Plus d’un mois après la violation de son espace aérien, au large de la ville de Loviisa [sud], par quatre avions militaires russes, la Finlande, désormais membre de l’Otan, vient de faire état d’un nouvel incident frontalier… mais concernant cette fois ses eaux territoriales.
Ainsi, ce 26 juillet, le ministère finlandais de la Défense a signalé une « violation présumée » de la frontière par un navire russe, dans l’est du golfe de Finlande. Et de préciser que la garde côtière avait été chargée d’enquêter sur cet incident.
Mais il n’aura pas fallu attendre longtemps pour en obtenir les premiers résultats. En effet, via un communiqué, responsable de l’enquête en sa qualité de chef adjoint de l’unité de prévention de la criminalité des gardes-côtes, Petter Stausser a confirmé que le navire hydrographique « Mikhail Kazansky », affecté à la flotte russe de la Baltique, s’était aventuré dans les eaux territoriales finlandaises au sud de Hamina, localité située à une vingtaine de kilomètres de la frontière avec la Russie.
Toujours selon M. Stausser, détecté avant de commettre la violation par un patrouilleur de la garde côtière, le navire russe a ignoré les appels radios qui lui avaient été adressés. Le « Mikhail Kazansky » a donc poursuivi sa route et parcouru 1,2 nautique [soit environ 2,2 km] dans les eaux territoriales finlandaises avant de faire demi-tour. L’incident a duré 7 minutes au total.
Première unité du projet 23370G [qui en compte trois], le « Mikhail Kazansky » a été admis au service actif en 2019. Affichant un déplacement de 146 tonnes, il a été conçu pour cartographier les fonds marins et en mesurer la profondeur. Évidemment, compte tenu des menaces qui pèsent sur les infrastructures sous-marines, sa présence dans le golfe de Finlande, qui plus est dans les eaux territoriales finlandaises, ne peut qu’interroger.
Cette violation signalée par Helsinki survient quelques semaines après que le ministère russe de la Défense a déposé un projet de résolution visant à « actualiser les coordonnées des frontières russes en mer Baltique ».
Parce que l’espace est indispensable pour les activités scientifiques, commerciales et militaires [observation, communications, renseignement, etc.], l’Otan en a fait un « domaine opérationnel » à part entière en 2019. D’autant plus que, depuis quelques années, on assiste à une « arsenalisation » de ce milieu, avec le développement, par certains pays, de capacités offensives, comme les armes antisatellites et les engins manœuvrants.
D’ailleurs, l’une des premières actions de la Russie au début de la guerre en Ukraine aura été de lancer une attaque informatique contre le satellite de communications KA-SAT, exploité par la société américaine Viasat pour fournir un accès Internet à haut débit à plusieurs pays d’Europe de l’Est. D’où, pour les forces ukrainiennes, l’importance des services du réseau Starlink qui, fournis par SpaceX, leur ont permis de conserver une structure de commandement et de contrôle [C2].
Le brouillage des signaux de géolocalisation par satellite [GPS] fait partie des activités hostiles liées à l’espace. La région de la Baltique est particulièrement affectée depuis plusieurs mois par un tel phénomène, lequel peut potentiellement porter atteinte à la circulation aérienne mais surtout au trafic maritime. Par ailleurs, en juin, l’Union internationale des télécommunications [UIT] a fait savoir qu’elle avait reçu des plaintes qui, déposées par la France, la Suède, les Pays-Bas et le Luxembourg, dénonçaient des « interférences nuisibles » dans les réseaux satellites.
Aussi, comme d’autres pays avant elle, la Suède s’est récemment dotée de sa première stratégie spatiale de défense.
Sans grande originalité, celle-ci vise à « assurer la liberté d’action dans et à travers l’espace » ainsi qu’ à « créer un portefeuille de capacités, de services et de compétences spatiales » pour soutenir « la défense globale et la préparation aux crises ». Même si, en raison de moyens limités, cette stratégie mise sur des coopérations au sein de l’Otan et de l’Union européenne [UE], la Suède a quelques atouts pour agir par elle-même.
Ainsi, en janvier, les autorités suédoises ont inauguré une rampe de lancement pour satellite au centre spatial d’Esrange qui, situé en Laponie, était jusqu’alors dédié à la recherche scientifique [notamment à l’étude des aurores boréales], aux ballons de haute altitude et au suivi de satellites. En mars, elle a été utilisée pour lancer la fusée Texus 60 [VSB-30], laquelle devait emporter une charge utile de 400 kg à 251,7 km d’altitude.
Quant aux applications militaires, la force aérienne suédoise [Svenska flygvapnet] envisage d’utiliser l’avion de combat JAS-39 Gripen pour placer des nanosatellites sur des orbites basses. À cette fin, une étude, appelée Stella, a été confiée à l’Institut royal de technologie KTH de Stockholm.
Responsable de la division spatiale de la Svenska flygvapnet, Mme le colonel Ella Carlsson a donné quelques détails à son sujet, lors du salon aéronautique de Farnborough [Royaume-Uni]. Ainsi, a-t-elle confié, l’idée du programme Stella a été soufflée par un ancien responsable de l’agence spatiale ukrainienne, celui-ci ayant affirmé que le « lancement réactif de satellite par un avion aurait été une capacité utile à avoir avant l’invasion russe ».
Selon l’Institut royal de technologie KTH, il serait effectivement possible d’utiliser un avion de combat pour placer des nanosatellites de 2 kg sur une orbite basse. Mais il reste encore à voir si le Gripen peut le faire en « toute sécurité ».
« Ils font des calculs. Mais si nous devons reconstruire l’avion [pour lui permettre d’emporter une fusée], nous ne le ferons pas », a déclaré Mme le colonel Carlsson.
L’idée de recourir à un avion de combat pour mettre des satellites en orbite n’est pas nouvelle. Dans le cadre du programme Airborne Launch Assist Space Access [ALASA], la DARPA, l’agence du Pentagone dédiée à l’innovation avait confié à Boeing un contrat de 104 millions de dollars pour développer une telle capacité, celle-ci devant reposer sur un F-15E Strike Eagle équipé d’un « module » qui, une fois libéré à 40’000 pieds d’altitude, était censé mettre sur une orbite basse un satellite de 45 kg. L’objectif était alors de réduire de 66 % le coût d’un lancement.
En France, Dassault Aviation a aussi planché sur cette question, avec le MLA [Mini-lanceur aéroporté]. « Deux versions, utilisant un Rafale opérationnel comme avion porteur, ont été étudiées », explique l’industriel. La première, appelée « monocorps linéaire », permettrait de placer une charge utile de 75 kg en orbite basse tandis que la seconde, dite « tricorps » car composée d’un corps central associé à deux corps latéraux », serait en mesure d’emporter un microsatellite de 150 kg à 800 km d’altitude.
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Dans un entretien au Guardian publié mercredi 24 juillet, Oleksandr Syrsky, commandant en chef de l’armée ukrainienne, a estimé que l’armée russe n’avait "pas accompli de progrès significatifs" ces dernières semaines.
The 2024 tour marks the team’s return to North America after more than 30 years, reminiscent of their “Columbus” mission in 1992 and the first USA-Canada tour in 1986.
Développé par Thales et CS Group dans le cadre d’un marché de 350 millions d’euros notifié par la Direction générale de l’armement [DGA] en 2021, le système PARADE [Programme de protection déployAble modulaiRe Anti-DronEs] a beaucoup fait parler de lui au cours de ces dernières semaines… Mais pas en bien, en raison des difficultés qu’il a rencontrées lors des essais Coubertin 1 et 2, organisés en vue des Jeux olympiques et paralympiques de Paris.
Ces problèmes ont d’ailleurs conduit la commission sénatoriale des Affaires étrangères et des Forces armées à ne pas rendre public le rapport sur la lutte antidrone qu’elle a rendu en avril et à auditionner, à huis clos, Sébastien Lecornu, le ministre des Armées. On sait seulement que ce dernier a demandé à l’industriel « de bien vouloir perfectionner [le système Parade] et de répondre précisément à toutes les demandes qui lui sont faites par les armées et par la DGA pour être prêt ».
A priori, ces imperfections ont été gommées puisque PARADE fera bel et bien partie du dispositif particulier de sûreté aérienne qui sera mis en place à Paris et à Marseille pour les JO. Au même titre, d’ailleurs, que les systèmes BASSALT [BASSe ALTitude], MILAD [ mobiles de Lutte Anti-Drones], RapidEagle [un « drone intercepteur de drone »] et… Helma-P, comme vient de le confirmer l’Agence de l’innovation de défense [AID].
Développé depuis 2017 par la Compagnie industrielle des lasers [CILAS], Helma-P est une arme à énergie dirigée permettant « d’apporter une réponse graduée à la menace drone, depuis l’éblouissement des instruments d’observation jusqu’à la neutralisation par altération de la structure d’un mini ou d’un micro drone [c’est-à-dire de 100g à 25kg], entraînant sa chute en quelques secondes ».
Un prototype opérationnel de ce système avait été commandé par la DGA en juin 2022, dans le cadre du marché L2AD [Laser de lutte anti-drones], doté de 10 millions d’euros. Puis, un an plus tard, il fit l’objet de tests – réussis – depuis la frégate de défense aérienne [FDA] Forbin. Depuis, la communication concernant Helma-P a été plutôt succincte… En tout cas, ce système sera donc au rendez-vous, comme l’a suggéré une image publiée par M. Lecornu à l’issue d’une présentation du dispositif de lutte antidrone sur la base aérienne de Villacoublay, le 23 juillet.
« Nous nous préparons à faire face à des menaces de types terroriste, contestataire ou d’usagers qui voudraient aller filmer les épreuves avec leur propre drone », a récemment résumé le général Arnaud Bourguignon, le responsable de la sécurisation aérienne pour les Jeux. Ce qui représentera 20’000 heures de surveillance…
Pour les JOP de Paris, le système Helma P devrait être installé sur un véhicule de type Sherpa Light. En théorie, il est capable de détecter, de suivre et de neutraliser des mini/micro drones à au moins 1000 mètres de distance. Le ministère des Armées suggère que son taux de réussite est de 100 %, à condition que les conditions météorologiques s’y prêtent.
Par ailleurs, tous les dispositifs déployés au titre de la lutte antidrone seront reliés au logiciel SAP [Situation Aérienne Partagée] qui, mis au point par l’Office national d’études et de recherches aérospatiales [ONERA] et Thales, est en mesure de « synthétiser les données issues de plusieurs capteurs, destiné à la conduite et à au commandement d’opérations complexes et à la prise de décision en temps réel ».
A Russian Mi-28 helicopter has crashed in the Kaluga region, according to Governor Vladislav Shapsha. The incident, which occurred during a scheduled flight, resulted in the loss of the helicopter's crew. Russian rescue teams are currently on-site, assessing the situation. Initial reports from the Ministry of Defense suggest that the crash was caused by a
Depuis cinq ans, les forces aériennes chinoises et russes mènent régulièrement des patrouilles conjointes dans la région Indo-Pacifique, plus particulièrement au-dessus de la mer du Japon et de la mer de Chine orientale.
Généralement, de telles missions impliquent des bombardiers TU-95 « Bear » russes et H-6K chinois, lesquels sont escortés par des chasseurs Su-30/35 et J-16 et appuyés par des avions ravitailleurs YY-20 et des avions d’alerte avancée A-50 Mainstay.
Avec ces patrouilles conjointes, Moscou et Pékin entendent souligner leur proximité stratégique. Ainsi, en décembre 2022, à l’issue d’une mission ayant duré plusieurs heures, les bombardiers russes et chinois ne regagnèrent pas leurs bases respectives : les Tu-95 se posèrent à Hangzhou [sud-ouest de Shangaï] tandis que les H-6K atterrirent en Russie, probablement sur un aérodrome de la région de Vladivostok.
Jusqu’à présent, si des navires de guerre russes et chinois se sont déjà aventurés au large de l’Alaska, aucune de ces patrouilles de bombardiers n’avait été repérée sous une telle latitude. Cependant, lors d’une audition parlementaire, en février dernier, le général Gregory Guillot, « patron » du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord [NORAD] et de l’US Northern Command [NORTHCOM], avait estimé que ce n’était qu’une question de temps.
« Je constate une volonté et un désir chez les Chinois d’agir dans la région de l’Arctique. Je m’attends à voir une activité aérienne de leur part dans les environs de l’Alaska, potentiellement dès cette année. C’est une de mes grandes préoccupations », avait ainsi déclaré le général Guillot. « La Russie et la Chine continuent de représenter des menaces majeures pour le territoire américain », avait-il ajouté.
Quoi qu’il en soit, le général Guillot ne croyait sans doute pas si bien dire. En effet, le 24 juillet, via un communiqué, le NORAD a fait savoir qu’il venait de détecter quatre bombardiers stratégiques, dont deux Tu-95 « Bear » et deux H-6 « opérant dans la zone d’identification de défense aérienne [ADIZ] de l’Alaska ». Ces appareils ont été interceptés par des avions de combat de l’US Air Force et de l’Aviation royale canadienne.
« Les avions russes et chinois sont restés dans l’espace aérien international et n’ont pas pénétré dans l’espace aérien souverain américain ou canadien. Cette activité russe et chinoise dans l’ADIZ de l’Alaska n’est pas considérée comme une menace et le NORAD continuera de surveiller les activités de ses concurrents à proximité de l’Amérique du Nord et de répondre à toute présence », lit-on dans le texte.
À noter que, le 21 juillet, deux bombardiers américains B-52H Stratofortress ont également été interceptés par des MiG-31 russes au-dessus de la mer de Barents. Ces appareils se sont ensuite rendus en Finlande puis ont continué leur périple jusqu’en Roumanie.
Si le NORAD n’a pas précisé le type des avions de chasse sollicités pour intercepter la formation russo-chinoise, le ministère russe de la Défense l’a fait à sa place, en diffusant une vidéo via les réseaux sociaux. Sans surprise, les images montrent un CF-188 Hornet canadien. Mais on y voit aussi un F-35A [ayant probablement décollé de la base aérienne d’Eielson] ainsi que deux F-16. En outre, à un moment de leur parcours, les quatre bombardiers ont été escortés par des Su-30/35 russes.
Selon la même source, les TU-95 et des H-6K ont survolé « la mer des Tchouktches, la mer de Béring et la partie Nord de l’océan Pacifique ». Leur mission a duré cinq heures, ce qui laisse entendre que les bombardiers chinois ont décollé d’un aérodrome situé dans l’Extrême-Orient russe, sans doute depuis la région de Vladivostok.
« Au cours du vol, les équipages russes et chinois, dans une nouvelle zone d’opérations conjointes, ont travaillé les questions liées à la coopération à toutes les étapes d’une patrouille aérienne », a indiqué le ministère russe de la Défense.
Cette patrouille conjointe inédite des forces aériennes russes et chinoises au large de l’Alaska a été menée quelques jours après que le Pentagone a dévoilé leur nouvelle stratégie pour l’Arctique.
« Nous avons constaté une coopération croissante entre la Chine et la Russie dans l’Arctique sur le plan commercial, la Chine étant l’un des principaux bailleurs de fonds de l’exploitation énergétique russe dans l’Arctique », a affirmé, à cette occasion, Kathleen Hicks, une secrétaire adjointe à la Défense.
Après avoir rompu les discussions qu’il avait ouvertes en décembre avec le groupe franco-allemand KNDS en vue de « mettre en œuvre conjointement le programme [italien] d’acquisition » d’au moins 132 « chars de combat » Leopard 2A8, Leonardo n’a pas tardé à trouver un autre interlocuteur.
En effet, début juillet, l’industriel transalpin et Rheinmetall ont fait connaître leur intention de créer un coentreprise à parts égales qui, implantée en Italie, sera chargée de contribuer à la mise au point d’un « nouveau char de combat » ainsi qu’à celle d’une « nouvelle plateforme Lynx », dans le cadre du programme AICS [Armored Infantry Combat System] de l’armée italienne [Esercito Italiano].
« Les synergies technologiques et industrielles entre Leonardo et Rheinmetall constituent une opportunité unique de développer des chars de combat et des véhicules d’infanterie de pointe. Nous considérons cet accord comme une contribution fondamentale à la création d’un espace de défense européen », fit alors valoir Roberto Cingolani, le PDG du groupe italien.
Pour le moment, le ministère transalpin de la Défense n’a fait aucune annonce officielle sur le type de véhicules de combat d’infanterie [VCI] qu’il envisage d’acquérir et n’est pas encore revenu sur sa décision de commander des Leopard 2A8. Mais sans doute n’est-ce qu’une question de temps…
En attendant, dans un entretien accordé à Defense News, M. Cingolani a assuré que la coentreprise entre Leonardo et Rheinmetall serait opérationnelle d’ici septembre et dit s’attendre à ce que des contrats soient signés avec le ministère de la Défense avant la fin de cette année.
« Nous allons nous dépêcher autant que possible car l’armée italienne est pressée de recevoir ses premiers véhicules », a déclaré le PDG de Leonardo. L’objectif affiché est de pouvoir livrer les premiers KF-41 « Lynx » et KF-51 « Panther » dans deux ou trois ans.
La question du partage industriel [qui a fait échouer les discussions avec KNDS] est en passe d’être finalisée. D’après M. Cingolani, environ 40 % de la charge de travail reviendrait à Rheinmetall, le reste devant être confié à Leonardo [50 %] et à la filiale italienne du groupe allemand [10 %].
S’agissant plus particulièrement du KF-51 Panther, Rheinmetall sera chargé du châssis, des trains de roulement, des chenilles, de la transmission et du groupe moto-propulseur. De son côté, Leonardo aura à s’occuper de la tourelle et de la partie électronique, qui est son domaine de prédilection.
Le choix du canon n’est a priori pas arrêté, Rheinmetall proposant deux modèles : un de 120 mm [120L55] et un de 130 mm [130L51]. Le second est en compétition avec l’ASCALON [de 140 mm] de KNDS France pour le MGCS [Main Ground Combat System / Système principal de combat terrestre], un projet mené dans le cadre d’une coopération franco-allemande… Coopération que l’Italie envisage de rejoindre. D’ailleurs, c’était le sens du rapprochement que Leonardo et KNDS avaient autrefois dit souhaiter.
Justement, à ce propos, M. Cingolani n’a pas exclu l’idée que le KF-51 Panther puisse être un « bon candidat » pour le MGCS, à condition toutefois qu’il soit à la « pointe de la technologie » tout en étant « très compétitif ». Et d’ajouter : « Il n’y a pas beaucoup de place dans le monde pour autant de machines avancées, complexes et coûteuses, alors peut-être pouvons-nous trouver des synergies »
En janvier, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée d’instruire les exportations d’équipements militaires américains via le dispositif dit FMS [Foreign Military Sales] donna un avis favorable à la vente de 40 chasseurs-bombardiers F-35A à la Grèce, pour un montant estimé à 8,6 milliards de dollars [environ 7,9 milliards d’euros], cette somme ne prenant pas en compte les munitions.
Il aura fallu un peu plus de six mois pour que cette vente « potentielle » soit finalisée. En effet, le 25 juillet, après avoir reçu les autorisations nécessaires de la part du Parlement, le ministère grec de la Défense a fait savoir qu’il venait de signer une lettre d’offre et d’acceptation [LOA] portant sur la livraison de 20 F-35A pour environ 3,5 milliards d’euros. Une option pour 20 appareils supplémentaires a été posée, afin d’équiper éventuellement un second escadron.
Pour le ministre grec de la Défense, Nikos Dendias, l’acquisition de F-35A est un « élément essentiel de l’Agenda 2030 » et ouvre une « nouvelle ère pour la force aérienne hellénique » car elle permettra à cette dernière « d’améliorer sa capacité à défendre l’espace aérien [grec], de soutenir les missions de l’Otan et de maintenir l’interopérabilité avec les forces américaines ».
Quant aux munitions destinées aux futurs F-35A grecs, elles feront l’objet d’accords séparés avec les autorités américaines.
Selon la presse grecque, ces 20 F-35A seront affectés à la 117e escadre de chasse, implantée sur la base aérienne d’Andravida [ouest de la Grèce]. Les travaux de modernisation qui y seront réalisés devront être certifiés par le « bureau de sécurité compétent de l’US Air Force ». Les livraisons de ces chasseurs-bombardiers s’étaleront entre 2028 et 2033.
« Depuis plusieurs décennies, l’armée de l’air hellénique est notre partenaire et c’est un honneur pour nous de poursuivre cette relation alors que la Grèce devient la 19e nation à rejoindre le programme F-35 », s’est félicitée Bridget Lauderdale, vice-présidente et directrice générale du programme F-35 chez Lockheed Martin. « Le F-35 est le seul chasseur capable de renforcer la souveraineté de la Grèce ainsi que sa capacité opérationnelle auprès de ses alliés », a-t-elle ajouté.
Pour rappel, la Grèce dispose de chasseurs-bombardiers F-16, acquis auprès du groupe américain. Ces appareils – du moins une grande partie d’entre eux – doivent être portés au standard F-16 Block 70/72 « Viper ». En outre, elle a également commandé 35 hélicoptères UH-60M Black Hawk, lesquels compléteront ses flottes de S-70B et MH-60R fournis par Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin].
Cela étant, et contrairement à ce qu’a laissé entendre Mme Lauderdale, la Grèce n’estime pas que le F-35A est le seul avion de combat « capable » de renforcer sa souveraineté. Ainsi, après avoir fait l’acquisition de 24 Rafale auprès du français Dassault Aviation, elle envisagerait d’en commander 8 à 10 de plus, selon de récentes informations du site spécialisé grec « Defence Review ».
Plus généralement, l’état-major grec entend rationaliser son aviation de combat en retirant du service les avions les plus anciens, comme le F-4 Phantom, le Mirage 2000-5 et les F-16 Block 30 qui ne seront pas modernisés.
Par ailleurs, la semaine passée, l’US Air Force a indiqué qu’elle acceptait à nouveau les livraison de F-35, celles-ci ayant été suspendues depuis plusieurs mois en raison du retard pris dans le développement de la mise à jour logicielle appelée TR-3 [Technology Refresh 3].
« Nous commençons à accepter des livraisons de TR-3… Il s’agit d’une version tronquée, qui ne comporte pas toutes les fonctionnalités que nous souhaitons, mais elle est suffisamment avancée pour que nous puissions en accepter la livraison maintenant », a expliqué Frank Kendall, le secrétaire de l’US Air Force, le 20 juillet. Cependant, les paiements dus à l’industriel seront en partie retenus tant que les améliorations attendues ne seront pas prêtes.
Les relations entre le Vietnam et les États-Unis se normalisent progressivement [pour ne pas dire très lentement] depuis la fin de la guerre qui les a opposés, en 1975. Si leurs échanges économiques reprirent à partir de 1994 et que leurs liens diplomatiques furent rétablis un an plus tard, il fallut attendre 2000 pour voir un président américain – en l’occurrence Bill Clinton – faire une visite d’État de trois jours à Hanoï.
Puis, en 2011, alors que Hanoï avait déjà autorisé les navires américains à faire relâche dans ses ports, les deux pays signèrent un accord visant à établir une coopération entre les services de santé de l’US Navy et ceux de l’armée vietnamienne.
Le rapprochement dans le domaine militaire s’est ensuite accéléré à partir de 2014, avec la décision du président Obama d’assouplir l’embargo sur les ventes d’armes [américaines] au Vietnam. Embargo qui sera totalement levé deux ans plus tard.
« La décision de lever l’interdiction n’est pas motivée par la question chinoise […], mais par notre désir de compléter le long processus de normalisation que nous avons entrepris avec le Vietnam », avait ainsi expliqué M. Obama. « Chaque vente que nous faisons avec qui que ce soit est considérée comme une transaction particulière et nous examinons ce qui est approprié et ce qui ne l’est pas », avait-il ajouté.
Cependant, cette « question chinoise » fait pourtant partie des raisons pouvant expliquer ce réchauffement des relations entre Washington et Hanoï observé durant ces dernières années. En effet, le gouvernement vietnamien voit d’un mauvais œil l’affirmation croissante et sans complexe de Pékin en mer de Chine méridionale, où le Vietnam a des revendications territoriales.
Ainsi, pour les États-Unis, l’enjeu d’un rapprochement avec le Vietnam est double : il s’agit de renforcer les capacités de l’armée populaire vietnamienne face à la Chine tout en réduisant la dépendance de celle-ci à l’égard de la Russie en matière d’équipements militaires.
En septembre dernier, alors que le président Biden était attendu à Hanoï pour une visite d’État, il avait été avancé que le Vietnam envisageait de se procurer des chasseurs-bombardiers F-16 Viper. Pour le moment, ce dossier ne s’est pas encore concrétisé… Mais un autre pourrait l’être prochainement, car jugé moins « épineux », l’achat d’avions de combat ayant d’autres implications, notamment en matière de munitions, de soutien et de formation.
En effet, selon des informations de l’agence Reuters, le gouvernement vietnamien a ouvert des négociations en vue d’acquérir des avions de transport C-130J Hercules. Un accord pourrait être conclu d’ici la fin de cette année, les États-Unis étant a priori prêts à consentir des facilités financières.
Le nombre d’avions qu’envisage d’acquérir le Vietnam n’a pas été précisé. Actuellement, s’agissant du transport aérien, les forces vietnamiennes ne disposent que de trois CN-295 fournis par Airbus… alors que, jusqu’en 2018, elles comptaient une quarantaine d’avions AN-26 qui, acquis auprès de l’Union soviétique, pouvaient emporter une charge de 5,5 tonnes, soit quatre fois moins qu’un C-130J Hercules.
Relancé en 2017, le service militaire obligatoire concerne en fait une minorité, triée sur le volet, sans trop faire râler pour l’instant, comme l’explique le correspondant d’Ouest-France à Stockholm, Nicolas Lee, dans un sujet paru sur ouest-france.fr, le 22 juillet.
L’invasion de l’Ukraine en février 2022 a certes précipité la Suède dans l’Otan, l’alliance militaire occidentale. Mais la proximité avec une Russie agressive avait déjà entraîné un doublement en quatre ans du budget des armées, ainsi que le rétablissement du service militaire obligatoire en 2017, après dix ans de suspension.
Cet été, tout juste sortis du lycée, des milliers de jeunes Suédois ont fait leur rentrée dans les casernes pour un service militaire obligatoire mais très différent de l’ancienne conscription de masse, comme on l’a connu en France jusqu’en 1997. En effet, dans un souci d’efficacité, l’état-major l’a voulu sélectif. Sur les 110 000 jeunes mobilisables d’une classe d’âge, seuls 8 000 recevront une formation militaire (10 000 d’ici à 2035).
Le processus de sélection commence par un questionnaire envoyé aux filles et garçons âgés de 18 ans, qui permet d’évaluer leur état physique ou psychique. Ceux qui présentent des maladies chroniques, par exemple, ne sont pas retenus, rapporte Marinette Nyh Radebo, de l’Agence du service national.
27 900 jeunes ont été déclarés aptes au service puis ils ont été convoqués pour une journée de tests qui permet un dernier écrémage, pour arriver aux 8 000 réservistes, formés pendant neuf à quinze mois, selon leur affectation. Cette conscription, que certains pourraient trouver inégalitaire, bénéficie toutefois d’un large consensus, notamment à cause de la guerre en Ukraine.
Cette année, cependant, une partie des 27 900 présélectionnés de la classe 2006 ont un brin rechigné. « Nous avons dû retenir 6 000 jeunes qui avaient signalé qu’ils ne souhaitaient pas effectuer le service militaire », reconnaît Marinette Nyh Radebo.
Avec plus de 300 avions de combat commandés à l'exportation à ce jour, le Rafale de Dassault Aviation est devenu, depuis 2015, un grand succès international
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