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Le spectateur de Belleville
October 12, 2017 6:35 PM
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Propos recueillis par Anne Chemin et Jean-Baptiste Jacquin dans Le Monde
L’accumulation de textes sur la sécurité inquiète la juriste Mireille Delmas-Marty. Elle dénonce une quasi-fusion entre le droit d’exception et le droit commun.
Mireille Delmas-Marty est juriste, professeure émérite au Collège de France. Elle a notamment publié Aux quatre vents du monde. Petit guide de navigation sur l’océan de la mondialisation (Seuil, 2016). A l’occasion du projet de loi antiterroriste, qui a été adopté à l’Assemblée nationale mercredi 11 octobre, elle analyse, ici, les dérives sécuritaires depuis le 11 septembre 2001.
Quel regard portez-vous sur les lois antiterroristes adoptées en France ces dernières années ?
Quand on compare le débat sur la loi Sécurité et liberté présentée par Alain Peyrefitte, au début des années 1980, à ce qui s’est passé depuis une quinzaine d’années, on a l’impression d’avoir changé d’univers : à partir des années 1970, la montée en puissance des droits de l’homme semblait irréversible et l’Etat de droit un dogme inébranlable.
Depuis les attentats du 11 septembre 2001, un repli sécuritaire et souverainiste semble avoir levé un tabou : il légitime jusqu’à la torture aux Etats-Unis et déclenche un peu partout une spirale répressive qui semble accompagner une dérive sans fin de l’Etat de droit.
Peut-on reconstituer la généalogie de ce changement de monde ?
L’Etat de droit a commencé sa dérive avec le Patriot Act, qui a été adopté aux Etats-Unis après les attentats du 11 septembre 2001.
L’exemple américain a encouragé d’autres pays démocratiques, y compris en Europe, à faire de même : en ce début du XXIe siècle, des pays comme l’Allemagne ou la France ont abandonné peu à peu des garanties qui paraissaient pourtant définitivement acquises. Outre-Rhin, la Cour de Karlsruhe a ainsi accepté, en 2004, la réactivation d’une loi nazie de 1933 sur les internements de sûreté qui n’avait pas été abrogée mais qui était longtemps restée inactive.
En France, une loi de 2008 a introduit une rétention de sûreté conçue sur le modèle allemand de 1933. La dérive s’est ensuite accélérée après les attentats de Paris commis en 2015.
Il était légitime de proclamer l’état d’urgence mais les prolongations qui ont suivi ne s’imposaient pas. D’autant que, simultanément, la France a adopté plusieurs lois sur la sécurité, dont celle sur le renseignement de juillet 2015 qui légalise des pratiques restées en marge de la légalité. Cette accumulation n’a pas de précédent dans l’histoire du droit pénal français.
Décèle-t-on, dans les années qui précèdent, les germes de ce mouvement de dérive de l’Etat de droit ?
En France, ce mouvement est tangible dès la loi sur la rétention de sûreté de 2008, qui ne concerne pas le terrorisme mais la criminalité à caractère sexuel. C’est à cette époque que l’on voit naître l’idée d’une dangerosité détachée de toute culpabilité.
En vertu de ce texte, un simple avis de dangerosité émis par une commission interdisciplinaire suffit pour que le juge pénal ordonne la rétention d’une personne ayant déjà exécuté sa peine, et ce pour une période d’un an renouvelable indéfiniment.
Depuis 2007, les discours politiques sur la récidive suggéraient de transposer le principe de précaution, jusqu’alors réservé aux produits dangereux.
Cette démarche repose sur une vision anthropologique nouvelle. Auparavant, la justice s’inspirait de la philosophie des Lumières, qui est fondée sur le libre arbitre et la responsabilité. Avec le principe de précaution, on entre dans une philosophie déterministe : la personne étiquetée dangereuse est comme prédéterminée à commettre le crime. C’est une forme de déshumanisation qui me semble très dangereuse.
Cette loi de 2008 a-t-elle inspiré les lois antiterroristes ?
La notion de dangerosité est en effet très présente dans les textes de ces dernières années. En matière de terrorisme, la police administrative ne connaît qu’une seule limite : une formule standard qui prévoit que l’autorité administrative peut agir si elle a des « raisons sérieuses de penser » qu’une personne constitue une menace pour l’ordre public. Cette formule magique est beaucoup trop vague : répétée de loi en loi, elle dispense de démontrer en quoi le comportement de l’intéressé constitue une menace.
Pourtant, c’est précisément la notion de limite qui caractérise l’Etat de droit dans une démocratie. La justice pénale est ainsi limitée par le principe de la légalité des délits et des peines et par la présomption d’innocence, qui impose de prouver la culpabilité avant de prononcer une peine.
Avec la notion de dangerosité, on entre dans une logique d’anticipation qui, par définition, n’a pas de limites. Comment savoir où commence et où se termine la dangerosité ? Comment une personne peut-elle démontrer qu’elle ne passera jamais à l’acte ? Il ne peut pas y avoir de « présomption d’innocuité » car nous sommes tous potentiellement dangereux : nous sommes donc tous des suspects en puissance.
Diriez-vous que les lois antiterroristes menacent fortement l’Etat de droit ?
C’est tout l’ensemble qu’il faut considérer pour mesurer à quel point les garanties se sont affaiblies : en quelques années, nous sommes passés de l’Etat de droit à un Etat de surveillance, voire à une surveillance sans Etat au niveau international. Il faut nuancer, bien sûr : après 2015, la France n’a pas instauré la torture, ni remis en cause l’indépendance de la justice – nous ne sommes ni en Turquie ni en Pologne.
L’Etat de droit, au confluent de la séparation des pouvoirs et du respect des droits de l’homme, est d’ailleurs un horizon que l’on n’atteint jamais complètement, comme la démocratie. Mais cette avalanche sécuritaire nous en éloigne et l’on peut craindre que le mouvement continue. Le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, a précisé que le projet en discussion « est loin d’épuiser le sujet ».
Alors que la loi sur le renseignement de 2015 restreint déjà fortement le droit au respect de la vie privée, certains de ses dispositifs réservent encore des surprises, notamment les fameux algorithmes de détection des profils suspects, qui n’ont pas encore été expérimentés en France. Avec ces algorithmes, la surveillance ciblée sur les individus risque de basculer vers une surveillance de masse. Le tri des suspects potentiels pourrait se faire par une sorte de « pêche au chalut » à partir d’une masse de données indifférenciées, les big data, que des logiciels automatiques auraient la possibilité d’interpréter.
Plus largement, les lois antiterroristes instituent une confusion générale des pouvoirs alors que l’Etat de droit repose, au contraire, sur la séparation des pouvoirs.
En matière de terrorisme, la police administrative, qui est traditionnellement préventive, devient répressive : le ministre de l’intérieur ou le préfet peuvent ainsi imposer des assignations à résidence qui ressemblent à une peine, le suivi sociojudiciaire. A l’inverse, la justice pénale, qui est traditionnellement répressive, devient préventive, puis prédictive, voire divinatoire : en invoquant la notion de dangerosité, on remonte à des intentions qui n’ont aucun commencement d’exécution.
Les lois antiterroristes du gouvernement font entrer certaines des dispositions de l’état d’urgence dans le droit commun. Craignez-vous un phénomène de contamination ?
On est au-delà de la contamination, il y a presque fusion entre le droit d’exception et le droit commun : on ne voit plus très bien ce qui les distingue ! Le rapporteur de l’Assemblée nationale a d’ailleurs expliqué que les nouveaux pouvoirs de l’autorité administrative étaient « inspirés » par l’état d’urgence. Et le projet durcit le droit commun en étendant les contrôles de police dits « aux frontières » par un amalgame douteux entre terrorisme et migrations irrégulières.
Comment caractériseriez-vous la période que nous vivons ?
Je parlerais à la fois de confusion et de fusion. Confusion entre terroristes et étrangers, entre mesures administratives et mesures pénales, entre droit commun et droit d’exception. Mais aussi fusion entre paix et guerre.
George W. Bush, après les attentats du 11-Septembre, a proclamé l’« état de guerre », mais il n’y avait pas d’autre moyen, aux Etats-Unis, pour transférer des pouvoirs à l’exécutif : la Constitution américaine ne prévoit pas d’état d’exception.
En 2015, la France était en revanche dans une autre situation : il n’était pas nécessaire de déclarer la guerre pour appliquer la loi de 1955 sur l’état d’urgence, et pourtant, les discours officiels ont usé et abusé de l’expression « guerre contre le terrorisme », et pas seulement comme un argument rhétorique ou une simple métaphore.
La France a mené des opérations militaires dans plusieurs pays étrangers et elle y a ajouté des opérations de police, puis des « attentats ciblés » et autres « exécutions extrajudiciaires » qui marquent une nouvelle confusion des rôles : le chef d’Etat déclare la culpabilité, prononce la peine et la fait exécuter.
Comment résister à cet affaiblissement de l’Etat de droit ?
Ce qui m’inquiète le plus, c’est la résignation apparente d’une grande partie de la société qui s’est habituée aux dérives de l’Etat de droit. La France semble atteinte d’une espèce d’anesthésie générale, un assujettissement consenti.
Suivra-t- elle la voie américaine du repli souverainiste qui conduit au populisme ? Je crains en tout cas de voir un jour l’avènement de ce que Alexis de Tocqueville [1805-1859] appelait le « despotisme doux » : il fixe, écrivait-il, « les humains dans l’enfance et réduit chaque nation à n’être plus qu’un troupeau d’animaux timides et industrieux dont le gouvernement est le berger ».
Il est vrai que les dernières élections ont prouvé que l’espérance pouvait aussi changer la donne, y compris sur le destin de l’Europe. Ma réponse à votre question est peut-être de garder l’esprit critique et de refuser d’être gouvernés par la peur.
Puisque le Parlement est décidé à voter le texte, prenons ses promesses au sérieux et interprétons les ambiguïtés de la nouvelle loi comme un tremplin pour résister aux dérives sécuritaires.
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Le spectateur de Belleville
August 10, 2017 5:10 AM
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Le spectateur de Belleville
May 31, 2017 5:50 PM
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Par Adil Tazi pour le site Moustacho.com
Ce lieu à Marrakech est un véritable paradis sur terre pour les artistes
Au coeur d’une oliveraie, dans un petit village situé à 20 kilomètre de la ville ocre, se trouve un endroit d’exception dénommé « le jardin rouge ». Ce lieu se présente comme un paradis sur terre pour les artistes.
13 hectares dédiés à l’art et ouverte aux talents du monde entier, qu’ils soient africains ou internationaux. Derrière les portes du « jardin rouge » se cache un véritable laboratoire de créativité qui permet aux artistes de développer leurs idées. Sculptures, arts graphique, peintures… Tout y’est. Sans plus tarder, on vous laisse découvrir ce lieu magique en photos :
Voir les photos sur le site : http://moustacho.com/lieu-a-marrakech-veritable-paradis-terre-artistes/
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Le spectateur de Belleville
March 2, 2017 7:46 PM
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Le spectateur de Belleville
February 12, 2017 10:23 AM
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La question de nos libertés est au cœur de toute réflexion sur la sécurité. En démocratie, une politique de sécurité qui n’aurait pas pour mission de maintenir les libertés n’aurait pas de sens. Cette question se pose de façon cruciale depuis que la France est la cible d’une des plus grandes entreprises de terreur moderne qu’est le djihadisme perverti et déviant de Daech.
Cette question se pose avec encore plus d’acuité concernant l’art dans l’espace public.
Audrey Azoulay, ministre de la Culture, affirmait lors de ses vœux aux acteurs culturels, le 17 janvier dernier, que face à la violence massive, la mission qui est la nôtre, qui est la vôtre tous ici, devient encore plus brûlante, encore plus cruciale : non pas pour réparer la société mais pour la soutenir dans son projet républicain, faire vivre ses défenses les plus profondes, celles qui sont les seules susceptibles de nous protéger à long terme et de rendre possible la résilience de notre société.
L’art et la culture nous sont indispensables pour lutter contre le fanatisme et développer l’esprit démocratique.
Mais dans le même temps, la question de la sécurité dans les espaces publics se pose de façon ardue pour toutes les manifestations culturelles qui prennent place dans l’espace public. Les férias, les grands événements populaires, les grandes manifestations sportives en plein air, sont toutes obligées à réfléchir à ces questions.
Les ministères de la culture et de l’intérieur ont confié en juillet dernier une mission conjointe au Préfet Hubert Weigel, sur la sécurité des événements culturels.
Parmi ceux-ci, les festivals et manifestations culturelles dans l’espace public ont une problématique particulière. Plus que toute autre discipline artistique, les arts de la rue, par leur surgissement et par leur absence de cadre défini, questionnent la société, provoquent, animent et alimentent des débats forts.
Ils prennent souvent pour cadre une ville entière. Si la sécurité des artistes, des techniciens et du public y est primordiale, il n’est pas possible d’envisager de fermer des villes comme on peut fermer des stades ou des salles de concerts. Ce sont ces réflexions que les acteurs des arts de la rue ont amené lors des auditions du Préfet Weigel. L’an dernier, un seul de ces grands festivals a réellement été impacté, après le terrible attentat de Nice, le festival d’Aurillac. Le dispositif de sécurité, installé à la hâte, n’était pas satisfaisant. Faisant appel à des sociétés de sécurité mal préparées à ce genre d’événement, coûteux, et largement inefficace, le dispositif a généré des tensions avec le public et les habitants, autant qu’il a gêné le bon déroulement de la programmation dense de ce temps fort des arts de la rue. Pour autant, l’expérience d’Aurillac 2016 permet de mieux appréhender les exigences qui seront discutées en 2017 pour l’ensemble de ces manifestations. La nécessité de penser ces dispositifs dans le respect de l’identité, souvent très forte, de ces manifestations, comme la nécessité de prévoir les surcoûts entraînés et leur compensation, est impérative.
Sollicité par plusieurs manifestations, Christophe Cavard a interrogé Audrey Azoulay, ministre de la culture et de la communication, lors de la séance de questions au gouvernement du 1er février. Retrouvez ci-dessous sa question et la réponse de la Ministre.
« Madame la Ministre,
Votre ministère et celui et de l’Intérieur ont confié en juillet dernier une mission sur la sécurité des événements culturels au préfet Weigel, qui doit rendre son rapport à la fin du mois de février.
Le champ de cette mission couvre l’ensemble des événements culturels, qu’ils prennent place en lieu clos, en lieux dédiés, ou dans l’espace public.
Ma question concerne particulièrement ces derniers événements, et notamment les grands festivals d’art de la rue français, Aurillac, Sotteville, Chalons, Alès, qui réunissent plusieurs dizaines, parfois centaines de milliers de personnes sur plusieurs jours, dans toute une ville.
L’enjeu de la sécurité de ces manifestations est crucial. Mais les dispositifs doivent être pensés autant pour leur efficacité que dans le respect de l’identité de ces festivals.
Or, l’exemple du festival d’Aurillac 2016 nous a montré qu’un dispositif de sécurité inadapté pouvait provoquer des difficultés de programmation et des contestations générées par le dispositif lui-même. Et, dans ce cas précis, un surcoût important, sans garantie d’un remboursement par les fonds d’urgence, 50 000 euros restants à la charge du festival après la compensation par le fonds d’urgence géré par le CNV. (centre national des variétés).
Particulièrement exposés du fait même de leur situation dans l’espace public, nos festivals d’art de la rue sont des fleurons de la démocratisation culturelle. Ils sont, plus que tout autre peut-être, au cœur de cette mission brûlante des acteurs de la culture que vous évoquiez récemment. Leur existence même est un vecteur de diffusion d’une culture démocratique.
Les organisateurs sont prêts à prendre cette responsabilité, en inventant des dispositifs de sécurité qui ne trahissent pas leur identité artistique.
Quels engagements pouvez-vous prendre, Madame la Ministre, pour que les dispositifs de sécurité puissent être cohérents avec la mission artistique de ces événements, et que leur surcoûts soient compensés par une dotation exceptionnelle ?
Voir la vidéo de la séance des questions à l'Assemblée Nationale : https://youtu.be/CMGPM2yFTfo
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Le spectateur de Belleville
from Revue de presse théâtre
December 16, 2016 3:44 AM
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Par Séverine Kodjo-Grandvaux (contributrice Le Monde Afrique, Douala)
L’actrice joue des pièces interactives dans les cafés et sur les trottoirs des villes rwandaises, interrogeant la mémoire du génocide et de l’« avant » pour recréer une histoire commune.
S’il y a une peur que Carole Karemera n’a pas, c’est bien celle, justement, de se mesurer à ses propres peurs. De se confronter au passé et d’affronter la douleur aiguë d’une mémoire à vif. De se tenir debout là où le sol se dérobe sous vos pieds et vous entraîne au cœur de ténèbres abyssales, où gisent les corps mutilés et errent les âmes de ceux dont on a effacé le nom. De ces nourrissons, de leurs frères et sœurs à peine plus âgés, de leurs parents, ces femmes et ces hommes tutsi sur qui s’est abattue l’inhumaine haine de leurs propres voisins. Depuis dix ans, l’actrice, qui a foulé pour la première fois le pays des Mille Collines en 1996, a fait de sa passion pour le théâtre une arme de reconstruction.
Désormais installée à Kigali, celle qui est née en 1975 à Bruxelles de parents exilés a ouvert dans la capitale rwandaise une structure artistique, l’Ishyo Art Center. Un lieu sans lieu qui va à la rencontre des spectateurs, évitant le très fréquent écueil de faire du théâtre en Afrique comme on en ferait en Europe, retranché derrière les murs d’une salle aseptisée. « On va chercher physiquement le public là où il est, dans la rue, les cafés. On le harangue et on lui offre la possibilité de participer à une nouvelle expérience », explique Carole Karemera, entre deux représentations lyonnaises de Battlefield, la pièce de Peter Brook actuellement en tournée en Europe.
La force cathartique du théâtre
Le théâtre de rue n’est pas une tradition rwandaise, mais « un moyen de réinvestir l’espace public dans un contexte où les villes ont été totalement réorganisées après le génocide, détaille-t-elle d’une voix calme et douce. Ce qui m’intéresse, c’est de voir si, avec du théâtre, on peut retisser du lien et créer une nouvelle expérience collective. Vous savez, les rues, les collines, n’ont plus rien d’innocent désormais. Elles portent en elles la mémoire de ce qui s’est passé. Alors, est-ce qu’on peut récréer dans ces lieux une sorte d’état d’innocence qui nous permette de nous ouvrir et d’accueillir celui qui vient, qui est là, ou reste-t-on dans la suspicion ? »
Persuadée de la force cathartique du théâtre, Carole Karemera se rend sur les lieux du drame, là même où l’opération « Turquoise » a failli, pour apporter « une autre parole ». Une démarche qu’elle partage avec la metteure en scène française Dalila Boitaud-Mazaudier (de la compagnie Uz et Coutumes) avec qui elle a travaillé sur Hagati Yacu – Entre nous, pièce de rue en trois temps, inspirée notamment de Murambi, le livre des ossements, de Boubacar Boris Diop et qui a été présentée au Rwanda en 2015.
Lire aussi : Le Rwanda ouvre une enquête sur le rôle de responsables français dans le génocide
L’expérience se poursuit avec Ejo N’Ejo Bundi, écrite à partir de témoignages de rescapés du génocide de 1994 recueillis lors des gacaca, ces tribunaux traditionnels réactivés pour juger publiquement les bourreaux. « Cette parole sera, non pas comparée, mais croisée avec celle de rescapés d’autres génocides qui ont eu lieu en Europe ou au Cambodge, pour entrer en solidarité et voir comment notre civilisation, à nous tous, peut vivre avec cela et ce qu’il nous reste de beauté », explique Dalila Boitaud-Mazaudier. Des extraits de cette pièce en cours d’écriture (en français, en anglais et en kinyarwanda) seront lus jeudi 15 décembre lors d’une rencontre publique organisée au Mémorial de la Shoah, à Paris, autour du thème « Transmission, réconciliation : expérience théâtrale au Rwanda ». La première représentation, quant à elle, doit avoir lieu à Kigali en décembre 2017.
La construction d’une société apaisée
Mais parce qu’elle ne veut surtout pas que les Rwandais soient « piégés dans ce trou qu’est 1994 » et parce qu’elle souhaite que « notre mémoire ne soit pas seulement un caveau », Carole Karemera entend redonner à son pays toute son histoire et sa lumière. Raison pour laquelle elle a monté avec Cécilia Kankonda une « cathédrale sonore » construite à partir d’enregistrements de souvenirs de ce qu’était ce territoire avant 1994. Une installation participative, où chacun pouvait venir raconter ou offrir un fragment de mémoire, et qui a tourné dans quasi tous les districts du pays. Cette expérience entendait donner la possibilité aux Rwandais de se ressaisir de leur passé dans toute son épaisseur.
Convaincue que la culture a un rôle déterminant à jouer dans la construction d’une société apaisée, Carole Karemera travaille avec le ministère de la culture, des membres de la société civile et des experts du Maroc, du Zimbabwe et d’Afrique du Sud à l’organisation d’états généraux de la culture au Rwanda afin de répertorier les acteurs du secteur, d’évaluer leurs besoins, et de formuler des recommandations pour que la culture soit partie intégrante du projet de développement national Vision 2050.
En parallèle, elle écrit sa prochaine pièce, Murmures, une création qui interroge les rapports entre vie privée et vie publique « des femmes au Rwanda et en Afrique ». Et qui sera « totalement féminine » à l’écriture, au jeu et à la musique, car « nous, les femmes artistes, pouvons nous faire entendre avec force et douceur ». Ce que démontre l’engagement de cette désormais quadragénaire à la délicate élégance et à la détermination sans faille.
« Transmission, réconciliation : expérience théâtrale au Rwanda », rencontre organisée jeudi 15 décembre à 19 heures au Mémorial de la Shoah, 17, rue Geoffroy-l’Asnier, 75004 Paris.
Séverine Kodjo-Grandvaux
contributrice Le Monde Afrique, Douala
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Le spectateur de Belleville
July 29, 2016 12:46 AM
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Le spectateur de Belleville
July 27, 2016 3:25 AM
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April 29, 2016 6:20 PM
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April 28, 2016 6:10 AM
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Le spectateur de Belleville
March 19, 2016 7:39 AM
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Alors qu'on apprenait le licenciement de 20 travailleurs du Manège au lendemain de Mons 2015, 400.000 euros d'indemnités étaient versés à son administrateur général, soit plus que la somme globale réservée à l'enveloppe artistique. Sept directeurs de théâtre dénoncent la situation "absurde et révoltante" dans une lettre ouverte que nous retranscrivons ici in extenso.
Le manège.mons, rue des Soeurs Noires à Mons © Google Maps
MONS 2016: QUEL AVENIR POUR LA CRÉATION?
La CONPEAS a pris connaissance du licenciement récent de 20 travailleurs du manège.mons ainsi que des arguments avancés par la nouvelle direction générale pour expliquer cette restructuration.
Philippe Degeneffe, qui a été choisi pour succéder à Yves Vasseur au poste de directeur général, a déclaré (RTBF Info, Manu Delporte, 18 janvier 2016): "si on ne fait rien, il nous reste 4% du budget pour faire de la culture, ce qui est notre vocation première".
Lors du Conseil Communal de la ville de Mons de ce mardi 19 janvier, Elio Di Rupo aurait confirmé (RTBF Info, Vincent Clairin, Fabrice Gérard, 20 janvier 2016) que "seuls 5% de plus de 6.000.000 pourraient être consacrées en 2016 à la création artistique et à la diffusion". Parallèlement, on apprenait au cours de ce même conseil communal par la voix de Georges-Louis Bouchez (MR), qui a en charge le budget et les finances au collège communal, que Mauro Del Borrello, administrateur général du Manège comptant parmi les travailleurs licenciés (et par ailleurs conseiller communal socialiste), aurait quant à lui négocié ses indemnités de sortie à hauteur de 400.000 euros (coût employeur).
On peut en conclure que le coût des indemnités de sortie de ce seul travailleur serait supérieur à la somme globale réservée à l'enveloppe artistique (et donc notamment à l'ensemble des emplois artistiques) du Manège en 2016.
Philippe Degeneffe assure que ces 20 licenciements devraient permettre de consacrer 10% à l'artistique. Mais 10% cela reste incroyablement faible pour une dotation de cette importance.
À l'heure où la ministre de la Culture appelle l'ensemble du secteur culturel à remettre l'artiste au centre et s'apprête à exiger d'institutions subventionnées largement moins dotées que le Manège des efforts considérables, serait-il acceptable que la mégastructure montoise se contente (pour quelle raison?) d'une enveloppe de 600.000 euros pour remplir les importantes missions de production et de diffusion qui lui incombent? Faut-il rappeler que le Manège compte parmi les quatre centres dramatiques de la Fédération Wallonie-Bruxelles (aux côtés du Théâtre de Liège, du Théâtre de Namur et du Théâtre Varia à Bruxelles) et abrite en son sein Musiques nouvelles, le plus important centre de musique contemporaine de la fédération, ainsi que le Centre des écritures contemporaines et numériques?
Un des arguments qui a présidé à la création du manège.mons en 2002, était que le rassemblement du Centre dramatique hainuyer, du Centre culturel de Mons et de l'Ensemble Musiques nouvelles sous une coupole commune, permettrait de réaliser des économies d'échelles et entraînerait un renforcement des enveloppes artistiques. En 2011, alors qu'en commission parlementaire du Parlement de la Communauté française on débattait du bien-fondé des subventions importantes accordées au manège.mons comparativement à d'autres opérateurs, Yves Vasseur déclarait dans la presse (Le manège.mons est-il favorisé? Pascal Lorent, Le Soir, 24 février 2011) que l'ensemble des activités du Manège, et en particulier ses missions de création (théâtre, musique contemporaine, arts numériques), justifiait ces dotations. Et il ajoutait: "en regroupant ces activités, on parvient à réaliser des économies d'échelle".
Ces déclarations rassurantes n'ont pas empêché le manège.mons de progressivement renforcer son équipe permanente (direction, administration, personnel technique) au détriment des enveloppes artistiques, jusqu'à atteindre la situation absurde et révoltante d'aujourd'hui. Celle qui voit un outil étincelant désormais dans l'incapacité de réaliser l'objet social qu'impliquent les aides publiques considérables qu'il reçoit.
La CONPEAS s'étonne vivement qu'aucun garde-fou ne soit venu enrayer une machine de toute évidence devenue folle. L'euphorie liée à Mons 2015 Capitale Culturelle a-t-elle à ce point aveuglé les différents responsables et instances, à commencer par le Conseil d'administration du Manège, qui auraient pu, qui auraient dû exiger de la direction qu'elle inverse la vapeur?
Aujourd'hui, du fait de cet aveuglement, vingt travailleurs se retrouvent sur le carreau. Mais ce n'est pas tout.
Le Manège annonce aussi qu'il pourrait suspendre sa programmation durant les six premiers mois de la saison 16-17. C'est donc toute une dynamique de développement artistique, sur le plan local, régional, national et international, qui se voit ainsi réduite à néant. Et l'ensemble d'un secteur - déjà bien fragilisé - qui se retrouve privé des emplois qui devraient légitimement lui revenir.
Face à une situation à ce point inadmissible, la CONPEAS appelle solennellement tous ceux qui en ont la responsabilité, à commencer par la ministre de la Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles - principal pouvoir subsidiant de l'institution montoise - à prendre les décisions qui seront en mesure de contraindre le manège.mons à rencontrer enfin et de façon significative - en particulier sur le plan de l'emploi artistique - les missions de création et de diffusion qu'on est en droit d'attendre de lui.
Pour la CONPEAS, son conseil d'administration:
Michael Delaunoy (Rideau de Bruxelles)
Monica Gomes (Théâtre de la Balsamine)
Isabelle Jonniaux (Atelier 210)
Caroline de Poorter (Les Brigittines)
Philippe Sireuil (La Servante)
Sylvie Somen (Théâtre Varia)
Jean-Michel Van Den Eeyden (Théâtre de l'Ancre)
En savoir plus sur:
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Le spectateur de Belleville
February 23, 2016 7:22 PM
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Les espaces en transition ont toujours été des lieux prisés pour l’intervention de graffiti artistes et de street artistes. Jadis peu surveillés, délaissés par leur propriétaires ou gestionnaires, les délaissés urbains, friches ou bâtiments à l’abandon ont toujours proposé des surfaces propices à la peinture murale.
2 La France des années 70 et 80, chantée par Jacques Dutronc et filmée par Tati, est celle des grands chantiers de rénovation urbaine de centre-ville. C’est aussi la France des Trente Glorieuses, celle d’un progrès économique décomplexé, la fin de l’important épisode d’exode rural qu’a connu la France au milieu du XXe siècle, et qui pose des questionnements sociétaux importants. De grands chantiers urbains se développent, transformant profondément certains faubourgs et secteurs périphériques, aidés par les progrès des techniques de constructions et encouragés par le règne de l’automobile.
3 Visant à rénover des quartiers insalubres, à reconvertir de grandes emprises post-industrielles, à créer de nouveaux équipements, de nombreux sites urbains en transition intéressent les artistes. D’un point de vue pratique, ils sont accessibles, disponibles et relativement ouverts. De longues palissades les ceinturent, ces mêmes palissades que Gérard Zolykamien utilise pour y figer ses figurines, rue des Archives à Paris par exemple.
4 D’un point de vue symbolique, ils sont également porteurs de sens. C’est ainsi qu’Ernest Pignon-Ernest choisit en 1979 un immeuble en démolition, rue de l’Ouest dans le XIVème arrondissement, pour mettre en scène Les Expulsés, ce collage représentant un couple modeste, comme déplacé par le projet de rénovation urbaine à l’œuvre sur l’immeuble.
5 Ces deux artistes, couramment cités comme les précurseurs du street art en France, interrogent symboliquement la place de l’Homme au sein des mutations urbaines. Leur intervention In Situ, à même ces immeubles et cette ville en transition, fait œuvre et sens, le geste et le support alimentant l’œuvre au moins autant que la technique ou le rendu graphique.
6Les années 80 sont celles de l’arrivée en France de la culture urbaine américaine. Le graffiti est alors mêlé à la danse et à la musique, dans la lignée des fondateurs du courant graffiti émanant des États-Unis et de la côte est en particulier. La peinture illégale sur train et métro est la plus emblématique, mais les lieux abandonnés intéressent une autre partie du mouvement, car ils permettent des pratiques plus « confortables ». C’est l’idée de spot.
7Le terrain vague de Stalingrad est le lieu mythique associé à cette époque, documenté notamment par le photographe Yoshi Omori. S’y déroulent des block parties chaque samedi. Le site, dans l’attente d’un chantier de logements, est un lieu de rendez-vous aisément accessible en métro et visible depuis la ligne 2, qui le surplombe. De nombreux danseurs, DJ’s émergeant à l’époque, jeunes talents du rap et graffitis artistes s’y croisent au milieu des années 80, tels Bando ou Mode2.
8Un certain renouveau, une massification du mouvement s’opère dans les années 2000. Le terme de street art apparaît alors, faussement fédérateur. Le phénomène est porté essentiellement par les progrès technologiques que sont l’appareil photo numérique dans un premier temps, mais aussi et surtout internet, qui permet de diffuser des œuvres originellement confidentielles et éphémères. Le street art est surtout un screen art, vu de tous sur les réseaux sociaux. Dernier vecteur pour cet essor, les réseaux sociaux embarqués sur les téléphones portables permettent à tous de diffuser les œuvres des artistes, ces derniers perdant (souvent vertueusement) le contrôle sur leur propre communication via des identifications ou des hashtags.
9Fort de cette nouvelle médiatisation, une frange du mouvement organise des résidences d’artistes. La ville en transition sert alors de décor à des événements souvent très spectaculaires. Ces lieux en friche, en raison de leurs grandes dimensions, permettent des rassemblements d’artistes, colonisant en troupe ces sites, et produisant des œuvres collectives, en phase avec les pratiques du milieu, composé de crews.
10Pour la France, une résidence fondatrice fut le Mausolée, organisée en toute discrétion en 2010. Lek et Sowat ont convié dans un ancien supermarché en friche situé Porte de la Villette à Paris une quarantaine d’artistes. Friche dure et inaccessible au public, le projet a été dévoilé au public par un livre et une vidéo d’anthologie. Réalisée par leur compère Kan, celle-ci met en scène le travail des artistes dans les parties communes du supermarché. Sorte d’hommage au graffiti version urbex, l’œuvre collective est ici indissociable de ce support, typique des lieux abandonnés.
11En 2013, des galeristes reprennent ces codes et événementialisent ce type de résidence dans des lieux en transition, comme aux Bains Douches (qui donnera lieu à un livre) ou à la Tour 13, dans Paris, qui connaîtra un grand succès populaire, grâce à une campagne de communication savamment orchestrée.
12Suivront des initiatives toujours couronnées d’un certain succès populaire, comme la Villa Ocupada à Nantes (59800 visiteurs en 2014) dans le cadre du Voyage à Nantes dans l’ancien bâtiment de la Mutualité, l’In Situ Art Festival à Aubervilliers la même année (30000 visiteurs – voir ci-dessous) et la Résidence Aux Tableaux dans l’ancienne école St-Thomas d’Aquin à Marseille (43000 visiteurs – 2015).
13Ces actions concertées permettent la mobilisation de moyens, offrent de bonnes conditions de travail aux artistes, et permettent enfin (et surtout) l’exposition au public de ces réalisations. Les effets de cette exposition publique sont nombreux : initiation artistique auprès d’un large public, exposition hors des lieux conventionnels d’exposition (les galeries essentiellement, et leur public restreint), mise en valeur de sites inhabituels et spectaculaires, promotion des artistes par des œuvres in situ et non virtuelles.
14Au-delà de ces effets, certaines initiatives introduisent une mise en scène permettant de faire parler le lieu, transcendé par l’intervention artistique. Nous avons vu que le site est souvent consubstantiel à l’œuvre. Dans certains cas, c’est l’œuvre qui va révéler le lieu, et permettre, d’une certaine façon de raconter le lieu, sa trajectoire, son moment présent, grâce à la mise en valeur artistique.
Deux initiatives illustrant cette mise en valeur croisée entre le street art et la ville en transition
L’In Situ Art Festival au Fort d’Aubervilliers (2014)
15Ancien site militaire puis casse automobile, cette friche a accueilli 30 000 visiteurs lors de l’été 2014, pour ce qui restera un événement de référence dans le milieu des arts urbains français.
16Cette intervention collective In Situ a permis de révéler l’histoire du lieu, son territoire, son avenir urbain. Le thème de la transition a ainsi été suggéré aux artistes, invités à travers leur art à dialoguer avec ce non-lieu promis écoquartier. À titre d’exemple, la prochaine transformation de ce lieu exclusivement masculin par son passé, en un quartier mixte, peuplé de familles à l’avenir a été représenté par une série d’artistes amateurs de féminité, de scènes intimes fraternelles ou enfantines. Le contraste entre la dureté de la friche et la douceur des scènes représentées fut l’un des ressorts scénographiques activés par la direction artistique de l’événement.
17L’histoire des lieux fut également mise en valeur, à travers un collage photographique en noir et blanc, par deux photographes d’Aubervilliers, Willy Vainqueur et Pierre Terrasson, en hommage au festival Fêtes et Forts, qui s’est tenu à l’été 1984, trente ans précisément avant l’événement de 2014. Installé symboliquement à même les murs des halles, les scènes photographiées mettent en valeur la jeunesse des années 80, et particulièrement des scènes des dates Hip Hop de Fêtes et Forts, qui reste dans le milieu l’une des dates fondatrices du mouvement en France. Symboliquement, le DJ Dee Nasty, présent en 1984 et représenté sur un tirage photographique, a été invité pour mixer en 2014, lors d’une block party anniversaire organisée en 2014.
Willy Vainqueur
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18Plusieurs œuvres très signifiantes et profondément ancrées territorialement ont ainsi été produites à l’occasion du festival. La plus emblématique restera certainement « Grounded Gratitude », par Jorge Rodriguez Gerada.
19Séduit par le positionnement de l’In Situ Art Festival et son intention d’ancrer les interventions artistiques sur leur territoire, Jorge Rodriguez Gerada y a signé l’un des plus grands portraits jamais réalisés au sol. À la demande de l’artiste, qui accorde toujours une attention particulière au choix de ses modèles, a été mené un travail d’investigation pour identifier une personnalité de la commune vivant aux alentours du Fort d’Aubervilliers et dont la générosité et le courage méritait d’être célébré.
20Nous avons finalement choisi, en accord avec l'artiste et bien entendu le modèle, une personnalité bien connue du quartier de La Maladrerie, une responsable d'association, retraitée et bénévole, qui habite le quartier depuis la fin des années 1970.
21Madame Picquart, Présidente de la Régie de quartier, œuvre depuis de nombreuses années à l'animation et à la recréation du lien social dans ce quartier populaire d'Aubervilliers. C'est à travers l'insertion sociale et professionnelle des habitants les plus démunis du quartier, notamment en direction des femmes et des jeunes, que cet engagement a pris tout son sens.
22Jorge Rodriguez Gerada, cubain de naissance, est apatride, et a connu avec sa famille deux épisodes d’émigration dans sa vie. Il a été particulièrement touché par le travail de cette personne auprès des femmes souvent issues d’autres continents qui ont besoin d’une grande attention sanitaire et sociale à leur arrivée en France, après un voyage harassant pouvant durer de longs mois.
23Cette fresque au sol, d’une surface de 1200 m2, est désormais visible sur Google Earth. Ainsi, le portrait de Madame Picquart, œuvre artistique à l’origine, transcende désormais les genres, s’inscrivant dans l’atlas contemporain, Google Earth, sur le support digital, tel le portrait de ce territoire, réalisé de façon symbolique, à même son sol.
Grounded gratitude
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24Dans sa globalité, cette exposition a permis d’ouvrir à la population ce site de plusieurs hectares, jusqu’alors fermé et mystérieux. L’expérience du public a ainsi été multiple, à la fois artistique, urbaine et, dans une certaine mesure, touristique. Au Fort d’Aubervilliers, le street art a permis de créer une urbanité sur ce site austère et laisse une empreinte sur cette opération d’aménagement qui intègre désormais l’intervention artistique comme un élément d’accompagnement du projet urbain.
Photo de famille, par Kouka, Montfermeil (2015)
25Interpellée sur le sujet de la démolition d’un immeuble d’habitat social par Grand Paris Aménagement (ex AFTRP) dans le cadre du Projet de Rénovation Urbaine Clichy-Montfermeil, l’Association Art en Ville a proposé de mettre en scène ce moment particulier, parfois difficile pour les habitants. A été conçue une intervention artistique tournée vers l’humain, le souvenir, la collectivité, afin de permettre une certaine catharsis auprès du public, des habitants.
26L’objectif était de rendre hommage aux solidarités, au voisinage, aux rapports humains qu’a pu abriter cet immeuble par le passé. A été choisi l’artiste plasticien Kouka pour représenter des silhouettes humaines dans les entrailles de ce bâtiment, préalablement à sa démolition. Cet artiste a une approche très expressionniste et brute de l’humain, du portrait et de la silhouette. Son vocabulaire nous paraissait donc tout à fait adapté à ce que nous voulions mettre en scène lors de ce happening.
27L’idée fut de peindre les intérieurs du bâtiment à la veille de sa démolition, anticipant la révélation de cette œuvre par la démolisseuse. Nous avons identifié au sein de l’immeuble « un pignon virtuel », réparti sur 5 niveaux, et Kouka a peint cette fresque, appartement par appartement.
28C’est la démolisseuse qui a révélé quelques jours plus tard la fresque dans son ensemble, lors d’une mise en scène hors du commun. Pied de nez singulier, c’est la démolition qui a construit cette fresque qui était jusqu’alors scindée dans 10 appartements.
Photo de famille
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29La scénographie de l’œuvre est double :
30- Fixe, elle est vue comme une fresque murale, une fois le travail de démolition achevé. Très éphémère, tel le souvenir, tel le regard sur une photo de famille, elle a été exposée pendant deux jours, lors de la pause hebdomadaire des démolisseurs.
- Mobile : la révélation de cette œuvre à la démolisseuse pendant le chantier a pu offrir au public le spectacle de sa construction progressive, alors que murs, planchers et balcons chutaient de toute part. Cette vidéo est disponible sur Internet, sur le site de l’Association.
31Profondément novatrices, ces deux expériences illustrent explicitement une place nouvelle que peut prendre le street art au sein du projet urbain, avec dans les deux cas, un rapport très fort au public et à la Ville. L’art urbain permet ici de mettre en scène ces sites en pleine mutation, favorisant le regard du grand public vers cette ville en plein changement.
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Le spectateur de Belleville
October 12, 2017 7:40 PM
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Par Sandrine Blanchard dans Le Monde
Des compagnies, des programmateurs et des lieux d’Ile-de-France tentent de créer un « circuit court » de « rencontres artistiques ».
Comment, pour une compagnie artistique émergente, montrer ses créations aux programmateurs et diffuseurs sans s’endetter dans la location d’une salle au Festival « off » d’Avignon ? C’est à cette épineuse et lancinante question que va tenter de répondre la première édition de Scènes sur Seine. Ces rencontres artistiques en Ile-de-France associent, du 12 octobre au 3 novembre, vingt compagnies franciliennes, une douzaine de programmateurs et quatre lieux (Le Vent se lève à Paris, Gare au Théâtre à Vitry-sur-Seine, Théâtre de l’Usine à Eragny-sur-Oise, Théâtre Paul Eluard à Bezons) pour présenter une série de spectacles de théâtre, de danse, de conte, de marionnettes ou de cirque sous une grande variété de formats (créations, lectures, maquettes…).
L’idée ? Travailler autrement pour montrer la diversité de la création francilienne, mutualiser les moyens et les coûts, arrêter de… « payer pour jouer ». Cette dernière formule choc fait référence au forum organisé il y a un an par le Syndicat national des arts vivants (Synavi) d’Ile-de-France – organisateur de Scènes sur Seine avec le Réseau des arts vivants (Raviv) – qui faisait le constat de la « foire commerciale » qu’est devenu le Festival « off » d’Avignon. « Foire » dont les grands gagnants demeurent les loueurs de lieux qui réclament aux compagnies plusieurs milliers d’euros pour un créneau de deux heures par jour. Tandis que de leur côté, des comédiens jouent parfois gratuitement en espérant compenser le manque à gagner grâce à des dates de tournée.
« Un vrai cercle vicieux »
Si plusieurs conseils régionaux (Pays de Loire, Champagne-Ardenne, etc) aident certaines de leurs compagnies à participer à ce festival incontournable pour la diffusion théâtrale, ce n’est pas le cas en Ile-de-France. « Mais ces subventions poussent les propriétaires de salles à augmenter leurs tarifs, ce système est un vrai cercle vicieux », constate Jean Quercy, de la compagnie Théâtre Averse. « Nous voulons trouver une alternative à Avignon, créer un “circuit court” car c’est un comble de devoir s’expatrier en Avignon pour rencontrer des programmateurs de notre région », expliquent Emmanuel Landier, de la compagnie Décalages Présents et Nadia Rémita, de la compagnie Nutritive.
Pour Scènes sur Seine, chaque partenaire a joué le jeu : les lieux d’accueil des spectacles mettent gratuitement leur salle à disposition, les programmateurs impliqués promettent d’assister à l’ensemble des spectacles proposés, les compagnies n’ont pas été sélectionnées artistiquement et s’engagent à respecter les droits des artistes. « Le but est de créer des contacts, d’échanger avec les programmateurs et diffuseurs et de montrer notre travail », résume Delphine Lalizout, de la compagnie DemainOnDéménage. « Ce qui est nouveau dans la démarche de Scènes sur Seine, c’est la volonté de plusieurs compagnies de s’organiser et d’agir ensemble », insiste-t-elle. Cette mutualisation a notamment permis aux compagnies d’obtenir, pour cette première édition, un soutien financier de l’Adami et de la Spedidam (Société de perception et de distribution des droits des artistes-interprètes).
Pour l’heure, Scènes sur Seine commence à petite échelle (l’Ile-de-France comptant près de mille compagnies) mais se veut un premier pas vers une forme d’« économie solidaire » pour contrer la « marchandisation du spectacle vivant » de plus en plus en œuvre dans le « off » d’Avignon. Jean Quercy ne s’en cache pas : « Le fond de notre démarche est politique », dit-il.
Scènes sur Seine, jusqu’au 3 novembre. scenessurseine.org
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Le spectateur de Belleville
August 10, 2017 5:21 AM
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Le spectateur de Belleville
August 10, 2017 5:09 AM
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Le spectateur de Belleville
May 6, 2017 7:18 PM
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L’PASSAGE » un événement organisé par le Collectif Tzouri en collaboration avec l’Institut français - antenne d’Oujda, Cette action vise à sensibiliser les citoyens Oujdis au respect du code de la route et ce à travers l’intégration d’éléments artistiques picturaux dans les passages piétons de la ville.
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Le spectateur de Belleville
February 12, 2017 11:36 AM
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Du 21 janvier au 19 février 1986, sur la scène du Zénith de Paris, ouvert deux ans plus tôt, Barbara, idole d’un public fervent, et Gérard Depardieu, devenu en quelques années l’un des acteurs préférés du cinéma français, ont présenté Lily Passion. Surtitré « il tue, elle chante », comme pour en résumer l’histoire. Avec des chansons conçues par Barbara pour le spectacle, dont certaines avec le parolier québécois Luc Plamondon, des monologues et dialogues. « Tout passe par les sensations d’une chanteuse et d’un comédien qui jouent la vie et la déraison », écrit Claude Fléouter dans Le Monde du 31 janvier 1986. L’article est titré « Un rendez-vous d’amour ».
Lire aussi : Barbara, l’éternel rappel
Trente et un ans plus tard, les deux noms sont à nouveau réunis. Pour Depardieu chante Barbara, disque produit vendredi 10 février par Because Music et spectacle présenté aux Bouffes du Nord, à Paris, du 9 au 18 février, dont toutes les dates sont complètes. L’entrée dans « l’année Barbara », morte le 24 novembre 1997, est déjà un succès. Avec le pianiste Gérard Daguerre, l’acteur a préparé puis enregistré dans la maison de Barbara, à Précy-sur-Marne (Seine-et-Marne), le répertoire de l’album.
Soit un instrumental (Précy prélude) et treize chansons (pour la plupart des classiques), certaines avec l’apport d’un quatuor à cordes, d’un accordéon, de percussions. En murmures et élans, dans des croisements parlé-chanté, Depardieu interprète les mots de Barbara. Daguerre, qui l’accompagna à partir de 1980, rappelle la force, l’expressivité de ses mélodies. L’intention s’entend : un autre rendez-vous d’amour, cette fois dédié à la chanteuse.
En retrait, plutôt avec sobriété
Aux Bouffes du Nord, il n’y a que les deux Gérard dans le halo de lumières blanches qui occupent le demi-cercle au sol servant de scène. Seul effet, durant L’Aigle noir, leurs ombres chinoises agrandies sur le mur du fond de la salle et une lumière rouge. Le disque est interprété, pas dans le même ordre, avec quelques chansons qui n’y figurent pas (Ô mes théâtres et Emmène-moi, venues de Lily Passion, Marienbad, Perlimpinpin…).
D’une chanson à l’autre, Depardieu dit des mots de Barbara, pendant que Daguerre joue – des regards et sourires traduisent une complicité. « Puisque je suis mystérieuse, autant le faire avec classe », « j’aimais mieux m’ennuyer seule que m’ennuyer à deux, ou à plusieurs », « on est étrange quand on est différent ». A l’occasion, Depardieu fait siens ces mots. Lorsqu’il dit « chanter c’est mon poison et ma médecine », chanter pourrait être remplacé par jouer.
Par des gestes des mains, des avancées du corps, il accompagne les textes des chansons. Plutôt avec sobriété. Debout, à côté du piano, parfois assis, c’est lorsque la part de l’acteur est en retrait, quand il est plus dans la douceur, dans la fêlure de la voix, dans le souffle, une retenue d’expression, qu’il est le plus émouvant. Comme lors de Marienbad, Drouot, La Solitude (parfaite) ou A force de (écrite pour le dernier album de Barbara par Guillaume Depardieu, le fils de l’acteur, mort en 2008), beau moment de fragilité. Il y aura trois rappels. Pour faire chanter le public avec trois chansons déjà interprétées. C’était inutile.
L’année Barbara en quelques dates
Concerts
Jusqu’au 18 février
« Depardieu chante Barbara », Théâtre des Bouffes du Nord, Paris 10e. Complet. www.bouffesdunord.com
Le 26 février
« Barbara et l’homme en habit rouge », de Roland Romanelli et Rébecca Mai. Théâtre Roger-Lafaille, Chennevières-sur-Marne (Val-de-Marne). Tél. : 01-45-93-38-41. 26 €. www.mairie-chennevieres.fr
Le 20 avril
« Mes hommes », au Printemps de Bourges, Palais d’Auron (Cher). Avec Alexandre Tharaud (direction musicale), Dominique A, Vincent Delerm, Timp Dup, Vincent Dedienne, Albin de la Simone, O (Olivier Marguerit), Pierre Guénard. 30 €. www.printemps-bourges.com
A venir
Exposition à la Philharmonie de Paris en septembre. Commissaire : Clémentine Deroudille.
Livre de Kéthévane Davrichewy (éd. Tallandier) en septembre.
Film de Mathieu Amalric, avec Jeanne Balibar et Mathieu Amalric.
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Le spectateur de Belleville
January 17, 2017 3:13 AM
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Tribune de Jean Blaise dans Le Monde
Pour Jean Blaise, directeur artistique de spectacles, une politique culturelle de gauche doit encourager les projets artistiques mettant en scène les territoires.
Nous avons en France des musées, des opéras, des théâtres et des salles de concerts magnifiques. Dans les années 1970, nous avons essayé d’y attirer toutes sortes de publics en mobilisant les comités d’entreprise, les associations et les écoles. Mais nous nous sommes aperçus que les enfants devenus adultes retournaient peu dans ces salles. Il fallait donc inventer une politique culturelle qui ouvre les lieux institutionnels sur la vie, qui les réinsère dans l’espace public, qui fasse sortir la culture dans la rue et les jardins. Sous François Mitterrand et Jack Lang, cela a été possible grâce à des réalisations comme la Fête de la musique ou les Journées du patrimoine. Mais cette recherche n’a pas été poursuivie.
Un ministère de la culture de gauche devrait lancer des expériences qui permettent de déployer la vie culturelle dans l’espace public. A Nantes, nous avons repris l’idée première d’André Malraux lorsqu’il a lancé les maisons de la culture. Il voulait qu’elles accueillent des œuvres d’art et des spectacles, mais aussi des lieux de vie, des crèches, des restaurants – qu’elles soient ouvertes et conviviales, insérées dans leurs quartiers. Au Lieu unique, à Nantes, nous avons voulu créer un « morceau de ville » : on peut y boire un verre, fréquenter la librairie ou aller au hammam. C’est libre d’accès et ouvert tous les jours de l’année, de 11 heures à 2 ou 3 heures du matin.
Retombées économiques
Le ministère de la culture devrait en outre aider à fédérer les lieux culturels des régions autour de grands projets publics, artistiques et spectaculaires mettant en scène les territoires, là où les gens vivent. C’est l’idée de Lille 2004, qui a attiré 750 000 personnes lors des cérémonies d’ouverture : 193 communes du Nord-Pas-de-Calais et de Belgique ont participé à cet événement, 2 500 manifestations se sont succédé, des maisons Folie ont été ouvertes, il y a eu des grandes expositions au Tripostal, à la gare Saint-Sauveur, des fêtes populaires. Depuis, tous les deux ans, Lille 3000 a repris le flambeau.
L’été, en régions, la plupart des institutions culturelles sont fermées, à part les musées, alors que le public est disponible. Il faudrait les ouvrir. Avec Le Voyage à Nantes, nous avons créé pendant les mois d’été des parcours qui vont du Musée des beaux-arts au Muséum d’histoire naturelle, en passant par l’Opéra et le Lieu unique, tout en disposant dans la ville des installations d’artistes et des terrains de jeux créés par des designers. Il s’agit de montrer que la culture, même celle d’avant-garde, peut être désirable, accessible, attirer du monde. Ces parcours séduisent également les touristes et créent des retombées économiques qui justifient plus facilement les financements publics.
Une politique culturelle de gauche devrait développer ce grand dessein de faire vivre l’art et la culture dans l’espace public en même temps que dans ses lieux dédiés. Depuis les années 2000, ce sont surtout les collectivités territoriales de gauche qui s’y essaient – mais elles n’ont pas le pouvoir d’exemplarité qu’a le ministère de la culture. Il devrait être le moteur politique de ces initiatives.
Jean Blaise
Jean Blaise est directeur artistique de spectacles et créateur de manifestations culturelles. Il a notamment organisé Le Voyage à Nantes et supervisé la Nuit blanche de Paris en 2002.
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Le spectateur de Belleville
August 25, 2016 2:47 AM
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Le spectateur de Belleville
July 27, 2016 3:25 AM
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Le spectateur de Belleville
July 25, 2016 7:09 AM
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Le spectateur de Belleville
April 28, 2016 10:09 AM
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Le spectateur de Belleville
April 28, 2016 2:37 AM
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Le spectateur de Belleville
from Revue de presse théâtre
March 19, 2016 7:27 AM
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Novart devient le FAB : le Festival des Arts de Bordeaux. Sa première édition va se dérouler du 1er au 22 octobre 2016. Toujours sous la direction de Sylvie Violan, qui a assuré la transition, le Festival des Arts de Bordeaux se veut pluridisciplinaire. Il est conçu en co-construction avec les acteurs du territoire pour donner à la métropole bordelaise un rendez-vous culturel international d’envergure et de référence.
Labellisé EFFE (Europe for Festivals Festivals for Europe), le Festival des Arts de Bordeaux s’inscrit dans une perspective d’échanges à l’échelle européenne et internationale. Avec plus de deux tiers de programmation internationale, il promet d’attirer de grands noms de la scène internationale contemporaine. Certains noms sont déjà attendus, même si la programmation est en cours : Tiago Rodriguez (Portugal), Amir Reza Kohestani (Iran), Teatro del Ariette (Italie), Forced Entertainement (Royaume-Uni), Marlene Monteiro Freitas (Portugal), Maike et Iggy Malmborg (Estonie), Bush Moukarzel (Irlande), 2B Company (Suisse)…
Le coup d’envoi du festival sera donné les samedi 1er et dimanche 2 octobre 2016, avec la performance Dominoes (Station House Opera). Plusieurs kilomètres de dominos géants se dérouleront sur Saint-Médard-en-Jalles et Bordeaux, symbolisant un trait d’union entre les communes et leurs différents quartiers.
Le Festival des Arts de Bordeaux est né de la mutualisation de deux festivals : le festival Novart (créé en 2002 à Bordeaux) et le festival Des souris, des hommes (créé en 2008 à Saint-Médard-en-Jalles). L’édition de 2015 avait entamé une profonde mutation marquée par une programmation pluridisciplinaire et la création d’un lieu de vie festif éphémère (le QG La Voiture qui tombe). Cette nouvelle formule avait été très bien accueillie par le public, avec 54 500 participants et 87% de taux de fréquentation des salles pour 37 propositions artistiques et 113 représentations.