Revue de presse théâtre
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LE SEUL BLOG THÉÂTRAL DANS LEQUEL L'AUTEUR N'A PAS ÉCRIT UNE SEULE LIGNE  :   L'actualité théâtrale, une sélection de critiques et d'articles parus dans la presse et les blogs. Théâtre, danse, cirque et rue aussi, politique culturelle, les nouvelles : décès, nominations, grèves et mouvements sociaux, polémiques, chantiers, ouvertures, créations et portraits d'artistes. Mis à jour quotidiennement.
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Quelques mots-clés

Scooped by Le spectateur de Belleville
October 30, 2014 5:03 PM
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Samuel Churin : le point au 30 octobre (réforme de l'assurance-chômage)

Un point sur les concertations :
Mi-octobre, nous avons donné nos contre-propositions à chiffrer lors d’une réunion de travail avec les experts. Elles sont en train d’être étudiées, les experts indépendants JP Guillot et Mathieu Grégoire devront veiller à ce que toutes les étapes d’une démarche scientifique juste et incontestable soient respectées. Aujourd’hui 30 octobre, une plénière sur l’architecture du régime (chiffrage des différentes propositions) a eu lieu comme d’habitude au conseil économique et social. Cette réunion a marqué un clair retour en arrière. La CFDT avait envoyé Véronique Descacq pour ne laisser aucune fenêtre possible de renégociation ou même d’avenant. Lors de la table ronde du 17 juillet sur le même sujet, la fédé spectacle CFDT avait fait plusieurs pas, demandant notamment « un audit » (je cite) sur ce qu’ils avaient signé en ajoutant : « nous aussi, on veut savoir ! ». Les syndicats signataires se disaient prêts à étudier les propositions alternatives. La réunion d’aujourd’hui a marqué un retour à la case départ : à savoir la première réunion du 3 juillet, insultes en moins. Nous sommes « admis », CFDT et FO nous répondent, mais ferment la porte à toute modification sur le régime d’indemnisation et renvoient à la négociation de 2016. La lutte sera nécessaire pour que nos propositions soient entendues. Le prochain rdv sur le chiffrage sera en bilatérale avec les experts le 24 Novembre. Nous aurons une première idée de l’évaluation chiffrée de notre modèle d’indemnisation.

 

**************************************************************************

  

Message de la commission CAP ( Conséquences de l'Application du Protocole) de la Coordination des Intermittents et Précaires ile de France.

Message CAP au sujet des galères liées aux nouvelles règles de l'assurance chômage (épuisement total des droits au régime général nécessaire avant de pouvoir engranger des heures pour un régime spécifique, par exemple : si vous avez fait des petits boulots pour financer vos études dans une école de théâtre, vous pouvez bien être engagé par Bob Wilson à la sortie, même avec 700 heures affiliées annexes 8 ou 10, vous ne deviendrez pas intermittent avant d'avoir épuisé vos droits au régime général en 2017, 2018, etc. Vous resterez coincé au régime général avec une allocation très basse pendant des années...)

On conseille d'ores et déjà à tous ceux qui nous contactent sur ce sujet d'envoyer leur témoignage au

 

Défenseur des droits 
7 rue Saint-Florentin
75409 Paris Cedex 08

 

Pour qu'au moins quelqu'un en haut lieu soit au courant...

Par ailleurs ce sujet figure dans le recours au conseil d'état, car il ne concerne pas simplement les intermittents du spectacle mais tous ceux qui pourraient ouvrir des droits dans une annexe (annexe 4, intérimaires, annexe 1, journalistes, etc) et qui se retrouvent "coincés" au régime général.

Pour l'instant nous n'avons pas vraiment besoin à CAP de main d’œuvre, mais de suivi, donc dès que vous tombez sur ce genre de cas ou de message, merci de demander à la personne de nous le transférer (Plus on en aura, mieux ce sera pour une action collective !) et de se tenir au courant pour être là lors de la conférence de presse pour le recours !

Rappel, mail CAP : cap@cip-idf.org
Et pour en savoir plus : http://www.cip-idf.org/article.php3…

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October 30, 2014 10:26 AM
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Cinq acteurs de théâtre à la loupe

Cinq acteurs de théâtre à la loupe | Revue de presse théâtre | Scoop.it
Le Figaro a sélectionné les nouveaux talents de demain, Anna Cervinka, François Deblock, Myriam Doumenq, Sebastian Galeota et Harry Lloyd, qui vont faire beaucoup parler d'eux dans les mois et les années qui viennent.

 

Armelle Héliot pour Le figaro.fr

 

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October 29, 2014 12:34 PM
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Promotion Comédie

Promotion Comédie | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Lancée en septembre, l'école de la Comédie de Saint-Etienne devrait être copiée par de nombreux théâtres. Une délégation du Conservatoire national est même venue récemment visiter les lieux dans l'espoir de dupliquer cette expérimentation à Paris.

"L'idée de départ était simple : comment attirer dans les écoles supérieures d'art dramatique des jeunes issus de milieux plus diversifiés ? Comment faire une place sur les plateaux de France à des apprentis comédiens originaires de quartiers défavorisés ? indique Fabien Spillmann, directeur des études à l'école de la Comédie. La réponse s'est imposée d'elle-même : en mettant en place une formation spécifique du style de celle que Sciences po a créée à destination des lycéens de banlieue."

Au terme d'une sélection organisée pendant l'été et mixant entretien de motivation et examen de critères sociaux, cinq aspirants comédiens ont été intégrés au sein de cette "prépa" unique en France. Ils suivront gratuitement une année de cours au sein de l'établissement stéphanois grâce à une subvention de 30 000 euros de la région et à un partenariat avec le CROUS, qui les héberge en cité universitaire. Parmi les heureux élus : Lucie Bonnefois. Cette femme de 22 ans, originaire de Valence, désespérait de ne pouvoir s'offrir les cours des écoles lyonnaises. "Les tarifs y sont prohibitifs, relève cette fille d'ouvrier agricole et d'enseignante qui multipliait, jusque-là, les petits boulots pour s'offrir ces cours privés. A Saint-Etienne, j'ai trouvé un lieu où je pourrai étudier plus de vingt-cinq heures par semaine là où les prépas de Lyon ne proposaient que quatre heures de cours hebdomadaires." Même constat chez Mouradi Mchinda, 23 ans, natif d'Aix-les-Bains. Ce jeune homme, repéré par le metteur en scène Stanislas Nordey lors de castings parisiens, estime que ce "tremplin" est une chance extraordinaire pour des jeunes de milieux populaires. Il espère que cette formation permettra l'émergence de talents qui, comme Gérard Depardieu, se sont confrontés à l'école de la vie. Parrain pressenti de cette promotion : un ancien de la Comédie, Sami Bouajila.

 

Baudouin Eschapasse pour Le Point

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October 30, 2014 1:16 PM
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Gad Elmaleh : « Pour faire rire le public, il faut en avoir besoin »

Le stand-up est un terme intraduisible qui désigne une discipline aussi américaine que le jazz : un humoriste, seul sur scène et sans artifices, évoque le quotidien de manière décalée. Woody Allen, Richard Pryor, Eddie Murphy, Steve Martin, Adam Sandler, Chris Rock, les plus grands comédiens américains ont débuté – quand ils n’y sont pas restés – dans ce domaine. En France, Gad Elmaleh est l’un de leurs héritiers. Il a consacré au stand-up un documentaire, 10 minutes in America, qui sera diffusé le 3 novembre sur Canal+.


En France, le spectacle d’un comique sur scène s’intitule un one-man-show. Aux Etats-Unis, on appelle cela le stand-up. Quelle est la différence entre ces deux ­disciplines ?

Le one-man-show est une déclinaison de notre tradition théâtrale, avec des auteurs et une mise en scène – pas forcément de la comédie, d’ailleurs. De cette scène, on est allés vers le monologue. Aux Etats-Unis, les artistes sont partis d’une impulsion différente. Ils ont des choses à raconter, un besoin de s’adresser au public : ils le font dans des clubs, souvent exigus, qui viennent de se créer. Il s’effectue ainsi une connexion immédiate avec le public. Celle-ci est plus difficile en France, en raison des salles, souvent plus grandes, où apparaissent les artistes.

Quand on vous voit prendre place, sur scène, à New York, dans un petit club, on est frappés par la rigueur du décorum. Vous disposez de dix minutes pour faire rire, le public fait à peine attention à ce que vous dites…

Ce sont les conditions originelles du stand-up, à New York où il est né, devant un public venu « consommer » de la comédie, en prenant un verre et un hamburger. Vous êtes tout seul, comme une merde, et il faut essayer. C’est à cela que je reconnais les véritables artistes de stand-up. C’est un mélange d’humilité et d’arrogance. Il faut se dire que l’on va faire rire le public, et c’est prétentieux. Mais pour faire rire, il ne faut pas en avoir envie : il faut en avoir besoin. Le spectacle de stand-up est sec. Le lieu modifie le rythme : vous avez un micro, vous pouvez vous corriger en temps réel, le moindre blanc est interdit. Il faut dix minutes drôles, avec une vanne toutes les quinze secondes. Je chronomètre les rires dans mon spectacle. Pour les cadors américains de la discipline, Jerry Seinfeld ou Chris Rock, qui font leurs gammes et peaufinent en permanence, un spectacle ne dure jamais plus d’une heure quinze. Pour un rire efficace, il est impossible de dépasser cette durée.


Lorsque vous êtes sur scène, vous avez devant vous, par terre, la liste des thèmes que vous allez aborder. Cette liste est-elle figée ?

Elle ne peut pas l’être, car si la moindre vanne tombe à plat, le spectateur sort du jeu et c’est fini. Woody Allen parle de l’instinct de survie du comique. En fonction du public, vous savez par exemple qu’il va vous falloir mettre de côté la blague numéro 3 pour passer à la 6, car l’énergie est telle que la 2 a mieux marché que la veille. Quand je regarde les notes de mon spectacle, ce ne sont jamais des phrases, juste des indications de jeu que je suis le seul à comprendre. J’ai des collègues humoristes qui écrivent leur spectacle mot à mot, mémorisent leur texte comme une pièce de théâtre. Quand j’ai raconté cela à Jerry Seinfeld, il a eu cette réflexion : « Mais comment savent-ils que c’est drôle ? Ce sont des prétentieux. »

On a l’impression que le stand-up est une forme d’ascèse. Considérez-vous cet exercice comme une performance physique ?

Je ne comprenais pas, auparavant, pourquoi des artistes estimaient impossible de s’interrompre trois ou quatre mois. L’école du stand-up est une gymnastique. Si vous cessez pendant trois mois, vous devenez courbaturé du cerveau. Si vous faites alors un spectacle, vous êtes mort, vous avez l’impression d’endosser des vêtements trop grands. C’est pour cela que je n’arrive pas à m’arrêter de jouer. Jerry Seinfeld fait toute l’année trois à quatre shows par semaine, au lieu d’en faire six comme nous en France pendant trois mois. Il conservera ce rythme jusqu’à la retraite. Par ailleurs, il ne veut pas faire de cinéma et je le comprends : c’est le contraire du ressenti immédiat. Seinfeld est un ascète de la discipline, il voit sa famille à tel moment, fait du sport à tel autre, même ses plages de loisir sont planifiées. C’est très radical, mais cela porte ses fruits.

Vous faites naître le stand-up dans les ­années 1960, quand d’autres le font ­apparaître dès les années 1940. Quelles sont pour vous les premières figures marquantes de cette discipline ?

George Carlin, Joan Rivers, Woody Allen, puis Steve Martin et Richard Pryor. Avant de devenir cinéaste, Woody Allen était un gagman. On comprend mieux, en voyant ses sketchs, ce que sont ses films : des choses assez écrites, très narratives, avec un postulat souvent absurde, où se distingue sa voix aiguë.

L’énergie de Richard Pryor me fascine, elle passe souvent par l’incarnation des objets et des animaux : il peut se mettre dans la peau d’un pneu, par exemple. Il pose son identité de Noir sur scène, pour dire : voilà ce qui se passe dans notre pays, voilà de quoi nous souffrons. George Carlin, c’est autre chose. Les Américains disent souvent au sujet d’un stand-up : « Les blagues sont pas mal, mais la pointe est géniale. » La pointe, c’est la conclusion brillante d’une série de vannes. George Carlin est tout orienté vers cette pointe. En tant qu’auteur, il se situe dans la prouesse.

Dans un de ses sketchs, qui s’intitule « Les affaires », il explique qu’on en a trop. Comme on ne sait plus où les mettre, on change d’appartement pour en avoir un plus grand. Et comme alors il reste de la place, on finit par acheter encore plus d’affaires… Cela devient une métaphore sur la possession.

Joan Rivers, elle, s’administrait des baffes en permanence, mettant ainsi le spectateur de son côté. Quand elle parlait de la chirurgie esthétique pendant six à sept minutes, en citant des noms d’actrices, alors qu’elle-même avait le visage refait, et terminait en disant : « Moi, j’aurais dû fermer ma gueule, car de ce côté-là, j’ai tout raté », cela devenait bouleversant. C’est aussi un truc très juif : je me mets une claque sur la figure et j’établis ainsi une connexion avec le public.

Le stand-up reste une discipline de ­minorités. Comment l’expliquez-vous ?

Aujourd’hui encore, en effet, les grandes stars de l’humour aux Etats-Unis sont issues des minorités : Aziz Ansari est originaire d’Inde ; Gabriel Iglesiasdu Mexique ; Margaret Cho de Corée du Sud ; Sarah Silverman et Jerry Seinfeld sont juifs new-yorkais ; Chris Rock et Kevin Hart sont noirs, Louis C.K. est d’origine mexicaine et irlandaise… George Carlin est WASP [blanc, anglo-saxon et protestant] et c’est pour celaque son comique est allé versla politique, ce que font peu d’artistes de stand-up. Jerry Seinfeld s’y refuse, estimant qu’il y a des choses plus fondamentales à raconter. Je n’y vais pas non plus. Le fait de parler de politique, particulièrement en France, vous confère une forme d’intelligence. C’est pour moi une posture. Carlin se situe dans l’énergie, la critique du gouvernement, de l’armée. Il s’est instauré porte-parole d’une minorité, celle de Blancs contestataires au sein de la majorité.

Pour faire du stand-up, il faut avoir un cerveau qui décadre les choses. Etre en position d’outsider, se trouver aux marges de la société vous y encourage. Ce qui m’a toujours aidé, et malmené, ce sont ces identités qui me traversent, les langues en moi aussi : être juif marocain et me trouver exposé à l’arabe, à l’hébreu, au français et l’anglais. Je n’ai jamais été tout à fait chez moi, juif au Maroc, français au Canada et aux Etats-Unis.

Y a-t-il des thèmes que l’on peut aborder plus facilement sur une scène américaine ?

Les Américains sont puritains, mais ils ont moins de crispation sur certains thèmes. En France, la transgression est souvent organisée, institutionnalisée. Certains mots créent de la crispation : « islam » « juif » « Israël » « Noir » « handicapé ». Vous pouvez avoir la vanne la plus ouverte, la plus tolérante : à partir du moment où vous utilisez un de ces termes, vous vous voyez opposer une fin de non-recevoir. On a l’impression que le public a peur de ne pas être compris pour son rire.

Aux Etats-Unis, ils peuvent biper le mot « merde » à la télévision, ce qui est absurde. En revanche, un artiste peut sans souci commencer son spectacle par : « J’imagine qu’il y a des Noirs dans la salle. » En France, aujourd’hui, vous proposez une telle amorce, vous ne sortez pas vivant.

À VOIR
« 10 minutes in America », documentaire inédit de Gad Elmaleh, coécrit avec Yaël Berdugo et Béatrice Fournera, sur Canal+, lundi 3 novembre, à 22 h 25.

 

 

Samuel Blumenfeld pour Le Monde

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October 29, 2014 10:20 AM
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« Shell Shock » de Nicholas Lens et Nick Cave, mise en scène Sidi Larbi Cherkaoui

« Shell Shock » de  Nicholas Lens et Nick Cave, mise en scène Sidi Larbi Cherkaoui | Revue de presse théâtre | Scoop.it

"Shell Schock" fait éprouver le traumatisme des tranchées

Critique de Rosita Boisseau pour Le Monde

 

 

Une image obsédante, impérieuse, rafraîchit régulièrement le spectacle Shell Shock, opéra sur la première guerre mondiale, du compositeur belge Nicholas Lens et du poète Nick Cave, mis en scène par le chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui. Des rangées de personnages posés bien droit les uns à côté des autres se dressent dans des uniformes de couleurs différentes mêlant toutes les armées engagées dans la première guerre mondiale. De loin, ils ont l’air de miniatures, de soldats de plomb, observant le monde sans juger ce qui s’y est passé. Les yeux dans les yeux avec le public, devant le roi Philippe et la reine Mathilde de Belgique, vendredi 24 octobre – l’hymne national, La Brabançonne, a même introduit le spectacle –, ces témoins muets rappellent la communauté intemporelle des vivants et des morts.

Contrairement à son apparence maritime, Shell Shock (shell veut dire « coquillage ») n’a rien d’océanique si ce n’est peut-être le dépliage permanent du décor dans un système d’écrans et de vagues qui fait apparaître trois niveaux scéniques avec fluidité. Shell Shock correspond en réalité à ce que l’on nomme le « syndrome des tranchées », autrement dit un état traumatique extrême dû aux bombardements et à la vie recluse dans ces fosses communes qui n’en avaient pas le nom. Enfermement, claustrophobie, surdité, folie sont en quelque sorte les messages codés de ce requiem pour les soldats, morts, déserteurs, miraculés, d’un conflit barbare.


MAGIQUE
D’emblée, le chœur, installé dans les balcons situés de part et d’autre du plateau, pose un couvercle sonore magique sur le théâtre. Des nuées vocales sombres et limpides montent et se défont dans des dissonances tragiques, bouquet de plaintes et d’appels fondus dans un cri immense. La partition de Nicholas Lens sait dire l’universel de l’effroi tout en distinguant chaque individu. Découpé en chapitres précis, le livret, en anglais, décline douze « cantos », celui du soldat colonial, de l’infirmière, des soldats tombés sur le champ de bataille, des orphelins… Toutes les voix – le casting fait la part belle aux voix d’adolescents – font de Shell Shock une chambre d’écho.

Shell Shock est une commande du Théâtre royal de la Monnaie, avec le soutien de la Fondation BNP Paribas, à Nicholas Lens. Il a développé le concept de son Requiem of War avec le poète-chanteur australien Nick Cave qui écrit ici son premier livret. Nicholas Lens est né et a grandi près des champs de bataille d’Ypres, en Flandre occidentale, où chaque jour a lieu une sonnerie aux morts, une cérémonie à laquelle Lens, enfant, a participé.


Il raconte aussi que, tout jeune, il passait de longues heures dans les nombreux cimetières militaires. Plus détaché de cette histoire, Cave se demandait, lui, s’il pourrait, et même avait le droit d’écrire sur des situations tragiques qu’il n’avait pas connues : deux ans lui ont été nécessaires pour venir à bout du « canto » du soldat pour lequel il a trouvé des accents nets et tranchants.

GROUILLEMENT DES CORPS DÉCHIQUETÉS
A la mise en scène, le chorégraphe belge Sidi Larbi Chekaoui possède la patte idéale pour incarner le grouillement des corps déchiquetés. Epaulé pour les décors et la vidéo par Eugenio Szwarcer, il a conçu un dispositif visuel sophistiqué et sobre sur lequel sa danse figurative s’inscrit en relief pour dresser un charnier ou une statuaire, hommage aux disparus. Il joue aussi avec finesse de projections d’images somptueuses, proches parfois d’un théâtre d’ombres chinoises.

Quant à son goût pour les accessoires, il le renouvelle ici avec une invention épatante. Sans cesse manipulés et transformés par les danseurs, les brancards comme les fusils ou les draps composent des cadres qui soutiennent les chanteurs et leurs évocations, dressent des lieux imaginaires propices à la réflexion et à la rêverie. Entre pudeur et douleur, Shell Shock se détache de l’horreur tout en stigmatisant ses signes. Une « marque » très Cherkaoui qui a su équilibrer dans une même vibration les chanteurs et les danseurs.

 

Rosita Boisseau pour Le Monde du 30 octobre

 

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Shell Shock, de Nicholas Lens, Nick Cave et Sidi Larbi Cherkaoui. Théâtre royal de la Monnaie, Bruxelles. Jusqu’au 2 novembre. 20 heures et le dimanche, 15 heures. De 12 à 122 euros. Tél. : 00-32-2-229-11. www.lamonnaie.be

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October 29, 2014 4:47 AM
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El porno al 4% de IVA y el teatro al 21% transforman la forma de ver a Calderón

El porno al 4% de IVA y el teatro al 21% transforman la forma de ver a Calderón | Revue de presse théâtre | Scoop.it
Una compañía teatral ofrecerá representaciones gratuitas para quienes compren una de las revistas porno que distribuirán a través de su web

 

Etant donné la disparité de taxation entre le porno (4%) et les biens culturels en Espagne (21%), la compagnie théâtrale "Primas de Riesgo" a décidé de passer à l'offensive en changeant d'activité. Elle a l'intention de distribuer des revues pornos en ligne, et offre des places gratuites pour leur production du "Magicien prodigieux" de Calderon à leurs clients !

(article en espagnol, sources : www.abc.es et www.eldiario.es )

 

A noter que la Compagnie est essentiellement composée de femmes.

http://www.primasderiesgo.com/#!about/c139r

 

El jueves 30 a las 12:00h. en la Sala 2 del Nuevo Teatro Alcalá haremos el lanzamiento oficial de la campaña "Revistas porno 4% Calderón 21%" de la que ya han empezado a hacer eco algunos medios de comunicación en el día de hoy. Los que queráis venir a acompañarnos ese día seréis bienvenidos. Primas de Riesgo se prepara para ejercer una actividad que quizás resultará más fácil que crear y difundir cultura, una actividad que cuenta además con excelentes ventajas fiscales: nos preparamos para vender revistas porno.

http://www.abc.es/cultura/teatros/20141028/abci-teatro-primas-riesgo-porno-201410281912.html

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October 28, 2014 12:23 PM
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« La Mouette » de Tchekhov comme si vous y étiez - Rue89

« La Mouette » de Tchekhov comme si vous y étiez - Rue89 | Revue de presse théâtre | Scoop.it
« D’où vient que vous soyez toujours en noir ? ». C’est la première réplique de « La mouette », la pièce la plus célèbre et probablement la plus jouée d’Anton Tchekhov, celle dont le nom de l’oiseau tient lieu d’emblème au Théâtre d’art de Moscou où la pièce a été créée il y a plus d’un siècle.

La réplique est dite par un instituteur qui vit durement son métier. Il la pose à une jeune femme qui a tendance à boire pour épancher son mal de vivre. Cette réplique nous arrive habituellement dans une salle de théâtre où l’on a précédemment fait le noir et où la lumière se fait sur un décor où évoluent des acteurs en costumes.

« Je suis en deuil de la vie »

La réponse de Macha à la question de l’instituteur m’a toujours semblé énigmatique :

« Je suis en deuil de la vie »

D’où vient que je n’avais jamais rêvé à ce glissement d’un noir l’autre ? Du noir du théâtre au noir de Macha ? Et si ce deuil était celui d’un personnage en mal d’une bonne pièce ? Ou d’une actrice en mal d’un bon metteur en scène ?

Je ne m’étais jamais livré à ce vagabondage farfelu -qui est la prérogative de toute spectateur, avant d’assister à la mise en scène de « La mouette » que donne Yann-Joël Collin dans la traduction d’André Markowicz et Françoise Morvan, celle de la version de 1895, créée en français par Alain Françon (Collection de poche Babel). Une mise en scène sans noir préalable, sans costumes d’époque et sans décor, où les mots de Tchékhov sonnent autrement, comme récurés, bruts pour ainsi dire, et non sortis du formol d’un « chef d’œuvre du répertoire ».

 

Jean-Pierre Thibaudat pour son blog "Théâtre et Balagan" sur Rue 89

 

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October 28, 2014 10:57 AM
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CHRISTIAN RIZZO NOMME A LA DIRECTION DU CCN DE MONTPELLIER

CHRISTIAN RIZZO NOMME A LA DIRECTION DU CCN DE MONTPELLIER | Revue de presse théâtre | Scoop.it

L’agglomération de Montpellier connait un renouveau salutaire dans toutes ses instances du spectacle vivant. En effet, les théâtres La Vista, Jean Vilar, La Vignette ainsi que l’Orchestre, le CDN et les ZAT (2 weekend de festival de théâtre de rue) ont tous changé de direction sur ces derniers mois ! Seule exception à la règle, Jean-Paul Montanari qui restera finalement en poste à Montpellier Danse jusqu’à ses 70 ans en 2017. A son arrivée au poste de Maire (après avoir occupé le poste d’élu à la culture) Philippe Saurel (divers gauche) voulait faire le vide dans les soutiens du malheureux candidat PS. Mais les frais de licenciements, les tractations et une certaine logique ont finalement maintenu en poste le directeur historique du festival de danse de Montpellier.

 

Après Rodrigo Garcia à HTH, c’est au tour de Christian Rizzo d’apporter un modèle 2.0 et de se tourner vers les nouvelles technologies et un métissage entre spectacle vivant, réalité augmentée et virtuel. On peut se réjouir de cette nomination qui s’inscrit dans la continuité du formidable travail engagé par Mathilde Monnier, sa prédécéseuse, même si cette nomination renforce le déséquilibre entre homme et femmes à la tête des institutions en Languedoc-Roussillon (une seule femme : Valérie Chevalier à la direction de l’Orchestre) et à la tête des Centres Chorégraphiques Nationaux (sur 19 centres et 22 directeur/trices, 3 femmes seulement).

« Conçu autour d’une « Académie expérimentale » et d’un « Caravansérail », le projet de Christian Rizzo met l’accent sur le rayonnement accru du CCN, en lien avec d’autres disciplines du champ de la création contemporaine, au plan régional et international, et sur l’accompagnement de jeunes artistes, le partage de l’outil et l’innovation, en imaginant un CCN 2.0, acteur du monde numérique.

Né en 1965, Christian Rizzo se tourne d’abord vers la musique et le stylisme, avant d’aborder la danse contemporaine, la performance et le théâtre dans les années 1990 avec sa compagnie l’Association Fragile. Prolifique, il mêle les arts et travaille notamment avec Mathilde Monnier, Jean-Michel Ribes, Mark Tomkins, Georges Appaix, Vera Mantero, Emmanuelle Huynh et Rachid Ouramdane. Ses collaborations sont nombreuses avec la Fondation Cartier, l’UCAD, Hermès ; il a été artiste associé à l’Opéra de Lille, de 2007 à 2012. Il prendra ses fonctions au 1er janvier 2015. » (extrait du communiqué du ministère)


Bruno Paternot pour le magazine Inferno


 
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October 28, 2014 5:26 AM
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Nomination de Christian Rizzo à la tête du Centre chorégraphique national de Montpellier - Ministère de la Culture et de la Communication

Nomination de Christian Rizzo  à la tête du Centre chorégraphique national de Montpellier - Ministère de la Culture et de la Communication | Revue de presse théâtre | Scoop.it
Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication, en plein accord avec Damien Alary, président du Conseil régional Languedoc-Roussillon, a donné son agrément, à la nomination de Christian Rizzo à la tête du Centre chorégraphique national de Montpellier – Languedoc-Roussillon, pour succéder à Mathilde Monnier.

PUBLIÉ LE 28.10.2014 À 08H00 - PARIS

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Le projet du Centre chorégraphique national (CCN) de Montpellier – Languedoc-Roussillon, s’inscrit dans une histoire emblématique. Créé par Dominique Bagouet, comme centre chorégraphique régional à l’invitation de Georges Frêche en 1980, il sera labellisé en 1984, lors de la constitution du réseau des Centres chorégraphiques nationaux sous l’impulsion de Jack Lang, et ne cessera dès lors de prendre de l’ampleur.

Après le décès de son fondateur, en décembre 1992, Mathilde Monnier se voit confier la direction de ce centre qui poursuivra son déploiement, en investissant le Couvent de Ursulines en 1997 avec de nouveaux locaux adaptés à l’activité de création, puis en élaborant un projet de master (ex.e.r.ce) en lien avec l’Université Paul Valéry Montpellier III.

 

Christian Rizzo s’inscrit dans cette continuité avec son projet d’Institut chorégraphique international (ICI) qui allie création, transmission et formation. Conçu autour d’une « Académie expérimentale » et d’un « Caravansérail », ce projet met l’accent sur le rayonnement accru du CCN, en lien avec d’autres disciplines du champ de la création contemporaine, au plan régional et international, et sur l’accompagnement de jeunes artistes, le partage de l’outil et l’innovation, en imaginant un CCN 2.0, acteur du monde numérique.

Né en 1965, Christian Rizzo se tourne d’abord vers la musique et le stylisme, avant d’aborder la danse contemporaine, la performance et le théâtre dans les années 1990 avec sa compagnie l'Association Fragile. Prolifique, il mêle les arts et travaille notamment avec Mathilde Monnier, Jean-Michel Ribes, Mark Tomkins, Georges Appaix, Vera Mantero, Emmanuelle Huynh et Rachid Ouramdane. Ses collaborations sont nombreuses avec la Fondation Cartier, l’UCAD, Hermès ; il a été artiste associé à l'Opéra de Lille, de 2007 à 2012. Il prendra ses fonctions au 1er janvier 2015.

 

La ministre de la Culture et de la Communication salue l’engagement des autres candidats qui ont rédigé des projets d’une grande pertinence par rapport aux enjeux actuels et à venir du CCN de Montpellier Languedoc-Roussillon.

 

 

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October 28, 2014 7:03 PM
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Malheur aux barbus 1/15 - Littérature - Fiction France Culture

Malheur aux barbus 1/15 - Littérature - Fiction France Culture | Revue de presse théâtre | Scoop.it
Malheur aux barbus 1/15 -de Pierre Dac, Francis Blanche

 

une fiction Littérature de France Culture

 

Avec :

 

Damien Houssier   (Furax )

Grégoire Oestermann   (Socrate)

Olivier Broche    (Euthymènes)

Gilles Privat  (Black )

Jean-Claude Leguay   (White )

Marina Golovine   (Malvina)

Christophe Brault    (Fred Transport)

Judith Henry   (Carole)

Laurent Ferraro    (Asti) 

Philippe Laudenbach    (Merry Christmas / Gugomus)

Antoine Gouy    (Cornelius)

 

Ecoutez les fictions radiophoniques disponibles sur le portail des fictions, en suivant le lien

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October 27, 2014 10:10 AM
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Fleur Pellerin est dans une logique qui enterre l'idée même d'un ministère de la Culture

Fleur Pellerin est dans une logique qui enterre l'idée même d'un ministère de la Culture | Revue de presse théâtre | Scoop.it
La ministre a la même approche de la culture que Patrick Le Lay qui évoquait en 2004 le «temps de cerveau disponible»...

 

Du 16 au 18 octobre ont eu lieu les 24e Rencontres cinématographiques de Dijon, officieux sommet des professionnels français du cinéma organisé chaque année par l’ARP (Société civile Auteurs Réalisateurs Producteurs). Comme il est d’usage, les travaux ont été clos par un discours de la ministre de la culture et de la communication, Fleur Pellerin faisant pour l’occasion sa première grande intervention publique dans ce milieu –même si elle s’était déjà exprimé notamment lors du Congrès des exploitants, le 1er octobre. Au cours de son intervention à Dijon, la ministre a sacrifié aux quelques formules de rhétorique qu’exige sa fonction en pareille circonstance, et proposé quelques commentaires sur les –importants– dossiers techniques actuellement en débat. Mais elle a surtout dévoilé de manière plus explicite son approche de son propre rôle et de celui de son ministère, selon une vision qui est d’ailleurs loin de concerner le seul cinéma.

«L’attention est la ressource rare et pas les contenus»

Préférant systématiquement le mot «contenu» à celui d’«œuvre» ou «film», celle qui a avoué récemment ne plus lire depuis deux ans que des dépêches et articles de lois –pas de romans– a affirmé avec énergie et assurance une conception entièrement fondée sur l’économie et la technologie. Révélant à cette occasion qu’elle travaille depuis plus d’un an avec Jean Tirole, qui venait juste de recevoir le prix Nobel d’économie, elle a insisté sur certaines des caractéristiques essentielles de la circulation des films aujourd’hui. Et, plus généralement, de la relation aux œuvres, enfin aux contenus, dans un contexte de surabondance de l’offre.

S’inscrivant en effet dans le cadre de référence des théories de l’économie de l’attention, celles-là même sur lesquelles Patrick Le Lay et son «temps de cerveau disponible» avait fâcheusement… attiré l’attention, Madame Pellerin a résumé sa perception de la situation par la formule «L’attention est la ressource rare et pas les contenus». La rareté aujourd’hui n’est plus l’offre, mais le temps disponible et la capacité de chacun à s’intéresser, à découvrir, à «aller vers». L’enjeu est à l’évidence réel, et capital, mais il passe entièrement sous silence la singularité des objets englobés par le mot «contenus». La question posée à nouveaux frais est à la fois centrale et, dans le domaine culturel, insuffisante: elle ne devrait jamais être formulée indépendamment de ce qui fait la spécificité de ces fameux contenus.

 

 

 

Il serait absurde de refuser cette approche en bloc. L’ancienne ministre déléguée chargée des PME, de l'Innovation et de l'Économie numérique connaît très bien les nouveaux mécanismes de diffusion et de promotion des produits liés aux technologies numériques et notamment celles du Net. Cette connaissance est stratégique, et peut permettre de reformuler les conditions, notamment par l’action publique, pour faire vivre le rapport dynamique à la création et à l’accès aux œuvres dans le contexte actuels. Mais les réponses esquissées par la ministre sont plus problématiques.

L’enterrement de l’idée de ministère de la Culture

Lorsqu’elle déclare que le rôle du gouvernement est «d’aider le public à se frayer un chemin dans la multitude des offres pour accéder aux contenus qui vont être pertinents pour lui», il est possible d’entendre, presque mot après mot, l’enterrement de l’idée même de ministère de la Culture.

L’existence d’une politique culturelle, c’est à dire d’une action publique concertée, repose entièrement sur la possibilité d’organiser la rencontre entre des œuvres, euh… bon, disons,«des objets», et des personnes qui précisément ne les cherchent pas. Pour prendre un exemple canonique: lorsque les révolutionnaires de 1789 inventent le musée comme espace public d’accès à la peinture, ils ne croient nullement que le bon peuple trépignait d’envie depuis des lustres de voir lui aussi les Vinci ou les Fragonard dont se délectait l’aristocratie. Et s’il y a des raisons à un enseignement artistique, réputé objectif majeur de ce quinquennat comme il avait été censé l’être du précédent, c’est bien qu’il y a la nécessité de construire des chemins reliant des personnes (pas seulement des enfants) et ces objets.

Des «personnes», et pas «le public», notion macroéconomique qui asservit d’emblée la production à la distribution –soit le contraire d’une pratique artistique et d’une politique culturelle. «Le public» comme déjà donné, c’est le marché et lui seul –avec toutes les distorsions du marketing qui anéantissent la fable du libre choix.

En revanche, une politique peut faire naître des publics, des collectivités qui émergent et se reconnaissent dans la relation à une pratique, une proposition, etc.

Qu’est-ce qu’un «contenu» qui va «être pertinent pour lui» (ce «lui» qui unifie d’avance)? Le contenu que les gens veulent déjà rencontrer? D’où vient qu’ils veuillent déjà le rencontrer? Et en quoi dès lors cela relève-t-il d’une politique culturelle?

Il y a ce que dit la ministre: «Il faut partir des usages des consommateurs». Il y a la distorsion majeure, pour une ministre de la culture, d’appeler «consommateurs» des possibles spectateurs. Mais il y a la justesse d’affirmer qu’il est indispensable de recourir aux outils, notamment en ligne, qui organisent les pratiques d’une très grande part de nos contemporains –encore que ce n’est pas la majorité: selon une récente étude du CNC, le premier prescripteur pour aller voir des films reste la télévision, mais à la télévision, cette ministre pas plus qu’aucun autre ne demande de faire quoique ce soit concernant le cinéma.

Les algorithmes: l'anti-politique culturelle

Et puis il y a la manière dont on «part des usages». Le modèle, madame Pellerin l’a dit également, est fourni par les algorithmes de recommandation, ces logiciels qui dès que vous faites quelque chose sur Internet vous disent «si vous aimez ça, alors vous allez aussi aimer ça».

Soit l’absolu contraire d’une politique culturelle, la construction d’une répétition du même et de l’immersion dans une masse de plus en plus unifiée par des supposés goûts communs. N’en déplaise aux idéologues du Net comme levier de la diversité culturelle via les mécanismes du marché, n’en déplaise au dogme de la longue traine, la réalité est qu’on ne cesse de voir se massifier la consommation des produits culturels dominants, selon des formats de plus en plus contraignants et réducteurs, Jeremy Rifkin, qui n’est pas exactement un technophobe passéiste, nous a  fort bien expliqué tout cela, au cas où notre expérience quotidienne ne suffirait pas à s’en apercevoir.

Politique commerciale vs. politique culturelle

Dans le discours de la ministre, le seul objectif pour ses services serait de travailler à glisser parmi lesdits produits culturels dominants le plus possible d’objets made in France. Cela s’appelle une politique commerciale, pas une politique culturelle.    

Une politique culturelle est faite pour ouvrir sur ailleurs, un algorithme de recommandation travaille à enfoncer dans l’identique. Il y a 20 ans, Alain Bergala avait forgé la notion de«film obligatoire», ceux que de toute façon les enfants iraient voir –ceux de Walt Disney, les films de superhéros... L’idée n’était pas d’empêcher qui que ce soit d’aller voir ces films, elle n’est pas non plus de vouloir y faire figurer quelques produits locaux. Elle est de contrer le monopole d’un seul type de cinéma –qui n’est pas, loin s’en faut, fabriqué uniquement aux Etats-Unis.

L’idée, qui définit le principe même d’une politique culturelle, qui au fond est la seule justification de l’existence d’un ministère de la culture, c’est de contribuer à ouvrir d’autres possibilités, de construire le désir vers d’autres types de films, d’autres histoires, d’autres rythmes, d’autres styles, d’autres manières de regarder, d’écouter, d’habiter l’espace et le temps. Ce travail-là, immense et interminable, ne saurait se faire aujourd’hui sans recourir massivement aux technologies du Net. Mais assurément selon d’autres modèles que ceux fournis pas les algorithmes de recommandation.  

Jean-Michel Frodon

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October 27, 2014 8:12 AM
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Nomination de Lionel Massétat à la direction de la scène nationale de Saint-Quentin-en-Yvelines

Nomination de Lionel Massétat à la direction de la scène nationale de Saint-Quentin-en-Yvelines | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication, et Michel Laugier, président de la communauté d’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, en accord avec le Conseil général des Yvelines, ont donné leur agrément à la proposition unanime du jury réuni le 17 octobre 2014, de nommer Lionel Massétat à la direction de la scène nationale de Saint-Quentin-en-Yvelines.

Âgé de 48 ans, directeur de l’Onde, théâtre centre d’art de Vélizy-Villacoublay, Lionel Massétat propose, en prenant appui sur les atouts du théâtre et la richesse de son environnement, un projet pluridisciplinaire construit sur une logique partenariale, largement ouvert sur le territoire de l’agglomération et du département, qui rassemble artistes, chercheurs, spectateurs, habitants et entreprises.

En écho au territoire d’innovation sur lequel est implantée la scène nationale, il entend placer la question des nouvelles esthétiques au cœur de son projet artistique en confiant à deux artistes, Matthieu Roy et Cyril Teste, la mise en place d’un Laboratoire des écritures scéniques chargé de faire des propositions en matière de programmation, de nouveaux modes de production, d’éducation artistique et culturelle, et de transmission tant en faveur des futurs professionnels que des amateurs.

Une collaboration avec l’ARCAL, compagnie nationale de théâtre lyrique et musical dirigée par Catherine Kollen, au cours des trois prochaines saisons, témoignera de sa volonté de maintenir la place réservée à la musique dans cette scène nationale.

Enfin, toujours avec le souci d’ouvrir le théâtre sur la cité et de le replacer au cœur du débat citoyen, il propose de faire de la scène nationale, le temps d’un événement annuel, Les rencontres In-Cité, le lieu fédérateur des acteurs de l’agglomération autour de grands débats de société à l’appui desquels la parole des artistes trouvera toute sa place au côté de celle des scientifiques et des philosophes.

 
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October 27, 2014 4:16 AM
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Décès de la comédienne Françoise Bertin

Françoise Bertin, monstre sacré du théâtre. Molière de la meilleure actrice en 1993, va jouer dans «Votre maman» au Théâtre du Beauvaisis à Beuvais (60). A 87 ans, elle reste une comédienne d'exception avec un dynamisme et uen energie folle. Interview à quelques jours de la première...Retrouvez l'info en temps réel avec Le Parisien : >> http://www.leparisien.fr/#xtor=AL-1481423430
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October 30, 2014 10:46 AM
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"Le moral des ménages" d’Eric Rheinardt au théâtre avec Mathieu Amalric

"Le moral des ménages" d’Eric Rheinardt au théâtre avec Mathieu Amalric | Revue de presse théâtre | Scoop.it
INFO CULTURE par Thierry Fiorile jeudi 30 octobre 2014 pour France Info 
Le cinéma occupe énormément Mathieu Amalric, mais quand sa compagne Stéphanie Cléau, metteuse en scène lui demande de monter sur les planches, il dit oui, c'est au théâtre de la Bastille à Paris et c'est l'adaptation du roman d'Eric Rheinardt "le moral des ménages".

Pour interpréter Manuel Carsen, personnage complexe, qui suscite autant l'empathie que le rejet, Mathieu Amalric excelle, il est cet homme qui raconte avec souffrance et haine son enfance dans une famille de la classe moyenne, marqué au fer rouge par l'humiliation de son père, petit employé écrasé par les autres au travail et par sa femme à la maison. A la fin de la pièce, devenu père, c'est sa fille adulte qui lui renvoie violemment à la face son égoïsme d'auteur de chanson sans succès et sa trahison de classe, Anne-Laure Tondu est, brillamment, à la fois la mère, l'épouse et la fille. Mathieu Amalric a surmonté avec talent son appréhension du théâtre.

Mais la mise en scène de Stéphanie Cléau ne parvient pas à soulever ce spectacle, même s'il y'a de bonnes idées comme le choix des musiques, le jeu très distancié d'Anne-Laure Tondu, mais cela tient aussi au choix du texte, Eric Rheinardt se passionne pour le thème de l'humiliation sociale, propice aux clichés.

"Le moral des ménages" d'après Eric Rheinardt, mise en scène Stéphanie Cléau, au théâtre de la Bastille jusqu'au 20 décembre.

ÉCOUTER L’ÉMISSIONdisponible jusqu'au 25/07/2017

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October 29, 2014 8:58 PM
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Budget culture 2015 : « petits coups de pouce » - Lagazette.fr

Budget culture 2015 : « petits coups de pouce » - Lagazette.fr | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Sur les 7 milliards d’euros consacrés par l’Etat au budget de la rue de Valois, en 2015, quelque 3,22 milliards iront aux politiques culturelles proprement dites. Dont 776 millions de crédits d’intervention qui irrigueront les territoires. Ces crédits déconcentrés enregistrent une très légère baisse (-0,4%), avec cependant quelques hausses ciblées. Acteurs et experts culturels redoutent un « effet ciseau » en raison des difficultés budgétaires des collectivités.


« Des petits coups de pouce dans la plupart des domaines ». C’est ainsi que la Fédération nationale des collectivités territoriales pour la culture (FNCC) résume le budget prévu pour la culture par le projet de loi de finances (PLF) 2015 (1). La spirale baissière qui a affecté ces deux dernières années les crédits culturels de l’Etat semble effectivement enrayée. Avec 7 milliards d’euros, le budget global de la rue de Valois progresse de 3%. Hors presse et audiovisuel, les politiques culturelles proprement dites disposeront globalement de 3,22 milliards d’euros (+0,3% par rapport à 2014).

 

L’éducation artistique et culturelle gâtée - L’effort de l’Etat le plus (re)marqué concerne, comme l’an passé, le plan en faveur de l’éducation artistique et culturelle (EAC), crédité de 40,7 millions. Un poste en augmentation de 2,5 millions d’euros, soit +6,5% par rapport à 2014. Sur les trois dernières années, ces crédits sont passés de 30 à 40,7 millions soit une hausse de 33%. Une impulsion donnée dès 2013 par l’ancienne ministre de la Culture Aurélie Filippetti.

Crédits d’intervention en légère baisse – Avec 776 millions d’euros, les crédits d’intervention délégués aux directions régionales des affaires culturelles (Drac) enregistrent un très léger fléchissement (-0,4%). Une enveloppe pour laquelle la ministre de la Culture estime avoir pourtant obtenu une « sanctuarisation », qu’elle qualifie de « signal fort aux collectivités. » Dans le détail, les évolutions varient selon les secteurs d’intervention. Ainsi le patrimoine (restauration et entretien) bénéficiera d’une enveloppe stable à 312 millions d’euros. Le spectacle vivant et les arts plastiques a droit à un peu plus que l’an passé, à savoir 390 millions (+0,4%).



Hélène Girard pour La Gazette des communes du 29/10


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October 29, 2014 12:32 PM
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Centre chorégraphique de Montpellier : Christian Rizzo succède à Mathilde Monnier

Centre chorégraphique de Montpellier : Christian Rizzo succède à Mathilde Monnier | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Le chorégraphe cannois s'appuie sur le doute pour croiser performance et musique.

 

Il était dans la dernière short list aux côtés d'Emmanuelle Huynh et de Boris Charmatz. Hier mardi, après une semaine d'attente, le ministère de la Culture, en accord avec Damien Alary, président du conseil régional, a tranché en sa faveur : à presque 50 ans (il est né en 1965 à Cannes), Christian Rizzo est désormais à la tête du Centre chorégraphique national de Montpellier pour succéder à Mathilde Monnier, nommée depuis novembre 2013 à la direction du Centre national de la danse à Pantin. La ministre Fleur Pellerin souligne en lui un projet en continuité avec celui du centre, où s'inscrit le master danse d'ex.e.r.ce en lien avec l'université Paul-Valéry. Projet par ailleurs conçu autour d'une Académie expérimentale et d'un Caravansérail, ouverts à la création et à l'interdisciplinarité.

Un touche à tout

On n'en attend pas moins d'un chorégraphe qui a débuté à Toulouse pour y monter un groupe de rock, avant de créer sa marque de vêtements et se former aux arts plastiques à la villa Arson de Nice. Représentant remarqué de la génération des années 90, croisant la danse à la performance et au théâtre, Rizzo a notamment travaillé avec Mathilde Monnier, Georges Appaix, Jean-Michel Ribes et Rachid Ouramdane. Il a aussi collaboré avec la Fondation Cartier, Hermès et les Arts décoratifs à Paris, avant de devenir artiste associé à l'Opéra de Lille de 2007 à 2012.

"Une dimension supérieure qui relève du sacré"

Invité par trois fois à Montpellier Danse en 2005, 2011 et 2013, il a créé cette année-là, pour le Festival d'Avignon, la pièce D'après une histoire vraie saluée par la critique. "Pour moi, confie-t-il, ce qu'on appelle le spectacle vivant est connecté à une dimension supérieure qui relève du sacré, en marge du religieux. Je n'ai rien à vendre, je n'ai pas de message politique à faire passer ni de croyance à inculquer aux autres : mon bénéfice, c'est le doute." C'est avec ce viatique et une équipe particulièrement dynamique autour de lui, qu'il entrera dans ses nouvelles fonctions à Montpellier le 1er  janvier prochain.

 

Lise Ott pour Le Midi libre

 
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October 29, 2014 10:58 AM
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Loïc Corbery : du sang neuf chez les Dom Juan

Loïc Corbery : du sang neuf chez les Dom Juan | Revue de presse théâtre | Scoop.it
La Comédie-Française reprend le Dom Juan mis en scène par Jean-Pierre Vincent à l'automne 2013. Un spectacle alors particulièrement apprécié par Le Monde, dont nous republions la critique.

 

Il y a, comme cela, des soirs où l'on sait pourquoi on aime le théâtre. Des soirs où l'on se dit qu'il est décidément étonnant et magique, cet art qui toujours fabrique du neuf avec du vieux, du présent avec de l'histoire. A 70 ans, Jean-Pierre Vincent signe ainsi avec Dom Juan une de ses plus belles mises en scène, offrant à la Comédie-Française une ouverture de saison aux petits oignons. La pièce de Molière, le mythe, que chacun connaît à des degrés divers, retrouvent une fraîcheur, une jeunesse – et donc une acuité – réjouissantes, et bienvenues.

Cette jeunesse est d'abord celle de Dom Juan lui-même, joué par un excellent acteur, qui n'a cessé, depuis sept ans, dans la troupe du Français, d'affirmer et d'affiner son talent : Loïc Corbery. Son Dom Juan fera date, non seulement parce que le comédien y déploie la finesse et la liberté de son jeu, mais parce qu'il tranche nettement avec l'image que l'on a du personnage, telle qu'elle s'est formée dans la période contemporaine à travers les grands interprètes du rôle : Michel Piccoli (dans la version réalisée pour la télévision par Marcel Bluwal en 1965), Ruggero Raimondi (dans le film-opéra de Joseph Losey en 1979), Gérard Desarthe (dans la mise en scène de Roger Planchon en 1980) et Andrzej Seweryn (dans la mise en scène de Jacques Lassalle en 1993).

Dom Juan est jeune, et même juvénile, et cela change tout. Ce n'est plus le libertin d'âge mûr défiant le ciel et la société, le séducteur insatiable et irrésistible à la Casanova. Corbery est un « jeune premier », identifié comme tel. Dès lors, la pièce se recadre autrement. Elle conte le chemin accompli par un gandin d'abord gouverné par son désir et qui, de rencontre en rencontre, découvre, rêveur, presque sidéré, l'absolu de sa soif de liberté.

CLARTÉ ET CLASSICISME ASSUMÉS

De la mise en scène de Jacques Lassalle – elle aussi remarquable, jouée qu'elle fut pendant plus de dix ans au Français –, il a beaucoup été dit à l'époque qu'elle était un « diamant noir ». Celle de Jean-Pierre Vincent est une pierre blanche, comme celles, très belles, qui délimitent le bord du plateau, tout au long de la représentation. Mise en scène d'une clarté et d'un classicisme assumés, où jamais ne se relâche la tension calme avec laquelle ce Dom Juan 2012 assume son rôle de révélateur des berlues humaines – religieuses, amoureuses…

C'est ainsi un magnifique portrait de libre-penseur que dessinent Jean-Pierre Vincent et son équipe, dans l'espace sobre conçu par Jean-Paul Chambas, où l'harmonie des couleurs, la beauté des lumières (Alain Poisson) et des costumes (Patrice Cauchetier) concourent au raffinement de l'ensemble. Certaines scènes de la pièce retrouvent une force souvent négligée, comme celle, saisissante, de la séduction des deux jeunes paysannes par Dom Juan. Mais aussi attirant soit-il, Dom Juan-Corbery n'est pas seul dans cette affaire. Il est notamment accompagné par le formidable Serge Bagdassarian, qui, tout en montrant la truculence requise, compose un Sganarelle que l'on n'avait jamais vu si fidèle. Formidable aussi, comme toujours, Pierre Louis-Calixte.

Si ce Dom Juan résonne de façon troublante, en nos temps où la religion et le blasphème suscitent débat, Jean-Pierre Vincent, lui, a choisi : son Dom Juan ne disparaît pas dans les flammes de l'enfer, après avoir serré la main du Commandeur. Passé un moment d'évanouissement, il se relève et, espiègle, quitte tranquillement la scène du théâtre, accompagné de son loyal Sganarelle. Le chemin vers la liberté est toujours à ouvrir. Superbe fin. Infidèle à Molière, Jean-Pierre Vincent ? Allons donc.

Dom Juan ou le Festin de pierre, de Molière. Comédie-Française, salle Richelieu, place Colette, Paris 1er. Tél. : 0825-10-1680. Tarifs : 26 (moins de 18 ans) et 41 euros. Du lundi au jeudi et samedi à 20 h 30, dimanche à 14 heures. Jusqu'au 16 décembre. Durée : 2 h 45.

Fabienne Darge
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October 29, 2014 6:17 AM
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Là-bas, c'est dehors de Richard Peduzzi : donner une architecture au vide • Le Suricate Magazine

Là-bas, c'est dehors de Richard Peduzzi : donner une architecture au vide • Le Suricate Magazine | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Ce nom ne vous dira peut-être rien et pourtant, Richard Peduzzi est un grand homme. Poly-talentueux, autodidacte, humble et fascinant, Peduzzi a travaillé toute sa carrière à la scénographie des pièces et des films de Patrice Chéreau et autres grands noms du théâtre. Il a également dirigé l’école des Arts Décoratifs et la Villa Médicis ainsi qu’habillé les espaces de l’Opéra Garnier, du Musée d’Orsay et mis en place bon nombre d’expositions. Ce récit, plus intime qu’autobiographique, vous fait pousser les portes du palais de ce prodigieux Midas qui a révolutionné le théâtre.

Là-bas, c’est dehors explore de manière éclatée des passages marquants de la vie et de la carrière du scénographe. La première partie du livre revient sur son enfance passée entre Le Havre et la Normandie, trimballé entre ses grands-parents alors que son père vit à Paris et que sa mère, en prison on ne sait pourquoi, lui souffle au parloir qu’ils se retrouveront « là-bas ». Et « Là-bas, c’est dehors ». Cette première partie annonce l’intérêt de Peduzzi pour le rêve et l’exploration et développe sa capacité à transformer les espaces, comme les souterrains qu’il explore avec un malheureux immigré et qu’il transforme en espaces de croyance.

 

Mathieu Pereira pour le blog "Le suricate"

 

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Là-bas, c’est dehors, de Richard Peduzzi, Actes Sud, 280 p., 42 €.www.actes-sud.fr

 

Et aussi, article de Frédéric Edelmann dans Le Monde : 

 

http://www.lemonde.fr/livres/article/2014/10/29/richard-peduzzi-et-patrice-chereau-une-aventure-de-quarante-ans_4514099_3260.html

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October 28, 2014 5:42 PM
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Dans les petites villes, la culture principale victime des coupes budgétaires | La-Croix.com

Dans les petites villes, la culture principale victime des coupes budgétaires | La-Croix.com | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Selon une étude menée sur 200 communes entre 3 000 et 20 000 habitants, la baisse des dotations aux collectivités locales devrait se traduire dans le budget 2015 par des économies dans le domaine de la culture, de la voirie et de l’environnement.

La baisse de la dotation de l’État aux collectivités locales d’un montant de 3,7 milliards en 2015 va contraindre celles-ci à prendre des mesures drastiques d’économies. À l’heure où les communes préparent leur budget, une étude de l’Association des petites villes de France (APVF) révèle que ce sont les budgets de la culture, de la voirie et de l’environnement qui vont principalement faire les frais des coupes budgétaires.

L’étude porte sur un panel de 200 petites villes (entre 3 000 et 20 000 habitants) qui ont répondu à un questionnaire électronique envoyé par l’Association. Confrontées à la baisse de leur dotation, 70 % d’entre elles prévoient de diminuer l’ensemble de leurs dépenses pour 2015.

 95 % DES MAIRES ENVISAGENT DES COUPES DANS LE BUDGET DE LA CULTURE

Une baisse qui portera à la fois sur les dépenses d’investissement – la mise en chantier de nouveaux équipements – et sur les dépenses de fonctionnement. Les premières, les plus faciles à mettre en œuvre, devraient selon l’étude baisser en moyenne de 20 % mais cette baisse « pourra s’élever jusqu’à 40 % » dans certaines d’entre elles, précise l’association.

Côté dépenses, 95 % des maires des petites villes envisagent des coupes budgétaires dans le domaine de la culture et du sport. Il s’agit principalement d’organisation de manifestations culturelles, de création et de gestion d’équipements sportifs ou de salles de spectacles, et des subventions versées aux associations sportives et culturelles.

Près d’un maire sur deux envisage par ailleurs de réduire également le budget consacré à la voirie et près d’un quart celui consacré à l’environnement.

DES NON-REMPLACEMENTS OU DES SUPPRESSIONS DE POSTES

Afin de préserver au maximum leur investissement et le fonctionnement des services publics locaux, de nombreux maires comptent cependant réaliser des économies de gestion bien que leurs marges de manœuvre, notamment en matière de personnel, soient étroites.

60 % des maires envisagent de renforcer la mutualisation de leurs services, 56 % de ne pas renouveler certains postes, 36 % de réduire ou supprimer des subventions, 23 % de renoncer à certains investissements et seulement 10 % prévoient de fermer partiellement certains services publics.

 

 

  Céline Rouden pour La Croix du 22 octobre

 

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October 28, 2014 11:14 AM
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La Philharmonie de Paris, nouvelle salle de concert pour expérience musicale unique

La Philharmonie de Paris, nouvelle salle de concert pour expérience musicale unique | Revue de presse théâtre | Scoop.it

La Philharmonie de Paris ouvrira enfin ses portes en janvier 2015. Un projet à la programmation ambitieuse qui compte bien déplacer les foules parisiennes.


Excitante, nouvelle, imposante, singulière, la Philharmonie de Paris ouvrira enfin ses portes en janvier 2015. Un projet à la programmation ambitieuse qui compte bien déplacer les foules parisiennes : Chilly Gonzales, Jeff Mills, Oxmo Puccino et les plus grands orchestres symphoniques. De la musique de Chambre à l’électronique en passant par la pop, le jazz ou la danse, tour d’horizon d’une salle unique..

Une acoustique architecturale unique

L’ambition de La Philharmonie de Paris ? Surprendre, et surprendre beaucoup de monde. Déjà par une architecture renversante que l’on doit à l’illustre Jean Nouvel. Mais aussi parce que cette prouesse est au service de la musique, et que la salle symphonique de 30 500 m3 a été conçue pour créer une expérience acoustique unique.

Le projet de ce complexe musical exclusivement dédié à la musique est né en 2006. L’idée est d’unir les néophytes et les mélomanes, les musiques actuelles et les cultures du monde, l’éducation et la création. En somme, casser les codes sociaux et donner un souffle nouveau, à Paris, à la musique, au monde.

 

Une immersion inédite, où  le spectateur le plus éloigné ne se trouve qu’à 32 mètres du chef d’orchestre. Une proximité possible grâce aux balcons flottants placés autour de la scène centrale. Jean Nouvel s’est entouré de deux acousticiens de choix pour réaliser cette prouesse : le chercheur de son Néo-Zélandais Sir Harold Marshall et le japonais Yasuhisa Toyota, qui parmi sa cinquantaine de projets à travers le monde fut le chef acousticien du Walt Disney Concert Hall de Los Angeles.

Une programmation transversale et accessible à tous

Une salle qui mettra donc la performance à l’honneur, en proposant à la fois des oeuvres classiques et des créations plus contemporaines. La Philharmonie de Paris a donc pour ambition de proposer le meilleur des répertoires musicaux dans des espaces conçus pour magnifier l’écoute. On vous laisse découvrir la programmation éclectique de cette rentrée 2015.

Après une inauguration en grande pompe avec deux galas d’ouverture donnés par l’Orchestre de Paris, Moriarty viendra fêter la sortie de son quatrième album “Epitaph” les 24 et 25 Janvier

 

 

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October 27, 2014 5:17 PM
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ENTRETIEN AVEC FRANCOIS NOËL, DIRECTEUR DU THEÂTRE DE NÎMES

ENTRETIEN AVEC FRANCOIS NOËL, DIRECTEUR DU THEÂTRE DE NÎMES | Revue de presse théâtre | Scoop.it
ENTRETIEN  : François Noël, directeur du Théâtre de Nîmes Scène conventionnée pour la Danse contemporaine..  

 

« Nier son corps, c'est nier son esprit ».

Situé à côté des loges et au-dessus du studio de répétition, le tout petit bureau du directeur du théâtre de Nîmes, scène conventionnée pour la danse contemporaine, a les murs couverts de photos et de souvenirs des compagnies passées par là. Entre les boîtes de médicaments estampillées Mauvais Genre (la dernière création d’Alain Buffard avant que celui-ci ne décède du sida), une photo de Nelken dédicacée par la troupe de Pina Bausch, une photo de l’exposition de Bruno Geslin qui accompagnait la reprise de Mes Jambes, si vous saviez quelle fumée… (voir nos comptes rendus de chacun de ses spectacles), nous échangeons sur la place de la danse dans sa programmation et dans sa ville.

 

Inferno : Sur 16 spectacles de danse, vous proposez 12 créations. N’y a-t-il pas un risque pour le spectateur de vous suivre à l’aveugle ?


François Noël : C’est un risque oui et non. A l’endroit où l’on est en tant que scène conventionnée pour la danse, on a quand même le devoir de soutenir la création et c’est vraiment ce qui m’intéresse. Ce sont des risques, bien sûr, mais avec Philippe Decouflé, je sais que c’est un risque très mesuré : il y a longtemps qu’on sait qu’il est capable de faire des choses très très bien. J’ai vu la première et c’est un bon cru.

Il y a des prises de risques plus importants, je pense à Dorothée Munyaneza. C’est sa première chorégraphie, elle débute en tant que créatrice, mais c’est une interprète accomplie. Son projet, sa personnalité m’ont convaincus du bien fondé de prendre ce risque-là. On va voir ce qui va se passer avec Samedi Détente, peut-être que je me suis complètement planté… ou pas. Aujourd’hui, j’ai le sentiment que non. Dans ce cas précis, elle maîtrise très très bien le sujet et avec une charge émotionnelle tellement forte que forcement il va se passer quelque chose qui va nous toucher. Elle a vécu cet épisode là, dans sa chair*. La façon dont elle m’en a parlé était déjà chargée dans la conversation qu’on a eue, et donc à partir de là, c’est vrai que je me suis dit que je devais le faire, ça s’est imposé de soi-même, une intime conviction.

 

Propos recueillis par Bruno Paternot pour Inferno magazine.

 

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October 28, 2014 4:25 AM
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Catherine Dan ne prend pas la direction artistique de Villeneuve en Scène ! | Sceneweb

Catherine Dan ne prend pas la direction artistique de Villeneuve en Scène ! | Sceneweb | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Rebondissement ce matin dans ce qu’il est convenu d’appeler « l’affaire de Villeneuve en Scène« . Hier matin Jean-Marc Roubaud, le maire de Villeneuve-lès-Avignon et Président du Grand Avignon nous confirmait la nomination de Catherine Dan à la direction artistique de Villeneuve en Scène alors que la directrice de la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon n’était pas candidate. Elle participait au jury qui devait désigner le directeur de la nouvelle structure municipale. Ce matin coup de théâtre. Catherine Dan nous a appelé pour nous faire savoir qu’elle ne serait pas la directrice de Villeneuve en Scène. « Il est apparu après réflexion qu’il serait incompatible que je mène en même temps des missions aussi différentes que celles portées par ces deux structures et que je me consacre à la même période à deux événements de l’envergure du festival Villeneuve en scène et des Rencontres d’été de la Chartreuse. » L’idée du Maire de Villeneuve est de mettre en synergie Villeneuve en Scène avec la Festival d’Avignon et « de mieux irriguer le centre ancien de Villeneuve« . Tout en conservant la Plaine de l’Abbaye comme cœur du festival.


Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr


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October 27, 2014 10:55 AM
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L'actrice Françoise Bertin est morte

L'actrice Françoise Bertin est morte | Revue de presse théâtre | Scoop.it
Récompensée par un Molière en 1993, cette actrice de théâtre et de comédies populaires est décédée à l'âge de 89 ans.
Françoise Bertin, figure populaire du théâtre, de la télévision et du cinéma depuis 1949, est décédée dimanche matin chez sa fille, dans les Hautes-Pyrénées, a annoncé son agent ce lundi.  A l’affiche avec Michel Sardou de Si on recommençait, pièce écrite par Eric-Emmanuel Schmitt, la comédienne de 89 ans avait dû être hospitalisée fin septembre après les deux premières représentations en raison d’un «important état de fatigue». Les représentations de la pièce avaient repris quelques jours plus tard après son remplacement par Anna Gaylor. 
Récompensée par le Molière de la meilleure comédienne dans un second rôle en 1993 pour  la pièce Temps contre temps de Laurent Terzieff, Françoise Bertin a interprété le personnage attachant de Paulette dans Ensemble c’est tout, un film de Claude Berri.

Au cinéma, on a également pu voir cette habituée des seconds rôles, regard clair perçant et sourire chaleureux, dans Un conte de Noël, d’Arnaud Desplechin, Laisse tes mains sur mes hanches, de Chantal Lauby ou On connaît la chanson, d’Alain Resnay. 

La comédienne a interprété également le personnage de Josiane Laval, grand-mère idéale, dans la série de France 3 Plus belle la vie. A la télévision, elle a également joué dans des épisodes de nombre de séries françaises, comme Maigret, Joséphine, ange gardien ou Avocats & Associés. 

AFP

Et aussi : Armelle Héliot dans Le Figaro http://www.lefigaro.fr/theatre/2014/10/27/03003-20141027ARTFIG00224-francoise-bertin-adieu-a-une-comedienne-remarquable.php

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October 27, 2014 9:39 AM
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Le « Bal des vampires » garde son mordant

Le « Bal des vampires » garde son mordant | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Service de sécurité, agents de police, tapis rouge sous la pluie, et des cris, des cris ! Jeudi 16 octobre, c’est la cohue des grands soirs à l’entrée du Théâtre Mogador, à Paris. Le Bal des vampires, la comédie musicale mise en scène par Roman Polanski, sort les crocs. Les hurlements proviennent de la bande de photographes en train de flasher les « people » qui défilent en rangs serrés dans le hall. « Arielle, Arielle ! [Dombasle] », « Régine, Régine ! » Ils interpellent les vedettes pendant que celles-ci prennent la pose dans les bras de vampires qui grimacent. « T’as loupé Laurent Blanc », blague un paparazzi en se moquant d’un collègue.


Tout le show-biz s’est donné rendez-vous pour la soirée de gala du Bal des vampires. Il faut dire que la version musicale du fameux film d’horreur parodique, réalisé par Polanski en 1967 et joué partout dans le monde depuis 1997, n’avait pas encore atteint la France. La faute à qui ? Aux décors d’abord. Hollywoodiens – 22 tonnes au total et 23 changements en deux heures trente –, ils ne tenaient pas à Mogador. Au français ensuite, qui chante peu et swingue encore moins.


BUDGET ET CASTING DORÉ SUR TRANCHES
Ces deux obstacles ont été balayés par la société de production Stage Entertainment France qui a mis le paquet : budget et casting doré sur tranches. Et ça marche ! A quelques détails près, Le Bal des vampires est un divertissement qui tient la route : 7,24 millions de spectateurs au compteur dans douze pays en dix-sept ans !

Le noyau dur de la création reste gagnant. La musique de Jim Steinman, le livret et les chansons de Michael Kunze, adaptés ici par Nicolas Nebot et Ludovic-Alexandre Vidal, tombent sans un faux pli (ou presque). Des refrains comme celui de L’Ail, par exemple, emportent la machine vite fait, bien fait. La scénographie claque, chic et tradi, entre auberge des Carpates et château gothique art déco. Signée par William Dudley, elle défile à toute allure, superposant les lieux comme par magie. Nouveauté de cette version, les projections de films 3D, les effets de neige électronique jouent les baguettes d’illusionniste en rendant l’atmosphère du cinéma.

Sur ces images, les acteurs chanteurs français s’incrustent au petit poil. Les héros de ce scénario de vampires pour rire – la touche humour manque encore un peu de ressort – ne sont pourtant pas piqués des hannetons. Le vieux professeur Abronsius (David Alexis) et son jeune assistant Alfred (Daniele Carta Mantiglia) se retrouvent dans le château du vampire le Comte Von Krolock (Stéphane Métro) tombé amoureux de Sarah (Rafaëlle Cohen), la fille de l’aubergiste Chagal (Pierre Samuel), devenu le fameux vampire juif de l’histoire qui n’a peur d’aucune croix ! Pour le musical, le personnage de Von Krolock et sa relation avec Sarah ont pris du grade, volant la vedette au duo burlesque Abronsius-Alfred. Mais avec force colliers d’ail et fausses dents sanguinolentes – ce qui n’est pas une mince affaire pour chanter ! –, le manège tourne rond.

LA CARTE GLAMOUR ET SEXY
Ce qui grippe le moteur du plaisir, ce sont les séquences chorégraphiées, un peu grossièrement efficaces au regard de l’ensemble de la production. Futilités mais pas tant que ça lorsque le ridicule pointe, avec les perruques à cheveux longs et raides des vampires ou la chevelure grise de Von Krolock qui lui sert quasiment de houppelande. Dommage, tant l’histoire gagnerait à affirmer davantage la carte glamour et sexy. Surtout dans le contexte des vampires Twilight tendance beau gosse.

La question de voir ou revoir le film – avant ? après ? jamais ? – se pose devant cette relecture spectaculaire. Les souvenirs étaient vifs et chauds. Ils restent intacts en rembobinant ce classique du cinéma. Seul film « comique » de Roman Polanski, qui y jouait le rôle d’Alfred, c’est un régal à partager. Pas question de faire la fine bouche sur la comédie musicale, même si la comparaison est inévitable. La classe du film possède une vigueur intemporelle. Quant à son registre épouvantablement satirique et saignant, unique en son genre, il tire sur un fil tellement fin qu’il épate encore et toujours, quarante-sept ans après la création. Mythe aux multiples vies, Le Bal des vampires est une formidable anomalie.

Le Bal des vampires, de Roman Polanski. Théâtre Mogador, 5, rue Mogador, Paris 9e. 20 heures. Tél. : 01-53-33-45-30. De 25 € à 105 €. www.lebaldesvampires.fr

Rosita Boisseau paru dans Le Monde du 27 octobre

 

Lire aussi : Trois questions à Roman Polanski : http://www.lemonde.fr/culture/article/2014/10/24/trois-questions-a-roman-polanski_4511100_3246.html

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October 27, 2014 3:08 AM
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Le Théâtre du Soleil écrit à ses spectateurs

Le Théâtre du Soleil écrit à ses spectateurs | Revue de presse théâtre | Scoop.it

 

 

 Lettre aux spectateurs de la mailing-list du Théâtre du Soleil
Paris, 25 octobre 2014  
 

Chers amis,



Vous nous avez toujours manifesté le plus grand intérêt. Grâce à vous, depuis 50 ans, année après année, le Théâtre du Soleil a réussi à surmonter les difficultés financières qu’il rencontrait. Surmonter ne veut pas dire résoudre. Le problème est là, toujours là, et, vu le contexte actuel, le danger s’aggrave. 

S’offrent à nous trois solutions : 

1° Augmenter considérablement le prix des places, c’est-à-dire rendre notre Théâtre difficilement abordable au plus grand nombre, ce qui revient à renoncer à faire ce que nous pensons être notre devoir. 

2° Réduire nos ambitions artistiques, c’est-à-dire moins de répétitions, moins d’acteurs, moins de recherche, bref renoncer à être nous-mêmes. 

3° Licencier une partie d’entre nous, c’est-à-dire renoncer à être une troupe, et, à plus ou moins brève échéance, disparaître. 

Alors comment poursuivre ? Comment ne pas se renier ? Comment ne pas mourir ? Comment faire pour que ce spectacle ne soit pas le dernier ? 

C’est là que le public entre en scène. Car, après tout, le seul mécène légitime et terrible, parce qu’il se mérite, c’est lui, c’est vous. C’est pourquoi nous proposons à ceux qui le veulent, à ceux qui le peuvent, de payer leurs places plus cher, c’est-à-dire d’acheter ce que nous appellerons des billets-mécènes, dont les prix sont de 50 €, 100 € ou 150 € au lieu de 29 €. Que chacun fasse selon ses moyens. 

En échange, nous ne vous promettons ni badges, ni soirées de gala, ni petits cadeaux, ni petits privilèges. Rien d’autre que d’être les spectateurs solidaires d’un théâtre libre et qui ne veut renoncer à rien. 

Que vous puissiez être mécène ou pas, sachez que nous sommes toujours très heureux de vous retrouver. 

À bientôt, 

Ariane Mnouchkine 


P.S. : Cette lettre est la réplique exacte de celle que nous vous écrivions il y a 27 ans, en 1987. Nous avons tenu. Nous tiendrons, avec vous.


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