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December 29, 5:04 PM
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Ce « bug de l'an 2038 » qui électrise les relations entre la RATP et Alstom

La RATP avait réussi à surmonter avec succès le très redouté bug de l'an 2000, mais un autre défi redoutable du même type l'attend pour 2038. C'est une rocambolesque affaire, restée dans l'ombre depuis des années, qui a été jugée le 13 novembre par le tribunal administratif de Paris, comme l'a révélé L'Informé. Le litige oppose la RATP et son fournisseur de matériel roulant Alstom, déjà depuis 2017. Ce problème informatique pourrait potentiellement - si rien n'est fait d'ici là - mettre à l'arrêt le RER A ainsi que 8 lignes du métro parisien et six autres de tramway.
Alstom a été condamné par le tribunal à corriger, dans un délai de cinq ans, un important défaut de logiciel, potentiellement catastrophique pour l'exploitation du réseau parisien. Mais le constructeur ferroviaire, menacé d'importantes astreintes financières s'il manque à ses obligation, a décidé de faire appel de cette double décision - un jugement porte sur le cas spécifique des trains du RER A, et un autre sur l'ensemble des autres matériels en service. Appel qui ne sera pas suspensif.

« La procédure étant en cours, nous n'avons pas d'autres commentaires à ajouter », dit-on au siège de Saint-Ouen.

Perte de l'horloge interne
Quelle est au juste l'origine du problème ? Dès 2017, des équipes de la RATP se sont rendu compte qu'il était impossible de rentrer, dans le cerveau électronique d'un train MI09 en service sur le RER A, une date ultérieure à 2037, pour une histoire de codage des dates. Le train ne pourrait plus circuler à partir du 19 janvier 2038 à compter de 3 heures 14 du matin, car il aura alors perdu son horloge interne. 
Ce bug n'est pas propre à la RATP ou aux métros. Il concerne potentiellement tous les systèmes d'exploitation et les programmes qui mesurent le temps avec un nombre entier codé sur 32 bits, selon les informaticiens familiers de ce « bug de 2038 ».
Dans le cas de la Régie des transports parisiens, des recherches ont montré que le sujet concernait bien d'autres matériels, déjà tous livrés par le constructeur, mais qui sont prévus pour des durées de vie de trente à quarante ans : les lignes de métro 1, 2, 5, 9, 4, 6, 11 et 14, selon un décompte du « Parisien », ainsi que les tramways T3, T5, T6, T7 et T8.
Il s'agit ici de véhicules commandés sur une longue période, de 2000 à 2015, jusqu'aux récents métros MP14. Impensable, étant donné les sommes en jeu, d'envoyer prématurément tous ces matériels à la retraite, de manière anticipée.
Dès avant la crise du Covid-19, des réunions se sont tenues entre le transporteur et Alstom, mais elles n'ont rien donné de concluant. La RATP avait essayé de négocier à l'amiable, et un accord était même sur la table à l'époque, mais Alstom n'a jamais voulu le signer. Ce blocage a alors contraint le transporteur à porter l'affaire en justice.

« Un vice caché »
Dans son jugement de novembre, qui donne largement raison à la RATP, le tribunal administratif relève que ce défaut est « un vice caché », estimant que « le bogue rend les matériels en litige impropres à leur usage ». Il somme Alstom de remédier au problème dans un calendrier total de cinq ans, avec trois grandes phases (un an pour un état des lieux complet, deux ans pour trouver et valider une solution, et deux ans supplémentaires pour la déployer dans le parc de la RATP). Sous peine d'importantes astreintes mensuelles.
Chez le transporteur, qui n'avait jamais rendu public ce sombre litige, on se refuse toujours à jeter de l'huile sur le feu. On laisse entendre que la mise à jour logicielle est en soi relativement simple, et elle ne demande aucune interruption de service pour les métros et tramways qui rentrent chaque soir au dépôt, mais qu'elle va requérir du temps et des moyens humains, en raison de la taille du parc en question.

Y a-t-il par ailleurs un risque beaucoup plus large, pour les mêmes raisons, pour tous les divers clients d'Alstom dans le monde ? Il semble que non, car les réseaux urbains équipés de systèmes codés en Linux 32 bits ne sont pas légion, y compris sur le marché français. A l'époque, c'est la RATP qui stipulait ce choix informatique en open source dans ses appels d'offres.

Denis Fainsilber

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December 29, 5:14 PM
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Des logements sociaux au BHV : l'audacieuse proposition d'Anne Hidalgo

Anne Hidalgo rajoutera-t-elle 300 millions d'euros à la dette de 10 milliards de la Ville de Paris ? La maire de Paris a proposé au conseil municipal un voeu de rachat du BHV situé en face de l'Hôtel de Ville, si l'exploitant actuel, la SGM de Frédéric Merlin, venait à quitter les lieux.
Compte tenu de la situation financière de la commune, la ville n'achèterait pas seule mais par le biais, par exemple, d'une société d'économie mixte comprenant de l'actionnariat privé, a toutefois tempéré à l'AFP Nicolas Bonnet-Oulaldj, l'adjoint au commerce de la maire de Paris.
L'objectif, selon l'élu, est de faire « une vitrine pour les marques fabriquées à Paris, en France, et les jeunes créateurs ». Anne Hidalgo est allée plus loin en évoquant un « beau lieu mixte » au coeur du Marais. Selon l'exécutif parisien, en ligne avec sa politique d'aménagement tous azimuts de logements sociaux, l'idée serait de permettre « le développement d'un programme mixte incluant également du logement social et abordable ».
Après tout, la rénovation de la Samaritaine située à quelques numéros dans la rue de Rivoli, menée par LVMH (propriétaire des « Echos »), a bien inclus, elle aussi, des logements sociaux, ainsi qu'une crèche.

« Agir préventivement »
« Ce seraient les logements sociaux les plus chers de l'histoire, commente un connaisseur du bâtiment, qui estime que la profondeur de celui du BHV ne se prête pas à la création d'habitations. »

« Alors que la situation du BHV suscite aujourd'hui de très fortes inquiétudes pour l'emploi et pour l'avenir du centre de Paris, j'ai souhaité que la ville se donne les moyens d'agir préventivement », a déclaré Anne Hidalgo lors du Conseil de Paris. « Nous allons étudier la possibilité de préserver l'avenir de ce magasin de proximité auquel on est attaché, parce qu'il fait partie du patrimoine historique de Paris, qu'il est en face de l'Hôtel de Ville et qu'il joue un rôle moteur dans ce vieux quartier du Marais », a fait valoir Nicolas Bonnet-Oulaldj.
Ces déclarations d'intention interviennent alors que la SGM a jusqu'à vendredi 19 décembre, selon la promesse de vente dont elle dispose, pour faire une offre de rachat des murs du BHV dont le montant est estimé à 300 millions d'euros. « Le projet de rachat des murs avance, il devrait se concrétiser dans les jours ou semaines à venir », assure la société de Frédéric Merlin qui, par cette déclaration, repousse encore le délai… « A cette date (le 19 décembre, NDLR), l'exclusivité tombe et on se réserve la possibilité d'explorer toutes les options qui s'offrent à nous »,a répondu une porte-parole des Galeries Lafayette, l'actuel propriétaire des murs.

Début octobre, la Banque des Territoires, une entité de la Caisse des Dépôts (CDC), s'est retirée des négociations entamées en juin avec la SGM pour l'aider à racheter le bâtiment, invoquant « une rupture de confiance » après l'annonce du partenariat entre Shein et le BHV. Frédéric Merlin a alors évoqué la possibilité d'obtenir son financement de fonds d'investissement, notamment américain.

Philippe Bertrand

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December 29, 5:13 PM
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Dans les coulisses de Lush, l'entreprise aux bombes de bain qu'on s'arrache à Noël

Dans les coulisses de Lush, l'entreprise aux bombes de bain qu'on s'arrache à Noël | Big Data in Business | Scoop.it

Aujourd'hui, Mark Constantine ne prendra exceptionnellement pas son bain rituel à 16 heures. « J'y renonce parce que je suis avec vous, mais c'est une saine routine qui me tient d'ordinaire à coeur, sourit l'affable cofondateur de Lush, que l'on rencontre dans la boutique historique de l'entreprise de cosmétiques à Poole, charmante station balnéaire du Dorset (sud-ouest de l'Angleterre). Cela me permet de faire descendre la pression sanguine, cela me détend, surtout avec une de nos bombes de bain Magik au CBD. »
A 73 ans, ce self-made-man qui débuta comme coiffeur stagiaire chez Elizabeth Arden dans la chiquissime Bond Street londonienne avant d'approvisionner The Body Shop pendant quinze ans (lire encadré en fin d'article) n'a rien perdu de son côté hippie. Ce natif du Surrey qui s'inspire de Massive Attack, Radiohead ou Joni Mitchell pour créer ses parfums est une personnalité iconoclaste d'une fraîcheur désarmante. Herboriste de formation, ornithologue et poète par passion, il semble un parfait anti-Dyson.

Patron militant
S'il partage avec le fondateur de la célèbre société d'électroménager une approche résolument geek, un appétit insatiable pour l'innovation et un goût certain pour les vêtements Paul Smith, il s'en éloigne radicalement sur le plan des valeurs. Autant Sir James est conservateur et pro-Brexit, autant Mark Constantine, profondément de gauche, milite pour l'Europe, l'immigration ou la préservation de la planète.
Ce n'est pas un hasard si son entreprise familiale, qui a fêté ses 30 ans cette année, a pour ambition de « laisser un monde meilleur derrière elle » et pour caractéristique principale de ne rejeter personne. « All are welcome, always », selon la devise maison. En réaction à la victoire de Donald Trump, Lush n'avait d'ailleurs pas hésité à rebaptiser trois bombes de bain « Diversité », « Equité » et « Inclusion » sur le marché américain, son plus important dans le monde avec plus de 200 magasins sur 850.

Solidarité avec Gaza
A ces causes anciennes s'est, récemment, ajouté un nouveau cheval de bataille : la situation des droits humains en Palestine. En septembre, Lush a fermé ses succursales en Grande-Bretagne puis en France, en Belgique et au Luxembourg durant une journée en solidarité avec les habitants de la bande de Gaza.
Son savon Watermelon Slice, qui imite une pastèque - fruit symbole du soutien à la Palestine -, est le plus vendu de sa gamme de produits caritatifs, qui comprend aussi un savon Flame Fighters en forme de camion de pompiers, destiné à financer la lutte contre les feux en Amazonie, la gelée de douche Elephant Jelly, dont les profits servent à la protection de la forêt tropicale au Cameroun, ou la bombe de bain Liberté Lobster, véritable manifeste contre la commercialisation des homards vivants par les supermarchés.

L'éthique et l'esthétique
Les bénéfices du Watermelon Slice sont, quant à eux, reversés à des associations qui fournissent des prothèses pour les adultes et les enfants blessés à Gaza. Le succès de cette initiative est, selon les dirigeants, une preuve de la mobilisation de sa clientèle sur ce sujet très actuel.
Mais n'est-ce pas lui prêter trop de motivations politiques ? Les fans des boutiques Lush les plébiscitent généralement plus pour leur esthétique que pour leur éthique. Dans les centres-villes ou les gares, les articles fun et flashy, présentés de façon rustique à la manière d'un marché fermier, attirent l'oeil. Les pimpantes collaborations avec les franchises Barbie, Scooby-Doo, Beetlejuice, les Minions ou Wicked assurent un renouvellement fréquent des gammes. L'odeur tenace des produits, décuplée par l'absence d'emballage, titillent les odorats. Pas évident de saisir les messages de la marque derrière les paillettes.
Très libres dans le choix de leurs assortiments, les managers des boutiques, détenues en propre, causent plus souvent des nouveautés que des valeurs. Et, en abandonnant les réseaux sociaux en 2022, Lush s'est privé d'un canal de communication crucial. « Nous ne reviendrons pas sur TikTok, Facebook et Instagram tant que les plateformes ne prendront pas au sérieux la question de la santé mentale des ados », martèle Mark Constantine qui, en tant que grand-père, se sent très concerné par les ravages que provoque l'addiction des jeunes à Internet.

Une entreprise végétarienne et écolo
L'entreprise, qui n'investit pas plus dans la publicité qu'elle ne recourt aux réseaux, compte donc surtout sur l'expérience en boutique pour séduire. Elle ne réalise en ligne que 15 % environ de son chiffre d'affaires (780 millions d'euros au total en 2024) et, à rebours de la tendance générale, renforce son réseau physique en ouvrant des spas et des salons de coiffure pour multiplier les points de contact avec le public.
Il y aurait pourtant beaucoup à communiquer sur les pratiques vertueuses de ce pionnier de l'écologie. A 100 % végétarien et à 94 % végane (la différence vient du miel présent dans certains produits), Lush a depuis toujours pris le parti de fabriquer à la main des produits frais, sans conservateurs synthétiques et donc à durée de conservation limitée (28 jours pour les masques). L'enseigne refuse de tester ses innovations sur les animaux, ce qui la prive d'une présence en Chine. Les articles sont acheminés à 80 % par voie maritime et commercialisés avec le moins d'emballages possible.

Economie circulaire
Les savons et les bombes de bain sont vendus en vrac sous forme solide. Les produits de maquillage et les parfums - une nouvelle catégorie en plein essor - sont conditionnés dans de petites fioles en verre, plus faciles à recycler. Quant aux récipients en plastique des gels douche, des exfoliants et de certaines crèmes, ils sont retraités dans le Green Hub inauguré il y a deux ans à Poole.
Sur cette plateforme colossale, on gère la granulation du plastique dans le cadre du programme Bring it Back qui incite financièrement les clients à restituer leurs pots. On traite les eaux usées issues des processus de fabrication. On lave les textiles rapatriés de toutes les boutiques britanniques à bord des camions de livraison. On stocke les produits impropres à la commercialisation pour les envoyer à des organisations caritatives.

Une tenace odeur de bubble gum
A quelques semaines de Noël, visiter cette manufacture du Dorset, qui fait irrésistiblement penser à l'univers de « Charlie et la chocolaterie », est une expérience sensorielle totale. Les couleurs orange, fuchsia, turquoise des poudres stockées dans des bacs géants éclatent au visage. L'odeur de bubble gum de la gamme Snow Fairy titille les narines.
Ces dernières semaines, 400.000 bombes de bain de ce best-seller des fêtes sont passées entre les mains d'une main-d'oeuvre jeune, décontractée et cosmopolite. 42 nationalités sont représentées dans l'usine, avec une présence polonaise et croate notable. Ici, 35 % du personnel est non-britannique, ce qui a significativement compliqué la production après le Brexit. Dans le monde, Lush compte 13.600 employés et produit au plus près de ses gros marchés, en Croatie par exemple pour l'Union européenne.

Franz Ferdinand en fond sonore
En cette saison cruciale - Noël assure la moitié du chiffre d'affaires annuel -, on ne lésine pas sur la musique pour motiver les troupes, mobilisées 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Le rock survolté de Franz Ferdinand dope la productivité des équipes postées dans la section des bombes de bain, baptisée « balistique ».
Un peu plus loin, le département des produits frais tranche par son calme et son atmosphère chaleureuse de cuisine géante, où cohabitent bacs de fruits frais et jarres de plantes médicinales. Y sont concoctés les fameux masques frais à conserver au frigo et les nettoyants ultra-doux pour le visage, dont l'incontournable Bûche de Noël. Prenez des clémentines et des cranberries séchées, mélangez avec du beurre de cacao, des amandes moulues et de l'huile d'amande, malaxez le tout et vous obtiendrez une pâte gourmande digne d'un crumble à consommer dans les trois mois.

Trente ans après avoir lancé Lush avec ses cinq cofondateurs, Mark Constantine pourrait, s'il n'était aussi modeste, s'enorgueillir d'avoir donné le la dans une industrie qui a entamé lentement mais sûrement sa mue écologique. Avant Lush, l'autodidacte a fait une cruelle expérience de la faillite et il sait que rien n'est jamais acquis. Plutôt que de dresser des bilans, il préfère parler de ce qui reste à accomplir. En particulier de l'importance de remplacer les produits de coloration pour cheveux par des alternatives naturelles non cancérigènes comme le henné.

Vers une succession très zen
S'il n'est « pas encore en fauteuil roulant », il a l'âge de songer à sa succession. Le patriarche se réjouit d'avoir deux de ses trois enfants (Jack, responsable du numérique, et Claire, directrice du retail) à ses côtés aux commandes d'une société dont il détient plus de la moitié du capital avec son épouse. L'évolution des mentalités prend du temps, mais la famille Constantine a la chance d'en avoir. A en croire le fondateur, très zen, les entreprises familiales durent deux à trois fois plus que les autres…


A l'école de The Body Shop
Placé en redressement judiciaire au début de 2025, The Body Shop, successivement racheté par L'Oréal, le brésilien Natura Cosmeticos et le fonds Aurea, n'est plus que l'ombre de l'empire créé par Anita Roddick dans les années 1970. La flamboyante star du business britannique a pourtant joué un rôle crucial dans les débuts de Lush. A la tête de son entreprise précédente, Cosmetics to Go, Mark Constantine était devenu le plus gros fournisseur de l'enseigne iconique, l'approvisionnant en plusieurs produits phares (crème corporelle au beurre de cacao, shampoing bleu givré, crème pour les pieds à la menthe poivrée, etc.). The Body Shop lui avait à l'époque imposé de se cantonner à la vente par correspondance sans implantation physique en dehors de sa boutique d'origine de Poole. Aujourd'hui, l'élève a dépassé le maître.

Isabelle Lesniak

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December 29, 5:06 PM
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Air France-KLM poursuit sa course à la taille en avalant la compagnie scandinave SAS

Air France-KLM veut prendre toute sa part à la consolidation du ciel européen. Ce vendredi, le groupe a annoncé avoir entamé « le processus en vue d'une prise de participation majoritaire dans le capital » de la compagnie scandinave SAS, dont il est déjà un des principaux actionnaires.

L'opération doit être bouclée d'ici la fin de l'année 2026, une fois le feu vert de Bruxelles obtenu, et permettre à la compagnie franco-néerlandaise de porter sa participation chez SAS à 60,5 %. Ceci en acquérant l'intégralité des parts des fonds Castlelake et Lind Invest. La valeur de l'opération « sera déterminée par les performances financières de SAS au moment du closing », a fait savoir Air-France KLM. A l'issue de cette acquisition, l'Etat danois conserverait, aux côtés de la compagnie franco-néerlandaise, sa participation de 26,4 % dans SAS, ainsi que ses sièges au sein du conseil d'administration.

Cap sur le hub de Copenhague
Avec 138 avions à son actif, 130 destinations desservies, 25,2 millions de passagers par an et un chiffre d'affaires de 45,9 milliards de couronnes suédoises (4,1 milliards d'euros), SAS représente un peu moins de 10 % du chiffre d'affaires consolidé du groupe Air-France KLM, si l'on se réfère à l'année 2024. Soit peu ou proue le poids que devrait peser cette filiale une fois intégrée au groupe.
Sur la table dès l'entrée d'Air France-KLM au capital de la compagnie scandinave, en août 2024 - à hauteur de 19,9 % du capital pour 144,5 millions de dollars - cette prise de contrôle intervient plus tôt que prévu. « On avait prévu d'attendre deux ans pour une nouvelle montée au capital. Les bons résultats et les synergies déjà réalisées nous ont convaincus d'accélérer », a expliqué Steven Zaat, le directeur financier d'Air France-KLM, lors d'une conférence de presse.
Cette opération doit permettre à Air-France KLM de revenir dans la course à la taille qui s'accélère sur le Vieux Continent, depuis la fin de la pandémie de Covid-19. Au terme d'un long feuilleton, Lufthansa, le premier groupe de transport aérien européen, a acquis 41 % d'ITA Airways en début d'année. Il a également pris une participation dans la compagnie Lettone AirBaltic. Au Portugal, la privatisation de la compagnie nationale, TAP Air Portugal, est aussi sur la table. Une cible qui est clairement dans le viseur d'Air-France KLM.
« Faire parti d'un ensemble plus gros à l'échelle européenne et participer à la consolidation en Europe est l'un de nos objectifs clefs. C'est donc une très bonne nouvelle », s'est félicité, Anko van der Werff, le directeur financier de SAS. Chez Air-France KLM, on vante aussi une opération qui « consolidera la position du groupe en Europe, en ajoutant le hub de Copenhague à celui de Paris CDG et à celui d'Amsterdam-Schiphol ».
Selon Air-France KLM, 120 millions d'euros de synergies ont déjà été obtenus avec SAS depuis sa première prise de participation, en août 2024. Celles attendues désormais doivent être d'une toute autre ampleur, puisque Air-France KLM annonce son projet d'intégrer les services commerciaux de SAS. Ou encore de fusionner les programmes de fidélités des compagnies, une activité centrale dans la rentabilité des groupes. Les 8 millions de membres du programme fidélité de SAS viendront ainsi grossir les rangs deflying blue qui en revendique 29 millions.

Des synergies commerciales et sur les programmes de fidélités
« Nous n'avons pas pu discuter des futures synergies avec le management de SAS compte tenu du fait que nous sommes des concurrents mais elles devraient atteindre plusieurs centaines de millions d'euros », a estimé le directeur financier d'Air-France KLM qui a aussi rassuré sur le niveau de marge du groupe. Il a assuré que cette acquisition ne remettait pas en cause l'objectif de marge opérationnelle du groupe supérieur à 8 % entre 2026 et 2028. « C'est très optimiste si l'on se réfère au consensus des analystes qui table sur 6,2 %, à 6,6 % pour 2026-2027 », pointe néanmoins Yi Zhong, chez Alpha Value.
« SAS offre un accès plus profond à une région riche en PIB, en Scandinavie, il y aura maintenant une opportunité de dégager des synergies de coûts puisque SAS devient une filiale du groupe », ont toutefois approuvé les analystes de JP Morgan ce vendredi.

Ces annonces ont laissé de marbre les investisseurs : le cours de Bourse d'Air-France KLM est resté stable vendredi à 9,93 euros. Ben Smith avait il faut dire largement annoncé la couleur. En mars, il réitérait son projet de montée au capital du transporteur Scandinave, si ce dernier franchissait les étapes nécessaires et notamment son intégration dans l'alliance SkyTeam. SAS, elle, est sortie de la Bourse scandinave à l'été 2024.

Passé par une lourde restructuration, SAS s'était placé à l'été 2022 sous la loi des faillites américaines du Chapitre 11. Elle affichait des pertes opérationnelles lors de son dernier exercice publié, soit 190 millions d'euros de pertes, à fin octobre 2024. « L'amélioration de la profitabilité de SAS ne semble pas encore très rassurante, on ne peut donc pas être surpris par la réaction du marché », a estimé Zi Zhong, analyste chez AlphaValue, qui salue néanmoins « les opportunités et synergies prometteuses à long terme de cette opération ».

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Ce « bug de l'an 2038 » qui électrise les relations entre la RATP et Alstom

La RATP avait réussi à surmonter avec succès le très redouté bug de l'an 2000, mais un autre défi redoutable du même type l'attend pour 2038. C'est une rocambolesque affaire, restée dans l'ombre depuis des années, qui a été jugée le 13 novembre par le tribunal administratif de Paris, comme l'a révélé L'Informé. Le litige oppose la RATP et son fournisseur de matériel roulant Alstom, déjà depuis 2017. Ce problème informatique pourrait potentiellement - si rien n'est fait d'ici là - mettre à l'arrêt le RER A ainsi que 8 lignes du métro parisien et six autres de tramway.
Alstom a été condamné par le tribunal à corriger, dans un délai de cinq ans, un important défaut de logiciel, potentiellement catastrophique pour l'exploitation du réseau parisien. Mais le constructeur ferroviaire, menacé d'importantes astreintes financières s'il manque à ses obligation, a décidé de faire appel de cette double décision - un jugement porte sur le cas spécifique des trains du RER A, et un autre sur l'ensemble des autres matériels en service. Appel qui ne sera pas suspensif.

« La procédure étant en cours, nous n'avons pas d'autres commentaires à ajouter », dit-on au siège de Saint-Ouen.

Perte de l'horloge interne
Quelle est au juste l'origine du problème ? Dès 2017, des équipes de la RATP se sont rendu compte qu'il était impossible de rentrer, dans le cerveau électronique d'un train MI09 en service sur le RER A, une date ultérieure à 2037, pour une histoire de codage des dates. Le train ne pourrait plus circuler à partir du 19 janvier 2038 à compter de 3 heures 14 du matin, car il aura alors perdu son horloge interne. 
Ce bug n'est pas propre à la RATP ou aux métros. Il concerne potentiellement tous les systèmes d'exploitation et les programmes qui mesurent le temps avec un nombre entier codé sur 32 bits, selon les informaticiens familiers de ce « bug de 2038 ».
Dans le cas de la Régie des transports parisiens, des recherches ont montré que le sujet concernait bien d'autres matériels, déjà tous livrés par le constructeur, mais qui sont prévus pour des durées de vie de trente à quarante ans : les lignes de métro 1, 2, 5, 9, 4, 6, 11 et 14, selon un décompte du « Parisien », ainsi que les tramways T3, T5, T6, T7 et T8.
Il s'agit ici de véhicules commandés sur une longue période, de 2000 à 2015, jusqu'aux récents métros MP14. Impensable, étant donné les sommes en jeu, d'envoyer prématurément tous ces matériels à la retraite, de manière anticipée.
Dès avant la crise du Covid-19, des réunions se sont tenues entre le transporteur et Alstom, mais elles n'ont rien donné de concluant. La RATP avait essayé de négocier à l'amiable, et un accord était même sur la table à l'époque, mais Alstom n'a jamais voulu le signer. Ce blocage a alors contraint le transporteur à porter l'affaire en justice.

« Un vice caché »
Dans son jugement de novembre, qui donne largement raison à la RATP, le tribunal administratif relève que ce défaut est « un vice caché », estimant que « le bogue rend les matériels en litige impropres à leur usage ». Il somme Alstom de remédier au problème dans un calendrier total de cinq ans, avec trois grandes phases (un an pour un état des lieux complet, deux ans pour trouver et valider une solution, et deux ans supplémentaires pour la déployer dans le parc de la RATP). Sous peine d'importantes astreintes mensuelles.
Chez le transporteur, qui n'avait jamais rendu public ce sombre litige, on se refuse toujours à jeter de l'huile sur le feu. On laisse entendre que la mise à jour logicielle est en soi relativement simple, et elle ne demande aucune interruption de service pour les métros et tramways qui rentrent chaque soir au dépôt, mais qu'elle va requérir du temps et des moyens humains, en raison de la taille du parc en question.

Y a-t-il par ailleurs un risque beaucoup plus large, pour les mêmes raisons, pour tous les divers clients d'Alstom dans le monde ? Il semble que non, car les réseaux urbains équipés de systèmes codés en Linux 32 bits ne sont pas légion, y compris sur le marché français. A l'époque, c'est la RATP qui stipulait ce choix informatique en open source dans ses appels d'offres.

Denis Fainsilber

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December 29, 4:59 PM
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PayPal veut créer sa propre banque aux Etats-Unis

PayPal s'apprête à lancer sa propre banque. Le géant américain des paiements en ligne a déposé un dossier pour établir PayPal Bank, une « banque industrielle ». Une fois sa requête approuvée par les régulateurs, PayPal pourra proposer toute la panoplie des services bancaires habituels à ses clients grâce à sa nouvelle filiale, des prêts aux cartes de crédit en passant par les comptes d'épargne.
Pas question pour autant de s'attaquer de front aux grandes banques de Wall Street, en tout cas dans l'immédiat. La priorité de PayPal Bank sera d'améliorer l'accès au crédit des petites entreprises qui se reposent sur ses solutions de paiement. Avec ses partenaires bancaires, PayPal a déjà fourni plus de 30 milliards de dollars de prêts à 420.000 clients depuis 2013, précise le groupe.

Une « banque non bancaire »
« La création de PayPal Bank renforcera notre activité et améliorera notre efficacité, ce qui nous permettra de mieux soutenir la croissance des petites entreprises et les opportunités économiques à travers les Etats-Unis », a insisté Alex Chriss, l'actuel PDG de PayPal, dans un communiqué. Mara McNeill, l'ancienne patronne de la captive bancaire de Toyota, devrait prendre la tête de cette nouvelle banque.
La société fondée en 1998, avec notamment Peter Thiel et Elon Musk, doit encore obtenir l'approbation de la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC), l'équivalent américain du Fonds de garantie des dépôts et de résolution. C'est ce régulateur, et non la Réserve fédérale, qui s'occupe de superviser les banques industrielles, aussi appelées « sociétés de prêts industriels » (« industrial loan company »), un statut particulier qui survit surtout dans l'Utah, un Etat plutôt connu pour être le berceau du mormonisme où la vente d'alcool reste extrêmement réglementée.
L'approbation de la demande de PayPal par la FDIC pourrait donner des idées à d'autres fintechs. La licence doit également être validée par le régulateur financier de l'Utah, mais une fois ces deux tampons obtenus, elle est valable à travers les Etats-Unis, sans avoir besoin de montrer patte blanche aux autres régulateurs en Californie ou à New York.
Les dépôts sont assurés à hauteur de 250.000 dollars, comme dans n'importe quelle banque supervisée par la Fed, et les banques industrielles bénéficient d'un accès direct à la Réserve fédérale et à ses programmes de liquidité. Autre intérêt : le statut de « société de prêts industriels » offre l'une des seules exemptions aux restrictions sur la détention d'une banque par une entreprise privée non financière. Rien n'empêcherait demain, en théorie, Amazon ou Apple de suivre l'exemple de PayPal.

Le précédent Walmart
La seule limite imposée aux « banques industrielles » par rapport aux banques en bonne et due forme tient à leur capacité à accepter des dépôts au-delà de 100 millions de dollars d'actifs, mais la règle est interprétée de manière à laisser une large flexibilité aux opérateurs de ces « banques non bancaires », pour reprendre le jargon officiel, digne d'une toile de Magritte.

Square, détenue par Block, est déjà passée par là. Cette fintech a obtenu sa licence de banque industrielle en 2020 et lancé Square Financial Services à Salt Lake City en 2021. Grâce à sa filiale bancaire, Square propose des comptes assurés par la garantie des dépôts aux entreprises et des prêts aux petites entreprises.

La fintech a étendu plus de 22 milliards de prêts en quatre ans, « souvent à ceux que les banques considèrent comme trop petits ou trop risqués », précise-t-elle. Depuis cette année, elle a repris à son compte une activité de prêts de court terme aux particuliers, qu'elle proposait jusqu'à présent à travers un partenaire bancaire.
Malgré la prudence de l'annonce de PayPal, la menace est prise très au sérieux par le lobby bancaire. « Une entreprise qui ressemble à une banque doit être réglementée comme une banque », a insisté Paige Pidano Paridon, du Bank Policy Institute en septembre, alors que la FDIC venait d'annoncer avoir renoncé à une réforme renforçant l'encadrement des banques industrielles, poussée par l'administration Biden. La déréglementation, généralement bien accueillie à Wall Street, est vivement contestée dans ce cas.
« Une voie de contournement réglementaire expose les consommateurs et le fonds d'assurance de la FDIC à des risques inutiles », s'inquiétait la vice-présidente du Bank Policy Institute, appelant la FDIC à un moratoire sur toute nouvelle licence. Walmart et Home Depot s'étaient déjà intéressés à ce statut au milieu des années 2000, générant d'intenses controverses à l'époque, qui avaient amené la FDIC à un premier moratoire, remis en place après la crise financière de 2008.

La Big Tech et les cryptos à l'affût
Le lobby bancaire a déjà perdu une manche face au secteur des cryptos. L'Office of the Comptroller of the Currency (OCC), un autre régulateur bancaire alternatif à la Réserve fédérale, vient d'ouvrir la voie à l'octroi de chartes de « banques fiduciaires » aux entreprises du secteur, comme Ripple et Circle. Ces licences sont toutefois plus limitées, interdisant à leur détenteur d'accepter des dépôts en espèces ou d'accorder des prêts, même si, avec l'émergence des « stablecoins », la frontière entre actifs et devises s'estompe.
La ruée des fintechs vers ces licences bancaires alternatives reflète l'inadéquation de la réglementation financière américaine aux enjeux actuels, selon Max Bonici, un avocat spécialiste du sujet chez Davis, Wright, Tremaine. A défaut de disposer d'un statut sur mesure, elles « s'appuient sur de vieilles options dans un nouveau contexte », explique l'avocat.
Sous l'administration Trump, les régulateurs ont certainement prêché en faveur de l'innovation et d'une approche aussi légère que possible de la supervision. « La FDIC doit encore montrer qu'elle est prête à joindre le geste à la parole », estime Max Bonici. Sa décision sera scrutée de près, à Wall Street comme dans la Silicon Valley. Une approbation « enverrait un message fort », souligne l'avocat, qui voit cette évolution plutôt d'un bon oeil, mais non sans une pointe d'inquiétude.

« Il est important de se montrer responsable, la banque n'est pas un secteur où l'on peut aller vite et casser des trucs », insiste-t-il, reprenant un fameux adage de la tech apprécié notamment d'Elon Musk : « Move fast and break things ». Vu le contexte, le retour de bâton risque d'être sévère si l'une de ces nouvelles « banques non bancaires » devait faire un mauvais pas.

Bastien Bouchaud (Bureau de New York)

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December 29, 4:56 PM
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Cryptos : Ripple et Circle obtiennent un premier feu vert du régulateur pour devenir des banques

Un pas de plus vers la finance traditionnelle. Ripple et Circle, les géants des cryptomonnaies, ont reçu vendredi l'approbation préliminaire du régulateur américain, l'Office of the Comptroller of the Currency (OCC), pour devenir des banques fiduciaires nationales.
Le régulateur a également approuvé sous condition les demandes de trois autres acteurs crypto, BitGo, Paxos et Fidelity Digital Assets pour convertir leurs chartes de banques fiduciaires d'Etat en chartes nationales, leur permettant ainsi d'opérer dans l'ensemble du pays. Le régulateur doit encore donner son approbation finale avant que chacune de ces banques fiduciaires ne puisse commencer à opérer dans l'ensemble des Etats-Unis.

« Bénéfique pour les consommateurs »
Les chartes de banques fiduciaires nationales permettraient aux entreprises de gérer et de détenir des actifs pour le compte de leurs clients et de régler les paiements plus rapidement. Paxos par exemple a confirmé que sa plateforme réglementée permettra aux entreprises « d'émettre, de conserver, d'échanger et de régler des actifs numériques avec clarté et confiance ». L'entreprise conserve notamment le droit d'émettre des stablecoins, ces jetons adossés sur des monnaies traditionnelles.
Cependant, cette licence ne leur octroie pas le droit de devenir des banques à part entière : elle ne leur permet ni d'accepter les dépôts en espèces ni d'accorder des prêts
La plateforme cryptoAnchorage Digital est actuellement la seule entreprise d'actifs numériques à posséder une charte de banque fiduciaire nationale depuis 2021, lors du premier mandat de Donald Trump. « L'entrée de nouveaux acteurs dans le secteur bancaire fédéral est bénéfique pour les consommateurs, l'industrie bancaire et l'économie », a déclaré Jonathan Gould, contrôleur de la monnaie à l'OCC. Le régulateur supervise un total de 60 banques fiduciaires nationales.

Opposition des banques traditionnelles
Plusieurs lobbys de banques traditionnelles sont récemment montés au créneau pour contrer les projets des acteurs cryptos. Ils ont demandé au régulateur de rejeter leurs demandes de chartes, en argumentant que celles-ci permettraient aux entreprises de cryptomonnaie d'opter pour une réglementation moins stricte et d'accroître le risque systémique.
Dans un communiqué, le Bank Policy Institute, un think tank bancaire américain, a déclaré que cette décision d'accorder des approbations conditionnelles « laisse d'importantes questions sans réponse », à savoir notamment si les exigences pour ces entreprises seront adaptées à leurs risques.
En dehors des questions de réglementation, les banques s'inquiètent de l'attrait de ces nouveaux acteurs pour les offres bancaires traditionnelles. En septembre, Brian Armstrong, le patron de Coinbase a déclaré : « Nous allons intégrer des services traditionnels bancaires. Nous voulons devenir une banque et le compte bancaire principal de nos clients ».
Depuis son arrivée à Washington, Donald Trump a cherché à réviser en profondeur les politiques américaines en matière de cryptomonnaies après avoir bénéficié des fonds de l'industrie pendant sa campagne électorale. En juillet, le gouvernement américain a adopté le Genius Act, la première loi encadrant les stablecoins.

Les acteurs crypto, encouragés par cette politique amicale, ont multiplié les démarches. Douze demandes de charte de fiducie ont été déposées cette année, soit le niveau le plus élevé de demande depuis au moins huit ans.

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December 29, 1:57 PM
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iRobot et ses aspirateurs robots Roomba rachetés par leur principal fabricant chinois

Entreprise centenaire comme Brandt ou société ayant seulement soufflé ses 35 bougies comme iRobot, les temps sont durs pour les entreprises d'électroménager. Le premier, Français, vient d'être liquidé. Le second, Américain, a déposé le bilan après avoir conclu un accord de restructuration avec son premier fournisseur et prêteur, l'entreprise chinoise Picea.

Spécialisé dans les aspirateurs robots vendus sous la marque Roomba, iRobot va se placer sous la protection du Chapitre 11 américain, après des années de bénéfices en baisse. Pendant la procédure, l'entreprise a annoncé qu'elle continuera d'exercer ses activités normalement, sans impact notamment sur son application, un nerf de la guerre.

Retrait du Nasdaq
Fin novembre, le groupe devait plus de 161 millions de dollars à Picea pour la fabrication de ses produits, réalisée en Chine et au Vietnam, selon un document déposé auprès du gendarme boursier américain. Dans le cadre de la restructuration, le groupe chinois recevra la totalité des capitaux de la société d'électroménager. Les actions de la société seront retirées du Nasdaq.
Pionnière dans la commercialisation des aspirateurs robots, la société américaine avait, depuis, vu la concurrence nettement se développer. Ce type de produits s'est en effet répandu et démocratisé, attirant les appétits de nombreux acteurs. Dans un pays comme la France, la vente de robots chargés de faire le ménage tout seul s'était ainsi accrue de 24,6 % en 2024, selon les données de NielsenIQ publiées par le Gifam qui rassemble les marques d'électroménager. Le chiffre d'affaires de ce segment est passé dans l'Hexagone de 95 millions d'euros à 225 entre 2019 et 2024.
Le groupe américain dont l'activité a commencé à décliner après le Covid, même s'il revendique d'avoir commercialisé plus de 50 millions d'aspirateurs robots depuis ses débuts, a aussi été confronté à des problèmes d'approvisionnement. L'an dernier, iRobot avait vu son chiffre d'affaires reculer de 23 %, à 682 millions de dollars. Et la baisse était même légèrement supérieure au troisième trimestre 2025.

Autre revers : la société avait dû renoncer à une alliance avec Amazon. Le géant mondial du commerce en ligne était prêt en 2022 à mettre 1,65 milliard de dollars sur la table. Mais ce rachat était dans le viseur de la Commission européenne et Amazon avait jeté l'éponge début 2024. Dans la foulée, iRobot avait supprimé un tiers de ses effectifs. C'est donc finalement un groupe chinois, Picea, qui remporte la mise.

Clotilde Briard

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December 29, 4:27 AM
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Publicis : comment trois Français ont forgé le numéro un mondial de la pub

Publicis : comment trois Français ont forgé le numéro un mondial de la pub | Big Data in Business | Scoop.it

Evoquer Publicis, c'est avant tout parler d'une anomalie. Qu'une agence de publicité française figure sommet d'une industrie vouée à être dominée par les colosses américains de Madison Avenue, à New York, n'a rien de normal. Pourtant, c'est un fait : l'agence de publicité fondée il y a un siècle par Marcel Bleustein-Blanchet a réussi ce tour de force. «Il y a peu d'entreprises centenaires aujourd'hui numéro un dans leurs secteurs», ne peut s'empêcher de sourire Arthur Sadoun, actuel PDG, en plein préparatifs de la fête du centenairecélébrée ce 4 décembre.
Non content d'être devenu la première capitalisation du secteur, pesant à lui seul davantage en Bourse que le nouvel ensemble Omnicom-IPG - les deux leaders américains qui viennent de fusionner et qui génèrent un chiffre d'affaires supérieur -, le groupe affiche aussi la plus forte croissance du secteur. Et un chiffre d'affaires proche de 17 milliards d'euros. « En plus, nous sommes numéro 1 aux Etats-Unis », assène sans fausse modestie l'héritier de Marcel Bleustein-Blanchet et de Maurice Lévy.
«C'est une fierté de voir que la France affiche une telle réussite dans une industrie qui devrait être dominée par les Anglo-Saxons », reconnaît beau joueur Yannick Bolloré, l'actuel patron du grand rival historique, Havas, dont le grand-père, Michel, avait fait appel à Marcel Bleustein-Blanchet pour sa célèbre publicité « Si vous les aimez bien roulées, utilisez le papier à cigarette OCB ». «Nous, on fêtera nos 200 ans en 2035 et, avec Publicis, on est parmi les plus anciennes agences de publicité et celles qui connaissent la plus forte croissance. Réussir et réussir à durer dans une industrie aussi compétitive ce n'est pas donné à tout le monde.»

Créée en 1926
Créée en 1926, à partir de rien, par le neuvième enfant d'une famille de Barbès, Publicis aurait pu mourir une bonne dizaine de fois. Son fondateur qui s'est lancé à l'aube de la crise des années 1930 perd tout lors de la Seconde Guerre mondiale, se relève et frôle à nouveau le désastre en 1972 lors d'un incendie qui ravagea entièrement son siège social des Champs-Elysées. Maurice Lévy, son successeur, échappe, lui, à un projet de rachat hostile, puis à une fusion qui aurait pu lui faire perdre son âme. Il affrontera aussi l'éclatement de la bulle Internet et à la crise des subprimes. Quant à l'actuel patron, Arthur Sadoun, il devra surmonter le Covid, le désamour profond des marchés financiers, les rumeurs de rachat par Havas ou Accenture et… un cancer.
Si Publicis a pu se hisser au sommet, c'est que le groupe a su s'inscrire dans une incroyable continuité. Un actionnariat solide, même si la famille du fondateur, représentée par sa fille Elisabeth Badinter, ne contrôle plus que 6,5% du capital mais 12% des droits de vote. Et trois dirigeants seulement en cent ans, tous constitués du même ADN. «Ils se sont comportés comme des fondateurs et des entrepreneurs», remarque Agathe Bousquet qui dirige Publicis France. Mais c'est aussi parce que ces dirigeants ont tous été visionnaires. Chacun a apporté sa pierre à l'édifice. Voici comment 

Marcel Bleustein-Blanchet, le génie fondateur
Comme bien des grands patrons, Marcel Bleustein-Blanchet a fait HEC. Enfin presque… Comme il l'avouait lui-même avec une forme d'autodérision, l'autodidacte qu'il était avait pour tout diplôme celui de la Haute Ecole Communale.Enfant de Barbès et dernier d'une famille d'émigrés juifs d'Europe de l'Est, Marcel fut millionnaire à 30 ans, ruiné à 35 et à nouveau multimillionnaire à la fin de sa vie, en 1996. Si l'homme qui attendit 1926 pour créer Publicis - car lui qui était né en 1906 faisait du chiffre 6 son porte-bonheur - a connu une telle réussite, c'est bien sûr qu'il était doué et déterminé, mais aussi qu'il eut la chance de grandir dans un monde en pleine révolution. La force de cet entrepreneur aura été d'être le premier à comprendre que les nouveaux médias allaient bouleverser la publicité.
La réclame étant interdite à la radio ? Dans les années 1930, il invente les jeux sponsorisés, fédère les antennes de province dans une régie publicitaire nationale comme il l'a fait pour la presse écrite et va, en 1935, s'offrir Radio Cité, dont il fera la première radio de France. Pour s'inviter dans les salles de cinéma, il entre au capital d'un Gaumont en difficultés en 1938. Et quand, dans les années 1960, le général de Gaulle hésite à introduire la publicité à la télévision, celui qui n'a jamais fait de politique mais qui n'a cessé de fréquenter les élus arrive à le convaincre en lui disant : « Mon général, est-ce que vous croyez à la pénicilline ? Et bien la publicité, économiquement est aussi utile que la pénicilline du point de vue médical. » Il aura été aussi le premier à comprendre l'intérêt des sondages que Gallup a développés aux Etats-Unis. Et en créant le Drugstore Publicis, il en fait un lieu branché qui attirera les élites comme les yéyés. Toute sa vie il aura respiré et insufflé l'air du temps. La Seconde Guerre mondiale lui prend deux soeurs mortes à Auschwitz et tous ses biens. Pour échapper aux rafles, il change de nom et se rebaptise Blanchet, il rejoint la Résistance à Londres et repart de zéro à la Libération. Et s'il n'est pas sur les photos de De Gaulle descendant les Champs, c'est parce que c'est lui qui les a prises. Il ne lui reste rien. Un bout de terrain qu'il va vendre et une foi inébranlable en son métier. Son père lui avait dit qu'en se lançant dans la publicité il allait «vendre du vent». Lui est persuadé que son travail serait l'art de convaincre.
« La publicité est une fée. Elle peut changer les citrouilles en carrosses. Elle peut transformer Cendrillon en princesse cousue d'or, a-t-il coutume de dire. Ses clients, pour qui il a inventé des slogans restés fameux - « Brunswick, le fourreur qui fait fureur », «André, le chausseur sachant chausser  », « Du pain, du vin, du Boursin  », « C'est Shell que j'aime», etc. - ne lui mégoteront jamais leur confiance. Marcel Bleustein-Blanchet aura construit les fondations d'un champion du monde. 

Maurice Lévy: l'homme de la mondialisation
En 1971, Maurice Lévy n'a pas trente ans qu'on lui propose de diriger l'agence de publicité Synergie. Il refuse car les responsables d'IBM et de Bull ont soufflé son nom aux dirigeants de Publicis qui cherchent un informaticien capable de faire basculer le rival de Havas dans l'ère naissante des ordinateurs.
«À l'époque Publicis, ce n'était pas la plus grande, c'était une agence, une régie et trois drugstores, mais c'était l'agence la plus à la mode. La plus belle pour tous les publicitaires en herbe», se souvient-il. Il va rapidement prouver qu'il peut aussi être un véritable homme de pub, capable de comprendre et séduire des clients.
Mais auparavant, il est parvenu à informatiser Publicis en un an. Et le soir de l'incendie de 1972, il récupère de justesse les bandes de sauvegarde. « Grâce à l'informatique on a pu redémarrer en quelques jours. Nous n'avons pas perdu un client, pas repoussé une campagne», se félicite encore celui qui reste président d'honneur de Publicis. De quoi le rendre incontournable aux yeux du fondateur. Ce dernier lui confie la tâche de développer un réseau national avant de lui confier, en 1987, les rênes de tout le groupe.
Aujourd'hui il occupe encore un bureau au siège parisien. Mais il n'entre jamais dans celui Arthur Sadoun, qui fût le sien, par respect pour son successeur. C'est que Publicis doit beaucoup à Maurice Lévy qui restera comme l'homme de la mondialisation de l'agence. « Dès le milieu des années 1980 nous avons senti que nos clients s'internationalisaient et que nous risquions d'en perdre certains si nous n'étions pas capables de les accompagner. Nous nous sommes alliés avec FCB à Chicago car Marcel ne croyait pas trop à un rachat. Au début, tout s'est bien passé. Mais ils ont changé de président et le nouveau n'avait qu'une obsession… nous racheter. Il y a eu une guerre pour garder notre indépendance. Cela a été très violent»,se souvient Maurice Lévy. De la fin des années 1980 au milieu des années 1990 il doit se battre devant les tribunaux pour échapper à un rachat hostile.
Procès gagné, Publicis rachète une myriade de petites agences partout dans le monde. Arrive le rachat de Saatchi & Saatchi en 2000, puis celui de Leo Burnett en 2002. Le groupe change de dimension. Prestigieux mais très mal géré, Saatchi apporte des clients majeurs comme Procter & Gamble et Toyota. Leo Burnett (groupe BCom3), qui devait entrer en Bourse, voit ses plans tomber à l'eau après les attentats du 11 septembre 2001 et risque d'être avalé par le japonais Dentsu.
« Maurice Lévy est un homme d'instinct et qui sait faire confiance. Je lui ai dit que j'avais un 'angle' sur ce dossier. Le deal était très complexe car les actionnaires de Publicis ne voulaient pas être trop dilués en termes de droits de vote dans cette opération alors qu'ils rachetaient une entreprise de la même taille qu'eux. Mais Maurice a travaillé comme un fou et m'a accordé sa confiance », raconte Patrick Sayer, alors banquier d'affaires au bureau new yorkais de Lazard.

«Faire du sur mesure »
Racheter des agences ne suffit pas. Il faut aussi séduire les clients. « Nous n'avions pas la même vision centralisatrice que les Américains qui cherchaient des concepts globaux. Mais 95% des consommateurs restent très locaux. Nous, on voulait vendre de la différence. Du sur-mesure, pas une taille unique. Notre grande victoire c'est que cela a séduit… même les clients américains », se félicite Maurice Lévy qui, avec ce discours, aura conquis des annonceurs comme Coca-Cola, HP ou Whirlpool.
L'histoire aurait pu mal se finir si le mariage engagé avec Omnicom en 2013 avait finalement été conclu. « Nous avions pris nos précautions car les mariages entre égaux c'est toujours compliqué. Mais nous étions sincèrement prêts à partager le pouvoir… pas eux. En vérité ils voulaient nous racheter comme ils rachètent IPG aujourd'hui. Ce n'était pas le deal sur lequel nous nous étions entendus », avoue Maurice Lévy qui rétrospectivement se réjouit de l'échec de cette union. Elle lui aura permis de faire de la révolution numérique son autre priorité avec les rachats de Digitas en 2003, puis de Sapient en 2014. Il dépensera 5 milliards de dollars dans des acquisitions dont les analystes mettront du temps à voir l'intérêt. Il aura pourtant posé les bases d'un groupe mondial en avance sur son temps. 

Arthur Sadoun : la science du développeur
«Maurice a fait de Publicis un groupe mondial et un groupe du CAC40. Il a fait le plus dur », lui rend hommage Arthur Sadoun. Et lui ? Son apport a été de hisser Publicis à la première place mondiale de capitalisation boursière et d'en faire un poids lourd de la technologie. Lorsqu'il prend les commandes opérationnelles du groupe en 2017, il met du temps à convaincre. « Nous étions à 12 milliards de capitalisation quand j'ai été nommé. Nous sommes tombés à 6… Mais dans ces moments difficiles nous n'avons pas perdu un client, nous étions déjà numéro 1 en new business et le soutien de Maurice Lévy a été indéfectible. Nous avions perdu la confiance des marchés mais pas de l'interne, ni des clients.
À 55 ans, ce bourreau de travail est aujourd'hui à la tête d'un groupe qui pèse 22 milliards d'euros en Bourse, un bond de 130% de plus en cinq ans. « Nous avons connu sept années avec la croissance organique la plus faible du marché. On nous disait que Google ou Facebook ou les géants du conseil allaient nous tuer ou nous manger. Ensuite nous avons eu le Covid et la guerre en Ukraine, et moi le cancer en 2022. Mais depuis 2020 nous étions persuadés que nos efforts de transformation allaient finir par payer. Chaque année depuis 2021, nous sommes les premiers en termes de croissance. »

Nous réalisons 60 % de notre chiffre d'affaire aux Etats-Unis et plus de 40% de nos effectifs sont ici.
Arthur Sadoun PDG de Publicis Groupe


Arthur Sadoun passe plus de la moitié de son temps aux Etats-Unis. Il se lève tous les matins à 2 heures, s'offre une heure de natation - dans des piscines que les dirigeants d'hôtel ont appris à ouvrir plus tôt juste pour lui - puis travaille avec ses équipes françaises avant d'aller voir ses clients américains. « L'avantage aux Etats-Unis c'est qu'on peut avoir un dîner avec un client à 17 h 30 et être couché à 19 heures. » Ses journées sont longues et malgré le décalage horaire, il n'a jamais besoin de prendre un somnifère pour trouver le sommeil. « Quand nous avions vingt-cinq ans, à la fin des dîners arrosés entre copains, moi, je rentrais me coucher, Arthur lui avait bu un Coca et retournait au bureau boucler un pitch », se rappelle Raphaël De Andreis, patron de Havas Village qui le côtoie depuis des années.
« Nous réalisons 60 % de notre chiffre d'affaire aux Etats-Unis et plus de 40% de nos effectifs sont ici », note Arthur Sadoun depuis son bureau de Manhattan situé près des docks, à une rue du siège new-yorkais d'un autre géant de la publicité, Google. Aujourd'hui, les Gafam ne lui font plus peur. Les rachats de Digitas, Sapient et, surtout, Epsilon (4 milliards de dollars, en 2019) ont transformé une agence de créatifs et une régie d'achat d'espace en un spécialiste de la data capable de suivre à la trace les consommateurs et de comprendre leurs attentes. Idéal pour conseiller aux annonceurs la meilleure stratégie de communication.
« Nous avons fait le pari de la personnalisation à grande échelle. Et pour cela nous n'avons pas hésité à réaliser 12 milliards de dollars d'acquisitions. Aujourd'hui, nous pouvons nous adresser directement à 91% des adultes connectés à Internet. Aux Etats-Unis, cela représente 250 millions de personnes dont nous connaissons les habitudes de consommation sur la base de 7.000 attributs. Nous rassemblons aussi 15 millions d'influenceurs, y compris 90% de ceux ayant plus de 1 million d'abonnés. Grâce à eux, nous pouvons générer plus de vues qu'une publicité au SuperBowl regardé par 127 millions de personnes… pour une fraction du coût. »
Une stratégie qui l'a conduit à casser les silos, explique Arthur Sadoun.Son principal problème aujourd'hui : éviter de se laisser griser par le succès. Et maintenir l'esprit de créativité face à des technologies et des médias qui se réinventent sans cesse. Maurice Bleustein-Blanchet l'a d'ailleurs dit : « La création ne change pas. C'est tout le reste autour qui change. »

Publicis en dates
1926. À 20 ans, Marcel Bleustein crée Publicis.
1935. Publicis rachète Radio LL, rebaptisé Radio Cité.
1970. Introduction à la Bourse de Paris.
1972. Incendie de l'immeuble des Champs-Elysées.
1977. Maurice Lévy devient directeur générale et administrateur.
1987. Maurice Lévy est nommé PDG.
1988-95. Alliance avec FCB.
1996. Décès de Marcel Bleustein-Blanchet.
2000. Rachat de Saatchi & Saatchi.
2002. Rachat de Bcom3 (Leo Burnett, MSL, SMG ...) et partenariat avec Dentsu.
2006. Rachat de Digitas.
2014. Rachat de Sapient (3,7 milliards de dollars).
2017. Arthur Sadoun est nommé président du directoire, puis PDG à partir de 2024 et le changement de statut du groupe.
2019. Rachat d'Epsilon (4,4 milliards de dollars).

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December 29, 4:16 AM
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La télévision dépassée par le streaming aux Etats-Unis

Un cap a été franchi : YouTube, Netflix et consorts sont plus puissants que la télévision aux Etats-Unis. Et les chaînes traditionnelles en ont clairement pris acte dans leurs stratégies. Selon l'étude de Glance (Médiamétrie), dévoilée en ouverture du Mipcom à Cannes - le grand marché des contenus audiovisuels -, le streaming représente désormais 47 % de la durée d'écoute, contre 40 % en agrégeant câble (22 %) et networks (18 %) - ABC, CBS, NBC, etc.
La bascule s'est faite en mai. Selon le dernier pointage de Glance, daté de juillet, la durée d'écoute de la télévision outre-Atlantique s'élève à 1 h 48 alors que les géants de la vidéo à la demande réussissent à capter leur public pendant 2 h 06.

Logique de « coopétition »
Les networks ont un peu baissé ces dernières années, mais c'est surtout le câble qui a largement fondu : en 2021, le câble représentait 40 %, soit presque le double qu'actuellement.
« Certes, il y a des spécificités aux Etats-Unis, notamment la cherté du câble, souvent autour de 100 euros. Mais ces chiffres donnent un aperçu de ce qui pourrait arriver dans d'autres pays », explique Frédéric Vaulpré, directeur de Glance. Ainsi, le streaming représente 35 % du temps d'écoute au Royaume-Uni, 34 % au Brésil ou encore 30 % en Australie.
Dans le détail, outre-Atlantique, YouTube arrive en tête des plateformes (13 %, un doublement en trois ans), devant Netflix (9 %) et les autres géants de la SVOD (Disney+, etc.) ou réseaux sociaux avec de la vidéo. Au Royaume-Uni, c'est aussi la filiale de Google, mais TikTok figure également au classement dans une moindre proportion.

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December 28, 1:37 PM
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Alaska Airlines franchit l'Atlantique en 2026

Alaska Airlines franchit l'Atlantique en 2026 | Big Data in Business | Scoop.it

De son hub de Seattle à Londres Heathrow, mais aussi à Rome Fiumicino avant d’autres destinations à venir : Alaska Airlines va desservir l’Europe.
Alaska Airlines a officiellement ouvert les ventes de son premier vol transatlantique, une liaison directe entre Seattle (SEA) et Londres Heathrow (LHR) qui sera lancée le 21 mai 2026. Une annonce majeure pour cette compagnie historique de la côte Ouest américaine, qui n'avait jusqu'ici jamais opéré de vols long-courriers vers l'Europe en propre.

La liaison sera assurée quotidiennement à bord d'un Boeing 787-9 Dreamliner, avec un tarif d'appel fixé à 699 $ (environ 660 €), positionnant la compagnie de manière compétitive sur cet axe stratégique déjà desservi par British Airways notamment. Cette ouverture s'inscrit dans une stratégie ambitieuse : Alaska Airlines prévoit de desservir au moins 12 destinations intercontinentales d'ici 2030, consolidant ainsi sa flotte de Boeing 787-9 pour répondre à la demande croissante sur les liaisons long-courriers.
Mais Londres n'est que la première étape de l'offensive européenne d'Alaska Airlines. La compagnie a également annoncé deux autres destinations transatlantiques pour 2026 : Seattle-Rome (Fiumicino), à partir du 28 avril 2026, soit quelques semaines avant Londres. La liaison sera assurée quatre fois par semaine sur Boeing 787-9. Et Seattle-Reykjavik le 28 mai 2026, à bord d’un Boeing 737 MAX 9, marquant une approche différente pour cette liaison plus courte.

Une première historique
Cette expansion européenne constitue un tournant stratégique majeur pour la compagnie en 93 ans d’existence. Bien qu'Alaska Airlines soit membre de l'alliance Oneworld depuis 2021, et qu'elle proposait déjà à ses clients des correspondances vers l'Europe via ses partenaires (British Airways, American Airlines, Finnair, Iberia), la compagnie n'avait jamais opéré elle-même de vols transatlantiques jusqu'à ces annonces.
Cette distinction est fondamentale : avant 2026, un passager Alaska pouvait certes réserver un billet Seattle-Londres via British Airways avec un numéro de vol en partage de codes, mais le vol était physiquement opéré par le transporteur britannique. À partir du printemps 2026, Alaska Airlines deviendra un véritable transporteur transatlantique, avec ses propres équipages, ses propres appareils et son expérience client distinctive.
Dans ses communiqués officiels, la compagnie l'indique explicitement : "We'll serve Europe beginning in spring 2026" – une formulation qui souligne le caractère inédit de cette initiative.

Un acteur ancien en pleine transformation
Fondée en 1932 sous le nom de McGee Airways, Alaska Airlines est l'une des plus anciennes compagnies aériennes américaines encore en activité. Basée à Seattle, elle est aujourd'hui la cinquième compagnie aérienne des États-Unis en nombre de passagers transportés.À l'origine très implantée sur la côte Ouest et en Alaska, la compagnie a progressivement étendu son réseau à l'ensemble des États-Unis, au Mexique, au Canada, au Costa Rica et au Belize. Son réseau repose principalement sur des hubs situés à Seattle-Tacoma, Portland, San Francisco, Los Angeles et Anchorage.

Un modèle économique hybride performant
Alaska Airlines se positionne comme une compagnie hybride, à mi-chemin entre le modèle low-cost et celui des compagnies traditionnelles. Elle combine une structure de coûts relativement maîtrisée avec des services différenciants, notamment sur le plan de l'expérience client et de la fidélisation.Traditionnellement, sa flotte était principalement composée de Boeing 737, ce qui permettait une forte standardisation et des gains opérationnels importants, complétés par des Embraer 175 exploités par Horizon Air pour les liaisons régionales. L'arrivée des Boeing 787-9 Dreamliner marque une évolution stratégique majeure, donnant à la compagnie les capacités techniques pour opérer des vols long-courriers transatlantiques de manière rentable.

"Business travel" centred
La compagnie accorde une attention particulière aux voyageurs fréquents et d'affaires, notamment sur les liaisons intra-américaines de la côte Ouest. Elle propose une First Class sur ses vols domestiques, ainsi que des services payants ou inclus selon les tarifs (sièges Premium Class avec plus d'espace, Wi-Fi, restauration).
Alaska Airlines exploite également des Alaska Lounges dans plusieurs grands aéroports américains, principalement sur la côte Ouest, renforçant son attractivité auprès de la clientèle corporate – un segment essentiel pour la rentabilité des liaisons transatlantiques.
En outre, son programme de fidélité, Mileage Plan, est régulièrement cité parmi les plus avantageux du marché américain, notamment grâce à des règles de gain basées sur la distance parcourue plutôt que sur le prix du billet – une caractéristique particulièrement appréciée des voyageurs long-courriers.

L'effet Oneworld+Virgin
Depuis 2021, Alaska Airlines est membre de l'alliance Oneworld, ce qui lui permet de proposer une connectivité internationale étendue via des partenaires comme American Airlines, British Airways, Qatar Airways ou Japan Airlines. Cette intégration a créé un terreau favorable pour le lancement de vols transatlantiques en propre, en permettant notamment des correspondances fluides et une offre commerciale enrichie.
Avant cela, le rachat de Virgin America en 2018 a marqué un tournant stratégique, renforçant la présence d'Alaska Airlines en Californie et sur les grands axes domestiques. Cette acquisition a apporté une base de clientèle élargie, une image de marque modernisée et une assise financière renforcée.
Plus récemment, la compagnie a poursuivi une stratégie de croissance mesurée, axée sur la rentabilité, la fidélisation et l'optimisation de son réseau, dans un marché américain très concurrentiel. L'expansion transatlantique en 2026 s'inscrit dans cette logique de développement maîtrisé, ciblant des marchés à fort potentiel (Londres, Rome, Reykjavik) depuis sa base naturelle de Seattle.

Mais avec ces trois nouvelles routes, Alaska Airlines ne prend pas qu’un tournant stratégique : elle franchit un cap symbolique. La compagnie rejoint en effet le club encore restreint des transporteurs américains opérant des vols transatlantiques réguliers – un marché historiquement dominé par les géants American, Delta et United. Rendez-vous au printemps 2026 pour mesurer l'accueil réservé par les voyageurs à ce nouveau venu sur l'Atlantique Nord.

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December 28, 1:34 PM
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« On nous prenait pour des hurluberlus qui n'avaient rien compris aux mutations du capitalisme » : Caudalie, l'histoire d'un succès familial

L'histoire a des allures de mythe fondateur. Au mitan des années 1990, tandis que les jeunes loups de l'entrepreneuriat parisien essaient à tout prix à monter à bord du train en marche de la révolution numérique, Bertrand Thomas et Mathilde Cathiard cherchent leur bonheur dans une activité vieille comme le monde, la vigne. Au mirage de la bulle Internet, le couple de jeunes entrepreneurs formé sur les bancs d'une prépa HEC préfère, en effet, les valeurs immuables du terroir.
Leur paysage girondin est alors celui d'un fief familial en reconstruction. Et pas des moindres : le château Smith Haut Lafitte, grand cru classé de pessac-léognan. Un vaste domaine de 87 hectares aux allures d'îlot entouré de forêts, parsemé de lacs, potagers et autres ruches, précurseur en matière de bonnes pratiques environnementales. S'y joue bientôt une double rupture stratégique aux allures d'intuitions géniales. La première consiste en la construction patiente d'une marque de cosmétiques préfigurant les attentes du marché. La seconde, et non des moindres, tend à baser toute sa chaîne de valeur sur le recyclage des déchets de la vigne directement issus du domaine familial, les fameux polyphénols des pépins de raisins.

Nouvelle usine en région Centre
Trente années plus tard, l'opération a dépassé les projections les plus optimistes. Couronnée d'un succès unanimement salué dans le milieu de la beauté, Caudalie s'est internationalisée et génère aujourd'hui plus de 350 millions de dollars de chiffre d'affaires. Une croissance annoncée à deux chiffres qui nécessite désormais de constantes adaptations, à commencer par la construction d'une nouvelle usine, à Gidy, en région Centre. A la clé, 120 emplois créés et une ambition démultipliée, en Europe mais également en Amérique et en Asie.
Pour la journaliste spécialisée Valentine Pétry, auteure de l'essai « Make Up. Le maquillage mis à nu » (éd. Les Pérégrines, 2023), il s'agit ni plus ni moins « du plus grand succès cosmétique français de ces dernières décennies ». Une marque qui « sans se ringardiser dans un secteur qui court après l'innovation », a réussi à séduire « des consommatrices qui veulent un soin anti-acné à moins de 20 euros et d'autres qui aiment le luxe et les soins au spa. Peu de marques sont capables de s'adresser à tant de femmes… »

Un clan à l'unisson
« Le succès est d'autant plus intéressant qu'il n'était pas garanti. Il n'y a pas de recette. Il a fallu laisser du temps au temps. Tout a été patiemment construit, sans coup d'accélération, sans emballement », expliquent de concert les deux fondateurs. « La marque raconte beaucoup de choses qui nourrissent son image, sans pour autant brouiller le message, confirme Valentine Pétry. Les racines françaises, la science, l'efficacité, l'histoire de famille, tout cela s'additionne sans qu'un message ne prenne toute la place. C'est un équilibre qui permet de rester actuel et de dépasser les tendances. » En la matière, Bertrand et Mathilde Thomas peuvent compter sur un entourage soudé, aux reins solides et aux idées clairvoyantes. Etonnante alchimie familiale que celle des Cathiard. Un clan vibrant à l'unisson autour des hautes idées qu'ils se font de la nature, de l'entrepreneuriat et du travail en famille, valeurs poussées chez eux à leur paroxysme. Au-delà de la réussite des parents, leur place au 331e rang du classement des plus grandes fortunes françaises semble surtout concrétiser une propension inédite à repenser les contours d'une géographie intime pour le bien des affaires communes.

Skincare et jolis flacons
Montagnards issus des environs de Grenoble, Daniel et Florence Cathiard, anciens champions de ski, amis de Jean-Claude Killy, Alain Carignon et Marielle Goitschel, ont fait fortune en créant le réseau Go Sport. Sa revente à prix d'or en 1989 permettra bientôt l'achat - contre 250 millions de francs de l'époque (70 millions d'euros d'aujourd'hui) - de leur fameux château bordelais, tout à la fois lieu de renaissance et de réécriture de l'histoire familiale. Une rampe de lancement aux allures de terrain de jeu pour les deux filles du couple. Tandis que Mathilde se spécialisait dans la cosmétologie, Alice, sa cadette y crée sans tarder, en 1999, en compagnie son mari, Jérôme Tourbier, « Les Sources de Caudalie », véritable « palace des vignes ». Un havre de paix « initialement lancé sans prétention » devenu le siège d'une union somme toute très française dans sa conception de l'art de vivre. S'y mêlent aujourd'hui, dans une rare harmonie, adeptes de skincare et amateurs de jolis flacons. On trouve, dans ce lieu aux allures d'éden hédoniste, piscines, jardins idylliques, parcours artistique, restaurant doublement étoilé, cafés et brasserie. Sans oublier un spa wellness attirant les touristes du monde entier.
« C'est bien simple : ici, il n'y avait aucun hôtel, simplement la maison en pierre qui est en bord de route, aujourd'hui transformée en bureau, et le cheval dans le pré, se souvient Alice. Dans une configuration classique, il aurait fallu quinze ans pour que les gens s'aperçoivent que Smith Haut Lafitte avait changé. Pour accélérer les choses et porter la bonne parole, nos parents ont compris que l'idéal serait d'accueillir des visiteurs qui deviendraient ensuite nos ambassadeurs. » Naît alors une ambition hôtelière qui accouchera bientôt d'une galaxie concentrée autour de l'idée de tourisme viticole (voir encadré en fin d'article).

Le trésor des polyphénols
Retour en 1993. Dans la quiétude des Graves, Mathilde et Bertrand Thomas finissent tout juste leur cursus universitaire lorsqu'ils font la connaissance du professeur Vercauteren, Tournesol en avance sur son temps qui, le premier, leur parle des polyphénols. A son contact, le jeune couple mesure qu'il est assis sur un trésor inexploité. Jusqu'alors négligés puisque considérés comme des déchets naturels, les pépins de raisins contiennent en effet les plus puissants antioxydants du règne végétal. Une matière certes précieuse mais difficile à stabiliser, aux yeux des mastodontes de la cosmétique de l'époque, à commencer par la firme L'Oréal qui, pas tout à fait convaincue, passe alors son chemin. Persuadé qu'il s'y niche un certain potentiel, le duo se lance sans hésiter, dépourvu du soutien des banques mais financé par les parents : « On nous prenait pour des hurluberlus qui n'avaient rien compris aux mutations du capitalisme… » Les débuts sont en effet plutôt rudes : une petite SARL de 50.000 francs de capital (12.000 euros d'aujourd'hui), aucun salarié et de longues tournées passées à convaincre, point de vente par point de vente, les pharmacies de la région bordelaise des bienfaits de leurs produits afin de gagner en crédibilité.
« La clé du succès, c'est leur compréhension fine du retail, analyse Valentine Pétry. Ils ont su s'appuyer sur l'expertise des pharmaciens, une démarche qu'ils souhaitent prolonger aujourd'hui auprès des dermatologues. Il y a une véritable continuité dans la vision d'origine, avec une certaine flexibilité dans l'image et le marketing. »

« Green » avant l'heure
Lorsqu'en 1995 la marque Caudalie voit le jour, son nom - issu d'un terme oenologique désignant la persistance en bouche des arômes du vin en fin de dégustation -, son business model et son positionnement « green » avant l'heure constituent autant d'intuitions visionnaires. « La première année, nous avons enregistré 200.000 francs de chiffre d'affaires (48.000 euros d'aujourd'hui), se souvient Bertrand. La deuxième année, 450.000. Ça progressait mais, dans le même temps, nos copains arrivaient à lever 10 millions d'un coup, embauchaient à tour de bras et disposaient de bureaux à couper le souffle. Des années plus tard, ils se sont tous écroulés ou presque. Et nous, nous sommes encore là ! » Ici, ni promesse miracle, ni inflation marketing. Plutôt que d'user d'effets de manche, Caudalie préfère mettre en avant son efficacité scientifique et son savoir-faire cosmétologique. D'année en année, les recettes maison se perfectionnent mais demeurent, les trois premiers produits de la gamme sont d'ailleurs toujours en vente. En 2001, Caudalie devient la première marque à breveter l'usage du resvératrol, un actif naturellement présent dans la vigne aux propriétés raffermissantes et anti-âge. En 2005, l'exploration de la vigne se poursuit, comme une marque de fabrique. C'est au tour de la viniférine, sève issue des sarments de la vigne agissant tant sur l'hyperpigmentation que sur l'éclat du teint, de s'imposer.
« En un sens, nous arrivons à réunir le meilleur des deux mondes, analyse Mathilde Thomas. Nous sommes une marque à la fois très ancrée, dans un fonctionnement 100 % familial et 100 % made in France. Mais aussi une marque vendue en pharmacie, créée à partir d'actifs brevetés avec la Harvard Medical School et désormais prescrite par des dermatologues. Tout cela en étant numéro 1 chez Sephora au Canada, et numéro 7 des ventes Sephora aux Etats-Unis ! »

A la conquête du monde
Dans cette réussite, une période aura beaucoup compté : les années passées par le couple en Amérique. « Un vrai tournant, note Bertrand Thomas. À New York, nous avons changé de dimension, découvert de nouvelles méthodes et appris à simplifier notre message pour aller à l'essentiel. » Dès lors, la géographie Caudalie s'est comme démultipliée. À ce jour, l'entreprise compte 1.300 collaborateurs dont 88 % de femmes et 25.000 points de vente dont 36 spas.

Et, tandis que Caudalie partait à la conquête de l'Amérique puis de l'Asie, à Martillac, « Les Sources de Caudalie » voyaient leur ambition prendre de l'ampleur. Les 29 chambres initiales s'y sont rapidement transformées en 61 clés au charme cossu et pointu, dont cette cabane sur pilotis finement décorée par le designer Rabih Kayrouz. De fief familial, « Les Sources » deviennent dès lors la concrétisation d'un univers global. Un sanctuaire expérientiel donnant chair au concept de vinothérapie. Venus d'Amérique, de Chine comme d'Angleterre, les clients déboursent ici sans compter pour s'immerger dans un récit de marque reposant sur les principes en vogue de reconnexion à la nature et de « quiet luxury ».

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December 28, 1:24 PM
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A New York, Uber teste une borne de réservation

A New York, Uber teste une borne de réservation | Big Data in Business | Scoop.it

Uber installe une borne de réservation à l’aéroport de LaGuardia à New York. Les voyageurs peuvent y effectuer une réservation de course VTC sans utiliser leur smartphone. 

Une nouvelle façon de réserver une course Uber, « parfaite pour les visiteurs internationaux arrivant sans forfait internet local », indique le géant américain à travers un communiqué. Installé au Terminal C de l’aéroport newyorkais de LaGuardia, le Kiosque Uber propose aux voyageurs d’entrer leur destination, de sélectionner le type de course et de régler directement via la borne par carte bancaire.

Une option pouvant s’avérer très utile pour les passagers n’ayant pas accès à l’application mobile, plus de batterie sur leur téléphone ou ne disposant pas de données directement à leur arrivée. Uber précise que des déploiements supplémentaires sont prévus dans les hôtels, les portes et les aéroports dans les mois à veni

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December 27, 8:59 AM
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Algorithme, capteur de sons… comment Airbnb cherche à lutter contre les fêtes clandestines

Des dégâts estimés à 28.000 euros il y a deux ans dans le Loir-et-Cher après une fête réunissant plus d'une quarantaine de participants, des dégradations nécessitant l'intervention de la police ce printemps en Mayenne, un intérieur au mobilier cassé cette année dans le Finistère : la presse locale se fait régulièrement l'écho de la manière dont la location d'un bien peut parfois tourner au cauchemar pour des propriétaires ayant proposé leur bien sur Airbnb.
En prévision des festivités de fin d'année, la plateforme remet en place son dispositif anti-fêtes en France. Elle estime à 11.600 le nombre de réservations ayant été bloquées l'an dernier lors du réveillon de Nouvel An. Airbnb affirme avoir constaté, d'une manière générale, une baisse de plus de 50 % du taux de signalement de fêtes, interdites toute l'année, depuis la mise en oeuvre du système.

Des centaines de facteurs analysés
Pour tenter de détecter les risques de fraude sur le nombre d'occupants, la plateforme de réservation utilise le « machine learning », une technique analysant des centaines de facteurs pour identifier et empêcher les réservations susceptibles de présenter un risque d'organisation de fêtes génératrices de nuisances.
Dans la palette des signaux négatifs figure notamment la distance entre le lieu convoité et le domicile de la personne effectuant la réservation ou la durée du séjour. Un historique d'avis défavorables concernant le voyageur est également pris en compte. Mais la plateforme ne révèle pas tous les éléments générant des alertes. Une manière d'éviter que des petits malins ne déjouent trop facilement le dispositif.
Lorsque le système est déclenché, le vacancier soupçonné d'avancer masqué pour pouvoir inviter des hôtes en nombre ne peut pas faire la réservation espérée ou est redirigé vers d'autres modes de logement sur la plateforme, comme les chambres chez l'habitant.
Airbnb alerte aussi les parents et les grands-parents de jeunes mineurs à ne pas céder à leurs suppliques de réserver pour eux, faute de pouvoir vraiment maîtriser ensuite la situation. Ses règles interdisent en effet les séjours des moins de 18 ans non accompagnés et les réservations pour un tiers.
Si une fête a finalement quand même lieu, d'autres verrous peuvent aussi, en principe, fonctionner, d'une ligne d'assistance d'urgence au capteur de bruit à installer dans le logement chargé de détecter le niveau sonore mais sans enregistrement audio pour préserver la vie privée. Les voisins sont aussi incités à dénoncer les fêtes clandestines.

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December 29, 5:13 PM
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L'aérien pourrait récolter les bénéfices de l'hydrogène avec seulement quelques aéroports équipés –

L'aérien pourrait récolter les bénéfices de l'hydrogène avec seulement quelques aéroports équipés – | Big Data in Business | Scoop.it
Un rapport d’ATSLab, avec Rolls‑Royce, easyJet et Heathrow, estime que l’hydrogène pourrait réduire les émissions tout en limitant l’impact d’un mandat SAF sur la croissance. La clé : des “hubs” ciblés.

L’hydrogène est peut-être la clé pour parvenir à concilier deux objectifs souvent contradictoires pour le transport aérien : baisser fortement les émissions tout en préservant la croissance du marché. C’est en tout cas la thèse centrale d’une étude publiée par Rolls‑Royce, easyJet, Heathrow et le laboratoire Air Transportation Systems Lab (ATSLab) de l’University College London (UCL), réunie sous le titre Enabling Hydrogen in the European Aviation Market.

Le rapport ancre son raisonnement dans une modélisation des comportements  économiques du secteur aérien. Ce modèle simule des compagnies en concurrence cherchant à maximiser leurs profits pendant que les consommateurs maximisent leur utilité, via des ajustements de prix et de fréquences jusqu’à un état d’équilibre. Les auteurs expliquent ainsi vouloir évaluer la viabilité économique d’avions hydrogène monocouloirs dans des scénarios où hydrogène et carburants durables (SAF) coexistent, avec des niveaux variables d’incitations ou de pénalités liées au CO₂.

20 hubs et du tankering
Le document émet l’idée qu’un déploiement partiel des infrastructures pourrait suffire à capturer l’essentiel des avantage de ce carburant. « Un petit nombre de grands aéroports pourraient générer la plupart des avantages en matière de réduction des émissions de carbone”, estime Matt Gorman, directeur de la stratégie carbone à Heathrow. Le rapport affirme qu’une stratégie ciblée sur une vingtaine de hubs équipés pour les appareils à hydrogène permettrait de tirer plus de 80% des bénéfices d’émissions attribuables à l’hydrogène, un résultat finalement peu éloigné du scénario où l’hydrogène serait disponible partout. Dans ce cas de figure, les appareils seraient capables de faire du “tankering”, c’est‑à‑dire emporter du carburant depuis un hub pour ne pas avoir à se ravitailler dans d’autres aéroports qui ne seraient pas équipés.

L’étude considère l’hydrogène comme complément, et non substitut immédiat, à la politique en faveur des SAF. « Cette étude souligne l’importance de l’hydrogène comme l’une des solutions pouvant contribuer à accélérer la décarbonisation tout en soutenant la croissance économique », juge Lahiru Ranasinghe, directeur du développement durable chez easyJet. Ce carburant peut en effet permettre, au moment où l’imposition jugée nécessaire des carburants durables rendra les coûts du transport aérien plus élevés, de trouver sa place dans l’environnement concurrentiel du secteur et de contribuer à la croissance.
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December 29, 5:07 PM
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L'Oréal, Estée Lauder… l'offensive des grands noms de la beauté s'accélère en Inde

L'Oréal, Estée Lauder… l'offensive des grands noms de la beauté s'accélère en Inde | Big Data in Business | Scoop.it

Elle y a fait ses premiers pas il y a seulement deux ans. La division « beauté dermatologique » de L'Oréal, entrée sur le marché indien avec la commercialisation de CeraVe, poursuit l'offensive : elle vient d'y lancer La Roche-Posay, la marque française numéro un de la catégorie. Ses premiers marchés sont les Etats-Unis et la Chine, mais elle veut pousser ses pions dans ce pays continent.
Depuis quelques semaines, les produits La Roche-Posay sont donc disponibles en Inde, en pharmacie, chez les dermatologues ou dans des points de vente de spécialistes comme Nykaa, partenaire de L'Oréal depuis 2012, qui est par ailleurs un pionnier du e-commerce de la beauté.
Numéro 1 mondial de la beauté, le géant français est ici deuxième, derrière l'américain Unilever, qui détient une part de marché trois fois supérieure. La part de marché de L'Oréal, présent en Inde depuis 1994, et qui y commercialise 26 marques, était proche de 8 % l'an passé. Dans les catégories luxe et premium, il lui faut aussi ferrailler avec le groupe Lauder.

Plus de 10 % de croissance
Si les groupes mondiaux mènent l'offensive, c'est que le marché est en plein décollage. Avec une population de plus de 1,4 milliard de personnes, l'Inde est le onzième marché beauté dans le monde. Selon Euromonitor, il représente près de 10 milliards d'euros, avec une croissance attendue de 10,6 % par an, en moyenne d'ici à 2030.
Une croissance portée par la poussée démographique du pays, dont la population est jeune (40 % ont moins de 25 ans), ainsi que l'évolution de la classe moyenne. Le nombre de consommateurs de beauté, évalué à plus de 250 millions de personnes, devrait dépasser 400 millions, selon World Data Lab.
La bataille s'opère aussi online, avec déjà 92 millions de clients de marques de beauté en ligne. D'ici à 2030, leur nombre devrait atteindre 175 millions, selon Nielsen Shopper Study. Au total, d'ici à 2030, L'Oréal pense doubler sa clientèle, actuellement de 100 millions de personnes. Son chiffre d'affaires, non communiqué, s'établit à plus de 600 millions d'euros, selon des sources.

Bataille dans le haut de gamme
En ce qui concerne les soins et parfums haut de gamme, « ce marché n'est pas prêt à rivaliser avec la Chine, qui en est à un stade de maturité avancé et produit déjà ses propres marques de luxe, mais les géants du secteur y accélèrent leur développement », observe Yann Kretz, Senior Partner chez Kéa.
Si on intègre « les catégories luxe et premium, le marché indien de la beauté devrait atteindre cette année 1,2 milliard de dollars », précise Amal Benichou, spécialiste du luxe chez Accenture. La seule catégorie du luxe, plus modeste et estimée à 600 millions d'euros, devrait plus que doubler d'ici à cinq ans, malgré des taxes douanières à 30 %.
Le luxe est porté par les parfums, dont les ventes représentent 43 % de ce marché et devraient atteindre 528 millions de dollars en 2028, note Siddarth Patak, responsable Consommation et distribution pour l'Asie chez Kearney. Une catégorie qui sourie aussi à L'Oréal, qui commercialise le numéro 1 des parfums de luxe en Inde, Yves Saint Laurent Beauté.
« L'Inde est un marché fascinant qui évolue très rapidement et se distingue par une forte intégration entre commerce physique et digital », commentait récemment aux « Echos », le patron d'Estée Lauder, Stéphane de La Faverie. Le groupe qu'il dirige depuis janvier est présent depuis vingt ans en Inde et y commercialise 14 marques : de l'entrée de gamme, avec The Ordinary, au luxe avec Tom Ford Beauty, Kilian Paris…

ELC (The Estée Lauder Companies) a lancé l'an passé La Mer et les parfums Frédéric Malle. Il couvre online 19.000 villes indiennes et comprend 375 points de vente. Le groupe se revendique leader « en soins de la peau haut de gamme et maquillage de prestige ».

Rouge à lèvres de mariée
La présence indienne passe aussi, pour Lauder, par un ancrage local fort, qu'il soit culturel ou capitalistique. En maquillage, la marque Estée Lauder a par exemple lancé un rouge à lèvres de mariée, observant l'engouement pour les célébrations nuptiales. Il a aussi passé des partenariats, comme récemment entre les parfums Jo Malone et la designer Arpita Mehta. Autre exemple, le groupe a pris une participation minoritaire dans la marque locale Forest Essentiels, très développée avec 160 magasins en Inde et une présence dans 130 pays.

Autre axe fort, le soutien à l'écosystème indien de la « beauty tech », et ses entrepreneurs qui sont souvent des entrepreneuses. Un programme (BEAUTY & YOU India) a été lancé en 2022 par New Incubation Ventures, la division d'investissement et d'incubation de Lauder. Le programme a profité cette année du soutien de Nykaa ainsi que du gouvernement indien. L'Oréal, qui compte déjà neuf « tech hubs » dans le monde, n'est pas en reste et a décidé d'investir en Inde avec la création d'une dixième implantation, à Hyderabad.

Virginie Jacoberger-Lavoué

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December 29, 5:05 PM
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Le succès fou d'Arc'teryx en Chine, où la marque d'outdoor séduit même les cols blancs

Le succès fou d'Arc'teryx en Chine, où la marque d'outdoor séduit même les cols blancs | Big Data in Business | Scoop.it

C'est un bâtiment de verre teinté en forme de V qui semble avancer tel un paquebot sur Nanjing West Road, le temple du shopping et du luxe à Shanghai. Arc'teryx avait frappé un grand coup en inaugurant, début 2024, sa plus grande boutique de Chine : plus de 2.400 m2 répartis sur 5 étages, en plein coeur de la mégalopole chinoise. Un espace vite surnommé le « musée Arc'teryx », par les employés de cette marque canadienne d'outdoor, qui connaît un succès fou en Chine malgré le ralentissement économique qui sévit à travers le pays.
Au rez-de-chaussée, le visiteur est immédiatement plongé dans l'histoire de ce groupe fondé en 1991 à Vancouver Nord. Une petite « exposition » présente les produits stars, des premiers mousquetons à la célèbre veste coupe-vent et imperméable, la Alpha SV en Gore-Tex, son best-seller malgré un prix élevé : 8.200 yuans soit presque 1.000 euros. Tout autour, les murs ont été recouverts d'une roche factice censée rappeler les montagnes canadiennes.

Un marqueur social
Peu importe si les clients shanghaïens d'Arc'teryx n'ont pas souvent pratiqué l'escalade ou l'alpinisme : ici, la plupart viennent acheter un « lifestyle » et un nouveau marqueur social. « Arc'teryx a réussi à séduire les cols blancs des bureaux, pas uniquement les fans de montagne, rappelle Allison Malmsten, consultante chez Daxue Consulting à Shanghai, spécialiste du secteur. Cela a fonctionné car en Chine, les salariés s'habillent de plus en plus comme les Américains, dans un style plus informel. »
Alors que les grands noms du luxe français et italien souffrent depuis des mois du ralentissement économique, le petit dinosaure à plume d'Arc'teryx (contraction d'archéoptéryx) vole de record en record. Au troisième trimestre, Amer Sports (le groupe finlandais qui regroupe Arc'teryx, Salomon, Wilson et qui a le géant chinois Anta comme actionnaire majoritaire) a enregistré une croissance de 47 % en Chine (Hong Kong et Taïwan inclus).
Résultat, la Chine représente désormais 45 % de ses ventes totales, contre 25 % en 2020, selon le « Wall Street Journal ». La marque compte 61 boutiques en Chine, dont 15 à Shanghai. 30 nouveaux magasins verront le jour d'ici à 2030, selon le quotidien américain.

Peu de concurrence
Arc'teryx doit son succès à l'engouement des Chinois pour les activités de plein air, depuis la levée de la politique « zéro Covid » fin 2022. Du camping au ski, en passant par le surf et la randonnée, ces loisirs sont devenus un moyen pour les « millennials » d'évacuer le stress des grandes villes chinoises… et de créer du contenu perçu comme « cool » sur Xiaohongshu, l'Instagram chinois.
En cinq ans, les ventes de vêtements outdoor ont doublé en Chine, selon WPIC, un cabinet de conseil qui a accompagné 650 marques en Asie. En 2024, les ventes en ligne de vestes d'extérieur ont encore augmenté de 49 % à 2,7 milliards de dollars, selon WPIC, tandis que les chaussures de trail ou de randonnée ont progressé de 52 %.

Arc'teryx n'est pas le seul à profiter de cette tendance. Lululemon (+41 % de croissance sur l'année fiscale 2024 en Chine), les baskets Hoka, Salomon, et même Moncler dans le luxe, en bénéficient également. Mais Arc'teryx a peu de concurrence sur le segment des vêtements techniques haut de gamme, même si là aussi des groupes chinois comme Kailas commencent à émerger.

Un double avantage
Et grâce à son actionnaire majoritaire, le groupe Anta, Arc'teryx a bénéficié d'une connaissance fine des consommateurs chinois. La marque est très présente en ligne, avec un mini-programme dans WeChat et des boutiques officielles sur les plateformes d'e-commerce, comme JD.com. « Arc'teryx a un double avantage : c'est une marque perçue comme étrangère, mais qui a le soutien d'un champion chinois », résume Allison Malmsten.
Depuis septembre, Arc'teryx marche toutefois sur des oeufs. La marque avait alors confié à l'artiste chinois Cai Guo-Qiang la réalisation d'un spectacle pyrotechnique sur les cimes du Tibet qui a fait scandale sur les réseaux sociaux. Inquiets des conséquences d'un tel « show » sur l'environnement, de nombreux internautes avaient lancé un appel au boycott. Quatre fonctionnaires locaux, ainsi que le PDG Chine de la marque, ont dû démissionner. Mais l'impact sur les ventes a été de courte durée. Mi-novembre, Amer Sports a même relevé ses prévisions de chiffre d'affaires et de marge pour l'ensemble de 2025.

Raphaël Balenieri (Correspondant à Shanghai)

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December 29, 5:01 PM
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Airbnb, Booking, Leboncoin : la revanche d'Oléron sur les géants du tourisme peut-elle faire école ?

Airbnb, Booking, Leboncoin : la revanche d'Oléron sur les géants du tourisme peut-elle faire école ? | Big Data in Business | Scoop.it

25.000 euros d'honoraires d'avocat et près de 10 millions d'euros d'indemnités récupérées auprès d'Airbnb, Leboncoin et Booking : la bataille judiciaire engagée par la communauté de communes de l'île d'Oléron en 2020 n'en finit pas de payer. La société Booking en a encore fait les frais la semaine dernière au tribunal judiciaire de La Rochelle : une amende de 574.000 euros pour défaut de collecte et reversement de la taxe de séjour en 2020 et 2021, sur 420 nuitées réservées sur sa plateforme.
En juillet, le même tribunal avait infligé une amende de 410.000 euros au Boncoin pour des faits similaires. Et en avril, le géant américain Airbnb avait écopé en appel, au tribunal de Poitiers, d'une amende record de 8,6 millions d'euros pour « manquements graves » en 2021 et 2022. L'année 2020 n'est pas encore jugée mais Oléron attend de l'audience du 20 janvier prochain « 4 millions supplémentaires », eu égard au nombre de nuitées et à la jurisprudence.

L'addition est salée pour une taxe de quelques euros -5 % du prix de l'hébergement. Le montant, « disproportionné » selon Airbnb en avril dernier, est « 25 fois supérieur » aux arriérés d'impôt. Il s'explique par des amendes civiles de 1.000 à 1.500 euros (en dessous du plafond légal de 2.500 euros) infligées pour chacune des 7.410 nuitées assujetties. Pas de tarif de gros, tout a été calculé au détail…

Récidive
Sur l'île d'Oléron, on « ne comprend pas » que d'autres collectivités locales ne soient pas montées au créneau, alors que son combat a donné lieu « à plusieurs procès victorieux et médiatisés ». « Tout a commencé à cause d'un mail sans réponse », se souvient le directeur général des services Joseph Hughes. Fin 2019, Abritel prend contact avec la communauté de communes pour se mettre en conformité avec la nouvelle législation. Les services, réactifs à la démarche mais « pas particulièrement zélés », en profitent pour sonder les intentions des autres plateformes. En vain.
« On a commencé par prendre un avocat pour obtenir un retour à notre courrier. Nous n'avions pas démarré cette affaire pour de l'argent. Mais devant le mépris et la mauvaise foi, nous avons décidé d'attaquer, raconte le fonctionnaire. Nos élus, avec leur caractère insulaire, ne s'en sont pas laissés conter, malgré la taille des adversaires. » « L'histoire retiendra qu'une petite île de l'Atlantique a fait plier le géant américain du tourisme numérique », s'était félicité en avril le président de la communauté de communes d'Oléron, Michel Parent.
La bataille avait pourtant démarré modestement. En juin 2023, le premier jugement, portant sur les déclarations d'Airbnb en 2021, accouche d'une amende de 30.000 euros. Le montant grimpe à 1,4 million en avril 2024, le juge pénalisant la « récidive » pour l'année 2022, avant d'atteindre en appel 8,6 millions d'euros : une amende « historique » selon l'avocat de la collectivité, Jonathan Bellaiche.

Cassation
Lui-même s'avoue « stupéfait » de « l'absence de réaction » des autres collectivités locales. N'ont-elles « pas vu les informations, engluées dans la gestion du quotidien » ? N'ont-elles « pas cru qu'une victoire était possible » contre ces géants ? Attendent-elles l'issue du pourvoi en cassation d'Airbnb ? Il n'y a « pas de prescription sur les faits », souligne l'avocat. Il les enjoint d'« attaquer pour récupérer l'argent public, au nom de l'intérêt général ».
Même si la Cour de cassation accède à la question prioritaire de constitutionnalité soulevée en septembre par Airbnb, dégonflant par avance de juteuses indemnités, « l'argent des taxes de séjour est dû et il a été payé, avec intérêts, par toutes les plateformes. Oléron a déjà récupéré des centaines de milliers d'euros de manière définitive », rappelle l'avocat. Et pourtant, le sujet n'a « jamais été évoqué » au sein de l'Association nationale des élus de territoires touristiques (ANETT), reconnaît son délégué Simon Lebeau. « L'approche des municipales ? » s'interroge-t-il.

Seule l'intercommunalité Elan Limousin Avenir Nature, soit 24 petites communes de Haute-Vienne, a assigné Booking au tribunal de Limoges pour quelques dizaines de nuitées. A l'agglomération de La Rochelle, engagée dans un bras de fer contre les meublés saisonniers qui pullulent sur son territoire, on a regardé le dossier mais conclu qu'il n'y avait « pas matière à poursuivre », estime le vice-président Stéphane Villain. Il l'explique par « deux régimes différents de déclaration, au forfait ou au réel » - le second est devenu obligatoire en 2020.
Pour Jonathan Bellaiche, « ce paramètre n'est absolument pas déterminant. Il faut vérifier partout que ce qui aurait dû être payé l'a été ». A Oléron, les données étaient fausses, engendrant une sous-collecte majeure. « Les plateformes n'ont pas fait mieux ailleurs », estime Joseph Hughes. « Imaginez le nombre de nuitées sur Nice ou Paris », s'enflamme l'avocat. Si les professionnels de la location se sont depuis mis en conformité, il est persuadé qu'il y a de l'or caché dans les fichiers antérieurs, « qui revient aux collectivités ».

Léa Delpont (Correspondante à Bordeaux)

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December 29, 4:58 PM
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Cryptos : « La révolution de la Proof of Solvency »

La faillite de FTX en 2022 a marqué un tournant. Comment un géant des crypto-actifs a-t-il pu disparaître du jour au lendemain, emportant avec lui des milliards d'euros d'épargne ? La réponse est simple : opacité, absence de contrôle et incapacité à prouver à tout moment que l'entreprise détenait réellement les fonds qu'elle prétendait.
C'est précisément à ce défi que répond la Proof of Solvency, ou preuve de solvabilité. Le principe est clair : grâce à la technologie blockchain et aux outils de cryptographie, une plateforme peut démontrer en continu qu'elle détient bien les actifs nécessaires pour couvrir ses engagements, sans passer par un audit annuel coûteux et sans trahir la confidentialité de ses clients.

Le protocole imaginé dans mon article [1] se déploie en deux étapes :
· Prouver les réserves, c'est-à-dire montrer que l'échange possède bien les cryptomonnaies affichées dans ses comptes ;
· Prouver les dettes, autrement dit permettre aux clients de vérifier eux-mêmes que leur avoir figure dans le bilan.

L'innovation tient aussi à la protection de la vie privée : l'approche dite du « Particles model » fragmente les transactions en une multitude de petites unités, rendant quasi impossible le traçage des utilisateurs. Résultat : plus de transparence, mais sans sacrifier l'anonymat, valeur fondatrice des actifs numériques.

Des impacts bien au-delà des cryptos
Si les premiers concernés sont les plateformes d'échange de bitcoin ou d'ether, l'enjeu dépasse largement cet univers. La Proof of Solvency peut être appliquée aux stablecoins adossés à des monnaies traditionnelles (euro, dollar), puis, à terme, à tout acteur financier qui veut inspirer confiance. Banques, assureurs, fonds d'investissement : tous pourraient se doter de ce système de preuve en temps réel, pour rassurer régulateurs, investisseurs et épargnants.
L'effet économique est double. D'abord, une réduction des coûts de contrôle : moins d'audits lourds, plus de vérifications automatiques. Ensuite, une meilleure stabilité financière : les clients n'ont plus à se fier à la parole d'un dirigeant ou à un audit annuel, ils disposent d'une preuve permanente que leur argent est en sécurité.
La Proof of Solvency ne se limite donc pas à une innovation technique. Elle ouvre la voie à une véritable révolution industrielle : celle de la confiance en temps réel. De la même façon que la comptabilité en partie double a bouleversé la finance au XVe siècle, la preuve de solvabilité pourrait devenir le nouveau standard du XXIe siècle.

Dans un contexte où la confiance est l'actif le plus précieux, cette technologie redéfinit la relation entre institutions et clients. Elle offre aux acteurs capables de l'adopter un avantage compétitif majeur : attirer des capitaux, convaincre les régulateurs et, surtout, ne plus jamais se retrouver dans la situation de FTX.

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December 29, 1:58 PM
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Le gendarme européen des marchés en passe de prendre la main sur la supervision des cryptos

À peine un an après l'entrée en vigueur du règlement européen MiCA, Bruxelles revoit la manière dont les plateformes crypto doivent être supervisées dans l'Union. La Commission a présenté jeudi un projet confiant à l'Esma - le gendarme européen des marchés -, un rôle de contrôle direct sur les acteurs les plus importants. C'est notamment lui qui délivrerait les licences aux sociétés de fourniture et d'échanges de cryptoactifs.
Un changement drastique. Selon les règles actuellement en vigueur, un acteur des cryptos qui obtient l'agrément du régulateur dans un pays européen peut s'en prévaloir dans l'ensemble de l'Union. Or, des divergences de plus en plus marquées voient le jour entre superviseurs.
En juillet, un rapport de l'Esma consacré à une autorisation délivrée à Malte relevait que plusieurs points « n'avaient pas été pleinement réglés ou évalués » lors de l'examen, notamment en matière de gouvernance, d'organisation intragroupe ou d'infrastructure informatique. L'autorité européenne estimait que la procédure aurait dû être « plus approfondie ». Ce précédent a ravivé les interrogations sur l'homogénéité du dispositif, pourtant conçu pour éviter des écarts d'interprétation.

Fin du « forum shopping »
En septembre, l'Autorité des marchés financiers française (AMF), la FMA autrichienne et la Consob italienne ont alerté sur le risque de « forum shopping ». Ce terme désigne les stratégies consistant pour certains acteurs à solliciter un agrément dans les juridictions perçues comme les plus souples.
« C'est maintenant que les plateformes cherchent un maillon faible », déclarait alors la présidente de l'AMF, Marie-Anne Barbat-Layani, allant jusqu'à évoquer la possibilité de refuser l'accès au marché français à une société pourtant agréée ailleurs, une mesure qu'elle qualifiait d'« arme atomique ». Une telle perspective illustre la tension entre le principe du passeport européen et l'hétérogénéité persistante des pratiques nationales.
« On observe encore des plateformes qui testent les limites entre régulateurs et qui choisissent les juridictions qu'elles estiment les moins exigeantes. MiCA suppose une capacité d'analyse homogène, or les méthodes diffèrent encore sensiblement », explique Hubert de Vauplane, avocat associé spécialisé en régulation financière chez Morgan Lewis.
Pour lui, une supervision directe par l'Esma impliquerait « un changement d'échelle, à la fois qualitatif et quantitatif », l'autorité européenne ne supervisant en direct qu'un nombre très limité d'entités à ce stade.

Divergences de vues
La France plaide de longue date pour un renforcement de l'intégration prudentielle, considérant qu'un véritable marché unique des capitaux exige une supervision davantage centralisée. D'autres Etats membres défendent le maintien d'une compétence locale, mettant en avant la proximité opérationnelle avec les acteurs et la capacité d'adaptation aux spécificités nationales. Le débat européen devra désormais trancher le périmètre des acteurs concernés, les mécanismes de délégation possibles et les moyens à allouer à l'Esma.
Cette dernière se montre pleinement satisfaite de la copie rendue par la Bruxelles. « Nous soutenons fermement les propositions de la Commission visant à permettre une surveillance plus efficace et harmonisée, en transférant la surveillance de certaines infrastructures transfrontalières importantes et des fournisseurs de services de cryptoactifs au niveau de l'UE », a répondu l'Esma aux « Echos ».
« Nous pensons que de telles réformes peuvent améliorer la cohérence et l'efficacité de la surveillance de ces entités paneuropéennes critiques et offrir une surveillance plus globale de leurs activités », poursuit le gendarme européen des marchés, qui s'estime bien placé pour assumer ces responsabilités, compte tenu de sa vaste expérience en matière de surveillance.

S'il est adopté par le Parlement européen et par les Etats membres, le projet présenté jeudi pourrait redessiner l'équilibre du régime MiCA et marquer une nouvelle étape dans la régulation des cryptoactifs en Europe.

Samir Touzani (avec G. Be)

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December 29, 4:28 AM
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« Le mélange des deux va les rendre totalement incontournables » : comment Netflix orchestre sa métamorphose en rachetant Warner Bros

Netflix n'en est pas à son premier coup de pied dans la fourmilière, mais celui-ci est particulièrement percutant. En rachetant Warner Bros, le groupe fondé par Reed Hastings va non seulement acter sa suprématie à Hollywood mais aussi un peu plus chambouler son propre modèle.
Pourtant, il y a deux mois à peine, son co-PDG Greg Peters rappelait lors d'une conférence organisée par Bloomberg que le roi du streaming avait derrière lui « une longue tradition de bâtisseurs plutôt que d'acheteurs ». Mais, suivant le titre du livre de son mentor Reed Hastings, « Netflix et la culture de la réinvention », la règle pour se développer très vite est de… ne pas avoir de règles.
Car Netflix a construit son succès en cassant ses mythes fondateurs. Né en 1997 comme service de location de DVD par voie postale, le groupe de Los Gatos s'est « disrupté » lui-même, et toute l'industrie audiovisuelle avec lui, en se transformant dix ans après en service de streaming par abonnement.

Concurrence avec YouTube
Assez logiquement, l'ex-loueur de DVD ne produisait pas ses propres programmes à ses débuts dans le streaming. Mais « La Casa de papel », « Stranger Things » ou « Lupin » sont là parce qu'il y a une quinzaine d'années le groupe avait confié à Ted Sarandos - aujourd'hui co-PDG - la supervision des contenus (séries, films, documentaires, télé-réalités, etc.), qui se chiffrent désormais à 18 milliards de dollars d'investissements par an.
Et ces dernières années, la liste des tabous brisés s'est pas mal allongée : arrivée de la publicité, lutte contre le partage illégal des comptes, fin du décompte du nombre d'abonnés… Netflix a aussi commencé à diffuser du sport et du divertissement en direct. Et TF1 sera embarquée l'an prochain par Netflix alors que la star du streaming n'avait jamais « agrégé » une chaîne.
Le plus étonnant aurait été que Netflix n'aille pas au bout de ses ambitions. D'autant plus qu'aujourd'hui dans la lutte pour l'attention, il faut contrer la montée en puissance de YouTube sur les écrans des téléviseurs connectés. « Ils préemptent tout ce qu'il y a de mieux dans le streaming », observe Pascal Breton, le patron de Federation Studios, qui a produit notamment la première série française de Netflix. « Les synergies vont être très fortes et le mélange des deux va les rendre totalement incontournables. »
N'empêche, ce deal à 83 milliards de dollars pour racheter les studios et les actifs de streaming de Warner Bros laisse certains analystes interloqués. L'approbation par les autorités antitrust pourrait s'avérer difficile et il faudra aussi bien s'assurer que la culture de Warner est soluble dans celle de Netflix. Et la prise de risque financière est immense.

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December 29, 4:19 AM
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French Tech : Famileo, la revanche d'une start-up tranquille

French Tech : Famileo, la revanche d'une start-up tranquille | Big Data in Business | Scoop.it

La belle-fille vient de décrocher son diplôme, l'arrière-petit-fils a murmuré son premier mot, les enfants ont fièrement installé la nouvelle chaudière… Et le week-end dernier, toute la famille s'est échappée au bord de l'eau. Des moments immortalisés sur papier et remis aux aïeux en guise de souvenirs.
Chaque mois, Famileo chronique les vies de centaines de milliers de familles à travers d'une gazette papier et d'une application mobile. Une sorte de réseau social interne, destiné aux aînés. Pas d'hypercroissance à trois chiffres, ou de stars du capital-risque au capital de cette start-up née il y a dix ans à Saint-Malo, en Bretagne. Elle fait pourtant partie des rares jeunes pousses dont le service cible les seniors à réussir à tirer son épingle du jeu.
Pourtant, Famileo a levé très peu de fonds depuis sa création, soit environ 700.000 euros. Et l'essentiel de ses revenus provient d'un modèle orienté directement vers les consommateurs, à savoir un abonnement mensuel pour toute la famille de 5,99 euros.

250.000 gazettes diffusées chaque mois
« Nous avions démarré sur du BtoB, avec les maisons de retraite. En 2019, c'était 80 % de nos revenus, désormais la tendance est inversée », souligne Armel de Lesquen, le cofondateur. Et de préciser : « Nous avons trouvé notre modèle, nous connaissons nos clients tout en étant précautionneux sur nos dépenses. »
Aussi connu sous le terme de silver économie, le secteur pâtit surtout d'une cible loin d'être homogène. Les seniors regroupent des profils très différents : du jeune retraité actif à la personne âgée dépendante. Les modèles BtoC sont vites gourmands en capitaux, et les modèles BtoB (Ehpad, caisses de retraite, assurances) un précieux sésame long à décrocher.
La start-up a clôturé l'année 2024 avec 14 millions d'euros de chiffre d'affaires, indique-t-elle aux « Echos », soit une croissance de 15 % et un Ebitda à 17 %. Elle revendique 1,8 million d'utilisateurs actifs, pour environ 250.000 gazettes diffusées chaque mois, dont 40.000 auprès des maisons de retraite. C'est plus que certains titres de presse ! Le taux d'attrition est, lui, en général lié au décès du bénéficiaire et les principaux souscripteurs sont des femmes, âgées en général de 30 à 45 ans.

Bouche-à-oreille
L'acquisition reste néanmoins l'un des principaux postes de dépense, même si la start-up mise beaucoup sur le bouche-à-oreille. Elle a aussi noué un partenariat de « media for equity » avec le groupe M6, contre 5 % du capital pour des publicités TV. Noué en 2020, celui-ci devrait prendre fin cette année.
A cela s'ajoute une hausse des coûts du papier ces deux dernières années. « Les coûts ont explosé, mais comme nous sommes en croissance et bons gestionnaires, nous maintenons nos prix autant que possible. Si nous avons créé Famileo, c'est pour que le prix ne soit pas sujet », poursuit le dirigeant.
 Si la France est de loin le premier marché de l'entreprise, elle va néanmoins chercher de la croissance à l'international, notamment au Royaume-Uni, en Espagne et aux Etats-Unis, surtout en BtoB. Des lancements sur fonds propres, donc, aidés par la région Bretagne. « Nous avons des garanties export avec la région, qui nous permettent d'attaquer les marchés en ayant quelques bouées de sauvetage », souligne Armel de Lesquen.

D'autres jeunes pousses lorgnent le marché, à l'instar de l'application d'Altra (Irlande), ou encore les belges Neveo. De son côté, Famileo vise bientôt le marché allemand et de se développer autour des sujets du handicap. Elle veut aussi renforcer le lancement de nouveaux produits, comme un recueil de toutes les gazettes de l'année d'une famille, à glisser sous le sapin de Noël.

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December 28, 1:38 PM
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« La fermeture rapide du bâtiment au public s'impose » : mal-aimée des Parisiens, la tour Montparnasse avance pas à pas vers sa rénovation

Une étape supplémentaire a été franchie en vue de la rénovation de la tour Montparnasse, mal-aimée d'une partie des Parisiens depuis son inauguration en 1973, et désormais obsolète. Ce mercredi, le Conseil de Paris a validé le projet d'aménagement de l'espace public accompagnant cette restructuration, ainsi que la réhabilitation du centre commercial de 35.500 mètres carrés adjacent, largement déserté, de la tour CIT, d'un autre immeuble de bureaux, et d'un espace sportif voisin.
La résolution a été adoptée par 109 voix pour, 28 contre et 14 abstentions, ce dont s'est félicitée la maire de Paris, Anne Hidalgo. Un voeu des Ecologistes, qui demandaient l'annulation de l'accord entre Paris et les copropriétaires du centre commercial Maine-Montparnasse, a en revanche été rejeté. « On nous propose un projet avec beaucoup de bureaux, un centre commercial du passé et quasiment pas de logements », a notamment fait valoir Emile Meunier, membre de ce groupe, durant les débats.

Un programme de travaux allégé
Le chantier de la rénovation de la tour Montparnasse - qui devait initialement être achevé avant les JO de 2024 - doit en principe commencer en juin 2026. Soit dix ans après le lancement, en 2016, du concours d'architecture visant à donner une nouvelle jeunesse au gratte-ciel de 58 étages et 209 mètres de hauteur, qui fut en son temps le plus haut de France et même d'Europe. Les travaux de restructuration du centre commercial devront sans doute attendre 2028.
Le syndicat des copropriétaires de la tour Montparnasse - parmi lesquels figurent La Financière Patrimoniale d'Investissement (LFPI), l'entreprise Séché Environnement, l'assureur AXA, la mutuelle MGEN ou encore l'homme d'affaires Xavier Niel et la famille Decaux - a déposé le 21 novembre une demande de permis de construire rectificatif.
Ce dernier vise à alléger en partie le programme de travaux. Ceci en diminuant les démolitions nécessaires, et en abaissant de 12 mètres la hauteur totale du bâtiment, qui devait initialement gagner 23 mètres. Pour le reste, la surface de l'immeuble sera portée à 135.000 mètres carrés et le hall d'entrée réhabilité. Les vitrages bruns seront remplacés par des vitrages tantôt transparents, tantôt opaques, afin de casser l'aspect uniforme de la tour. Les brise-soleil seront agrandis sur une partie des étages afin de créer un tampon thermique.

Evacuation rapide des lieux
La tour continuera à héberger des bureaux, mais elle accueillera aussi un hôtel - entre les 42e et 45e étages -, un restaurant, des commerces, un club de sport et une serre agricole en toiture. Le permis de construire initial de transformation de la tour Montparnasse avait été délivré par la ville en juillet 2019, et il est purgé de tous les recours depuis mars 2023.
Quel que soit le calendrier des travaux, les occupants de l'immeuble devront de toute façon avoir quitté les lieux très bientôt. « La fermeture rapide du bâtiment au public s'impose, au plus tard au début de l'année 2026 » du fait d'un risque d'exposition à l'amiante, ont ainsi indiqué les préfectures d'Ile-de-France et de Paris au syndicat de copropriétaires, dans un courrier du 14 novembre dévoilé par CFNews Immo. Un comble pour la tour Montparnasse, qui a fait l'objet de travaux massifs de désamiantage ayant permis de retirer la fibre cancérigène de 90 % du bâtiment, selon l'AFP.
La réhabilitation de la tour Montparnasse s'inscrit dans le cadre bien plus vaste de la transformation du quartier. Deux chantiers majeurs sont déjà arrivés à leur terme : celui de la rénovation de la gare, achevé en 2021, et celui des Ateliers Gaîté, terminé en 2022.

L'immeuble de bureaux de 14 étages situé au-dessus de la gare fait par ailleurs l'objet d'une réhabilitation. Les travaux de curage et de désamiantage s'achèvent et le chantier de restructuration devrait commencer à l'été 2026.

La Ville de Paris travaille de son côté à l'aménagement et au verdissement des espaces publics du secteur. La place de la Catalogne a déjà été végétalisée en 2024, et les efforts se concentrent désormais sur la rue du commandant René-Mouchotte.

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December 28, 1:34 PM
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Clear lance une identité numérique gratuite pour les contrôles TSA

Clear lance une identité numérique gratuite pour les contrôles TSA | Big Data in Business | Scoop.it

Clear déploie Clear ID, une application mobile gratuite permettant aux détenteurs de passeports américains de présenter leur identité numérique dans plus de 250 points de contrôle TSA. Cette solution vise à simplifier les procédures de sécurité aéroportuaire.

L’entreprise américaine Clear, spécialisée dans la sécurité et l’identité numérique, annonce le lancement de Clear ID, une nouvelle fonctionnalité gratuite intégrée à son application mobile. Cette solution permet aux voyageurs américains de vérifier leur identité aux contrôles TSA directement depuis leur smartphone, sans avoir à sortir leur pièce d’identité physique. Le service est désormais disponible dans plus de 250 points de contrôle de la Transportation Security Administration (TSA) à travers les États-Unis. Avec plus de 33 millions de membres, Clear étend ainsi son offre au-delà de son service premium Clear+.

Pour utiliser cette fonctionnalité, les détenteurs de passeports américains doivent télécharger l’application Clear, y téléverser leur passeport américain, puis créer une identité numérique sécurisée. Une fois cette opération effectuée, les voyageurs présentent simplement un QR code généré par l’application aux agents TSA lors des contrôles de sécurité. Cette identité numérique est acceptée par la TSA pour les vols domestiques. La solution est accessible à tous les voyageurs, qu’ils soient ou non abonnés au service payant Clear+, qui permet habituellement d’accélérer le passage des contrôles de sécurité via des voies dédiées.
Clear ID doit également offrir aux membres Clear+ un confort supplémentaire, notamment dans les aéroports où les voies rapides qui leur sont habituellement proposées ne sont pas disponibles. L’application centralise toutes les informations de voyage en un seul endroit. Pour les non-membres, le service constitue une option gratuite qui stocke de manière sécurisée les informations du passeport. Les documents étant déjà vérifiés dans l’application, la migration vers l’abonnement Clear+ devient plus simple pour ceux qui souhaiteraient évoluer vers le service premium. Clear insiste sur sa politique de confidentialité, affirmant que les utilisateurs gardent le contrôle total de leurs données et que l’entreprise ne vend jamais les informations de ses membres.

La TSA recommande néanmoins à tous les voyageurs utilisant des formes numériques d’identification d’avoir leur pièce d’identité physique avec eux en cas de besoin.

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December 28, 1:27 PM
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Fin du 100 % électrique en 2035 : derrière le symbole, des marges de manoeuvre limitées pour les constructeurs

Le 100 % électrique en 2035, c'est fini. Après un an de tirs de barrage de la part de l'Association des constructeurs européens et de certains pays, la Commission a acté, ce mardi, une révision à la baisse de la trajectoire de verdissement des ventes dans l'Union. Au-delà du symbole, les marges de manoeuvre qu'en retireront les industriels semblent toutefois assez ténues.Il y a deux ans, les Vingt-Sept s'étaient accordés pour réduire progressivement les émissions de CO2 provenant des voitures neuves, jusqu'à parvenir à 100 % de baisse en 2035 par rapport au niveau moyen de 2021. Cela revenait dans les faits à passer au tout-électrique, même si l'hydrogène (qui ne décolle pas) et les carburants de synthèse (qui font débat) sont également des solutions théoriques.

Un compromis très politique
La cible sera finalement moins radicale : la baisse à atteindre dans dix ans ne sera « que » de 90 % par rapport à 2021, vient de faire savoir Bruxelles. Mais cette moindre ambition au sortir du pot d'échappement devra être compensée par d'autres leviers en amont, comme l'utilisation d'acier vert pour fabriquer les voitures.
Ce compromis permet à tout le monde de sortir de la négociation la tête haute. Les opposants au 100 % électrique peuvent se targuer d'une victoire hautement symbolique, tandis que la Commission peut faire valoir que l'objectif de décarbonation, grâce à l'activation de leviers supplémentaires, est maintenu. « Sur le plan politique, on comprend bien cet arbitrage, résume un connaisseur du secteur. Sur le plan industriel, c'est moins sûr. »

Voir la quasi-totalité des constructeurs se démener pour maintenir deux types de motorisation est en effet assez paradoxal. La diversité technologique implique des dépenses supplémentaires en recherche-développement, et une complexité accrue dans la gestion des usines. Pour limiter ces inconvénients, certaines marques (Peugeot, Renault, Ford, Mini, Mercedes…) avaient même annoncé qu'elles devanceraient l'appel pour passer au 100 % électrique d'ici à 2030. Avant de se raviser faute de clients.

La flexibilité annoncée leur permettra en théorie de continuer à vendre des voitures thermiques, ou hybrides rechargeables Mais les volumes annoncés s'annoncent faibles, car les émissions moyennes des voitures neuves ne devront pas dépasser 11 grammes de CO2 par kilomètre. Chez Renault par exemple, la toute nouvelle Clio 6 émet 89 grammes de CO2 avec sa motorisation hybride. En 2035, le constructeur devrait donc immatriculer huit R5 électriques (à zéro gramme, donc) pour vendre une Clio…

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December 27, 9:02 AM
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« Génocide des chrétiens » ? Trois questions pour tout comprendre aux frappes américaines au Nigeria

Les Etats-Unis ont annoncé avoir mené, le jour de Noël, plusieurs frappes contre des positions de l'Etat islamique dans le nord-ouest du Nigeria, à la demande des autorités nigérianes.
Donald Trump a justifié cette intervention par la nécessité de répondre à ce qu'il a qualifié de « massacres de chrétiens », évoquant même un « génocide ». Les autorités nigérianes ont confirmé une coopération sécuritaire avec Washington, tout en soulignant que la lutte contre le terrorisme ne relevait pas d'un affrontement religieux.
Cette lecture confessionnelle du conflit est contestée par le gouvernement nigérian comme par plusieurs analystes indépendants, qui rappellent la diversité des violences à l'oeuvre dans le pays et la complexité de leurs causes. Afin de distinguer faits établis, lectures politiques et réalités du terrain, « Les Echos » ont interrogé le politologue Marc-Antoine Pérouse de Montclos, docteur en sciences politiques, directeur de recherche à l'IRD (Institut de recherche pour le développement) et spécialiste du Nigeria.

 Quelle place occupe réellement la dimension religieuse dans les violences au Nigeria ?
Elle est très souvent surestimée. Les violences strictement interconfessionnelles, opposant chrétiens et musulmans, représentent une part assez faible du nombre total de morts violentes.
Les données disponibles montrent que l'écrasante majorité des victimes sont des civils, musulmans comme chrétiens, pris dans des dynamiques de violences qui relèvent plutôt de la criminalité quotidienne.
L'essentiel des violences dites « religieuses » concerne en réalité des musulmans tués par d'autres musulmans, notamment dans le cadre des actions de la mouvance Boko Haram. Il existe bien sûr des attaques ciblant des chrétiens, parfois contre des églises, mais elles restent très minoritaires.
De plus, certaines violences attribuées à des groupes djihadistes sont en réalité commises par des organisations criminelles qui pratiquent enlèvements et rackets sans projet idéologique.
Dans le centre du pays, la Middle Belt, on observe des affrontements récurrents entre éleveurs et agriculteurs. Ces conflits sont souvent présentés comme religieux parce qu'ils opposent fréquemment des éleveurs musulmans à des cultivateurs chrétiens, mais leur origine est d'abord foncière et politique, liée à l'accès à la terre et aux ressources.
Il faut aussi rappeler qu'il existe de nombreux conflits entre éleveurs musulmans, entre cultivateurs chrétiens, ou impliquant des éleveurs chrétiens. Cette réalité est souvent occultée au profit d'une lecture binaire du pays, opposant un Nord musulman à un Sud chrétien. 

Donald Trump évoque un « génocide des chrétiens » au Nigeria. Cette qualification est-elle justifiée ?
Non. Le terme de génocide est une exagération qui ne correspond ni aux faits observés ni à sa définition juridique. Cette lecture est portée par des lobbys évangéliques conservateurs, au Nigeria comme aux Etats-Unis, qui exercent depuis longtemps une pression politique sur ce sujet. Ils ne représentent pas l'ensemble des chrétiens nigérians.
L'Eglise catholique, notamment, adopte une position beaucoup plus modérée et engagée dans des démarches de médiation. Le problème central du Nigeria n'est pas confessionnel. Il tient à la faiblesse de l'Etat et à son incapacité à assurer la sécurité de ses citoyens, quelle que soit leur religion. Chrétiens et musulmans sont tous victimes de cette défaillance sécuritaire, qui nourrit aussi bien le banditisme armé que les violences djihadistes.

. Comment comprendre cette séquence, des déclarations de Donald Trump aux frappes américaines ?
Cette séquence s'inscrit dans une dynamique engagée dès le début de l'année 2025, lorsque des représentants d'églises évangéliques nigérianes ont été auditionnés au Congrès américain, dénonçant un prétendu génocide et appelant à des sanctions contre le gouvernement nigérian.
Cette rhétorique, portée par des milieux religieux conservateurs, trouve un écho particulier aux Etats-Unis, où ces courants constituent une base électorale importante de Donald Trump. Le président américain a repris cette lecture à l'automne, visant implicitement un pouvoir nigérian présenté comme défaillant, voire complaisant.
Les frappes américaines s'inscrivent dans cette continuité, mais leur portée semble avant tout symbolique. Elles ont visé le Nord-Ouest du Nigeria, une région historiquement marquée par le banditisme armé, alors que le coeur du djihadisme nigérian se situe dans le Nord-Est du pays. A titre personnel, je ne sais pas dans quelle mesure ces frappes répondent vraiment à une demande explicite des autorités nigérianes ou à une pression américaine exercée sur Abuja.

En tout état de cause, une intervention militaire durable au Nigeria serait politiquement risquée pour Washington et largement rejetée par l'électorat américain, peu favorable à un nouvel engagement extérieur dans un pays aussi vaste, fragmenté et complexe. Dans ce contexte, ces frappes apparaissent moins comme le début d'une stratégie militaire que comme un geste politique destiné à montrer que la rhétorique de Trump n'était pas seulement verbale.

Samir Touzani

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