DocPresse ESJ Lille

Nathalie Saint-Cricq sans tabou. Le 22 juin, l’éditorialiste politique de France 2 s’est exprimée dans le podcast Politalks, disponible sur Deezer et Spotify. Interrogée sur son cachet, elle n’a pas éludé la question. «Je gagne 5.600 euros net par mois avec 35 ans d’ancienneté», révèle-t-elle tout en précisant «travailler pour France Inter gratuitement le dimanche». «Je n’ai jamais eu de primes. On n’a pas de prime de soirée électorale, pas de prime d’émission», souligne-t-elle encore.
Si cette figure du service public s’exprime sur le sujet, c’est aussi pour reconquérir la confiance des Français vis-à-vis de la profession des journalistes, quasiment rompue.

Voir aussi

• Benoit Chavatte, 21 ans, a crée «Politalks», un podcast pour rapprocher les jeunes de la politique (actu.fr, 22/04/22)

(accès abonnés)

Une nouvelle génération de journalistes arrive dans les rédactions. Plus passionnés, aguerris et représentatifs de la diversité de la population, ils seraient aussi 40% à quitter la profession au bout de sept ans, relève le baromètre social des 15es Assises du journalisme, organisées du 9 au 15 mai à Tours.

Critiqué, mal-aimé, le journalisme fait pourtant rêver. Les candidats aux écoles sont toujours aussi nombreux. L’apprentissage et l’alternance se développent. Et la pyramide des âges libère des postes dans les rédactions.

Voir aussi

• Le Baromètre Social Des Assises par Jean-Marie Charon avec Nicole Gauthier (Youtube, 11/05/22)
• SOS: ma rédaction a besoin de localiers (PHRases, 08/06/22)

Longtemps, son cas fut disséqué autour d'une question: est-il journaliste ou pas? La défiance à l'égard du métier est telle qu'on confesse avoir souvent entendu ceci à son propos: «Si les journalistes s'en méfient, c'est qu'il doit être bon.»

L'Isérois, journaliste au Média, auteur et militant, est l'un des arobases les plus célèbres de France. 

Article réservé aux abonnés

Jean-Marie Charon, sociologue à l’EHESS, publie «Hier, journalistes», aux éditions Entremises, où il tente de comprendre les raisons qui poussent des professionnels des médias à partir parmi les 34.132 cartes de presse en France, un nombre en baisse de 10% en onze ans.

(accès abonnés)

Voir aussi

• Assises du journalisme: pourquoi les journalistes quittent-ils la profession? (France Inter, 29/09/21)
• Ces journalistes qui décrochent au bout de 15 ans (La Croix abonnés, 30/09/21)
• Jean-Marie Charon: «Beaucoup de journalistes ne vivent pas de leur métier» (L'Humanité abonnés, 09/11/21)
• Podcats: Le Talk Média épisode 2, le sociologue Jean-Marie Charon (CB News, 11/01/21)
• Quand les journalistes déchirent leur carte de presse… (PHRases, 27/01/2022)

Pour leur enquête qui sort le 23 septembre aux Editions Entremises, Jean-Marie Charon, président des "Entretiens de l’Information" et chercheur au centre d’études des mouvements sociaux à l’EHESS, et Adénora Pigeolat, diplômée en psychologie, ont écouté une cinquantaine de journalistes qui ont quitté la profession. Désenchantement et usure reviennent souvent dans ces témoignages qui mettent au jour “la part d’ombre” de la mutation des médias.

Voir aussi

• Le troublant recul du nombre de journalistes (Les Echos abonnés, 23 septembre 2021)
• Le burn-out chez les journalistes: parlons-en! (Club de la Presse de Bordeaux, 26 septembre 2021)
• De moins en moins de journalistes… peut-être au pire moment (observatoiredesmedias, 26 septembre 2021)

Quinze ans. C’est la durée de carrière des journalistes, calculée par la chercheuse Christine Leteinturier, alors qu’en une dizaine d'années, le nombre de journalistes a diminué de près de 7%. Le Covid-19 et le premier confinement n’ont pas arrangé les choses. Les annonces de journalistes qui se reconvertissent semblent en effet se multiplier. Comment les entreprises de médias appréhendent-elles ces départs?

par Jean-Marie Charon et Adénora Pigeolat

L’enquête qualitative menée sous l’égide du sociologue des médias Jean-Marie CHARON dresse un constat inquiétant. De plus en plus de journalistes, notamment des femmes, désertent la profession, après quelques années de pratique, pour des raisons de paupérisation, de burn-out, de désillusion aussi.

Jean-Marie Charon, sociologue spécialiste des médias, et Adénora Ramat-Pigeolat, étudiante en droit à l’université Le Havre-Normandie, ont tenté de comprendre pourquoi des journalistes jettent l’éponge. En constituant leur panel, ils se sont retrouvés avec une majorité de femme, dont plus de la moitié considèrent qu'«être une femme est un réel handicap dans cette profession». Quelles sont leurs motivations? Décryptage.

L’alarme est venue de Christine Leteinturier, qui estimait au terme de ses travaux sur les carrières des journalistes, que celles-ci ne duraient plus en moyenne qu’une quinzaine d’années. Simultanément, il y a eu ces dix années de recul ininterrompu des effectifs des détenteurs de la carte de presse, pour atteindre à ce jour -9,9%. La tendance est trop établie, pour qu’il ne s’agisse que d’un non-renouvellement des départs en retraite. Il y a aussi l’interrogation sur l’impact de la multiplication des plans sociaux, année après année, sans savoir ce que deviennent ceux qui quittent les entreprises concernées. Enfin quel est l’impact des confinements liés au Covid, question que traitaient les dernières Assises du journalisme au mois d’octobre?

L'érosion des effectifs des médias s'est accélérée cette année, en raison de la crise du Covid-19, selon une étude présentée jeudi aux Assises du journalisme de Tours. Le nombre de journalistes titulaires de la carte de presse est tombé à 33.679 à la mi-2020, soit une baisse de 892 par rapport au 1er janvier, montre le baromètre social réalisé pour les Assises par le sociologue des médias Jean-Marie Charon, chercheur au CNRS et à l'IHESS, et qui s'appuie notamment sur les données de la commission paritaire chargée de délivrer la carte de presse, la CCIJP.

Ces résultats découlent surtout de la crise liée au Covid-19 et de ses multiples conséquences négatives pour les médias, qui ont déjà entraîné directement plusieurs plans sociaux (NextRadioTV, Webedia...), dépôts de bilan (Paris Normandie, Paris-Turf...), gels des embauches, avance le baromètre.

Voir aussi

• Les résultats du baromètre social des Assises 2020 (Assises internationales du journalisme, 02/10/20)
• Les lauréats des prix EMI des Assises Internationales du Journalisme de Tours 2020 sont… (Assises internationales du journalisme, 01/10/20)
• Les lauréats des Prix des Assises 2020 sont… (Assises internationales du journalisme, 01/10/20)

•  Les vidéos des Assises Internationales du Journalisme

• Usure, plans sociaux, précarité: pourquoi les effectifs de journalistes se réduisent (Europe 1, 06/10/20)
• Journalistes: Pourquoi quittent-ils la profession? (Jean-Marie Charon-L'Observatoire des médias, 12/10/20)

Contrairement à ce que l’on pourrait s’imaginer, la précarité n’est que la partie émergée de l’iceberg. Manque de sens au quotidien, harcèlement moral, sexuel, discrimination et épuisement physique sont autant de raisons qui poussent les journalistes à ranger, pour de bon, leur carte de presse.

Nous avons pu parler avec ces nouveaux ex-journalistes déçus par la profession. Pour VICE, ils se sont replongés dans des souvenirs parfois difficiles.

A écouter

• Précarité, manque de sens au quotidien, discrimination : le journalisme en voie de désertion? Justine Reix invitée de Culture Média, Europe 1, 12 août 2020

En raison de la crise qui touche particulièrement le secteur de la presse, la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCIJP) a décidé de renouveler la carte 2020 aux 35.000 titulaires de la carte 2019.

(accès abonnés)

Ils filment côté manifestants et sont devenus la bête noire des forces de l’ordre. Gaspard Glanz, Taha Bouhafs ou Rémy Buisine incarnent une génération controversée de reporters militants.

Voir aussi

• Gilets jaunes, réforme des retraites... l’évolution des violences policières dans les médias en 10 dates (Télérama abonnés, 25/02/20)

Employés par l’intermédiaire de sociétés de production, ces journalistes sont payés sur facture. Un statut encore plus précaire que celui de pigiste.
Article réservé aux abonnés

Voir aussi

• "A France Médias Monde, on rejoue Les Barbouzes" dans le Canard enchaîné du 6 juillet 2022
• "France Médias Monde, une entreprise très à l'écoute" dans le Canard enchaîné du 13 juillet 2022

Le nombre de cartes de journalistes professionnels attribuées en France passe pour la deuxième année consécutive sous la barre des 35.000 avec 34.476 cartes. C’est la baisse la plus faible depuis dix ans, mais toujours une baisse (-91).

34.075 sont des cartes de journalistes actifs (17.756 hommes, 16.242 femmes, 77 personnes qui se sont déclarées neutres).

Trois professionnelles des médias, Catherine Lozac'h, Bénédicte Wautelet et Elisabeth Braconnier, ont été élues à tête de la Commission de la carte d'identité des journalistes professionnels (CCIJP), a annoncé mardi l'instance chargée de délivrer la carte de presse. 

Catherine Lozac'h, élue présidente,  succède à Claude Cordier.

Voir aussi

• Une nouvelle présidence à la Commission de la Carte (Club de la Presse Bordeaux, 11/01/22)

Les enquêteurs et les enquêtrices en société de production audiovisuelle — en «boîte de prod», dans le jargon — sont les petites mains, souvent débutant(e)s dans la profession, de la grande majorité des documentaires, reportages et magazines diffusés sur les chaînes de télévision mais sous-traitées à des sociétés, filiales de médias, comme CProd avec le groupe M6, Capa avec Newen du groupe TF1, ou indépendantes, comme Premières Lignes TV ou le Groupe Elephant.

Leur travail pourtant essentiel dans la fabrication de l’information télévisuelle est aussi peu valorisé qu’il est précaire. Les sociétés de production embauchent les enquêteurs en CDDU, des contrats à durée déterminée d’usage, qui couvrent généralement des «saisons» audiovisuelles et peuvent être renouvelés sans fin, et sans période de carence.

Accélération du traitement de l’information et manque de reconnaissance pèsent sur les journalistes. Trois études qualitatives explorent le phénomène de burn-out dans cette profession.

Par Jean-Marie Charon et Adénora Ramat-Pigeolat

Le ministère de la culture lance une concertation avec les organisations professionnelles représentatives des éditeurs de presse et les organisations syndicales représentatives des journalistes, qui devra aboutir à une modification des textes en vigueur, conformément aux préconisations formulées par Laurence Franceschini.

La présidente de la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP) avait été missionnée par la ministre de la culture, Roselyne Bachelot, afin d’examiner un éventuel conditionnement des aides à la presse à la présence de journalistes au sein des rédactions.

Voir aussi

• De nouveaux soutiens fiscaux à la presse et pour les PME (Stratégies avec AFP, 10/05/2021)

Dans le cadre d’un programme d’assainissement de la presse locale, la Côte d’Ivoire avait modifié le processus d’attribution des cartes de presse. Désormais plus transparent, grâce à la numérisation, il est beaucoup moins contesté qu’il y a quelques années.

Souvent à l’origine d’images ou d’enquêtes qui ont révélé les violences policières, ces reporters assidus aux manifestations sont parfois assimilés à des militants.

«Les Taha Bouhafs, les Gaspard Glanz ont changé les règles du métier», assure David Perrotin, l’auteur pour le média en ligne Loopsider de l’enquête sur l’agression raciste de Michel Zecler, samedi 21 novembre à Paris.

Article réservé aux abonnés

Voir aussi

• Bastille: la police réclame des images aux journalistes (Arrêt sur images, 03/12/20)

La crise sanitaire et sociale aggrave la situation des journalistes les plus précaires, estime Claude Cordier, président de la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels, dans une tribune au «Monde», qui interpelle l’Etat pour faire respecter la loi face notamment à des «employeurs voyous».
(Article réservé aux abonnés)

Le médiaClub’Elles et la mutuelle Audiens ont publié une étude consacrée à la répartition des femmes et des hommes dans les métiers du journalisme, dans le cadre de la mission relative à la place des femmes dans les médias en temps de crise de la députée Céline Calvez.

«Le bilan de l’étude constate de manière flagrante pour les femmes journalistes des effets plafond de verre et plancher collant et une segmentation de certains métiers».

Pour consulter l’étude en intégralité, c’est par ici.

Le secteur fait face en ce moment à des difficultés accrues, qui rendent l’insertion sur le marché du travail encore plus incertaine pour les jeunes diplômés. Certains décident de changer de voie.

(Article réservé aux abonnés)

Articles qui deviennent des contenus, annonces pour "rédacteur audience" et bâtonnage de dépêches* pour satisfaire Google: Sophie Eustache pointe du doigt les dérives du journalisme actuel.

*Le principe: réécrire une dépêche fournie par une agence en la remaniant légèrement si on a le temps. Ce qui explique le nombre d'articles publiés identiques entre différents médias, même d'opinions politiques opposées.