusés en temps réel. Des documents académiques, des publications, des photographies apparaissent d’une simple touche sur le clavier. Cette popularité accrue au-delà de nos rêves les plus fous offre d’innombrables possibilités de tisser des liens internationaux pour travailler ensemble à notre objectif de compréhension mutuelle à travers la marionnette.




La marionnette s’est développée dans presque toutes les régions du monde. Des centaines d’heures de documentation sont maintenant disponibles sur Internet et rendent accessibles de nombreuses formes traditionnelles. L’UNESCO a reconnu douze d’entre elles comme représentant le Patrimoine Culturel Immatériel (PCI). Des informations, des diapositives et des séquences vidéo peuvent être consultées sur son site Web. Onze traditions supplémentaires, au moins, impliquant la marionnette peuvent être vues sur la base de données du Centre culturel Asie-Pacifique. Espérons que les visiteurs soient attirés par l’exploration de la complexité des spectacles et la profondeur de leurs racines communes. Nous pouvons utiliser la marionnette traditionnelle pour révéler l’humanité commune sous-jacente à nos différences culturelles.



L’une des caractéristiques de l’art traditionnel est le changement qu’il subit inévitablement: la documentation joue donc un rôle important.


Á la suite de près de quarante ans de dévouement de centaines d’amateurs de marionnettes, l’UNIMA va mettre en ligne, sur son site web, une mise à jour en trois langues, anglais, espagnol et français, de l’Encyclopédie Mondiale des Arts de la Marionnette, ouvrage publié en 2009. Elle met l’histoire de la marionnette à portée de main. Elle constitue un outil essentiel pour les nombreux musées dans le monde qui ont acquis des collections de marionnettes ainsi que pour ceux qui sont consacrés exclusivement à cette forme artistique. Leurs collections et catalogues peuvent se trouver en ligne. Certains expérimentent l’image 3D et la reproduction à des fins éducatives. Facilitée par la communication sur Internet, la préservation de l’histoire contribue au développement futur.


Des centaines de marionnettistes contemporains dans le monde présentent des extraits de leurs spectacles en direct sur Internet pour attirer publics et programmateurs. L’UNIMA soutient des spectacles vivants, des festivals, des conférences et des publications ainsi que des articles à travers son site web. Comme le petit groupe fondateur l’avait tenté, les membres actuels de l’UNIMA, représentant plus de quatre vingt dix pays coopèrent quelles que soient leurs différences.


La croissance exponentielle de l’exposition médiatique augmente d’autant notre responsabilité envers nos auditoires et tout un chacun. Fêtons ensemble la Journée Mondiale de la Marionnette en tant qu’amis partageant la même passion pour cette forme d’art, en annonçant les festivités de cette Journée sur Internet, qui nous unit véritablement !





Nancy Lohman Staub
Nancy Lohman Staub, originaire de la Nouvelle-Orléans, en Louisiane (États-Unis), a été l’une des rédactrices en chef de l’Encyclopédie Mondiale des Arts de la Marionnette (World Encyclopedia of Puppetry Arts) et continué d’en être une conseillère scientifique. Elle a siégé au Comité Exécutif de l’UNIMA en tant que Vice-présidente, et membre des Commissions Publication, Recherche, Patrimoine et fait partie de la Commission Justice Sociale. Elle a dirigé le Festival mondial de la marionnette de 1980 et le XIIIème Congrès de l’UNIMA au Centre John F. Kennedy pour les arts scéniques de Washington. Elle fut consultante lors de la création de la Fondation Jim Henson à New York pour soutenir le domaine de la marionnette en Amérique.
Elle a été présidente de Puppeteers of America et Vice-présidente de l’UNIMA-USA. Elle est la fondatrice et présidente du comité consultatif du Centre for Puppetry Arts Museum à Atlanta, en Géorgie. Elle a publié de nombreux articles et des essais dans des catalogues de musées. Par le passé, elle a dirigé un petit théâtre de marionnettes à La Nouvelle-Orléans, durant plus de dix ans.

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March 20, 2017 6:56 PM
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Le choc de « Mon cœur » au théâtre des Bouffes du Nord

Le choc de « Mon cœur » au théâtre des Bouffes du Nord | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Philippe Chevilley dans Les Echos



Le projet de « Mon coeur », sous-titré « Autour de l'affaire du Mediator », avait de quoi rendre dubi­tatif. Comment le théâtre allait-il représenter le scandale qui défraie la chronique depuis dix ans, sans verser dans le documentaire didactique et fastidieux ? Pauline Bureau n'a pas eu d'états d'âme : la jeune metteuse en scène s'est ­renseignée pendant un an sur le funeste médicament coupe-faim du laboratoire Servier, elle a rencontré Irène Frachon (la pneumologue, qui a révélé toute l'affaire), puis des victimes... De son expérience, elle a tiré une pièce choc, sans concession, une tragédie contemporaine, actuellement à l'affiche des Bouffes du Nord.



Tout y est : la découverte des dommages cardiaques causés par le Mediator, la lenteur de réaction des services de santé, les manoeuvres dilatoires du laboratoire mis en cause... Et, néanmoins, tout est théâtre. Pauline Bureau met en scène trois héros magnifiques : Irène Frachon, la courageuse justicière, Claire Tabard, un personnage de victime imaginé à partir des interviews, et Hugo, un avocat. Le spectacle démarre très fort avec un court monologue d'Irène, exprimant toute sa colère froide, puis avec le récit de la descente aux enfers de Claire après des années d'absorption du Mediator : fatigue, malaises cardiaques, jusqu'à cette opération à coeur ouvert montrée sur scène (des spectateurs ne peuvent le supporter et quittent la salle). Un prologue d'horreur pour mieux justifier la suite, haletante et poignante : le combat d'Irène, pour faire éclater la vérité, et celui de Claire, aidée de Hugo, pour obtenir réparation devant un comité d'experts. Cultivant une esthétique sobre et onirique, rappelant les univers de Joël Pommerat et de Julien Gosselin, Pauline Bureau met en scène avec fluidité cette âpre épopée, usant avec parcimonie d'images fortes (le malaise dans la boîte de nuit, Claire titubant sur un fil).



VÉRITÉ DES COMÉDIENS


La dénonciation n'empêche pas la tendresse et l'humour (on rit même parfois aux saillies du sympathique avocat). La fin, victorieuse, est comme un baume et une libération. La réussite de ce spectacle hors norme tient aussi beaucoup au talent des comédiens - notamment le trio formé par Catherine Vinatier (Irène), Marie Nicolle (Claire) et Nicolas Chupin (Hugo), remarquables de vérité et d'humanité. Sans manichéisme, avec l'art singulier et engagé d'une femme de théâtre d'aujourd'hui, Pauline Bureau rend leur dignité, voire un peu d'espoir aux victimes du Mediator. Voilà pourquoi « Mon coeur » est énorme.

MON COEUR
Texte et mise en scène de Pauline Bureau. Paris, Théâtre des Bouffes du Nord (01 46 07 34 50), jusqu'au 1er avril. Marseille (Le Merlan) les 5 et 6 avril. Châtillon, le 21 avril. Cavaillon (La Garance) le 25 avril. Chevilly Larue, le 28. Herblay, le 12 mai. Brest (le Quartz), du 16 au 17 mai.
@pchevilley


Le choc de « Mon cœur » au théâtre des Bouffes du Nord (c)  PIERRE GROSBOIS

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March 20, 2017 6:44 PM
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Vue sur les marches - Trisha Brown

Vue sur les marches - Trisha Brown | Revue de presse théâtre | Scoop.it


«Vue sur les marches - Trisha Brown», tourné en 2011.


Vidéo à voir sur NUMERIDANSE.TV, 1ère vidéothèque internationale de danse en ligne et entièrement gratuite.

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March 20, 2017 6:27 PM
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Le Pas Grand Chose, par Johann Le Guillerm

Le Pas Grand Chose, par Johann Le Guillerm | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Anaïs Heluin dans la Terrasse


Après quinze ans d’exploration muette des frontières du cirque, Johann Le Guillerm prend la parole dans une géniale « tentative pataphysique ludique ». Introduction à une pensée des plus singulières, la pièce invite à réinventer le monde à partir de presque rien. Et il le fait bien.


Très tôt, Johann Le Guillerm a montré les symptômes d’une « révolte de l’esprit ». Il a eu beau tenter de « mettre de l’ordre dans le chaos de ses sentiments », il n’est pas rentré dans le moule. Au contraire. En quelques mots, l’artiste balaie la genèse de sa différence. Le sujet lui importe peu, mais il faut bien commencer par quelque chose. Fut-ce par Pas Grand Chose, titre de la toute dernière partie du projet Attraction qu’il déploie depuis quinze ans à travers installations, performances, sculptures, expositions et le spectacle Secret en constante évolution. En ouverture du festival Spring au Cirque-Théâtre d’Elbeuf, l’événement était attendu. La parole de l’artiste allait-elle briser la magie de ses tableaux surréalistes ? Allait-elle plutôt la renforcer ? Connu pour la rareté de ses mots autant que pour le nombre et l’originalité des objets qu’il imagine, Johann Le Guillerm créait avec l’annonce de la création du Pas Grand Chose un suspense qui témoigne de la place qu’il occupe dans le paysage du cirque actuel. Cela grâce à sa manière d’en interroger les limites. De se placer à la frontière de ce domaine des arts vivants pour bâtir un univers personnel. En l’occurrence, un observatoire du « pas grand chose ». Une conférence très subjective sur le point. Ce « pas grand chose qui n’est pas rien ».

Voyage au centre du point

 Derrière une carriole-établi de son cru avec caméras, lampes articulées et tiroirs multiples, Johann Le Guillerm s’empare du genre bien connu de la conférence théâtrale. Il troque pour cela ses fameuses chaussures à bouts pointus, son pantalon à taille haute et son torse nu d’aventurier de la piste pour un costume tout ce qu’il y a de plus chic. Et surtout, il renonce pour la première fois au dispositif circulaire dont il n’a cessé d’explorer les possibles. C’est là le plus grand défi qu’il s’impose dans Le Pas Grand Chose. Il le relève en donnant à son exposé une forme aussi hybride que sa pensée. Un mélange d’expériences réalisées en direct, d’anecdotes et d’explications souvent labyrinthiques prononcées à mi-voix, dans le but de « créer de nouvelles alternatives en résistance radicale au prêt-à-penser ». Les initiés à l’univers de ce Sisyphe contemporain retrouvent certains de ses outils d’observation ou « imaginographes ». Calligraphies étranges, graphiques et objets forment avec ses mots un rhizome passionnant où chacun comprend ce qu’il veut. Loin de se contenter de donner les bases de ce qu’il appelle sa « science de l’idiot », Johann Le Guillerm invente un cirque mental où bananes et serpentinis – pâtes en forme de spirales – composent avec tous les autres signes utilisés un alphabet singulier. Dans Le Pas Grand Chose, le point ne marque pas la fin d’une histoire : il rebat les cartes d’Attraction et en ouvre un nouveau chapitre, tout aussi étonnant et poétique que les autres.

Anaïs Heluin

 


Photo : Johann Le Guillerm dans Le Pas Grand-chose Crédit : Joanne Azoubel


LE PAS GRAND CHOSE
du 21 mars 2017 au 4 mai 2017
Le Monfort
106 Rue Brancion, 75015 Paris, France
Du 21 mars au 1er avril. Rens 0156083388.

 Tournée

Le Volcan, Scène nationale du Havre, 8 place Niemeyer, 76600 Le Havre, France. Les 4 et 7 avril à 20h30, le 5 à 19h 30 et le 8 à 17h. Tel : 02 35 19 10 20. www.levolcan.com. Également aux Treize Arches – Scène conventionné de Brives les 11 et 12 avril et les 3 et 4 mai au Tandem, Scène nationale Douai-Arras. Durée de la représentation : 1h15. Vu le 9 mars au Cirque-Théâtre d'Elbeuf dans le cadre du festival Spring.

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March 19, 2017 8:48 PM
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La Rochelle – Appel à projet pour les acteurs culturels et artistiques

La Rochelle – Appel à projet pour les acteurs culturels et artistiques | Revue de presse théâtre | Scoop.it

La ville de La Rochelle lance un appel à projet visant à permettre aux acteurs culturels et artistiques de participer en tant qu’intervenant professionnel au dispositif P[Art]cours au titre de l’année

 Lire la suite : 

http://www.profession-spectacle.com/la-rochelle-appel-a-projet-pour-les-acteurs-culturels-et-artistiques/

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March 19, 2017 5:58 AM
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Une «Mouette» de haut vol au théâtre de la Bastille

Une «Mouette» de haut vol au théâtre de la Bastille | Revue de presse théâtre | Scoop.it


À Paris, Thibault Perrenoud dépoussière la pièce de Tchekhov tout en restant fidèle à l'esprit du dramaturge russe. Un très beau spectacle.

Dans Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain, Artus de Penguern jouait Hipolito, l'«écrivain raté». Aucun éditeur ne voulait publier son manuscrit. Dans un film où les choses et les êtres étaient figés, condamnés à demeurer éternellement ce qu'ils sont dans un Pigalle d'Épinal, le pauvre Hipolito n'avait aucune chance de décoller son étiquette de loser.



Chez Tchekhov, le cas de l'écrivain raté est un peu plus compliqué. Il ne se mesure pas à l'aune du nombre d'exemplaires vendus. La création artistique, tout comme l'existence, ne se résume pas à départager les perdants et les gagnants. Dans La Mouette, écrire, jouer et vivre sont une seule et même chose vouée au désatre. Konstantin Treplev écrit une pièce pour Nina, la femme qu'il aime. Elle va le quitter pour devenir actrice, ou tout du moins aspirer à le devenir, et pour les beaux yeux de Boris Trigorine, un écrivain reconnu, en couple avec la mère de Konstantin, Irina Arkadina, actrice réputée qui n'est sans doute pas pour rien dans le succès de son amant mondain. Au début de l'acte I, tout le monde est là pour assister à la performance de Nina mise en scène par Konstantin. Arkadina et Trigorine, qui ne pense qu'à aller à la pêche, et aussi Piotr Sorine, le frère d'Arkadina, le médecin Evgueny Dorn, l'instituteur Semion Medvedenko et Macha, la fille de l'intendant du domaine de Sorine, où se déroule l'action. La représentation tourne à l'humiliation. Irina n'est pas tendre avec son fils, «inventeur de formes nouvelles» raillé sans scrupule.



«Je l'écris non sans plaisir, même si je vais à l'encontre de toutes les lois de la scène»
Anton Tchekhov



Une tonne d'amour

Thibault Perrenoud a transformé le plateau du Théâtre de la Bastille en arène - le public est disposé en cercle. Il a éliminé des personnages (Ilia Chamraïev et sa femme Paulina, les parents de Macha). Il a confié la traduction à Clément Camar-Mercier, qui ne parle pas le russe et a adapté la pièce à partir de l'anglais. Le texte est fidèle à l'esprit, il n'est pas plus moderne mais plus actuel. C'est surtout l'excellence de la distribution qui donne aux personnages de Tchekhov, dont les noms ont été francisés, un naturel et une présence confondants. Mathieu Boisliveau (Constant), Aurore Paris (Irène), Marc Arnaud (Trigorine), Chloé Chevalier (Nina), Caroline Gonin (Macha), Eric Jakobiak (Dorn), Pierre-Stefan Montagnier (Pierre-Nicolas Sorine) Guillaume Motte (Simon Medvedenko), comédien(ne)s jeunes et moins jeunes, ils sont tous formidables.
«Je l'écris non sans plaisir, même si je vais à l'encontre de toutes les lois de la scène, écrivait Tchekhov à propos de La Mouette dans une lettre du 21 octobre 1895. Une comédie, trois rôles de femmes, six d'hommes, quatre actes, un paysage (une vue sur un lac); beaucoup de conversations sur la littérature, peu d'action, une tonne d'amour.» Une tonne d'amour, il faut le dire vite. L'amour et le désamour sont ici inextricables. Même chose pour le génie et la nullité, le succès et l'échec, l'ambition et la médiocrité. Nulle existence ne peut être exempte de souffrance, nous dit Tchekhov. Quant à la comédie, Thibault Perrenoud ne la néglige pas. Mieux, il fait briller sa noirceur.



«La Mouette» au Théâtre de la Bastille. 76, rue de la Roquette (XIe). Tél.: 01 43 57 42 14. Horaires: 21 h jusqu'au 25 mars, 20 h du 27 mars au 1er avr. Du lun. au sam.

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March 18, 2017 1:10 PM
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Florence Giorgetti, actrice faustienne, comédienne de caractère

Florence Giorgetti, actrice faustienne, comédienne de caractère | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Florence Giorgetti, actrice dans Faust, mis en scène par Robert Cantarella (Nanterre Amandiers)


«Tu est née pour être une actrice». Cette phrase, Florence Giorgetti qui vient de faire une entrée remarquée dans Faust, la série addictive que met en scène jusqu’au 1er avril Robert Cantarella à Nanterre Amandiers, cette phrase, la comédienne l’a entendue lorsqu’elle était enfant. Ce ne sont ni son père ni sa mère qui la lui ont dite mais le Pape lui même. Cest par cette anecdote que s’ouvre le livre mi fictif mi autobiographique que Florence Giorgetti a écrit et publié voici 7 ans, Do you love me (Ed. Sabine Wespieser), livre qu’a entrepris de porter sur la scène, l’an prochain, son complice Nicolas Maury.

Histoire vraie ou légende ? Peu importe au fond, Florence Giorgetti étant, en soi et à elle seule, une légende. L’un de ces monstres sacrés des plateaux de bois capable de déplacer, sur son seul nom, les spectateurs de théâtre. Une comédienne de caractère qu'on aimerait voir plus souvent sur les scènes de théâtre.


Florence Giorgetti• Crédits : Philippe Dereuder

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March 17, 2017 9:18 PM
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Trump raye la Culture de son Budget 2018

Trump raye la Culture de son Budget 2018 | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Culturebox avec AFP



Elle a purement et simplement disparu. Dans le Budget 2018 proposé par l'administration Trump, la mention "Culture" n'a pas sa place. Le Président américain souhaite supprimer les financements publics à 19 agences culturelles. Cette part du budget américain était déjà insignifiante (1 milliard de dollars, sur un budget total de 1000 milliards de dollars) mais indispensable pour ces organisations.


Suppression pure et simple du financement fédéral de la télévision et de la radio publiques, fin des aides au milieu artistique, les propositions budgétaires de Donald Trump, dévoilées jeudi, affolent le monde de la culture, qui craint pour les populations les plus pauvres et les territoires les plus reculés.


Un accès réduit à la télévision publique pour la population

Une étude commandée par le Corporation for Public Broadcasting (CPB) qui finance l'audiovisuel public et publiée en 2012 prévenait qu'en cas de suppression totale du financement fédéral, 54 chaînes publiques et 76 stations de radio locales seraient sous la menace d'une fermeture (il n'existe pas de programme hertzien national aux Etats-Unis). La télévision publique deviendrait alors inaccessible à certains adultes, mais aussi à leurs enfants, privés de nombreuses émissions à vertu éducative, notamment la plus célèbre de toutes, "Sesame Street", qui fêtera bientôt ses 50 ans.

Les populations les plus pauvres, qui n'ont pas les moyens de s'offrir le câble ou le satellite, "seraient sans doute les plus touchées", prévient Dominic Caristi, professeur à l'université de Ball State. La suppression des fonds fédéraux "finirait par détruire le rôle de l'audiovisuel public dans l'éducation des très jeunes, la sécurité publique, le lien des citoyens avec leur histoire et l'organisation de débats sereins", a mis en garde, jeudi dans un communiqué, la PDG du CPB, Patricia Harrison.

Les programmes culturels à destination des jeunes seraient les plus touchés

L'inquiétude est la même du côté des arts, où le fonds fédéral joue un rôle démultiplicateur sur la culture au niveau local, car les collectivités emboîtent souvent le pas lorsque le New Endowment for the Arts (NEA, l'agence fédérale qui finance les Arts) s'engage. Les grands musées, les orchestres de renom ou les théâtres de grandes villes ne sont pas les premiers concernés, eux qui comptent d'abord sur des financements privés pour boucler leur budget. Ce sont, paradoxalement, les projets et programmes les moins coûteux, développés par les musées, théâtre et orchestres de taille plus modeste, souvent à destination des jeunes, qui seraient en première ligne.

"Le président Trump est le premier président américain à faire cette proposition", a rappelé Robert Lynch, PDG de l'organisation de soutien à la culture American for the Arts.  "Les parents, professeurs, élus locaux, défenseurs des arts, membres du gouvernement et même les économistes ne l'accepteront pas", a-t-il prévenu, lançant un appel à la résistance.
 
Beaucoup comptent maintenant sur le Congrès pour faire échec aux projets de Trump. 


Un Budget tourné vers l'Armée et la Sécurité Intérieure 

Pour rappel, en plus de supprimer les subventions à la Culture, Trump entend aussi couper massivement dans le budget de l'Environnement, de l'Education et de la Santé afin de remobiliser les deniers publics sur la Défense (qui représente déjà 50% du budget de l'Etat américain) et la Sécurité intérieure. 

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March 17, 2017 7:36 PM
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Dans les sous-sols de « Trompe-la-mort »

Dans les sous-sols de « Trompe-la-mort » | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Marie-Aude Roux dans Le Monde


Guy Cassiers met en scène l’opéra de Luca Francesconi, d’après « La Comédie humaine » de Balzac, en création mondiale à Garnier.

Jeudi 23 février, répétition de Trompe-la-mort, le nouvel opéra de Luca Francesconi, dans la salle Ravel de l’Opéra Bastille à Paris. Un piano, des chanteurs et deux rangées de pendrillons noirs entre lesquels vont et viennent les personnages que le compositeur a empruntés à La Comédie humaine, de Balzac, plus précisément Les Illusions perdues et Splendeurs et misères des courtisanes.

Nous sommes à la scène 11 de l’acte II. Esther est morte empoisonnée. Lucien de Rubempré s’est pendu dans sa cellule. C’est pourtant lui (le ténor Cyrille Dubois) qui s’avance dans l’émouvant monologue d’une lettre : « Père, mon cher abbé, je vous ai trahi. Vous avez voulu faire de moi un personnage plus grand que je ne pouvais l’être, vous m’avez précipité dans les abîmes du suicide. » La missive est adressée à son protecteur, l’ex-forçat usurpateur d’identité, Carlos Herrera, alias ­Jacques Collin, alias Vautrin, alias Trompe-la-mort – personnage central de l’opéra.

Deux femmes sont accourues au jardin. Vocalité exacerbée : Asie, l’âme damnée d’Herrera, accompagne Madame de Sérisy, amante de Lucien venue récupérer de bien compromettantes lettres d’amour. « On reçoit des pages qui vous brûlent le cœur par les yeux, et tout flambe ! Et la prudence s’en va ! Et l’on répond… Il est si beau de se perdre », chante avec douleur Béatrice Uria-Monzon.



Laurent Naouri en Vautrin

Trompe-la-mort, lui, est resté accroupi au sol : « Lucien était mon âme visible », psalmodie Laurent Naouri. L’homme a tué au couteau l’espion Contenson sur une musique presque planante. Bientôt, il négociera âprement sa « sortie » : un poste de chef de la police arraché de haute lutte au procureur Grandville, chantage à l’appui.

Le baryton français a reçu la partition de l’opéra fin décembre 2016 alors qu’il chantait le Père Capulet dans la production de Roméo et Juliette de Charles Gounod, au Metropolitan Opera de New York. « J’ai eu du mal à comprendre la structure du livret, très habile au demeurant, mais pas explicite car non linéaire. Il s’agit d’allers-retours chronologiques autour de la rencontre fondatrice de Lucien et de Trompe-la-mort, laquelle est elle-même diffractée au long de l’opéra. »

S’il ne récuse pas la dimension faustienne du pacte entre les deux hommes, le chanteur préfère mettre en lumière les rapports troubles du réprouvé pour son « ange » – double identificatoire, amour paternel, attirance sexuelle. « Je joue ce que je sens. Guy Cassiers me dit si ça va ou pas », ajoute-t-il.

« Une immense danse macabre »

Le metteur en scène belge, Guy Cassiers, fait, comme Luca ­Francesconi, ses débuts à l’Opéra de Paris. L’homme est un habitué du théâtre expérimental : il a hâte de se mesurer à la scène du Palais Garnier. La virtuosité de la machinerie francesconienne l’a en effet contraint à concevoir une transposition théâtrale quasi littérale : chaque niveau de lecture de l’œuvre balzacienne est en lien avec un étage de l’Opéra de ­Charles Garnier, du métro au ciel de Paris, en passant par les dessous, la scène, les cintres, le toit.

Autant de passages entre les apparences sociales et les relations intimes, le pacte initiatique et les forces obscures qui régissent le monde. « Le spectacle agit comme une immense danse macabre, constate-t-il. Une spirale négative dans laquelle Trompe-la-mort livre une critique implacable de la société sans proposer la moindre alternative. »

CHAQUE NIVEAU DE LECTURE DE L’ŒUVRE BALZACIENNE EST EN LIEN AVEC UN ÉTAGE DE L’OPÉRA DE ­CHARLES GARNIER
Après un très séduisant ­Quartett d’après Heiner Müller (tiré des Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos), monté à La Scala de Milan en 2011, Luca Francesconi poursuit à Paris sa collaboration avec Stéphane Lissner. Une nouvelle alliance Vautrin-Rubempré ? L’enjeu est de taille : Trompe-la-mort, dont la première a eu lieu jeudi 16 mars, inaugure en effet la série de créations initiée par le directeur de l’Opéra de Paris d’après des chefs-d’œuvre de la littérature française.

Envol extraordinaire

La deuxième scène orchestre a commencé au Palais Garnier dans l’après-midi du 6 mars : 180 musiciens, dont quatre loges remplies de percussions pour l’envol extraordinaire de la musique. Sur le plateau, les pendrillons se sont commués en « colonnes » sur lesquelles sont projetés à l’aveugle images, lumières, éclairs stroboscopiques.

Intérieur-extérieur, hall d’entrée, salle de danse, égouts, toits de Paris, la caméra révèle le corps disloqué du bâtiment mimétique de la dissection balzacienne. Julie Fuchs est de dos dans la lumière avec sa grande jupe blanche : Esther et Lucien s’aiment, dans le garni installé par Herrera. La soprano française, qui crée pour la première fois un personnage d’opéra, s’est amourachée de cette sœur de la Traviata, héroïne et victime.


Elle-même a pris en main son destin vocal dès qu’elle a vu que la tessiture du rôle ne correspondait pas à la sienne. « C’était toujours trop bas et je trouvais dommage de ne pas exploiter les possibilités de ma voix, explique-t-elle. J’ai aussi demandé des changements prosodiques : Francesconi m’a quasiment réécrit toute la dernière scène, et il s’est vengé ! » La soprano peut pourtant se targuer de chanter trois des plus beaux airs de l’opéra.

« Un grand lyrisme »

Au pupitre, la chef d’orchestre finlandaise Susanna Mälkki, déjà dans la fosse milanaise de Quartett, a aussi suggéré au compositeur des ajustements afin que les chanteurs soient toujours audibles. « La musique de ­Francesconi possède une écriture chatoyante et très inventive, un grand lyrisme et des couleurs merveilleuses. Pour autant, c’est un créateur qui n’est inféodé à aucun style », dit-elle.

Le compositeur italien occupe une place particulière dans la musique contemporaine. Etudiant au Conservatoire de Milan, il a pratiqué le jazz, suivi les courants de la musique pop. Il a toujours fui les chapelles, pas seulement parce qu’elles véhiculent dogmes et maniérismes, mais parce qu’elles refusent le monde réel, la narration, l’expression des sentiments.

« En Italie, on a refusé ma musique pendant des années, dit-il. ­Jusqu’à ce qu’on me découvre, il n’y a pas si longtemps que ça, en Allemagne ! » L’homme est un véhément. Composer, c’est se salir les mains, lutter contre ce « capitalisme sauvage qui a généré un nihilisme planétaire », servir une langue libre – du bruit au silence, de la consonance aux degrés les plus divers de la dissonance. Un puissant démarrage de moto traverse l’espace. Pas noté dans la partition. Luca Francesconi attrape son portable : « C’est le bruit de ma moto ; une MV Agusta. Une bête sauvage ! Mais j’adore l’adrénaline. » Sans doute son côté Trompe-la-mort.


Trompe-la-mort. Jusqu’au 5 avril, au Palais- Garnier, Paris 8. www.operadeparis.fr

Marie-Aude Roux
Journaliste au Monde

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March 16, 2017 8:37 PM
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Interview de Guillaume Barbot, artiste associé au Théâtre de la Cité Internationale

Interview de Guillaume Barbot, artiste associé au Théâtre de la Cité Internationale | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Interview de Guillaume Barbot par Sabine Aznar pour le blog pianopanier



Pianopanier a rencontré Guillaume Barbot au Théâtre du Rond-Point, juste avant l’une des représentations de son spectacle On a fort mal dormi 
L’occasion de revenir sur une belle aventure qui est loin d’être terminée…

Piano Panier : Comment parleriez-vous du spectacle ?

Guillaume Barbot : En fait, j’ai plus tendance à parler du livre de Patrick Declerck, Les Naufragés, et du choc que j’ai eu à lire ce livre. Parce que ce n’est pas un spectacle sur les clochards. C’est un spectacle sur Patrick Declerck qui parle des clochards et la différence est fondamentale. C’est par son regard que l’on a accès à cette faune un peu étrange des clochards de Paris.

Piano Panier : Patrick Declerck est-il intervenu dans la création ?

Guillaume Barbot : Pas du tout. Nous nous sommes rencontrés avant, depuis il est venu une dizaine de fois voir le spectacle mais il n’avait aucune volonté d’intervenir et c’est tant mieux.

Piano Panier : Quels sont les retours des spectateurs ?

Guillaume Barbot : C’est un spectacle qui met une claque, indéniablement. Les gens en sortent un peu sans le souffle. Et souvent, ceux qui restent discutent avec Jean-Christophe Quenon, le comédien. Ils se mettent à lui raconter leurs propres rencontres avec des clochards. On a tous une histoire de clochard dans notre vie !

Piano Panier : Ce comédien, Jean-Christophe Quenon, est formidable, comment l’avez-vous choisi ?

Guillaume Barbot : Je ne connaissais pas Jean-Christophe avant de l’auditionner. Ce n’était pas le meilleur en audition mais c’était celui qui, à mon avis, allait être le meilleur le jour de la représentation. Je sentais qu’on allait pouvoir s’apporter des choses mutuellement, se « boxer ». Au bout d’une semaine de répétitions, sans prétention, j’ai su qu’on allait faire un très beau spectacle tous les trois : Patrick Declerck, Jean-Christophe et moi. On a énormément travaillé pendant un an, mais le trio était là depuis le départ.

Piano Panier : Le spectacle a déjà été joué une soixantaine de fois…

Guillaume Barbot : Oui, une belle tournée se prépare, et il retourne à Avignon, dans un nouveau théâtre, Le Théâtre des 2 galeries, où il sera programmé à midi quinze. Nous jouons aussi ce spectacle en appartement, en extérieur, dans des lieux incongrus pour toucher le maximum de publics et susciter le débat.

Piano Panier : Comment définiriez-vous votre façon de faire du théâtre de sensation, au sein de votre Compagnie Coup de Poker ?

Guillaume Barbot : Depuis une douzaine d’années que ma compagnie existe, pour tous mes spectacles, je pars d’une matière non théâtrale et je réfléchis à la façon dont elle peut devenir théâtrale. Le point de départ peut être un film, un roman, un livre sociologique, des souvenirs, des musiques, ou un thème, comme pour mon prochain spectacle. Et la musique a toujours une place importante dans nos créations, On a fort mal dormi étant une exception.

Piano Panier : Pouvez-vous nous dire quelques mots de votre future création, AMOUR ?

Guillaume Barbot : Nous allons travailler sur le thème de l’amour comme puissance révolutionnaire, autour de différents textes d’Alain Badiou, André Gorz, Jacques Higelin… et à partir d’un documentaire italien (D’Amore Si Vive tourné par Silvano Agosti). Au plateau, il y aura quatre acteurs, deux danseurs et deux musiciens (quatre hommes et quatre femmes). De façon très schématique, notre écriture aura pour but de dire qu’il est important aujourd’hui de croire en l’amour, même si cela devient presque politique, en tous cas subversif d’affirmer cela… Le spectacle sera créé à l’automne prochain au Théâtre de Villejuif puis au Théâtre de la Cité Internationale où je suis artiste associé.

Piano Panier : Un coup de coeur ?

Guillaume Barbot : Un moment précis dans le spectacle Ce qui demeure d’Elise Chatauret, qui est l’un des plus forts que j’ai vécus au théâtre. Et le mois dernier, ici au Rond-Point, Aglaé de Jean-Michel Rabeux.

Piano Panier : Un coup de gueule ?

Guillaume Barbot : Je viens de lire un article sur certains CDN qui ne remplissent par leur mission de théâtre public en ne versant pas tout l’argent dans la création et dans le travail de territoire. On se demande où va l’argent ; certains directeurs, certaines compagnies ont tendance à oublier qu’ils ont un devoir par rapport à cet argent qui n’est pas le leur.

Piano Panier : Un coup de blues ?

Guillaume Barbot : Tous les soirs, quand je sors du Théâtre du Rond-Point, que je rentre chez moi, et que je croise au minimum deux ou trois clochards…

Piano Panier : Coup bas ?

Guillaume Barbot : Je ne pense pas avoir beaucoup de traîtres autour de moi, je suis hyper bien entouré !

Piano Panier : Coup de foudre ?

Guillaume Barbot : Ma femme, tous les jours.

Piano Panier : Coup de génie ?

Guillaume Barbot : Jean-Christophe, il en a au moins un par soir sur scène.

Piano Panier : Coup d’envoi ?

Guillaume Barbot : Ma prochaine création : les répétitions d’AMOUR commencent en ce moment à la Ferme du Buisson.

Piano Panier : Coup de sang ?

Guillaume Barbot : On va parler d’amour, donc j’espère qu’on aura des coups de sang d’amour !

Piano Panier : Coup de bol ?

Guillaume Barbot : J’ai beaucoup de chance ; j’ai « la petite étoile au-dessus de la tête », comme dit ma maman.

Piano Panier : Coup d’essai ?

Guillaume Barbot : J’aimerais bien essayer de monter un spectacle avec des acteurs de pays différents, aucun ne parlant la même langue.

Piano Panier : Coup de tête ?

Guillaume Barbot : Je suis quelqu’un d’entêté, je ne lâche jamais rien.

Piano Panier : Coup de théâtre?

Guillaume Barbot : Le coup de théâtre, ce serait que la parole qu’on donne dans le spectacle On a fort mal dormi soit entendue politiquement.


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