EntomoScience
73.8K views | +3 today
Follow
EntomoScience
Les insectes à la croisée des disciplines
Your new post is loading...
Your new post is loading...
Scooped by Bernadette Cassel
June 15, 6:02 AM
Scoop.it!

Glyphosate : la plus vaste étude animale conduite à ce jour confirme des risques accrus de cancers

Glyphosate : la plus vaste étude animale conduite à ce jour confirme des risques accrus de cancers | EntomoScience | Scoop.it
Une équipe internationale de chercheurs a testé les effets du célèbre herbicide sur plus d’un millier de rats de laboratoire à différents dosages. Dans tous les cas de figure, les scientifiques ont enregistré un surcroît de tumeurs.

 

Par Stéphane Foucart

Publié le 12 juin 2025 à 05h45, modifié le 12 juin 2025 à 11h37

 

------

NDÉ

L'étude

 

 

Simona Panzacchi, Eva Tibaldi, Luana De Angelis, Laura Falcioni, Rita Giovannini, Federica Gnudi, Martina Iuliani, Marco Manservigi, Fabiana Manservisi, Isabella Manzoli, Ilaria Menghetti, Rita Montella, Roberta Noferini, Daria Sgargi, Valentina Strollo, Francesca Truzzi, Michael N. Antoniou, Jia Chen, Giovanni Dinelli, Stefano Lorenzetti, Alberto Mantovani, Robin Mesnage, Melissa J. Perry, Andrea Vornoli, Philip J. Landrigan, Fiorella Belpoggi & Daniele Mandrioli

 

Extrait :

 

Toxic effects of glyphosate on the nervous system were described in a recent systematic review, showing that glyphosate produces important alterations in the structure and function of the nervous system of humans, rodents, fish, and invertebrates [68]

 

 

Effects of Glyphosate on Invertebrates

The number of recent studies on the effects of glyphosate on the nervous system of invertebrates is limited. Two studies were identified with the worm Caenorhabditis elegans describing that GBH also produces neurotoxicity in this species, which was evidenced by altered neuronal development, mitochondrial damage, oxidative stress, and in behavioral patterns.
 
On the one hand, it has been shown that GBH treatment affected cell development in worms, which was evidenced by a decrease in the number and size of dopaminergic neurons from the fourth larval stage onwards [164]. These authors also observed that GBH caused a marked increase in superoxide levels during the fourth larval stage [164] and hydrogen peroxide in treated worms [165]. As has been observed in rodents, GBH exposure also affects mitochondrial function in these animals. In addition, Burchfield et al. [165] showed that glyphosate induced inhibition of mitochondrial complex II, and consequently, a decrease in ATP levels occurred.
 
------
Traduction
 

Effets cancérogènes de l'exposition à long terme, dès la vie prénatale, au glyphosate et aux herbicides à base de glyphosate chez les rats Sprague-Dawley | Environmental Health, 10.06.2025 https://ehjournal.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12940-025-01187-2

 

Les effets toxiques du glyphosate sur le système nerveux ont été décrits dans une revue systématique récente, montrant que le glyphosate produit des altérations importantes dans la structure et la fonction du système nerveux des humains, des rongeurs, des poissons et des invertébrés [68].

 

[68] Toxic Effects of Glyphosate on the Nervous System : A Systematic Review - Int. J. Mol. Sci. 21.04.2022
https://www.mdpi.com/1422-0067/23/9/4605

 

Effets du glyphosate sur les invertébrés

 

Le nombre d'études récentes sur les effets du glyphosate sur le système nerveux des invertébrés est limité. Deux études ont été identifiées avec le ver Caenorhabditis elegans décrivant que le GBH produit également une neurotoxicité chez cette espèce, ce qui a été mis en évidence par un développement neuronal altéré, des dommages mitochondriaux, un stress oxydatif et des schémas comportementaux.

 

D'une part, il a été montré que le traitement au GBH affectait le développement cellulaire des vers, ce qui a été mis en évidence par une diminution du nombre et de la taille des neurones dopaminergiques à partir du quatrième stade larvaire [164]. Ces auteurs ont également observé que le GBH provoquait une augmentation marquée des niveaux de superoxyde au cours du quatrième stade larvaire [164] et de peroxyde d'hydrogène chez les vers traités [165]. Comme cela a été observé chez les rongeurs, l'exposition au GBH affecte également la fonction mitochondriale chez ces animaux. En outre, Burchfield et al [165] ont montré que le glyphosate induisait une inhibition du complexe II mitochondrial et, par conséquent, une diminution des niveaux d'ATP.

 

Traduit avec DeepL.com (version gratuite)

 

Bernadette Cassel's insight:

 

 

No comment yet.
Scooped by Bernadette Cassel
December 20, 2023 1:58 PM
Scoop.it!

Glyphosate : considérer la santé planétaire

Glyphosate : considérer la santé planétaire | EntomoScience | Scoop.it
Concernant les effets potentiels du glyphosate sur la santé, les soupçons se focalisent sur des cancers du système immunitaire et sur une neurotoxicité à l’origine de malformations congénitales.

 

Glyphosate : sur quelles pathologies portent les soupçons et avec quels niveaux de preuves ?

Publié: 19 décembre 2023, 20:23 CET

 

Xavier Coumoul

Professeur de Toxicologie et de Biochimie, Université Paris Cité

 

[...]

 

Considérer la santé planétaire

L’Union européenne et ses agences sont conscientes du fait que leur méthodologie doit évoluer. Pour ce faire, elles financent des programmes visant à développer de nouveaux tests réglementaires, non seulement dans le domaine du cancer mais aussi d’autres pathologies. Par ailleurs, la Commission européenne met en place des programmes et mandate des scientifiques pour qu’ils lui recommandent des mesures à prendre en faveur de la santé environnementale, à l’image du programme Hera.

 

Un des aspects de cette évolution pourrait être de considérer la « santé planétaire » qui intègre non seulement la santé des êtres humains mais aussi celles des animaux et des écosystèmes qui leur sont associées. Ainsi, des abeilles exposées par voie orale à des doses environnementales de glyphosate sont plus à risque de développer des infections opportunistes, ce qui est susceptible d’entraîner une réduction de leurs populations. Des effets qui pourraient indirectement affecter les êtres humains qui dépendent de ces insectes pollinisateurs…"

 

 

[Image] Logo HERA - Inserm Transfert - HERA
https://www.inserm-transfert.fr/projetcollaboratif/hera/

 

L’objectif est d’établir les priorités pour un Agenda européen sur la recherche autour de la santé et l’environnement, en adoptant une approche holistique, systémique et inclusive face aux changements climatiques. HERA regroupe 23 partenaires

Coordinateur scientifique du projet : Robert Barouki

No comment yet.
Scooped by Bernadette Cassel
October 12, 2023 11:49 AM
Scoop.it!

Glyphosate : des scientifiques appellent à sortir du déni

Glyphosate : des scientifiques appellent à sortir du déni | EntomoScience | Scoop.it
C’est une semaine cruciale pour notre santé, l’agriculture et l’environnement… L’Europe pourrait réautoriser le glyphosate pour 10 ans, sur proposition de la commission européenne. Les États membres comme la France et l’Allemagne doivent se prononcer ce jeudi et donner leur feu vert ou pas à la réautorisation de cet herbicide classé en 2015 "cancérogène probable" par le CIRC, le Centre international de recherche sur le cancer.

 

L'équipe :

  • Journaliste : Marie Lecoq, Axel Roux
  • Images : Corentin Le Bart, Jules Hernandez, Martin Lavielle
  • Montage : Laetitia Lopez


"Sur Vakita, des scientifiques de grands instituts de recherche tirent la sonnette d’alarme et appellent les responsables politiques à sortir du déni sur la dangerosité du glyphosate pour la santé humaine et pour la biodiversité. Ils demandent aujourd’hui à être écoutés."

 

-------

NDÉ

via Vakita sur X, 11.10.2023

 

"Glyphosate : des scientifiques appellent à sortir du déni ! Des scientifiques tirent la sonnette d’alarme et appellent les responsables politiques à sortir du déni sur la dangerosité du glyphosate pour la santé humaine et pour la biodiversité. https://t.co/Rje6uRyZMP https://t.co/XoIBjUm3ts" / X
https://twitter.com/vakitamedia/status/1712118479350906928

 

Bernadette Cassel's insight:

https://www.scoop.it/topic/entomoscience?q=glyphosate

 

 

Précédemment

 

  • Un lien entre malformations et exposition prénatale au glyphosate est établi - De www.liberation.fr - 10 octobre, 20:21

 

No comment yet.
Scooped by Bernadette Cassel
March 19, 2023 1:21 PM
Scoop.it!

Pesticides et droit public - Portail Universitaire du droit

Pesticides et droit public - Portail Universitaire du droit | EntomoScience | Scoop.it
Le projet de recherche ici présenté s'articule en deux temps : après une journée d'étude organisée à l'Université Paris-Panthéon-Assas le 16 mai 2023 qui réunira des juristes nationaux et internationaux, est prévue, à l'automne la publication, aux éditions Lexis Nexis, d'un ouvrage qui en restituera les communications et qui sera augmenté de plusieurs contributions apportant l'éclairage d'autres disciplines sur la question.

 

Portail Universitaire du droit

 

"À l'heure où la Cour de justice de l'Union européenne vient utilement signifier aux Etats membres et notamment à la France qu'ils ne peuvent déroger aux interdictions de mise sur le marché de semences traitées à l'aide de produits phytopharmaceutiques contenant des néonicotinoïdes, la question de l'usage des pesticides revient sur le devant de la scène médiatique. Elle n'avait pourtant pas vraiment quitté l'actualité juridique. Pas un mois ne passe en effet, depuis quelques années, sans qu'un texte normatif ou une décision juridictionnelle ne vienne rappeler que les pesticides constituent un objet d'étude juridique à part entière dont le renouvellement constant appelle l'analyse et la réflexion, notamment des publicistes.

 

Objet juridique, donc, les produits phytosanitaires emportent également des enjeux transdisciplinaires majeurs tant en termes sociologiques, qu'économiques ou toxicologiques. Au-delà, leur usage et ses conséquences sanitaires et environnementales questionnent et mobilisent massivement les associations et une partie de la population, qui jugent les politiques publiques et les mesures adoptées bien trop partielles. L'absence de réponse juridique jugée satisfaisante à ces problématiques induit donc des contentieux toujours plus nombreux et, en retour, des réactions parfois véhémentes des agriculteurs et de l'industrie agrochimique.

 

Dans ce contexte conflictuel, la révision des réglementations française et européenne portant sur l'usage et la mise sur le marché des pesticides semble au point mort. Si les débats se sont cristallisés récemment autour de la prolongation de l'autorisation du glyphosate ou de l'absence de toute forme de responsabilité dans le scandale du chlordécone aux Antilles, les défis liés à la réduction, dans un contexte de transition écologique, du recours aux produits phytos sont bien plus vastes.

 

L'ambition de ce projet est, dès lors, d'offrir une réflexion sur la manière dont le droit public aborde ces problématiques et peut être mobilisé pour contribuer à y répondre. Le projet se structure autour de trois axes, qui constituent autant d'étapes dans l'appréhension, par les autorités administratives, des enjeux pour la santé et l'environnement soulevés par l'usage des pesticides.

 

Dans cette perspective, le projet propose d'analyser, en premier lieu, comment se construisent les connaissances sur les risques attachés aux produits phytosanitaires. Dans un deuxième temps, il s'agira de s'intéresser à la manière dont les autorités agissent, notamment par le biais d'une réglementation qui s'articule avec celle de l'Union européenne, dans un contexte de globalisation des échanges agricoles. Enfin, dans un troisième temps, la question du contrôle de cette action et des responsabilités qu'elle implique se devra d'être posée et soulevée de manière prospective.

 

Le projet de recherche ici présenté s'articule en deux temps : après une journée d'étude organisée à l'Université Paris-Panthéon-Assas le 16 mai 2023 qui réunira des juristes nationaux et internationaux, est prévue, à l'automne la publication, aux éditions Lexis Nexis, d'un ouvrage qui en restituera les communications et qui sera augmenté de plusieurs contributions apportant l'éclairage d'autres disciplines sur la question."

 

Bernadette Cassel's insight:

 

 

No comment yet.
Scooped by Bernadette Cassel
January 5, 2023 11:37 AM
Scoop.it!

Définition Néonicotinoïdes

Définition Néonicotinoïdes | EntomoScience | Scoop.it
On distingue en général trois grandes catégories de pesticides : Les herbicides (utilisés contre les mauvaises herbes) ; les fongicides (utilisés contre les champignons) et les insecticides (contre les insectes, donc).

 

La Rédaction

Le 18 janvier 2020

4 minutes pour apprendre quelque chose


"Les insecticides à base de néonicotinoïdes sont les plus répandus aujourd’hui dans le monde. Et, à l’instar des herbicides à base de glyphosate, les produits à base de néonicotinoïdes sont au cœur de vastes débats concernant leur interdiction.  En effet, ces produits sont dits « systémiques », ce qui signifie que le toxique circule dans tout le système vasculaire de la plante. Ce sont donc les feuilles, mais aussi le pollen ou le nectar qui contiennent l’insecticide.

Et c’est bien là le problème car cela induit des effets mortels sur les insectes responsables de la pollinisation des plantes. Les abeilles et bourdons en tête. Or, en Europe par exemple, les abeilles sont responsables d’environ 80% de la pollinisation des plantes (pour rappel, la pollinisation est le processus qui permet la reproduction des plantes, et donc leur survie). Sans les abeilles, nous aurions beaucoup moins de végétation. Donc beaucoup moins d’aliments. Et à terme, beaucoup moins d’humains.

3 problèmes d’envergure pour la biodiversité

Les néonicotinoïdes agissent sur le système nerveux central des insectes. À certaines doses, cela peut les tuer. Mais lorsque les doses pulvérisées sont trop faibles pour les tuer directement, ces expositions altèrent leur sens de l’orientation, leur faculté d’apprentissage ou encore leur capacité de reproduction. Une étude a par exemple prouvé que certaines abeilles exposées à des pesticides néonicotinoïdes étaient incapables de retrouver le chemin de leur ruche. Elles finissaient donc par mourir dans la nature. D’autres tests effectués sur des bourdons ont démontré une relation de causalité entre ces pesticides et leur incapacité à se reproduire. 

Mais le problème le plus grave et le plus pervers est que ces produits agissent comme des neurotoxiques. En fait, les néonicotinoïdes sont des produits dérivés de la nicotine. Les abeilles exposées finissent donc par y prendre goût et deviennent accro aux plantes pulvérisées par ces produits comme l’humain devient accro à sa cigarette.

Autre problème d’envergure : Les plantes n’absorbent en moyenne que 10% du produit. Le reste termine dans les sols et, certaines de ses molécules étant solubles dans l’eau, cela finit par contaminer les terres alentour. Et pour finir, sachez que des études menées récemment tendent à prouver que ces produits auraient des conséquences sur la santé humaine en agissant comme des perturbateurs endocriniens.

Une interdiction lente à se dessiner

Il existe différentes formes de néonicotinoïdes. Depuis fin 2013, un moratoire de l’Europe interdisait 3 molécules (l’imidaclopride, la clothianidine et le thiaméthoxame) sur la plupart des cultures (tournesol, maïs, colza), sauf sur les céréales à paille, sauf l’hiver, et sauf sur les betteraves. Après une longue bataille juridique, le Vendredi 27 Avril 2018, l’UE a finalement voté pour l’interdiction intégrale de ces 3 produits."

(...)

 


Lire aussi : Agriodor, la startup qui veut remplacer les insecticides par des parfums


Lire aussi : 8 startups françaises qui œuvrent pour réduire l’usage des pesticides

 

-------

NDÉ

En complément

 

« Parmi les insecticides, la famille des néonicotinoïdes est composée de sept molécules : l’imidaclopride, le thiaméthoxame, la clothianidine, le dinotéfurane, l’acétamipride, le nitenpyrame et le thiaclopride. »

Stéphane Foucart

 

via Tout comprendre aux pesticides néonicotinoïdes https://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2016/05/10/tout-comprendre-aux-pesticides-neonicotinoides_4916480_1652692.html

 

Bernadette Cassel's insight:

 

Actualité en relation :

 

Betteraves et néonicotinoïdes : ouverture d’une consultation sur la prolongation de la dérogation - De www.goodplanet.info - Aujourd'hui, 17:18

 

No comment yet.
Scooped by Bernadette Cassel
November 16, 2021 11:39 AM
Scoop.it!

Evaluation du glyphosate : un rapport gravement biaisé !

Evaluation du glyphosate : un rapport gravement biaisé ! | EntomoScience | Scoop.it
Dans le cadre de la réévaluation européenne du glyphosate, les 4 états membres rapporteurs ont publié fin septembre leur rapport (RAR). Notre association a travaillé pendant des semaines sur ce dossier et a décelé de très – trop – nombreux biais !

 

Générations futures

Le 16 novembre 2021

 

"Ainsi, Générations Futures a mis en évidence de nombreuses failles dans le processus de sélection des études universitaires dans le RAR du glyphosate :

  • Rien qu’à la lecture du titre et du résumé, de nombreuses études pourtant pertinentes sont exclues d’emblée (par exemple, des études jugées sur leur fiabilité et non leur pertinence, études décrites lors de conférences pourtant reconnues internationalement, (…).
  • Une nouvelle coupe est réalisée lors de l’évaluation de la pertinence basée sur l’étude du texte entier. Là, toutes les études de toxicologie réalisées avec des formulations différentes de celles du produit de référence dont l’autorisation est demandée en Europe sont exclues. Cela concerne des centaines d’études ! Aucune justification et aucun moyen de vérifier cette affirmation n’est apportée, la composition des produits étant confidentielle.

Des centaines d’études sont ainsi mises à l’écart et ne seront jamais évaluées…"

(...)

Bernadette Cassel's insight:

 

"... Nous avons également montré que l’évaluation de la fiabilité des études était faite de manière totalement non transparente et non équitable entre les études universitaires et celles de l’industrie. 

Au final, sur les quelques 7000 études universitaires retrouvées, seules 30 études, équivalent à 0.4% des études retrouvées sont jugées pertinentes et fiables sans restriction !

 

Aucune de ces 30 études n’a pesé dans l’évaluation des critères d’exclusion du règlement 1107/2009 (propriétés CMR et PE) et aucune n’a été considérée comme une étude clé pouvant conduire à la définition d’une dose sûre d’exposition. On peut donc factuellement conclure que la littérature scientifique publiée sur la toxicité/écotoxicité du glyphosate n’a pas influencé l’opinion des évaluateurs dans le RAR du glyphosate dans un sens différent de celui des études non publiées dans des revues scientifiques fournies par l’industrie elle-même.

 

En parallèle, nous avons montré que la qualité des études de l’industrie, en particulier les études de génotoxicité, montrent des failles méthodologiques importantes remettant en cause leur pertinence et leur fiabilité.

 

Conclusion

 

Dans le RAR du glyphosate, tout a donc été fait pour que :

 

1/ le minimum d’études de la littérature soit considéré

 

2/ les études de la littérature soient jugées moins fiables que celles fournies par les industriels

 

3/ les défauts des études de l’industrie soient occultés.

 

Ainsi, l’industrie et les autorités peuvent au final facilement arguer qu’au regard des très nombreuses études négatives de l’industrie considérées comme acceptables, les études positives de la littérature n’ont aucun poids.

(...)

Générations futures

 

 

No comment yet.
Scooped by Bernadette Cassel
March 27, 2019 12:16 PM
Scoop.it!

Glyphosate : l’alerte d’un neurobiologiste tourangeau

Glyphosate : l’alerte d’un neurobiologiste tourangeau | EntomoScience | Scoop.it
De l’impact du glyphosate sur les moustiques à ses effets possibles sur l’homme, il y a un pas, que le neurobiologiste Fernando Guerrieri invite à franchir.

 

Publié le 25/03/2019

Bernadette Cassel's insight:

 

Le glyphosate nuit aux insectes : il perturbe l'apprentissage des larves de moustiques (Aedes aegypti) à des doses couramment pratiquées dans les champs - From jeb.biologists.org - October 4, 2018 11:13 AM

 

Bernadette Cassel's curator insight, March 27, 2019 12:25 PM

 

Le glyphosate nuit aux insectes : il perturbe l'apprentissage des larves de moustiques (Aedes aegypti) à des doses couramment pratiquées dans les champs - From jeb.biologists.org - October 4, 2018 11:13 AM

 

Scooped by Bernadette Cassel
October 4, 2018 5:40 AM
Scoop.it!

Glyphosate : nouvelle preuve de toxicité

Regardez Glyphosate: nouvelle preuve de toxicité - 11/09/2018 de TV Tours Val de Loire ici sur dailymotion
Bernadette Cassel's insight:
 
Le glyphosate nuit aux insectes : il perturbe l'apprentissage des larves de moustiques (Aedes aegypti) à des doses couramment pratiquées dans les champs | EntomoNews | Scoop.it - From jeb.biologists.org - Today, 11:13 AM
 
No comment yet.
Rescooped by Bernadette Cassel from Gestion Durable des Ressources
February 7, 2018 1:12 PM
Scoop.it!

La problématique du Glyphosate décryptée par Elisabeth Mandart (CIHEAM-IAMM) - YouTube

Elisabeth Mandart, professeure associée et chercheuse en biologie, a été interviewée par Eric Bidart au sujet de la polémique qui fait rage autour de l'utilisation de l'herbicide qu'est le glyphosate. Elle y définit ce qu'est le glyphosate, expose sa toxicité et sa persistance, aborde les problèmes d'affichage de la composition des produits et ouvre le débat sur l'avenir de l'agriculture (07/02/2018).


Via CIHEAM News
No comment yet.
Scooped by Bernadette Cassel
October 15, 2017 6:23 PM
Scoop.it!

Monsanto Papers, la saga continue …

Monsanto Papers, la saga continue … | EntomoScience | Scoop.it
À l’heure où la controverse sur le glyphosate soulève débats et questions de santé de publique, en Europe, et que les témoignages de victimes s’accumulent, que nous réservent encore les Monsanto Papers ?

 

Par Aurélie Luneau, avec Stéphane Horel, Stéphane Foucart et Nadine Lauverjat, membre et coordinatrice de Générations Futures. - France Culture, 15.10.2017

 

Emission en partenariat avec le service Planète-Sciences du Monde

No comment yet.
Scooped by Bernadette Cassel
March 16, 6:49 AM
Scoop.it!

« Dire qu’on ne peut pas faire sans pesticides, c’est injurier l’histoire », lance ce scientifique

« Dire qu’on ne peut pas faire sans pesticides, c’est injurier l’histoire », lance ce scientifique | EntomoScience | Scoop.it
Témoin de la contamination de la plaine niortaise, Vincent Bretagnolle estime que les solutions pour sortir des pesticides sont identifiées et connues. C’est leur mise en pratique qui bloque.

 

Courrier de l'Ouest

Julien RENON
Publié le 11/03/2025 à 17h50
 
[...]

« On n’a pas à être un alibi ou un pompier de service »

 

"... « ... nos travaux ont contribué au moratoire français de 2013 puis à l’adoption de la loi de 2016 interdisant ces insecticides tueurs d’abeilles. Mais il s’est écoulé vingt ans entre les cris d’alarme des apiculteurs et les décisions politiques en France. Entretemps, 1200 articles scientifiques convergents ont été publiés sur ce sujet, c’est un effort considérable. Cela en valait la peine car l’enjeu était énorme mais il ne faut pas se contenter de lister les effets délétères. Il y a un risque de se laisser enfermer. »

 

Qu’entendez-vous par là ?

« Que les scientifiques doivent être vigilants face aux lobbies qui font tout pour gagner du temps jusqu’à financer des études et encore des études. Il se passe la même chose qu’avec l’industrie du tabac. Or, le rôle des chercheurs ne se résume pas à démontrer que des substances mises sur le marché sont nocives. Comme il ne se résume pas à trouver des alternatives au glyphosate ou à d’autres herbicides. On n’a pas à être un alibi ou un pompier de service. (...) »

(...)

 

Image : « Raisonner molécule par molécule, ça n’a pas de sens. C’est l’assurance de continuer à faire du surplace et de maintenir cette dépendance vis-à-vis de l’agrochimie », estime Vincent Bretagnolle. | CO - MARIE DELAGE

No comment yet.
Scooped by Bernadette Cassel
October 16, 2023 11:58 AM
Scoop.it!

Le glyphosate, révélateur de l’influence des lobbys industriels sur la « science réglementaire »

Le glyphosate, révélateur de l’influence des lobbys industriels sur la « science réglementaire » | EntomoScience | Scoop.it
Le feuilleton-fleuve de l’autorisation de glyphosate rappelle la prévalence du lobbyisme à Bruxelles, sur fond de controverse autour de la molécule, prisée des industriels de l’agrochimie.

 

Entretien avec Sylvain Laurens, directeur d’études à l’EHESS et chercheur au Centre Maurice Halbwachs (ENS/CNRS/EHESS). Fin connaisseur des logiques d’influence à Bruxelles et des mécaniques de désinformation scientifique, le sociologue a notamment écrit Les courtiers du capitalisme. Lobbyists and Bureaucrats in Brussels, et a récemment cosigné Les gardiens de la raison aux côtés des journalistes Stéphane Foucart et Stéphane Horel.

 

Publié: 15 octobre 2023, 15:36 CEST

 

Sylvain Laurens

Sociologue, directeur d'études à l'EHESS et chercheur au Centre Maurice Halbwachs (ENS-PSL/CNRS/EHESS), École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS)

 

[...]

Comment s’est déroulée la procédure qui a mené à la demande de prolongation ? Quels sont les différents acteurs politiques et réglementaires qui interviennent ?

En 2017, les États membres de l’UE s’étaient accordés sur une prolongation de cinq ans. En amont de cette décision, les industriels s’étaient regroupées en une Glyphosate Task Force, qui est devenue par la suite devenue le Glyphosate Renewal Group. Le financement de ce lobby est assez transparent et on y retrouve logiquement les fabricants de pesticides qui ont intérêt à maintenir le glyphosate sur le marché. On trouve dans la liste des financeurs Bayer, Syngenta mais aussi Albaugh Europe, Barclay Chemicals, Ciech Sarzyna, Industrias Afrasa, Nufarm, Sinon Corporation, etc.

Ces industriels ont regroupé les études qui vont dans leur sens ainsi que les revues de littérature qui à leurs yeux prouvent la non-dangerosité du produit. Et ils ont officiellement demandé le renouvellement du produit.

 

La procédure classique, dans ce cas-là, est de confier la lecture et la synthèse de ces études d’impact à un État membre. Ici, au vu de la difficulté du sujet, cette tâche a été confiée en mai 2019 à quatre États membres différents (la France, la Hongrie, les Pays-Bas et la Suède. Ce groupement appelé « Assessment Group of Glyphosate » a seulement exclu deux études soumises par les industriels et a produit un rapport de synthèse qui reprend les mots d’ordre de l’industrie préconisant des restrictions uniquement pour certains usages du glyphosate.

 

Le rapport a été remis, conformément à la procédure, à deux agences réglementaires européennes : l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) et l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), qui ont jugé, à partir de celui-ci, qu’aucun obstacle ne s’opposait à un renouvellement. Logiquement la commission a donc proposé en septembre 2023 une première proposition de texte pour renouveler le produit. Il s’agit d’une procédure de renouvellement. Elle peut passer en « comitology », selon le jargon bruxellois, et donc être décidée dans un huis clos bureaucratique associant fonctionnaires de la Commission et représentants des États membres.

 

Le principal problème est que l’ECHA travaille surtout sur la base des données transmises par les industriels. Ce mode de fonctionnement est lié à la réglementation européenne REACH qui a externalisé la charge de la preuve de l’innocuité des produits aux industriels. Ce processus a été très bien décrit dans les travaux d’Henri Bouiller. À l’époque, c’était perçu comme un progrès de demander aux industriels de prouver que leurs produits n’étaient pas dangereux, mais on n’a pas suffisamment anticipé le fait qu’il faudrait que ces agences aient leur propre capacité d’investigation sur des sujets tels que le glyphosate et ne se contentent pas de relire les documents soumis par l’industrie.

Le fond du problème est-il donc un problème de « design » des institutions européennes qui ouvre la voie au lobbyisme ?

Il y a une ambivalence fondamentale jusqu’à l’organigramme de ces agences : l’ECHA, par exemple, a pour double tutelle à sa création la DG Entreprises et la DG environnement, et doit ainsi concilier enjeux économiques et expertise scientifique. Les choses évoluent peu à peu mais des agences comme l’EFSA donnent encore une place centrale à des panels d’experts dont on ne cesse d’essayer de limiter les liens avec l’industrie. Il faudrait effectivement repenser le fonctionnement des institutions européennes de façon à donner une voix aux scientifiques de façon structurelle et pas seulement en nommant « un conseiller scientifique » auprès du président de la Commission européenne.

 

La transformation en scandales des cas graves d’atteinte aux personnes en raison du glyphosate peuvent être des stratégies payantes pour mobiliser l’opinion, mais le débouché de ces campagnes peine à se concrétiser sur le plan réglementaire, car les agences rattachées à la Commission ont initialement été pensées pour réglementer a minima la mise en circulation des marchandises dans un marché commun. Leur demander de réviser le fonctionnement d’une filière agro-industrielle n’est absolument pas dans leur prérogative. L’histoire des institutions européennes est en effet liée à la mise en place d’un marché commun, et à la nécessité de mettre un cadre permettant la libre circulation des marchandises. Pour changer les choses, il faudrait en passer par des réformes complexes des institutions européennes, mais il n’est pas certain que le contexte politique actuel le permette, sur fond de Brexit et de relations tendues avec la Hongrie et la montée des illibéralismes.

 

Si on ajoute tous ces éléments, il n’y a pas besoin de théorie du complot pour expliquer l’arrivée sur la table de cette proposition sur le glyphosate et la prévalence du lobbyisme à Bruxelles. Porter ses positions industrielles au nom de la science à travers un groupe d’intérêt, toutes les grosses entreprises le font. Et le Glyphosate Renewal Group n’est qu’une des 1200 business associations qui œuvrent à Bruxelles. Et du côté des institutions, ces agences font précisément ce pour quoi elles ont été mandatées : accompagner la commercialisation de produits en s’assurant que les industriels sont capables de remplir des dossiers prouvant que leur produit n’est pas si dangereux si on respecte certaines normes d’exposition.

 

Ce n’est pas de la science, c’est au mieux de la science réglementaire. Les scientifiques n’ont pas accès aux jeux de données de toutes ces études transmises par l’industrie (protégées pour partie par le secret industriel). Et même quand Bayer annonce qu’il va donner toute transparence aux publications transmises ou financées, on n’a pas accès aux jeux de données brutes, mais au mieux aux abstracts – cette limitation à l’accès des données était encore plus caricaturale en 2017, Stéphane Horel décrivant par exemple la mise à disposition de données par l’industrie sur un ordinateur fixe, dans une salle avec horaires restrictifs et sans possibilité de faire de copies numériques.

 

Ici, on est sur de la science entravée dans ses principes de libre communication des données et on ne peut pas s’assurer de la réplicabilité de ces études : c’est une distorsion de ce qu’est vraiment la science. Entre cette « science réglementaire » et la science tout court, il y a donc un interstice, une faille que les industriels se plaisent à occuper et que les pouvoirs publics peinent à colmater. Les décisions de l’Union européenne ne sont en réalité pas toujours « Evidence Based » sur des sujets comme le glyphosate. S’il y a un intérêt intellectuel à travailler sur ces sujets, c’est aussi, car le glyphosate est l’un des rares dossiers où il existe une telle distorsion entre la « science réglementaire » et la science tout court."

 

[Image] Parlement européen à Bruxelles. Christian Lue, CC BY

Bernadette Cassel's insight:

 

"Les États membres de l’Union européenne devaient se prononcer le 13 octobre à Bruxelles sur la prolongation du glyphostage – ce produit chimique que l'on retrouve dans des herbicides – pour 10 ans, mais n’ont pas réussi à s’accorder : la décision est repoussée à mi-novembre. Un épisode qui vient rappeler la prévalence du lobbyisme au sein des institutions européennes, sur fond de controverse scientifique quant aux effets sanitaires de la molécule prisée des industriels de l’agrochimie."

Sarah Sermondadaz

 

À (re)lire

 

  • Glyphosate : des scientifiques appellent à sortir du déni - De www.vakita.fr - 12 octobre, 17:49

 

 

  • Comment les conflits d’intérêts interfèrent avec la science - From theconversation.com - December 8, 2016 6:26 PM

 

No comment yet.
Scooped by Bernadette Cassel
April 25, 2023 9:39 AM
Scoop.it!

« Un monde sans insectes, ce serait une catastrophe »

« Un monde sans insectes, ce serait une catastrophe » | EntomoScience | Scoop.it

 

Par Coralie Schaub dans Libération - 11/04/2023

 

Le biologiste Dave Goulson publie un livre alarmant dans lequel il explique pourquoi nous ne pourrons pas survivre sans ces bestioles, dont les populations s’effondrent. Leur disparition rendrait la planète invivable pour les humains.

 

 

Lire l'article sur le site de "Libération" : 


https://www.liberation.fr/environnement/biodiversite/un-monde-sans-insectes-ce-serait-une-catastrophe-20230411_KXU7INKK35BIRK63L53BFAEYZ4/

 

 

C’est un livre choc. Aussi fascinant qu’horrifiant. Un nouveau cri d’alarme qui devrait nous extirper d’une torpeur individuelle et collective : en exterminant les insectes, nous condamnons notre civilisation. Dans Terre silencieuse, qui vient de paraître en français (Ed. Rouergue, 400 p., 23,80 euros), le biologiste britannique Dave Goulson, professeur à l’université du Sussex, explique à quel point notre destin est lié à celui de ces bestioles, belles, intelligentes, captivantes, mystérieuses, que nous faisons pourtant disparaître à un rythme ahurissant. Pour l’instant, nous n’en avons décrit et nommé qu’environ 1,1 million d’espèces, mais il pourrait y en avoir cinq fois plus.

 

Signataire en 2017, avec 20 000 autres scientifiques du monde entier, d’un «avertissement à l’humanité» publié dans la revue Bioscience et appelant à éviter «une souffrance généralisée et une perte catastrophique de biodiversité», il se désole de constater que depuis, rien n’a changé ou presque. Il redoute plus que jamais un «cataclysme imminent» si nous n’agissons pas illico pour enrayer «l’apocalypse des insectes». Et insiste : les solutions sont là.

 
 

Pourquoi les insectes sont-ils vitaux pour nous ?

 

Nous en avons tous besoin, où que nous habitions, que nous les aimions ou pas. Ils constituent la nourriture de la plupart des espèces d’oiseaux, de presque toutes celles de chauve-souris, des araignées, musaraignes, lézards, batraciens ou de nombreux poissons comme la truite et le saumon. Ils fournissent aussi une foule de «services écosystémiques». Environ 80 % de toutes les espèces de plantes dépendent de la pollinisation par les insectes. Et les trois quarts des cultures que nous faisons pousser dans le monde ne donneraient pas de bonnes récoltes sans les pollinisateurs. Cela inclut presque tous nos fruits et légumes, le chocolat ou le café. Ne resterait que celles pollinisées par le vent, comme le blé, l’orge, le riz ou le maïs. Mais il y a bien plus que la pollinisation…

 

C’est-à-dire ?

 

Les coccinelles, perce-oreilles, guêpes ou syrphes aident à contrôler d’autres insectes «nuisibles» comme les pucerons. Les insectes contribuent aussi à aérer et assainir le sol. Ils recyclent le bois mort, les feuilles, cadavres et excréments animaux. C’est discret, peu glamour mais vital, car cela rend les nutriments à nouveau utilisables par les plantes. En Australie, où il n’y avait pas le bon type de bousiers pour éliminer les bouses des vaches importées, celles-ci se sont accumulées sur des milliers de kilomètres carrés, étouffant l’herbe. Et beaucoup d’éléments chimiques trouvés chez les insectes peuvent être utilisés en médecine, par exemple pour lutter contre les bactéries résistantes aux antibiotiques. Chaque espèce qui s’éteint est une mine de médicaments potentiels disparue à jamais.

 

Un monde sans insectes, ce serait quoi ?

 

Ce serait la catastrophe. Il est difficile de voir comment les humains pourraient survivre sans les insectes. Peut-être qu’une poignée vivoterait, mais leur existence serait lugubre, morne, la civilisation disparaîtrait, de même que quasiment toutes les espèces de plantes et d’animaux. Ce serait un monde sans nourriture ou presque, sans fleurs, sans couleurs. Les insectes, qui sont à la base de la chaîne alimentaire, sous-tendent tout le reste. Si les pandas ou les rhinocéros s’éteignaient, ce serait triste, mais ça ferait peu de différence. Si nous perdions les insectes, tout s’écroulerait, pas uniquement les cultures agricoles. Et ce ne sont pas d’hypothétiques robots-abeilles qui nous sauveraient.

 

Le sous-titre de votre livre, en anglais, est «éviter l’apocalypse des insectes». Et vous écrivez que leur effondrement est «au cœur d’un cataclysme imminent». La situation est-elle si effroyable ?

 

Oui, cette «apocalypse» n’a pas encore eu lieu mais pourrait arriver demain. Ou alors, elle a eu lieu hier mais nous ne le savons pas encore. Nos écosystèmes appauvris sont résilients, mais jusqu’à un certain «point de rupture» que nous ne savons pas prévoir. Le biologiste américain Paul Ehrlich a comparé les espèces aux rivets d’un avion : si vous en enlevez un, deux, même dix, il vole toujours. Mais à un moment impossible à prédire, vous ôtez celui de trop et il s’écrase. Les insectes étant les rivets qui permettent aux écosystèmes de fonctionner, il semble prudent et urgent de freiner leur destruction.

 

Certaines conséquences de leur disparition sont déjà visibles. Les populations d’oiseaux qui en dépendent pour leur nourriture s’effondrent. En Angleterre, entre 1967 et 2016, le nombre de gobemouches gris a chuté de 93 %. Je n’en ai plus vu un seul depuis une vingtaine d’années, alors qu’enfant, j’en admirais très souvent. D’autres oiseaux très communs ont subi le même sort, comme la perdrix grise (-92 %), le rossignol (-93 %) ou le coucou (-77 %). Mais les humains souffrent déjà, eux aussi. Une étude publiée en décembre estime que 3 à 5 % de la production mondiale de fruits, légumes et noix sont perdus dans le monde à cause de la baisse du nombre de pollinisateurs, menant à une surmortalité de 427 000 personnes par an.

 

Pourquoi les populations d’insectes s’effondrent-elles à une vitesse folle ?

 

Il y a beaucoup d’inconnues car nous ne comptons pas la plupart des insectes et nous ne savons presque rien d’eux, y compris souvent de ceux que nous avons identifiés. Mais toutes les études de long terme qui ont été faites révèlent un déclin terrifiant. L’étude la plus connue est sans doute celle publiée en 2017 indiquant que le poids total des insectes pris au piège dans des réserves naturelles allemandes a chuté de 76 % en à peine vingt-sept ans, entre 1989 et 2016. Deux ans plus tard, une autre étude allemande constatait même un déclin encore plus rapide. Et les recherches dans d’autres pays développés vont dans le même sens. Les célèbres et merveilleux papillons monarques qui passent l’été aux Etats-Unis et au Canada et l’hiver au Mexique ont perdu 80 % de leur population entre 2006 et 2016. Pour ceux qui hivernent en Californie, c’est un quasi-anéantissement, avec une chute de 97 % entre 1997 et 2018. Ailleurs, les données manquent, faute d’études de long terme. L’étendue du déclin n’est pas connue en Amérique du Sud ou en Afrique, mais vu les pertes massives d’habitat sous les tropiques, dues notamment à la déforestation, il serait très surprenant que celle-ci ne soit pas considérable.

 
 

Nous manquons aussi de recul historique.

 

C’est vrai. L’étude allemande dont je viens de parler a démarré en 1989, soit vingt-sept ans après la publication du célèbre livre Printemps silencieux, de la biologiste américaine et lanceuse d’alerte Rachel Carson, qui insistait déjà sur l’effet des pesticides sur l’environnement, donc sans doute bien après le début du déclin des insectes. Nous pourrions facilement avoir déjà perdu 90 % de ceux qu’il y avait il y a une centaine d’années, avant l’apparition des pesticides et de l’agriculture industrielle. Et cela continue. C’est vertigineux, sidérant et la plupart des gens ne l’ont même pas remarqué, car nous souffrons tous d’une forme d’amnésie, générationnelle et personnelle. Nous acceptons comme normal le monde dans lequel nous grandissons, même s’il est très différent de celui dans lequel nos parents ont grandi et nous oublions même les changements graduels qui s’effectuent au cours de notre vie. La seule chose qui frappe l’esprit des plus de 40 ans est le fait que leur pare-brise ne soit plus constellé d’insectes après un voyage en voiture, comme c’était encore le cas à la fin du XXe siècle.

 

Comment en sommes-nous arrivés là ?

 

Les causes de la disparition des insectes sont multiples, mais toutes dues à l’homme. Nous détruisons leurs habitats pour les remplacer par du béton, des monocultures industrielles ou du gazon dénué de fleurs sauvages. Nous les exposons depuis des décennies à un cocktail mortel de pesticides de plus en plus dangereux. Par exemple, les néonicotinoïdes, qui attaquent le cerveau des insectes et altèrent leur système immunitaire, sont 7 000 fois plus toxiques que le DDT [un insecticide désormais interdit dans de nombreux payx, ndlr] et se répandent dans l’environnement. Ils sont massivement utilisés dans le monde, y compris dans les produits antipuces pour chiens et chats. Les fongicides et les herbicides comme le glyphosate sont eux aussi une tragédie pour les insectes. Nous introduisons des espèces invasives, des parasites et des maladies qui leur sont fatales. Nous illuminons de plus en plus la nuit (+2 à 6 % par an !), ce qui en tue des milliards. Ajoutez à cela les ravages croissants du dérèglement climatique et sans doute quantité d’autres causes que nous n’avons pas encore identifiées (nouveaux pesticides, métaux lourds, PCB [un polluant organique persistant], pollution de l’air). Tous ces facteurs de stress se cumulent, interagissent, de sorte que les insectes sont «bombardés» de toutes parts. Seules quelques espèces semblent profiter de notre présence et du changement climatique : malheureusement, il s’agit des cafards, moustiques, mouches ou punaises de lit…

 

Est-il trop tard ?

 

Je ne pense pas, je n’espère pas. Mais nous devons tous agir, d’urgence. Chacun peut faire de son jardin ou de son balcon une zone zéro pesticides parsemée de fleurs favorables aux pollinisateurs. La plupart d’entre nous pouvons acheter des produits de l’agriculture biologique, locaux, de saison. Nous pouvons réduire le gaspillage alimentaire et la consommation de viande : dans le monde, nous produisons trois fois plus de calories que nécessaire pour nourrir la population humaine, mais un tiers sert à engraisser les animaux et un autre tiers part à la poubelle. Nous pouvons voter pour des politiques vraiment prêts à agir. Prêts, surtout, à changer en profondeur le modèle agricole actuel, qui est un désastre et une impasse, pour produire une nourriture saine et abondante avec la nature et non contre elle. En réorientant les subventions, en taxant les pesticides… Nous avons les solutions, elles sont très simples, j’en cite beaucoup dans mon livre, mais elles gênent des lobbys puissants, qui bloquent.

 
 

L’ «alerte des scientifiques à l’adresse de l’humanité» que vous avez signée en 2017 ne semble pas avoir suffi à créer un électrochoc.

 

Hélas, non. C’était pourtant la deuxième alerte du genre après celle de 1992. Notre message était franc, direct, sans détour : la vie telle que vous la connaissez sur cette planète va prendre fin, votre civilisation va tomber en ruines si vous ne vous réveillez pas et ne stoppez pas la destruction de la nature. Si des dizaines de milliers de scientifiques disent cela, ils devraient être écoutés. Mais rien ne s’est passé. La plupart des gens, y compris des politiciens, ne comprennent pas la gravité de la situation. Je ressens une immense frustration, une colère, et je suis inquiet pour le sort de mes enfants et le monde dans lequel ils devront vivre. Tout le monde se préoccupe de ses enfants, n’est-ce pas ? Nous faisons tant de choses pour essayer de les aider… à part s’assurer qu’ils auront une planète vivable. Pourtant, rien ne nous oblige à continuer ainsi et à compromettre notre avenir à court terme. Nous recherchons toujours plus de combustibles fossiles, brûlons toujours plus de forêts équatoriales, mais nous pourrions arrêter demain. Il n’y a pas de fatalité. Si nous réapprenions à vivre avec la nature, à aimer et respecter les insectes, nous pourrions tous mener une existence épanouie. La prise de conscience croissante de ces enjeux, notamment par les jeunes, me donne un peu d’espoir."

 

 

*****

 

*****

 

Bernadette Cassel's insight:
 
(Re)lire aussi :
 
No comment yet.
Scooped by Bernadette Cassel
March 14, 2023 12:26 PM
Scoop.it!

La crédibilité de l’Anses questionnée par son propre conseil scientifique

La crédibilité de l’Anses questionnée par son propre conseil scientifique | EntomoScience | Scoop.it
Dans un rapport sur l’Agence nationale de sécurité sanitaire, les experts indépendants s’inquiètent du « décalage entre science et expertise » au sein de l’institution et préconisent une réforme de son fonctionnement.

 

Par Stéphane Mandard

Publié aujourd’hui à 05h00, mis à jour à 09h54

 

-------

NDÉ

Le rapport

 

 

Extraits

 

"... Le GT a abordé la question de la crédibilité de l’expertise, c’est-à-dire du degré de confiance dont elle bénéficie, à partir d’une approche de retour d’expérience sur trois études de cas ayant fait l’objet de controverses à des degrés divers (glyphosate, SDHI, néonicotinoïdes) et de l’examen des facteurs qui déterminent la crédibilité de l’expertise par une analyse de la littérature et par une trentaine d’auditions. Les données ont été examinées selon quatre axes :


- le décalage entre les connaissances scientifiques disponibles et celles utilisées pour les trois expertises,

- les procédures,

- le décalage entre les conclusions de l’expertise et les attentes des parties prenantes et enfin,

- l’impact socio-économique de la mise en œuvre des mesures de gestion des risques."

(...)

 

Les structures de dialogue avec les parties prenantes – un problème de communication en interne ?


De longue date, l’Anses a signé la charte d’ouverture de l’expertise à la société. Ainsi, en complément des différentes mesures assurant la transparence de ses expertises, l‘Anses a pris plusieurs initiatives visant à associer différentes parties prenantes à ses travaux - sans qu’il s’agisse toutefois de coproduction d’expertise. Ainsi, des parties prenantes sont régulièrement auditionnées par les GT dans le cadre des expertises collectives de l’Agence.


De même, plusieurs comités de dialogue ont été créés, assez systématiquement sur des sujets considérés comme sensibles : nanomatériaux, radiofréquences, et, très récemment, biotechnologies. Une plate-forme dédiée aux produits phytosanitaires a également été instituée. Le but de ces dispositifs est d'informer les parties prenantes sur les travaux scientifiques menés par l’agence tout en recueillant leurs attentes et questions. Dès sa création, l’agence a mis en place cinq comités d’orientation thématique (COT) couvrant ses principaux domaines d’activités. Ces instances consultatives ont vocation à épauler le conseil d’administration dans l’expression des besoins en termes d’évaluation des risques et de recherche, et la définition des orientations stratégiques de l’Agence, en lui faisant remonter les préoccupations dominantes de la société civile dans les domaines de compétence de l’Anses.


Au-delà des parties prenantes, il faut également signaler le lancement récent de réflexions et projets autour des recherches participatives au sein des laboratoires de l’Agence.


La mise en place des structures de dialogue avec les parties prenantes est assez peu citée dans les entretiens. Quand elle l’est, c’est généralement pour souligner l’importance de ces
initiatives pour la crédibilité de l’expertise.


« Depuis quelques années, il y a ce qu'on appelle l’inter-COT où il y a tout de même une volonté de transversalité au sein de l'agence, dans l'interaction avec les parties prenantes. C’est peut-être déjà une première étape, mais je pense que l'on pourrait faire davantage sur la contextualisation. (...) Je disais tout à l'heure que, très tôt, il y a eu cette expression, le comité de dialogue des parties prenantes qui a expliqué comment le processus allait se dérouler. Dans ce comité, je pense que n'importe quelle partie prenante, d'ailleurs, peut soulever des questions et donc demander à ce que tel ou tel point soit clarifié. » (partie prenante)

 

« Par exemple, sur le sujet des champs électromagnétiques et de la téléphonie mobile, nous avons discuté avec les personnes de notre comité de dialogue de problématiques  méthodologiques, nous avons régulièrement rendu compte des étapes de notre travail. Ne pas donner de résultats, mais dire d’emblée comment on va travailler, comment on sélectionne ou analyse la  bibliographie par exemple, c’est très important pour les parties prenantes de façon à ce qu’elles puissent donner leur point de vue, et fournir aussi des éléments qu’elles jugent importants pour l’expertise et qui n’auraient pas été pris en compte par les experts. » (responsable Anses)

 

 

Pour aller plus loin

 

 

No comment yet.
Scooped by Bernadette Cassel
February 6, 2022 11:49 AM
Scoop.it!

Le glyphosate, l’expertise et la défiance

Le glyphosate, l’expertise et la défiance | EntomoScience | Scoop.it
CHRONIQUE. La défiance envers les politiques vaccinales contre le Covid-19 prospère sur les scandales sanitaires et environnementaux récents, permis par des expertises contestables, estime dans sa chronique Stéphane Foucart, journaliste au « Monde ».

 

Publié hier à 17h30, mis à jour à 07h01 le 06.02.2022

Article réservé aux abonnés

 

Chronique. « On peut débattre de tout, sauf des chiffres. » Avec ce slogan, la communication gouvernementale pour la vaccination contre le Covid-19 résume bien la transformation en cours du débat public. Sur une variété de sujets, les choix politiques disparaissent de plus en plus derrière la rationalité – réelle ou supposée – de l’expertise scientifique. Le désaccord n’est alors plus possible, sauf à être soupçonné de complotisme ou de dérive antiscience.

 

Indépendamment de toute autre considération sur la gestion de la crise sanitaire, il est incontestable que les grandes orientations de la politique vaccinale du gouvernement ont suivi l’état le plus à jour de la connaissance scientifique, à mesure que celle-ci apparaissait dans les revues savantes.

 

D’où vient, alors, cette défiance qui traverse la société, et qui va probablement bien au-delà d’une petite minorité de militants antivaccins ? La réponse se trouve sans doute, en partie, dans l’accumulation de scandales sanitaires ou environnementaux rendus possibles par une expertise défaillante. Galvauder l’autorité de la science pour défendre des décisions politiques ou des intérêts particuliers est l’un des creusets de la défiance. Ce n’est pas un hasard si c’est aux Antilles, où les autorités ont jadis permis l’empoisonnement à grande échelle de l’environnement et de la population par un pesticide toxique et persistant, le chlordécone, que la défiance vaccinale a atteint son paroxysme.

 

C’est un autre pesticide célèbre, le glyphosate, qui a alimenté le soupçon ces dernières années. Il n’a été réautorisé en 2017 en Europe que pour cinq ans, après les avis favorables des agences réglementaires de l’Union européenne (UE), qui ont conclu à l’opposé du Centre international de recherche sur le cancer. Ce dernier avait classé la même substance « cancérogène probable » en mars 2015. Sept ans plus tard, la controverse n’a pas bougé, et une nouvelle expertise européenne s’achève en vue de la réautorisation du célèbre herbicide, en décembre 2022.

Éventuels conflits d’intérêts

En janvier, la Commission nationale de la déontologie et des alertes en matière de santé publique et d’environnement (CNDASPE) a pris ses responsabilités en demandant que soient examinées les expertises européennes conduites, depuis 2014, sur le fameux produit.

 

Le gouvernement n’a, à ce jour, donné aucune réponse publique à ces demandes, à savoir constituer deux groupes de personnalités qualifiées pour, d’une part, juger de la validité des choix scientifiques opérés dans le cadre de l’expertise et, d’autre part, analyser les éventuels conflits d’intérêts des experts européens y ayant participé."

(...)

 

La suite est réservée aux abonnés. Il vous reste 54.47% de cet article à lire 
 
Lire aussi (abonnés) :
No comment yet.
Scooped by Bernadette Cassel
November 12, 2019 4:17 AM
Scoop.it!

Climat, nucléaire, homéopathie… Pourquoi nous maltraitons la science

Climat, nucléaire, homéopathie… Pourquoi nous maltraitons la science | EntomoScience | Scoop.it
ENTRETIEN. Des climatosceptiques aux écologistes, Sylvestre Huet déplore le manque de culture scientifique des politiques, journalistes et citoyens.

 

Propos recueillis par Thomas Mahler

Modifié le 12/11/2019 à 09:51 - Publié le 09/11/2019 à 10:00 | Le Point.fr 

 

"... Depuis Darwin, il est connu qu'utiliser longtemps au même endroit le même insecticide ou le même herbicide ne peut manquer de provoquer l'apparition de résistances par mutations.

 

La chute des populations d'insectes, et en conséquence des oiseaux insectivores, due aux insecticides mais aussi à la raréfaction des fleurs sauvages, en est un autre exemple. Nous avons donc de nombreuses raisons de penser qu'il serait bien de réorienter le système agraire vers des techniques plus durables. Cela nécessite des discussions très sérieuses sur des sujets difficiles. Comment dé-spécialiser les territoires, rapprocher les productions végétales des productions animales pour mieux utiliser l'engrais animal. Comment cultiver en utilisant le moins possible d'herbicides ou d'insecticides ?

 

Des solutions techniques existent souvent, mais dont les conditions de mise en place relèvent la plupart du temps non de la technique elle-même mais de l'économie agraire, de la répartition de la valeur créée entre agriculteurs, commerçants et consommateurs, ou de la maîtrise des échanges internationaux (la logique agronomique voudrait que la France produise moins de blé à exporter et plus de protéines pour ses élevages). Cela suppose des discussions très sérieuses. À la place, on a des débats hystériques sur des symboles, tel le glyphosate, avec une course à l'échalote des responsables politiques, à celui qui fera le discours le plus simplificateur, populiste et alarmiste. Le résultat, c'est qu'on risque d'avoir un recours accru à d'autres herbicides nettement plus dangereux, sans débat de fond.

 

Que faire ?

 

On ne peut pas transformer chaque citoyen en scientifique. On ne va pas faire lire les dossiers d'homologation utilisés en agriculture par soixante millions de citoyens ! Mais il faut que la société utilise mieux les savoirs constitués et correctement expertisés, à l'image de ce que font des structures comme l'Anses ou le Giec. Le devoir des responsables politiques est de les créer, les organiser, de nommer à leur tête des personnes digne de confiance et de leur donner les moyens de travailler. Puis, de s'y référer pour leurs décisions, en expliquant aux citoyens que ces structures se sont vues garantir une indépendance vis-à-vis des pouvoirs économiques et politiques. Et lorsque ces structures défaillent, ils doivent les réformer.

 

Mais pour que la société dans son ensemble puisse participer aux discussions qui découlent de ce travail d'expertise, nous avons aussi besoin de plus de journalistes formés aux matières scientifiques, et de plus de directions de rédactions sensibles à cela. Parce que la démocratie, ce n'est pas seulement que les citoyens décident, mais surtout que les citoyens décident en connaissance de cause."

 

No comment yet.
Rescooped by Bernadette Cassel from Les Colocs du jardin
November 27, 2018 6:06 AM
Scoop.it!

Pesticides : Berne doit jouer la transparence

Pesticides : Berne doit jouer la transparence | EntomoScience | Scoop.it
Deux chercheurs de l’Université de Neuchâtel, Alexandre Aebi et Edward Mitchell, demandent à l’Office fédéral de l’agriculture de publier les informations détaillées sur l’usage des pesticides en Suisse, après une première communication insatisfaisante

 

Publié le 25.11.2018

 

"... l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) a récemment publié une liste des pesticides les plus utilisés en Suisse. Selon l’OFAG, les informations ont pour objectif «de suivre l’évolution de leur utilisation depuis 2008». Malheureusement, ces données sont incomplètes et inutilisables, en particulier parce que les quantités utilisées sont présentées sous forme semi-quantitative (par exemple < 1 tonne, entre 10 et 30 tonnes), ce qui manque de précision.

Paradigme dépassé

C’est ce que nous avons découvert en analysant les données fournies sur les néonicotinoïdes, ces pesticides neurotoxiques impliqués dans la disparition des abeilles et d’autres insectes pollinisateurs. Nous voulions savoir si le moratoire adopté en 2013 en Suisse sur trois de ces substances (l’imidaclopride, la clothianidine et le thiaméthoxame) s’était effectivement traduit par une réduction de leur utilisation.

Non seulement la qualité des données fournies est mauvaise, mais, de plus, la façon dont elles sont présentées est pour le moins inquiétante

Le résultat est très décevant: seules les données sur le thiaméthoxame permettent d’observer une diminution de son usage, mais il n’est pas possible de déterminer son ordre de grandeur. Rien de concluant ne peut être tiré des chiffres fournis pour les autres néonicotinoïdes. Force est de constater que les chiffres de l’OFAG ne permettent pas de suivre précisément l’évolution de l’usage des pesticides pour évaluer leur impact.

Non seulement la qualité des données fournies est mauvaise, mais, de plus, la façon dont elles sont présentées est pour le moins inquiétante. Le communiqué de presse présentant ces données discute l’évolution du tonnage de certaines molécules au cours du temps, sans aucune considération sur leur toxicité relative. A titre d’exemple, les quantités de glyphosate (un cancérigène probable) et de kaolin (du talc utilisé contre la drosophile suzukii) utilisées sont comparées bien que leur toxicité varie énormément."

(...)

 

[Image] via "Glyphosate, le poison est dans le pré" | Illustré
http://www.illustre.ch/magazine/glyphosate-poison-pre

 

No comment yet.
Rescooped by Bernadette Cassel from Les Colocs du jardin
May 31, 2018 8:57 AM
Scoop.it!

Impacts du glyphosate sur la santé et l’environnement, ce que dit la science

Impacts du glyphosate sur la santé et l’environnement, ce que dit la science | EntomoScience | Scoop.it
Que nous disent les travaux scientifiques sur les effets de cet herbicide mondialement utilisé sur la flore, la faune, les sols et la santé humaine ?

 

Publié le 30.05.2018 (27 juin 2017 • Mis à jour le 30 mai 2018)

 

Quels impacts sur la faune ?

Les effets toxiques sur la faune s’avèrent plus importants que sur les plantes.

 

Des études de toxicité menées sur les rats ont démontré que si le glyphosate-Roundup (le plus connu des glyphosates) n’a pas induit d’effets toxiques visibles sur les femelles en gestation, il a eu un effet négatif sur la fertilité des mâles, notamment des anomalies au niveau des spermatozoïdes et une baisse de la fertilité.

D’autres expérimentations, conduites notamment sur des grenouilles, ont démontré que les adjuvants – c’est-à-dire les composants autres que le principe actif entrant dans la composition du Roundup – avaient des effets négatifs, notamment sur les hormones thyroïdiennes de grenouilles.

 

On a d’autre part noté un impact plus important des glyphosates sur les oiseaux sauvages que sur les oiseaux domestiques. Chez ces derniers, le facteur de son accumulation dans l’organisme est relativement faible car ils sont moins directement exposés à ces substances.

 

Du côté des organismes marins, même s’ils sont moins concernés que les espèces terrestres, de nombreuses études ont rapporté que le glyphosate avait provoqué des lésions du foie et des reins, comme chez le tilapia du Nil ; après 96 heures d’exposition à des doses relativement élevées, une mortalité accrue a été observée. D’autres études ont révélé que les glyphosates provoquaient une diminution de certaines fonctions du foie et du métabolisme général."

(...)

Bernadette Cassel's curator insight, May 30, 2018 6:44 PM
 
Santé et environnement : ce que dit la science sur le glyphosate | EntomoNews | Scoop.it - From www.lepoint.fr - September 16, 2017 12:41 PM
 
Scooped by Bernadette Cassel
October 21, 2017 6:26 AM
Scoop.it!

User de pesticides pour contrôler les espèces invasives : les facettes d’un paradoxe éthique

User de pesticides pour contrôler les espèces invasives : les facettes d’un paradoxe éthique | EntomoScience | Scoop.it
Tassin, Jacques
Résumé: La lutte contre les espèces invasives qui impactent l’environnement ou la santé publique recouvre parfois l’usage de substances chimiques létales. Or, si l’intérêt de la lutte chimique dans le contrôle d’espèces invasives est indéniable, son impact sur l’environnement ou sur la santé humaine ne saurait être omis, dès lors que l’usage de rodenticides peu sélectifs tels le brodifacoum ou le 1080, d’insecticides fortement rémanents tels les néonicotinoïdes, et d’herbicides systémiques tel le glyphosate, intéresse d’année en année des surfaces de plus en plus grandes. La littérature fournit de nombreux exemples d’effets indésirables de ce type d’intervention sur la biodiversité ou la santé humaine dont il faudrait rendre compte de manière plus transparente. L’évaluation des risques d’utilisation des pesticides demeure incomplète dans ce domaine, et l’approche bénéfices-risques qui s’imposerait fait encore défaut. Cette utilisation de pesticides se présente comme un paradoxe éthique puisqu’elle s’inscrit en amont dans une démarche de protection du vivant, mais aussi parce que dans le cadre d’une politique de santé publique, elle fait parfois courir aux populations d’autres risques sanitaires. De manière générale, l’efficacité des pesticides dans le contrôle des espèces invasives reste en outre mal évaluée. Il paraît donc impératif de replacer le citoyen au cœur des processus de décision ou du moins de prôner davantage de transparence quant à l’ensemble des bénéfices attendus et des risques encourus.

 

No comment yet.
Scooped by Bernadette Cassel
June 1, 2017 6:43 PM
Scoop.it!

« Monsanto papers » : la guerre du géant des pesticides contre la science (abonnés)

« Monsanto papers » : la guerre du géant des pesticides contre la science (abonnés) | EntomoScience | Scoop.it
Pour sauver le glyphosate, la firme a entrepris de nuire par tous les moyens à l’agence des Nations unies contre le cancer. Premier volet de notre enquête.

 

Le Monde, 01.06.2017 (abonnés)

No comment yet.