Sonar CAPTAS, suite S-Cube pour les sous-marins, bouées acoustiques SonoFlash… L’efficacité des solutions proposées par Thales dans le domaine de la lutte anti-sous-marine [ASM] n’est plus à démontrer. Mais l’industriel vient d’étoffer son offre, avec le 76Nano, un système de détection acoustique compacte qu’il décrit comme étant « révolutionnaire ».

Ce nouveau sonar a été mis au point en dix mois, dans le cadre du programme « Atlantic Bastion », dont les détails ont été donnés par le ministère britannique de la Défense [MoD], le 8 décembre. Pour rappel, ce dernier vise à créer un « système de systèmes » censé permettre à la Royal Navy de détecter, de suivre et, le cas échéant, de contrer des opérations sous-marins hostiles dans l’Atlantique Nord.

Plus précisément, il s’agit de déployer une force « hybride », combinant des drones navals avec des navires de guerre et des aéronefs tout en mettant l’accent sur les opérations multidomaines. Au moins trois industriels ont déjà été retenus pour ce programme : Anduril UK, avec le système Seabed Sentry, BAE Systems, avec le drone sous-marin autonome de très grande taille [XLUUV] Herne, et Helsing avec la suite Lura/SG-1 Fathom.

Selon Thales, le 76Nano « établit une nouvelle norme en matière d’agilité, d’innovation et d’excellence opérationnelle ». Grâce à sa conception modulaire, ce nouveau sonar peut être installé « à bord d’une large gamme de drones sous-marins et de systèmes de surveillance des fonds marins, sans se limiter aux grands bâtiments », ce qui répond à l’ambition du MoD de se doter d’une flotte hybride.

Dans l’attente de sa présentation officielle, le 17 décembre, Thales s’est gardé de donner une indication sur les performances du 76Nano, si ce n’est que sa technologie a déjà été éprouvée avec le sonar 2076, qu’il est « entièrement compatible avec l’infrastructure de défense existante, améliorant l’interopérabilité entre les forces britanniques et celles de l’Otan », et qu’il offre une détection acoustique améliorée grâce à des algorithmes d’intelligence artificielle [IA] permettant d’accélérer l’identification des cibles ainsi que la prise de décision avec une « précision sans précédent ».

Qui plus est, explique Thales, outre la détection des engins sous-marins, ce nouveau sonar sera aussi en mesure de cartographier les fonds marins, de collecter des données acoustiques et d’envoyer des messages sous l’eau avec un faible risque d’être détecté.

« Le Sonar 76Nano permettra de renforcer la capacité industrielle du Royaume-Uni, ​ les exportations et la création d’emplois. Il est un exemple de l’engagement continu de Thales envers l’innovation et la sécurité du pays », a par ailleurs souligné l’industriel.

« Le Sonar 76Nano est une innovation de référence. C’est une démonstration concrète de ce que l’ingéniosité et la collaboration peuvent réaliser dans des délais contraints. En seulement dix mois, nos équipes sont passées de concepts visionnaires à un prototype avancé qui prépare l’avenir de la sécurité sous-marine », a fait valoir Paul Armstrong, Directeur général des Systèmes sous-marins chez Thales UK. « Avec cette innovation présentée à la Royal Navy, nous réaffirmons notre engagement à maintenir le Royaume-Uni au premier plan de la sécurité maritime mondiale », a-t-il conclu.

Dire que le renseignement militaire danois [Forsvarets Efterretningstjeneste – FE] voit dans les États-Unis une possible menace contre le royaume, comme ont pu l’avancer certains médias, est exagéré. En tout cas, il ne l’a pas dit explicitement dans le rapport annuel de 64 pages qu’il a publié la semaine dernière. Ce document insiste surtout sur la situation de l’Arctique ainsi que sur les risques posés par la Russie, la Chine, le terrorisme et l’immigration irrégulière, source, selon lui, de déstabilisation.

Pour le FE, les principales priorités stratégiques des États-Unis sont « désormais la concurrence avec la Chine et la sécurité dans leur zone d’influence immédiate ». Et d’estimer que « l’équilibre » entre ces dernières « reste flou ».

S’agissant de l’Arctique, le FE note que l’importance stratégique de cette région « s’accroît » avec l’exacerbation des tensions entre la Russie et l’Occident. « La politique de sécurité américaine, axée sur l’Arctique, ne fera qu’accélérer cette évolution », souligne-t-il.

« L’intensification de la compétition entre grandes puissances dans l’Arctique a considérablement accru l’attention internationale portée à cette région. Cela concerne notamment l’intérêt croissant des États-Unis pour le Groenland et son importance pour la sécurité nationale américaine. Parallèlement, cette attention accrue renforce la menace d’espionnage, y compris le cyberespionnage, et les tentatives d’influence sur l’ensemble du territoire du Royaume de Danemark », avance le FE.

Aussi, « l’Arctique revêt une importance stratégique militaire majeure, notamment parce que la plupart des missiles balistiques russes, chinois et américains survoleraient cette zone en cas de conflit majeur entre au moins deux de ces pays », poursuit-il.

Cet intérêt des États-Unis pour le Groenland remonte au XIXe siècle et c’est ce qu’a rappelé le président Trump au début de cette année, quitte à froisser le gouvernement danois. D’ailleurs, le FE explique les visées américaines par « l’ampleur et la nature » d’éventuelles activités militaires chinoises dans l’Arctique.

« Les États-Unis prendront très au sérieux toute activité militaire chinoise dans l’Arctique, en particulier à proximité de leur territoire. La Chine est le principal concurrent des États-Unis en matière de sécurité, et il sera essentiel pour ces derniers de la dissuader d’envoyer des navires et des aéronefs militaires dans cette région », soutient le FE.

En outre, ce dernier rappelle que les États-Unis ont « intensifié leurs activités militaires » en Arctique, via des exercices conjoints menés « avec les alliés de la région, notamment le Danemark », et que les « radars de la base spatiale de Pituffik », au Groenland, « contribueront à la détection des missiles ennemis se dirigeant vers le territoire américain ».

Cela étant, a encore estimé le FE, les « États-Unis utilisent leur puissance économique, y compris la menace de droits de douane élevés, pour imposer leur volonté et n’excluent plus le recours à la force militaire, même contre leurs alliés ». D’où le trouble qu’a pu susciter cette phrase…

Trouble qui a toutefois été rapidement dissipé par le ministère danois de la Défense. « Le Danemark continue d’avoir un intérêt manifeste à maintenir une étroite coopération en matière de défense avec les États-Unis », a-t-il fait valoir auprès de la chaîne de télévision TV2.

« L’accord bilatéral de coopération en matière de défense avec les États-Unis contribue à renforcer la défense collective et la dissuasion de l’Otan dans notre zone d’influence immédiate. Les États-Unis restent le garant de la sécurité du Danemark et de l’Europe », a-t-il insisté.

D’ailleurs, la pression mise par l’administration de M. Trump au sujet du Groenland n’a nullement empêché le Danemark de commander des équipements militaires auprès des États-Unis. Ainsi, Copenhague a commandé des drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 SkyGuardian ainsi que seize F-35A supplémentaires et des drones de combat collaboratif [CCA]. Il est également question de l’achat de 540 missiles air-air [340 AIM-9X Sidewinder et 200 AIM-120C-8 AMRAAM], d’un système de commandement de combat intégré [IBCS] pour 3 milliards de dollars et, sans doute, d’avions de patrouille maritime P-8A Poseidon.

La liste des achats danois auprès des industriels américains de l’armement compte une ligne de plus depuis le 11 décembre.

En effet, ce jour-là, la défense danoise a annoncé la commande de trois radars de surveillance aérienne auprès de Lockheed Martin.

Devant être installés à Skagen, à Bornholm et sur les îles Féroé, ces trois radars constitueront « un atout majeur pour la surveillance du Danemark et de l’Atlantique Nord. Le contexte actuel de politique de sécurité exige un renforcement significatif de la présence et de la coopération dans l’Arctique et l’Atlantique Nord. Grâce à cette acquisition, nous progressons dans cette voie », a commenté Troels Lund Poulsen, le ministre danois de la Défense.

Le contrat prévoit la possibilité d’installer un quatrième radar au Groenland.

« Grâce à ces nouveaux systèmes, nous disposerons d’une vision nettement améliorée de la situation, ce qui renforcera la sécurité sur l’ensemble du territoire du Royaume et notre capacité à contribuer à la défense aérienne globale de l’Otan », a fait valoir le général Michael W. Hyldgaard, le chef d’état-major des armées danoises.

Le ministère n’a pas souhaité préciser le modèle des radars qu’il vient de commander. Mais un haut responsable de Lockheed Martin a vendu la mèche en se félicitant de la commande ferme de trois radars TPY-4 par le Danemark.

Pour rappel, la Norvège et, plus récemment, la Suède, ont aussi commandé ce radar terrestre 3D multifonction longue portée, à balayage électronique actif, en bande L. Outre la surveillance aérienne, il peut être utilisé pour le suivi de missiles balistiques et de satellites.

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La décision, toute récente, de diminuer la commande de F-35A afin de rester dans l’enveloppe de 6 Md CHF approuvée en 2020 concentre, désormais, des

L’Institut Atlantique d’Études Maritimes et Stratégiques (IAEMS), installé dans le Morbihan, annonce pour le mercredi 17 décembre à 14h, sa conférence inaugurale. Y seront présentés l’Institut, ses motivations et ses objectifs.

Cet Institut Atlantique d’Études Maritimes et Stratégiques a été créé le 7 juillet 2025, il est présidé par le contre-amiral (2S) Christophe Pipolo, qui a fait sa carrière dans l’aéronavale. Il l’a terminée au Japon où il était conseiller pour les questions de défense et de sécurité appliquées au Japon et à l’espace Indo-Pacifique.

Cette conférence inaugurale marquera l’entrée effective de l’Institut dans le paysage local et régional des lieux de réflexion et d’action dédiés à la mer, à ses enjeux qu’ils soient stratégiques, scientifiques, culturels, économiques ou environnementaux. C’est le pendant de la Fondation méditerranéenne d’études stratégiques (FMES), centre de recherches qui décrypte les questions géopolitiques et stratégiques.

Seront présent les membres de l’Université de Lorient (UBS), de la CCI et des entreprises du Morbihan, ainsi que des femmes et des hommes qui font vivre nos territoires maritimes et portuaires du Pays de Lorient. Cette manifestation gratuite, ouverte au public, sera suivie d’un « cidre de l’amitié » permettant de rencontrer les fondateurs de l’Institut.

Informations pratiques
Mercredi 17 décembre 2025
De 18 h 30 à 20 h 30 (accueil 18 h 15)
Auditorium de L’Estran, 1 allée de Kerprat, 56520 Guidel

NATO's Defence Innovation Accelerator for the North Atlantic (DIANA) announced in September the 14 companies selected for Phase 2 of the programme, rangin

L’armée croate se dotera d’un régiment d’artillerie à l’accent très français. Officialisée lundi dernier à Paris, l’acquisition par la Croatie de 18 systèmes d’artillerie CAESAR Mk 2 s’accompagne d’autres équipements eux aussi issus de la filière industrielle française.

Le ministre de la Défense croate Ivan Anušić et son homologue française, Catherine Vautrin, ont signé lundi dernier l’« ordre d’acquisition n°1 », concrétisation de l’arrangement-cadre par lequel la Croatie a choisi de s’offrir des systèmes d’artillerie « Made in France ». Mis en place l’an dernier et piloté depuis lors par la Direction générale de l’armement (DGA), cet accord facilite l’acquisition conjointe de CAESAR en configuration « France ». D’autres pays doivent en bénéficier prochainement, dont la Bulgarie et le Portugal.

« La Croatie a choisi de renforcer son artillerie en commandant des systèmes français CAESAR en s’appuyant sur le nouvel instrument européen SAFE dédié au financement de la base industrielle et technologique de défense européenne », déclarait le président de la République, Emmanuel Macron, à l’occasion d’une visite parisienne du Premier ministre croate, Andrej Plenković. Des 328 M€ investis, plus de 301 M€ proviendront de ce mécanisme européen par lequel Zagreb bénéficiera d’une ligne de crédit de 1,7 Md€ pour renforcer son appareil de défense.

« C’est aussi la consolidation, sur la partie terrestre, de ce lien que nous voulons avoir entre nos armées », poursuivait Emmanuel Macron en écho à la poursuite d’un partenariat stratégique entre les deux pays pour la période 2026-2028. « Cette coopération renforce nos liens, soutient notre base industrielle et technologique de défense et contribue directement à la sécurité du continent », rappelait pour sa part la ministre des Armées sur le réseau social X. La Croatie rejoint au passage un club d’utilisateurs constitué d’une dizaine d’armées, dont certaines n’ont pas encore été livrées*.

Ces CAESAR équipés du système de conduite des feux ATLAS ne viennent pas seuls, la Croatie ayant opté pour une approche « Total Package » au travers de laquelle KNDS France lui livre une capacité complète. Les pièces d’artillerie se complètent donc, via un autre contrat, de radars, de radios PR4G Fastnet et compléments du système ATLAS fournis par Thales, de jumelles multifonctions et de véhicules d’accompagnement. De la petite centaine de véhicules attendus, 12 seront des porteurs logistiques fournis par l’entreprise tchèque TATRAf et destinés au transport des munitions et aux opérations de maintenance et de dépannage.

La Croatie recevra également 37 Masstech VLTT produits par Technamm et consacrés tant aux transmissions qu’aux missions de liaison et de reconnaissance. Enfin, KNDS France livrera 15 Serval en versions « poste de commandement » (PC) et « observateur avancé » (OA). La Croatie devient donc le troisième pays étranger à retenir ce blindé 4×4 issu du programme français SCORPION après le Grand-Duché de Luxembourg et, depuis peu, la Belgique. Elle prévoit par ailleurs de compléter cette capacité CAESAR en misant sur l’important contrat-cadre signé il y a peu avec TATRA.

Le tout permettra d’équiper un second régiment d’artillerie complémentaire de celui aujourd’hui opérationnel sur obusier chenillé PzH 2000, lui aussi produit par le groupe franco-allemand KNDS. Et si l’accord n’inclut pas les munitions de 155 mm, la Croatie se fournit déjà auprès de KNDS Ammo France pour ses PzH 2000. Un potentiel renforcement du stock permettrait d’approvisionner indifféremment les deux flottes à l’avenir.

« Nous remercions la Croatie pour sa confiance. Le choix du CAESAR et du Serval confirme la pertinence des solutions de KNDS pour répondre aux besoins opérationnels actuels et reflète la vitalité de la coopération européenne en matière de défense », déclarait pour l’occasion le CEO de KNDS, Jean-Paul Alary. Les premiers véhicules et systèmes d’artillerie de KNDS France sont attendus pour la mi-2029. La capacité devrait être livrée courant 2030. D’autres commandes pourraient suivre, le ministère de la Défense croate ayant à l’origine exprimé un besoin pour 30 pièces. L’actuel accord-cadre offre l’opportunité d’activer des tranches supplémentaires, rappelle un industriel français qui assure se tenir prêt le cas échéant.

*Arménie, Belgique, République Tchèque, Estonie, France, Indonésie, Arabie Saoudite, Lituanie, Slovénie, Thaïlande, Ukraine.

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Les prémices du renseignement militaire britannique remontent à 1854, avec la création du département de la topographie et des statistiques lors de la guerre de Crimée. Puis, vingt ans plus tard, un « Service du renseignement » vit le jour au sein du département de l’Intendance générale. Chargé exclusivement de collecter des informations avec un effectif réduit [sept officiers], il resta un organisme purement consultatif, sans grande influence.

En 1895, passé directement sous l’autorité du maréchal Garnet Wolseley, alors commandant en chef de l’armée britannique, ce Service du renseignement fit la preuve de son efficacité lors de la Seconde guerre des Boers [1899-1902] en établissant un rapport très précis sur le potentiel militaire des républiques boers, en Afrique du Sud. Ce qui lui valut d’être renforcé, avec plusieurs sections spécialisées. À la faveur d’une vaste réforme menée en 1904, il devint la « Direction des renseignements militaires » de l’armée [DMI].

En outre, la Royal Navy créa le Naval Intelligence Departement [NID, en 1887] et la Royal Air Force en fit de même dans les années 1920, avec l’Air Intelligence Branch. Durant la Seconde Guerre Mondiale, si elles coopèrent étroitement, toutes ces structures restèrent autonomes. Ce qui amena, en 1946, à la naissance du Joint Intelligence Bureau [JIB].

Pour gagner en efficacité, et à la suite de la revue Templer et des réformes Mountbatten, le Naval Intelligence, l’Air Intelligence, la DMI et le JIB fusionnèrent au sein de la « Defence Intelligence Staff » [DIS], en 1964. Placée sous l’autorité du ministère britannique de la Défense [MoD], elle comptait 4 115 agents en 2022, dont une majorité d’analystes civils. Mais, appelée plus simplement DI depuis 2009, elle n’avait jusqu’ici pas le même poids que le Security Service [MI5, affaires intérieures], le Secret Intelligence Service [MI6, affaires étrangères] et le Quartier général des communications du gouvernement [GQHQ, renseignement électronique]. Ce qui vient de changer.

En effet, le 11 décembre, le MoD a annoncé la création du « Military Intelligence Services » à partir de la DI. Désormais, toutes les unités spécialisées en matière de renseignement de la British Army, de la Royal Navy, de la Royal Air Force, du Commandement spatial et du Quartier général interarmées permanent seront placées sous la même autorité, en l’occurrence celle du Commandement des opérations cybernétiques et spécialisées.

Prévue par la dernière revue stratégique de défense publiée par Londres en juin dernier, cette réforme regroupe pour la première fois toutes les unités et organisations du renseignement sous une seule et même organisation, y compris celles de la Royal Navy, de la British Army et de la Royal Air Force, ce qui « permettra d’accélérer la manière dont les informations sont collectées, analysées et partagées entre les forces armées », a expliqué le MoD.

« Cette annonce intervient dans un contexte de menaces croissantes pesant sur le Royaume-Uni, alors que ses adversaires intensifient leurs cyberattaques, perturbent les satellites, mettent en péril les voies maritimes internationales et diffusent de la désinformation. Ces actions ont un impact de plus en plus important sur la vie quotidienne, entraînant une hausse des prix alimentaires, une incertitude économique accrue et menaçant la sécurité énergétique et les infrastructures nationales », a-t-il ajouté.

Dans le même temps, le MoD a aussi annoncé la création de la DCIU [Defence Counter-Intelligence Unit], une nouvelle unité dédiée au contre-espionnage [mission qui relevait alors exclusivement du MI5]. Et de justifier cette mesure en affirmant que, « au cours de l’année écoulée, les activités de renseignement hostiles » contre les forces britanniques ont « augmenté de plus de 50 % ».

Évalué à partir de 2008 par la Marine nationale, le drone aérien S-100 Camcopter [ou SERVAL, pour Système Embarqué de Reconnaissance Vecteur Aérien Léger], conçu par l’entreprise autrichienne Schiebel, équipe désormais les trois porte-hélicoptères amphibies [PHA] de type Mistral.

Pouvant voler à la vitesse maximale de 220 km/h et à 5500 mètres d’altitude, en mode automatique, pendant six heures, ces appareils doivent être portés au standard v2, afin de les doter d’une meilleure résistance au brouillage des signaux de géolocalisation par satellite [GNSS] et de nouveaux capteurs, comme la caméra Wescam MX-10 NG et le système électro-optique de détection automatique P8 d’Ocean Watch.

En outre, l’an passé, un autre drone aérien, en l’occurrence le DT46 du constructeur français Delair, a fait l’objet d’une évaluation à bord d’un PHA, dans le cadre du projet Perseus mené par la Marine nationale.

Affichant une endurance de 3 heures 30 ou de 7 heures en fonction de sa configuration [voilure fixe ou VTOL] et pouvant emporter différents types de capteurs, dont une boule optronique, un LIDAR ou un IMSI-catcher, le DT46 avait donné pleinement satisfaction.

« Expérimentation réussie sur le porte-hélicoptères amphibie, pour ces nouveaux drones 100 % français, désormais capables d’atterrir sur une zone beaucoup plus restreinte. La LPM permet des résultats concrets : nos armées recevront leurs premières livraisons dès le mois de mars », avait en effet commenté Sébastien Lecornu, alors ministre des Armées.

Un autre modèle de drone aérien vient d’être évalué par la Marine nationale. En effet, ce 15 décembre, Tekever, une entreprise d’origine portugaise qui se décrit comme étant « paneuropéenne », a annoncé qu’elle venait d’achever avec succès une démonstration en mer de l’AR3 EVO, avec le concours du PHA Dixmude.

« Cette opération a validé la compatibilité entre l’aéronef et le navire et confirmé l’aptitude du système aux missions de renseignement, surveillance et reconnaissance [ISR] depuis un bâtiment en mer », a souligné Tekever.

Le développement de l’AR3 EVO a bénéficié de l’expérience opérationnelle acquise par les précédents modèles de Tekever en Ukraine. Dévoilé en septembre dernier, ce drone aérien de 3,5 mètres d’envergure a été conçu selon une architecture modulaire. Il dispose d’une propulsion à « faible signature », de communications robustes d’une portée de 100 km et d’une capacité à voler dans les environnements où les signaux GNSS sont perturbés.

Pouvant décoller et apponter sur un carré de cinq mètres de côté, l’AR3 EVO « offre une flexibilité inédite en milieu maritime », assure l’industriel. Conçu pour des missions ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] et de sauvetage, il « associe des capacités robustes de lancement et de récupération, des charges utiles modulaires et des systèmes de communication résilients, permettant une intégration fluide dans les opérations et procédures navales », explique-t-il.

Pour les besoins de la démonstration, effectuée dans des conditions météorologiques difficiles, l’AR3 EVO a été « entièrement intégré à bord ». Il a pu ensuite être « déployé et récupéré avec succès depuis le pont en navigation ».

« Nous sommes fiers d’avoir testé avec succès l’AR3 EVO aux côtés de la Marine nationale dans des conditions maritimes réelles. Cette démonstration marque une étape majeure pour TEKEVER et constitue une solide preuve de concept, montrant la robustesse, la fiabilité et la valeur opérationnelle du système pour les forces navales à la recherche d’un renseignement aérien persistant, flexible et à faible risque en mer », a résumé Nadia Maaref, la directrice de Tekever France.

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