Une série d’explosions puissantes ont détruit un vaste dépôt de munitions jouxtant la ville de Toropets, dans la région russe de Tver, au petit matin, mercredi 18 septembre.

L’armée russe a lancé une contre-offensive pour reconquérir les territoires pris par les Ukrainiens dans cette région. Le risque pour les forces de Kiev, qui fortifient leurs positions, est de s'affaiblir dans le Donbass.

Les explosions des bipeurs utilisés par les membres du Hezbollah, au Liban, ont fait au moins 12 morts et des milliers de blessés. Le vice-amiral (2S) Arnaud Coustillière revient sur la logistique qu’a nécessitée une telle opération.

Eighty years ago, parts of Brabant were freed from German occupation during World War II. Marking the beginning of liberation for the southern Netherlands. That day, paratroopers from the 101st Airborne Division descended onto the Vlagheide, playing a crucial role in the region’s liberation. Douglas C-47A Skytrain (N473DC) 2100882/3X-P USAAF | Jeroen Vogelaar The Vlagheide,…

Ayant effectué son premier vol en 2001 et développé par le constructeur indien Hindustan Aeronautics Limited [HAL] dans le cadre du programme LCA [Light Combat Aircraft], l’avion de combat Tejas doit constituer l’épine dorsale de l’Indian Air Force [IAF] dans les années à venir. Actuellement, celle-ci en a commandé 123 exemplaires et prévoit d’en acquérir 97 de plus, son objectif étant d’en aligner suffisamment pour équiper 18 escadrons [soit 324 appareils au total].

Seulement, les efforts de HAL pour vendre le Tejas à l’exportation se sont pour le moment révélés vains. Un temps intéressé, le Nigeria lui a finalement préféré le JF-17 Thunder sino-pakistanais. Même chose avec l’Égypte et les Philippines, pays avec lesquels une co-production de cet appareil fut pourtant envisagée. Plus récemment, l’Argentine faisait partie des clients potentiels. Mais le choix de Fuerza Aérea Argentina s’est finalement porté sur des F-16 d’occasion, acquis auprès du Danemark.

Cette « disette » va-t-elle durer encore pendant longtemps ? Peut-être pas… En réalité, cela pourrait dépendre du choix que fera l’IAF pour remplacer ses avions de transport Antonov AN-32 au titre du programme MTA [Medium Transport Aircraft]. Airbus, avec l’A400M Atlas, et Lockheed-Martin, avec le C-130J Hercules sont sur les rangs. De même que le brésilien Embraer, qui a pris une longueur d’avance en signant un protocole d’accord avec le groupe indien Mahindra en vue de soumettre la candidature de son C-390 « Millenium ».

« L’Inde est un marché clé pour Embraer et nous soutenons pleinement ses ambitions pour ‘Atmanirbhar Bharat’ [Inde autonome, ndlr]. Nous considérons ce partenariat comme un symbole du renforcement des relations entre le Brésil et l’Inde et un moyen de favoriser la coopération dans les pays du Sud », avait d’ailleurs soutenu Embraer, en février dernier.

Mais celui-ci pourrait avoir une autre carte à jouer. En effet, la semaine passée, le commandant de la Force aérienne brésilienne [Força Aérea Brasileira, FAB], le général Marcelo Kanitz Damasceno, a indiqué que Brasilia considérait un éventuel achat du HAL Tejas, cet appareil étant perçu comme un possible remplaçant du F-5 Tiger II et de l’avion d’attaque AMX.

S’exprimant devant la presse à l’issue d’une rencontre avec le général Upendra Dwivedi, son homologue indien, le général Damasceno a expliqué que la FAB avait besoin d’avions supplémentaires afin de compléter sa flotte de Gripen E/F, laquelle devrait compter un total de 70 exemplaires, selon le Programme gouvernemental d’accélération de la croissance dévoilé en août 2023 par Brasilia.

« Selon nos règles, nous ne devrions pas avoir moins de deux ni plus de trois types d’avions de combat. Actuellement, nous avons le F-5 et le Gripen, mais après 2030, nous aurons peut-être besoin de deux autres types, le F-5 devant être abandonné. Ainsi, le Tejas est l’une des options pour notre deuxième ou troisième avion de combat », a expliqué le général Damasceno.

Actuellement, la FAB dispose de 43 F-5 Tiger II et d’une vingtaine d’AMX. Ce qui donne une idée de la commande de Tejas qu’elle pourrait passer.

Photo : Ministère indien de la Défense

Comment a-t-il fait ses comptes ? Toujours est-il que, dans un rapport qu’il vient de publier pour souligner la lenteur du réarmement de l’Allemagne depuis le début de la guerre en Ukraine, l’Institut Kiel a estimé qu’il faudrait près d’un siècle à la Bundeswehr pour retrouver des capacités en matière d’artillerie au moins équivalentes à ce qu’elles étaient en 2004.

Seulement, le document insiste surtout sur le nombre d’obusiers automoteurs de 155 mm [PzH-2000, en particulier] sans pratiquement dire un mot sur les lance-roquettes multiples [LRM] MARS II.

Ainsi, en 2004, l’armée allemande [Heer] possédait encore 978 obusiers, contre 121 PzH-2000 actuellement. Quant au MARS II, sur les 151 acquis initialement, elle ne peut en aligner qu’une grosse trentaine, déduction faite des cinq exemplaires données à l’Ukraine.

Si les industriels d’outre-Rhin, Rheinmetall et KNDS Deutschland en tête, ont relancé la production d’obus de 155 mm et d’obusiers PzH-2000, l’Institut Kiel estime que les cadences sont encore trop faibles par rapport à celles observées en Russie où, selon lui, 40 obusiers sortiraient des chaînes d’assemblage tous les mois.

Quoi qu’il en soit, le 16 septembre, lors d’une visite à l’école d’artillerie de la Heer, implantée à Idar-Oberstein [Rhénanie-Palatinat], le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a annoncé un gros effort en la matière.

Il y a encore peu, l’armée allemande comptait seulement quatre bataillons d’artillerie, dotés chacun de PzH-2000, de MARS II et de drones KZO [Kleinfluggerät Zielortung], en service depuis 2005. Un cinquième – le Panzerartilleriebataillon 375 [PzArtBtl 375] a été réactivé en octobre 2023. Or, selon M. Pistorius, leur nombre va augmenter significativement dans les années à venir.

« Nous en avons besoin au niveau des divisions et à celui des brigades. C’est pourquoi nous allons créer quelques bataillons dans les prochaines années », a-t-il dit, sans plus de précisions.

Cela étant, d’après la presse spécialisée allemande, la Heer comptera dix bataillons d’artillerie supplémentaires à l’horizon 2035. Ce qui supposera de recruter plus de 6000 soldats de plus. En outre, à cette échéance, elle devrait posséder 289 obusiers automoteurs et 76 lance-roquettes multiples.

S’agissant de ces derniers, M. Pistorius a confirmé le choix en faveur du système PULS, proposé par Elbit Systems et KNDS Deutschland. Et cela aux dépens du version « européanisée » par Rheinmetall du M142 HIMARS américain.

Quant aux obusiers, il est question d’acquérir des RCH 155, c’est-à-dire un système d’artillerie de 155 mm associé au véhicule blindé de combat d’infanterie Boxer. Le dossier sera transmis au Bundestag « au début de l’année prochaine », a assuré M. Pistorius. A priori, et selon des informations publiées en juillet par l’hebdomadaire Der Spiegel, une première commande de 80 exemplaires auprès de KNDS Deutschland, pour un montant estimé à 2 milliards d’euros, serait en préparation.

« Une force terrestre peut difficilement agir sans une artillerie efficace et opérationnelle. Nous le savons et nous nous engageons à renforcer » celle de la Bundeswehr, a fait valoir le ministre allemand.

Alors que les risques de voir Washington affaiblir ou supprimer la protection américaine de l'Europe ne cessent de croitre, les armées britanniques et

Il reste quelques places pour une formation proposée par le Groupement des industries françaises de défense et de sécurité terrestres et aéroterrestres (GICAT), formation de 48 heures portant sur les exportations de matériel de guerre et débouchant sur l’octroi d’un certificat.

Le but de cette formation est de préparer les personnels des industries de défense et de sécurité aux contraintes de l’exportation. Les personnels concernés sont à la fois les cadres juridiques et commerciaux de ces entreprises, les responsables des PME et des ETI confrontés à la complexité de règles encadrant l’exportation de leurs productions ainsi que les ingénieurs découvrant la fonction « support ».

Cette formation résulte d’une demande du GICAT auprès de l’Institut supérieur de l’armement et de la défense de l’Université Paris Panthéon-Assas d’où relève le master « Défense et dynamiques industrielles ». Une convention signée par le GICAT et l’Université Paris Panthéon-Assas lors du salon Eurosatory a permis d’ouvrir cette formation dès cette rentrée.

Le séminaire se déroulera d’octobre à mai à raison d’une journée par mois (le premier vendredi de chaque mois) à raison de sept sessions en présentiel qui seront organisées par le service de la Formation continue de l’Université Paris Panthéon-Assas dans les locaux de l’Université. La huitième session sur deux jours se déroulera en région.

La pédagogie sera organisée autour d’un appel d’offre qui sera découpé autour de ses différentes phases : analyse de proposition de valeur et blackhat commerciaux, commercialisation internationale des armements, mécanismes de soutien à l’export, gestion et fixation des prix, contrôle des exportations, financement des contrats, compensations industrielles et responsabilité sociale des entreprises. Le but de la formation sera, non pas d’apprendre à remplir les différents formulaires imposés par les procédures internes et les contraintes administratives, mais de comprendre la raison d’être de ces exigences. L’objectif est de permettre aux auditeurs d’être autonomes le plus rapidement possible, tout en facilitant la mise en phase de la formation et de leur expérience professionnelle.

Cette formation dispose de la qualification Qualiopi, ce qui permet d’utiliser les financements du Compte personnel de formation.

La formation débutera le vendredi 4 octobre 2024.

Pour tout renseignement, contacter Lilian EUDIER au GICAT ou bien Ophélie Piras à la direction de la Formation continue de l’Université de Paris Panthéon-Assas (01 53 63 86 20, https://cfp.assas-universite.fr). Courriel : ophelie.piras@u-paris2.fr

ThyssenKrupp Marine Systems has reached an important milestone in the German-Norwegian submarine program: the design phase for the six Type 212CD submarines has been successfully concluded on schedule with the “Critical Design Review” (CDR).

Le 17 septembre 2024, Sébastien Lecornu, ministre des Armées, est intervenu lors de la Conférence sur la défense aérienne et antimissile de l’Europe organisée par l’Italie, à Rome. Cette conférence s’inscrit dans la continuité de la première édition organisée par la France à Paris le 19 juin 2023.

DÉCRYPTAGE - Les Occidentaux refusent toujours d’autoriser Kiev à frapper le territoire russe en profondeur, alors que l’armée ukrainienne recule dans le Donbass.

Le troisième sous-marin de nouvelle classe Suffren de la Marine nationale aura droit à un timbre émis à partir de novembre.

One of the most aesthetically pleasing and most recognizable aircraft to the Cold War era, the Saab Draken was the double-delta dragon nobody dared attempt to slay, defending the Scandinavian skies for decades during the Cold War.

The Marine Corps in a ceremony at the commandant’s headquarters presented their highest noncombat medal to the parents of Cpl. Spencer Collart.

AAD Expo, Pretoria, South Africa, 19 September 2024 – HENSOLDT, a global leader in defence and security electronics, proudly announced

En mai dernier, le Government Accountability Office [GAO, l’équivalent de la Cour des comptes aux États-Unis] n’a pas eu de mots assez durs à l’égard de la marine américaine, qu’elle a rendue responsable du retard de trois ans pris dans l’exécution de son programme de frégates de nouvelle génération qui, appelé « Constellation », doit coûter la bagatelle de 22 milliards de dollars.

Pour rappel, ces futurs navires étaient censés être conçu à partir du modèle italien de la frégate multimissions [FREMM]. Seulement, les exigences de l’US Navy ont modifié considérablement la conception initiale, d’où les appréciations peu amènes du GAO à son endroit.

« Des pratiques inadéquates […] et des mesures bâclées sur lesquelles le programme de frégates continue de s’appuyer ont […] contribué à lancer prématurément la construction du premier navire avant que la conception ne soit suffisamment stable pour soutenir cette activité », a-t-il affirmé.

Pour le moment, seulement six frégates de type « Constellation » ont été commandées, l’objectif étant pour l’US Navy de remplacer ses navires de combat littoral [LCS – Littoral Combat Ship] qui ne lui ont jamais donné satisfaction, ce qui leur vaut d’être surnommés « Little Crappy Ships » [petits navires de m…].

Lancé au début des années 2000 pour un montant alors estimé à 37 milliards de dollars, le programme LCS prévoyait de doter l’US Navy de 52 navires rapides et rendus polyvalents grâce à l’ajout de « modules de missions » en fonction des tâches qui devaient leur être assignées [lutte anti-sous-marine et anti-navire, déminage, renseignement, surveillance côtière, opérations spéciales]. Et le tout avec un équipage réduit à 40 marins. Seulement, ce concept, qui reposait sur deux modèles de bateau, ne s’est finalement pas avéré le plus pertinent qui soit. Après avoir réduit sa commande à 35 exemplaires, l’US Navy a déjà désarmé plusieurs unités, dont l’USS Sioux City, qui ne comptait guère plus de cinq ans de service.

Plus généralement, les choix technologiques hasardeux auront coûté très cher à la marine américaine. Le cas de la classe de « destroyers » Zumwalt est emblématique. Ayant la signature radar d’un bateau pêche malgré ses 15’480 tonnes de déplacement pour 185,6 mètres de longueur et 24,4 mètres de large, ce navire peut produire suffisamment d’énergie pour alimenter 78’000 foyers en électricité. D’ailleurs il était pressenti pour mettre en œuvre une canon électromagnétique [depuis mis en veilleuse]. L’US Navy espérait en compter 24… Elle en disposera finalement, au mieux de seulement trois, les coûts ayant atteint le niveau « stratosphérique » de 2,4 milliards de dollars par unité en 2016.

Outre ces impasses technologiques, l’US Navy est aussi aux prises avec les difficultés de l’industrie navale américaine [pénurie de main d’œuvre, problèmes d’approvisionnement, capacités de production insuffisantes, etc.]. Difficultés qui freinent les livraisons de nouveaux navires – comme les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de la classe Virginia – mais aussi le Maintien en condition opérationnelle [MCO] des unités déjà en service.

Ainsi, dernièrement, le porte-avions USS George Washington est resté immobilisé pendant six ans tandis que l’arrêt technique majeur [ATM] de l’USS John C. Stennis devrait se prolonger jusqu’en 2026 [soit pendant un an de plus] alors qu’il a commencé en 2021. Le navire d’assaut amphibie USS Boxer a passé plus de temps en réparations qu’en mer… Et une autre unités du même type, l’USS Iwo Jima, a récemment dû revenir prématurément à sa base en raison d’une grave avarie dont la nature n’a pas été précisée.

Enfin, un autre problème auquel est confrontée l’US Navy est la pénurie de marins. Au début de cette année, il lui en manquait 22’000 [sur environ 348’000].

Dans le même temps, l’activité opérationnelle ne faiblit pas. Que ce soit au Moyen-Orient, en Afrique, en Europe et en Indopacifique, les crises s’accumulent et le droit international est de plus en plus souvent remise en cause. Et, pour les États-Unis, une « grande explication » avec la Chine pourrait avoir lieu en 2027, date à laquelle certains observateurs estiment que cette dernière pourrait tenter de mettre la main sur Taïwan. D’ailleurs, elle s’y prépare activement, en développant significativement ses capacités navales… au point, sans doute, de surclasser l’US Navy [c’est déjà le cas, en termes de tonnage…].

Quoi qu’il soit, la cheffe des opérations navales [CNO, l’équivalent de chef d’état-major de la Marine nationale], Mme l’amiral Lisa Franchetti, a repris cette évaluation à son compte. « Le président de la République populaire de Chine [RPC] a demandé à ses forces d’être prêtes à la guerre d’ici 2027. Nous serons encore mieux préparés », a-t-elle en effet lancé, dans le nouveau plan stratégique de l’US Navy.

C’est donc les yeux rivés sur le développement rapide, tant en quantité qu’en qualité, des capacités navales chinoises que l’amiral Franchetti entend remettre sur pied l’US Navy, en se focalisant sur plusieurs domaines clés.

« Le défi est de taille. La flotte chinoise est la plus importante du monde en termes de taille et elle se modernise rapidement. Le plus grand constructeur naval du monde, CSSC, est à la disposition de la marine de l’Armée populaire de libération [APL] » tandis que la base industrielle et technologique de défense chinoise « est sur le pied de guerre », a fait valoir Mme l’amiral Franchetti. Et de souligner que l’APL s’est attachée à intégrer ses différentes composantes [marine, force aérienne, missiles, cyberespace, espace] dans un « écosystème de combat conjoint spécialement conçu pour vaincre » celui des États-Unis.

Faute de pouvoir disposer des moyens budgétaires nécessaires, Mme l’amiral Franchetti estime que l’US Navy doit se concentrer sur les domaines où elle peut obtenir des gains « dans les délais les plus brefs possibles, avec les ressources dont elle dispose ». D’autant plus qu’elle n’a plus le temps pour accroître le nombre de ses navires « traditionnels ».

Parmi ces domaines, le MCO est essentiel. Ainsi, le plan stratégique de l’US Navy insiste sur la réduction des délais de maintenance à « tous les niveaux », l’objectif étant de pouvoir compter sur 80 % de navires de surface, de sous-marins et d’avions disponibles et prêts au combat d’ici 2027. Et ce n’est qu’un « minimum ». Une meilleur disponibilité permettra en outre d’atteindre un autre objectif : celui d’accroître significativement la préparation opérationnelle.

Un autre domaine où l’US Navy devra progresser est celui de la robotisation, en tirant parti des retours d’expérience [RETEX] de la guerre en Ukraine [en mer Noire] et des engagements contre les rebelles houthis en mer Rouge. L’objectif est ainsi de disposer de « systèmes robotisés et autonomes », dotés de « capacités matures » et pouvant être intégrés aux groupes aéronavals. Au passage, c’est aussi un moyen de gagner de la masse, ce qui est primordial s’il s’agit de mener un combat d’attrition.

Enfin, il s’agira également de remédier aux problèmes d’effectifs dans les trois ans à venir. Ce qui ne sera pas une mince affaire, déjà que, l’an passé, l’US Navy n’a pas tenu ses objectifs en matière de recrutement, même après avoir réduit ses exigences. Aussi, son plan stratégique prévoit surtout des mesures visant à fidéliser ses marins, en améliorant leurs conditions de vie et de service.

À plusieurs reprises, lors d’auditions parlementaires, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu s’était attaché à démentir les rumeurs sur une possible cession d’avions Mirage 2000D à Kiev, assurant que la force aérienne ukrainienne avait exprimé d’autres besoins. Ce qui était logique étant donné que celle-ci devait avant tout se concentrer sur l’appropriation des chasseurs-bombardiers F-16 promis par les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège et la Belgique. Et cela d’autant plus qu’un éventuel don d’appareils français ne pouvait qu’engendrer des difficultés supplémentaires, notamment en termes de Maintien en condition opérationnelle et de logistique.

D’où la surprise suscitée par les propos tenus par le président Macron, en marge des commémorations du 80e anniversaire du Débarquement en Normandie, le 6 juin dernier.

« Nous allons annoncer […] la cession de Mirage 2000-5 […] qui permettront à l’Ukraine de protéger son sol, son espace aérien. […] Nous allons lancer un programme de formation des pilotes et puis de cession de ces avions. Ce qui est le facteur dimensionnant, c’est le temps de formation des pilotes. Et donc on va proposer au président Zelensky que les pilotes puissent être formés dès cet été. Il faut normalement 5 à 6 mois. Et donc que d’ici la fin de l’année, il puisse avoir pilotes et avions », avait en effet affirmé M. Macron.

Le lendemain, M. Lecornu confirma que des Mirage 2000-5F allaient être prélevés dans la dotation du Groupe de chasse 1/2 Cigognes, l’unité de l’armée de l’Air & de l’Espace spécialiste de la défense aérienne.

Depuis, avec la dissolution de l’Assemblée nationale et l’impasse politique qui en a découlé, ce projet de cession de Mirage 2000-5 à l’Ukraine n’a plus fait parler de lui. Jusqu’à ce que le quotidien Sud Ouest l’évoque à nouveau, dans un article dédié aux 80 ans de DGA Essais en vol [DGA EV] à Cazaux.

« Une partie des Mirage 2000-5 que la France compte livrer à l’Ukraine seront ‘transformés’ à Cazaux. Et ce, afin de les doter de capacités de tir sur des cibles au sol », a en effet avancé le journal, dans son édition du 18 septembre.

Effectivement, le Mirage 2000-5F des « Cigognes » n’a pas de capacité air-sol étant donné que sa mission ne porte que sur la défense aérienne. Pour cela, il est armé d’un canon de 30 mm ainsi que de missiles air-air MICA IR et MICA EM.

Cependant, le Mirage 2000C RDI, désormais retiré du service, pouvait emporter des bombes lisses comme la Mk82, voire des munitions à guidage laser à la condition que sa cible eût été préalablement « illuminée » par une nacelle de désignation, mise en œuvre par un autre appareil, en l’occurrence le Mirage 2000D.

En outre, si le Mirage 2000-5F n’a pas de capacité de frappe au sol, son pendant grec, le Mirage 2000-5EG, est « câblé » pour emporter le missile de croisière SCALP EG, que la France a fourni à l’Ukraine. D’où, probablement, les modifications apportées aux avions qui lui ont été promis par M. Macron. Il est possible aussi qu’elles visent à les doter de la capacité à tirer des Armements Air-Sol Modulaires [AASM].

Rome vient d'annoncer la commande de 25 F-35A et F-35B supplémentaires, à destination des forces aériennes italiennes, pour amener le format d'appareils

Effectivement, les armées s’intéressent de près aux étudiants de la filière cyber qui se développe en Morbihan. Un campus dédié ouvrira même en 2026, comme le précise mon confrère morbihanais Lionel Cabioch qui a suivi la visite à Vannes du général Aymeric Bonnemaison, commandant de la cyberdéfense de l’État-Major des Armées.

Le général Bonnemaison est le nouveau parrain des trois filières cyberdéfense, cybersécurité du logiciel et cybersécurité et sciences des données de l’Ensibs, l’école d’ingénieurs de l’Université Bretagne-Sud.

Douze élèves sur les 150 de la nouvelle promotion sont déjà en alternance au Comcyber, l’autorité pour la cyberdéfense du ministère des Armées. « 60 % de nos diplômés travaillent dans le public », fait d’ailleurs remarquer Jean Labourdette, directeur de l’Ensibs qui compte 960 étudiants dont 450 dans les filières cyber.

Ces prochaines années, les effectifs pourraient grimper avec l’ouverture, en 2026, à Vannes, d’un campus consacré à 100 % à la cybersécurité et à la data science, sur un site d’environ 4 300 m². « L’idée est que les entreprises puissent venir avec leurs idées et que le campus qui accueillera l’Ensibs et les départements informatique et statistique de l’IUT leur serve d’incubateur », explique Patrice Kermorvant, vice-président de Golfe du Morbihan-Vannes agglomération.

Ce site implanté à deux pas des sièges de la vingtaine d’entreprises évoluant dans ce secteur d’activité, est une véritable aubaine pour elles. Ce sera un vivier en termes de ressources humaines pour ces sociétés et les services publics qui font face à une pénurie de main-d’œuvre alors que la menace est grandissante.