Quelques mots sur l’institutionnalisation des langues Africaines | Metaglossia: The Translation World | Scoop.it

 

La standardisation pose également les règles de l’orthographe, de l’écriture de la langue ce qui dans le cas de la quasi-totalité des langues Africaines vient poser le problème de l’inadaptation des systèmes alphabétiques ne sachant transcrire efficacement la dimension tonale de ces langues, la conséquences étant la difficulté de lire des textes rédigés dans celles-ci. Les langues tonales ne sont pas le propre de l’Afrique, la langue la plus parlée au monde, le Mandarin en est une et les tentatives de passage d’un système complexe d’idéogrammes à un système plus fluide d’alphabet en 1958, le pinyin, se heurtèrent à la confusion que générait un tel système qui amenait l’emploi de plusieurs homographes ou semi homographes, dans des langues aux subtilités tonales plus complexes, généralement Africaines, l’écriture d’une syllabe peut contraindre à l’utilisation d’une multitude de lettres qui ne se distinguent les unes des autres que par des accents souvent omis (par exemple en Ngbaka, mangouste rayée s’écrit mbóòó.ndí, sans que la première syllabe ne soit plus longe que la seconde, tout en sachant qu’écrire mbò.ndí pourrait signifier cheval tandis que mbòòó.ndí pourrait signifier épée et mbóòó.ndì maison) ce qui laisse le lecteur dans une posture indélicate étant donné l’importance grammaticale et lexicale des tons qui pour certaines langues, comme le Yoruba, sont si importants qu’ils peuvent presque dispenser d’une écoute attentive des consonnes et des voyelles et permettre la communication par l’intermédiaire de tambours parlants en intégrant au message des précisions complétant les phonèmes sous entendus par les tons. Comme le chinois, les langues Africaines peuvent difficilement être posées à l’écrit au moyen d’un alphabet et doivent recourir à un système essentiellement composé d’idéogrammes permettant de transcrire des idées (quelques centaines seulement suffisent à maitriser la lecture et l’écriture) d’une part mais aussi d’autre part les sons d’une langue au moyen d’un rébus (permettant de combler les idéogrammes inconnus) aux règles définies donnant donc naissance à un système mixte syllabaire-idéographique. Là encore les règles orthographiques devraient être harmonisées avec un même système d’idéogrammes pour chaque langue ainsi que des règles identiques de transcription des sons afin de ne pas faire face lors de l’apprentissage d’autres langues Africaines à la difficulté causée par l’absence de correspondance inter-linguistique entre graphèmes, tonèmes et phonèmes.