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Bientôt une réalité dans les systèmes éducatifs
Publié le lundi 29 octobre 2012
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Le ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation (MENA) a organisé, du 23 au 24 octobre 2012 à Ouagadougou, la deuxième réunion annuelle du comité de coordination internationale de l’initiative des Ecoles et langues nationales en Afrique (Elan – Afrique). Pendant ces deux jours de discussions, les participants ont fait le point des activités menées dix mois après la création d’Elan-Afrique et envisagé les perspectives pour une effectivité des langues africaines dans le système éducatif.

Tous les intervenants à l’ouverture de la deuxième réunion annuelle du comité de coordination internationale de l’initiative des Ecoles et langues nationales en Afrique (Elan-Afrique), tenue les 23 et 24 octobre derniers à Ouagadougou, ont unanimement reconnu l’impérieuse nécessité d’introduire les langues africaines dans le système éducatif. De la représentante de l’Agence universitaire française (AUF) à la représentante du ministère des Affaires étrangères européennes (MAEE) en passant par la représentante de l’Agence française de développement (AFD), toutes ont fait une mention plus qu’honorable aux objectifs poursuivis par Elan–Afrique qui sont d’améliorer la qualité de l’éducation de base et de généraliser un enseignement plurilingue alliant le français et les langues nationales. Il faut noter que ces institutions citées plus haut sont des partenaires d’Elan – Afrique. Amidou Maïga, coordonnateur d’Elan– Afrique qui a prononcé le discours de la directrice de l’éducation et de la formation de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), a souligné que la prise en compte de la langue maternelle de l’apprenant a toujours été au centre des préoccupations des premiers responsables de l’OIF. Car, dit-il, c’est l’un des moyens les plus sûrs pour réduire de façon significative le taux d’analphabétisme dans nos pays. « La pluralité des langues nationales a été longtemps présentées comme un obstacle majeur à l’utilisation de celles-ci à l’école. Ces langues ont été à tort indexées comme incapables de rendre des concepts scientifiques. Mais les recherches et les études expérimentales menées depuis sur ces questions ont prouvé que ces assertions ne sont plus de mise », comme pour battre en brèche tous les sceptiques sur cette problématique. Et de fonder son espoir sur le fait que les langues nationales réduisent les redoublements coûteux et les échecs scolaires dus à l’apprentissage précoce et difficile d’une langue d’enseignement étrangère. Pour Amidou Maïga, l’utilisation des langues nationales permet à l’enfant de libérer son potentiel et lui offre la possibilité de verbaliser toute son expérience. Mais pour que tout cela ne reste pas au stade des discours, il n’a pas hésité à demander un accompagnement de la volonté politique des Etats membres. Il a salué l’expérimentation des langues africaines faite par certains pays du projet Elan depuis maintenant vingt ans, notamment le Mali qui n’est pas présent à cette rencontre car ayant été exclu de l’OIF pour cause du putsch en respect des textes réglementaires de cette institution. Il a souhaité que ces pays quittent la phase expérimentale pour aller vers une phase de généralisation. Le secrétaire général du MENA, Emmanuel Winsom Goabaga, a abondé dans le même sens que ses prédécesseurs. Il a souligné que les recommandations issues de cette présente rencontre feront l’objet d’une attention particulière par le MENA pour une utilisation effective des langues locales dans le système éducatif burkinabè.