Le 16 mai, le général Bruno Baratz, le « patron » du Commandement du combat futur [CCF] s’est félicité du « virage vers la dronisation accompli » par l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT], en soulignant que le « travail collaboratif entre vols habités et non habités » était désormais une « réalité incontournable » pour préparer les engagements de demain.
« Dans ce domaine comme dans tant d’autres, nous devons intelligemment aborder la réglementation en vigueur afin qu’elle soit une aide et non un frein », a-t-il glissé au passage, signe que cette « dronisation » de l’aérocombat n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît.
En novembre, le commandant de l’ALAT, le général David Cruzille avait développé le concept « d’engins lancées par aéronefs » [ELA], qui, dans un premier temps, prévoit d’utiliser des drones déjà disponibles sur le marché depuis un hélicoptère afin de permettre à ce dernier de « voir et de tirer plus loin » ou de leurrer l’ennemi.
« Le drone, aujourd’hui, c’est une belle opportunité. Il y a un tel bond technologique que l’on peut passer de la doctrine à la mise en œuvre », avait estimé le général Cruzille. « Le but n’est pas d’attendre le drone idéal qui fera 100 % de ce qu’on attend de lui. Mais si on a déjà des drones qui peuvent nous apporter deux tiers de ce qu’on attend, alors il faut saisir cette balle », avait-il insisté.
D’où les expérimentations consistant à mettre un œuvre des drones FPV [pilotage immersif] depuis un hélicoptère Gazelle. Au Royaume-Uni, la Royal Air Force [RAF] a lancé une démarche similaire avec ses CH-47 Chinook, dédiés au transport.
Doter un hélicoptère de manœuvre d’une telle capacité permettrait, par exemple, de reconnaître, voire de sécuriser, une zone de poser. Or, il y a encore peu, il était question de la rendre disponible à bord du NH-90 « Caïman » qu’à partir de 2040, c’est à dire dans la version « Block 2 » de cet appareil, grâce à l’intégration d’une fonctionnalité dite MUM-T [Manned-Unmanned Teaming]. C’est en effet ce qu’avait expliqué Axel Aloccio, le PDG de NHIndustries, à Breaking Defense, en octobre dernier.
Cependant, la filiale espagnole d’Airbus Helicopters a pris l’initiative d’accélérer les choses, ce qui pourrait intéresser l’ALAT. En effet, le 14 mai, à l’occasion du salon de l’armement FEINDEF 2025, organisé à Madrid, elle a signé un accord avec l’entreprise technologique Arquimea afin de permettre au NH-90 de mettre en œuvre des munitions rôdeuses [ou téléopérées, MTO] Q-SLAM 40.
Cette MTO « élargira les capacités opérationnelles de l’hélicoptère NH-90 pour des missions de renseignement, de surveillance et de reconnaissance [ISR] ainsi que pour des missions d’attaque et les opérations de lutte contre les drones », a fait valoir Arquimea.
Intégrant des algorithmes d’intelligence artificielle [IA], les systèmes proposés par l’entreprise espagnole permettent « d’améliorer la connaissance de la situation, de transmettre des données en temps réel et de disposer d’une capacité de vol en essaim ». Selon elle, une telle « solution offre un avantage opérationnel significatif qui accroît la réactivité des hélicoptères ».
Pouvant emporter différentes charges utiles en fonction de la nature des missions, le Q-SLAM 40 a une portée de 15 à 20 km et une autonomie de 25 minutes. Pouvant voler sans recourir à un système de géolocalisation par satellite [GPS], ses dimensions réduites et son moteur électrique le rendent difficile à détecter.
« L’intégration des hélicoptères et des drones est essentielle pour nos forces armées sur le champ de bataille du futur », a commenté Luis Martin, responsable des programmes d’Airbus Helicopters en Espagne. « La collaboration avec le Q-SLAM-40 nous permettra de proposer une solution alliant mobilité aérienne et capacités d’attaque intelligente par drone », a-t-il conclu.
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Romain
onto DEFENSE NEWS May 18, 2:56 PM
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