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Georges-Edouard DIAS
Today, 4:53 AM
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La marque est connue pour ses coques de téléphone avec rangement pour rouge à lèvres. Rhode, l'enseigne de beauté créée par Hailey Bieber, a été racheté par la marque de cosmétiques Elf Beauty ce jeudi. Coût de l'acquisition : 1 milliard de dollars, précisément 800 millions en espèces et en actions, ainsi qu'un paiement potentiel supplémentaire de 200 millions de dollars en fonction des performances de Rhode au cours des trois prochaines années. Jusqu'à présent, la marque lancée en 2022 vendait exclusivement sur son site Internet ou dans des pop-up, en s'appuyant fortement sur l'influence de Hailey Bieber sur les médias sociaux. Sur TikTok notamment, ses « traitements peptidiques pour les lèvres » à 18 dollars étaient souvent « en tendance », car présents dans des vidéos de milliers de créateurs de contenu. Rhode prévoit de commencer à vendre ses produits dans les magasins Sephora aux Etats-Unis et au Canada à l'automne, puis au Royaume-Uni. De son côté, Elf fait partie de la première vague de marques nées en ligne au début des années 2000, qui s'adressent directement aux consommateurs sur Internet, sans intermédiaire. La société a construit sa popularité sur des produits bon marché, très abordables, commercialisés dans les rayons de Target et de Walmart. La marque a notamment surfé sur la tendance de la « clean girl », soit l'art de se maquiller sans en avoir l'air, avec des produits permettant un maquillage léger et naturel.
« Croissance incroyable » « Elf Beauty a trouvé en Rhode un innovateur qui partage nos idées » et qui a « la capacité de briser les barrières de la beauté », a déclaré Tarang Amin, le patron d'Elf, cité dans un communiqué. Elf justifie cette acquisition par la « croissance incroyable » de la jeune marque, qui a vu sa base de consommateurs « doubler au cours de l'année écoulée, générant 212 millions de dollars de ventes » entre mars 2024 et mars 2025. L'accord valorise Rhode à environ 3,8 fois son chiffre d'affaires des douze derniers mois. Elf Beauty réalise ainsi sa plus grosse acquisition : en 2023, elle a acquis le spécialiste de la peau Natrium pour un montant de 355 millions de dollars. Elle mise sur Rhode pour acquérir un public plus jeune. Hailey Bieber, la fille de l'acteur Stephen Baldwin, est suivie par plus de 50 millions de personnes sur Instagram : elle a été mannequin pour des marques telles que Ralph Lauren ou Tommy Hilfiger.
L'entrepreneuse restera directrice de l'innovation de Rhode. Cette acquisition permettra peut-être à Elf de faire face aux nouveaux droits de douane de Trump. Tarang Amin a en effet expliqué que 75 % de la production d'Elf venait de Chine : les droits de douane pourraient coûter 50 millions de dollars à l'entreprise sur un an.
Les résultats financiers de l'enseigne ont été publiés mercredi. Pour l'ensemble de l'exercice fiscal 2025, son chiffre d'affaires net a augmenté de 28 % pour atteindre 1,31 milliard de dollars.
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Georges-Edouard DIAS
May 30, 9:08 AM
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La visite est hautement symbolique. Pour prendre la tête d'un groupe comme Stellantis, aux triples racines italienne, française et américaine, il faut en effet avoir un fin sens politique et diplomatique. Le nouveau directeur général de Stellantis, l'Italien Antonio Filosa, a pris soin de faire ses premiers pas avec ses nouveaux habits de directeur général du groupe dans des sites hexagonaux. Mercredi matin, le Napolitain a visité le site de R&D de Carrières-sous-Poissy, en région parisienne. Puis, l'après-midi, il s'est inscrit dans une longue tradition : comme chaque patron de Peugeot, puis de PSA, il s'est rendu à Sochaux (Doubs), berceau historique des Peugeot. Il devait y visiter l'usine qui produit les SUV 3008 et 5008 de la marque au lion, avant d'arpenter le musée Peugeot. Puis, jusqu'à fin juin, il écumera les différents sites du groupe autour du monde.
Ménager les susceptibilités En nommant un Italien, le conseil d'administration présidé par le représentant de la famille Agnelli, John Elkann, savait qu'il devait prendre garde à ménager les susceptibilités françaises. Même si elles ont disparu au sein du groupe issu de la fusion entre Fiat-Chrysler et PSA, les rivalités transalpines persistent encore à l'extérieur. Le ministre italien de l'Industrie, Adolfo Urso, n'a pas caché sa joie, saluant « un excellent choix ». Son homologue français n'a pas donné suite à la sollicitation des « Echos » pour réagir sur le sujet. La presse italienne savoure une petite revanche. « Un Italien est à la barre », claironne le quotidien économique « Il Sole 24 Ore ».
« Toute l'industrie automobile de nos chers cousins français, enviés, courtisés, critiqués, suspectés, est désormais dirigée par des Italiens [avec Luca de Meo chez Renault, et Antonio Filosa chez Stellantis, NDLR], s'amuse pour sa part l'éditorialiste du « Corriere della Sera », Ferruccio De Bortoli. Mais cette petite satisfaction […] est évidemment gâchée par le fait que l'Etat français est au capital de [Stellantis] et que l'Etat italien n'y est pas. »
Des syndicats partagés Carlos Tavares, bien que portugais de nationalité, était issu de l'écurie française de PSA (et avant cela, de Renault). Les responsables politiques et syndicaux italiens l'avaient plutôt mal pris, craignant une mainmise française et un certain favoritisme pour les usines hexagonales. A leur tour, certains syndicats de ce côté des Alpes s'inquiètent de la nomination d'Antonio Filosa, à l'heure où le sort de certaines usines françaises peut paraître incertain. La CFDT demande ainsi dans un communiqué publié mercredi matin d'être rassurée sur « une répartition équilibrée des activités sur les différentes plaques géographiques ne reléguant pas la France et l'Europe au second plan ». La CFE-CGC est moins inquiète. « Grâce notamment aux efforts de réduction des surfaces, ainsi que sur la qualité, nos usines françaises sont bien positionnées dans la compétition interne entre sites, relève le délégué syndical central du syndicat des cadres, Laurent Oechsel. Et puis, il faut prendre de la hauteur : nous sommes un groupe international. Comme chez Airbus, le patron ne peut pas toujours être français. »
Le choix de la compétence Les messages diplomatiques sont également passés de façon subliminale. Ainsi, sur les trois citations de membre du conseil d'administration figurant dans le communiqué de presse, deux sont françaises, Robert Peugeot et Nicolas Dufourcq, dirigeant de Bpifrance. Cela reflète aussi la structure du capital de Stellantis, avec la famille Agnelli (15,97 % du capital), la famille Peugeot (7,967 %) et l'Etat français via Bpifrance (6,69 %). Certains à Detroit interprètent la nomination d'Antonio Filosa comme une revanche du camp américain, après que les équipes de Detroit ont été malmenées par la précédente équipe dirigeante. Il est difficile de savoir à ce stade quel équilibre des pouvoirs installera le nouveau directeur général. L'Italien ne dévoilera son comité exécutif qu'après le 23 juin, date à laquelle il entrera pleinement en fonction.
Dans l'entourage du constructeur, on souligne qu'avant tout, c'est la compétence qui prime. Et que Stellantis compte d'excellents cadres italiens, américains et français. Ces derniers devraient donc continuer à être représentés au plus haut niveau de l'entreprise. En parallèle, John Elkann a profité de sa période d'intérim pour redonner de la latitude à chacune des trois grandes régions du groupe . Une manière, aussi, de sortir par le haut du débat sur les équilibres nationaux au sein du constructeur.
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Georges-Edouard DIAS
May 30, 9:06 AM
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Dans la mode, les « croisières » désignent des collections de prêt-à-porter et non des déplacements en bateau. Il s'agit de collections intersaison commercialisées plus longtemps en boutique et, de fait, hautement stratégiques. Leur nom faisait initialement écho au mode de vie de riches clientes, surtout américaines, qui dans les années 1920 embarquaient pour une « Transatlantique » ou voguaient vers le soleil des Caraïbes pour oublier la rudesse de l'hiver. Il leur fallait un vestiaire adapté. Les grandes maisons ont remis au goût du jour ces collections il y a plusieurs décennies. Karl Lagerfeld fut à l'initiative de cette relance pour la maison Chanel, et il eut l'idée d'y associer des défilés. Ces présentations sont organisées chaque année, de mai à la mi-juin.
« Valoriser leur image » Pour cette collection croisière présentée mardi à Rome, Maria Grazia Chiuri, directrice des collections femme de Dior, maison de couture du groupe LVMH (propriétaire des « Echos »), a imaginé un défilé ancré dans sa ville d'origine et porté par un foisonnement d'inspirations artistiques locales. Un défilé testament avant son départ officialisé ce jeudi par LVMH. vestiges antiques de la « Ville éternelle » comme du Théâtre de la comète, un lieu «expérimental» inauguré en 1958 et qu'elle a racheté. Avec le costume comme fil rouge, les modèles créés à Rome pour le cinéma sont aussi une source d'inspiration. Le lieu de la présentation de la collection de 80 looks, la Villa Albani Torlonia est un domaine géré par une fondation, jamais ouvert au public. Dans le détail, la collection comportait de longues robes de soirée beiges, souvent transparentes, en tulle brodé ou crochetées, des trench-coats épaulés, des manteaux structurés à col ample et des imprimés inédits, fruit d'une collaboration entre la directrice artistique de Dior femme et l'artiste Pietro Ruffo. L'intitulé de la collection, Theatrum Mundi (Le Grand Théâtre du monde) fait écho aux affinités électives de Maria Grazia Chiuri à Rome. Et il traduit l'ambition de cette catégorie d'événements : « Au fil des ans, les géants du luxe ont bien compris l'intérêt des croisières pour valoriser leur image », explique un spécialiste du secteur.
Faire éclore des tendances « Cela symbolise leur ouverture sur le monde », explique un expert du cabinet NellyRodi qui voit aussi dans ces présentations l'occasion de faire éclore des tendances, une « mode plus légère et estivale qui n'en repose pas moins sur une rigueur d'exécution ». La collection de la Dior Cruise 2026 a intégré des créations des ateliers haute couture et de prêt-à-porter. Le défilé à Rome s'est tenu en présence de Delphine Arnault, présidente de Christian Dior Couture, et de Pierre-Emmanuel Angeloglou, son directeur général depuis le 15 avril. Une semaine plus tôt, Louis Vuitton organisait le sien dans le palais des Papes à Avignon. De son côté, comme Dior, Chanel a misé sur l'Italie, mettant le cap sur le lac de Côme le 29 avril pour présenter une collection croisière sans directeur artistique, Matthieu Blazy, nommé en décembre 2024, présentant seulement son travail cet automne. C'est aussi le cas de Gucci , qui a choisi comme lieu de présentation Florence, son berceau, le 16 mai. En juin, Dolce & Gabbana prévoit de fermer le bal des défilés croisières, avec un événement à Rome où la marque fait actuellement l'objet d'une rétrospective. Jusqu'ici, les « Cruise », comme on les désigne dans la mode, se tenaient dans des destinations lointaines comme Rio, Mexico ou New York. Les collections croisière « peuvent représenter 40 % des ventes de prêt-à-porter de certaines marques », précise Luca Solca. « Ces shows sont leurs vitrines », complète un autre expert.
Des clients du monde entier Cette année, dans un contexte de ralentissement du luxe et face à l'attention grandissante de l'empreinte carbone de tels événements, les marques se recentrent en Europe. Cela permet des économies et met en valeur des villes comme Rome.
Malgré cela, la privatisation de lieux exceptionnels reste coûteuse, et l'organisation de ces croisières est complexe. Chez Dior comme chez Chanel, les clients invités, qu'ils soient Américains, Chinois, Coréens, Japonais, Singapouriens ou Indiens… venaient souvent de très loin. Le temps accordé aux croisières et à leur préparation prend chaque année plus d'importance, selon un organisateur. L'objectif est de trouver des lieux mémorables et photogéniques pour les réseaux sociaux.
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Georges-Edouard DIAS
May 30, 9:04 AM
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Sur les six mois qu'a duré la recherche d'un nouveau directeur général, Stellantis n'a pas fait du surplace. Mais le groupe automobile n'a pas résolu non plus, comme par miracle, tous ses problèmes. Sur le bureau d'Antonio Filosa, les dossiers s'accumulent. Charge à lui de présenter rapidement un nouveau plan stratégique, celui de son prédécesseur étant devenu caduc. « La publication des résultats annuels 2024 de Stellantis a confirmé, si besoin en était, l'étendue du chantier en cours pour le futur directeur général et l'ampleur de la tâche pour 2025, a fortiori dans un environnement qui ne s'annonce pas particulièrement favorable », relevait Michael Foundoukidis, analyse chez Oddo BHF, dans une note récente.
Passage en revue des dossiers urgents et des décisions difficiles qui attendent le nouveau patron.
1. Faire des choix parmi les 14 marques C'est un débat aussi vieux que Stellantis, né en 2021 de la fusion entre Fiat Chrysler et PSA. Carlos Tavares a supprimé les doublons et sabré profondément dans les coûts, mais il n'a pas touché au portefeuille de marques des deux groupes. Il disait vouloir donner leur chance à chacune. La stratégie de Stellantis est de développer des plateformes technologiques que le groupe décline ensuite dans toutes les marques. La première du genre, la STLA Medium, a été lancée avec la Peugeot 3008, déclinée sous le logo Opel avec la Grandland, adoptée par DS pour sa berline N°8, par Jeep pour la Compass et bientôt par Alfa Romeo pour remplacer la Giulia sortie en 2016. Grâce aux mutualisations, ces déclinaisons coûtent bien peu à Stellantis, de l'ordre d'une centaine de millions d'euros en dépenses de développement. Chaque marque a en théorie son marché de prédilection, ce qui justifie aussi leur existence. Est-ce le manque de personnalisation des modèles, le cadencement des lancements des voitures, les hausses de prix et les montées en gamme ? Les marques ont vu leur part de marché décroître depuis la fusion. Quant à la relance de Lancia, avec pour l'instant un seul modèle, l'Ypsilon, elle ne ressemble pas à un succès. Les ventes n'ont pas dépassé les 5.000 exemplaires depuis le début de l'année, en chute libre de 71 % par rapport à la même période l'an dernier. Antonio Filosa devra donc peut-être se séparer de quelques-unes d'entre elles pour rationaliser les coûts. Faudrait-il alors les fermer purement et simplement ? Dans ce type d'opération, la tentation serait grande d'en revendre aux Chinois. Certains d'entre eux sont très intéressés, avait glissé Carlos Tavares au printemps 2024. Les nouveaux dragons de l'automobile sont en recherche de marques reconnues en Europe pour conquérir plus facilement des parts de marché, comme l'a fait SAIC avec MG.
2. S'interroger sur la viabilité des usines En 2024, Stellantis a vu sa production chuter de près d'un million de véhicules, pour moitié en Europe et pour moitié aux Etats-Unis. C'est l'équivalent de la production de quatre usines. Si la production devrait remonter doucement en 2025, il n'en reste pas moins que les sites de Stellantis ne tournent pas à plein. Le nouveau directeur général va donc très vite devoir s'interroger sur l'« empreinte industrielle » de son groupe. Lors de la fusion entre Fiat Chrysler et PSA, la nouvelle entité exploitait 62 usines. Elle n'en comptait plus que 57 en 2022 et a continué à réduire la voilure, par exemple en fermant le site d'assemblage de véhicules utilitaires de Luton cette année. Afin d'éviter d'avoir à fermer des sites dans ses pays d'origine (comme la France et l'Italie) et s'attirer les foudres des politiques, Carlos Tavares les a sévèrement « compactés ». Comprendre : il en a réduit les capacités de production. Mais quel avenir y a-t-il pour certains sites qui ne dépassent pas les 100.000 unités ? « Stellantis traverse une période de réajustement et potentiellement d'adaptation de ses capacités de production pour refléter ses pertes de parts de marché », prévient Philippe Houchois, analyste chez Jefferies.
3. Reconquérir les Etats-Unis… Regagner le terrain perdu depuis des années sur ses deux principaux marchés, les Etats-Unis et l'Europe : c'est, depuis le début de 2025, la priorité absolue de Stellantis. Aux Etats-Unis, premier marché au niveau de la rentabilité, le groupe a perdu environ 2 points de parts de marché ces dernières années, se laissant dépasser notamment par le duo coréen Hyundai-Kia. « Stellantis est confiant dans le fait que combler les trous dans sa gamme suffira à le ramener au-dessus des 9 % de parts de marché », contre 8 % aujourd'hui, relèvent les analystes d'UBS. Encore faut-il que les lancements aient lieu dans les temps et que les nouveaux modèles attirent les clients. Or, prévient Michael Foundoukidis chez Oddo, « les capacités de Stellantis à lancer effectivement comme prévu le SUV Jeep Cherokee au troisième trimestre restent des inconnues majeures qui pourraient peser sur la performance du constructeur ». Les nouveautés ne rencontrent pas non plus toujours le succès espéré. La « muscle car » Dodge Charger électrique semble ainsi ne pas avoir trouvé son public.
4. …et l'Europe En Europe, les ventes de Stellantis ont frémi ces derniers mois. Le groupe revendique un gain de 0,1 point de part de marché en avril. Cela semble petit, mais c'est déjà beaucoup pour un groupe en perdition depuis 2024. En Europe, l'arrivée de nouveaux modèles dans les très porteurs segments B et C devait soutenir les ventes. Renforcé par les lancements des nouveaux 3008 et 5008, Peugeot a ainsi regagné un demi-point de part de marché en avril, à 5,2 %. La marque reste toutefois encore à 0,7 point de son niveau d'avril 2023. Un bon point avec la nomination du jour, « Italien née à Naples, Antonio Filosa comprend l'Europe », se félicite Michael Tyndall, analyste chez HSBC.
5. S'adapter aux droits de douane de Donald Trump La relance de Stellantis a été compliquée par les annonces de la hausse des droits de douane entre les Etats-Unis et ses deux voisins, le Canada et le Mexique. La chaîne de valeur automobile nord-américaine est en effet étroitement imbriquée et les 25 % de taxes à la frontière américaine viennent pénaliser les constructeurs nord-américains. Devant les revirements de Donald Trump en matière de politique commerciale, Stellantis a préféré retirer toute prévision financière pour 2025. Stellantis produit au Mexique et au Canada environ 30 % des voitures qu'il vend aux Etats-Unis. Mais le groupe international est l'un des mieux placés parmi ses pairs pour s'adapter. En effet, ses usines américaines tournent au ralenti après les importantes pertes de parts de marché du groupe. Leur taux d'utilisation s'élève environ à 50 % environ. Il y a de la place pour y rapatrier de la production canadienne ou mexicaine. Cela nécessite cependant du temps et de l'argent.
6. Restaurer les marges L'année 2024 aura été celle de la sortie de route, 2025 celle des réparations et 2026 doit être celle du redémarrage. Après trois ans de marge opérationnelle supérieure à 10 %, le groupe a sombré l'an dernier sur fond d'accumulation des stocks aux Etats-Unis et de méventes des deux côtés de l'Atlantique. Sa rentabilité a été plus que divisée par deux. Avec, en particulier, une maigre marge de 1,2 % au second semestre 2024 en Europe. L'objectif n'est pas de revenir à une marge « à deux chiffres », l'ambition portée par « Dare Forward », le plan stratégique de Carlos Tavares (en même temps qu'un doublement du chiffre d'affaires d'ici à la fin de la décennie). Au nouveau CEO de redonner un cap clair en la matière. Jefferies ne s'attend qu'à une marge d'environ 5 % en 2025.
7. Reconquérir la confiance des marchés C'est une des raisons du départ de Carlos Tavares début décembre 2024 : le groupe a perdu la confiance des marchés à l'automne dernier, en lançant un avertissement sur résultat aussi inattendu que brutal. Il y divisait par deux sa prévision de marge pour 2024. En un an, le titre a perdu la moitié de sa valeur en Bourse. Reconstruire la confiance avec les investisseurs devrait prendre du temps. Certains analystes doutent des capacités de rebond du groupe. « Les promesses liées aux lancements de nouveaux véhicules ne se sont pas concrétisées en matière de croissance des ventes à cette heure, relèvent les analystes de HSBC. Cela nous amène à nous interroger : les problèmes de Stellantis sont-ils plus structurels que conjoncturels ? »
Largement attendue, la nomination d'Antonio Filosa ne prend personne par surprise. Il n'enthousiasme pas non plus les investisseurs. Au cours de sa carrière, le Napolitain n'a pris la parole devant eux qu'une fois, lors de la journée investisseur l'an dernier, afin de vanter la relance de Jeep, se rappellent les analystes d'UBS. Le cours de Bourse de Stellantis s'affichait en légère baisse à la mi-journée.
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Georges-Edouard DIAS
May 30, 8:58 AM
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« Alors, là, on ne le voit pas du tout. C'est dommage, normalement, c'est l'une des plus belles vues », se désole Thomas Velter, président de l'établissement public qui gère le Mont-Saint-Michel. Au pied des remparts, en ce milieu de matinée fraîche et brumeuse de février, le piton rocheux et son abbaye millénaire se dérobent à nos yeux. Le célèbre archange qui a donné son nom au lieu reste invisible, perdu dans les nuages 157 mètres plus haut. Pourtant, la passerelle sur laquelle les visiteurs emmitouflés traversent la baie pour se rendre dans la citadelle est loin d'être vide. Au total, sur la journée, ils seront 2.000 ou 3.000 - dont plusieurs dizaines de Japonais, on y reviendra - à arpenter ses rues étroites et pavées. On est bien loin des pics de fréquentation de 25.000 personnes enregistrés pendant les week-ends prolongés du mois de mai, ou en plein été quand locaux en goguette, vacanciers et croisiéristes en excursion se pressent sur les pentes du Mont.
L'écosystème restauré L'audace des visiteurs hivernaux sera récompensée un peu avant midi, lorsque le ciel se dégagera totalement, laissant apparaître dans toute sa splendeur la silhouette mondialement connue de la « Merveille ». Face au spectacle unique de cette cathédrale verticale construite entre terre et mer il y a précisément mille ans, l'émotion est toujours aussi forte. Blanchie par les rayons du soleil, l'abbaye de granit paraît flotter au-dessus de la baie, tandis que la statue perchée à son sommet scintille comme un phare. Le temps semble s'être arrêté. Une impression trompeuse. D'abord, parce qu'il a fallu la construction du barrage du Couesnon, entré en fonction en 2015, pour désensabler la baie et restaurer cet écosystème mis à mal pendant le dernier quart du XXe siècle. A l'époque, on ne parlait pas encore de surtourisme, mais assurément d'un tourisme sans égard pour l'environnement avec ses parkings en épi le long du terre-plein qui menait aux remparts, exilés depuis sur le continent.
2,7 millions Le nombre de visiteurs au Mont-Saint-Michel en 2024.
Surtout parce que, depuis près de cinq ans maintenant, c'est une révolution silencieuse qui s'opère au sein de la citadelle et dans la baie qui l'abrite. Pour étrenner son second millénaire, le Mont-Saint-Michel s'est offert une stratégie et un business model. De quoi donner un lustre nouveau à un site au charme fané depuis qu'il est devenu le symbole des dérives de la surexploitation touristique du fait du conservatisme local et… de son succès.
Un tiers de visiteurs étrangers Quelque 2,7 millions de personnes s'y sont encore rendues l'an dernier, soit davantage que dans tout autre monument national situé hors de Paris et Versailles. Jusqu'à ce que cela soit interdit, certains, juchés sur des jet-skis, allaient même jusqu'à traverser la baie à plein gaz pour l'admirer depuis la mer ! Et si les locaux forment le principal contingent de visiteurs, on vient de partout dans le monde pour admirer ce joyau qui fait partie, avec la tour Eiffel et Notre-Dame de Paris, des signatures de la France. Au total, plus d'un tiers des visiteurs sont étrangers, Américains pour l'essentiel, du fait de la proximité des plages du Débarquement, et Japonais, en raison de la mystique du site proche de celle d'un sanctuaire shinto. Avec la complicité d'une agence locale, certains jeunes couples nippons n'hésitent d'ailleurs pas à rejouer leur mariage dans les rues du village ou dans l'abbaye pour emporter un souvenir impérissable de leur passage…
Montée en gamme La transformation en cours ne saute pas aux yeux à première vue. La Grande Rue, avec ses deux toilettes publiques seulement, reste le royaume des enseignes attrape-touristes. Pour avoir un aperçu des changements à l'oeuvre, il faut se rendre, à travers le dédale sinueux du village, au « Logis Sainte-Catherine ». Dans cette bâtisse vieille de plusieurs siècles mais fraîchement rénovée, se niche un restaurant dont l'ouverture toute récente marque une triple rupture. C'est d'abord l'irruption d'un nouvel acteur dans l'économie très fermée de la citadelle. De quoi bousculer le quasi-monopole exercé par deux groupes familiaux, dont celui qui gère la célèbre table de la « Mère Poulard » et qui exploite l'essentiel de la cinquantaine de commerces du village. Inutile de dire que le projet n'a pas fait l'unanimité localement. Au final, depuis, le principal restaurant du Mont a choisi d'embaucher un nouveau chef C'est ensuite une montée en gamme assumée, afin d'attirer une clientèle plus exigeante. Derrière les fourneaux, c'est en effet une brigade issue de l'équipe du chef étoilé Jean Imbert qui officie. Gage de modernité et d'attractivité, ce choix se traduit par une amélioration sensible du contenu de l'assiette par rapport à l'existant sans que l'addition en souffre. Il faut dire que la modération n'est pas vraiment le signe distinctif des prix des repas sur le Mont. La célèbre omelette servie dans le village vaut au minimum une trentaine d'euros…
Débuts sous le signe du Covid Cette nouvelle adresse marque enfin la volonté nouvelle d'inscrire le site dans son environnement régional. Le concessionnaire, l'entreprise Mauviel 1830, est un spécialiste normand des ustensiles de cuisine haut de gamme. Quant aux produits à la carte, ils sont exclusivement régionaux. « Lors de l'attribution de la concession, nous avons écarté un candidat prestigieux qui envisageait de servir du homard cubain », confie Thomas Velter. Véritable cheville ouvrière du projet de relance, ce trentenaire animé d'une passion communicative pour le site déroule méthodiquement sa feuille de route depuis cinq ans à la tête d'une équipe réduite de 30 personnes. « Il fait incontestablement du très bon boulot, même si, pour être honnête, son profil ne me plaisait pas énormément quand il a été choisi », confie le président de la Région Normandie, Hervé Morin. Les débuts ont été difficiles. Nommé à la tête du tout nouvel établissement public du Mont-Saint-Michel quelques jours seulement avant le confinement de 2020, Thomas Velter a dû prendre ses fonctions à distance, après avoir été identifié cas contact du ministre de la Culture, Franck Riester, au cabinet duquel il travaillait jusque-là…
La création de l'Epic a apporté du changement. C'est un peu comme si nous étions passés du statut d'association à celui de société anonyme dans le privé. Thomas Velter Président de l'établissement public du Mont-Saint-Michel Depuis, le Normand d'adoption s'est bien rattrapé. Le site, qu'il arpente parfois avec une longue clé en fer forgé dans la poche semblant sortie de l'époque médiévale, n'a plus de secret pour lui. Il connaît notamment les escaliers dérobés qui permettent de monter jusqu'au clocher, d'où la vue sur la baie est à couper le souffle. Il connaît aussi l'histoire du lieu sur le bout des doigts, y compris ses épisodes les moins glorieux. Comme l'époque où l'abbaye a été transformée en prison, depuis la Révolution jusque dans les années 1860, accueillant jusqu'à 700 prisonniers dans des conditions déplorables. Ou l'occupation par la Wehrmacht, pendant la Seconde Guerre mondiale. Une croix gammée gravée sur la porte d'accès à la terrasse de la Merveille en témoigne encore.
Trois principaux irritants Surtout, il conduit la relance tambour battant. « La création de l'Epic (établissement public industriel et commercial, NDLR) a apporté du changement. Jusque-là, le Mont était géré par un syndicat mixte. C'est un peu comme si nous étions passés du statut d'association à celui de société anonyme dans le privé », explique-t-il. Au prix de quelques frictions avec le Centre des monuments nationaux (CMN), qui a autorité sur l'abbaye, on y reviendra. Pas de quoi cependant l'empêcher de s'attaquer aux trois principaux irritants qui gâchent la visite au Mont-Saint-Michel : le temps d'attente des navettes à la sortie du parking, les tarifs pratiqués dans les commerces du village et une affluence trop concentrée. Un dernier point très sensible, évidemment. « Le Mont ne souffre pas de surtourisme - on pourrait accueillir jusqu'à 6 millions de visiteurs par an -, mais de l'intensité des pics d'affluence », souligne Jacques Bono, le maire de la commune, qui compte une vingtaine d'habitants.
Le noeud gordien des parkings Le renouvellement de son mandat, en mars dernier, témoigne du travail accompli. A commencer par le déminage du difficile dossier de la concession des parkings, noeud gordien du transport sur le site. La reprise en main a été coûteuse, il a fallu indemniser le concessionnaire. Mais le jeu en valait la chandelle. Keolis a remplacé Transdev. Exit un contrat sans véritable exigence de qualité de service et ne rapportant de surcroît que 80.000 euros par an au Mont, remplacé par une concession assurant entre 10 et 12 millions de revenus et assortie de clauses garantissant le niveau de qualité pour les visiteurs. Résultat, sur un budget total de 30 millions d'euros, l'Epic s'est autofinancé l'an dernier à hauteur de 72 %, dégageant même un résultat net de 6 millions d'euros destiné pour l'essentiel au soutien du reste du patrimoine national géré par le CMN, dans le cadre d'un système de péréquation qui permet aux « stars » de notre héritage historique de contribuer à la conservation de lieux moins prestigieux.
Nous ne sommes pas un parc d'attractions, ni un musée, mais une commune et un site naturel. Nous ne pouvons donc pas bloquer l'entrée et fermer le site. Thomas Velter L'Epic a également promu une politique de partenariat à travers le développement du mécénat et la conclusion d'accords commerciaux avec des acteurs locaux, dont on retrouve les produits dans la boutique ouverte récemment dans le village. Le principal a été signé avec le fabricant de vêtements Saint James, un autre avec des apiculteurs, notamment. De quoi peser sur les prix pratiqués par les commerçants déjà présents dans la citadelle. Pour l'anecdote, il est désormais possible de s'offrir un pommier du Mont-Saint-Michel pour 500 euros et de recevoir une partie de sa production sous forme de jus de pomme. Plus sérieusement, l'un des grands enjeux de la période aura été de promouvoir la marque Mont-Saint-Michel et de la protéger d'usages abusifs. Aussi étonnant que cela puisse paraître, il n'y a pas si longtemps, une grande marque de luxe avait pu en utiliser l'image gratuitement et sans autorisation pour une campagne publicitaire. C'est désormais impossible, au terme d'un marathon qui a vu l'ensemble des parties prenantes - Etat, collectivités locales, conseil d'administration de l'Epic - se prononcer sur les choix retenus pour la nouvelle signature du site. Au pays du millefeuille administratif, certaines traditions ont la vie dure.
Offre culturelle L'accueil et la gestion opérationnelle ayant été améliorés, Thomas Velter s'attelle désormais à l'expérience client proprement dite. Le « Logis Sainte-Catherine » et la boutique y contribuent évidemment. Mais l'effort porte surtout sur l'étalement des visites. « Nous ne sommes pas un parc d'attractions, ni un musée, mais une commune et un site naturel. Nous ne pouvons donc pas bloquer l'entrée et fermer le site », détaille le maître des lieux. Quand l'affluence est trop grande, le seul instrument de régulation est la modulation des tarifs du parking, afin d'inciter les visiteurs à opter pour les heures creuses. Pour éviter la cohue, une offre culturelle a également été mise en place. Une manière d'attirer des visiteurs tout au long de l'année et non plus seulement pendant les pics touristiques. Une manière aussi de doper la fréquentation de l'abbaye, dans laquelle ne pénètrent, en moyenne, que 40 % des visiteurs du Mont. La stratégie fonctionne, si l'on en croit les chiffres de décembre dernier, avec un nombre d'entrées en hausse de 11 % dans le sillage d'une animation autour du sapin de Noël.
Un rapport de la Cour des comptes très attendu Il reste cependant beaucoup à faire. « Nous avons devant nous 30 millions d'euros d'investissements à réaliser », explique Thomas Velter. Il s'agit de financer le pavillon d'accueil situé au niveau des parkings, qui devra à la fois être la porte d'entrée du site, une gare d'aiguillage pour les différentes activités offertes dans la baie et ses alentours ainsi qu'un espace de détente. Mais aussi de verdir la flotte des navettes, dont les spécificités techniques - elles ont une double cabine de pilotage pour ne pas avoir à faire demi-tour au pied des remparts - en font des pièces uniques. Et enfin de refaire l'éclairage du site pour mettre en valeur la beauté de la cathédrale des mers. Un programme dense en perspective, qui va nécessiter des moyens supplémentaires et des discussions animées avec les partenaires du site, tous représentés au conseil de l'Epic. Et surtout avec le CMN, qui, on l'a dit, table sur les revenus du Mont pour financer le reste du patrimoine. Les tensions sont maximales. « On a aujourd'hui un type qui se bat contre son administration pour remplir sa mission », estime Hervé Morin. Qui va financer le mur d'investissement ? Tous les acteurs attendent avec impatience les conclusions d'un rapport de la Cour des comptes qui doit permettre de clarifier la gouvernance et donc de trancher la question. Le pré-rapport serait plutôt sévère pour le CMN, mais l'Etat doit encore s'exprimer. A quelque 150 mètres au-dessus de la mer, le dragon terrassé à ses pieds, l'archange saint Michel observe tout cela avec philosophie.
Un site de tournage exigeant Ils ne sont pas nombreux à s'être payé le luxe d'avoir dit non à Emily. L'équipe qui gère le Mont-Saint-Michel peut se vanter d'en faire partie. Quand la production de la série Netflix « Emily in Paris » l'a contactée pour tourner quelques scènes sur place, tout le monde était pourtant ravi. Véritable blockbuster de la plateforme de streaming, la « rom'com » promettait d'attirer un public plus jeune et encore plus international sur les pentes de la citadelle. Mais la volonté d'organiser le tournage sur place pendant la haute saison a eu raison du projet. Et ce sont finalement les morts-vivants de « Daryl Dixon », un spin-off de « The Walking Dead », autre série star, de Paramount + cette fois, qui ont remplacé Emily. Le climat de novembre ne leur posait pas de problème !
François Vidal
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Georges-Edouard DIAS
May 28, 6:51 PM
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Rallye, Jennyfer, Chaussexpo, Mister Menuiserie, Esprit, Keria, Cash Converters, Olly Gan, The Body Shop France, Burton of London, Kaporal, Café Coton… Le nombre d’enseignes liquidées en 2024-2025 est impressionnant. Depuis 2020, plus de 3000 magasins ont fermé leurs portes en France, rien que dans le secteur de la mode. San Marina et Camaïeu ont disparu, Minelli, Go Sport et André ont fermé plus des trois quarts de leurs points de vente. Un Jour Ailleurs, Kookaï et Du Pareil Au Même en ont conservé moins de la moitié. Le parc de boutiques a chuté de 16% en cinq ans. Des causes multiples Les raisons de cette crise sont connues : le moral en berne des Français qui préfèrent épargner plutôt que dépenser, la concurrence du commerce en ligne, le succès des articles de seconde main, la mauvaise gestion de certaines enseignes, et le remboursement des prêts gouvernementaux octroyés durant le Covid qui ont mis à mal les entreprises les plus fragiles. Tout n’est pas noir Une étude très complète du cabinet de conseil en immobilier Newmark, intitulée « Retail Lab », montre toutefois que le marché des commerces dans l’Hexagone n’est pas dans une spirale négative hors de contrôle. Loin de là. À force de regarder le verre à moitié vide, on oublie parfois qu’il est également à moitié plein… « Il ne faut pas fermer les yeux sur les enseignes qui souffrent et qui réduisent leur nombre de magasins, mais il est également important de noter que de nombreux acteurs continuent de se développer et d’ouvrir de nouveaux points de vente », explique David Bourla, Head of Research chez Newmark. Des projets d’ouverture à la pelle En 2024, 190 plans de développement avaient été annoncés par des retailers, représentant près de 3 000 ouvertures potentielles de points de vente. Depuis le début du mois de janvier, 130 nouveaux projets ont été dévoilés, soit près de 2 000 magasins supplémentaires. Comme les années précédentes, la restauration représente, grâce au dynamisme de la franchise, la plus grande part des enseignes en cours de développement, soit 28 % du total. « L’essor de nouveaux concepts comme les coffee shops, les donuts, le poulet frit pousse de nouvelles enseignes », assure David Bourla. Les enseignes d’alimentation, notamment de boulangeries, se développent également beaucoup, tout comme certains spécialistes de la beauté et de la santé, notamment dans l’optique et l’audition. Le sport et les loisirs sont aussi en pleine progression. Savez-vous par exemple que le premier vendeur d’habillement en France est… Intersport ? L’activewear se porte aussi très bien avec des enseignes comme Lululemon. Les enseignes étrangères investissent massivement l’Hexagone Si certains retailers installés en France depuis longtemps ont souffert dernièrement, de nouveaux groupes internationaux continuent de s’implanter dans notre pays. En 2024, pas moins de 103 enseignes étrangères ont ouvert leurs premiers points de vente dans l’Hexagone, et cette année, 75 nouveaux retailers leur ont emboîté le pas. C’est le cas notamment de Pratesi, Unfeigned, Hairdis, Chicjoc, Legami ou Tosca. David Bourla, Head of Research chez Newmark Paris résiste, la province s’adapte La « crise » du commerce dans notre pays touche différemment Paris et la province. La capitale résiste globalement mieux, mais des nuances existent. Les grandes artères parisiennes comme les Champs-Élysées, l’Avenue Montaigne, la Rue Saint-Honoré, la Place Vendôme et la Rue de Passy sont toujours très demandées. Le taux de vacance des 24 rues les plus recherchées atteint à peine 4,4 % aujourd’hui. Certaines zones retrouvent leur popularité perdue, comme l’avenue de l’Opéra, où les commerces de milieu de gamme, nombreux avant le Covid, ont été remplacés par des coffee shops branchés et des chocolatiers haut de gamme. Une dynamique contrastée selon les zones En province, il faut distinguer grandes villes, villes moyennes et périphéries. « Le retail dans les plus grandes villes reste relativement dynamique, même s’il a tendance à se resserrer sur les artères prime », analyse notre expert de Newmark. Les travaux et les restrictions de circulation dans certaines agglomérations, comme Lyon, ont toutefois un effet néfaste sur le commerce, car les provinciaux dépendent davantage de leur voiture que les Parisiens. Cette particularité touche aussi les villes moyennes, également pénalisées par un autre phénomène : les enseignes ont tendance aujourd’hui à optimiser leurs parcs de magasins en fermant ceux qui sont les moins rentables. Cette tendance affecte même des groupes en bonne santé, comme Inditex, le propriétaire de Zara, qui a réduit de 26 % le nombre de ses points de vente en cinq ans, tout en augmentant de 34 % leur surface moyenne. Le boom des retail parks et des zones commerciales de périphérie Les zones commerciales de périphérie se portent, elles, beaucoup mieux. Elles profitent des plans d’expansion d’enseignes dans d’autres secteurs que la mode : restauration, alimentation, animaleries, sport-fitness ou discount. Toujours très prisés, les retail parks représentent la majorité des nouveaux développements d’ensembles commerciaux. En 2024, ils comptaient pour 72 % des 290.000 m² inaugurés en France. Ils resteront majoritaires en 2025, mais leur part devrait décroître en raison de la hausse des livraisons d’ensembles en pied d’immeuble, avec quelques opérations significatives situées notamment en Île-de-France (comme « Bobigny Cœur de Ville »). Les loisirs, nouvel eldorado En revanche, les centres commerciaux ne représenteront qu’une faible proportion des nouveaux projets inaugurés cette année (moins de 10 %). Le dynamisme de la périphérie est aussi lié au développement de pôles dédiés aux loisirs, proposant un large éventail d’activités : karting, bowling, murs d’escalade, laser games… Cette année, plus d’une douzaine de complexes de loisirs devraient être inaugurés en France, représentant une surface totale de près de 120.000 m², contre 89.000 m² en 2024 et 66.000 m² en 2023. S’appuyant parfois sur le recyclage de friches industrielles, le développement de ces complexes de loisirs découle également de la transformation, partielle ou totale, de centres commerciaux classiques. Cela permet aux bailleurs de diversifier leur offre, d’élargir leur socle de clientèle et de dynamiser la fréquentation de leurs sites. Parfois, cela permet aussi de compenser le départ d’enseignes issues de secteurs moins dynamiques ou en cours d’optimisation, comme l’Imagi Park de « Val d’Europe » (ex-Castorama), SpeedPark dans « Shopping Promenade Riviera » (ex-Printemps) ou le futur « Hall U Need » de Saint-Priest (ex-Ikea). Des tendances mondiales Les tendances du commerce en France sont comparables à celles observées dans d’autres pays. « C’est particulièrement vrai concernant les capitales, conclut David Bourla. La volonté des grandes enseignes d’ouvrir des flagships dans les plus beaux emplacements touche aussi bien Paris que Londres ou New York. La forte percée de la restauration, des loisirs et du sportwear est également un phénomène mondial. » Quand on vous disait que le verre était à moitié plein…
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Georges-Edouard DIAS
May 28, 6:47 PM
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Après les droits de douane, les Etats-Unis brandissent l'arme de la fiscalité pour tenter d'imposer leurs vues au reste du monde. Les élus républicains du Congrès ont introduit dans leur « grande et magnifique » réforme budgétaire un mécanisme de rétorsion brutal contre les pays aux « pratiques fiscales injustes ». L'Union européenne est directement visée, tout comme le Royaume-Uni, le Canada ou encore l'Australie. Leur tort ? Avoir adopté une taxe sur les services digitaux ou des mesures visant à assurer un niveau de taxation minimum aux multinationales opérant sur leur territoire. La France est coupable à double titre avec sa taxe Gafa sur les grandes plateformes Internet et la mise en oeuvre de l'impôt minimum effectif négocié par l'OCDE, objet d'une directive européenne.
80 % des investissements aux Etats-Unis concernés La sanction est implacable. Une taxe supplémentaire sera appliquée dès l'année prochaine aux revenus américains des entités françaises, britanniques ou australiennes. La surtaxe démarrera à 5 % et grimpera d'autant chaque année, jusqu'à un plafond de 20 %. Son assiette est extrêmement large, du simple boursicoteur détenant une action Apple aux gouvernements étrangers eux-mêmes en passant par les filiales de multinationales. Elle viendra s'ajouter aux impôts déjà payés, quels qu'ils soient : impôt sur les sociétés, sur les dividendes ou même les royalties. « Ce serait presque impossible pour un citoyen ou une entreprise française de percevoir un quelconque revenu aux Etats-Unis sans avoir à subir cette taxe », tranche Alan Cole, économiste de la Tax Foundation. Le centre de réflexion américain s'est montré par le passé critique de l'approche européenne en matière de fiscalité des multinationales, mais il s'inquiète de l'impact de la réponse de Washington sur les investissements étrangers, dont plus de 80 % seraient concernés.
« Un effet dissuasif majeur » La surtaxe va « rendre les Etats-Unis moins accueillants pour les investisseurs de France et d'autres pays européens », et risque « d'avoir un effet dissuasif majeur » sur leurs décisions d'investissement, regrette Alan Cole. Les entreprises européennes tentées de prendre Donald Trump au mot en se développant aux Etats-Unis pour échapper à ses droits de douane punitifs en seront pour leurs frais. Malgré cette incohérence avec la stratégie proclamée du président, la Maison-Blanche semble soutenir la mesure, et les sénateurs républicains ne semblent pas pressés d'y toucher. « Il y a de bonnes chances que la mesure survive dans le compromis final », se désole l'économiste. Reste à voir si le texte restera en l'état après être passé entre les mains des sénateurs. « La mesure bafoue implicitement les conventions fiscales signées par les Etats-Unis », met en garde Rafic Barrage, du cabinet BakerMcKenzie. Les démocrates pourraient s'appuyer sur ce point pour exiger l'exclusion de la mesure du projet de loi, mais les républicains pourraient s'en sortir en jouant des arcanes du Sénat, d'après les experts de PwC.
Pas de solution facile Les entreprises commencent à s'alarmer, d'autant plus que le texte ne laisse aucune chance aux négociations. « Une première version offrait une grande discrétion au secrétaire au Trésor dans l'identification des pays concernés, mais la dernière version entrerait en vigueur automatiquement » pour les pays disposant d'une taxe sur les services digitaux notamment, observe l'avocat. Le secrétaire au Trésor n'aurait pas l'autorité nécessaire pour suspendre son application, même si les gouvernements ciblés se montraient prêts à négocier.
De « très, très, très nombreuses sociétés d'Europe et d'ailleurs » ont déjà appelé Rafic Barrage pour tenter d'y voir plus clair. « Nous avons de nombreux clients, des sociétés non américaines avec des opérations importantes aux Etats-Unis qui versent régulièrement des dividendes et d'autres paiements qui s'en inquiètent », note-t-il. « On travaille à amortir le choc mais il n'y a pas de solution facile », prévient-il.
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Georges-Edouard DIAS
May 28, 6:46 PM
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C'est un signal d'alarme de plus. Une nouvelle étude de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), institution des Nations unies, et du Met Office, le service national britannique de météorologie, publiée ce mercredi 28 mai, montre que les températures mondiales devraient continuer à atteindre des niveaux record au cours des cinq prochaines années. L'année 2024, l'année la plus chaude jamais enregistrée, ne devrait pas le rester longtemps. Les auteurs du rapport estiment qu'il y a 80 % de chances qu'au moins une année entre 2025 et 2029 soit plus chaude. Selon leurs projections, la température moyenne annuelle de la surface de la planète pour chaque année entre 2025 et 2029 devrait être supérieure de 1,2 °C à 1,9 °C à la moyenne des années 1850-1900.
Toutes les prévisions à la hausse Les limites fixées par l'accord de Paris se rapprochent fortement. Les probabilités qu'au moins une année soit supérieure de plus de 1,5 °C au niveau préindustriel ne cesse d'augmenter chaque année : elles sont évaluées à 86 % pour les années 2025-2029. Plus largement, la possibilité que le réchauffement moyen sur la période 2025-2029 soit supérieur à 1,5 °C est, elle, de 70 %. Ce chiffre est en hausse par rapport aux 47 % du rapport de l'année dernière (pour la période 2024-2028) et aux 32 % du rapport de 2023 pour la période 2023-2027. Il faut rappeler que le seuil de 1,5 °C (et de 2 °C) inscrit dans l'accord de Paris concerne le réchauffement à long terme, typiquement évalué sur vingt ans, et non le réchauffement annuel. Mais, chaque année où l'on atteint ou dépasse une température annuelle de + 1,5 °C rend plus difficile le respect du seuil à long terme. « Nous venons de connaître les dix années les plus chaudes jamais enregistrées. Malheureusement, ce rapport de l'OMM ne laisse entrevoir aucun signe de répit pour les années à venir, ce qui signifie que l'impact négatif sur nos économies, notre vie quotidienne, nos écosystèmes et notre planète sera croissant », a commenté Ko Barrett, secrétaire général adjoint de l'OMM. Les auteurs du rapport rappellent que « chaque fraction de degré de réchauffement supplémentaire entraîne des vagues de chaleur plus dévastatrices, des précipitations extrêmes, des sécheresses intenses, la fonte des calottes glaciaires, de la banquise et des glaciers, le réchauffement des océans et l'élévation du niveau de la mer ».
Des conditions plus sèches mais aussi plus de précipitations Dans le détail, le rapport souligne que le réchauffement de l'Arctique au cours des cinq prochains hivers prolongés (de novembre à mars) devrait être plus de trois fois et demie supérieur à la moyenne mondiale, soit 2,4 °C au-dessus de la température moyenne au cours de la période de référence de trente ans la plus récente (1991-2020). Les prévisions suggèrent de fortes réductions des glaces de mer.
Les modèles de précipitations annoncent aussi des conditions plus humides au Sahel, dans le nord de l'Europe, en Asie du Sud, en Alaska et dans le nord de la Sibérie, et des conditions plus sèches sur l'Amazonie. L'année 2025 a d'ailleurs débuté par un record . Le mois de janvier a été le plus chaud jamais enregistré à l'échelle mondiale. Et actuellement, une partie du nord de l'Europe, allant de l'Ecosse aux Pays-Bas, est frappée depuis quelques semaines par une sécheresse jamais vue depuis des décennies dans cette région. Météo-France a de son côté annoncé, ce mardi, que le scénario le « plus probable » pour cet été (juin-août) convergeait vers des températures plus élevées que la normale sur la France, et en particulier en Corse.
« La science est sans équivoque : pour espérer rester dans une zone climatique sûre, nous devons réduire d'urgence les émissions fossiles et accélérer la transition énergétique. Reporter l'action n'est plus une option, des mesures décisives doivent commencer dès aujourd'hui », réagit Davide Faranda, directeur de recherche CNRS en sciences du climat à l'Institut Pierre-Simon-Laplace (IPSL).
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Georges-Edouard DIAS
May 28, 6:44 PM
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Les politiques sont prévenus. Pour sortir le système de santé français « de l'impasse » financière dans laquelle il se trouve, ils ont intérêt à sortir crampons et piolets et gravir sa « face nord », met en garde le patron des hôpitaux de Paris (AP-HP). Car il va falloir s'attaquer aux dépenses de santé inutiles et prévenir la demande de soins en bousculant les habitudes et les organisations, détaille Nicolas Revel dans une note publiée par le cercle de réflexions Terra Nova ce lundi. Les données du problème sont connues. La branche maladie de la Sécurité sociale connaît un déficit « structurel » et record (hors crise sanitaire, avec un trou de près de 14 milliards d'euros en 2024). Or, avec le vieillissement de la population et le développement de maladies chroniques, la France va se retrouver au pied d'un « véritable mur » de dépenses de santé « à l'horizon des vingt-cinq prochaines années », rappelle celui qui, justement, a dirigé l'Assurance Maladie.
Sortir de la logique comptable Pour maintenir le système à flot ces dernières années, les politiques ont surtout - avant le Covid - mis les hôpitaux sous pression ou misé sur des déremboursements par la « Sécu », décrypte l'ancien directeur de cabinet de Jean Castex à Matignon. Pour ce dernier, il est cependant temps de « sortir des logiques de régulation comptable » qui risquent d'écoeurer les indispensables soignants ou d'augmenter le coût des complémentaires santé pour les Français. Reste donc à attaquer les dépenses à la racine. Reconnaissant que la tâche n'est pas simple, Nicolas Revel ne se risque pas à détailler une série de mesures à adopter. En revanche, pour qu'une telle politique fonctionne, il identifie plusieurs conditions. Ainsi faudrait-il commencer par faire davantage la lumière sur la qualité des soins apportée par les hôpitaux et autres structures. Mesurer et comparer est « la seule voie efficace pour faire progresser les pratiques professionnelles », estime le haut fonctionnaire, rêvant d'alternatives officielles aux palmarès des journaux et avis « Google ». Au passage, Nicolas Revel insiste pour « valoriser économiquement les pratiques d'amélioration de la qualité des soins ». L'idée n'est pas nouvelle mais gagnerait à être mise en oeuvre résolument, notamment dans les hôpitaux.
« Proximité ne rime pas toujours avec qualité » Toujours au nom de la qualité des soins, Nicolas Revel n'hésite pas à briser un tabou politique. « Il n'est plus raisonnable de maintenir en France autant de petites structures hospitalières médico-chirurgicales dotées de « plateaux techniques sous-critiques en termes de nombre de médecins et, disons-le, de niveau de compétences », assène le directeur de l'AP-HP. Sachant que « proximité ne rime pas toujours avec sécurité », réduire la voilure par endroits est « inéluctable », prévient-il alors que les députés viennent de voter un moratoire sur la fermeture des maternités. En revanche, une politique « d'ajustement de notre carte sanitaire » ne devrait pas laisser les Français « sans accès ni solution », fait valoir Nicolas Revel. Il plaide ainsi pour obliger les médecins - non pas à s'installer dans les déserts médicaux - mais à réaliser des consultations ponctuellement là où ils sont attendus. Une politique esquissée par le gouvernement de François Bayrou qui a cependant soufflé le chaud et le froid sur son caractère obligatoire. Aux yeux du patron de l'AP-HP « le coeur de la bataille » consiste à « transformer le suivi des pathologies chroniques », qui sont à l'origine des deux tiers de la dépense de santé totale et des trois quarts de sa progression annuelle. Si cet enjeu est identifié depuis longtemps, la France n'en a pas encore tiré les conséquences en termes d'organisations des soins. Résultat : les malades souffrant par exemple d'insuffisance cardiaque ou de diabète sont souvent bien soignés en cas de crise ou « phase aiguë » de leur maladie mais leur suivi au long cours laisse à désirer. Avec, à la clé, « des pertes de chances parfois considérables » et des dépenses évitables.
Meilleur suivi « à distance et en continu » Pour redresser la barre, Nicolas Revel plaide pour que les malades chroniques puissent être surveillés « à distance et en continu - voire en temps réel », avec l'aide d'outils numériques pour appuyer les médecins et des infirmiers et autres paramédicaux dûment formés. Mettre ce type de suivi en place supposerait de repenser le système de financement qui, « constat frustrant », « n'est pas incitatif ». Alors que « les hospitalisations évitées constituent paradoxalement un manque à gagner pour les établissements », il faudrait valoriser davantage certaines pratiques, par exemple le suivi à domicile avec de la télésurveillance, les consultations infirmières, l'activité physique adaptée, etc. Le patron de l'AP-HP ne préconise pas un modèle unique mais assure que le suivi pourrait être géré par l'hôpital, les maisons de santé, des cliniques et dans certains cas être mis en place conjointement entre les acteurs de l'hôpital et de la ville. Les acteurs impliqués seraient rémunérés de manière forfaitaire en fonction du nombre de patients accompagnés, ce forfait intégrant le suivi à distance des patients mais aussi les consultations et hospitalisations de jour requises.
In fine, une telle réorganisation, couplée à une plus grande transparence sur la qualité des soins ou encore un renforcement de la politique de dépistage permettra de freiner les dépenses de santé, assure Nicolas Revel. Encore faudra-t-il « embarquer l'ensemble des acteurs » et maintenir un cap clair pendant « au moins cinq années ». Une pierre au débat qui s'annonce pour l'élection présidentielle de 2027.
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Georges-Edouard DIAS
May 28, 6:43 PM
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Votre chef ne regarde pas ce que vous faites par-dessus votre épaule, mais c'est tout comme. Avant chaque réunion, même les plus insignifiantes, il veut vérifier votre PowerPoint. Il exige d'être en copie de tous vos échanges de mail « pour info ». « Le micromanager n'a pas forcément de mauvaises intentions mais il a un problème avec le contrôle », résume Julia Milner, professeure de leadership à l'Edhec Business School.
Souvent, les managers ont obtenu une promotion parce qu'ils effectuaient un très bon travail technique. Avant d'accéder aux fonctions d'encadrement, ils ne bénéficient pas toujours d'une formation. Résultat : « Ils pensent qu'il faut continuer à travailler de la même façon. Ils veulent de très bons résultats et pensent les obtenir en donnant des instructions très précises à leurs équipes », explique l'experte. Un calcul qui s'avère généralement mauvais puisque le collaborateur, privé de la possibilité d'innover, va perdre confiance en son travail, se démotiver, ressentir davantage de stress ce qui peut le conduire au burn-out… « Même la productivité est impactée puisque si on a peur de prendre des initiatives, si on doit réfléchir à tout avant d'entreprendre la moindre chose, on perd du temps », relève Julia Milner. Selon une étude menée en août 2023 par le site américain de recherche d'emploi Monster, 73 % des employés interrogés considéraient le micromanagement comme le principal « red flag » au travail. C'est un motif de départ pour 46 % d'entre eux. Pour éviter d'en arriver là, quelques signaux doivent alerter à la fois le collaborateur et le manager lui-même qui peut ainsi prendre conscience qu'il doit lâcher prise. Tour d'horizon.
1. Le manager veut faire des points d'étape tout le temps Julia Milner conseille de faire attention à la fréquence des points d'étape. « S'il faut demander validation pour chaque petite tâche, s'il faut faire un point à chaque petite étape » alors notre supérieur est probablement trop dans le contrôle, estime-t-elle. La professeure de leadership recommande aux managers de demander directement à leurs équipes à quelle fréquence ils estiment nécessaire de faire le point sur l'avancée des travaux en cours. Une preuve de confiance qui peut être valorisée. « Même si on veut éviter le micromanagement, il ne faut pas non plus aller dans l'excès inverse, c'est-à-dire le laisser-faire où le collaborateur ne se sent pas soutenu », pointe l'experte. 2. Il pose des questions fermées Autre indice que votre chef ne vous laisse pas prendre d'initiative : il ne pose que des questions fermées. Par exemple : tu penses que c'est bien de commencer par avancer sur ce dossier ? Est-ce que tu as essayé de faire comme ça ? « Il cache en quelque sorte ses conseils dans une question », décrypte Julia Milner. Cette situation empêche le collaborateur de gérer son travail de manière autonome. « Vous avez le sentiment que vous ne pouvez pas donner vos propres idées », explique la professeure de l'Edhec.
3. Il veut toujours être en copie des e-mails « Cela montre qu'il veut toujours tout savoir », estime l'experte. Une situation qui n'est bénéfique ni pour l'employé, « qui se sent contrôlé », ni pour le manager qui perd du temps et « n'est pas disponible pour les réflexions stratégiques », constate Julia Milner. Le micromanagement génère aussi beaucoup de stress pour le manager, et peut conduire à des burn-out, prévient la professeur de leadership.
4. Il réagit très mal à la moindre erreur Si une petite erreur est immédiatement perçue comme « un grand désastre », c'est aussi un signe à ne pas prendre à la légère, juge la professeure de leadership.
« Souvent, on demande aux collaborateurs qu'ils soient innovants mais comment l'être si on est tout le temps contrôlé ? Dans ces cultures d'entreprise, la créativité et l'innovation ne fonctionnent pas », estime-t-elle. « Beaucoup d'idées sont perdues à cause du micromanagement », regrette Julia Milner.
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Georges-Edouard DIAS
May 28, 6:40 PM
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Pas de grand soir nécessaire dans les transports pour le régulateur du secteur. Tandis que divers experts débattent dans une conférence ad hoc des pistes de financement des transports nationaux pour assurer leur viabilité à long terme, l'Autorité de régulation des transports (ART), qui n'est pas associée aux tables rondes car autorité administrative indépendante, fait néanmoins connaître indirectement ses préconisations sur les sujets chauds. Auditionné mercredi au Sénat par la Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable, Thierry Guimbaud, à la tête de l'ART depuis janvier 2024, a précisé ses vues sur les futures concessions autoroutières et sur le développement du ferroviaire hexagonal. Deux volets a priori distincts, mais pour lesquels certains espèrent des vases communicants au niveau budgétaire.
Concessions : plusieurs schémas Sur les autoroutes, dont les concessions arriveront progressivement à échéance entre 2031 et 2036, « le modèle concessif est un bon modèle, qui permet de faire porter les risques au bon endroit », selon le président du gendarme des transports. Faut-il une concession privée, publique, ou des contrats de partenariat ? Il ne s'engage pas sur ce point, mais estime nécessaire « des remises en concurrence régulière » des futurs contrats, avec des durées de l'ordre d'une quinzaine d'années si possible, ou davantage. Quitte à prévoir des « contrats de régulation », c'est-à-dire des révisions en cours de route. Mais « 50 ans, c'est beaucoup trop long », selon le patron de l'ART, dont l'organisme a déjà produit plusieurs rapports sur le sujet. Alors que certains insistent sur le fait que le réseau national est à présent figé - à part quelques extensions non confirmées par l'Etat -, réduisant les besoins d'investissement comparé aux décennies passées, Thierry Guimbaud réfute l'argument sous-jacent. « Il est nécessaire de conserver les péages, actuellement en moyenne de 8 centimes du kilomètre. Et une baisse des péages serait une lourde erreur, qui générerait des besoins d'investissement », dit-il, opposé « aux effets de yo-yo ».
12 milliards de recettes de péages Pour l'instant, le chiffre d'affaires des différents concessionnaires (essentiellement Vinci, Eiffage et l'espagnol Abertis), d'environ 12 milliards d'euros par an, finance à hauteur de 25 % l'exploitation-maintenance des multiples réseaux. 45 % vont aux amortissements financiers de l'infrastructure, le solde tombant dans les caisses étatiques sous forme d'impôts divers. Pour l'ART, les besoins d'exploitation et maintenance seront toujours d'environ 3 à 4 milliards par an, et les travaux - comme l'implantation de bornes électriques ou l'adaptation au réchauffement climatique - sont loin d'être achevés. Sur le système ferroviaire national, le gendarme des transports n'adhère aucunement au discours des syndicats de la SNCF, plus ou moins crispés de voir des concurrents arriver sur le réseau de l'opérateur historique, même avec un échéancier à rallonge. « Actuellement, il y a une demande considérable de ferroviaire, les niveaux de trafic de 2019 sont très largement dépassés, soit +10 % pour les lignes TGV et +35 % pour les trains TER. Cette rupture post-Covid est une bonne nouvelle, mais met en tension les infrastructures ferroviaires », analyse Thierry Guimbaud. Conséquence, pour assurer la viabilité des ouvrages (rails, caténaires, ponts, gares…), « il faut un effet volume, donc il faut le plus d'opérateurs possibles sur le réseau », avance-t-il. « La concurrence a déjà commencé [avec Trenitalia et Renfe, NDLR], c'est un moteur important qui apporte des ressources supplémentaires au gestionnaire d'infrastructures », plaide-t-il.
Rail : le recours à l'endettement banni Car pour son modèle économique, le rail pouvait compter sur trois ressources clés. « La première, celle de l'endettement, a déjà beaucoup servi dans le passé, mais n'est plus possible depuis que l'Etat a effacé 35 milliards de dette », rappelle le dirigeant de l'ART. Pas de miracle à attendre, selon lui. Reste donc l'autofinancement et les péages ferroviaires, ainsi que les dotations publiques. « Or le volet des péages croît de manière importante actuellement, et cette logique connaîtra sa limite assez vite », prévient-il. La concurrence entre opérateurs et la hausse du trafic sont donc une partie de la réponse (en plus des subventions publiques). Comme l'illustre le cas des lignes grande vitesse Paris-Lyon, où le trafic de passagers a augmenté de 20 % depuis l'irruption de Trenitalia, avec un billet moyen acquitté en recul de 12 %, selon l'ART. Quant aux lignes régionales, périodiquement soumises à la concurrence sauf dans quelques régions réfractaires, le jeu en vaut la chandelle, même si la SNCF est parfois la seule postulante à sa reconduction. Par les nouveaux appels d'offres, les régions peuvent obtenir des augmentations de fréquences (comme fin juin sur la prochaine ligne Marseille-Nice confiée à Transdev), ou bien des réductions de prix de revient des services conventionnés, d'au moins 30 %. « Une vraie bouffée d'air », selon Thierry Guimbaud.
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Georges-Edouard DIAS
May 28, 6:48 AM
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« Emma Dupont descend du train à la gare de Saint-Clair, une petite valise à la main. Le quai est presque désert, à l'exception de quelques passants pressés. Elle s'arrête un instant, scrutant les alentours familiers. Les bâtiments de pierre grise, les rues pavées, tout semble inchangé. Elle inspire profondément, cherchant à se détacher du stress de la vie parisienne. » Voici le début du scénario de comédie romantique, écrit en quelques secondes, avec une IA à partir de quelques indications succinctes. L'outil utilisé est celui de Genario, une start-up française, qui permet de transformer des idées ou un roman en scénario, de lire des scénarios en les découpant pour connaître les principaux postes de coûts, ou encore de traduire des formats étrangers.
Scènes de guerre, foules, cascades… Depuis quelques semaines, la start-up a ajouté une corde à son arc en lançant Genario Studio, pour créer des scènes de film en « économisant des coûts », explique David Defendi, fondateur de Genario et scénariste - qui a notamment travaillé sur la série « Braquo » primée aux Emmy Awards. Genario Studio peut ainsi reconstituer des scènes du passé ou de guerre, des foules gigantesques, des cascades, du fantastique, etc. Ainsi, la jeune société vient de créer un cheval dévoré par des loups, pour une production. « C'était compliqué auparavant, puisqu'il fallait endormir l'animal, trouver des dresseurs, etc., indique le dirigeant. Maintenant, on peut faire quelque chose de très réaliste. » Pour David Defendi, l'IA va désormais permettre « de réaliser des films ou séries que seul Hollywood pouvait souvent se permettre, compte tenu des budgets engagés : des grands films de science-fiction, des péplums, des films historiques, etc. » La start-up travaille avec la plupart des producteurs de la place parisienne (Banijay, Mediawan, etc.), des chaînes-distributeurs (France Télévisions, TF1, Canal+, Arte, etc.) ou encore des réalisateurs. Au total, elle a conquis quelque 10.000 utilisateurs dont les noms sont tenus secrets, « le sujet restant délicat », rappelle le dirigeant. Tout le secteur a encore en mémoire la longue grève des scénaristes et acteurs de Hollywood, sur fond d'inquiétudes sur l'IA.
Levée de fonds Pour continuer de grossir, la jeune pousse est en train de lever 3 millions d'euros, auprès de fonds d'investissement, notamment ses actionnaires UI Investissement et Finovam. Elle avait déjà levé 800.000 euros, il y a environ un an et demi. L'objectif : recruter davantage (Genario n'emploie actuellement qu'une dizaine de personnes) et s'ouvrir aux marchés anglo-saxons. L'une des particularités de Genario : « Tout ce qui est produit appartient aux auteurs. L'outil respecte les droits d'auteur », se félicite son patron. Genario a d'ailleurs signé un accord avec la puissante SACD (Société des auteurs et compositeurs dramatiques), en début d'année, pour l'utilisation des oeuvres des scénaristes, contre rémunération (autour de quelques pourcents du chiffre d'affaires de l'entreprise). Accord qui avait d'ailleurs fait grincer des dents.
Un « mauvais signal » « C'est un mauvais signal envoyé au secteur. Genario est conçu avec des modèles d'IA génératives, comme ChatGPT, qui s'appuient sur des oeuvres sans l'autorisation de leurs auteurs, qui pillent la création. Genario fait donc une forme de recel », s'indigne un membre du Syndicat des scénaristes. Créée en 2019, la petite entreprise, qui réalise moins de 200.000 euros de chiffres d'affaires et n'est pas encore rentable, ambitionne d'aller encore plus loin que la prestation : elle envisage ainsi des coproductions à part entière. Elle travaille notamment sur un long-métrage adaptant « Salammbô » de Flaubert, avec Kourtjramé (une association et école dans l'audiovisuel).
« Dans les moments de rupture technologique, il y a de nouvelles opportunités », souligne David Defendi. La société, qui a commencé dans l'assistance à l'écriture de romans, veut désormais faire son cinéma.
Marina Alcaraz
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Georges-Edouard DIAS
May 28, 6:47 AM
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PhotoRoom sort le chéquier pour la première fois. La start-up spécialisée dans la retouche photo avec l'IA a fait l'acquisition de GenerateBanners pour un montant non communiqué. Née en 2022, cette jeune pousse lyonnaise a mis au point une solution qui automatise la création de publicités et de visuels marketing pour les catalogues de produits e-commerce (boutiques, places de marché, etc). Cet outil doit aider PhotoRoom à faire une percée dans l'univers de la publicité, un marché gargantuesque dans lequel l'intelligence artificielle rebat les cartes du jeu. Dans le détail, GenerateBanners aide à customiser le texte et mettre en scène un produit, puis à lancer des campagnes publicitaires sur divers canaux. Le tout, en conservant l'identité de la marque. « La vision, c'est de pouvoir créer des visuels personnalisés correspondant à l'utilisateur », précise Matthieu Rouif, qui a cofondé PhotoRoom avec Eliot Andres.
Une solution disponible via une API Cette nouvelle verticale est baptisée « Visual Ads Automation ». « Aujourd'hui, elle est disponible en API [connecteurs, NDLR] pour créer des milliers, voire des centaines de milliers ou des millions de visuels », souligne Matthieu Rouif. Dans un futur proche, le dirigeant est convaincu que des agents IA autonomes produiront la plupart des supports marketing personnalisés avec ce type d'API. PhotoRoom s'est fait connaître dans l'univers de la photo avec sa solution qui permet de détourer et de retoucher une photo (changer un fond, ajouter une ombre, etc.) en quelques clics. De quoi aider des entreprises ou des particuliers à mettre en valeur des produits ou des photos. Certains de ses outils sont gratuits, mais les plus sophistiqués sont payants. La start-up passée par le Y Combinator était valorisée autour de 500 millions de dollars lors de son dernier tour de table (43 millions de dollars en 2024). Elle revendiquait également avoir franchi les 50 millions d'ARR (revenu annuel récurrent). Interrogé, Matthieu Rouif ne donne pas de nouveaux détails financiers. La société évolue dans un secteur où les progrès de l'IA ont été fulgurants ces dernières années. La concurrence est rude, avec des acteurs spécialisés ou des généralistes comme OpenAI, dont la dernière fonctionnalité de retouche de photos est devenue virale.
Partenariat avec OpenAI Dans la foulée, PhotoRoom a d'ailleurs annoncé un partenariat avec le géant de San Francisco. « OpenAI a lancé une nouvelle technologie de génération d'images qui a une architecture différente de celle que nous utilisons chez PhotoRoom », précise Matthieu Rouif.
Grâce à son partenaire, PhotoRoom permet de faire de l'essayage virtuel de vêtements, de présenter un produit dans une scène réaliste ou de l'embellir en changeant l'angle ou la netteté de l'image. « Cela se combine très bien à ce que nous faisons pour proposer un meilleur service aux utilisateurs », conclut Matthieu Rouif.
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Georges-Edouard DIAS
Today, 4:53 AM
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Aiman Al-Mudaifer sauvera-t-il The Line, l'utopie urbaine du prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane ? Nommé il y a quelques jours à la présidence de Neom, le projet architectural le plus démentiel imaginé depuis la construction des pyramides, cet ingénieur déjà à la tête du portefeuille d'investissement immobilier du royaume anticipe « une accélération des projets » de l'entreprise, selon le communiqué officiel publié par son conseil d'administration. Depuis novembre, Mudaifer assurait l'intérim de ce chantier titanesque après la démission de Nadhmi Al-Nasr censée éteindre plusieurs scandales, financiers et humains, qui ont entaché sa gestion.
Sur le papier, The Line s'apparente à la vision qu'eut Louis XIV en projetant de faire d'un simple relais de chasse perdu dans la forêt versaillaise une vitrine de la toute-puissance royale. Imaginée comme « une révolution civilisationnelle », cette ville linéaire de 170 kilomètres de long, érigée dans la province de Tabouk (au nord-ouest de l'Arabie saoudite), promet à ses 9 millions de résidents (le quart de la population actuelle du pays) une existence débarrassée des routes et des voitures, entre deux murs d'enceinte démesurés de 500 mètres de haut réfléchissant les étendues désertiques de sable comme une impression de mirage.
La ville des records Dans ces ombres rafraîchies par une végétation luxuriante, se dessinera une Silicon Valley moyen-orientale au carrefour des routes maritimes de la mer Rouge, bourrée d'IA pour la piloter, d'énergies renouvelables pour l'alimenter et de moyens de transport révolutionnaires pour y circuler. Dans son prolongement sera construit une station de ski (!), un gratte-ciel de quasiment deux kilomètres de hauteur (!) sur lequel travaille l'architecte britannique Norman Foster, et de nombreux complexes hôteliers et touristiques le long de la côte. Bref : The Line promet d'être la plus grande et la plus ambitieuse construction jamais édifiée sur notre planète. Depuis ses premiers coups de pelle en 2021, ce fantasme métropolitain s'accompagne autant de promesses que de doutes. D'abord à cause de son coût, littéralement astronomique : à l'été 2024, le conseil d'administration de Neom - du grec « neo » (« nouveau ») additionné de la lettre M pour « mostaqbal » (« futur » en arabe) - chiffrait le montant total du projet jusqu'à son achèvement en 2080, à 8.800 milliards de dollars, 25 fois le budget annuel du pays. Rien que pour sa première phase, prévue d'ici dix ans, l'investissement se monterait à 370 milliards de dollars, dont 50 auraient déjà été dépensés pour les premiers travaux d'aménagement logistiques monumentaux, révélé il y a un mois par le directeur des opérations de The Line, Giles Pendleton, sur son compte LinkedIn.
Voilure réduite Prises du ciel, ses images révèlent entre autres une tranchée d'ampleur partiellement bétonnée qui taille le désert d'un trait se perdant dans les brumes de chaleur, des forêts de grues, d'immenses champs d'éoliennes, plusieurs infrastructures ouvrières et les quais déjà bien dessinés d'un port en eau dans le golfe d'Aqaba tracé par le studio d'architecture danois BIG, un des nombreux opérateurs occidentaux sollicités pour la réalisation de cette démesure mobilisant plus de 100.000 travailleurs. « On construit progressivement, en fonction de la population à accueillir, avec un objectif de 1 million d'habitants en 2030 », répond le maître d'oeuvre à ses détracteurs qui voient de mauvais augure la récente annonce de Neom de réduire à « seulement » 2,4 kilomètres la première phase du chantier. Démesuré ? Comparativement, la construction en 1960 de Brasília, la capitale administrative du Brésil, avait absorbé 10 % des richesses totales du pays (son produit national brut, PNB), soit l'équivalent actuel de 140 milliards de dollars. Pour financer ces travaux, le gouvernement avait fait marcher la planche à billets, entraînant une inflation record et une instabilité politique qui avait précédé le coup d'Etat militaire de 1964 et ses deux décennies dictatoriales. Plus actuel, le déménagement à venir de la capitale indonésienne Jakarta, gagnée par les eaux, à Kalimantan, dans une région forestière plus vaste, devrait coûter environ 33 milliards de dollars selon les autorités du pays qui prévoient de faire supporter 80 % de l'investissement par des fonds privés.
Un vieux rêve d'architectes The Line emprunte son concept aux idées alors futuristes de la Cité radieuse de Le Corbusier qui concentre à la verticale un village entier - ses logements, ses loisirs, ses services, voire son travail pour certains - dans un bloc de béton segmenté par fonctions. « Un métro permettra les déplacements locaux d'un module à l'autre et des couloirs de transport sur quatre hauteurs différentes sont prévus, peut-être sous forme d'ascenseurs horizontaux », réfléchit Giles Pendleton dans une interview publiée sur le site internet de la société Neom. Son principe sera celui de la ville du quart d'heure : un modèle d'organisation urbaine permettant aux résidents d'accéder à leurs besoins essentiels en une fraction de minutes à pied de leur domicile. L'utopie est ancienne : elle se fonde tout à la fois sur « l'unité de quartier » inventée dans les années 1900 par le planificateur américain Clarence Perry, « la cité linéaire » imaginée vingt ans plus tôt par l'urbaniste espagnol Arturo Soria pour relier un quartier de Madrid à sa campagne, la « ville spatiale et modulable » de l'architecte français Yona Friedman pour lutter contre l'étalement urbain, ou encore « le monument continu » dépeint en 1969 par le groupe avant-gardiste italien Superstudio pour caricaturer à l'extrême un monde-ville.
Cité « arcologique » Comme ce fut le cas pour ces projets, la controverse touchant The Line est également d'ordre écologique. Dans une interview accordée au début du mois au « Financial Times », l'expert américain en physique et en chimie atmosphérique Donald Wuebbles, membre du Giec et conseiller climatique de Neom, a reconnu que « l'ampleur du projet pourrait modifier les conditions météorologiques locales et la trajectoire des tempêtes de sable ». Les associations environnementales craignent également pour la biodiversité. « Cette barrière va diviser les écosystèmes », prévient le géographe à l'Institut universitaire de France, Alain Musset, qui a travaillé sur les impacts écologiques du mur dressé par Donald Trump à la frontière américaine avec le Mexique. Malgré les critiques, les promoteurs de The Line continuent de qualifier le projet royal d'arcologique, en référence au concept de ville nature, à la fois écologique et urbaine, décrite par l'architecte Paolo Soleri. Un paradis, comme le vantent les folles images de synthèse qui façonnent sa légende ? « C'est sans compter les implications sociales, politiques, économiques et culturelles sous-jacentes, résume le géographe. The Line ne va faire qu'élargir la fracture entre les plus aisés qui auront droit à la lumière des hauteurs, et les autres, tapis au fond de la faille ». Une utopie qui risque bien de tourner à la dystopie…
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Georges-Edouard DIAS
May 30, 9:07 AM
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Comme les marronniers, qui fleurissent en mai, le débat sur les niches fiscales fait son retour printanier. Un an après le rapport de la Cour des comptes qui invitait à revoir le soutien aux services à la personne, la question de la réforme de ce crédit d'impôt a ressurgi en commission des Finances de l'Assemblée nationale, mardi, rencontrant l'oreille attentive de Bercy.
Interrogée par la députée socialiste Christine Pirès-Beaune, qui suggère de recentrer le dispositif sur les jeunes parents et les personnes dépendantes, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, s'est dite « à l'écoute » des propositions des parlementaires sur le sujet. « Madame la députée a des idées que je trouve utiles, » a déclaré la ministre, évoquant la nécessité de « nous assurer que nous ciblons une partie de cette ressource fiscale collective, notamment […] que les jeunes parents et les personnes dépendantes y ont bien accès. »
« Optimiser nos ressources publiques » « Je trouve que ce sont des propositions qu'il faut regarder très sérieusement », a-t-elle poursuivi, en rappelant les nombreuses préconisations existantes « pour évaluer les dépenses fiscales dites de confort » et « soit leur taux soit leur plafond ». « C'est un sujet sur lequel nous pouvons collectivement améliorer et optimiser nos ressources publiques », a admis Amélie de Montchalin. Le crédit d'impôt sur les services à la personne a vu son coût augmenter de 10 % en 2024, pour atteindre 6,7 milliards d'euros, a pointé Christine Pirès-Beaune, ce qui en fait la deuxième plus grosse niche fiscale derrière le crédit d'impôt recherche (7,9 milliards d'euros en 2024, en hausse de 8 % en un an). Au vu de la « courbe ascendante » de ces deux crédits d'impôts, l'élue du Puy-de-Dôme invite à « s'interroger sur leur pertinence ». Sur le crédit impôt recherche, la ministre s'est montrée réservée, rappelant les aménagements inscrits au budget 2025. « Je ne sais pas si c'est une bonne chose de changer trop fréquemment », a-t-elle déclaré, tout en se disant « ouverte à toutes les propositions » susceptibles de faire l'objet d'un compromis dans l'Hémicycle.
Revue des niches fiscales Contacté, Bercy renvoie au plan global de redressement des finances publiques que doit présenter le gouvernement début juillet. Les niches fiscales, qui font l'objet d'une revue générale par le ministère, devraient y trouver leur place. Mi-avril, Amélie de Montchalin, a annoncé vouloir faire le ménage dans les 467 dispositions existantes, qui coûtent environ 85 milliards d'euros par an aux finances publiques, indiquant qu'en supprimer 5 à 10 % rapporterait 4 à 8 milliards d'euros. Reste à savoir si le crédit d'impôt sur les services à domicile, qui bénéficie à 4,4 millions de Français, sera concerné. « Quand des analyses extérieures viennent vous dire qu'à partir d'un certain seuil, ou sur certaines activités, il y a des effets d'aubaine, il faut commencer par faire des économies là-dessus », juge Christine Pirès-Beaune. Dans son rapport de l'an passé, la Cour des comptes suggérait d'économiser environ 1 milliard d'euros sur ce soutien, principalement en ramenant à 40 % contre 50 % aujourd'hui l'avantage fiscal sur les activités de la « vie quotidienne » comme le ménage, jardinage, bricolage, et en baissant le plafond à 3.000 euros par an.
Effet sur le travail au noir Le Conseil des prélèvements obligatoires, associé à la Cour des comptes, a recommandé lui aussi dans un rapport fin 2024 de diminuer à 40 % le taux du crédit d'impôt, hors frais de garde et dépendance, pour économiser 770 millions d'euros par an. Christine Pirès-Beaune avait déposé un amendement en ce sens au précédent projet de loi de finances, rejeté et suscitant l'opposition d'une partie des députés macronistes et de la droite. Les entrepreneurs du secteur défendent mordicus la nécessité de laisser intact ce crédit d'impôt. Du fait de l'essor du travail déclaré permis par ce dispositif, « 1 euro de crédit d'impôt rapporte près de 1,50 euro dans les caisses de l'Etat », estime le président du groupe Domia, Maxime Aiach, sur la foi d'une étude du cabinet Oliver Wyman de 2021. « On a développé en France un cadre fantastique qui rapporte de l'argent à l'Etat, crée de l'emploi dans les territoires et des entreprises de premier plan, affirme l'entrepreneur. Si on casse les règles, c'est le travail au noir qui va revenir, et ce n'est pas bon ni pour les finances publiques ni pour l'emploi ».
La Cour des comptes, plus circonspecte, déplorait l'an passé le manque de statistiques permettant de mesurer l'efficacité de cette dépense et estimait que le soutien de l'Etat produisait « des résultats décevants », tout en reconnaissant le recul du travail dissimulé.
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Georges-Edouard DIAS
May 30, 9:05 AM
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Aurait-il été séduit l'été dernier par les tenues du Coq Sportif pour les athlètes français lors des Jeux Olympiques de Paris ? Le judoka Teddy Riner veut en tout cas sauver la marque dans la tourmente, puisqu'il s'associe à un des deux potentiels repreneurs de l'équipementier tricolore placé en redressement judiciaire fin novembre. Le champion olympique va rejoindre l'aventure en tant qu'actionnaire minoritaire, a annoncé le consortium dans un communiqué, mercredi. Porté à 51 % par la société d'investissement Neopar, spécialiste du « retournement d'entreprise » et détenue par la famille Poitrinal, le groupe d'investisseurs est aussi composé du milliardaire Xavier Niel. La famille Camuset, fondatrice de la marque de près de 300 salariés, ainsi que d'« anciens cadres dirigeants du Coq Sportif » sont également de la partie (29 %), tout comme Inconix, propriétaire des marques Umbro et Lee Cooper. Le groupe américain interviendrait à hauteur de 20 % dans le projet. L'objectif du consortium serait de développer des licences à l'étranger, notamment aux Etats-Unis.
Décision d'ici à début juin Dans une déclaration transmise à l'AFP, le président fondateur de Neopar, François-Denis Poitrinal, expert du capital-investissement et ancien avocat, estime que le soutien de Teddy Riner est « un gage de sérieux ». Le consortium compte apporter un total de 60 millions d'euros qui serait « injecté immédiatement », avait déjà précisé mi-mai le consortium à l'AFP. En face, selon nos informations, l'offre concurrente serait portée par l'homme d'affaires franco-suisse Dan Mamane. Il serait épaulé par d'autres investisseurs, comme l'ancien directeur général de Fusalp Alexandre Fauvet ou encore le designer du Coq Sportif, Udi Avshalom. Si les deux projets prévoient de maintenir la production du Coq Sportif à Romilly-sur-Seine, dans l'Aube, l'offre portée par Dan Mamane bénéficiait jusqu'ici du soutien de l'Etat, selon le président de la région Grand Est, Franck Leroy.
Selon une source proche du dossier interrogée mi-mai par l'AFP, la décision du tribunal des affaires économiques (TAE) de Paris sur la reprise de l'équipementier tricolore devait être rendue « fin mai, début juin ».
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Georges-Edouard DIAS
May 30, 8:59 AM
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Pour toucher de nouveaux publics, la Culture mise sur le potentiel des technologies immersives à travers l’initiative Culture immersive et métavers. Ce dispositif France 2030 a dévoilé ses 20 premiers lauréats pour accélérer la transformation digitale du secteur culturel.
Mettre les technologies immersives au service de la médiation, de la création et de la diffusion d’expériences culturelles, c’est l’ambition de Culture immersive et métavers dévoilé en 2024 dans le cadre du dispositif France 2030. Une initiative regroupant les segments des musées et du patrimoine, de l’audiovisuel, de la musique, du jeu vidéo et du cinéma.
Porté par Bpifrance et sa plate-forme French Touch, l’appel a projets a dévoilé ses 20 premiers lauréats faisant la part belle aux mondes virtuels persistants, ou encore aux solutions de réalité mixte. La promotion regroupe 13 projets d’aides à la réalisation de projet et 7 d’aides à l’ingénierie. Les candidatures pour la dernière vague du dispositif « Culture immersive et métavers » sont ouvertes jusqu’au 25 novembre 2025 à 12h00.
IA, réalité mixte et solutions de distribution ALCÔV : Structure une filière complète d’expériences immersives musicales, de la production à la distribution, incluant formation et prospective. NORIA (DIGITAL RISE) : outil de gestion de public pour expériences immersives à grand flux, intégrant orientation, contrôle et gestion des achats. TERRIM (DIVERSION) : Déploie la réalité virtuelle dans 30 lieux culturels en France, avec accompagnement en formation, programmation et développement. EBB : Développe Experience Builder, un logiciel SaaS de création d’expériences immersives interactives à base d’IA générative. FRAMEWORK EXPO (EMISSIVE) : Propose un standard XR mondial avec outils de création, diffusion et suivi pour les professionnels de la réalité étendue. KINETIX : Crée des animations à partir de vidéos via une IA propriétaire, appliquées à des avatars 3D pour des usages créatifs ou interactifs. ICON (MANZALAB) : Met à disposition des institutions culturelles un espace de valorisation de collections dans le métavers. M.C.N.E (MK2 ALT) : Prototype de musée immersif avec salle dédiée à l’écoute musicale immersive, intégré dans un réseau de LBE standardisés. SBCT (LOSONNANTE) : Utilise la conduction osseuse pour proposer une écoute immersive collective sans nuisance sonore dans les lieux culturels. UCA2030 (LUCID REALITIES) : Fait évoluer la plateforme Unframed pour mieux répondre aux mutations du secteur de la distribution culturelle numérique. HYBRIDE IMMERSIF (RENCONTRES AUDIOVISUELLES) : Écosystème autour du mapping immersif vidéo, incluant salle de diffusion, résidence et espace de création à Lille. INSPIRE2 (STORMANCER) : Suite d’outils open source basée sur Godot pour créer des univers virtuels persistants avec des interactions personnalisées. PROJET NEO (UBISOFT) : Explore l’IA générative dans les expériences immersives à travers une API interne et des démonstrateurs ludiques. KEITH (ASTREA IMMERSIVE) : Étudie les conditions techniques et économiques d’entrée sur le marché de la vidéo 6DoF à partir de contenus XR. SMI (UNIVERSCIENCE) : Solution open-source de médiation immersive pour grands espaces, modulable par les médiateurs ou les visiteurs eux-mêmes. FLOWBOT (MOCAP Lab) : Crée des avatars 3D autonomes pour la médiation dans les visites virtuelles, animés de manière expressive. MUSEUMXP (MNHN) : Programme immersif du Muséum pour sensibiliser à la biodiversité par des expériences sensorielles engageantes. AUDIA (NOISE MAKERS) : Audioguide en réalité augmentée sonore, sans écran, réactif à la position du visiteur, pour des immersions précises et intuitives. REVY (REVEALITY) : Outil de création AR/VR écoresponsable, pensé pour les acteurs culturels, accessible et adapté aux usages de terrain. AIGM (UNITED BITS GAMES) : Intègre une IA adaptative dans les jeux vidéo, ajustant en temps réel les contenus aux comportements des joueurs.
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Georges-Edouard DIAS
May 28, 6:52 PM
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Kering Eyewear et Google s’associent afin développer des lunettes alimentées par l’intelligence artificielle. L’initiative ressemble à l’offre de lunettes intelligentes de Rayban qui embarque des fonctionnalités développées par Meta maison mère de Facebook et Instagram. Kering Eyewear est la branche lunetterie du groupe de luxe Kering Usage du système d’exploitation Android XR
Google revient ainsi aux Google glass, un projet abandonné mais qui était déjà très avancé. Les nouvelles lunettes utiliseront Android XR de Google et ses fonctions de réalité étendue, et posséderont un design issu des lunettes haut de gamme de Kering Eyewear. Les lunettes seront conçues pour un usage au quotidien. Elles seront dotées de fonctions pilotées par l’intelligence artificielle, permettant aux utilisateurs d’interagir avec leur environnement de manière nouvelle et pertinente.
« Nous façonnons un produit que chacun aura envie de porter : une paire de lunettes élégantes, de haute qualité et au design magistral, qui libère le potentiel de l’intelligence artificielle, tout en redéfinissant la façon d’interagir avec le monde réel et virtuel » décrit Roberto Vedovotto, PDG et fondateur de Kering Eyewear. « Nous sommes fiers de collaborer avec Google pour explorer de nouveaux horizons pour le développement futur de notre entreprise » ajoute-t-il. Association du style et des fonctionnalités
Google explique qu’il a toujours cru qu’il fallait allier la technologie et une expérience utilisateur exceptionnelle. « « L’intégration de notre plateforme XR immersive aux lunettes Kering Eyewear offrira aux consommateurs le style et les fonctionnalités nécessaires pour profiter pleinement d’Android XR » souligne Shahram Izadi, DG et vice-président de XR chez Google. Android XR est la plateforme Android de Google adaptée pour la réalité étendue (eXtended Reality). Cela comprend la réalité virtuelle (VR), la réalité augmentée (AR) et la réalité mixte (MR). Dans la réalité virtuelle, l’utilisateur est immergé dans un environnement totalement virtuel. Dans la réalité augmentée, des éléments numériques sont superposés au monde réel ; dans la réalité mixte, il y a l’interaction entre le monde réel et des objets virtuels ancrés dans l’espace.
Intégration de Gemini, l’IA générative de Google Android XR est une version d’Android adaptée aux casques de réalité mixte ou augmentée, comme le casque que Google développe avec Samsung et Qualcomm. Il est conçu pour faire tourner des applications Android classiques telles qu’on les trouve sur les smartphones et des applications 3D immersive, pour intégrer Gemini qui est l’IA générative de Google, fonctionner avec le Play Store et accepter les interactions naturelles : regard, gestes, voix, etc.
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Georges-Edouard DIAS
May 28, 6:50 PM
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Decathlon France annonce le lancement officiel de Visio Store, son service de conseil personnalisé en visioconférence. Ce dispositif propose aux clients un accompagnement gratuit à distance pour choisir leur équipement sportif. La Revue du Digital l’avait annoncé le 2 avril dernier. L’expérience d’achat évolue vers le Premium. Les conseillers qui assurent les visios sont formés par les concepteurs des produits
Prise de rendez-vous depuis le site Decathlon.fr Le client prend rendez-vous en ligne, sur le site decathlon.fr. Il peut effectuer cette démarche depuis la fiche produit ou depuis la page dédiée au service. Une fois le rendez-vous confirmé par e-mail, il se connecte à une visioconférence avec un conseiller. Il accède à un échange personnalisé et un accompagnement qui mène, sʼil le souhaite, jusquʼà lʼachat. La session vidéo s’effectue en Facetime et est prévue sur un créneau de 30 minutes. Le conseiller utilise un casque Apple immersif pour les équipements de montagne Les tentes sont visualisables en 3D avec le casque immersif d’Apple Plusieurs univers sont mis en scène, tels qu’une salle de fitness, une salle réservée aux vélos ou une autre pour le golf. Decathlon a testé ce projet en 2024 dans l’univers du vélo à assistance électrique. Lors de cette phase d’expérimentation, un rendez-vous sur deux aboutissait à un achat. Face à ce résultat encourageant, l’entreprise décide d’étendre le service à d’autres univers comme le cycle, le fitness, la montagne et le golf. Les conseillers disponibles en visioconférence reçoivent une formation directement de la part des équipes qui conçoivent les produits. Cette formation leur permet de présenter les articles, de les comparer et d’orienter les clients vers les solutions les mieux adaptées à leurs besoins. Les caméras servent à zoomer sur les détails techniques et esthétiques Zoom sur les détails techniques des produits Le showroom utilisé pour Visio Store est équipé de caméras. Ces caméras servent aux conseillers de zoomer sur les détails techniques et esthétiques des produits. Dans le domaine spécifique de la montagne, la réalité augmentée permet aux clients de visualiser l’encombrement et les dimensions des équipements comme les tentes de camping. Lors de la phase d’expérimentation, un rendez-vous sur deux aboutissait à un achat Christophe Leclerc, responsable du Centre Relation Client de Decathlon France qui est à l’origine du service, explique que le projet répond à une crainte fréquente chez les clients. C’est à dire que de nombreuses personnes ont peur de se tromper lorsqu’elles doivent choisir un produit technique ou coûteux. Le conseil personnalisé en visio doit aider les clients à acheter avec plus de sérénité et à vivre une expérience marquante. “Mettre les clients au cœur de nos actions, cʼest dʼabord savoir les écouter » dit-il. Le projet Visio Store est né au Centre de Relation Client de Decathlon, et le but initial n’était pas la vente mais l’aide au client. « Nous avons compris la principale appréhension des clients c’est la peur de faire le mauvais choix lors de l’achat d’un produit technique ou dʼinvestissement » résume-t-il. Les univers du cycle, du fitness et de la montagne Le service Visio Store couvre plusieurs univers. Dans l’univers du cycle, les conseillers accompagnent les clients dans le choix d’un vélo adapté à leurs besoins, qu’il s’agisse d’un VTT, d’un vélo à assistance électrique, d’un vélo musculaire ou d’un vélo de route. Dans le domaine du fitness, les conseillers guident les clients dans le choix d’appareils de sport, comme les rameurs, les tapis de course, les vélos ou les racks. Les univers du cycle, du fitness et de la montagne sont couverts pour le démarrage du service Dans l’univers de la montagne, les conseillers présentent les équipements d’extérieur et permettent aux clients de les visualiser en trois dimensions de manière immersive, via un casque Apple en particulier pour les tentes ou le mobilier de plein air. Dans l’univers du golf, les conseillers aident les amateurs à sélectionner leur équipement avec rigueur. Decathlon prévoit d’étendre ce service à d’autres univers sportifs dans les mois à venir. Les clients pourront bénéficier de conseils personnalisés en visio dans le domaine du running à partir de l’été 2025. Decathlon est une entreprise mondiale spécialisée dans les articles de sport. Elle conçoit des produits pour les pratiquants de tous niveaux, du débutant à l’athlète de haut niveau. L’entreprise compte aujourd’hui 101 100 collaborateurs et 1 817 magasins dans le monde. L’univers du golf est également couvert par Decathlon À lire sur le même sujet Articles similaires Decathlon France annonce le lancement officiel de Visio Store, son service de conseil personnalisé en visioconférence. Ce dispositif propose aux clients un accompagnement gratuit à distance pour choisir leur équipement sportif. La Revue du Digital l’avait annoncé le 2 avril dernier. L’expérience d’achat évolue vers le Premium. […]
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Georges-Edouard DIAS
May 28, 6:47 PM
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Jennyfer devait ce mercredi voir confirmée sa mise en liquidation, accompagnée d'une reprise partielle par le tribunal de commerce de Bobigny. L'enseigne pour jeunes femmes s'ajoute à la longue liste des chaînes d'équipement de la personne qui sont passées par la case justice et dépôt de bilan. Mardi, Naf Naf, la marque qui a connu son heure de gloire dans les années 1980, a demandé son placement en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Bobigny. Le 30 avril, ce sont les chaussures André qui ont effectué la même démarche, à Paris cette fois. Auparavant, il y a eu Kookaï, la marque de luxe accessible Paule Ka, Pimkie, Camaïeu, Burton of London, l'américain Gap, Esprit, Chaussexpo… Les chaussures Minelli ont été sauvées in extremis, mais seuls quelques magasins sont restés ouverts. En 2023, c'étaient les 160 boutiques San Marina qui tiraient le rideau.
40 % des défaillances dans le commerce Citant une étude du cabinet Newmark, le magazine spécialisé « LSA » rappelle qu'en 2024 sur les 43 enseignes de commerce qui ont fait l'objet de procédures judiciaires, 40 % étaient issues de la mode. C'était 47 % en 2023. Les Américains qui ont vu les grands magasins disparaître des centres commerciaux et les « main streets » se désertifier appellent cela le « retail apocalypse ». Mais les causes sont multiples et le paysage pas aussi noir que l'encre des greffiers. De nombreuses défaillances sont la conséquence en cascade de la faillite du conglomérat Vivarte, qui a vacillé après trois rachats par des fonds avec le levier de la dette (LBO) : Naf Naf, André, Kookaï, San Marina. Patrick Puy, spécialiste du retournement d'entreprises et dernier manager de transition de Vivarte, expliquait aussi aux « Echos » en 2023 que le problème des enseignes de textile tenait à leur « important besoin en fonds de roulement pour acheter, souvent longtemps à l'avance, leurs collections ». « Pendant la crise du Covid, la plupart des marques ont accumulé des problèmes de trésorerie qui n'ont pas été résolus à la sortie de la crise à cause de l'inflation qui a renchéri le coût de l'argent », ajoutait-il. De fait, la fast-fashion inventée par Zara, qui renouvelle rapidement les collections pour limiter les stocks, et l'ultra-fast-fashion de Shein, qui fait fabriquer à la commande, n'ont pas ces problèmes de trésorerie. Les enseignes ont aussi été pénalisées par la hausse de leurs loyers dans les centres commerciaux ou en centre-ville. Sur une base 100 établie en 2008, l'indice des loyers commerciaux sur lequel la plupart des baux sont indexés est passé de 116 fin 2019 à 135 fin 2025. Alors que les ventes diminuaient, les loyers augmentaient.
Trois fois plus cher Les experts s'accordent également pour dire que les marques au positionnement moyen de gamme ont été laminées par les offres à petits prix de l'irlandais Primark, puis, en ligne, du chinois Shein. « La question du prix est essentielle. Le milieu de gamme est trois fois plus cher que l'ultra-fast-fashion. La période post-pandémie d'hyperinflation a laissé des traces. Les consommateurs ont la perception de prix trop hauts dans l'habillement », analysait en février auprès des « Echos » Gildas Minvielle, directeur de l'observatoire économique de l'Institut français de la mode (IFM). La question du marché, elle, n'est pas tranchée. Les placards sont-ils pleins et les Français sont-ils touchés par une sorte de « fatigue de la mode » ? Les chiffres diffèrent. L'IFM note que, en 2024, les ventes de prêt-à-porter étaient inférieures de 5,5 % à ce qu'elles étaient en 2019, avant le Covid. Mais une étude de l'éco-organisme Refashion montrait que, en 2022, 3,3 milliards de vêtements, chaussures et linge de maison avaient été mis sur le marché, contre 2,8 milliards en 2021. Quelle que soit la tendance, un creux de 5 % ne justifie pas, seul, la saignée des enseignes françaises. Et tout ne va pas mal dans le monde du prêt-à-porter. Des chaînes comme La Halle ou Promod rouvrent des points de vente. Camaïeu tente une relance à l'ombre de Celio. Le groupe Altares cité par la revue « Fashion United » a compté qu'au cours du premier trimestre 2025, le nombre de défaillances dans le commerce du textile avait chuté de 19 %. « L'orage s'éloigne », commente Thierry Millon, directeur des études chez Altares.
Seconde main Selon le premier baromètre consommateur de l'IFM qui porte sur le même premier trimestre 2025, Amazon, Shein et l'autre chinois Temu ne pèsent que 7 % de la consommation d'habillement en France. Dans le Top 15 des acteurs du marché, en volume (nombre de pièces), Vinted, le spécialiste de la seconde main, se classe premier. Il est suivi par Amazon. Shein est 5e et Temu 23e seulement. Les chaînes de magasins - qui vendent aussi en ligne - résistent. Kiabi pose sa « mode à petit prix » sur la 3e marche du podium. Decathlon suit en 4e position. H&M, Intersport, Auchan, Carrefour et E.Leclerc défilent de la 5e à la 10e place. Zara, le parangon de la fast-fashion, n'est que 13e.
La position de leader de Vinted souligne la montée de la seconde main dans l'équipement de la personne. Moins de consommateurs achètent du neuf. Mais ils achètent quand même, sur d'autres canaux. Certaines marques disparaissent. D'autres les remplacent.
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Georges-Edouard DIAS
May 28, 6:45 PM
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L’appareil Global 8000, présenté comme l’avion civil le plus rapide du monde depuis le Concorde, a signé un vol inaugural qui a satisfait son constructeur Bombardier.À Mach 0,94, le voyage d’affaire a trouvé sa nouvelle référence. Après un décollage et du Centre d’assemblage d’avions Bombardier à Mississauga, en Ontario, l’appareil du constructeur canadien a donné satisfaction : « Ce vol du premier avion de série marque une nouvelle étape réussie pour le programme Global 8000 de Bombardier, indique Stephen McCullough, vice-président principal, Ingénierie et développement de produits chez Bombardier, « et nous sommes très satisfaits des performances de l’avion durant ce voyage inaugural« .
Outre la vitesse de l’appareil qui le place à l’entrée de la catégorie supersonique, Bombardier insiste sur les 8000 milles marins (près de 15000 km) d’autonomie, permettant par exemple de relier sans escale Singapour et Los Angeles. Plus de la moitié de cette distance peut être parcourue à Mach 0,92, pour offrir aux voyageurs d’affaires des possibilités jusqu’ici inédites. Le Global 8000 est présenté comme capable d’atteindre de petits aéroports inaccessibles pour la plupart des appareils de sa catégorie.
« L’avion d’affaire ultime » L’appareil vise très explicitement une clientèle d’affaire et propose quatre zones habitables, une capacité de vol à très basse altitude et une cabine luxueuse avec une attention particulière apportée à la qualité de l’air. Le Global 8000, nouvelle mouture du Global 7500 sorti en 2018, est présenté comme « l’avion d’affaires ultime ».
Bombardier, fondée en 1942 à Valcourt au Québec, est entré sur le marché de l’aéronautique en 1986 avec le rachat de Canada Air. L’entreprise a recentré ses activités depuis 2021 sur le voyage d’affaire. Les clients du constructeurs exploitent aujourd’hui une flotte de plus de 5 100 avions.
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Georges-Edouard DIAS
May 28, 6:44 PM
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Nous sommes en Gascogne. Le Massena est une institution à Auch, préfecture du Gers. Au coeur de l'artère commerçante principale, on y boit son café à l'ombre des platanes, on parcourt « La Dépêche du Midi » en 2 minutes et on commente pendant des heures l'actualité avec gouaille, mauvaise foi et humour. Poste d'observation privilégié de notre vie publique, rugbymans du dimanche et mamies s'y croisent en échangeant souvent un bon mot. Deux commerces attirent rapidement notre regard. Ils marchent du feu de Dieu, un flux continu de clients s'y engouffre et repart les bras chargés. Quel contraste avec les autres commerces, aux étalages généreux mais où le passant se fait timide et l'acheteur rare.
Des commerces sacrifiés Rien d'étonnant en y réfléchissant. Dans les deux premiers, on ne paie pas, la gratuité s'y est imposée. Ce sont la pharmacie et le laboratoire d'analyses médicales. Les autres jonglent entre prix et promo, vitrines et stock, pour essayer de survivre dans un contexte économique difficile. À force de rogner leurs marges pour rester attractifs, ils sacrifient leurs projets, freinent leurs ambitions et vivent sous la menace permanente d'un redressement ou d'une fermeture. Combien de commerces historiques, chers à nos coeurs, avons-nous vu fermer ces dernières années, incapables de résister aux charges qui les étouffent et à la concurrence toujours plus rude ? Quel rapport me direz-vous ? Tout simplement que les seconds, avec les cotisations et les taxes dont ils s'acquittent, financent les premiers et que cette allégorie, certes réductrice, illustre parfaitement l'impasse dans laquelle se trouvent nos finances publiques et notre pays.
800 euros mensuels par actif Il n'est pas ici question de mettre en cause notre modèle social, socle de notre cohésion nationale, ni de stigmatiser les professionnels de santé qui effectuent un travail remarquable et assurent un service public de première nécessité. Mais juste d'illustrer que nos dépenses sociales, les plus importantes du monde (31,7 % du PIB) et qui ont encore augmenté de 40 milliards d'euros en 2024, se nourrissent du poids croissant qui pèse sur notre activité économique. Plus notre modèle social s'étend et la charge des retraites augmente, moins notre activité économique se porte bien. Par exemple, chaque actif cotise aujourd'hui 800 euros en moyenne chaque mois (parts salariale et patronale cumulées, hors comblement du déficit par l'Etat) non pas pour sa propre retraite mais pour payer les pensions actuelles. Veut-on que cette charge continue de grossir au détriment de l'augmentation des salaires, alors que c'est en France que l'écart entre le super brut et le net pour le salarié est le plus fort ? Pour 100 euros net pour un salarié, il faut que l'employeur débourse 218 euros. L'accumulation de charges et d'impôts empêche aujourd'hui nos commerçants, artisans et entrepreneurs d'embaucher, de baisser leurs prix, d'augmenter leurs salariés ou d'investir. Résultat : un cercle vicieux où la croissance économique s'essouffle, où le chômage ne diminue plus et où le pouvoir d'achat des Français peine à progresser.
Cap sur le budget 2026 Il est temps d'enrayer ce modèle mortifère. Freiner, juste freiner, l'augmentation des dépenses sociales, retraites incluses, pour redonner des marges de manoeuvre et du souffle à notre économie. Autrement, réindustrialiser notre pays, faire que le travail paie plus, résorber le chômage et retrouver notre souveraineté ne resteront que des slogans creux. Baisser significativement les charges qui pèsent sur le travail constitue donc désormais le seul moyen réaliste et efficace de relancer notre économie et, par conséquent, de préserver durablement le financement de notre précieux modèle social.
Une condition nécessaire pour revoir, de la terrasse du Massena, tous les commerçants et artisans débordés d'activité. Après tant d'années où il y a toujours eu de mauvaises raisons de ne pas le faire, le budget 2026 doit être le rendez-vous de la rationalisation de la dépense publique, de la responsabilité et du sursaut.
Jean-René Cazeneuve est député (EPR) du Gers et ancien rapporteur général du budget.
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Georges-Edouard DIAS
May 28, 6:41 PM
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Une marque automobile qui a construit sa réputation sur la légèreté de ses voitures peut-elle connaître le succès avec un coupé électrique nettement plus lourd ? C'est le pari que fait Alpine avec l'A390, nouvelle étape dans la réalisation de son ambitieux plan stratégique. La marque sportive du groupe Renault a dévoilé mardi son premier modèle à cinq places en soixante-dix ans d'histoire. Un coupé qui doit concilier la polyvalence d'usage avec le plaisir de conduite qui constitue sa signature. L'exercice ne va pas de soi. La quintessence d'Alpine est incarnée par l'A110, longtemps resté le seul modèle de la gamme. Ce bolide de deux places n'affiche que 1.100 kg sur la balance grâce à un châssis en aluminium, ce qui procure de délicieuses sensations au conducteur.
Digérer la prise de poids et le passage au 100 % électrique Le cahier des charges de l'A390 est de ce point de vue nettement plus contraignant. L'arrivée des places à l'arrière (indispensable pour accroître la clientèle potentielle) fait logiquement grimper le poids du véhicule. A cela s'ajoute le passage au 100 % électrique, qui se traduit par plusieurs centaines de kilos supplémentaires pour la seule batterie. Résultat, l'A390 affiche un poids de 2,1 tonnes, qui risque de faire tousser les « Alpinistes ». Le nouveau modèle n'en est pas moins « un pur concentré de l'âme d'Alpine », affirme Philippe Krief, le patron de la marque. Dans sa silhouette tout d'abord : l'impression de vitesse transparaît même à l'arrêt, grâce notamment à une ligne de toit qui plonge de manière ininterrompue jusqu'au coffre. L'avant, taillé comme une lame, le capot creusé pour optimiser les entrées d'air ou encore les flancs sculptés traduisent le souci apporté à l'aérodynamisme. Le travail pour assurer l'agilité de la conduite, lui, a été mené au niveau des moteurs. L'A390 en compte trois, un à l'avant et un pour chacune des roues arrière. Leur action est coordonnée par un système de répartition active de couple, breveté par Alpine : en fonction de la vitesse et de l'angle du volant, la moindre tendance au survirage ou au sous-virage est corrigée au millième de seconde. De quoi rendre le crossover « aussi rapide et agile que l'A110 », affirme Robert Benetto, le responsable des projets véhicules, malgré son poids et sa taille (4,61 mètres de long).
Pour mettre en scène cette fidélité aux racines de la marque, l'A390 a été présentée à Dieppe, siège de la manufacture historique d'Alpine, où sera produit le nouveau modèle. La voiture est arrivée conduite par le pilote de Formule 1 Pierre Gasly, avec à ses côtés Zinédine Zidane, ambassadeur de la marque.
La batterie, en provenance de la gigafactory Verkor de Dunkerque, sera elle aussi tricolore. L'autonomie annoncée va de 520 à 550 kilomètres, mais sera probablement moindre dans le cadre d'un usage sur autoroute.
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Georges-Edouard DIAS
May 28, 6:49 AM
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Alstom va-t-il bientôt transporter des passagers sous douane, au pied des avions de Roissy-CDG ? La plateforme aéroportuaire compte bien agrandir ses installations, et l'un des volets de cette expansion passe par les transports internes des clients, réalisés avec des métros automatiques, pour relier les terminaux actuels et futurs. Pour l'instant, Transdev assure l'exploitation des deux lignes actuelles de VAL de la seconde plateforme européenne, avec des rames légères réalisées par Siemens (ex-Matra). Mais son contrat actuel court jusqu'à la fin 2026 et Aéroports de Paris (ADP) prépare un grand big bang pour la nouvelle étape de développement, qui va s'étaler au mieux jusqu'en 2050. Ainsi, Alstom serait intéressé par le futur contrat des « people mover », ces mini-métros sans conducteur devenus la règle sur les grands aéroports du monde, selon « L'Informé ». Une diversification envisagée pour le constructeur des TGV, métros et tramways. Mais pas si éloignée de son coeur de métier actuel puisqu'il se renforce nettement dans la signalisation des réseaux et qu'il compte déjà à son actif de tels transports automatiques dans les aéroports américains de New York-JFK, Dallas, Atlanta, Las Vegas et demain, Los Angeles. Interrogé, Alstom ne confirme pas avoir posé sa candidature, mais ne dément pas non plus un possible intérêt. Egalement contacté, ADP n'a pas donné suite.
Un appel d'offres global A terme, le sujet serait gros et compte plusieurs volets, qu'ADP a voulu réunir dans un seul appel d'offres. D'une part, l'exploitation des deux lignes actuelles de VAL, qui relient les principaux terminaux 1 et 2, les parkings au large, et la gare TGV. D'autre part, l'extension du réseau actuel de navettes : d'abord le prolongement de la ligne interne existante dite LISA, qui relie le terminal E avec les deux terminaux situés au large, dévolus à l'alliance Skyteam emmenée par Air France-KLM. Une troisième barre d'embarquement et débarquement est prévue dans le prolongement de l'actuel petit terminal 2G, vers 2030, et suppose un allongement du VAL actuel. Puis, les grands travaux devraient se poursuivre dans une phase ultérieure plus au nord, non loin du terminal historique de CDG1 (le « camembert » de l'architecte Paul Andreu inauguré en 1974) , avec trois futures « barres » de salles d'embarquement, qui seraient elles-mêmes reliées à l'actuel CDG2 par une nouvelle ligne de métro automatique interne au site, restant à créer comme le reste. Un seul appel à candidature serait souhaité par ADP pour tous ces divers marchés, selon « L'Informé », y compris la création de la future ligne. Ce qui ne serait pas pour déplaire à un constructeur de matériel comme Alstom, bien implanté dans la signalisation, même s'il devait s'associer à des partenaires (génie civil, BTP, ingénierie…).
Pas de recettes de trafic Les navettes aéroportuaires, rendues nécessaires par l'agrandissement des aéroports, ne présentent guère de rapports avec les lignes de trains, ni même les métros des grandes agglomérations. Outre le matériel beaucoup plus léger et compact, leur modèle économique est fort différent : pas de recettes de billetterie (ils sont utilisés en vase clos par des voyageurs ayant passé l'inspection-filtrage), pas de risque trafic… Leur modèle relève avant tout du contrat pluriannuel passé avec l'exploitant de l'aéroport, public ou privé. Quant à l'extension programmée de Roissy-CDG, elle reste aléatoire à terme, et tout dépendra des trajectoires de trafic, récemment revues à la baisse. Pour l'heure, ADP se projette sur une croissance de 38 % du nombre de passagers sur la période 2019/2050, et un bond de 19 % du nombre de vols annuels.
Les choses ne sont pas gravées dans le marbre, et le prochain « contrat de régulation économique » (débattu entre la fin 2025 et 2027), permettra de mieux caler les appels d'offres, dont ceux des circuits de transport internes.
Denis Fainsilber
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Georges-Edouard DIAS
May 28, 6:48 AM
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La récente volte-face d'OpenAI a créé l'événement au début du mois. Le créateur de ChatGPT renoncerait - mais pas vraiment - à la recherche du profit et renouerait avec l'esprit de ses débuts, lorsqu'elle était association à but non lucratif. « Notre mission est de s'assurer que l'intelligence artificielle générale bénéficie à toute l'humanité », a écrit son PDG, Sam Altman. Seulement, c'était peut-être pour anticiper un autre événement qui fera autant, si ce n'est plus, de bruit : la sortie, le 19 mai, d' « Empire of AI : Dreams and Nightmares in Sam Altman's OpenAI » (« Empire de l'IA : rêves et cauchemars dans l'OpenAI de Sam Altman »), de Karen Hao. Cette somme technologique de 496 pages est une bonne candidate pour le Pulitzer et Hollywood, mais clairement pas une bonne publicité pour la start-up. « Les modèles d'IA générative sont des monstruosités, conçues sur d'insondables quantités de données, de travail, de puissance de calcul et de ressources naturelles », explique la journaliste américaine passée par la « MIT Tech Review » et le « Wall Street Journal ». Selon elle, les géants de la tech réactualisent des logiques impérialistes en imitant OpenAI dont le mot d'ordre peut se résumer à « scale, scale, scale ! » (« grandir, grandir, grandir ! »).
Une mission, une religion, un prophète A l'origine, l'organisation voulait concevoir une IA générale, c'est-à-dire « des systèmes autonomes qui surperforment les humains dans la plupart des tâches à valeur économique », afin d'en garder le contrôle et ainsi éviter qu'elle ne tombe entre de mauvaises mains, voire qu'elle prenne son indépendance et détruise l'humanité. Cependant, la « mission » peine de plus en plus à convaincre. Elle semble n'avoir été qu'un prétexte pour attirer des talents et servir des intérêts personnels - ce qui pourrait expliquer la tentative du conseil d'administration de se séparer de Sam Altman en 2023. « Les fondateurs qui ont le plus de succès ne cherchent pas à créer des entreprises », écrivait-il en 2013. « Ils ont pour mission de créer quelque chose plus proche d'une religion, et il s'avère, à un moment, que créer une entreprise est le moyen le plus simple d'y parvenir. » Serait-ce la véritable fin qui justifie tous les moyens ? D'anciens collègues dressent le portrait de Sam Altman en « menteur pathologique », « un manipulateur agressif » et représentant « sa propre menace pour l'humanité ». « Empire of AI » trouvera une place de choix dans l'argumentaire d'Elon Musk, cofondateur d'OpenAI avec une participation de 45 millions de dollars, qui a rompu avec l'organisation depuis qu'elle s'est tournée vers Microsoft. Le grand patron a porté plainte en 2024 contre son bébé, l'accusant d'avoir trahi sa mission. Seulement, l'enjeu n'est pas tant sur le statut de la société, et le livre le montre bien. Ladite « mission » paraît floue et incohérente avec les enjeux de sécurité et de conformité bien réels que pose l'intelligence artificielle. Quelle que soit la structure, c'est une logique d'exploitation qui est à l'oeuvre, au détriment du droit du travail (avec les travailleurs du clic), de la propriété intellectuelle (pillage des contenus), du respect des personnes (biais) et de la démocratie (production de fausses informations), alors que d'autres perspectives plus vertueuses pour l'IA existent.
L'AI Act, un argument de vente Sous l'impulsion d'OpenAI et encore plus depuis le retour de Donald Trump à la présidence, les Etats-Unis ont pris une direction qui foule aux pieds l'Etat de droit. Par opposition, l'Europe émergera-t-elle comme le contre-modèle ? C'est le but du règlement européen connu sous le nom d'AI Act, dont l'entrée en vigueur a commencé progressivement. A compter du 2 août, les IA génératives seront soumises à des règles spécifiques. Elles prévoient principalement des obligations de transparence sur les données d'entraînement et de respect des droits d'auteur, notamment des « droits voisins » (article 55). Les exigences dépendront aussi de leurs destinations affichées, connues et de la jurisprudence, puisque le règlement vise l'utilisation et non les modèles. L'AI Act figure comme un rempart dans un océan de dollars qui crée de dangereuses surenchères. Pour SAP, ce règlement serait pourtant un argument de vente : « Les préoccupations éthiques et économiques sont traditionnellement représentées - et de manière partiellement fausse à mon avis - comme relevant de champs contradictoires », indique Emmanuel Lempert, vice-président chez l'éditeur de logiciels allemand SAP. L'AI Act cherche à les réconcilier. « Mais l'éthique, ça peut générer de la confiance et donc de l'acceptabilité. Cela peut aussi être un avantage compétitif : des clients viennent voir SAP car ils ont confiance en nous. »
Il envisage ainsi de promouvoir ses solutions comme plus éthiques, car conçues par défaut pour le marché européen, donc conformes à l'AI Act. Prophétiser « l'IA-pocalypse » fonctionne mieux pour le moment et se complaît paradoxalement dans une moindre réglementation.
Rémy Demichelis, journaliste à Investir, est l'auteur de « L'Intelligence artificielle, ses biais et les nôtres » (Faubourg, 2024).
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