"Elle relativise l’arrivée de l’IA dans la traduction
Alors que l’IA prétend remplacer les traducteurs...


Clair Pickworth-Guinaudeau, est traductrice indépendante dans le Perche depuis vingt-cinq ans. |
Ouest-France
Publié le 19/08/2025 à 05h01
Trois questions à…
Clair Pickworth-Guinaudeau, traductrice


Comment devient-on traductrice ?


Je viens du Lincoln Shire, au nord de Londres. J’ai suivi une formation traditionnelle en Français et un peu de japonais. J’ai toujours voulu devenir traductrice mais une professeure m’a dit que je devais faire autre chose avant. Ma licence en poche, je suis partie pour six mois en France, d’où je ne suis jamais repartie. J’ai travaillé un temps dans l’enseignement professionnel mais j’avais toujours mon envie de traduction. J’ai donc fait un post graduate à l’Institute of linguistics de Londres et j’ai commencé à travailler de chez moi. Je me rappelle au début les lenteurs d’internet. Je devais attendre trois heures pour télécharger un fichier à traduire ! Pour les jeunes ça doit sembler aussi ringard que de communiquer avec des signaux de fumée… En fait, je suis en lien avec d’autres traducteurs sur des forums ou auprès d’un même client.


Avec l’intellingence artificielle (IA) le métier est-il en danger ?


Certes, les résultats sont impressionnants, il vaut mieux vérifier les textes produits. J’avais un a priori négatif sur l’IA alors dernièrement, j’ai suivi une formation à la Surrey University sur l’IA utilisée pour la traduction. Pour mieux combattre son ennemi, il faut le connaître ! J’utilisais déjà des outils informatisés telles que les mémoires de traduction pour une meilleure cohérence et une mise à jour des traductions successives. Ils gagnent du temps et fidélisent le client. Mais de là à être un métier d’avenir… Seulement en y associant de l’enseignement ou en se spécialisant dans un domaine. La traduction étant en bout de chaîne, les délais sont toujours plus courts. L’IA peut nous permettre de pré-traduire avant de vérifier que la formulation est correcte.


Quels sont vos projets futurs ?


Je vais essayer de varier mes prestations. Je voudrais être traductrice assermentée pour le tribunal car il paraît qu’ils en manquent. Je peux accompagner des personnes qui se préparent à un oral, que ce soit pour un examen ou un exposé professionnel. Mon fils Oliver a une entreprise de production vidéo, nous collaborerons peut-être pour des sous-titrages. Je peux aussi créer une version anglaise de sites internet de gîtes ou d’entreprises pour qu’ils s’ouvrent à d’autres publics. Et aider des Anglais qui veulent acheter ou s’installer en France avec les formalités administratives.


Clair Pickworth-Guinaudeau, partage aussi ses connaissances anglaises en organisant des tea time thématiques à la médiathèque."
https://www.ouest-france.fr/normandie/remalard-en-perche-61110/elle-relativise-larrivee-de-lia-dans-la-traduction-c24ba0c4-7b8d-11f0-86ed-565860524f67
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