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July 16, 2015 8:02 PM
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La stratégie du Pentagone en 2015 pour diriger le monde : la guerre, la guerre et encore la guerre
La stratégie du Pentagone en 2015 pour diriger le monde : la guerre, la guerre et encore la guerre Mercredi, le Pentagone a publié sa Stratégie Militaire Nationale (SMN) pour 2015 (2015 National Military Strategy,) un plan de 24 pages pour gérer le monde au travers de la force militaire. Bien que le langage du rapport soit plus subtil et moins incendiaire que les documents similaires publiés dans le passé, la détermination de poursuivre unilatéralement les intérêts des États-Unis au moyen d’une extrême violence demeure la pierre angulaire de toute la nouvelle stratégie. Les lecteurs ne trouveront même pas l’ombre d’un remords dans ce rapport pour la vaste destruction et les centaines de milliers de vies humaines perdues dans les pays attaqués, pays qui ne posaient absolument aucune menace réelle pour la sécurité nationale des États-Unis. Au lieu de cela, le rapport démontre la résolution froide de ses auteurs et de l’élite pour continuer le carnage et les effusions de sang jusqu’à ce que tous les rivaux potentiels aient été tués ou éliminés et jusqu’à ce que Washington pense qu’il contrôle tous les leviers du pouvoir mondial et qu’il ne puisse plus être défié. Comme on pouvait s’y attendre, le rapport cache ses intentions hostiles derrière le langage trompeur de la « sécurité nationale ». Les États-Unis n’agressent pas des états qui possèdent de grandes quantités de ressources naturelles. Non. Les États-Unis ne font juste « qu’adresser des défis sécuritaires » pour « protéger la patrie » et pour « faire avancer nos intérêts nationaux ». Comment quelqu’un pourrait-il trouver quelque chose à redire à cela ? Après tout, les États-Unis n’essaient-ils pas d’amener la paix et la démocratie dans ces pays (sauvages) que sont l’Afghanistan, l’Irak, la Libye et maintenant la Syrie ? (NDT en attendant l’Iran et la Russie...) Dans la préface du chef d’état-major des armées, le général Martin Dempsey tente de préparer le peuple américain à une future guerre sans fin : « De futurs conflits vont surgir plus rapidement, vont durer plus longtemps et vont se dérouler sur des champs de bataille bien plus techniquement difficiles... Nous devons être prêts à nous adapter rapidement à de nouvelles menaces tout en maintenant un avantage comparatif sur les plus traditionnels... l’application de l’instrument de pouvoir militaire contre des menaces d’État est très différente de l’application du pouvoir militaire contre des menaces non étatiques. Nous sommes plus enclins à devoir faire face à des campagnes prolongées qu’à des conflits qui seront résolus rapidement... ce contrôle de l’escalade devient de plus en plus difficile et bien plus important. » (Document : 2015 U.S. National Military Strategy, USNI News) La guerre, la guerre et encore plus de guerres, ceci est la vision du Pentagone pour le futur. À l’inverse de la Russie ou de la Chine qui ont un plan pour une zone de libre-échange entre l’UE et l’Asie (la nouvelle route de la soie), qui améliorera partout l’emploi, améliorera les infrastructures vitales et augmentera les standards de vie de manière générale, les États-Unis, eux, ne voient que mort et destruction sur le chemin du futur. Washington n’a aucune stratégie pour le futur, aucune vision pour un monde meilleur, pour lui il n’y a que la guerre, guerre asymétrique, guerre technologique, guerre préemptive. L’entière classe politique et ses maîtres payeurs soutiennent unanimement la règle mondiale de la force des armes. Ceci est la signification inévitable de ce document, Les États-Unis ont la ferme intention de maintenir leur poigne de plus en plus faiblarde sur le pouvoir mondial en maximisant l’utilisation de leur plus grand avantage : l’armée. Et qui est dans la ligne de mire de l’armée ? Analysez cet extrait d’un article paru dans la revue Defense News : « La stratégie dénonce spécifiquement l’Iran, la Russie et la Corée du Nord comme des menaces agressives à la paix mondiale. Elle mentionne aussi la Chine, mais notablement commence ce paragraphe en disant qu’Obama et son gouvernement veulent « soutenir le développement de la Chine » et l’encourager à devenir un partenaire pour une plus grande sécurité mondiale, » continuant à flirter sur la ligne de la Chine l’alliée économique et la Chine concurrente régionale. « Aucune de ces nations ne cherchent de conflit direct avec les États-Unis ou leurs alliés », poursuit la stratégie. « Mais néanmoins, ils posent de sérieuses préoccupations concernant la sécurité que la communauté internationale adresse collectivement par le moyen de politiques communes, de messages partagés et d’action coordonnée. » (Pentagon Releases National Military Strategy, Defense News) Avez-vous bien saisi cette dernière partie ? En d’autres termes, ceci dit qu’aucun de ces pays ne veut se battre avec les États-Unis, mais les États-Unis eux, veulent se battre avec eux. Les USA sentent qu’il est justifié de lancer une guerre contre ces pays parce que, bon, soit ils contrôlent de vastes ressources, ou ont une grande capacité industrielle, occupent une zone du monde d’intérêt géopolitique pour les États-Unis, ou simplement parce qu’ils veulent maintenir leur indépendance et leur souveraineté, ce qui bien évidemment constitue un crime aux yeux de l’empire. D’après Dempsey, toutes ces excuses minces comme un fil sont des justifications suffisantes pour entrer en conflit armé essentiellement parce qu’ils posent « de sérieuses préoccupations sécuritaires » pour les États-Unis, ce qui veut dire qu’ils entament le rôle de domination des USA comme seule superpuissance au monde. Ce rapport de la défense voue une attention toute particulière à la Russie, l’ennemi du mois de Washington depuis un bail, qui a l’audace de défendre ses intérêts et sa sécurité après un coup d’État fomenté par le ministère des affaires étrangères US en Ukraine voisine. Pour cette insolence, Moscou doit-être puni. Ceci provient du rapport :
« Certains États néanmoins tentent de réviser les aspects clefs de l’ordre international et agissent de manière qui menace nos intérêts nationaux. Tandis que la Russie a contribué dans certains segments sélectionnés comme la lutte antidrogue et le contre-terrorisme, elle a aussi continuellement démontré qu’elle ne respecte pas la souveraineté de ses voisins et qu’elle a la volonté d’utiliser la force pour parvenir à ses objectifs. Les actions militaires de la Russie endommagent la sécurité régionale directement au travers de ses forces par procuration. Ces actions violent les multiples accords que la Russie a signés et dans lesquels elle reconnaissait vouloir agir dans les normes internationales. » (2015 NMS) La Russie est le mal incarné parce que la Russie a refusé de rester coi tandis que les États-Unis renversaient le gouvernement ukrainien, installaient leurs sbires à Kiev, précipitaient le pays dans une guerre civile entre différentes factions, élevaient les néonazis dans des positions de pouvoir dans les forces de sécurité du pays, plongeaient l’économie ukrainienne dans l’insolvabilité et la ruine et ouvraient un QG pour la CIA dans la capitale afin de gérer sur place l’ensemble de la partie de flingage à gogo. Voilà pourquoi la Russie est le mal incarné et doit-être punie. Ceci veut-il dire que les USA contemplent sérieusement une guerre avec la Russie ? Voici un extrait du document qui va clarifier l’affaire : « Cette dernière décennie, nos campagnes militaires ont essentiellement consisté en opérations contre des réseaux extrémistes violents, mais aujourd’hui et dans le futur proche, nous devons payer plus d’attention aux défis posés par les acteurs étatiques. Ils ont de plus en plus la capacité de contester la liberté régionale de mouvement et de menacer notre patrie. Ce qui est alarmant est la prolifération des missiles balistiques, des technologies de frappes de précision, des systèmes sans humains (drones), des capacités spatiales et de cyberespace et des armes de destruction massive et leurs technologies faites pour contrer les avantages militaires américains et couper l’accès aux sources communes mondiales. » (2015 NMS) Il me semble clair que les gugusses de Washington ont déjà pris leur décision. La Russie est l’ennemi, donc, la Russie doit-être vaincue. Comment autrement pourrait-on « contrer un État révisionniste » qui « menace notre patrie » ? Avec des bombes faucheuses de marguerites bien sûr. Comme tous les autres. Le rapport du Pentagone nous fait une liste d’emplettes pour justifier le lancement de guerres contre des ennemis imaginaires des États-Unis. Le fait est que le Pentagone voit des nains partout. Que le sujet soit les nouvelles technologies, les « changements démographiques » ou les différences culturelles, tout est vu comme des menaces potentielles pour les intérêts américains, particulièrement tout ce qui a trait « à la concurrence pour les ressources et matières premières ». Dans cette vision barjot de la réalité, on peut parfaitement voir comment fut justifiée l’invasion de l’Irak sur la base que Saddam Hussein contrôlant l’Irak et ses réserves très importantes de pétrole, posait un défi direct à l’hégémonie américaine. Naturellement, Saddam se devait d’être viré du pouvoir et plus d’un million d’Irakiens devaient mourir pour arranger l’affaire et remettre le monde dans l’équilibre (hégémonique de Washington). Ceci est la vision primordiale de la stratégie militaire nationale américaine, et donc que tout ce que font les USA est OK parce que... et bien, ce sont les USA. Les lecteurs ne doivent pas s’attendre à trouver quoi que ce soit de nouveau dans cette nouvelle stratégie. C’est de la piquette dans de vieilles bouteilles. Le Pentagone n’a fait qu’à peine mettre à jour la bonne vieille doctrine Bush tout en adoucissant la rhétorique. Il n’y a pas de raisons de faire flipper tout le monde en parlant d’unilatéralisme, de préemption, de balayer la loi internationale ou d’agression non provoquée. Et même si cela était, tout le monde sait bien que les États-Unis feront exactement ce qu’ils voudront afin de garder leur empire intact. La Stratégie Militaire Nationale mouture 2015 ne fait que confirmer ce triste constat. Par Mike Whitney - Information Clearing House - traduit par Résistance 71 - fr.sott.net – le 4 juillet 2015.
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July 16, 2015 6:34 PM
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Au sommet d’Oufa, les BRICS passent à l’acte
Au sommet d’Oufa, les BRICS passent à l’acte Par Christine Bierre « Les BRICS sont les futurs dirigeants de l’économie mondiale » et la Chine en « reste la locomotive », a déclaré Vladimir Poutine, lors d’une conférence de presse à l’issue des sommets des BRICS et de l’Organisation de la coopération de Shanghai (OCS), tenus à Oufa en Russie du 8 au 10 juillet. Compte tenu de la crise interminable, et peut-être finale, dans laquelle s’est engagée l’Union européenne en voulant faire de la Grèce la victime expiatoire d’une crise qui est en réalité celle de toute l’Europe, et de la zone transatlantique, plombées par la faillite du système en 2008, les progrès accomplis à Oufa par les BRICS, l’OCS et l’Union économique eurasiatique (UEEA) qui les a rejoints, représentent aujourd’hui le seul espoir d’une sortie de crise et d’un retour à des politiques de croissance permettant d’assurer un avenir à notre planète. N’en déplaise aux Occidentaux, dont les médias ont, pour la plupart, boycotté la couverture de ces sommets, les BRICS ont annoncé le lancement, en un temps record, de leur Nouvelle banque de développement (NDB) (100 mds de dollars) ainsi que d’un fonds commun de réserve de change (100 mds), deux initiatives adoptées lors du dernier Sommet des BRICS il y a tout juste un an, à Fortaleza, au Brésil. La NDB pourra commencer à prêter dès avril 2016 ! Elle pourrait notamment participer au financement de la construction de la ligne à grande vitesse Moscou-Kazan, selon le ministre russe des Finances Anton Silouanov, président du Conseil d’administration de la NDB. « Nous sommes en train d’étudier cette question », a précisé le ministre avant d’ajouter que la Russie proposera également ce projet à la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (BAII). À cela s’ajoute la perspective adoptée par les BRICS d’accroître leurs échanges, non pas en dollar, mais en devises des pays membres, en particulier en yuans et en roubles. Mais pour Sylvie Kauffman, du quotidien Le Monde (qui avait refusé en 2012 de couvrir la candidature présidentielle de Jacques Cheminade), le sommet des BRICS est un non-évènement et le « Congrès d’Oufa n’aura pas lieu » ! Triple union : BRICS, OCS, UEEA Oufa fut également le lieu de rassemblement non seulement des BRICS et de l’OCS, mais aussi de l’Union économique eurasiatique (UEEA), organisation fondée en janvier 2015 par la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan et l’Arménie. Pour ceux qui comptaient encore pouvoir manipuler la Russie contre la Chine, la Chine contre l’Inde, etc., ils en seront pour leurs frais. L’intégration entre BRICS, OCS et UEEA engendrera non seulement un nouvel ordre économique mondial, mais accroîtra les retombées bénéfiques pour les peuples d’Eurasie. Ce fut le thème répété à l’unisson par les trois dirigeants. Nous sommes prêts à travailler très étroitement pour coordonner et nouer des liens entre les deux projets d’intégration – UEEA et Ceinture économique de la route de la soie, a déclaré Vladimir Poutine. Nous y voyons la grande promesse de construire un système commun de transports pour l’OCS, utilisant notamment le potentiel de transport offert par le Transsibérien et le Baïkal-Amour en Russie. « La Chine est prête à renforcer sa coopération avec tous les pays pour réaliser des projets prioritaires », a dit Xi-Jinping, annonçant son intention d’« organiser le soutien financier pour réaliser des études de faisabilité et de design et participer à des investissements conjoints. » Pour lui : Il est important d’établir un scénario de coopération pour la région, qui inclura, dans les prochaines années, la construction de 4 000 kms de voies ferrées et de plus de 10 000 kms d’autoroutes. La Chine s’engage à créer au plus vite une banque de l’OCS pour aider à financer la production dans la région, et elle est prête à utiliser son fonds de la Route de la soie dans ce but. Évoquant dans un entretien au quotidien indien The Hindu, le « puissant sursaut économique (...) qui résultera de l’association entre ressources matérielles, capital humain et énormes marchés à la consommation » de ces trois régions du monde, Vladimir Poutine a précisé aussitôt : « Pour nous, il ne s’agit pas d’un échiquier ou de jeux géopolitiques » ; l’espace eurasiatique est « notre maison et nous voulons que la paix et la prospérité règnent chez nous, pour qu’il n’y ait aucune place pour l’extrémisme ou des tentatives pour certains de chercher leur propre intérêt au détriment des autres ». Rapprocher les frères ennemis indo-pakistanais Autre flanc consolidé au cours de ces sommets, l’Inde et le Pakistan : les deux frères ennemis ont tous deux fait leur entrée à l’OCS. Associés à la Russie et à la Chine, voilà une combinaison qui bloquera les Games of Thrones chers aux Anglo-américains dans cette région. Les deux chefs d’État, Narendra Modi et Nawaz Sharif, se sont rencontrés en marge du sommet de l’OCS à Oufa et ont convenu d’une visite de M. Modi au Pakistan, lors du Sommet des pays de l’Asie du Sud l’année prochaine. Autre invité de marque aux sommets, l’Iran, qui a posé sa candidature pour rejoindre l’OCS. Rappelons le rôle important de cette organisation dans la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme et le trafic de drogue, véritables plaies endémiques dans cette partie du monde. La Structure antiterroriste régionale de l’OCS (SATR) pourra mieux fonctionner avec la présence de l’Inde et du Pakistan. D’autant que l’Afghanistan était aussi parmi les invités. Son président Ashraf Ghani a participé à la réunion en Russie, tournant définitivement la page des années sombres de l’invasion soviétique. L’entrée de l’Inde et du Pakistan à l’OCS, composée jusqu’à présent de six États, Chine, Russie, Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan et Ouzbékistan, a vite fait naître la rumeur qu’un nouveau G8 s’était constitué... Après Oufa, M. Modi a continué son périple au Turkménistan où il a promu le corridor de transport Nord-Sud passant par l’Iran. Si nous utilisons la route iranienne, Achgabat (Turkménistan) sera la première capitale desservie en Asie centrale. Avec le chemin de fer Kazakhstan-Turkménistan-Iran et l’investissement proposé par l’Inde dans le port iranien de Chabahar, ces initiatives renforceront les relations économiques entre les deux pays. Au cours de sa rencontre avec le président turkmène Gurbanguly Berdymuhamedov, M. Modi a appelé à la construction rapide du pipeline Turkménistan-Afghanistan-Pakistan-Inde, devant acheminer 33 milliards de m3 de gaz naturel par an depuis le Turkménistan vers l’Asie du Sud, dont 41 millions de m3 par jour en Inde. Ce gazoduc sera le deuxième au monde en largeur. Entrer dans l’âge industriel Infrastructures, recherche de pointe, hautes technologies étaient aussi au menu d’Oufa. Lors du Business Council des BRICS, le dirigeant des chemins de fer russes et proche collaborateur de Poutine, Vladimir Iakounine, a précisé : La question n’est pas juste de construire des infrastructures – chemins de fer, routes et infrastructure énergétique –, mais de créer des plateformes économiques étendues, avec la participation d’institutions financières et manufacturières internationales. Le vice-premier ministre russe Dmitri Rogozine a annoncé le 6 juillet que la Russie et la Chine s’apprêtent à renforcer leur coopération spatiale. Suite aux tensions avec les États-Unis, les Russes ont en effet réorienté leur collaboration vers la Chine pour en faire leur principal partenaire. Celle-ci s’équipera désormais en moteurs-fusées RD 180 russes pour son programme lunaire, en échange de quoi elle livrera de l’électronique de pointe aux Russes, moins chère que celle achetée aux États-Unis. Le Sommet de la jeunesse des BRICS fut aussi un point fort de ces journées. Un mémorandum a été signé en vue de construire une station spatiale pour explorer l’espace lointain et faire des programmes spatiaux habités le symbole des valeurs que les BRICS veulent imprimer au nouvel ordre économique qu’ils construisent. À Oufa, en effet, l’air était bien plus respirable qu’en Europe où un nouveau Traité de Versailles a été imposé à la Grèce. Battons-nous pour rejoindre au plus vite la dynamique des BRICS. Par Christine Bierre - solidariteetprogres.org – le 16 juillet 2015.
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July 15, 2015 9:50 PM
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Du caractère pseudo - « historique » de l’accord avec l’Iran
Photo : LeFigaro.fr/Barluet, Alain - Photo de groupe, mardi à Vienne, en Autriche, des représentants des pays signataires avec l'Iran de l'accord sur son programme nucléaire. / Carlos Barria/AP - fr.news.yahoo.com
Du caractère pseudo - « historique » de l’accord avec l’Iran Il nous paraît nécessaire de faire quelques remarques et de donner des éléments caractéristiques selon nous d’appréciation de l’accord nucléaire qui vient d’être signé entre l’Iran et les pays et organisations (le P5 +1) participant à la négociation. L’appréciation générale est que cet accord est « historique », d’abord selon l’argument chronologique que les négociations ont couvert largement plus d’une décennie d’une entreprise dont on a souvent très fortement douté qu’elle puisse aboutir, et dont on a souvent dit également qu’elle constituait un faux-nez dont nombre de forces et de centres d’influence avaient intérêt à l’échec pour justifier une attaque contre l’Iran. L’appréciation d’« historique » est également avancée pour ce que l’accord amènerait de bouleversement au Moyen-Orient, en donnant de facto et même officiellement à l’Iran une position de grande force et d’influence dans la région, et même une position hégémonique qui serait elle-même quasiment officialisée ; selon le parti qui avance ce constat, ce qualificatif d’« hégémonique » constitue un facteur essentiel d’apaisement et de pacification ou un facteur gravissime de domination et de contrainte. Enfin, il y a le fait même d’un pays avec lequel les relations (dans le chef des USA) furent rompues en 1979 –, mais il s’agit là, selon nous, d’un argument de pure forme, presque « romantique », tant cette rupture n’a plus du tout la forme qu’elle avait au départ et s’est diluée dans un contexte extraordinaire de désordres divers. Notre appréciation sur ces considérations, mais essentiellement sur le caractère « historique » de l’accord dans le sens où il serait structurant d’une façon décisive (dans le sens notamment de la seule interprétation, très significative, de la mise en place pour l’Iran d’une « position hégémonique » constituant « un facteur d’apaisement et de pacification »), est certainement celle de la réserve et du scepticisme le plus complet. Nous n’avons aucune certitude que ce jugement (le nôtre) soit le bon, notamment parce que nous ne croyons que très moyennement à la capacité de la prospective, et notamment de notre part selon nos propres conceptions, et c’est expressément avec cette réserve évidemment capitale que nous présentons cette position de notre côté. Avant d’aller plus loin dans le commentaire, nous présentons deux interprétations qui sont exactement opposées d’un constat similaire que ces deux parties font du caractère « historique » de l’accord. Il s’agit d’une réaction absolument négative, venue du côté israélien, et d’une réaction absolument positive, venue du commentateur Pépé Escobar. En présentant ces deux réactions, nous justifions rapidement notre choix. En effet, il nous paraît pour l’instant inutile de nous attarder du côté des réactions iraniennes, trop partie prenante, ni des réactions du côté du bloc BAO (bloc antlantico occidental), également « trop partie prenante » et en plus infecté par une constante narrative triomphaliste (aussi triomphaliste, et pour ce cas assez proche de la réaction iranienne, qu’elle est en général, mais pas pour cette circonstance, suprémaciste par rapport au même Iran). Il nous paraît même que les réactions russes sont pour l’instant marquées par l’effet du caractère dit — « historique », pour figurer dans leur intérêt habituel lorsqu’il s’agit des relations internationales ; ainsi, l’espoir émis par Lavrov qu’avec cet accord on va enfin pouvoir passer à la constitution d’une coalition anti-EI/Daesh nous semble évidemment irréaliste (ce dont il doit évidemment se douter). • La première réaction est celle de DEBKAFiles. Dans ce cas, ce site dont on connaît les engagements et la ligne suivie correspondant d’une part à la communauté de sécurité israélienne, d’autre part à une influence certaine des milieux néocons US et israéliens, a l’avantage de développer un commentaire qui n’est nullement inféodé à la communication contrôlée par Netanyahou et donc marquée par tous les artifices d’une construction faussaire. DEBKAFiles défend une position ultra-dure, notamment marquée par une hostilité ouverte vis-à-vis d’Obama, mais il ne sacrifie rien à la critique vigilante et parfois féroce de la forme de la politique de Netanyahou. On cite ici l’introduction générale et la conclusion d’un texte d’analyse du 14 juillet 2015, qui expose bien ce que nous dit le titre (« Iran crowned as top regional, nuclear-threshold power. Win for Obama, fiasco for Netanyahu »). « In broad lines, the final nuclear deal, reached Tuesday, July 14, between six world powers and Iran – after a decade of on-and-off negotiations and repeated hold-ups – grants Tehran sanctions relief in exchange for curbs on its nuclear program. How quickly the sanctions are lifted and the exact nature of the curbs is detailed in the final version of the nuclear accord when it is released. In the view of DEBKAfile’s analysts, the accord is a major milestone in President Barack Obama’s drive to orient US foreign policy on a rapprochement with Iran (followed by Cuba), while turning a cold shoulder to America’s two traditional Middle East allies, Israel and Saudi Arabia. It anoints Tehran as the region’s leading power standing on the threshold of a nuclear weapon. [...]
» Even if Iran does give way on inspections at Parchin and even if every last sanction is lifted by 2016, the deal pales in comparison to the turmoil in the region largely instigated byTehran and Iran's promoption on the world stage . Anyway, many of the sanctions have been quietly lifted to win Iran’s acquiescence to the talks. Iran has never interrupted its development of intercontinental ballistic missiles. » For Obama, this is a big win, just as it is a major fiasco for Binyamin Netanyahu. The US president’s maneuvers for six years managed to hold off Israeli military action to cripple Iran’s nuclear weapons capacity. Now, after the conclusion of an international accord that leaves Iran’s nuclear program intact, the military option is a non-starter – at least for the near future. » • La seconde réaction est une interview de Pépé Escobar par RT, en version française, pour une fois bénéficiant d’une excellente traduction (RT-français, le 14 juillet 2015). Bien entendu, ce choix se justifie par les compétences, les contacts, la capacité et la liberté de jugement d’Escobar sur nombre de sujets relatifs à la lutte antiSystème dans les grandes crises internationales, avec son heureux parti-pris antiSystème qu’on lui connaît (anti-US/bloc BAO, anti-Israël, favorable à la formation de facto antiSystème Russie/BRICS-OCS/Iran, etc.). Sur le ton et la forme, on observera ce point très intéressant d’un jugement extrêmement net et sérieux, qui évite le style habituel qu’Escobar affectionne, caractérisé par l’usage de formules à l’emporte-pièce, d’une ironie souvent dévastatrice, du sens de la dérision de ceux qu’il attaque, etc. Escobar formule le jugement d’un « accord historique » d’une façon presque objective, sans nécessairement mettre en cause l’une ou l’autre des parties. Cela est bien illustré par ce jugement dès l’entame de l’interview, qui résume ainsi sa pensée, où il fait du « grand vainqueur » d’abord la diplomatie elle-même, c’est-à-dire une méthode et une façon de faire de la grande politique « C’est historique, c’est vraiment remarquable. C’est un grand pas pour la diplomatie... » La dernière question sur les antimissiles rappelle un bémol essentiel de cet accord – problème potentiel bien entendu, RT : « Que représente cet accord d’après vous ? » Pepe Escobar : « C’est historique, c’est vraiment remarquable. C’est un grand pas pour la diplomatie. L’accord, comme le Premier ministre iranien Zarif l’a dit, n’est pas parfait, nous ne sommes pas au courant de sa mise en œuvre dans les détails. La partie vraiment difficile commence maintenant. D’un côté on va voir les États-Unis, l’ONU et l’UE essayer de démanteler peu à peu l’architecture des sanctions. Et de l’autre côté, l’Iran va se conformer à la réduction convenue dans le programme nucléaire. Tout cela va s’étendre jusqu’au mois décembre. Et si tout va bien, on va commencer à constater une levée légère des sanctions. » Ainsi, les 80 millions d’Iraniens seront capables de voir des bénéfices tangibles seulement à partir du mois de janvier ou février 2016. Mais le fait qu’on a atteint cet accord ici aujourd’hui représente une grande victoire pour la diplomatie. » RT : « Pour l’instant tout le monde semble vraiment optimiste, mais c’est maintenant au Congrès américain d’approuver cet accord avant qu’il prenne effet, et certains législateurs ont déclaré ne pas être satisfaits. Croyez-vous qu’Obama sera capable de vendre cet accord au Congrès ? » Pepe Escobar : « L’administration Obama est convaincue d’obtenir un nombre de voix suffisant pour que l’accord ne soit pas bloqué par le Congrès, et c’est l’information qu’ils ont transmise aux négociateurs iraniens. Ils ont ainsi négocié sous l’hypothèse que le Congrès valide l’accord. Mais ils pensaient en terme de 30 jours, il ne faut pas l’oublier. Maintenant cela va faire 60 jours et évidemment nous allons observer une démonstration de force de la part d’Israël, des lobbies du golfe Persique et d’Arabie saoudite à Washington avec beaucoup d’argent, d’influence, et de pressions médiatiques sur la table. Ainsi, l’interminable file de gens va venir répéter ce que le Premier ministre israélien Netanyahou, d’une manière tout à fait pathétique, a dit aujourd’hui que cet accord « ne marche pas ». « Bien sûr d’après lui, l’accord ne marche pas parce que maintenant son gouvernement israélien devra se concentrer sur ce qui est vraiment important ; sur ce qu’Israël fait aux Palestiniens. Mais maintenant, il n’y a plus de tergiversations, le dossier iranien est pratiquement fermé. C’est une victoire diplomatique. Maintenant ils doivent s’occuper de la Palestine. Il est évident que la seule échappatoire pour Netanyahou c’est de dire que cet accord ne va pas marcher. Le problème, c’est qu’il possède une puissance de feu pour, je dirais, « contrôler » de larges pans de Capitol Hill. » Je ne suis pas sûr que cela marche, l’administration Obama a déjà commencé il y a plusieurs semaines à vendre cet accord au Congrès, mais beaucoup de ces législateurs ne savent rien de ce qui se passe au Moyen-Orient, en Asie du Sud-Ouest ou en Iran. L’objectif d’Obama est donc de convaincre le Congrès que cet accord est une bonne affaire pour Washington, et pas seulement pour la diplomatie mondiale. » RT : « Que pouvez-vous dire sur la déclaration du ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov qui s’est adressé aux journalistes en affirmant que maintenant que cet accord est réglé, cela rend non nécessaire la présence du système antimissile américain déployé en Europe. Tout le monde est au courant que ce système se trouve tout le long des frontières russes et qu’il a l’intention de protéger l’Europe contre une menace nucléaire. Croyez-vous que Washington renonce bientôt à son système en Europe orientale ? Pepe Escobar : « Bien sûr que non. Il faut tout d’abord dire que ce système antimissile n’a rien à voir avec l’Iran et n’a jamais rien eu à voir avec l’Iran. Et comme le docteur Javad Zarif l’a répété à plusieurs reprises, c’est une crise inutile parce que c’était un dossier technique, scientifique qui a été politisé, essentiellement par les États-Unis. » La défense antimissile concerne la Russie, toutes les personnes en lien avec la sécurité internationale savent cela. Et bien entendu, les services russes de renseignement sont au courant. Alors, maintenant, que va-t-il se passer ? Il suffit de jeter un coup d’œil sur les documents récemment publiés par le Pentagone. Quatre pays sont considérés comme une menace potentielle pour l’Occident, les forces de la Corée de Nord ne comptent pas sur ce dossier, et quant aux autres trois pays, ce sont : la Russie, la Chine et l’Iran. Ainsi, la position du Pentagone ne changera pas, quoi qui se passe à Vienne. Et ceci est réellement inquiétant. » Dans le détail, on peut en effet trouver nombre de situations et de développements potentiels qui pourraient constituer autant d’arguments pour présenter une mise en cause des effets, et notamment des effets bénéfiques et des effets imposant un changement radical, mais apaisé de la situation stratégique au bénéfice de l’Iran, de cet accord effectivement considéré comme « historique ». Cela pourrait constituer une critique parcellaire de l’appréciation d’« historique » donnée à cet accord, mais nullement une critique décisive puisque l’on ne parlerait que de l’effet changeant par nature, et qui pourrait se renverser et confondre la susdite critique. D’une façon différente, nous contestons, nous, qu’il s’agisse effectivement et fondamentalement d’un accord « historique », c’est-à-dire qui change l’orientation de l’histoire pour les questions, la zone et les acteurs concernés. Dans cette logique, nous ne partageons pas l’avis qu’il s’agisse d’une « victoire de la diplomatie » du point de vue de la substance historique de la chose, même si l’évidence de l’apparence dit formellement que c’est le cas, – simplement, et nous y revenons plus bas, parce que ce qu’on nomme « diplomatie » n’existe plus. Nous aurions pu avoir, nous aurions sans doute eu cet avis (un accord « historique ») il y a treize ans (premiers contacts de puissances européennes sous l’impulsion européenne en 2003, avec l’Iran, en 2003), il y a neuf ans, il y a huit ans... À partir de 2010-2011, selon nous, et dans le contexte créé par la rupture de 2008-2009 (voir notre Glossaire.dde, aussi bien le 17 novembre 2012 que le 10 décembre 2012), la situation générale a changé radicalement et le fait même de l’acte diplomatique pouvant conduire à un accord d’une dimension « historique », capable de changer une situation générale donnée dans le sens de la structuration et de l’ordre, cet acte-là a disparu (« ce qu’on nomme « diplomatie » n’existe plus »). Nous ne disons certainement pas que l’accord n’aura pas des conséquences, dont certaines sans aucun doute importantes, ni même qu’il pourrait avoir des effets immédiats de structuration et d’ordre qui pourrait effectivement sembler confirmer, mais de manière trompeuse son caractère « historique » ; nous disons qu’à moyen et même à court terme malgré tout, il apparaîtra que ces conséquences sont finalement déstabilisantes, déstructurantes et s’inscrivent dans la logique de l’accentuation du désordre. (Et, bien entendu comme cela va de soi dans le contexte actuel, nombre si pas toute de ces conséquences « déstabilisantes et déstructurantes » se feront aux dépens du bloc BAO, selon une logique en cours et déjà largement illustrée. Mais l’effet général restera néanmoins, selon nous, dans l’ordre du désordre si l’on peut dire, simplement dans la dynamique capitale de ce que nous nommons l’hyperdésordre.) Nous appuyons notre réflexion sur un ensemble de concepts que nous avons déterminés, non pas selon une doctrine, mais selon les manifestations des vérités de situation, et cet ensemble induit une sorte de « corps de doctrine », certes soumis constamment à des raffinements, mais qui jusqu’ici a toujours nourri nos analyses dans le sens de l’enrichissement. Il n’y a aucune raison pour que nous ne nous y appuyions pas à nouveau pour notre réflexion sur l’accord nucléaire. À partir de cette structure de réflexion, nous avançons donc que cet accord va sans aucun doute changer la situation dans la région, mais dans le sens de changer les sens divers impulsés par les désordres en cours, et toujours vers des désordres supplémentaires. Le fait même de la dynamique de désordre qui a été suscitée par la surpuissance de la politique-Système se poursuivra plus que jamais parce que sa surpuissance et sa dynamique sont les facteurs constants dominants de la situation générale. Les effets, eux, seront spécifiques, éventuellement nouveaux, mais ils iront dans le même sens surpuissance-autodestruction du Système que nous rappelons constamment. Il ne fait aucun doute que, dans la situation régionale, l’Iran y occupera une place plus forte et plus grande qu’il n’a aujourd’hui, quoique sa position soit déjà extrêmement affirmée ; que la Russie y aura plus d’influence ; que les pays du bloc BAO continueront à s’enliser dans leurs entreprises subversives et aux effets de complète inversion pour eux, avec les USA suivant une politique encore plus chaotique marquée de la même tendance, depuis quatre ans, au désengagement. La situation à Washington est effectivement un point d’interrogation, car les difficultés pour Obama d’obtenir le soutien du Congrès, tout en persistant, trouveront un mouvement anti-accord (néocon, lobby pro-israélien) diminué par la puissance de communication de promotion de l’accord comme « historique » (dans ce cas, l’effet existe, mais si le fait est complètement contestable) ; tandis qu’Obama, lui, jouera nécessairement avec alacrité ce qui lui semble le plus précieux aujourd’hui, le legs, ou plutôt la bonne réputation pseudo-historique de sa présidence qui, pour être établie à bon niveau, à besoin de cet ornement d’un pseudo-accord « historique ». De même, nous doutons que l’Iran, qui va se tourner vers sa candidature à l’OCS, devienne un fleuron de la « communauté internationale » type-BAO ; plus que jamais, ce pays cherchera à affirmer son indépendance et son poids international et ne peut le faire qu’en choisissant des liens avec les groupes type BRICS/OCS. La question des antimissiles sera effectivement un énorme point de déstabilisation, encore plus qu’elle ne fut, parce que les USA n’entendent absolument pas démanteler le système, d’autant moins qu’il trône à la fois au cœur de la crise ukrainienne et au cœur de la crise des relations avec la Russie. Mais tout cela n’est pas de la prévision, c’est de la catégorie des effets automatiques continuant des tendances déjà existantes, et dont aucune n’a la moindre capacité structurante profonde, et dont aucun n’est capable de modifier le désordre des courants qui charrient le désordre, ni, encore moins, l’activité du « tourbillon crisique » caractérisant notre situation générale. ... De fait, si l’accord sur le nucléaire est « historique », c’est parce que, considéré comme il l’est, c’est peut-être, à cause de la longueur pour arriver à son terme, la dernière relique d’un passé désormais enfui. Commencé lorsque la diplomatie existait encore bien qu’elle fût agonisante, il a été bouclé après un harassant périple, peut-être d’ailleurs parce que tout le monde était épuisé par le désordre qui secoue le monde comme on l’a signalé. C’est donc le dernier signe/clin d’œil, adressé avec nostalgie au passé, alors que l’affrontement entre Système et antiSystème, dans la tempête du désordre, règle la chorégraphie générale. Par Philippe Grasset — dedefensa.org – le 15 juillet 2015.
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July 15, 2015 9:33 PM
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La vérité, oui, mais où ?
<< Celui qui dit la vérité doit être exécuté >>
Guy Béart
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July 15, 2015 6:53 PM
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L’industrie agroalimentaire vs. Circuits courts
Photo : parmi tous les produits présents en supermarchés, comment savoir les procédés de fabrication et l’origine des matières agricoles ? PHOTO//Wikimedia L’industrie agroalimentaire vs. Circuits courts L’industrie agroalimentaire a connu plusieurs crises qui ont marqué nos esprits : crise de la vache folle, l’affaire des poulets aux dioxines en Belgique, contamination de steaks hachés par la bactérie E. Coli, le scandale de la viande de cheval dans les lasagnes de plusieurs marques… Outre ces scandales médiatisés, plusieurs interrogations demeurent… Et si nous passions aux circuits courts ? Lorsque nous achetons de la viande de volaille, il est peut-être indiqué « Nourri sans OGM ». Mais pour les autres viandes, il n’est que trop rarement indiqué si l’alimentation exclut les OGM, notamment les tourteaux de soja OGM importés d’Amérique latine. Il n’est pas non plus indiqué le mode d’élevage, alors que de plus en plus de critiques se font entendre contre l’élevage industriel, notamment sur le manque de bien-être animal, les résidus d’antibiotiques dans la viande, les bactéries, etc. Quid des pesticides et des procédés de transformation ? La question des pesticides fait souvent le titre des journaux. Y a-t-il trop de résidus de pesticides dans notre alimentation ? La course aux bas prix n’entraîne-t-elle pas une baisse de la qualité et une standardisation des produits ? Les ONG fustigent, l’industrie agroalimentaire s’en défend. L’industrie agroalimentaire n’ouvre que trop rarement ses portes et lorsqu’elle le fait, c’est généralement à son insu en caméra cachée. À moins que vous ne soyez abonné au magazine spécialisé de l’industrie agroalimentaire Agro Média, qui s’intéresse aux actualités des plus grosses entreprises de Food Processing. Mais là encore, les pratiques douteuses restent à l’écart. Comment ont été produits mes aliments ? Quelles ont été les pratiques agricoles ? Quels ont été les process industriels ? Ces interrogations restent souvent sans réponse. Au supermarché, nous pouvons connaître l’origine des fruits et légumes, mais il est très rare que l’origine des ingrédients des plats transformés ou des produits surgelés soit indiquée sur les emballages. Différentes mentions « cuisiné en France », « élaboré en France », « recette française » existent, mais elles n’indiquent pas l’origine des matières premières agricoles. De plus, n’y a-t-il pas trop d’additifs et certains ne sont-ils pas néfastes ? Lire aussi : Les produits transformés sont-ils vraiment meilleurs ? L’industrie agroalimentaire transforme nos campagnes Le développement de l’industrie agroalimentaire s’est accompagné d’une transformation de notre modèle agricole. Depuis le début des années 1950, le nombre des exploitations agricoles a été divisé par cinq. Il restait encore plus de deux millions de fermes en 1955. En 2010, on ne comptait plus que 490 000 exploitations en France métropolitaine et 24 800 dans les départements d’outre-mer, dont quelque 326 000 exploitations professionnelles, occupant au moins l’équivalent d’une personne à trois quarts de temps. Cela ne représente plus qu’un million d’exploitants agricoles, alors qu’ils étaient 10 millions en 1945. Les exploitations, moins nombreuses, s’agrandissent en reprenant les terres libérées par celles qui disparaissent. 60 % des exploitations françaises de moins de 20 hectares (ha) ont disparu entre 1967 et 1997, tandis que le nombre de celles de plus de 50 ha a quasiment doublé. Entre le recensement agricole de 2000 et 2010, la taille moyenne des exploitations est passée de 42 ha à 55 ha en moyenne. Une exploitation sur dix dépasse 143 hectares. Les circuits courts pour contrer ces dérives Pour contrer toutes les interrogations posées par les process de l’industrie agroalimentaire et pour garder des fermes de petite et moyenne taille dans nos campagnes, les circuits courts doivent se développer. Entendons-nous donc sur la définition des circuits courts. Selon la définition officielle du ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la forêt, « Les circuits courts sont des modes de commercialisation qui s’exercent soit par la vente directe du producteur au consommateur, soit par la vente indirecte, à condition qu’il n’y ait qu’un seul intermédiaire ». En revanche, cette définition ne spécifie pas le mode de production et la distance d’acheminement. Par exemple, la ferme des 1 000 vaches pourrait très bien vendre des produits en direct et serait alors un circuit court, pas sûr que cela aille dans le sens des dérives que nous cherchons à éviter. Dans ce cas, comment s’assurer de bonnes pratiques environnementales ? En privilégiant les circuits courts en agriculture biologique ! Plus les pratiques sont proches de l’agriculture biologique, plus le circuit est bénéfique pour la biodiversité, moins polluant et moins énergivore. En bio, les cultures impactent aussi moins les paysages et créent plus d’emplois : fin 2013, pour l’ensemble des productions, la bio représentait : 3,93 % de la surface agricole utile, 5,4 % du nombre de fermes, mais plus de 7 % de l’emploi agricole selon l’Agence bio. On s’intéressera donc aux Associations pour le Maintient d’une Agriculture Paysanne (AMAP), à la Ruche qui dit oui, aux systèmes de paniers, aux marchés de producteurs, aux ventes directes à la ferme, au drive-fermiers ou à la vente par correspondance. Lire aussi : Les circuits courts, l’avenir de l’agriculture ? Circuits courts : connaître son assiette Les circuits courts permettent de développer un lien de confiance entre producteurs et consommateurs. Ils fournissent des produits arrivés à maturité et permettent une information globale sur les pratiques agricoles. Sur le plan économique et social, les circuits courts favorisent la vie de quartier et la circulation de l’argent dans la communauté. Ils permettent de recréer un contact disparu entre agriculteurs et habitants des zones urbaines et périurbaines et de soutenir les producteurs locaux. Le bio favorise-t-il les circuits courts ? Heureusement, c’est bien le cas. Selon la mission d’information Circuits courts et relocalisation des filières agricoles et alimentaires, rapportée par Brigitte Allain, députée Europe écologie les verts, 21 % des exploitants vendraient une partie au moins de leur production en circuits courts. Mais plus d’un producteur bio sur deux vend en direct au consommateur au moins une partie de sa production et un producteur bio sur 4 transforme au moins une partie de sa production à la ferme. En bio, ces ventes représentent 12 % des courses alimentaires en France, selon l’Agence bio, contre 6 à 7 %, tous secteurs confondus, à croire les résultats de la mission d’information. Près d’un producteur bio sur dix y trouve la totalité de ses revenus, mais la plupart vendent aussi à d’autres circuits de distribution : grandes et moyennes surfaces, magasins spécialisés. Profitons donc de l’été, pour remettre de l’ordre dans nos assiettes et nos campagnes ! Lire aussi : Consommez écologique, Faits et gestes Par Matthieu Combe - Natura-sciences.com – le 15 juillet 2015.
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July 15, 2015 5:39 PM
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Un été sans emploi pour la jeunesse américaine
Un été sans emploi pour la jeunesse américaine Par André Damon Cet été, seulement un adolescent sur quatre aura un emploi aux États-Unis, comparé à un sur deux il y a quinze ans. Le déclin des emplois pour jeunes est une composante majeure du chômage de masse qui perdure dans la foulée de la crise financière de 2008. Malgré six ans de ce qui a été officiellement qualifié de « reprise » économique, la part des adolescents qui ont un emploi a peu changé depuis le pire de la récession. Une étude publiée par l’Université Drexten en mai démontre que malgré l’amélioration symbolique du taux de chômage officiel, la prévalence du chômage de masse pour les adolescents est symptomatique « de problèmes semblables à ceux connus durant la période de la Grande Dépression ». La campagne électorale présidentielle de 2016 étant déjà déclenchée, ni les médias ni les candidats des deux partis de la grande entreprise ne daignent mentionner qu’il n’y a pas d’emploi d’été pour des millions de jeunes et des taux de chômage pratiquement sans précédent pour les jeunes. En ce qui les concerne, ce n’est pas important. Il n’y a pas si longtemps, les programmes d’emploi d’été, bien qu’inadéquats et limités, étaient considérés comme une responsabilité gouvernementale essentielle. Maintenant, de tels programmes sont presque disparus. L’élimination de ces programmes, comme d’autres réformes sociales de l’ère de la Grande Société, est liée au déclin du capitalisme américain, au mouvement des deux partis de la grande entreprise vers la droite, à la désindustrialisation et à l’ascension d’une aristocratie financière parasitaire. La part des jeunes entre 16 et 19 ans qui travaillent l’été est passée de presque 52 pour cent en 2000 à 27 pour cent aujourd’hui, d’après l’étude Drexel. L’emploi à l’année pour adolescents est passé de 45 à 27 pour cent durant la même période. Le chômage chez les adolescents est particulièrement concentré parmi les jeunes de sections pauvres et des minorités de la population. Moins de 20 pour cent des jeunes d’un foyer au revenu annuel inférieur à 20.000 $ avaient un emploi d’été en 2014, comparé à 41 pour cent pour les foyers avec un revenu annuel supérieur à 100.000 $. L’année dernière, seulement 19 pour cent d’adolescents noirs avaient un emploi d’été, comparé à 34 pour cent d’adolescents blancs. Plusieurs processus reliés sont à l’origine d’un déclin radical des emplois pour jeunes. Dans le contexte d’une pénurie persistante d’emplois et de salaires en baisse, des travailleurs plus âgés acceptent désespérément des emplois qui étaient auparavant disponibles aux jeunes. Les employeurs, demandant une productivité et une flexibilité toujours plus grandes de la part de leurs travailleurs, sont moins enclins à s’adapter aux horaires scolaires des jeunes, pendant qu’un nombre grandissant de ces derniers travaillent sans rémunération dans des stages. Mais le facteur le plus important dans le déclin de l’emploi d’été est l’effondrement dans le financement des programmes d’emplois d’été, particulièrement au niveau fédéral. En 1999, les subsides fédéraux représentaient 82 pour cent du financement des programmes d’emplois d’été pour New York City. Cet été, la contribution du gouvernement fédéral est nulle. Le président Obama, malgré sa campagne en tant que défenseur des jeunes, a permis que le financement pour le programme d’emploi soit réduit année après année, particulièrement depuis l’imposition des coupes budgétaires « de séquestre » en 2013. Les conditions pour la jeunesse de milieux ouvriers de villes telles que Detroit, Baltimore, New York, Boston, Chicago, San Francisco et ailleurs, ne sont pas mieux que celles qui ont été brillamment décrites de façon si émouvante dans les romans de l’ère de la Grande Dépression tels que Native Son de Richard Wright. Presque une personne sur quatre de moins de 18 ans aux États-Unis vit dans une famille qui se trouve en deçà du seuil de pauvreté fédéral. Un total de 16,3 millions d’Américains de moins de 18 ans vit dans la pauvreté, et un enfant sur 5 vit dans un foyer où la nourriture manque. Les États-Unis sont un pays où le nombre de milliardaires augmente par bonds et le 1 pour cent supérieur monopolise une part toujours plus importante du revenu et de la richesse de la nation annuellement. Les dépenses en éducation, telles que le financement de programmes d’emploi, sont réduites à tous les niveaux de gouvernement. En 2015, les États comptent dépenser 1 805 $ par étudiant en éducation supérieure, soit 20 pour cent de moins qu’avant la récession. Cinq États ont coupé leur financement en éducation supérieure de plus de 25 pour cent depuis 2008, l’Arizona ayant réduit ses dépenses de 47 pour cent. L’augmentation incessante des coûts de l’éducation supérieure rend l’université inaccessible à des millions d’étudiants à faible revenu. La dette étudiante a explosé et le finissant moyen terminera avec plus de 35.000 $ de dettes en 2015. Est-ce étonnant si, dans de telles conditions de misère sociale et de chômage de masse, la violence urbaine et la violence provoquée par les gangs augmentent dans les quartiers urbains appauvris, tel que l’illustre la série de fusillades qui a fait huit morts la semaine dernière à Chicago ? Il n’est pas non plus difficile de cerner le lien entre de telles conditions et la transformation de la police locale en une force d’occupation militarisée, employant la violence mortelle pour réprimer la colère sociale qui bouillonne sous la surface de la société. Le surintendant de la police Garry McCarthy a déclaré en réponse aux fusillades d’il y a une semaine que la police devait s’assurer que les « criminels... sentent les répercussions du système judiciaire ». À Detroit, le chef de la police James Craig a traité les jeunes de la ville de « terroristes urbains ». De telles déclarations reflètent l’inhabilité totale de l’ordre social présent de résoudre le moindre problème social. La jeunesse d’aujourd’hui est la première génération aux États-Unis dont le niveau de vie a baissé, en termes absolus, comparativement à celui de ses parents. La santé d’une société peut être mesurée en fonction du futur qu’elle réserve à ses jeunes. Sous cet angle, les conditions auxquelles font face les jeunes en Amérique et à travers le monde témoignent de l’échec du système capitaliste. Par André Damon - wsws.org – le 13 juillet 2015.
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July 14, 2015 8:21 PM
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L'état islamique enrage contre ce dessin sur l'oppression des femmes sous la charia.
Publié pour la première fois il y a quelques jours, Osama Hajjaj a reçu d'innombrables insultes et même des menaces de mort des supporters de Daesh en Jordanie.
Sa réponse : "ces cons ne me stopperont pas. Je croirai toujours en la liberté de pensée et d'expression, qui sont des droits humains fondamentaux."
Nous partageons le combat d'Osama et c'est pourquoi nous diffusons ce dessin aujourd'hui, avec sa permission et sa solidarité.
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Et en anglais pour être mieux capté !
Isis is not happy with this cartoon about the oppression of women under Sharia law.
First published a few days ago, Osam Hajjaj has been receiving verbal abuse and, worse, death threats from Daesh / Isis supporters residing in Jordan.
Osama's response : "Those cowards won’t stop me. I still believe that freedom of thought and expression is a human right."
We share Osama's belief and that's why we run this cartoon today. It is published with the express permission of Osama.
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July 14, 2015 7:42 PM
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Robert Mundell, le mauvais génie de l’euro
Photo : John Maynard Keynes en 1944 à la Conférence monétaire internationale des Nations Unies à Bretton Woods, au New Hampshire. Le travail de Robert Mundell sur l’effondrement du système de Bretton Woods a ouvert la voie à l’Union monétaire européenne. Photo : Hulton Archive The Hulton Archive
Robert Mundell, le mauvais génie de l’euro Empêcher de vilains petits fonctionnaires élus d’utiliser le carburant keynésien, fiscal ou monétaire, pour sortir leur nation de la récession. Le plan de l’architecte de l’euro prévoyait bien de priver les politiciens élus de tout pouvoir en matière de macroéconomie, tout en imposant la dérégulation. L’idée selon laquelle l’euro aurait « échoué » fait preuve d‘une dangereuse naïveté. L’euro accomplit exactement ce que son père fondateur – et, avec lui, les « 1 % », cette ploutocratie qui l’adopta – avait prévu : ce pour quoi il l’avait conçu, en fait. Ce père fondateur n’est autre que Robert Mundell, qui fut économiste à l’Université de Chicago. L’architecte de « l’économie de l’offre » enseigne désormais l’économie à l’Université Columbia, mais c’est grâce aux relations qu’il entretenait avec Milton Friedman, dont je fus l’élève à Chicago, que je fis sa connaissance, et ce bien avant que les recherches de Mundell sur les devises et les taux de change eussent enfanté le projet d’union monétaire européenne, ainsi que celui d’une monnaie commune européenne. À l’époque, Mundell se souciait davantage des travaux de rénovation de sa salle de bains. Le Professeur Mundell, qui est à la fois détenteur d’un prix Nobel et possesseur d’une villa classée monument historique en Toscane, me fit cette confidence outrée : « Ils refusent de m’accorder l’autorisation d’installer des toilettes. Ils ont des règlements qui m’interdisent d’installer des toilettes dans cette pièce ! Tu te rends compte ? » Il se trouve que je ne me rends pas compte. Il est vrai que je ne possède pas de villa en Italie, raison pour laquelle il m’est impossible d’imaginer les frustrations engendrées par l’application d’arrêtés y régissant l’emplacement des cuvettes de W-C. Mais Mundell, en bon Canadien-Américain dynamique, avait bien l’intention de remédier à cet état de fait : il inventerait l’arme destinée à faire voler en éclats les réglementations nationales, ainsi que les Codes du Travail. (Ce sont des plombiers syndiqués qui avaient déplacé son trône et le montant de leur facture lui avait coûté un bras : il éprouvait pour eux une véritable haine). Il fulminait : « En Europe, il est extrêmement difficile de renvoyer des ouvriers ». Sa solution : l’euro. L’euro remplira vraiment sa fonction lorsque des crises surviendront, m’expliqua-t-il. La suppression du contrôle exercé par les gouvernements sur leur monnaie empêchera de vilains petits fonctionnaires élus d’utiliser le carburant keynésien, fiscal ou monétaire, pour sortir leur nation de la récession. Il poursuivit : « Ainsi, la politique monétaire sera placée hors d’atteinte des politiciens ». [Et] si les nations veulent préserver leurs emplois, sans pouvoir recourir à une politique fiscale, elles ne pourront que procéder à une réduction compétitive du nombre de règles commerciales. Il me cita le droit du travail, les règles environnementales et, bien sûr, les impôts. Le tourbillon de l’euro emporterait tout cela. La démocratie ne serait pas autorisée à contrarier le marché – ou les travaux de plomberie. Comme Paul Krugman, un autre prix Nobel, le fait remarquer, la création de la zone euro enfreignit la règle économique de base connue sous le nom de « zone monétaire optimale ». Une règle définie par Bob Mundell. Mundell ne se laisse pas démonter pour si peu. Selon lui, il ne s’agissait pas pour l’euro de transformer l’Europe en un bloc économique unifié, puissant. L’euro devait permettre d’imiter Reagan et Thatcher. Jude Wanniski écrivit un jour dans le Wall Street Journal : « Sans l’influence de Mundell, Ronald Reagan n’aurait jamais été élu ». L’économie de l’offre, dont Mundell fut l’initiateur, devint le modèle théorique de la Reaganomics – ou, selon l’expression de George Bush père, « l’économie vaudou » : une croyance magique dans les remèdes de charlatan de l’économie de marché, qui inspira également les politiques de Mme Thatcher. Mundell m’expliqua qu’en fait l’euro et la Reaganomics procèdent de la même « philosophie » : « La discipline monétaire impose également aux politiciens une discipline fiscale ». À partir de là, lorsqu’une crise éclate, les nations désarmées sur le plan économique n’ont guère d’autre choix que l’effacement en bloc des réglementations gouvernementales, la privatisation en masse (1) des services publics, la réduction drastique des impôts, et enfin la mise aux oubliettes de l’État-providence à l’européenne. C’est ainsi que l’on voit Mario Monti, Premier ministre (non élu), exiger une « réforme » du droit du travail italien, qui permettra à des employeurs comme Mundell, de licencier plus facilement les plombiers toscans en question. Quant à Mario Draghi, le directeur de la Banque Centrale Européenne, il appelle de ses vœux des « réformes structurelles », l’euphémisme en vigueur à la place de « plans destinés à écrabouiller les travailleurs ». Ils s’appuient sur la théorie nébuleuse selon laquelle cette « dévaluation interne » de toutes les nations les rendra plus compétitives. Monti, comme Draghi, sont aussi incapables l’un que l’autre de proposer une solution crédible au problème posé par la réduction simultanée du « coût du travail » dans tous les pays du continent : dès lors, comment l’un d’entre eux pourrait-il se procurer un quelconque avantage compétitif ? Mais ils ne sont pas tenus d’expliquer leurs politiques ; il leur suffit de laisser les marchés faire leur travail sur les obligations souveraines et les emprunts d’État. C’est pourquoi l’union monétaire n’est rien d’autre que la lutte des classes, menée avec des armes différentes. La crise européenne, et le brasier grec dégagent le type de chaleur intense que produit la « destruction créatrice », chère à Joseph Shumpeter, le roi-philosophe dont les adeptes de l’économie de l’offre sont les sujets. Milton Friedman, l’acolyte de Shumpeter et apologiste de l’économie de marché, s’est envolé pour Athènes, afin de se rendre sur les ruines calcinées de la banque que des manifestants anarchistes avaient attaquée à coups de bombes incendiaires, provoquant la mort de trois personnes ; depuis ce « mausolée improvisé », il profita de l’occasion pour prononcer une homélie sur la mondialisation, et sur « l’irresponsabilité » grecque. Les flammes, le chômage de masse, la braderie du patrimoine de la nation aboutiraient à ce que Friedman appela une « régénération » de la Grèce et, en fin de compte, de la zone euro. De sorte que Mundell, ainsi que les autres possesseurs de villas, pourront installer leurs toilettes là où bon leur semble, et pas ailleurs. L’euro fut le bébé de Mundell, et il est loin d’avoir échoué ; selon toute probabilité, son triomphe est même bien plus grand que ce que son père fondateur avait imaginé, dans ses rêves les plus fous. Par Greg Palast ( theguardian.com - 26 Juin 2012 ) - traduction Hervé Le Gall - legrandsoir.info – le 14 juillet 2015.
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July 14, 2015 6:47 PM
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Grèce - « Jamais je ne pourrai voter et légitimer le contenu de l’accord »
« Jamais je ne pourrai voter et légitimer le contenu de l’accord » Discours de Zoé Konstantopoulou (*), présidente du parlement grec, sur le projet soumis par le gouvernement aux créanciers le 11/07/2015. Mesdames et messieurs, chers collègues, En de pareils instants, nous devons agir et parler avec sincérité institutionnelle et courage politique. Nous devons assumer chacune et chacun la responsabilité qui nous revient. Protéger, comme notre conscience nous y oblige, les causes justes et les droits sacrés, inviolables et non négociables de notre peuple et de notre société. Sauvegarder l’héritage de ceux qui ont donné leur vie et leur liberté pour que nous vivions aujourd’hui libres. Préserver l’héritage des nouvelles générations et celles à venir ainsi que la civilisation humaine, de même que ces valeurs inaliénables qui caractérisent et donnent un sens à notre existence individuelle et collective. La façon dont chacun choisit de décider et d’agir peut varier, mais personne n’a le droit de se moquer, de dégrader, de dénigrer ou d’utiliser à une fin politique les décisions qui sont issues d’un processus et d’une épreuve qui touchent au cœur de notre existence.
Nous toutes et tous sommes et serons jugés au regard de notre attitude et de nos décisions, de nos oui et de nos non, de nos actes et de nos omissions, de notre cohérence, de nos résistances, de notre abnégation et de notre désintéressement. Depuis cinq mois, le Gouvernement, qui a comme tronc la Gauche et comme noyau les forces anti-mémorandum, livre un combat inégal dans des conditions d’asphyxie et de chantage contre une Europe qui a trahi les objectifs inscrits dans ses statuts, à savoir le bien-être des peuples et des sociétés, une Europe qui utilise la monnaie commune, l’euro, non pas comme moyen d’atteindre le bien-être social, mais comme levier et instrument d’assujettissement et d’humiliation des peuples et des gouvernements rebelles, une Europe qui est en train de se transformer en une prison cauchemardesque pour ses peuples alors qu’elle a été construite pour être leur maison hospitalière commune. Le peuple grec a confié à ce Gouvernement la grande cause de sa libération des chaînes du mémorandum, de l’étau de la mise sous tutelle et de la mise sous surveillance qui a été imposée à la société sous le prétexte de la dette, une dette illégale, illégitime, odieuse et insoutenable, dont la nature, comme l’ont démontré les conclusions préliminaires de la Commission pour la Vérité de la Dette Publique, était déjà connue par les créanciers depuis 2010. Une dette qui n’a pas surgi comme un phénomène météorologique, mais qui a été créée par les gouvernements précédents avec des contrats entachés de corruption, avec des commissions, des pots-de-vin, des clauses léonines et des taux d’intérêt astronomiques dont ont tiré bénéfice des banques et des compagnies étrangères. Une dette que la Troïka, en accord avec les précédents gouvernements, a transformé frauduleusement de dette privée en dette publique, sauvant ainsi les banques françaises et allemandes, mais aussi les banques privées grecques, condamnant le peuple grec à vivre dans des conditions de crise humanitaire, et en mobilisant et rétribuant pour ce faire les organes de la corruption médiatique chargés de terroriser et tromper les citoyens. Cette dette, que ni le peuple ni le gouvernement actuel n’ont ni créé et gonflé, est utilisée depuis cinq ans comme instrument d’asservissement du peuple par des forces qui agissent à l’intérieur de l’Europe dans le cadre d’un totalitarisme économique. Au mépris de la morale et du droit, l’Allemagne n’a pas acquitté jusqu’à aujourd’hui ses dettes à la petite Grèce résistante dont l’histoire reconnaît l’attitude héroïque. Des dettes qui dépassent la dette publique grecque et représentent un montant de 340 milliards d’euros selon les calculs modérés de la Commission de la Cour des Comptes qui a été créée par le gouvernement précédent, quand la prétendue dette publique grecque a été chiffrée à 325 milliards d’euros. L’Allemagne a bénéficié du plus grand effacement de dette après la Seconde Guerre Mondiale afin qu’elle se remette sur pied, avec le concours généreux de la Grèce. Or, c’est cette même Allemagne qui a accordé sa protection à des responsables d’entreprises coupables d’actes de corruption avec les précédents gouvernements et leurs partis politiques, comme Siemens, et elle les a protégés en les soustrayant à la justice grecque. Pourtant, l’Allemagne se comporte comme si l’Histoire et le peuple grec avaient des dettes envers elle, comme si elle voulait prendre sa revanche historique pour ses atrocités, en appliquant et en imposant une politique qui constitue un crime non seulement envers le peuple grec, mais aussi un crime contre l’humanité, au sens pénal du terme, car il s’agit ici d’une agression systématique et de grande envergure a contre une population avec l’objectif bien prémédité de produire sa destruction partielle ou totale. Et malheureusement, alors qu’ils devraient se montrer à la hauteur de leurs responsabilités et du moment historique, des gouvernements et des institutions se rendent complices de cette agression. Mesdames et messieurs, chers collègues, Soumettre le peuple et le gouvernement à des conditions d’asphyxie et à la menace d’une violente faillite, par la création artificielle et préméditée des conditions d’une catastrophe humanitaire, constitue une violation directe de toutes les conventions internationales qui protègent les droits de l’Homme, de la Charte de l’ONU, des Conventions Européennes, mais aussi des Statuts mêmes de la Cour Pénale Internationale. Le chantage n’est pas une fatalité. Et la création et la mise en place de conditions dont le but est de supprimer le libre arbitre, ne permet à personne de parler de liberté de « choix ». Les créanciers font du chantage sur le gouvernement. Ils agissent frauduleusement alors qu’ils savaient depuis 2010 que la dette n’était pas soutenable. Ils agissent consciemment, puisqu’ils reconnaissent dans leurs déclarations la nécessité de l’octroi d’une aide humanitaire à la Grèce. Une aide humanitaire pour quelle raison ? Pour une catastrophe naturelle imprévue et inattendue ? Un séisme imprévu, une inondation, un incendie ? Non. Une aide humanitaire qui est la conséquence de leur choix conscient et calculé de priver le peuple de ses moyens de subsistance, en fermant le robinet des liquidités, en représailles à la décision démocratique du Gouvernement et du Parlement d’organiser un référendum et donner la parole au peuple pour qu’il décide lui-même de son avenir. Le peuple grec a honoré le Gouvernement qui lui a fait confiance ainsi que le Parlement qui lui a donné le droit de prendre sa vie et son destin entre ses mains. Il a dit un NON courageux et fier, NON aux chantages, NON aux ultimatums, NON aux memoranda de l’assujettissement, NON au paiement d’une dette qu’il n’a pas créé et dont il n’est pas responsable, NON à des nouvelles mesures de misère et de soumission Ce NON, les créanciers persistent obstinément à vouloir le transformer en OUI, avec la complicité perfide de ceux qui sont responsables de ces memoranda et qui en ont tiré profit, ceux qui ont créé la dette. Ce NON du peuple nous dépasse toutes et tous et nous oblige à défendre son droit à lutter pour sa vie, lutter pour ne pas vivre une vie à moitié ou une vie servile, pour être fier de tout ce qu’il va laisser à ses successeurs et à l’humanité. Le Gouvernement est aujourd’hui objet d’un chantage afin de lui faire accepter tout ce qu’il ne veut pas, qui n’émane pas de lui et qu’il combat. Le Premier ministre a parlé avec sincérité, courage, franchise et désintéressement. Il est le plus jeune Premier ministre et il est aussi celui qui a lutté comme aucun de ses prédécesseurs pour les droits démocratiques et sociaux du peuple et des nouvelles générations, qui a représenté et représente notre génération et lui donne espoir. Je l’honore et je continuerai toujours de l’honorer pour son attitude et ses choix. Et en même temps, je considère de ma responsabilité institutionnelle, en tant que Présidente du Parlement, de ne pas fermer les yeux et feindre ne pas comprendre le chantage. Jamais je ne pourrai voter et légitimer le contenu de l’accord et je crois que la même chose vaut et vaudra pour le Premier ministre, qui est aujourd’hui l’objet d’un chantage utilisant l’arme de la survie de ce peuple. Je crois que la même chose vaut pour le Gouvernement et les groupes parlementaires qui le soutiennent. Ma responsabilité envers l’histoire dans cette institution, je l’assume en répondant « présente » au débat et au vote d’aujourd’hui. Je considère ainsi que je suis plus utile au peuple, au Gouvernement et au Premier Ministre, aux générations futures et aux sociétés européennes, en exposant au grand jour les véritables conditions dans lesquelles le parlement est appelé à prendre des décisions et en refusant le chantage, au nom de l’alinéa 4 de l’article 120 de la Constitution. Le peuple grec est le deuxième à subir une telle agression à l’intérieur de la zone euro. Il a été précédé par Chypre en mars 2013. La tentative d’imposer des mesures que le peuple a rejetées par référendum, en utilisant le chantage de la fermeture des banques et la menace de la faillite, constitue une violation brutale de la Constitution et qui prive le Parlement des pouvoirs que lui attribue cette même Constitution. Chacun et chacune ont le droit et ont le devoir de résister. Aucune résistance dans l’histoire n’a été facile. Cependant, nous avons demandé le vote et la confiance du peuple pour affronter les difficultés et c’est face à ces difficultés que nous devons maintenant réussir. Et sans avoir peur. Par Zoe Konstantopoulou (*) - traduction : Yorgos Mitralias relue par Patrick Saurin - cadtm.org - le 13 juillet 2015 (*) Zoe Konstantopoulou avocate et femme politique grecque. Députée du parti de la gauche radicale Syriza, qui a gagné les élections législatives du 25 janvier 2015 en Grèce a été élue le 6 février 2015 présidente du parlement. Elle est, à trente-huit ans, la plus jeune présidente de la Vouli et la deuxième femme seulement à exercer cette fonction.
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July 14, 2015 6:07 PM
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États-Unis, France et Grande-Bretagne ont donné leur accord au massacre de Srebrenica
États-Unis, France et Grande-Bretagne ont donné leur accord au massacre de Srebrenica Le 11 juillet 1995, 8.000 hommes et adolescents étaient exécutés par les forces du général Mladic. Un massacre qui ne doit rien au hasard, révèle la journaliste Florence Hartmann, 20 ans plus tard. Srebrenica se trouve dans une vallée verdoyante, en Bosnie orientale, au milieu des montagnes qui entourent la rivière Drina. Mais il y a 20 ans, le 11 juillet 1995, Srebrenica se transforme en véritable enfer. Les forces bosno-serbes, dirigées par le général Ratko Mladić, s’emparent de cette enclave musulmane, séparent les hommes et les femmes et massacrent, dans les jours qui suivent, tous les hommes âgés entre 16 et 60 ans. Au total, cela représente 8.372 victimes, dont les corps sont enterrés dans des charniers. La « lâcheté » et le « dysfonctionnement onusien » sont pointés du doigt pour ce véritable massacre, reconnu comme génocide par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie. Que s’est-il passé ? Srebrenica avait pourtant été décrétée « zone protégée » par le Conseil de sécurité des Nations Unies. De son côté, l’OTAN avait reçu l’obligation de défendre l’enclave coûte que coûte et un bataillon de Casques bleus néerlandais y avait été envoyé pour protéger la zone. Comment un tel massacre a-t-il pu avoir lieu sous le nez des grandes puissances européennes ? Un sacrifice de 8.000 hommes Longtemps considéré comme une « erreur » de l’Occident, le génocide de Srebrenica aurait, en réalité, eu l’aval de la France, de la Grande-Bretagne et des États-Unis, selon la journaliste Florence Hartmann, ancienne journaliste du Monde, qui publie « Le sang de la realpolitik. L’Affaire Srebrenica ». Il représentait le meilleur moyen d’en finir avec la guerre de Bosnie. Les trois grandes puissances n’auraient donc pas hésité à sacrifier plus de 8.000 hommes et adolescents pour obtenir la paix… Pis, le général néerlandais Onno van der Wind vient de confirmer un élément glaçant mettant directement en cause les Nations Unies, peut-on lire dans le quotidien suisse Le Temps. Bien que ce sont les soldats de Mladić qui ont transporté les victimes en autocars pour les exécuter, l’ONU leur aurait fourni près de 30.000 litres d’essence pour mener à bien leur opération et alimenter les bulldozers qui allaient creuser les fosses communes. Garder la face En réalité, la France, les États-Unis et la Grande-Bretagne se sont rendu compte que le président yougoslave, Slobodan Milosevic, refuserait catégoriquement l’idée des Occidentaux sur le partage de la Bosnie, qui veulent que les Serbes détiennent 49 % du pays. Sauf, peut-être, si les enclaves musulmanes (dont fait partie Srebrenica) ne reviennent aux mains des Serbes. Dans son livre Florence Hartmann dévoile les dessous de ce génocide sur base d’interviews, de témoignages et de documents récemment déclassifiés par l’ONU et les États-Unis. Interrogée par Le Temps, elle affirme que « l’équation qu’avaient à résoudre les dirigeants occidentaux était particulièrement complexe », tout en précisant qu’elle ne veut pas « donner une version caricaturale des faits ». Mais pour résumer, le sacrifice de Srebrenica était nécessaire pour que cette interminable guerre prenne fin, mais également pour que les trois grandes puissances mondiales puissent « sauver la face » et diminuer les pertes occidentales... Le cynisme à l’œuvre, comme le résume Le Temps dans son éditorial. Par Camille Tang Quynh - mobile.lesoir.be – le 14 juillet 2015.
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July 14, 2015 4:04 PM
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Le président français est-il ignorant ou désinformateur ?
Le président français est-il ignorant ou désinformateur ? >>> Voir la vidéo « Hollande et le danger nucléaire israélien »
Le président français est-il ignorant, menteur... ou antisioniste ? Il est permis de se poser la question depuis son interview post-défilé du 14 juillet aux micros de TF1 et France 2. À propos du dossier iranien, François Hollande a déclaré que l’accord trouvé cette nuit était « très important », et qu’il permettait notamment d’empêcher « la prolifération nucléaire », expression barbare que le chef d’État a pris le soin d’expliquer : « Ça veut dire quoi la prolifération nucléaire ? Ça voulait dire que l’Iran puisse accéder à l’arme nucléaire. Si l’Iran accédait à l’arme nucléaire, l’Arabie Saoudite, euh... Israël, d’autres pays voudraient également accéder à l’arme nucléaire, et ce serait un risque pour la planète tout entière. » Une déclaration qui, prise au premier degré, signifierait la propulsion brutale de la politique étrangère française dans la stratosphère de l’antisionisme. Pourtant, sauf s’il a très mal lu ses fiches, le Président est loin d’ignorer qu’Israël possède déjà plusieurs centaines de bombes atomiques. C’est en tout cas ce qu’affirment un ancien ingénieur du site de Dimona, Mordechaï Vanunu, mais aussi le prix Nobel de la Paix et ancien président des États-Unis Jimmy Carter, ou encore l’ancien secrétaire à la Défense des États-Unis Robert Gates, ou bien encore feu l’écrivain allemand Günter Grass... Cet état des forces au Proche-Orient étant bien connu de toutes les chancelleries, François Hollande a-t-il une nouvelle fois menti aux Français pour leur faire croire que le danger au Proche-Orient vient d’Iran, ou bien fait preuve d’une ignorance crasse, l’emmenant à son corps défendant dans les limbes d’un antisionisme carabiné ? Par E & R – le 14 juillet 2015.
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July 13, 2015 6:27 PM
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Grèce : les Banksters ont gagné
Grèce : les Banksters ont gagné Le bal des vampires peut continuer : Bruxelles a sauvé momentanément tous les spéculateurs de la ploutocratie mondiale. La fanfare des marchés financiers a salué d’un bond de plus de 2 % en quelques minutes l’accord largement prévisible sur la dette grecque, Tsipras n’ayant pas la carrure d’un chef d’État. Celui que Mélenchon qualifiait d’espoir pour la Grèce vient de faire aux Grecs ce que Sarkozy avait fait aux Français en 2005. Pourrait-on lui en vouloir quand c’est le lieu commun dans le monde occidental de ne proposer aux urnes qu’un fossoyeur de liberté et de la dignité de son peuple ? Quel chef d’État actuellement n’est pas à la solde de la finance internationale. Poser cette simple question, revient à reconnaître les chefs de « l’axe du mal ». Le drame grec a été commenté et analysé à sens unique par des journalistes aux ordres de ceux qui les paient, ressassant à temps et à contretemps que les Grecs ne sont que des feignants, des profiteurs, quand ils ne sont pas des fraudeurs. La Grèce a tout simplement été victime d’un attentat financier. Les confessions de l’ex-assassin financier, John Perkins se retrouvent dans la mise à sac de la Grèce : - « Pour l’essentiel, mon boulot consistait à identifier les pays détenant des ressources qui intéressent nos multinationales, et qui pouvaient être des choses comme du pétrole, ou des marchés prometteurs, des systèmes de transport. Il y a tant de choses différentes. Une fois que nous avions identifié ces pays, nous organisions des prêts énormes pour eux, mais l’argent n’arriverait jamais réellement à ces pays ; au contraire, il irait à nos propres multinationales pour réaliser des projets d’infrastructures dans ces pays, des choses comme des centrales électriques et des autoroutes qui bénéficiaient à un petit nombre de gens riches ainsi qu’à nos propres entreprises. Mais pas à la majorité des gens qui ne pouvaient se permettre d’acheter ces choses, et pourtant ce sont eux qui ployaient sous le fardeau d’une dette énorme, très semblable à celle de la Grèce actuellement, une dette phénoménale. Et une fois [qu’ils étaient] liés par cette dette, nous revenions, sous la forme du FMI – et dans le cas de la Grèce aujourd’hui, c’est le FMI et l’Union européenne – et posions des exigences énormes au pays : augmenter les impôts, réduire les dépenses, vendre les services publics aux entreprises privées, des choses comme les compagnies d’électricité et les systèmes de distribution de l’eau, les transports, les privatiser, et devenir au fond un esclave pour nous, pour les sociétés, pour le FMI, dans votre cas pour l’Union européenne. Fondamentalement, des organisations comme la Banque mondiale, le FMI, l’UE sont les outils des grandes sociétés multinationales, ce que j’appelle la corporatocratie. »
Tous ceux qui ont une once de pouvoir dans le monde savent très bien quand ce mécanisme est en train de se produire quelque part sur la planète. John Perkin l’a très bien décrit dans son ouvrage en prenant exemple sur l’Argentine ainsi que plusieurs pays d’Amérique latine qui ont été victimes du même processus. Ceci explique certainement les changements politiques survenus en Amérique du Sud depuis une vingtaine d’années. Quand les peuples n’ont plus rien à perdre, il semble que leur conscience politique s’élargisse de façon inversement proportionnelle à la taille du garde-manger. La seule différence qu’il y a entre un pays en crise ou un autre se retrouvant sous les fourches caudines de l’austérité, ne dépend que de la souplesse d’échine de ceux qui détiennent un mandat du peuple. Quand la mise à sac d’un pays se fait sans attentat, c’est que l’affaire est menée par une équipe aussi brillante que celle du Fouquet’s. Durant les années Sarkozy, outre l’or de la France, toute son infrastructure a été bradée dans un silence assourdissant pendant que la dette explosait de plus de 600 milliards d’euros. La mondialisation pilotée depuis plus de trente ans sous toutes ses formes : de la délocalisation à la loi Bolkestein n’est que la mise en place d’un asservissement des peuples à la sauce « Communiste » dirigée par une nomenklatura « élue au suffrage universel ». Le mystère Varoufakis Après l’écrasante victoire du « non » au référendum grec, la démission de Varoufakis paraissait étonnante. Celle-ci a été interprétée comme une incompatibilité de travailler entre l’ancien ministre des Finances et la Troïka. Aujourd’hui, après l’incroyable soumission d’Alexis Tsipras, on se demande si Varoufakis ne connaissait pas déjà le dénouement et refusait d’y être associé ? Son testament politique se retrouve dans sa dernière intervention et sa mise en garde pour la France : « Ma conviction est que le ministre des finances allemand veut que la Grèce soit évincée de la monnaie unique pour susciter une crainte de tous les diables chez les Français et leur faire accepter son modèle d’une zone euro disciplinaire. » On maintient notre analyse du 3 juillet dernier ainsi que sa conclusion : - De toutes les manières, que le « oui » ou le « non » l’emporte, les Grecs ne disposent d’aucune crédibilité pour réintroduire la drachme. Ils devront donc retourner à la table des négociations. La seule différence sera l’équipe qui ira présenter un plan qui ne changera rien. Les Grecs doivent accepter toutes les conditions au détriment de leur peuple, les prétentions de la finance internationale qui ne leur remettra jamais leur dette. Ce serait remettre en question celle de tous les peuples. Aujourd’hui la Grèce, demain l’Espagne, l’Italie ou la France ? Quel peuple se révoltera ? Contre l’asservissement bancaire, aucun !
L’étrange passivité de Vladimir Poutine depuis deux mois présageait que la cause était entendue. S’il nous a semblé, au début de l’année, que l’alliance Gréco-Russe contre la ploutocratie mondiale était possible, il nous est vite apparu que le temps n’était pas encore venu. Les 80 milliards de prêts socialisés à venir et offerts par la Troïka ne feront que retarder et amplifier la prochaine crise. Il va falloir maintenant se retourner vers les taux obligataires des dettes souveraines. Le torchon commence à brûler. Par David Bonapartian et Denissto - agenceinfolibre.fr – le 13 juillet 2015.
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July 13, 2015 9:29 PM
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Varoufakis : cet accord sonne comme un nouveau Traité de Versailles
IMAGE : FORMER GREEK FINANCE MINISTER YANIS VAROUFAKIS SPEAKS TO THE PRESS AFTER PLACING HIS VOTE IN THE AUSTERITY REFERENDUM IN ATHENS ON JULY 5, 2015 (MILOS BICANSKI/GETTY IMAGES) - abc.net.au
Varoufakis : cet accord sonne comme un nouveau Traité de Versailles
Dans sa première interview depuis sa démission plus tôt ce mois-ci, l’ancien ministre des Finances grecques Yanis Varoufakis a décrit l’accord à 86 milliards de sauvetage approuvé par le Premier ministre Alexis Tsipras comme « un nouveau traité de Versailles ». Dans un coup d’État de choix, l’arme utilisée pour faire baisser la démocratie était les tanks. Eh bien, cette fois, ce sont les banques. YANIS Varoufakis : « Ceci est la politique de l’humiliation, dit-il à Late Night Live. « La troïka a fait en sorte que chaque mot qu’il prononçait soit critiqué au cours des cinq dernières années. Non seulement pendant ces six mois que nous avons été dans le gouvernement, mais aussi dans les années avant cela.
« Cela n’a rien à voir ni avec l’économie ni avec la mise de la Grèce sur la voie de la reprise. Ceci est un nouveau traité de Versailles qui hante à nouveau l’Europe, et le Premier ministre le sait. Il sait qu’il est damné s’il le fait et il est damné s’il ne le fait pas.» L’accord accepté ce lundi après 17 heures de discussions avec les dirigeants de la zone euro contient des conditions difficiles, y compris la réduction des retraites, des augmentations d’impôt et le mouvement des biens publics dans un fonds fiduciaire pour la recapitalisation des banques grecques. M. Varoufakis a rejeté l’accord dans les termes les plus forts possible, le comparant au coup d’État de 1967 qui a installé une dictature militaire dans la nation méditerranéenne. « Dans un coup d’État, le choix de l’arme utilisée pour faire baisser la démocratie était alors les tanks. Eh bien, cette fois, ce sont les banques. Les banques ont été utilisées par des puissances étrangères pour prendre le contrôle du gouvernement. La différence est que cette fois ils prennent en plus tous les biens publics ». M. Varoufakis a suggéré que M. Tsipras puisse appeler à des élections anticipées plutôt que de présenter l’affaire devant le parlement grec, en disant qu’il serait « très surpris » si M. Tsipras voulait rester Premier ministre. Il a insisté, cependant, sur le fait que lui et M. Tsipras resteraient en bons termes, et qu’il a gardé un profil bas la semaine dernière afin de soutenir M. Tsipras et son successeur au ministère des Finances, Euclide Tsakolotos. « J’ai sauté plus qu’on m’a poussé, dit M. Varoufakis, décrivant sa démission au lendemain du« non » lors du référendum du 6 juillet sur des conditions similaires à celles acceptées lundi. « Je suis entré dans le bureau du Premier ministre exalté. Je voyageais sur un beau nuage poussé par les vents du bel enthousiasme du public pour la victoire de la démocratie grecque au référendum. Le moment où je suis entré dans le bureau du Premier ministre, je sentais immédiatement un certain sentiment de résignation, une atmosphère chargée négativement. Je fus confronté à un air de défaite, qui était complètement en désaccord avec ce qui se passait à l’extérieur. « À ce point j’ai du dire au Premier ministre : « Si vous voulez utiliser le buzz de la démocratie à l’extérieur des portes de ce bâtiment, vous pouvez compter sur moi. Mais si, d’autre part vous vous sentez comme si vous ne pouvez pas gérer ce majestueux « non » face à une proposition irrationnelle de nos partenaires européens, je vais tout simplement m’envoler dans la nuit. » L’ancien ministre des Finances a également décrit les préparations secrètes du gouvernement grec pour imprimer des drachmes dans le cas du pays serait contraints de quitter l’euro. « En tant que gouvernement responsable, sachant très bien qu’il y avait une alliance très importante au sein de l’Eurogroupe dont le but était de nous jeter dehors de l’euro, nous avons dû faire face à l’éventualité, dit-il. « Nous devions avoir une petite équipe de personnes dans le secret qui créerait le plan au cas où nous aurons été obligés de quitter l’union monétaire connue sous le nom de la zone euro. » « Bien sûr, il y a une énigme ici. Une fois que ce plan commence à être mis en œuvre, une fois que vous commencez à travailler avec cinq personnes, vous arrivez vite à 500 personnes ce qui est le minimum dont vous avez besoin pour mettre en œuvre ce qui devient donc de notoriété publique. Le moment où il devient de notoriété publique, le pouvoir de la prophétie crée une dynamique qui lui est propre… On n’a jamais fait la transition de cinq à 500. On n’a jamais senti que nous avions un mandat pour le faire. On n’a jamais prévu de le faire. Nous avons eu la conception sur papier, mais cela n’a jamais été activé.
M. Varoufakis dit qu’il restera comme simple député dans le parlement grec, où il a « beaucoup plus de marge de manœuvre pour dire la vérité ». Il a toutefois averti que l’austérité va encore enhardir l’extrême droite du pays. « Au Parlement, je dois rester en regardant le côté droit de l’auditorium, où siègent 10 nazis, représentant l’Aube dorée. Si notre parti, Syriza, qui a cultivé tant d’espoir en Grèce… si nous trahissons cette espérance et inclinons nos têtes à cette nouvelle forme d’occupation postmoderne, alors je ne vois pas d’autre issue possible que la poursuite du renforcement de l’Aube dorée. Ils hériteront de la campagne anti-austérité, tragiquement. « Le projet d’une démocratie européenne, d’une union démocratique européenne unie, vient de subir une catastrophe majeure. » Par Alex McClintock, interview ABC radio australienne (abc.net.au) – traduit de l’anglais par histoireetsociete.wordpress.com - le 13 juillet 2015.
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July 16, 2015 7:10 PM
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Grèce - Les propositions de l’Eurogroupe : Fantasmes d’austérité depuis une autre planète
Photo : dimanche 12 juillet 2015 : le Grec Euclid Tsakalotos et le Finlandais Alexander Stubb (Photo : dpa) Les propositions de l’Eurogroupe : Fantasmes d’austérité depuis une autre planète Les propositions de l’Eurogroupe pour sauver la Grèce sont un non-sens scandaleux. Le pays court à la dépression – et les sauveteurs européens demandent la libéralisation des horaires d’ouverture des magasins. Les mots nous manquent… Pour la majorité des ministres des Finances de la zone euro, les dernières propositions de réforme présentées par les Grecs ne sont pas considérées comme suffisantes et nécessitent d’être rediscutées le dimanche. Les ministres voient un besoin d’amélioration dans plusieurs domaines.
Voici une liste des exigences les plus importantes. Voici les propositions des ministres des Finances de la zone euro (résumées par Reuters) – et à quel point elles sont sensées/insensées : — Les recettes de l’État doivent être augmentées par un renforcement de la TVA et l’élargissement de l’assiette fiscale. - Une absurdité totale. La TVA frappe les plus pauvres. Une augmentation des impôts dans une dépression c’est l’administration de cyanure à un mourant.
— La réforme des retraites doit être plus ambitieuse. À cet effet, le gouvernement grec doit préciser comment il entend amortir les effets d’une décision de justice de juin dernier contre la réforme des retraites de 2012. - Faillite constitutionnelle : ce ne sont plus les lois qui s’appliquent, mais les désirs des créanciers.
— L’indépendance de l’organisme statistique Elstat doit être renforcée. — Pour l’économie nationale, le gouvernement grec doit entreprendre davantage de libéralisations et appliquer les recommandations de l’OCDE. Cela vaut notamment pour les boulangeries, les heures d’ouverture des magasins le dimanche et la vente de médicaments. - Non-sens : les gens doivent économiser, ils auront moins d’argent – et pour cela il faut ouvrir les magasins plus longtemps ? Qu’est-ce que c’est que cette folie ?
— Le gouvernement d’Athènes doit accélérer les privatisations, notamment celle du fournisseur d’électricité Admie. Entre parenthèses est indiquée l’alternative que le gouvernement trouve d’autres sources de recettes. La proposition émise samedi par le gouvernement fédéral allemand de créer un fonds fiduciaire avec les biens de l’État grec, à hauteur de 50 milliards d’euros, est également entre parenthèses. Dans l’idée du gouvernement allemand, en vendant ses biens nationaux, la Grèce pourrait réduire sa dette. - Et là, nous nous rapprochons du cœur de l’affaire : il s’agit du pillage de la richesse nationale grecque par les grandes sociétés multinationales. Maintenant que l’économie grecque est quasiment ruinée par la fermeture des banques, les étrangers peuvent se servir. Aucune entreprise grecque n’a de chance d’accéder à la vente.
- Et ce qui va avec : la Royal Bank of Scotland (RBS) fait diffuser des informations de Reuters dans le cadre de la réorientation stratégique de ses affaires en Grèce. Sa succursale locale pour les crédits à la navigation doit être mise en vente. La grande banque britannique est depuis des dizaines d’années l’un des plus grands bailleurs de fonds pour la navigation internationale. Sa filiale en Grèce, avec ses quelque 60 collaborateurs, y joue un grand rôle. Le portefeuille de la succursale s’élève à 5 milliards de dollars. Ce qui veut dire : la marine marchande en Grèce sera asséchée. Un des concurrents des Grecs s’en réjouira, bien qu’il ne soit pas du tout à la table des négociations : la Grande-Bretagne pourra améliorer sa position sur le marché. (Tout sur le pillage dans le livre de Michael Maier. Il a très minutieusement prévu la catastrophe – le livre ici)
— Le marché du travail doit être libéralisé davantage. Dans le projet actuel, les négociations des conventions collectives et le droit des entreprises à procéder à des licenciements massifs sont mentionnés entre parenthèses. Il ne faut pas qu’il y ait un retour aux anciennes règles, qui vont à l’encontre d’une croissance durable. - On ne comprend pas comment les médias peuvent encore écrire qu’il s’agit de réformes. Le droit aux licenciements massifs comme but suprême de l’Eurozone – il n’est pas nécessaire de commenter davantage.
— Le gouvernement grec doit appliquer pleinement les règles de l’UE pour un meilleur contrôle du secteur financier. - L’UE comme contrôleur ? Nous proposons quelque chose de beaucoup plus efficace : envoyez Goldman Sachs, eux ils savent comment on réintègre la Grèce dans l’euro.
— Également entre parenthèses, l’exigence que les modifications législatives intervenues en 2015 qui ne sont pas en accord avec les institutions soient abrogées ou remplacées. - Mieux vaudrait mettre la totalité de la politique incompétente et perverse de l’UE (Union des égoïstes) entre parenthèses et la faire disparaître dans un tiroir.
Par Deutsche Wirtschaftsnachrichten – traduit par Diane, relu par jj pour le Saker Francophone – le 12 juillet 2015
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July 15, 2015 10:24 PM
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Ok, alors, on s'écrase devant eux, non ? - Duc
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July 15, 2015 8:07 PM
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ALERTE INFO !! - L’OTAN FRANCHIT LE RUBICON !
ALERTE INFO - L’OTAN FRANCHIT LOURDEMENT LA LIGNE ROUGE DÉFINIE PAR MOSCOU AU-DELÀ DE LAQUELLE LA RUSSIE AVAIT PRÉVENU QU’ELLE SORTIRAIT DE SA POSITION DE PASSIVITÉ. En toute discrétion, la Rada, Parlement ukrainien vient de voter une loi qui autorise l’OTAN à faire entrer son arsenal nucléaire et l’entreposer en Ukraine.
Une telle loi n’a pas pu être votée sans que Washington ne l’ait demandé expressément ! Cette décision extrêmement dangereuse qui rend un affrontement nucléaire entre l’OTAN et la Russie imminent et inévitable ne pouvait pas être la seule initiative de Kiev, mais bien le résultat d’un plan d’attaque nucléaire du Pentagone contre la Russie ! Ceci constitue la principale menace que la Russie a définie comme suffisamment grave pour la considérer comme une provocation extrêmement dangereuse qui pourrait justifier de sa part d’intervenir militairement contre… et de manière préventive ! Il est évident que nous nous dirigeons droit dans un affrontement nucléaire planétaire dans les plus brefs délais désormais ! Erwan Castel *** L’OTAN FRANCHIT LE RUBICON ! Le Parlement ukrainien (Rada) a autorisé le déploiement d’armes nucléaires (de l’OTAN) sur son territoire. Cette décision qui n’est, n’en doutons pas, que l’exécution d’un ordre donné par Washington à ses laquais de Kiev, constitue un franchissement grave et intentionnel de la ligne rouge définie par le Kremlin, mais aussi par le Droit et les traités internationaux. Si officiellement, Kiev n’est pas intégré dans l’Organisation agressive de l’OTAN (pas plus que dans l’Union Européenne), le Nouvel Ordre Mondial imposant la politique du fait accompli, impose ici de facto ce pays dans sa stratégie agressive antirusse.
Aide financière, conseillers militaires, livraisons de matériels et probablement d’armes létales, déploiement de sociétés militaires privées, assistance dans le domaine logistique ou du renseignement, participation commune à des exercices militaires aux USA ou en Ukraine, etc. L’Ukraine est donc « de facto » intégrée à la machine de guerre étasunienne occupant l’Europe. Jusqu’à présent, Kiev et Washington agitaient l’ATO, cette « opération spéciale antiterroriste » menée dans le Donbass, comme prétexte à l’assistance militaire occidentale, mais cette décision d’ouvrir le territoire de Kiev à des bases de missiles nucléaires, donc forcément de l’OTAN et même probablement étasuniens, constitue une nouvelle escalade gravissime, et une provocation belliciste inacceptable par le Kremlin, car clairement dirigée contre la Fédération de Russie. Cette décision que nos journaleux occidentaux officiels se sont bien gardés de commenter est une rupture grave et intentionnelle de l’équilibre stratégique défini par les traités concernant la « non-prolifération nucléaire » en général et l’Ukraine en particulier ou en 1994, la Russie, la Grande-Bretagne, États-Unis et la France avaient signé un traité renonçant à la présence d’armes nucléaires sur son territoire. Ce silence des médias occidentaux, à lui seul, en dit long sur la gravité de cette décision de la Rada... Les forces armées russes légitimement se préparent au pire sur leur territoire national (et cela en revanche n’échappe pas à la propagande de guerre qui ose dénoncer les manœuvres russes en Russie !) Si le mensonge aveugle les consciences et étouffe la vérité, soyons sûrs que demain l’Histoire saura juger les événements qui se déroulent aujourd’hui en Ukraine, pour notre plus grande honte... Par Erwan Castel facebook.com/groups/defenserussieliberte via Martino Gerber (informarexresistere.fr) le 15 juillet 2015
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July 15, 2015 9:29 PM
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Question si stupide que cela ?
Tout dépend du cornichon éventuel qui la lit !
Duc
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July 15, 2015 5:59 PM
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La Commission européenne passe 90 % de son temps avec les lobbys industriels
Illustrations : © CEO / SumOfUs La Commission européenne passe 90 % de son temps avec les lobbys industriels Des négociations menées en toute opacité dans le seul intérêt des multinationales : ce sombre tableau entourant le Tafta (TTIP) – le projet de traité commercial entre l’Europe et les États-Unis – est étayé par de nouvelles données compilées par l’Observatoire européen des entreprises (CEO) et SumOfUs, une organisation mondiale de défense des consommateurs. Sur les 597 réunions organisées entre janvier 2012 et février 2014 par la direction générale du commerce (DG Trade) sur le Tafta, 528 se sont tenues avec des acteurs du monde des affaires contre seulement 53 réunions avec des groupes d’intérêt public. « Ainsi, note CEO, pour chaque rencontre avec un syndicat ou groupe de consommateurs, dix réunions ont eu lieu avec des entreprises et fédérations industrielles ». Des chiffres qui confirment pour les ONG « le biais dramatique en faveur des multinationales dans l’approche des accords commerciaux par la Commission européenne ». Cette tendance est sensiblement la même depuis l’arrivée en novembre 2014 de la nouvelle commissaire européenne au commerce, Cecilia Malström. Au cours de ses six premiers mois de mandat, 83 % des 121 réunions à huis clos autour du Tafta ont impliqué des lobbyistes d’affaires. Parmi eux, on retrouve en particulier la fédération Business Europe – qui regroupe 40 organisations patronales, dont le Medef –, le Transatlantic Business Council représentant plus de 70 multinationales européennes et états-uniennes, l’association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA), le conseil européen de l’industrie chimique (CEFIC), le syndicat européen de l’industrie pharmaceutique (EFPIA), Food and Drink Europe – le lobby de l’alimentation et des boissons en Europe –, la Chambre de commerce des États-Unis et Digital Europe – comprenant tous les grands noms de l’informatique comme Apple, BlackBerry, IBM et Microsoft. Un lobbying peu transparent Autre fait marquant : un cinquième des lobbys d’affaires qui se sont entretenus avec la direction générale du commerce ne sont pas enregistrés auprès du registre européen de transparence, qui liste l’ensemble des lobbys intervenant auprès des institutions européennes. À noter que si l’immense majorité des lobbys d’affaires consultés proviennent des États-Unis et de l’Europe de l’Ouest, les entreprises grecques, portugaises, chypriotes, maltaises ou de l’Europe de l’Est ne comptent aucun représentant lors de ces discussions. « Ces données justifient les préoccupations de millions de citoyens concernant les menaces posées par le Tafta, relève Pia Eberhardt de CEO. Alors que les lobbyistes des grandes entreprises sont maintenus fermement dans la boucle et exercent une puissante influence sur les négociations, les groupes d’intérêt public sont tenus à distance ». Elles confirment que le Tafta vise en premier lieu à faciliter la vie des entreprises pour dynamiser le commerce transatlantique, au mépris des enjeux sociaux, environnementaux, sanitaires... et démocratiques. Alors que 2,3 millions de citoyens européens ont signé l’Initiative Citoyenne Européenne (ICE) auto-organisée réclamant l’arrêt des négociations transatlantiques, le Parlement européen a avalisé le 8 juillet l’inclusion d’un mécanisme de règlement des différends Investisseurs-États qui donnera aux entreprises étrangères le droit exclusif d’attaquer des États. PAR SOPHIE CHAPELLE - bastamag.net - le 15 juillet 2015.
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July 14, 2015 8:41 PM
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Voici notre belle planète déchue, Pluton, en photo
Voici notre belle planète déchue, Pluton, en photo La sonde spatiale lancée par la Nasa en 2006 est passée au plus près de Pluton mardi 14 juillet aux alentours de 14 heures. Prises à 12 500 km de la surface, les premières images envoyées par la sonde dévoileront la planète naine située aux confins de notre système solaire. C’est la fin d’un long voyage. Après plus de neuf années dans l’espace et 5 milliards de kilomètres parcourus, New Horizons réalise un survol historique de Pluton. Avec ses sept instruments embarqués, la sonde de la taille d’un piano va recueillir des données qui permettront de percer les secrets de la planète découverte en 1930. Les premières images prises par la sonde au moment où elle a survolé la planète ne parviendront pas sur Terre avant la fin de l’après-midi, mardi, les ondes radio qui permettent à l’équipe de la Nasa de communiquer avec New Horizons mettent plus de quatre heures à parvenir sur Terre, selon le site Vox.com. La sonde a néanmoins transmis des photos de Pluton à mesure qu’elle s’en est rapprochée : les 3, 8 et 13 juillet. La dernière a été prise à 766.000 kilomètres de la planète naine. Quarante fois plus éloignée du Soleil que la Terre, Pluton est six fois plus petite que notre planète. Les scientifiques de la Nasa la qualifient de « monde glacé », la température y est, en effet, de – 230 °C. Elle a été désignée depuis sa découverte comme la neuvième et plus lointaine planète du système solaire, avant d’être rétrogradée au rang de « planète naine » en 2006. Sa cartographie permettra de mieux comprendre la formation de notre système solaire, comme l’indique le journaliste de France 2 Nicolas Chateauneuf. Par Nicolas Enault - France TV Info - le 14 juillet 2015.
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July 14, 2015 8:12 PM
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Explosion des tensions en Europe alors que Berlin menace d’expulser la Grèce de l’euro
Illustration : bourse.lesechos.fr
Explosion des tensions en Europe alors que Berlin menace d’expulser la Grèce de l’euro Par Alex Lantier Les tensions entre les principaux pouvoirs européens ont explosé au grand jour dimanche alors que les dirigeants européens étaient réunis pour discuter d’une nouvelle série de mesures d’austérité dévastatrices pour la Grèce et de sa possible sortie de l’euro. C’est l’Allemagne qui a exigé pour la Grèce les conditions les plus dures, entre autres des propositions qui réduiraient de fait la Grèce à l’état d’une semi-colonie. Berlin cherche non seulement à faire rentrer la Grèce dans le rang ou à la pousser hors de la zone euro, mais encore à discipliner les autres grands pays de la zone euro comme la France et l’Italie. Au début des pourparlers de dimanche, le Premier ministre italien Matteo Renzi a déclaré que l’Italie s’opposait à l’imposition, sous la menace d’une sortie de l’euro (Grexit), de nouvelles exigences à la Grèce. Il a insisté pour que la zone euro accepte les €13 milliards de mesures proposées par le Premier ministre grec Alexis Tsipras formulés par des responsables français et grecs. Cette proposition était une répudiation de l’écrasante victoire du « non » au référendum sur l’austérité du 5 juin. « L’Italie ne veut pas que la Grèce quitte l’euro et je dis à l’Allemagne : ça suffit », a dit Renzi au journal Il Messaggero. « Maintenant que Tsipras a fait des propositions conformes aux exigences européennes, nous devons absolument signer un accord. Humilier un partenaire européen après que la Grèce a renoncé à presque tout est impensable ». Ces commentaires de Renzi suivaient une déclaration du Premier ministre français Manuel Valls au parlement français mercredi que la France n’accepterait pas un Grexit. Le ministre des Affaires étrangères luxembourgeois Jean Asselborn a averti dans le Süddeutsche Zeitung dimanche qu’un Grexit risquait d’avoir des conséquences « fatales » pour la réputation internationale de l’Allemagne. « Si l’Allemagne pousse à un Grexit, cela produira un profond conflit avec la France, » a-t-il dit. « Ce serait une catastrophe pour l’Europe... la responsabilité de l’Allemagne est énorme. Il s’agit de ne pas réveiller les spectres du passé. » L’allusion à peine voilée d’Asselborn aux deux guerres mondiales atteste des tensions économiques et militaires extrêmement aigües en Europe et profondément enracinées dans l’histoire du capitalisme européen. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne nazie avait occupé la Grèce, la France et une bonne partie de l’Italie, en collaboration avec les régimes fascistes locaux. La ligne dure de Berlin fait ressortir les vastes implications d’une émergence de l’Allemagne comme puissance dominante de l’Europe depuis le déclenchement de la crise économique de 2008. Des universitaires et hommes politiques allemands en vue ont appelé à ce que l’Allemagne s’affirme non seulement sur le plan économique, mais aussi militaire. L’Allemagne a officiellement renoncé l’an dernier à sa politique de retenue militaire d’après la Seconde Guerre mondiale et lancé un programme de réarmement de plusieurs milliards d’euros. Le ton de la discussion dimanche fut donné par un texte du ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, à la tête de ceux qui menaçaient d’un Grexit. Ce texte demandait une baisse des retraites, une augmentation de la TVA, des privatisations et des mesures de libéralisation allant bien au-delà des €13 milliards du plan d’austérité de Tsipras. Le texte menaçait également la Grèce d’une suspension « temporaire » de la zone euro et exigeait que la Grèce remette plus de €50 milliards de biens de l’État pour être gérés et vendu par un organisme basé au Luxembourg, l’Institution pour la croissance. Selon un article paru sur le site web grec ThePressProject, l’Institution pour la croissance est une filiale de la KfW, la Banque allemande pour la reconstruction, basée à Francfort et dont le président est Wolfgang Schäuble. On peut voir sur le site web du ministère allemand des Finances que Schäuble monta l’institution en 2013 avec le Premier ministre grec de l’époque, Antonis Samaras. Les propositions de Schäuble étaient incorporées à une position de négociation de quatre pages préparée par les pays de la zone euro. Tsipras a accepté ces exigences comme base de négociations et les pourparlers ont duré jusqu’à tôt lundi matin. Les interventions italienne et française ont apparemment eu un certain effet. Les négociations tard dans la nuit entre Merkel, Tsipras, Hollande et le président du Conseil européen, Donald Tusk, auraient exclu la mention du transfert des actifs grecs à l’Institution pour la Croissance et un Grexit, du moins à court terme. Aux pourparlers de Bruxelles, la Grèce s’est avérée être à l’épicentre d’une crise profonde du capitalisme européen et mondial. En 2010 déjà, la première éruption de la crise de la dette grecque avait révélé des antagonismes aigus en Europe. La chancelière allemande Angela Merkel avait accepté un plan de sauvetage de l’UE pour la Grèce seulement après d’âpres discussions où le président français de l’époque Nicolas Sarkozy avait menacé de quitter l’euro et averti de dommages durables aux relations franco-allemandes. Jean-Claude Trichet, le directeur de la BCE à l’époque avait dit que l’Europe vivait « la situation la plus difficile depuis la Seconde Guerre mondiale, peut-être même depuis la Première Guerre mondiale ». Merkel avait mis son veto au projet d’Union méditerranéenne de Sarkozy regroupant la France et les pays d’Europe méridionale. Elle avait averti que la polarisation entre une Europe du Sud et une Europe du Nord-est, dont l’Allemagne, pourrait mener à la désintégration de l’Europe. Cinq ans plus tard, dans les conditions d’une crise sociale bien plus profonde, la division potentielle de l’Europe en deux blocs est clairement apparue dans la question d’un Grexit. Les principaux adversaires d’une sortie de la Grèce de l’euro sont la France, l’Italie et l’Espagne. La campagne pour un Grexit est menée par l’Allemagne, la Finlande, les Pays-Bas et des régimes droitiers est-européens comme la Slovaquie et la Lituanie. À mesure que s’intensifient les divisions en Europe émerge aussi clairement le conflit entre l’impérialisme allemand et américain pour déterminer qui sera l’arbitre final de la politique européenne. L’administration Obama a systématiquement fait pression sur l’Allemagne dans les coulisses pour qu’elle accepte un accord avec la Grèce, mais la semaine dernière elle est intervenue publiquement pour appuyer la position française. Le secrétaire américain au Trésor, Jack Lew, a appelé à un accord entre la Grèce et l’UE sur l’austérité et la restructuration de la dette. Il a implicitement visé Berlin et ses alliés, critiquant ceux qui créaient « plus de ces dates limites signifiant la vie ou la mort ». Sans égard pour les inquiétudes de Washington, Schäuble a riposté de façon abrupte disant que la restructuration de la dette était contraire aux « règles européennes ». Par Alex Lantier - wsws.org – le 14 juillet 2015.
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July 14, 2015 7:08 PM
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La Grèce, terre d’aventure privilégiée des spéculateurs
Photo : même l’amende qu’a reçue George Soros, pour avoir vendu des actions de banques grecques qu’il n’avait pas encore, n’écorne pas ses profits ! Photo : Mike Clarke/AFP La Grèce, terre d’aventure privilégiée des spéculateurs Après avoir fait plonger la Grèce en 2010, les fonds spéculatifs cherchent toujours à lui sucer les os. Après la dette publique, on s’amuse avec les titres dévalués des banques et des entreprises. De George Soros à John Paulson, les vieux loups de Wall Street sont à la manœuvre. Entre corruption des élites et clientélisme, les finances publiques grecques n’ont pas toujours été au carré. Maquiller, prêter, jouer : les petits génies de la finance ont vite compris qu’il y avait de jolis coups à réaliser. Au début des années 2000, les comptes publics ne respectent pas les critères exigés pour faire partie de la zone euro. Pour y remédier, le gouvernement (socialiste : Pasok) décide de faire appel aux conseils d’un « expert », la banque américaine Goldman Sachs. Moyennant 300 millions d’euros de commission, elle va imaginer pour son client des montages « créatifs » permettant d’emprunter sans émission de dette et sans trace dans les comptes. Rentabiliser le fiasco Bien informée, Goldman Sachs s’est dit que la Grèce aurait bien du mal à payer ses dettes, et qu’il serait fort dommage de ne pas en tirer profit. Elle va donc, avec quelques fonds spéculatifs, dont celui du milliardaire John Paulson, acheter massivement des CDS (credit default swaps) sur la dette grecque pour parier sur les futures difficultés du pays. Ces CDS, sortes de contrats d’assurance sur le défaut de paiement, sont censés permettre aux investisseurs de se couvrir lorsqu’ils achètent un titre de dette. Mais, dans les faits, il est possible d’en acquérir sans même détenir les titres de dette correspondants. Ces achats massifs de CDS de dette grecque ont fait monter leur prix… et donné aux « marchés » le signal - confirmé par les agences de notation - que la Grèce n’était pas solvable, ce qui a provoqué l’envolée des taux d’intérêt que le pays a dû payer pour lever de nouveaux emprunts. Et l’envolée par ricochet des prix des CDS. Les malins ont empoché leurs bénéfices. La Grèce, elle, est au tapis. Au printemps 2010, elle doit demander l’aide de l’Union européenne. En 2012, sa dette est restructurée. En apparence, les banques (allemandes, françaises et grecques en tête) qui avaient prêté à l’État grec à des taux exorbitants y laissent des plumes. Sur le papier, ces créanciers ont renoncé à 53,5 % de ce qui leur est dû. Dans les faits, ils s’en sont très bien tirés : pour une obligation d’un montant initial de 100 euros, mais achetée bien souvent moins de 40 euros sur le marché secondaire, ils ont reçu un nouveau titre d’une valeur de 46,50 euros, garanti par les « sauveurs » de la Grèce (institutions européennes et FMI). Plaisirs inépuisables... Après avoir épuisé les plaisirs sur la dette publique, les fonds spéculatifs s’essaient désormais à d’autres sensations fortes. Certains achètent des actions de banques grecques qui ne valent quasiment plus rien… et se contentent d’attendre un futur retournement. Le gérant de SkyBridge Capital se dit ainsi sûr - à 80 % - que leurs prix vont doubler dans les 12 à 18 mois. D’autres font la même chose avec des obligations de groupes tels que Titan Global Cement ou Hellenic Petroleum. D’autres encore ont parié sur la baisse de la Bourse en vendant à terme, à un prix convenu d’avance, des actions qu’ils n’avaient pas encore (le jeu consiste à les acheter au dernier moment moins cher que le prix convenu avec l’acheteur). Faute d’avoir respecté les règles de ces « ventes à découvert » - il y en a malgré tout quelques-unes - une vingtaine de fonds, dont un appartenant au célèbre financier George Soros, qui se sont fait récemment mettre à l’amende par l’autorité des marchés grecs pour des transactions sur des actions de banques grecques… mais pour un montant si léger (1 million d’euros au total) qu’il n’aura pas écorné leurs profits. John Paulson a lui aussi pris ses positions. Il est ainsi le deuxième actionnaire de Piraeus Bank (Banque du Pirée) dont il a acquis 6,6 % en 2014. Et possède 9,9 % d’Athens Water Supply & Sewerage Company (la Compagnie des eaux), achetée la même année. Son premier investissement (687’millions d’euros) vaut aujourd’hui 4 fois moins. Le second (115 millions d’euros) - à l’occasion d’une tentative de privatisation déclarée depuis anticonstitutionnelle par la Cour suprême grecque - a perdu plus de 60’% de sa valeur. Pour l’instant, ça ne veut pas… Repères : 1,9 milliard d’euros. Profits réalisés par la Banque centrale européenne sur son portefeuille de titres de dette grecque. 8. Nombre de plans d’austérité subis par les Grecs depuis 2009. Par DOMINIQUE SICOT - humanite.fr - le 11 juillet 2015.
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July 14, 2015 6:22 PM
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Tsipras : « J’ai pris la responsabilité de signer un accord auquel je ne crois pas »
Tsipras : « J’ai pris la responsabilité de signer un accord auquel je ne crois pas » Ce mardi soir, le Premier ministre grec s’est expliqué face à son propre camp. Il aura fallu 17 heures de négociations entre les 19 dirigeants de la zone euro pour arriver à un accord sur la crise grecque dans la nuit de dimanche à lundi. Un accord auquel Alexis Tsipras « ne croit pas » a-t-il avoué ce mardi soir à la télévision nationale ERT1 à la veille du vote crucial au Parlement. « J’assume mes responsabilités pour toute erreur que j’ai pu commettre, j’assume la responsabilité pour un texte auquel je ne crois pas mais je le signe pour éviter tout désastre au pays. » « Une sale nuit pour l’Europe » « La nuit de l’accord a été une sale nuit pour l’Europe qui a mis beaucoup de pression sur un pays, sur un peuple », explique le Premier ministre. « Mais contrairement au premier texte, nous sommes parvenus à un accord qui ne nous mène pas à une impasse », nuance-t-il. Le message antidémocratique des créanciers Alexis Tsipras détaille : « Nous nous sommes battus pour que les pensions ne soient pas coupées. J’ai dû faire en sorte que nos banques ne ferment pas leurs portes, que les Grecs ne perdent pas leurs épargnes » L’accord obtenu permet à la Grèce de rester dans la zone euro et d’éviter un Grexit provisoire. Mais la Grèce doit s’engager à mener des « réformes sérieuses ». Le Premier ministre a pointé le caractère « antidémocratique » du message des créanciers : « Le message envoyé c’est que la démocratie ne compte pas pour des pays endettés. Il est évident que les conservateurs européens sont mal à l’aise avec un gouvernement – comme le nôtre – qui est différent ». « La France, l’Autriche, l’Italie et Chypre nous ont soutenus », explique le Premier ministre. Varoufakis « s’est battu pour un meilleur accord » Alexis Tsipras a également évoqué son ex-ministre des Finances, Yanis Varoufakis, qui a démissionné après avoir été mis en minorité, le soir du référendum, sur sa ligne dure prévue face à la BCE. « Monsieur Varoufakis s’est battu très fort pour un meilleur accord. Mais on peut être un grand économiste, un brillant professeur, mais ça ne veut pas dire que l’on est politicien. Bien sûr qu’il a fait des erreurs. Mais je ne le blâme pas. Je me blâme moi-même, je suis le Premier ministre. » Alexis Tsipras a également mis fin aux rumeurs qui voudraient que Varoufakis ait un agenda secret : « C’est totalement faux. Yanis était et est toujours mon ami. » Les banques peuvent rester fermées 1 mois Alexis Tsipras a laissé entendre mardi que les banques du pays fermées depuis le 29 juin pourraient le rester encore au moins un mois : « L’ouverture des banques dépend de l’approbation de l’accord, qui aura lieu dans un mois. Quand il y a un choc, il y a toujours la possibilité que les épargnants aillent retirer tout leur argent ». Le Premier ministre a tout de même mis en garde : « Je ne peux pas garantir que le danger soit terminé avant que l’accord final ne soit signé. » Par M.Bn - mobile.lesoir.be – le 14 juillet 2015.
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July 14, 2015 5:25 PM
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TPP, TTIP et TiSA – « des accords politiques visant à supprimer le modèle démocratique »
Illustrations : - transcend.org - Alfred de Zayas - Wikipédia
TPP, TTIP et TiSA – « des accords politiques visant à supprimer le modèle démocratique » Interview du professeur Alfred de Zayas (*), spécialiste de droit international, Genève Le 26 juin dernier, par un vote, le Sénat a investi le président américain Barack Obama d’un mandat lui permettant de conclure des accords commerciaux internationaux sans consultation ni débat préalables des parlements. Par cet acte, le Sénat et le Congrès se sont privés eux-mêmes, de leurs pouvoirs. Dans le contexte des accords internationaux, il s’agit surtout de ces soi-disant accords de libre échange TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership) et TPP (Trans-Pacific Partnership) ayant des conséquences graves pour la souveraineté des États adhérents à ces accords.
Dans l’interview qui suit, Alfred de Zayas, spécialiste renommé de droit international, en présente toute la complexité du point de vue du droit international. *** — Horizons et débats : les accords de libre-échange tels que le TTP, le TTIP ou le TiSA (Trade in Services Agreement), quel impact ont-ils sur la coexistence des peuples, notamment sous les aspects du droit international ? Alfred de Zayas : Il y a une « certaine mythologie du marché ». Le prix Nobel d’économie, Joseph Stieglitz, l’appelle « fondamentalisme du marché », un culte autour du marché. C’est presque une affaire de religion où les hommes jurent que le libre échange engendre le bien et le progrès et le développement de l’humanité entière. Jusqu’à présent, personne n’a livré des preuves empiriques et définitives de cela, car il y a bien sûr des exemples de progrès, mais aussi de revers, de crises financières et de chômage. À part cela, on ne peut pas mesurer « le progrès » uniquement par l’argent, mais aussi par le bonheur, la paix et la justice sociale. L’idée de ces accords de commerce et d’investissement est née à l’époque de l’après-guerre froide. La plupart de ces accords bilatéraux d’investissement (BIT), environ 3 200, ont été accueillis avec beaucoup d’enthousiasme, car les États les trouvaient prometteurs. Pourtant, ils n’ont pas remarqué que, dans ces accords, plusieurs chevaux de Troie fussent cachés.
—— Comment peut-on comprendre cela ? Entre-temps, on s’est rendu compte que la plupart de ces accords contiennent des conventions d’arbitrage très particulières, créant un nouvel ordre mondial qui ne sera ni démocratique ni transparent et sans recours. Certaines mesures, telles que la réduction des droits de douane sont utiles et pertinentes, mais les droits de douane sont déjà à un niveau très bas. — Il s’agit donc de quelque chose de beaucoup plus important que de « quelques accords de libre-échange » ? Il s’agit de la géopolitique et du pouvoir. C’est un coup des entreprises transnationales, qui ont souvent plus d’argent et plus de pouvoir que quelques États. Quant aux TPP, TTIP ou TiSA, il ne s’agit pas seulement de refuser ces accords. Il faut réformer entièrement le système qui a été établi ces derniers trente ans, et ceci de fond en comble. Les accords, c’est une chose, l’autre, c’est la perte de l’État de droit démocratique qui va de pair. —— Qu’est-ce que cela veut dire concrètement ? État de droit veut dire transparence et responsabilité qui présupposent un débat ouvert. Là, on a négocié des accords à huis clos en excluant les syndicats, les spécialistes en matière de droit de l’homme, d’écologie, et de santé : ils n’étaient pas admis aux négociations de l’accord. Et pour éviter tout débat au parlement, le TPP devait passer le parlement par « fasttracking » [procédure accélérée] comme un fait accompli. Il n’y a pas de procédé plus antidémocratique. Cette semaine justement, le Sénat des États-Unis a adopté le « fasttracking ». La loi n’a que passé le Congrès et entrera en vigueur au moment où le Président Obama l’aura signée. Ce n’est qu’un acte formel, car il voudrait conclure ces accords de libre-échange le plus vite possible. La loi porte le nom de « Trade Promotion Authority ». —— Quelles sont les conséquences de cette loi ? Au Parlement, elle interdit toute discussion et tout vote sur la détermination du contenu de ces accords. Les motions individuelles sont interdites, il n’y aura qu’un vote « pour » ou « contre ». Ainsi, toute la procédure démocratique sera éliminée. Lorsqu’un parlement « s’émascule » lui-même, c’est un acte totalitaire et une violation de l’article 25 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. —— Le processus démocratique est mis hors jeu pour donner la priorité à l’économie ? Pas à l’économie, mais aux entreprises transnationales, à l’industrie pharmaceutique, aux géants du pétrole ou de l’énergie nucléaire. Au fond, ce ne sont pas des accords de libre-échange, mais des accords politiques dans l’intention de supprimer la souveraineté des États en la remplaçant par les dictats des corporations. —— Comment faut-il comprendre cela ? Les grands groupes internationaux ont entamé une certaine révolution contre la conception de l’État de la Paix de Westphalie. L’idée comprend le détournement de l’État de droit, laissant de côté la juridiction nationale pour laquelle le monde travaille depuis 200 ans, pour établir la sécurité juridique et pour développer des institutions capables de combattre les violations du droit. L’établissement prévu des tribunaux d’arbitrage dans ces accords, empêchera tout cela et contournera finalement notre système démocratique. —— Comment faut-il imaginer ces tribunaux d’arbitrage ? En premier, ils sont secrets. Dans ce système, il n’y a ni transparence ni la possibilité de demander des comptes aux « juges ». Les multinationales ont établi une juridiction à part, sans aucune légitimation démocratique et qui exclut le principe de l’État westphalien. —— C’est à dire qu’avec ces accords, on abolit l’État national souverain avec son ordre juridique. Oui, il y a deux ontologies qu’il faut prendre en considération. L’ontologie de l’État définit la raison d’existence de l’État. L’État, c’est une société organisée, se légitimant elle-même par le fait que c’est l’État qui, pour protéger les intérêts du peuple, défend la législation. La deuxième ontologie est celle du marché, du business, des affaires. Quand je fais des investissements, quand je suis homme d’affaires, quand je travaille pour une société transatlantique, j’attends des profits. Pour cela, je suis prêt à courir des risques. L’ontologie du capitalisme est de courir des risques. Par ce « investor state dispute settlement » mécanisme [règlement des différends entre les investisseurs et l’EÉtat], ces nouveaux tribunaux d’arbitrage, qui, au fond, ne sont pas de vrais tribunaux, mais des tribunaux d’arbitrage privés, les investisseurs veulent supprimer leur risque, ils veulent une garantie de profit. Donc on veut créer un système anti-ontologique et complètement corrompu. —— Comment ces tribunaux fonctionnent-ils ? Les juges sont en général avocats des grandes multinationales. Comme je connais le métier, je sais très bien de quoi je parle. Ces avocats de Wall Street et ailleurs, encaissant 1 000 dollars l’heure, conseillent les multinationales et les États. C’est une excellente affaire. Aujourd’hui, ils sont arbitres, demain conseillers et après-demain PDG d’une multinationale. Il faut l’imaginer, c’est un système corrompu de fond en comble. Mais ils l’ont établi comme cheval de Troie. Dans les années 90, on n’arrivait pas à imaginer qu’une telle chose soit possible. —— Par où faut-il commencer ? Le système d’arbitrage secret va entièrement à l’encontre des bonnes mœurs. Le terme de « contra bonos mores » est le terme du droit international désignant des traités ou des contrats qui vont à l’encontre du bonum commune, donc à l’encontre du bien commun, de l’intérêt de la société. De tels traités allant « contra bonos mores » sont nuls, selon l’article 53 de la Convention de Vienne sur le droit des traités. —— Qu’est-ce que cela implique pour les multiples traités ? Dans mon rapport pour le Conseil des droits de l’homme, je propose d’examiner à la loupe tous les traités, y inclus les bilatéraux. Là, où ils vont à l’encontre du bien commun, il faut les modifier selon l’article 53 de la Convention de Vienne sur le droit des traités. C’est un procédé, qui fait partie du droit international qu’on appelle « severability », dérogation des éléments concernés. Il ne faut donc pas supprimer le traité entier. Il suffit de supprimer les articles ou les passages allant à l’encontre du bien commun sans les remplacer. C’est ancré dans le droit international. —— On pourrait donc procéder contre tout traité allant à l’encontre du bien commun ? Pourquoi personne ne l’a-t-il fait jusqu’ici ? Parce que les victimes ne s’organisent pas alors que les multinationales sont très bien organisées. —— Les victimes, ce sont l’État concerné et sa population ? Oui, bien sûr. Quand un État, tels l’Équateur, la Bolivie ou le Venezuela, doit payer trois milliards ou 5 milliards de compensations à une multinationale, cela veut dire que ces 5 milliards manquent à d’autres domaines afin que l’État puisse remplir ses obligations sociales. Cela veut dire que, dans tous les domaines, par exemple, celui des infrastructures, du droit de travail, de la santé et bien sûr aussi dans celui de l’enseignement et de la formation les moyens nécessaires vont manquer. C’est une situation anormale qu’on n’avait pas du tout en vue au moment de la signature de ces traités. On ne doit pas dire que les États ont accepté ou ratifié ces traités en connaissance de cause, car ils ne savaient pas qu’il y a une juridiction contra bonum mores. —— Comment comprendre cela ? Les arbitres ont effectué et réalisé une interprétation des accords de libre commerce qui va à l’encontre de l’ordre public national et international. Cette interprétation viole les articles 31 et 32 de la Convention de Vienne sur le droit des traités. Aucun homme de bon sens ne pourrait accepter telle chose. Ils ont interprété les termes de confiscation ou d’expropriation de la façon suivante : si le profit que j’attendais est diminué par le fait que l’État augmente le salaire minimum ou renforce les mesures de protection écologique, ce qui oblige la multinationale à éviter la pollution de l’eau, les coûts de la multinationale s’élèveront et le profit diminuera. Donc une mesure étatique tout à fait normale et prévisible ne confisquant aucunement une entreprise étrangère est donc interprétée comme confiscation, car « le profit » est diminué. —— Les États n’auraient-ils pas pu prévoir cela ? Jusqu’au moment de la ratification du traité, il n’y avait pas une jurisprudence arbitrale dans ce sens. Personne ne savait qu’on allait interpréter comme expropriation l’augmentation du salaire minimum ou le renforcement de la législation de la protection de l’environnement par l’État. Quand un État, comme le montre l’exemple de l’Allemagne, veut sortir de l’énergie nucléaire, ce sont des décisions devant être prises démocratiquement au sein d’un État. Mais cela diminue le profit des entreprises. Cette diminution du profit est déclarée comme expropriation et comme telle une violation de l’obligation de cet EÉtat envers la multinationale. C’est l’État qui doit payer donc la réduction du profit attendue à la multinationale. —— Connaissez-vous des exemples concrets ? En ce moment, c’est Vattenfall, ce grand groupe énergétique suédois, qui tente de se faire indemniser par l’Allemagne de 4 milliards à cause de sa sortie de l’énergie nucléaire. Veolia, une entreprise française de service public, spécialisée en alimentation en eau des communes, est en train de procéder contre l’Égypte pour avoir augmenté le salaire minimum. —— C’est absurde. Qu’est-ce qu’on peut faire ? J’ai deux préoccupations principales. Il faut reconnaître que c’est la Charte de l’ONU qui sert de référence acceptée internationale. La Charte de l’ONU garantit la souveraineté de l’État. Au fait, l’ONU a été construite sur le principe de la souveraineté des États. La possibilité de l’État de décider du taux et de l’emploi des impôts est un devoir ontologique et essentiel de l’État. Tout cela est stipulé dans les articles 1 et 2 de la Charte de l’ONU. Les articles 55 et 56 stipulent les droits de l’homme. Lorsqu’un traité viole ces articles ou lorsqu’il est incompatible avec ceux-ci, c’est la Charte qui est prioritaire. En anglais, on dit « it trumps » [cela emporte sur] tous les autres traités. Dans l’article 103 de la Charte de l’ONU est écrit qu’en cas de conflit entre la Charte de l’ONU et un autre traité, c’est la Charte de l’ONU qui doit être appliquée et non pas le traité. Cela doit être consigné par voie de justice nationale et internationale, voir par la Cour internationale de justice, par la Cour européenne des droits de l’homme, par la Cour interaméricaine des droits de l’homme, etc. —— Qu’est-ce que cela veut dire concrètement pour ces traités illicites allant à l’encontre des bonnes mœurs et de la bonne foi, du principe démocratique et avec cela du bien commun ainsi que des droits de l’homme ?
C’est au sein de la Cour internationale de justice qu’il faut trouver la solution. Les États membres de l’Assemblée générale doivent exiger, auprès de la Cour internationale de justice de La Haye, une expertise reconnaissant cela et disant aux États qu’ils n’ont pas le droit de ratifier des traités allant à l’encontre de la Charte de l’ONU. Tous ces accords commerciaux bilatéraux, tels le TTP, TTIP, TISA, etc. ainsi que les 3 200 accords bilatéraux déjà existants doivent être modifiées, c’est-à-dire supprimés ou bien ces parties allant à l’encontre de la Charte doivent être supprimées (principe de la « severability »). Mais tout cela, il faut l’initier. La Cour internationale de justice n’est active que motu proprio, elle n’intente pas de procès de sa propre initiative. Quelqu’un d’autre doit prendre l’initiative et intenter un procès auprès de la Cour internationale de justice. —— Qui est-ce qui pourrait le faire ? L’assemblée générale de l’ONU selon l’article 96 de la Charte, mais pas seulement elle. Il y a d’autres organisations ayant exactement le même droit telle l’Organisation internationale du travail (OIT), l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et d’autres. Tous ceux qui sont déjà capables d’en reconnaître les conséquences néfastes. Les conséquences de ces accords violent le droit du travail, le droit à la santé, le droit à la protection de l’environnement, le droit à la vie, car très souvent, ces grands projets qui ont pour conséquence que les gens perdent tout, sont poussés au suicide ou meurent de faim sont effectués par des sociétés internationales. Dans mon rapport au Conseil des droits de l’homme, j’ai présenté tout cela et exigé qu’un débat soit lancé sur ce sujet.
Monsieur le professeur, nous vous remercions de cet entretien. La conversation correspond à l’opinion personnelle du professeur de Zayas et n’a pas été officiellement tenue en sa qualité de Rapporteur spécial.
>>> Interview du professeur Alfred de Zayas (*) réalisée par Thomas Kaiser - horizons-et-debats.ch – le 14 juillet 2015. Cf. www.alfreddezayas.com et http://dezayasalfred.wordpress.com ***
Charte des Nations Unies En vue de créer les conditions de stabilité et de bien-être nécessaires pour assurer entre les nations des relations pacifiques et amicales fondées sur le respect du principe de l’égalité des droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes, les Nations Unies favoriseront : a. le relèvement des niveaux de vie, le plein emploi et des conditions de progrès et de développement dans l’ordre économique et social ; b. la solution des problèmes internationaux dans les domaines économique, social, de la santé publique et autres problèmes connexes, et la coopération internationale dans les domaines de la culture intellectuelle et de l’éducation ; c. le respect universel et effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion. Les Membres s’engagent, en vue d’atteindre les buts énoncés à l’Article 55, à agir, tant conjointement que séparément, en coopération avec l’Organisation. […] En cas de conflit entre les obligations des Membres des Nations Unies en vertu de la présente Charte et leurs obligations en vertu de tout autre accord international, les premières prévaudront. Convention de Vienne sur le droit des traités Traités en conflit avec une norme impérative du droit international général (jus cogens) Est nul tout traité qui, au moment de sa conclusion, est en conflit avec une norme impérative du droit international général. Aux fins de la présente Convention, une norme impérative du droit international général est une norme acceptée et reconnue par la communauté internationale des États dans son ensemble en tant que norme à laquelle aucune dérogation n’est permise et qui ne peut être modifiée que par une nouvelle norme du droit international général ayant le même caractère. (*) Alfred-Maurice de Zayas, né le 31 mai 19471 à La Havane (Cuba), est depuis 2012 l’expert indépendant des Nations unies pour la promotion d’un ordre international démocratique et équitable 2. Il est historien, avocat et écrivain américain, J.D. (Harvard), Dr Phil. en histoire moderne de l’université de Göttingen, qui a grandi à Chicago. Il est membre des barreaux de New York et de Floride, a travaillé notamment dans le cabinet de Cyrus Vance (1970-1974) à New York. Il s’est rendu an Allemagne avec une bourse Fulbright, a enseigné dans la faculté de droit de l’université de Göttingen où il était chef d’un groupe de travail sur le droit humanitaire, ensuite à l’Institut Max Planck à Heidelberg où il était membre du comité de rédaction de l’Encyclopédie de droit international. Il fut haut fonctionnaire des Nations unies pendant 22 ans (1981-2003), secrétaire du Comité des droits de l’Homme, chef du département de requêtes au Bureau du haut-commissaire aux droits de l’homme à Genève… (Source : Wikipédia)
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July 13, 2015 10:31 PM
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Qui connaît la bonne formule ?
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July 13, 2015 5:11 PM
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Capitulation Par Jacques Sapir (*) Au petit matin de ce lundi 13 juillet, le Premier ministre grec, M. Alexis Tsipras, a fini par capituler. Il a capitulé sous les pressions insensées de l’Allemagne, mais aussi de la France, de la Commission européenne et de l’Eurogroupe. Il n’en reste pas moins qu’il a capitulé. Car, il n’y a pas d’autres mots pour désigner l’accord qui lui a été imposé par l’Eurogroupe, puis par les différents dirigeants européens, le revolver – ou plus précisément la menace d’une expulsion de la Grèce hors de la zone euro – sur la tempe.
Cette capitulation aura des conséquences dramatiques, en Grèce en premier lieu où l’austérité va continuer à se déployer, mais aussi au sein de l’Union européenne. Les conditions dans lesquelles cette capitulation a été arrachée font voler en éclat le mythe d’une Europe unie et pacifiée, d’une Europe de la solidarité et des compromis.
On a vu l’Allemagne obtenir de la Grèce ce que les anciens appelaient une paix carthaginoise. On sait que telle était la position dès le départ de M. Dijsselbloem, le Président de l’Eurogroupe [1]. On a vu, avec tristesse, mais aussi avec colère, la France finir par se plier à la plupart des exigences allemandes, quoi qu’en dise notre Président. Ce 13 juillet est et restera dans l’histoire un jour de deuil, à la fois pour la démocratie et pour l’Europe. Un accord détestable Cet accord est un accord détestable, et pour plusieurs raisons. Il l’est dans le domaine économique. Il saigne à nouveau l’économie grecque sans lui offrir la nécessaire et réelle bouffée d’oxygène dont elle avait besoin. L’accroissement de la pression fiscale sans contreparties aura des conséquences désastreuses pour l’économie grecque. C’est la poursuite de l’austérité dans la plus pure logique d’un Pierre Laval en France, mais surtout d’un Brüning en Allemagne, ou d’un McDonald en Grande-Bretagne, ces figures tragiques des années trente qui ont aggravé par leurs politiques les conséquences de la crise de 1929. La hausse de la pression fiscale exigée, les nouvelles coupes dans les dépenses ne s’accompagnent nullement du plan d’investissement massif qui aurait pu en compenser, au moins en partie, les effets. Notons ainsi que le gouvernement grec est contraint de s’engager à : « mener d’ambitieuses réformes des retraites et définir des politiques visant à compenser pleinement l’incidence budgétaire de l’arrêt de la cour constitutionnelle relatif à la réforme des pensions de 2012 et mettre en œuvre la clause de déficit zéro ou des mesures alternatives mutuellement acceptables d’ici octobre 2015 ». En d’autres termes on demande au gouvernement grec de compenser l’arrêt de la cour constitutionnelle qui avait cassé la réforme des retraites de 2012. Bref, la logique de l’austérité est ici proclamée plus importante que la constitution d’un État souverain[2]. Cet accord est aussi détestable dans le domaine financier aussi. Il engage donc le Mécanisme Européen de Stabilité, ou MES. Mais, cet engagement sera appelé à grandir régulièrement. L’économie grecque va, en effet, continuer à s’enfoncer dans la dépression. Les ressources fiscales vont au total stagner, voire diminuer, et cela même si la pression fiscale augmente comme il est prévu dans l’accord. La dette va donc, en proportion de la richesse produite, devenir de plus en plus lourde. Sur cette dette, le reprofilage – mot barbare qui désigne un allongement des délais de paiement du principal et un report des intérêts – ne résout rien. On sait, le Fonds Monétaire International l’a dit, qu’il faut restructurer, c’est-à-dire annuler, une partie de la dette grecque. Mais, l’Allemagne s’y refuse toujours avec obstination. Il faudra d’ici peu trouver à nouveau de l’argent pour la Grèce. L’une des raisons pour lesquelles ce plan est détestable est qu’il ne règle rien, ni économiquement ni financièrement. Un accord de type néocolonial Enfin, ce plan est détestable pour une troisième raison. Politiquement, il aboutit à mettre la Grèce en tutelle, à l’assimiler dans les faits à une colonie privée de tout pouvoir réel. Le parlement grec non seulement est sommé de voter au plus vite certaines réformes, avec deux dates butoirs, du 15 et du 22 juillet [3], mais il devra soumettre désormais les différentes mesures à prendre au contrôle et au bon vouloir des institutions européennes. En particulier, un paragraphe de l’accord est très significatif. Il dit ceci : « Le gouvernement doit consulter les institutions et convenir avec elles de tout projet législatif dans les domaines concernés dans un délai approprié avant de le soumettre à la consultation publique ou au Parlement » [4]. C’est le rétablissement de ce que les Grecs appellent le « régime de la Troïka », régime qu’ils avaient répudié lors des élections du 25 janvier dernier. Et c’est là sans doute le résultat le plus inouï de cet accord. Il équivaut à annuler une élection libre et démocratique, à affirmer que les règles édictées à Bruxelles ont plus de poids que le jeu démocratique. Il faudra s’en souvenir, car, de ce point de vue, cet accord ne concerne pas les seuls grecs ; il menace aussi tous les peuples de la Zone Euro. Il nous menace donc nous aussi, les Français. Et c’est pourquoi le fait que notre Président, M. François Hollande, se soit prêté à ce crime, car il n’y a pas d’autre mot pour qualifier cet accord dans le domaine politique, doit nous emplir d’effroi. En acceptant de poser sa signature au bas de cet accord, en acceptant de la faire voter d’ici la fin de la semaine au Parlement français, François Hollande est dès lors connivent à cet étranglement de la démocratie en Grèce, mais aussi dans l’ensemble de la Zone Euro. Allant toujours plus loin, cet accord organise la spoliation de la population grecque dans le paragraphe léonin qui concerne les privatisations et qui date directement de ce que l’on appelait au XIXe siècle la « politique de la canonnière ». Ce paragraphe stipule en effet que le gouvernement grec doit : « élaborer un programme de privatisation nettement plus étoffé avec une meilleure gouvernance ; des actifs grecs de valeur seront transférés dans un fonds indépendant qui monétisera les actifs par des privatisations et d’autres moyens. La monétisation des actifs constituera une source permettant le remboursement programmé du nouveau prêt du MES et générera sur la durée du nouveau prêt un montant total fixé à 50 milliards d’euros, dont 25 milliards d’euros serviront au remboursement de la recapitalisation des banques et d’autres actifs, et 50 % de chaque euro restant (c’est-à-dire 50 % de 25 milliards d’euros) serviront à diminuer le ratio d’endettement, les autres 50 % étant utilisés pour des investissements » [5]. Cela revient à dire que la Grèce ne pourra utiliser que 50 % de 25 milliards, soit 12,5 milliards issus des privatisations pour des investissements. Or, ces sommes ne seront pas disponibles – si tant est qu’elles le soient un jour – avant deux à trois ans. Quand on entend François Hollande affirmer dans la matinée de ce 13 juillet que la souveraineté de la Grèce a été préservée, on se dit que notre Président a un goût douteux pour la plaisanterie. C’est ajouter l’insulte à la blessure. Car la souveraineté de la Grèce a bel et bien été piétinée par l’Eurogroupe et par l’Allemagne, avec l’aide et avec l’assentiment de la France. C’est pour cela que ce 13 juillet sera désormais un jour de deuil pour tous ceux qui défendent la démocratie, la souveraineté et la liberté des peuples. La question de l’Euro François Hollande affirme que son action a sauvé l’Euro. Il est clair que si l’Allemagne avait imposé l’expulsion de la Grèce hors de la Zone Euro, cela aurait déclenché à relativement court terme le processus de dissolution de cette zone. Mais, le maintien de la Grèce dans la zone euro ne sauve nullement l’Euro. D’une part parce que les problèmes économiques et financiers de la Grèce ne sont pas résolus. D’autre part, parce que d’autres pays sont aujourd’hui en grandes difficultés, et en particulier l’un de nos voisins, l’Italie. L’Euro est, on en a eu la preuve aujourd’hui, indissolublement lié à la politique d’austérité. La politique économique menée dans la Zone Euro consolidée par le rôle des divers traités, et en particulier du dernier le TSCG ratifié en septembre 2012, ne peut que mener à l’austérité. Si on ne l’avait pas encore compris, c’est aujourd’hui parfaitement clair : l’Euro c’est l’austérité. Bien sûr, il peut y avoir des politiques d’austérité sans l’Euro. Mais l’Euro implique en réalité la politique d’austérité et toute politique menée dans le cadre de l’Euro conduit à l’austérité. Il faut comprendre le sens profond de cette affirmation. Aujourd’hui, tant que l’on restera dans la zone euro, il sera impossible de mener une autre politique économique que l’austérité. Pour ne pas avoir compris cela, Alexis Tsipras s’est mis de lui-même la tête sur le billot. Cette constatation est appelée à devenir le véritable point de clivage de la politique française dans les mois et les années à venir. Ainsi, ce qu’a sauvé François Hollande, en réalité, c’est bel et bien l’austérité. On sait qu’il fit ce choix en 2012. Il n’en a pas changé. Il devra donc être jugé dessus aux prochaines élections. PAR JACQUES SAPIR - russeurope.hypotheses.org – le 13 juillet Notes : [1] VAROUFAKIS : POURQUOI L’Allemagne REFUSE D’ALLÉGER LA DETTE DE LA GRÈCE, http://blogs.mediapart.fr/blog/monica-m/120715/varoufakis-pourquoi-lallemagne-refuse-dalleger-la-dette-de-la-grece [2] Déclaration du sommet de la zone euro, Bruxelles, le 12 juillet 2015, page 3. [3] Le texte de l’accord précise que ce dernier ne sera valable que dans les conditions suivantes : « Ce n’est qu’après – et immédiatement après – que les quatre premières mesures susmentionnées auront fait l’objet d’une mise en œuvre au plan juridique et que le Parlement grec aura approuvé tous les engagements figurant dans le présent document, avec vérification par les institutions et l’Eurogroupe, qu’une décision pourra être prise donnant mandat aux institutions de négocier un protocole d’accord ». Déclaration du sommet de la zone euro, Bruxelles, le 12 juillet 2015, page 2. [4] Déclaration du sommet de la zone euro, Bruxelles, le 12 juillet 2015, page 5. [5] Déclaration du sommet de la zone euro, Bruxelles, le 12 juillet 2015, page 4.
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