DEFENSE NEWS

Un drone de reconnaissance ukrainien a découvert un poste de commandement russe en arrière de la ligne de front. Ce dernier a alors été pris pour cible par une bombe air-sol de précision JDAM, probablement dans sa version bombe planante JDAM-ER. La destruction est totale, il ne reste qu’un cratère.

Ce 30 juillet, une vidéo disponible sur les réseaux sociaux permettait de démontrer l'efficacité de la bombe JDAM en Ukraine. La vidéo, filmée depuis un drone de reconnaissance Shark, montre une position russe éparpillée dans un massif boisé ainsi qu'une tente, identifiée comme un poste de commandement, abritée partiellement par un petit monticule de terre. Le début de la vidéo montre d'ailleurs que quelques véhicules sont visibles (en mouvement ou à l'arrêt).

À partir de la 21ème seconde, la vidéo a été coupée : le drone s'est éloigné du site russe. C'est alors qu'une énorme explosion est visible ; un avion de combat ukrainien non spécifié a largué une bombe Joint Direct Attack Munition, plus connue sous l’acronyme JDAM. La deuxième vidéo ci-dessous montre les résultats de la frappe. La tente, et tout ce qui s'y trouvait à l'intérieur, a été totalement annihilé ; il ne reste qu'un cratère.

Concrètement, il s'agit d'une bombe lisse transformée en bombe air-sol de précision grâce à des kits de guidage GPS, guidage laser et centrale inertielle. Il s'agit plus que probablement d'une JDAM-ER de 227 kg (500 lb), une JDAM équipée d'un kit d'ailettes ; de nombreuses images montrent leur utilisation, principalement depuis des avions de combat MiG-29 Fulcrum ukrainiens. L'ajout de ces ailettes permet d'augmenter la portée maximale de cette bombe ; lors d'un largage en haute altitude, la JDAM "standard" dispose d'une portée maximale de 24 kilomètres là où la JDAM-ER peut planer sur 72 kilomètres.

À noter que la JDAM-ER, produite par Boeing, diffère en un point important avec la bombe AASM/A2SM/HAMMER de Safran ; cette dernière se base aussi sur une bombe lisse, également équipée de kits de guidage pour des frappes de précision mais aussi et surtout, d'un système de propulsion, là où la JDAM-ER ne fait que planer.

A US Air Force leader says that Ukraine’s receipt of Lockheed Martin F-16s is an important step in its fight against Russia but warns that it will not lead immediately to air superiority.

Russian forces have reportedly deployed a North Korean long-range anti-tank missile system, the Bulsae-4, also known as the M-2018, against Ukrainian troops. This revelation comes from the Ukrainian defense publication Militarniy, which reported that Ukrainian aerial reconnaissance spotted the system in open terrain. The Bulsae-4 allows for the engagement of armored targets from a safe

Japan has agreed to sell an undisclosed number of Patriot missiles to the United States for 3 billion yen ($19 million) to help replenish U.S. stockpiles that have been depleted after bolstering Ukraine's air defenses. The deal was confirmed by Japan's Acquisition, Technology & Logistics Agency (ATLA) on Sunday. While ATLA officials did not specify

Les autorités sud-africaines ont annoncé l’expulsion prochaine des 95 Libyens arrêtés vendredi dernier dans un camp isolé appartenant à une société soupçonnée de leur avoir dispensé un entraînement militaire illégal. Ces Libyens devraient toutefois être présentés à un juge le 5 août.

Ces hommes ont été arrêtés lors d’un raid dans un camp situé dans une partie rurale de la province de Mpumalanga (nord-est), à la frontière du Mozambique et de l’Eswatini (photo ci-dessus). La police a indiqué qu’ils étaient entrés en Afrique du Sud en avril avec des visas délivrés pour suivre une formation d’agents de sécurité. Mais elle soupçonne qu’il s’agissait d’une formation militaire.

Le raid a été lancé deux jours après des renseignements reçus par les autorités à propos de cette ferme, proche du Mozambique et de l’Eswatini (ex-Swaziland) et elles n’excluent pas l’existence de camps similaires dans la région.

Selon la Private Security Industry Regulatory Authority (PSiRA), le prestataire de services sud-africain impliqué est la société Milites Dei Security Services (Pty) Ltd (MDSS). Le propriétaire sud-africain de cette société de sécurité, Bardo Buys, n’a pas été arrêté mais il fait l’objet d’une enquête. Pour le ministre de la Police nationale, Senzo Mchunu, »tout indique que (le camp) est davantage un centre de formation militaire qu’un centre de formation de sécurité ordinaire ».

Milites Dei Security Services (MDSS), aussi connu sous le nom de Milites Dei Academy, aurait refusé, pour des raisons de sécurité de se rendre en Libye pour dispenser la formation et l’aurait mise en place dans le nord de la RSA, près de White River.

USAF Gen. James Hecker says F-16s will give Ukraine key new capabilities in the near and long terms, but that they're not a "golden bullet."

Le 29 juillet, la Commission de la Défense nationale du Congrès américain, a publié son nouveau rapport, un événement attendu de longue date par le Pentagone

Les manifestations organisées le dernier dimanche de juillet à l’occasion de la Journée de la marine russe ont visiblement perdu de leur éclat. Cette année, à Saint-Pétersbourg, elles n’ont réuni qu’une vingtaine de bateaux, en comptant trois « invités », à savoir le navire-école algérien « La Soummam », la frégate indienne INS « Tabar » et le « destroyer » chinois de type 052 CNS « Jiaozuo ». Quant à la traditionnelle parade navale sur la Neva, elle a été annulée pour des « raisons de sécurité ».

Une telle retenue contraste avec les ambitions navales affichées dans le dernier concept de politique étrangère de la Russie, publié en 2023. Pour rappel, ce document insiste notamment sur l’importance d’avoir un accès libre aux océans ainsi que sur la défense des intérêts russe dans la région de l’Arctique.

Cependant, ce faible nombre de navires présents à Saint-Pétersbourg s’explique sans doute par les manœuvres navales de grande ampleur que vient de lancer le ministère russe de la Défense, ce 30 juillet.

« L’objectif essentiel des manœuvres est de tester les actions du commandement militaire de la marine à tous les niveaux, ainsi que l’état de préparation des équipages des navires, des unités de l’aviation navale et des troupes côtières », a-t-il expliqué, via un communiqué publié sur Telegram.

Au total, près de 300 navires [sous-marins compris], 50 aéronefs et « plus de 20’000 militaires et personnels civils » sont impliqués dans ces manœuvres, au cours desquelles « 300 exercices de combats » seront effectués. Ces derniers mettront l’accent sur la défense aérienne, l’artillerie, la lutte anti-sous-marine et la guerre électronique pour « le retrait de troupes sous le feu d’un ennemi » potentiel.

Toutes les unités des « zones opérationnelles du Nord, du Pacifique, de la Baltique et de la Caspienne » sont concernées. Ce qui signifie que la flotte de la mer Noire en est dispensée. Et pour cause : mise sous pression par des forces ukrainiennes pourtant privées de navires de guerre, elle a perdu toute liberté de manœuvre en mer Noire. En outre, sur 74 bâtiments qu’elle comptait avant la guerre en Ukraine, au moins 17 ont été coulés [dont son navire amiral, le croiseur Moskva] ou endommagés [soit 23 %]. Aussi, afin de préserver le potentiel qui lui reste, elle s’est repliée à Novorossiisk [Russie] et, plus récemment, à Otchamtchiré [Abkhazie, région séparatiste géorgienne].

Comme l’a récemment souligné une note du Centre d’études stratégiques de la Marine [CESM], les ambitions navales de la Russie sont contraintes par la géographie. Ainsi, sans évoquer la Caspienne, qui est une mer fermée, les flottes de la Baltique et de la mer Noire opèrent dans des eaux dont les accès sont contrôlés par des pays membres de l’Otan. D’une certaine manière, cela vaut aussi pour celle du Nord, avec le passage GIUK [Groenland – Islande – Royaume-Uni]. Seul la flotte du Pacifique bénéficie d’une réelle liberté de manœuvre.

À l'instar de la Russie, la flotte de sous-marin chinois se compose de navires à propulsion nucléaire, et de modèles à propulsion conventionnelle. Bien que

HENSOLDT receives major orders for army air defence ~ SPEXER radars equip Rheinmetall's Skyranger 30 anti-aircraft tank [sic].

Alors que le F-35 n'est toujours pas pleinement opérationnel, le coût du programme dépasse désormais les 2000 milliards de dollars pour les USA. Pire, la pertinence de l'avion pour réaliser les missions commence à se poser, et ses coûts d'exploitation ne permettent plus d'assurer l'entraînement des pilotes. La question reste donc ouverte : le F-35 est-il un bon avion, comme le laissent penser ses ventes ?

Stockholm’s selection of a new-generation tactical airlifter will be a “political decision”, says Swedish air force chief Major General Jonas Wikman.

The Royal Australian Air Force has taken delivery of its first Northrop Grumman MQ-4C Triton unmanned air vehicle during a ceremony at RAAF Tindal, where the long-range surveillance asset will be based.

Ukrainian military forces have released images of a destroyed Russian BMP-3 infantry fighting vehicle equipped with 4S24 explosive reactive armor (ERA) modules, also known as "Kaktus." Earlier this year, the first BMP-3 outfitted with ERA was observed on the frontlines, suggesting an effort to enhance the vehicle's survivability against threats such as FPV drones, RPGs,

At a military training facility in Poland, Ukrainian tankers are receiving crucial instruction on the use and maintenance of the Leopard 2A4 main battle tank. This training, conducted by instructors from NATO Allies Poland and Norway, aims to enhance the Ukrainian Army’s capabilities in its ongoing defense against Russia. The Leopard 2A4 is a key

En visite à Manille, ce mardi, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a annoncé que son pays allait envoyer une aide militaire de 500 millions de dollars à son allié philippin. Un coup de pouce qui doit servir à consolider un front commun pour continuer de tenir tête aux ambitions de Pékin en mer de Chine.

Fin janvier, après des mois des discussions avec Washington au cours desquelles elle mit son feu vert à l’adhésion de la Suède à l’Otan dans la balance, Ankara obtint gain de cause : en effet, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains, recommanda au Congrès d’accepter la vente de potentielle à la Turquie de 40 chasseurs-bombardiers F-16 Viper, de 79 kits de conversion pour les F-16 d’ancienne génération et munitions pour un montant alors estimé à 23 milliards de dollars.

Le Congrès ne s’étant pas opposé à cette « vente potentielle », décrite par le président turc Recep Tayyip Erdogan comme étant une « compensation » à l’exclusion de la Turquie du programme F-35, on aurait pu penser que les contrats afférents allaient être rapidement signés. Seulement, six mois plus tard, les intentions turques restent encore à confirmer.

A priori, Ankara aurait changé ses plans. En effet, il serait désormais question de réduire la commande concernant les F-16 Viper et leurs munitions au profit de l’achat d’au moins 40 Eurofighter Typhoon. Achat qui est sur la table depuis maintent plusieurs mois.

« Nous travaillons sur l’Eurofighter. Nous voulons en acheter. C’est un avion très efficace. Ils sont produits par le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Espagne. Le Royaume-Uni et l’Espagne sont d’accord et s’efforcent désormais de convaincre l’Allemagne », avait ainsi déclaré Yaşar Güler, le ministre turc de la Défense, lors d’une audition à la Grande Assemblée nationale turque, en novembre dernier.

Or, même si elle a levé son veto à la vente d’Eurofighter Typhoon à l’Arabie Saoudite, l’Allemagne n’est visiblement pas prête à en faire autant pour la Turquie…

Pourtant, à l’issue du dernier sommet de l’Otan, à Washington, M. Erdogan avait assuré que les négocations concernant cette commande éventuelle avec le Royaume-Uni et l’Allemagne avaient été dans le bon sens. « Le chancelier [allemand] Scholz n’a affiché aucune position négative », avait-il dit. Fallait-il comprendre que Berlin avait changé d’avis ?

En tout cas, rien n’est encore réglé. S’exprimant lors du salon aéronautique de Farnborough [Royaume-Uni], l’italien Giancarlo Mezzanatto, le PDG du consortiume Eurofighter [BAE Systems, Airbus et Leonardo], a confirmé l’opposition de l’Allemagne à la vente de Typhoon à la Turquie.

« Ankara cherche à acquérir jusqu’à 50 avions [Eurofighter], mais ces tentatives sont contrecarrées par Berlin », a dit M. Mezzanatto. Et d’expliquer que ce blocage allemand est probablement lié aux activtés turques en Méditerranée orientale, notamment celles ayant trait à la recherche de gaz naturel. Activités qui engendrent des tensions avec la Grèce et la République de Chypre.

Qui plus est, les récentes menaces proférées par M. Erdogan à l’endroit d’Israël n’inciteront pas les autorités allemandes à revoir leur position.

Quoi qu’il en soit, nommé à la tête du consortium Eurofighter en mai 2023, M. Mezzanatto avait estimé qu’il serait possible de vendre 150 à 200 avions à court terme, lors du salon de l’aéronautique et de l’espace du Bourget. Depuis, 45 appareils ont été commandés par l’Allemagne [20] et par l’Espagne [25]. L’Italie devrait bientôt en faire autant pour 24 unités. En outre, la levée de l’embargo allemand sur les ventes d’armes à l’Arabie Saoudite lui laisse espérer une commande de 48 avions [mais Dassault Aviation, avec le Rafale F4, est aussi en lice]. Enfin, la Pologne fait partie de ses priorités.

La force aérienne polonaise « a besoin de 32 appareils. Si [les Polonais] décident de choisir et de soutenir un programme européen, ils voudront certainement y participer d’une manière ou d’une autre. Nous essayons donc de déterminer quelle est la meilleure solution pour eux, et c’est certainement quelque chose de différent de ce que les États-Unis peuvent leur offrir », a expliqué M. Mezzanatto.

En août 2022, alors qu’il se préparait à mettre le cap vers l’Amérique du Nord dans le cadre de la mission Westlant 22, le porte-avions britannique HMS Prince of Wales fut victime d’une grave avarie au niveau d’un accouplement SKF de sa ligne d’arbre tribord [qui relie les machines à l’hélice]. Remplacé au pied levé par son « jumeau », le HMS Queen Elizabeth, le navire fut remorqué vers le chantier naval de Rosyth [Écosse] pour y être mis en cale sèche.

Seulement, lors des réparations, il apparut que la ligne d’arbre bâbord présentait également des signes de faiblesse au niveau de ses accouplements SKF. Aussi, son immobilisation fut prolongée jusqu’en juillet 2023, alors que la Royal Navy espérait le voir reprendre son cycle opérationnel en mai.

Mais celle-ci ne fut pas au bout de ses peines. Début février, alors qu’il devait participer aux manœuvres « Steadfast Defender » organisées par l’Otan, le HMS Queen Elizabeth dut à son tour déclarer forfait… car il risquait de connaître la même avarie que celle qui avait affecté le HMS Prince of Wales.

Initialement, il était question d’immobiliser le porte-avions de 65’000 tonnes pendant « quelques semaines » au chantier naval de Rosyth, étant donné que les réparations devaient se concentrer uniquement sur la ligne d’arbre tribord. Finalement, la Royal Navy décida de remplacer aussi celle de bâbord, par « précaution ».

Cela étant, après la déconvenue vécue par le HMS Prince of Wales, l’amirauté britannique avait prévu de remplacer les deux lignes d’arbre du HMS Queen Elizabeth lors d’un arrêt technique majeur [ATM] programmé en 2025. Les circonstances en auront donc voulu autrement. Mais d’un mal peut sortir un bien car cela permettra de raccourcir la prochaine période d’indisponibilité technique du porte-avions.

En outre, les réparations du HMS Queen Elizabeth ont été effectuées assez rapidement dans la mesure où le navire ne sera resté que quatre mois en cale sèche. Au total, son immobilisation aura duré six mois… soit trois de moins que celle du HMS Prince of Wales pour les mêmes raisons.

En effet, la Royal Navy a annoncé que le HMS Queen Elizabeth retrouverait la base navale de Portsmouth le 30 juillet, à l’issue d’une campagne d’essais menée peu après sa sortie du chantier naval écossais.

« Le navire est sorti des réparations plus tôt que prévu initialement et, après avoir navigué sous les ponts du Forth, il a passé les sept derniers jours en mer à être mis à l’épreuve afin de tester ses systèmes au maximum », a en effet indiqué la marine britannique, via un communiqué diffusé le 29 juillet.

« Un travail énorme a été réalisé au cours des derniers mois pour nous amener à ce point. C’était un projet de grande envergure […]. Il a fallu un effort d’équipe vraiment efficace de la part de nos ingénieurs, du Defence Equipment and Support [DE&S] et de nos partenaires industriels pour que le porte-avions puisse reprendre la mer », a commenté le commandant Alex Davies, chef du département de génie maritime de la Royal Navy.

Partenaire industriel de niveau 2 du programme Joint Strike Fighter, avec une usine d’assemblage [FACO – Final Assembly and Check Out] implantée à Cameri, l’Italie s’était engagée à acquérir 131 chasseurs-bombardiers F-35 [69 F-35A et 62 F-35B, la version à décollage court et à atterrissage vertical, ndlr] en octobre 2008. Cette commande devait permettre de remplacer les Tornado de l’Aeronautica Militare ainsi que les AV-8B Harrier II de la Marina Militare.

Les crises financières survenues à la fin des années 2010 eurent raison de ce plan. Afin de remettre de l’ordre dans les finances publiques et rassurer les marchés financiers, le gouvernement italien, alors dirigé par Mario Monti, annonça plus de 20 milliards d’euros d’économies entre 2011 et 2014. Cet effort repose en grande partie sur les forces armées transalpines, qui durent une nouvelle fois avaler une potion amère, comme ce qui fut le cas en 1991, en 1996 et en 2002.

Résultat : la commande de F-35 fut réduite à 90 exemplaires [60 F-35A et 30 F-35B, dont 15 destinés à la Marina Militare]. Mais il fut question d’aller encore plus loin. En 2014, le Parti démocrate italien [PD, Partito Democratico], dont Enrico Letta, alors chef du gouvernement, était issu, plaida pour diviser par deux le nombre de F-35 à acquérir. « Chaque euro investi [ndlr, dans le F-35] finira dans les caisses de Lockheed-Martin », fit valoir l’un de ses députés, non sans exagération…

Si le PD n’eut pas gain de cause, des critiques contre le programme F-35 furent régulièrement émises au sein de la classe politique italienne, certains y voyant un bon argument en période électorale. Toutefois, certaines étaient fondées. Ainsi, président de la « Federazione delle aziende italiane per l’aerospazio, la difesa e la sicurezza » [AIAD] en 2017, l’actuel ministre italien de la Défense, Guido Crosetto, avait estimé que les retombées industrielles n’étaient pas au rendez-vous.

De son côté, l’Aeronautica Militare ne perdit pas de vue son objectif de disposer de la dotation complète de F-35A/B qui lui avait été promise en 2008. La guerre en Ukraine est venue lui apporter de l’eau à son moulin.

En effet, en mars 2023, lors d’une audition à la Chambre des députés, dominée par une coalition formée par Fratelli d’Italia, la Lega et Forza Italia, son chef d’état-major, le général Luca Goretti, souligna la nécessité de rétablir la cible initiale de 131 F-35A/B.

« L’Aeronautica Militare a toujours cru que le F-35 est le système d’arme le plus avancé disponible aujourd’hui. Il est crucial pour garantir des capacités irremplaçables que doit posséder une force aérienne qui aspire à être stratégiquement pertinente et opérationnellement décisive, non seulement pour ses missions quotidiennes mais aussi dans le cas où il lui faudrait contrer un adversaire […] déterminé à s’imposer par tous les moyens possibles », avait soutenu le général Goretti, rappelle The Aviationist.

A-t-il été entendu ? Dans le dernier numéro de sa revue officielle [Rivista Aeronautica] qui dresse le bilan de ses activités opérationnelles menées en 2023, l’Aeronautica Militare suggère qu’elle pourrait étendre sa flotte à 75 F-35A et à 20 F-35B, contre 60 F-35A et 15 F-35B selon les plans en vigueur. Soit une différence de 20 avions.

Si le projet d’acquérir 24 avions de combat Eurofighter EF-2000 de plus figure dans les documents budgétaires du gouvernement italien, celui concernant ces 20 F-35A/B supplémentaires n’a jamais encore été officiellement évoqué à ce jour.

En 2023, l’Aeronautica Militaire disposait de 23 F-35A et de 2 F-35B. Ces appareils sont localisés à Ghedi [Lombardie], à Amendola [Pouilles] et aux États-Unis [Luke Air Force Base, ndlr].

Alors que les premiers EBRC Jaguar sont entrés en service au sein des unités de cavalerie françaises, pour remplacer les AMX-10RC dans leurs missions, l'expérience ukrainienne apporte une vision pour le moins mitigée, quant à l'efficacité, et même l'utilité, concernant ce type blindé, au moins pour ce qui concerne ce conflit.