Mutations - Réunification: Un pont à construire | Metaglossia: The Translation World | Scoop.it

....la littérature, qui révèle l’âme des peuples, est, depuis la réunification, restée cloisonnée de façon presque étanche dans notre pays. Le paradoxe est accentué par l’existence au Cameroun de l’une des meilleures écoles de formation des traducteurs du continent. Cinquante ans après la réunification, aucune des oeuvres majeures de notre littérature produite en anglais n’a encore fait l’objet d’une traduction littéraire endogène. Même les intellectuels camerounais francophones seraient incapables de dire ce dont il est question dans les meilleuvres des meilleurs écrivains anglophones de notre pays. On peut parier que la majorité d’entre eux, et a fortiori le grand public, ignore jusqu’aux noms des Linus Asong, Bate Besong, Sanki Maimo, Mbela Sone Dipoko, Ngome Epie, Bole Butake, Alobw’Epie, etc. Les anglophones ne font pas mieux mais bénéficient providentiellement de traductions essentiellement faites à l’étranger. En effet, à l’exception de Guillaume Oyono Mbia, traducteur de ses propres oeuvres comme Becket traduisant Waiting for Godot de l’anglais au français, les autres oeuvres de la littérature camerounaise traduites du français vers l’anglais : Lettres de ma cambuse, Un sorcier blanc à Zangali de René Philombe, Le Fils d’Agatha Moudio et La Poupée Ashanti de Francis Bebey, Tout ce bleu et Mâ de Gaston Paul Effa, Temps de chien de Patrice Nganang, pour ne prendre que quelques exemples, sont des traductions venues d’ailleurs.