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Pakistan Army inducts Fatah-II rocket launcher

The Pakistan Army has initiated inducting the Fatah-II multiple rocket launcher (MRL), the Pakistan Armed Forces' Inter-Services Public Relations (ISPR) agency said on 15 May.

“Fatah-II is being inducted in Pakistan's Artillery Divisions for stand-off [capability] and to engage the targets with precision,” ISPR said.

The rocket system will enhance the “reach and lethality of [the] Pakistan Army's conventional arsenal”, ISPR added.

The Pakistan Army also test-fired Fatah-II on 15 May. The test was “aimed at perfecting the launch drills and procedures”, according to ISPR.

Fatah-II – with a maximum strike range of 400 km – is equipped with a “navigation system, unique trajectory, and manoeuvrable features, which make the launcher capable of engaging targets with high precision and defeating any missile defence system”, ISPR said.

The MRL is developed by Pakistan's state-owned Global Industrial & Defence Solutions (GIDS) as an extended-range variant of the Fatah-I MRL.
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Revue de presse quotidienne des principaux articles concernant le secteur de la Défense, de ses industriels, des armements et technologies.
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Boeing verrait bien l'avion de patrouille maritime P-8A Poseidon remplacer l'Atlantique 2 de la Marine nationale

Boeing verrait bien l'avion de patrouille maritime P-8A Poseidon remplacer l'Atlantique 2 de la Marine nationale | DEFENSE NEWS | Scoop.it
Lancé en 2018, le projet MAWS [Maritime Airborne Warfare System] devait permettre à la France et à l’Allemagne de disposer d’une capacité de patrouille maritime « autonome », en développant conjointement un « système de systèmes », basé sur un avion de patrouille maritime de nouvelle génération associé à un réseau de capteurs [satellites, drones, sémaphores, etc.]. Plus encore, cela supposait également de mener des travaux sur le radars, les bouées acoustiques, la guerre électronique et l’ armement antinavire.

Seulement, Berlin ayant décidé de remplacer les P-3C Orion de la MarineFlieger [aviation navale allemande] plus tôt que prévu par huit P-8A Poseidon produits par Boeing, le projet MAWS est tombé à l’eau. Pourtant, la France avait proposé à l’Allemagne de lui transférer quatre avions Atlantique 2 portés au standard 6 en guise de solution intérimaire. Mais cette offre fut déclinée…

Pour autant, le ministère allemand de la Défense n’a pas tiré un trait sur le projet MAWS étant donné que, en avril dernier, il a chargé un groupement, constitué par ESG, Hensoldt Sensors GmbH et Diehl Defence GmbH & Co, de mener des études visant « à établir un système de systèmes en réseau pour la reconnaissance maritime, la chasse aux sous-marins et l’engagement de cibles maritimes en utilisant des plateformes habitées et sans pilote en coordination avec des stations au sol ».

De son côté, la Direction générale de l’armement [DGA] a commandé des études à Dassault Aviation et à Airbus en vue de préparer la succession de l’Atlantique 2, un choix devant ensuite se faire entre le Falcon 10X et l’A320neo. Mais, après avoir décroché le marché allemand, Boeing se verrait bien en faire autant avec la France. C’est en effet ce qu’a suggéré Tim Flood, son vice-président du développement commercial international, dans les colonnes de Breaking Defense, le 4 juin.

« Pour le moment, la France ne s’adresse pas spécifiquement à Boeing. Mais nous en avons discuté de manière informelle avec les Français. Ils connaissent la capacité du P-8 et savent où nous en sommes dans ce programme. Je pense qu’il faut dire aux Français de ne pas négliger le P-8 alors qu’ils envisagent de remplacer leurs Atlantique 2 », a déclaré M. Flood.

Curieusement, et alors que le P-8 Poseidon est notamment en service [ou est sur le point de l’être] aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Norvège, au Canada ou encore en Allemagne, le responsable de Boeing n’a pas avancé l’argument de l’interopérabilité. En revanche, il a insisté sur les aspects financiers.

Ainsi, Airbus et Dassault Aviation « pourraient certainement produire une solution plutôt intéressante à partir de l’A320 ou du Falcon 10X. Mais à quel prix ? », a-t-il demandé. « Regardez le programme de l’US Navy qui a conduit au P-8. Il a coûté environ 7 milliards de dollars pour seulement développer et tester l’avion, pas pour le produire. C’est donc le montant dont la France aurait besoin pour mettre au point une capacité locale », a fait valoir M. Flood.

En outre, a-t-il continué, Boeing pourrait nouer des partenariats avec des industriels français autour du P-8A Poseidon, à l’image de ce qui a été fait en Allemagne, avec ESG Elektroniksystem- und Logistik-GmbH et Lufthansa Technik.

Les déclarations de M. Flood surviennent au moment où les études commandées par la DGA à Dassault Aviation et à Airbus arrivent à leur terme. Pour rappel, il leur avait été demande de plancher sur une « solution économiquement intéressante répondant au besoin opérationnel de la Marine nationale à l’horizon post-2030 » et de faire des propositions « ouvertes à la coopération avec d’autres partenaires européens potentiellement intéressés ».
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Rheinmetall and MBDA sign agreement to integrate the Small Anti Drone Missile into the Skyranger 30

Rheinmetall and MBDA sign agreement to integrate the Small Anti Drone Missile into the Skyranger 30 | DEFENSE NEWS | Scoop.it
To close the existing capability gaps in mobile defence against drones at short range, Rheinmetall Electronics and MBDA Deutschland signed a corresponding Letter of Intent (LOI) at ILA 2024.
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Lockheed Martin: Skunk Works demonstrates AI for air-to-air tactical intercepts

Lockheed Martin: Skunk Works demonstrates AI for air-to-air tactical intercepts | DEFENSE NEWS | Scoop.it
Lockheed Martin Skunk Works partnered with the University of Iowa's Operator Performance Laboratory (OPL) to demonstrate the use of artificial intelligence (AI) in air-to-air intercept scenarios.
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Lithuania to finalize contracts for air defence systems this summer

Lithuania to finalize contracts for air defence systems this summer | DEFENSE NEWS | Scoop.it
Lithuania is poised to finalize contracts for the acquisition of additional medium and short-range air defence systems this summer.
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A Berlin, Airbus dévoile son drone "Wingman" qui précédera le SCAF

A Berlin, Airbus dévoile son drone "Wingman" qui précédera le SCAF | DEFENSE NEWS | Scoop.it
Airbus Defence & Space profite du salon aéronautique de Berlin cette semaine pour dévoiler son concept de drone ailier "Wingman", ave
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Chinese satellite images track USS Eisenhower in Red Sea

Chinese satellite images track USS Eisenhower in Red Sea | DEFENSE NEWS | Scoop.it
Recent Chinese satellite images dated June 4 revealed that the USS Dwight D. Eisenhower (CVN-69) moved a short distance southward in the Red Sea. The published photos do not indicate any damage or evidence of an attack on the aircraft carrier. This follows claims by Yemeni Houthi rebels of a missile attack on the USS
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Russia faces heavy losses of Msta-S howitzers

Russia faces heavy losses of Msta-S howitzers | DEFENSE NEWS | Scoop.it
In a recent Militarniy's report, Russia has reportedly lost a substantial number of its 2S19 Msta-S self-propelled howitzers over the past month. At least nine Msta-S artillery systems were destroyed during the past month. This information, highlighted by the Ukrainian military intelligence and various defense analysts, points to significant challenges for Russian artillery forces amid
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Chez KNDS Belgium, un premier pas vers la production d'obus de 155 mm

Chez KNDS Belgium, un premier pas vers la production d'obus de 155 mm | DEFENSE NEWS | Scoop.it
Le site belge du groupe franco-allemand KNDS – l’ex-Mecar – accueillera bientôt le premier maillon d’une future ligne de production d’obus d’artillerie de 155 mm. De quoi produire 30 000 munitions supplémentaires par an, dont une partie pour la Défense belge.
Une transformation en deux actes

Après l’effort consenti sur les obus de mortier, KNDS Belgium s’apprête à ajouter une nouvelle corde à son arc avec la mise en place d’une ligne d’usinage d’obus d’artillerie de 155 mm. Un projet pour lequel le groupe investira environ 10 M€ et dont l’avancement a fait l’objet, la semaine dernière, d’une visite de la ministre de la Défense belge, Ludivine Dedonder.

Validé depuis plusieurs mois par KNDS, ce projet se concrétisera en deux phases. Premièrement, l’unité de ceinturage gros calibre (UCGC), copie conforme de celles en opération sur le site français de La Chapelle-Saint-Ursin. Désormais commandées, les machines sont attendues pour fin 2024 à Petit-Roeulx-lez-Nivelles. Leur installation dans une zone en cours de réfection est programmée pour le premier trimestre 2025. Suivra une phase d’essais et de qualifications, préalable nécessaire au lancement progressif de la production dans le courant du mois de juin.

Deuxièmement, la modernisation des installations de traitement de surface et de peinture. Si les outils disponibles en Belgique permettent déjà de traiter du 155 mm, les moderniser permettra d’améliorer la sécurité, l’ergonomie et la productivité et de simplifier les flux logistiques. Actuellement en phase d’appel d’offres, l’entreprise projette d’acter les commandes nécessaires avant l’été. Le démarrage est prévu pour janvier 2026, juste à temps pour raccrocher ce wagon à celui d’une UCGC alors arrivée à pleine capacité.

Une fois usinés, ces obus repartiront vers les installations française et italienne de KNDS pour être chargés en poudre explosive. Cette étape finale, l’entreprise n’exclut pas de la conduire à terme en Belgique. Des réflexions sont en cours mais leur éventuelle matérialisation s’inscrit dans un horizon plus lointain. De fait, la démarche requiert non seulement de nouveaux investissements, mais reste également soumise à l’obtention de permis et d’autorisations très spécifiques.

Cette transformation « fait partie aussi des engagements de KNDS envers la BITD belge », explique Christophe Monnier, délégué général du groupe franco-allemand en Belgique. « Ce nouveau développement sur 20 ans minimum permet, en outre, de consolider l’activité de KNDS Belgique et de renforcer l’emploi dans la région. Je remercie les dirigeants et le personnel de l’entreprise », déclare pour sa part Ludivine Dedonder.
Vers un partenariat stratégique

La métamorphose de KNDS Belgium s’inscrit dans une démarche globale d’accélération de la production d’obus de 155 mm, une dynamique rendue nécessaire par l’explosion de la demande. Dégradation du contexte sécuritaire oblige, il s’agit autant de fournir l’allié ukrainien que de répondre aux enjeux de recomplètement des stocks des armées françaises et étrangères. Munitionnaire de premier plan, KNDS fera sa part en investissant sur fonds propres pour basculer de 60 000 à 100 000 obus produits par an à l’horizon 2025, dont un tiers sur le sol belge.

Ces capacités industrielles « serviront entre autres pour notre nouvelle capacité d’artillerie », souligne la ministre de la Défense. Abandonnée depuis une décennie, la capacité d’appui-feu longue portée de la Composante Terre va renaître grâce aux 28 CAESAR Mk II livrés à compter de 2027. Elles équiperont trois batteries d’un unique régiment d’artillerie dont certains éléments seront bientôt installés dans le sud du pays.

« Pour garantir la paix en Europe, nous nous devons de renforcer nos défenses dans le but de dissuader, qu’on le veuille ou non, c’est aujourd’hui une réalité », complète la ministre de la Défense belge. En attendant ses pièces d’artillerie, la Belgique investit également dans les munitions. Elle est en effet l’un des deux pays ayant passé commande en avril auprès de KNDS France par l’intermédiaire de l’Agence de soutien et d’acquisition de l’OTAN (NSPA). Un contrat à neuf chiffres avait alors été attribué pour la fourniture des 20 à 25 000 coups complets qui constitueront le « stock de guerre » national.

Derrière ce socle, la Défense belge souhaite sécuriser ses approvisionnements sur le long terme. À l’issue de sa visite, la ministre de la Défense et KNDS ont ainsi signé une lettre d’intention (LoI) dont l’objectif est de déboucher sur la notification d’un contrat pluriannuel. Ce partenariat stratégique se traduirait par la livraison de lots annuels pour la consommation courante des futures batteries. Un besoin estimé, selon L’Echo, à quelque 4000 obus par an. Tous, sans exception, passeront par Petit-Roeulx-lez-Nivelles.
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Bases de défense: le modèle "a fait ses preuves" mais doit évoluer et faire un effort de débureaucratisation

Voilà la cour des comptes au chevet des BdD. Elle vient de diffuser une étude: "Le bilan de la création des bases de défense".

"Créées en 2010 dans un contexte de recherche d'économies", comme le rappelle la présentation de l'étude, "les bases de défense sont la clé de voûte de la réforme des soutiens visant à mutualiser au niveau interarmées, sur un périmètre géographique donné, un certain nombre de fonctions supports. Ce modèle, qui a fait ses preuves, y compris en gestion de crise covid et dans le cadre de l'exercice Orion mené en 2023, est désormais installé et ne peut être remis en cause."

Circulez, y'a rien à voir!?

Le modèle "a fait ses preuves"? Il a de quoi en douter si on lit la synthèse du document de la cour des comptes, dont voici quelques extraits (c'est moi qui souligne):
- "À l’origine, toutes les bases de défenses devaient être configurées selon un modèle homogène : soutenir environ 10 000 personnes appartenant indifféremment aux armées, directions et services et travaillant dans un rayon de 1h30. Cet objectif n’a pas pu être réalisé : seules six des quarante-cinq bases de défense de métropole en 2023 répondent pleinement à ce modèle, tandis que dix-sept d’entre elles soutiennent moins de 3 500 personnels."
- "Faute de coordination et de pilotage suffisants, la mise en œuvre de la réforme a été laissée aux différentes chaînes du soutien qui se sont le plus souvent organisées selon leur logique propre, avec pour principal objectif de réduire les effectifs, sans se préoccuper suffisamment des nécessaires simplification, harmonisation et numérisation préalables des processus du soutien."
- "De cette réforme a résulté une organisation encore trop complexe et cloisonnée".
- "L’exercice ORION mené en 2023 a permis de confronter le modèle actuel des soutiens à la perspective d’un conflit de haute intensité. Si l’organisation a globalement répondu aux attentes des armées, pour autant, l’exercice ORION n’a pas conduit à évaluer la robustesse du modèle d’organisation des soutiens en hypothèse d’engagement majeur",
- "la gouvernance globale (est) encore trop marquée par la complexité et la lourdeur des processus de coordination des acteurs, des décalages dans les niveaux de prise de décision central, zonal et local ou encore des dispositifs de suivi et de reporting chronophages et insatisfaisants, sans compter une trop faible intégration des systèmes d’information de soutien.

Moralité(s):
"Le modèle actuel doit néanmoins évoluer, pour mieux répondre aux besoins des armées, en s’inscrivant dans une logique de subsidiarité et de simplification."
- "La Cour estime qu’un retour à l’organisation d’avant la réforme n’est ni opportune ni envisageable".
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M1E3, OMFV, FLRAA... L'US Army à l'aube d'un nouveau BIG 5

M1E3, OMFV, FLRAA... L'US Army à l'aube d'un nouveau BIG 5 | DEFENSE NEWS | Scoop.it
Convaincue de sa supériorité technologique et militaire depuis la fin de la guerre froide et la guerre du Golfe, l'US Army n'a pas lancé de programmes
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Germany Lays Keel of First F126 Frigate

Germany Lays Keel of First F126 Frigate | DEFENSE NEWS | Scoop.it
Keel Laying for first of four F126 frigates for German Navy in Wolgast. The ship is to be delivered in 2028.
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Malgré ses défauts, le modèle de soutien des armées doit être maintenu, estime la Cour des comptes

Malgré ses défauts, le modèle de soutien des armées doit être maintenu, estime la Cour des comptes | DEFENSE NEWS | Scoop.it
« Quand le vin est tiré, il faut le boire ». Telle est la conclusion à laquelle est arrivée la Cour des comptes dans son bilan de la création des bases de défense qui, décidée dans le cadre de la Révision générale des politiques publiques [RGPP], a rompu avec un modèle de soutien des armées qui, reposant sur le principe « un chef, une mission, des moyens », avait pourtant su faire ses preuves.

La mise en place de ces bases de défense devait permettre de mutualiser le soutien de plusieurs unités implantés dans un rayon de 1h30 de route. L’idée était de concentrer sur un même site, dans un cadre interarmées, les services d’administration, de gestion, d’habillement, etc.

Seulement, dans plusieurs rapports qu’il a remis au cours de ces dernières années, le Haut comité d’évaluation de la condition militaire [HCECM] a régulièrement critiqué les effets de cette réforme, en pointant une dégradation du soutien du militaire, vu comme un « numéro de matricule ou un identifiant dans un Système d’Information des Ressources Humaines [SIRH] ».

« La proximité physique n’existe plus, dès lors que le personnel administratif des GSBdD [groupements de soutien des bases de défense] travaille dans des locaux éloignés des formations soutenues et que les différents bureaux ne sont généralement pas organisés pour recevoir individuellement les militaires soutenus. La plupart des militaires se reconnaissent lorsque l’un deux indique que ‘l’éloignement avec le GSBdD fait augmenter les délais de traitement. Il y a trop d’intermédiaires. La hiérarchie subit le système tout comme la base' », avait ainsi décrit le HCECM en 2014.

Depuis, des efforts ont été consentis pour rapprocher les soutenus et les soutenants, via notamment les espaces « Atlas » installés dans les casernes et les bases. Pour autant, le problème de fond demeure, comme l’a encore déploré le HCECM dans la dernière édition de son rapport annuel. « Les officiers en situation de commandement ont perdu des leviers d’action. Ils ne peuvent plus régler efficacement et surtout rapidement les problèmes du quotidien. Leur autorité en est directement affectée », a-t-il souligné.

Dans le bilan qu’elle vient de publier, la Cour des comptes est consciente des carences de modèle de soutien. Modèle dont la mise en place n’est pas achevée…

« À l’origine, toutes les bases de défenses devaient être configurées selon un modèle homogène : soutenir environ 10’000 personnes appartenant indifféremment aux armées, directions et services et travaillant dans un rayon de 1h30. Cet objectif n’a pas pu être réalisé : seules six des quarante-cinq bases de défense de métropole en 2023 répondent pleinement à ce modèle, tandis que dix-sept d’entre elles soutiennent moins de 3500 personnels. Ainsi, l’idée d’une organisation des soutiens reposant sur des bases de défense aux configurations identiques a vécu, la réalité des besoins locaux s’imposant au schéma initialement envisagé et se traduisant par une nécessaire différenciation des organisations », a-t-elle constaté.

Pour les magistrats de la rue Cambon, cela est dû à une « coordination » et à un « pilotage » insuffisants, la « mise en œuvre de la réforme ayant été laissée aux différentes chaînes du soutien qui se sont le plus souvent organisées selon leur logique propre, avec pour principal objectif de réduire les effectifs, sans se préoccuper suffisamment des nécessaires simplification, harmonisation et numérisation préalables des processus du soutien ».

Cela a donné lieu à une situation paradoxale : si cette réforme s’est traduite par une « organisation encore trop complexe et cloisonnée », elle a cependant permis un « fonctionnement modernisé des soutiens qui peuvent s’appuyer sur une ressource humaine certes plus réduite mais dont le professionnalisme s’est sans conteste renforcé », avance la Cour des comptes, pour qui le « principe de différenciation qui prévaut désormais dans l’organisation des 55 bases de défense doit être préservé et renforcé afin de répondre au mieux aux besoins locaux des unités soutenues ».

Reste que l’interarmisation n’est pas forcément la panacée… Au point que l’armée de Terre souhaiterait réinternaliser certaines fonctions de soutien, voire à prendre la main sur certaines bases de défense. C’est aussi le cas de l’armée de l’Air & de l’Espace.

Par ailleurs, si ce modèle de soutien a « globalement répondu » aux attentes des armées lors de l’exercice Orion [organisé en 2023], sa « robustesse » doit encore être évaluée dans l’hypothèse d’un engagement majeur. « Les modalités de contribution des bases de défense à un engagement opérationnel massif [répartition de l’effort sur l’ensemble des bases de défenses qui sont mobilisées sur la globalité des domaines des soutiens] demeurent donc un sujet à creuser pour la période à venir », a souligné la Cour des comptes.

Enfin, le rapport insiste sur les défauts de cette organisation, en évoquant notamment sa complexité, engendrée par une bureaucratie et des « contraintes procédurales » envahissantes, ou encore des marges de manœuvres budgétaires réduites pour les commandants de bases de défense [« notamment en raison du montant toujours plus important des dépenses contraintes massifiées« ].

Pour autant, il n’est pas question de revenir en arrière étant donné que la Cour des comptes estime que ce modèle de soutien est encore perfectible, en appelant à une « vigoureuse démarche de simplification des processus » et à une « meilleure exploitation des potentiels du numérique ».

« Compte tenu de l’ampleur des réformes des soutiens conduites depuis une quinzaine d’années et des diminutions d’effectifs consenties, la Cour estime qu’un retour à l’organisation d’avant la réforme n’est ni opportune ni envisageable. D’autant que les armées et les soutenus en général s’accordent aujourd’hui pour reconnaître les progrès réalisés par la majorité des services de soutien depuis la création des bases de défense. Le modèle actuel doit néanmoins évoluer, pour mieux répondre aux besoins des armées, en s’inscrivant dans une logique de subsidiarité et de simplification « , est-il expliqué dans ce rapport.

Sur ce point, on attendra ce qu’en dira le HCECM et le président Macron. En juillet dernier, celui-ci avait dit vouloir « repenser » le modèle d’organisation et de fonctionnement du ministère des Armées, mis en place « dans une période de réduction continue des dépenses pour la défense ».

« Ce modèle procède d’une logique qui faisait primer les économies sous couvert de rationalisation et de fragmentation budgétaire. Une logique qui ne place pas toujours ou pas assez la guerre au cœur de ces organisations ou de ces processus. Or aujourd’hui, ce modèle n’est plus adapté », avait-il ensuite développé. Et de préciser que le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, aurait à lui remettre des « scénarios d’adaptation » d’ici l’été prochain. Nous y sommes presque.
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Israël a trouvé un accord avec les États-Unis pour se procurer 25 avions de combat F-35I supplémentaires

Israël a trouvé un accord avec les États-Unis pour se procurer 25 avions de combat F-35I supplémentaires | DEFENSE NEWS | Scoop.it
Avec une frange du Parti démocrate hostile à l’opération israélienne dans la bande de Gaza et une autre pour laquelle il est hors de question de remettre en cause le soutien à Israël, qui a le « droit de défendre », le président américain, Joe Biden, doit ménager la chèvre et le chou pour ne pas hypothéquer ses chances de réélection face à Donald Trump, en novembre prochain.

C’est ainsi que, début mai, alors que l’armée israélienne venait de lancer une nouvelle opération contre la ville de Rafah malgré les désaccords exprimés par son administration, M. Biden a fait savoir que les États-Unis allaient suspendre la livraison de certaines munitions à Israël.

« S’ils [les Israéliens] entrent à Rafah, je ne leur livrerai pas les armes qui ont toujours été utilisées […] contre des villes. […] Nous ne livrerons pas les armes et les obus d’artillerie qui ont été utilisés jusque-là », a assuré le chef de la Maison Blanche, sur les antennes de CNN, le 8 mai.

L’ambassadeur d’Israël aux Nations unies, Gilad Erdan, a réagi à cette annonce en la qualifiant de « décevante de la part d’un président à qui nous avons exprimé notre reconnaissance depuis le début de la guerre. Et d’ajoute : « Il est assez clair que n’importe quelle pression sur Israël, n’importe quelle restriction qui lui est imposée, même de la part d’alliés proches soucieux de nos intérêts, est interprétée par nos ennemis » et « leur donne espoir ».

Puis, une semaine après, le Wall Street Journal a révélé que l’exécutif américain venait de notifier le Congrès de son intention de procéder à de nouvelles livraisons d’armes aux forces israéliennes, dont des munitions pour des chars et des véhicules blindés, pour un peu plus d’un milliard de dollars. Ce « transfert potentiel d’armes illustre le chemin étroit sur lequel est engagée l’administration Biden avec Israël », a commenté le New York Times.

Quoi qu’il en soit, alors qu’il attend le feu vert à la vente potentielle de cinquante avions de combat F-15EX, le ministère israélien de la Défense a annoncé, le 4 juin, avoir trouvé un accord avec Washington pour se procurer 25 chasseurs-bombardiers F-35I « Adir » supplémentaires, pour un montant d’environ 3 milliards de dollars.

« À un moment où certains de nos adversaires essaient de saper nos liens avec notre plus grand allié, tout ce que nous faisons, c’est renforcer davantage notre alliance », a commenté Yoav Gallant, le ministre israélien de la Défense. « Cela envoie un message puissant à nos ennemis à travers la région. Je tiens à exprimer ma reconnaissance et ma gratitude à nos partenaires du département américain de la Défense et du gouvernement américain en général pour avoir renforcé et assuré l’avantage et les capacités stratégiques d’Israël », a-t-il ajouté.

Le projet d’acquérir 25 F-35I en plus des 50 déjà commandés avait été évoqué dès 2020. Seulement l’instabilité politique, marquée par des élections législatives à répétition, ne permit pas de le faire avancer aussi rapidement que l’état-major israélien l’aurait souhaité. Finalement, il fut confirmé en juillet 2023 par M. Gallant.

L’achat de ces F-35I supplémentaires sera financé par le programme américain de financement militaire étranger [FMF] dédié à Israël, doté de 38 milliards de dollars pour la période 2019-28. La livraison de ces appareils commencera en 2028, à raison de 3 à 5 exemplaires par an.

En outre, « Lockheed-Martin et le motoriste Pratt & Whitney se sont mis d’accord pour impliquer des entreprises de défense israéliennes dans la production d’avions F-35 vendus aux forces américaines et à d’autres « , a précisé le ministère israélien de la Défense.
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L'Allemagne va commander 20 avions de combat Eurofighter EF-2000 supplémentaires

L'Allemagne va commander 20 avions de combat Eurofighter EF-2000 supplémentaires | DEFENSE NEWS | Scoop.it
Avec des exportations en berne [le dernier contrat, signé par le Qatar, date de 2017] et faute de commandes « domestiques » suffisantes, l’Association fédérale de l’industrie aérospatiale allemande [BDLI – Bundesverband der Deutschen Luft- und Raumfahrtindustrie] a dit craindre, en octobre dernier, l’arrêt de la production d’avions de combat Eurofighter EF-2000/Typhoon en 2030. Et d’insister sur le risque « sérieux » d’une perte de compétences et d’un décrochage sur le plan technologique d’ici l’arrivée du Système de combat aérien du futur [SCAF] en 2040.

Et cela alors que l’Espagne venait de faire connaître son intention de se procurer un total de 45 Eurofighter EF-2000 appartenant à la tranche 4/4+ et que l’Allemagne en avait commandé 38 exemplaires dans le cadre du programme Quadriga, en 2020.

Quoi qu’il en soit, la BDLI a été entendue. En effet, ce 5 juin, lors de l’ouverture du salon aéronautique ILA, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a annoncé la commande de 20 Eurofighter T4 de plus.

« Aujourd’hui, nous voyons plus clairement que jamais combien il est important de disposer d’une industrie de défense européenne et allemande capable de produire en permanence tous les types d’armes et les munitions nécessaires », a d’abord souligné M. Scholz. « C’est pourquoi nous allons commander 20 Eurofighter supplémentaires avant la fin de cette législature, en plus des 38 appareils actuellement en cours de construction », a-t-il ajouté. Cette commande sera « un gage de sécurité » non seulement « pour Airbus » mais aussi « pour toute la chaîne de sous-traitance », a-t-il relevé.

Le montant de cette commande n’a pas été précisé. Mais si l’on considère celle concernant les 38 Eurofighter du programme Quadriga [5,5 milliards d’euros], le ministère allemand de la Défense devrait débourser environ 2,9 milliards d’euros pour ces 20 appareils supplémentaires.

Cette nouvelle commande allemande est une « excellente nouvelle pour le programme Eurofighter et nos partenaires industriels » et témoigne de « l’engagement à long terme de l’Allemagne », s’est félicité Gizancarlo Mezzanatto, le PDG du consortium Eurofighter qui, outre Airbus, réunit le britannique BAE Systems et l’italien Leonardo.

Une autre commande pourrait prochainement être notifiée au consortium. En effet, l’Italie songe aussi à se procurer 24 Eurofighter de plus, afin de remplacer ses Tornado ECR dédiéd à la guerre électronique et une partie de ses EF-2000 du standard T1.
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HENSOLDT: equipping Ukrainian helicopters with self-protection sensors

HENSOLDT: equipping Ukrainian helicopters with self-protection sensors | DEFENSE NEWS | Scoop.it
Sensor solutions provider HENSOLDT is once again equipping helicopters of the Ukrainian armed forces with state-of-the-art detection and self-protection sensors
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UN ASSEMBLAGE QUI POURRAIT ETRE LOURD DE CONSEQUENCES !

UN ASSEMBLAGE QUI POURRAIT ETRE LOURD DE CONSEQUENCES ! | DEFENSE NEWS | Scoop.it
Les photos d'un convoi en route vers Eurosatory publiées ces derniers jours par un internaute ( @meumeu03 ) pourraient servi
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Photonis (Exosens) entre en bourse, et pèse désormais un milliard

Photonis (Exosens) entre en bourse, et pèse désormais un milliard | DEFENSE NEWS | Scoop.it
Exosens, mieux connue sous le nom de Photonis, s'apprête à entrer en bourse, quatre ans après le psychodrame qui avait failli finir e
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Airbus et Dassault se lancent séparément dans le développement d'un drone de combat

Airbus et Dassault se lancent séparément dans le développement d'un drone de combat | DEFENSE NEWS | Scoop.it
A chacun son drone de combat entre Dassault Aviation et Airbus. L'un pour accompagner le Rafale F5 qui volera au début des années 30, l'autre pour l'Eurofighter LTE (Long Term Evolution).
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India reports another Su-30MKI fighter jet crash

India reports another Su-30MKI fighter jet crash | DEFENSE NEWS | Scoop.it
On June 4, another crash involving a Russian-made Su-30MKI fighter jet occurred in India. The aircraft went down in a field near Nashik, Maharashtra. The two pilots on board safely ejected, sustaining minor injuries and are currently hospitalized. Following the crash, the aircraft caught fire, which has since been extinguished by firefighters. Debris from the
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Tomahawk missiles and optronics axed from Royal Australian Navy Collins submarine upgrade

Tomahawk missiles and optronics axed from Royal Australian Navy Collins submarine upgrade | DEFENSE NEWS | Scoop.it
Australia’s Collins-class consists of six submarines commissioned between 1996 and 2003 based on the Type 471 design from Swedish shipbuilder Kockums. New nuclear-powered submarines will replace the Collins-class in the 2030s.
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La Norvège parvient à un consensus politique pour muscler sa défense

La Norvège parvient à un consensus politique pour muscler sa défense | DEFENSE NEWS | Scoop.it
En avril, la Norvège, pays frontalier de la Russie et membre fondateur de l'Otan, avait annoncé qu'elle voulait augmenter son budget de la défense de 83% d'ici à 2036 (voir mon post).

Mardi, gouvernement et opposition ont convenu à l'unanimité d'effectivement muscler les moyens des armées.

Invoquant un voisin russe "plus dangereux et plus imprévisible", le gouvernement de centre gauche avait présenté début avril un programme visant à augmenter de 83% le budget de la défense d'ici à 2036, soit un effort supplémentaire de 600 milliards de couronnes (près de 52 milliards d'euros).

Il s'agissait alors d'avoir cinq nouvelles frégates, un cinquième sous-marin, davantage de missiles antiaériens, de moyens de frappe dans la profondeur, de drones et d'hélicoptères.

Minoritaire au Parlement, le gouvernement avait cependant besoin du soutien de l'opposition. Mardi, l'ensemble des formations, de la droite populiste au petit parti communiste, se sont rangées derrière ce projet, au prix de quelques modifications. Le compromis prévoit en particulier de lever une option sur un sixième sous-marin et l'installation, suivant l'exemple de Washington, d'un système permanent de défense antiaérienne pour protéger la région d'Oslo.
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A Plumelec (Morbihan), Emmanuel Macron a donné le coup d'envoi du marathon mémoriel du D-Day

A Plumelec (Morbihan), Emmanuel Macron a donné le coup d'envoi du marathon mémoriel du D-Day | DEFENSE NEWS | Scoop.it
Pour le 80e anniversaire du Débarquement en Normandie, le parcours mémoriel de trois jours du Président de la République a débuté à Plumelec, dans le Morbihan, ce mercredi 5 juin 2024 (photos Vincent Michel). Les honneurs militaires lui ont été rendus par des militaires du 1er RPIMa.

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Emmanuel Macron était présent pour marquer le souvenir de l’opération des troupes aéroportées en lien avec la Résistance bretonne, opération qui précédé de quelques heures le début de la célèbre opération amphibie. Le Président a rendu hommage aux parachutistes du SAS (Spécial Air Service) et notamment au caporal Émile Bouétard, premier mort de l’opération Overlord.

La cérémonie a duré une heure et demie avec une prise de parole du Président puis un dépôt de gerbe. Après la lecture d’un texte, le chant des partisans a été interprété par des élèves du collège Jules-Simon de Vannes.

Emmanuel Macron est ensuite parti pour d’autres cérémonies à Saint-Lô (Manche) et Caen (Calvados), puis sur les plages du Débarquement, en Normandie.

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Achille Muller, dernier vétéran parachutiste à avoir sauté en Bretagne, était présent, ce mercredi, à Plumelec. Il a pris part au dépôt de gerbe sur la stèle avec Emmanuel Macron. Aux jeunes générations, cet homme de "99 ans et demi" a conseillé de cultiver la "mémoire". "Si demain la France était attaquée, ils devraient faire la même chose que nous", a-t-il lancé, béret rouge vissé sur la tête sous une très légère bruine.
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Malaysia's First Littoral Combat Ship Maharaja Lela Enters Water

Malaysia's First Littoral Combat Ship Maharaja Lela Enters Water | DEFENSE NEWS | Scoop.it
The lead ship of the Royal Malaysian Navy’s Littoral Combat Ships, KD Maharaja Lela, entered water on May 23 at Lumut Naval Shipyard.
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Air-launched SM-6 Spotted Again on U.S. Navy F/A-18 Super Hornet

Air-launched SM-6 Spotted Again on U.S. Navy F/A-18 Super Hornet | DEFENSE NEWS | Scoop.it
Last seen in 2021, the U.S. Navy's VX-9 has been seen again testing a RIM-174 ERAM (SM-6) carried on one of their F/A-18 Super Hornets.
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Le ministre de l'Économie n'est pas favorable à un financement de l'industrie de défense par le Livret A

Le ministre de l'Économie n'est pas favorable à un financement de l'industrie de défense par le Livret A | DEFENSE NEWS | Scoop.it
Comme l’avait souligné Bossuet en son temps, il n’est pas cohérent d’encourager des pratiques dont on déplore ensuite les conséquences. Tel est le cas avec le projet de taxonomie qui, porté par la Commission européenne, vise à classer les activités économiques en fonction de leur impact sur l’environnement et la promotion des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance [ESG]. Résultat : les entreprises de la Base industrielle et technologique de défense [BITD], en particulier les sous-traitants de grands groupes, ont des difficultés à trouver des financements auprès de certains établissements financiers.

D’où le projet d’instaurer un « livret d’épargne souveraineté », défendu par le Sénat lors de l’examen de la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30, l’idée étant de créer une sorte d’électrochoc. Finalement, lors de la commission mixte paritaire [CMP], il fut convenu d’ouvrir la voie au « fléchage » d’une partie de l’épargne collectée au titre du Livret A au financement de la BITD. Seulement, considérant qu’il s’agissait d’un « cavalier législatif », le Conseil constitutionnel censura cette disposition.

Certains parlementaires ayant de la suite dans les idées, un amendement visant à affecter une partie des encours du Livret A et du livret de développement durable et solidaire vers le financement de la BITD fut adopté lors de l’examen du projet de loi de finances 2024. Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu s’en était félicité avant de… déchanter, le Conseil constitutionnel ayant retoqué ce texte.

Cela étant, en mars, le Sénat revint à la charge en adoptant une proposition de loi visant à orienter une partie des ressources collectées au titre du Livret A et du Livret de développement durable et solidaire vers les petites et moyennes entreprises de la BITD française. Cela « n’aura aucune conséquence sur le financement du logement social » dans la mesure où ne sera concernée que « la part non centralisée des ressources collectées [environ 40 % de l’encours] », avait-il été expliqué dans l’exposé des motifs.

Depuis, cette proposition de loi attend d’être examinée par l’Assemblée nationale… Les députés suivront-ils les sénateurs ? Cela dépendra de la pertinence des arguments que développera Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie et des Finances… Or, lors d’une audition devant la commission de la Défense, le 4 juin, celui-ci s’est dit opposé à l’idée de solliciter les livrets d’épargne pour financer la BITD.

« Je ne suis pas favorable à ce que nous utilisions les fonds du Livret A pour financer l’industrie de défense », a en effet dit M. Le Maire, en réponse à une question posée par le député [RN] Laurent Jacobelli.

Et cela pour au moins deux raisons. « D’abord parce que ça ferait un financement qui est très coûteux, parce que les financements du Livret A sont coûteux, et ensuite parce que la vocation du Livret A, c’est le financement du logement social. Et je pense qu’il est toujours risqué de détourner un produit d’épargne de son objet initial parce qu’après, on me dira qu’il y a d’autres activités dans d’autres domaines qui sont tout aussi sensibles, tout aussi stratégiques, qu’il faut financer par le Livret A. Et, au bout du compte, on va se créer un vrai problème sur le financement du logement social », a développé le ministre de l’Économie et des Finances.

Dans ces conditions, une solution passerait par l’Union européenne [UE]… Même si cela semble loin d’être gagné.

« Les fonds européens sont aussi davantage sollicités. Nous nous sommes battus, avec le président de la République, pour que […] la Banque européenne d’investissement investisse dans la défense. Je sais que beaucoup de nos partenaires européens ne partagent pas cette ambition. [Mais] je pense qu’il est indispensable que la Banque européenne d’investissement finance l’industrie de défense européenne. Nous avons fait bouger les lignes avec les Allemands sur ce sujet. Je pense que nous pouvons aller encore plus loin », a expliqué M. Le Maire.

Une autre piste esquissée par le ministre pour « aider les PME et soutenir les start-ups de la défense » est « l’union des marchés des capitaux », qu’il est « urgent de mettre en place ». Ainsi, il s’agit de faire en sorte « qu’une start-up ou une PME française qui veut se financer puisse se financer partout en Europe, avec les mêmes règles de solvabilité, les mêmes règles de faillite, ce qui aujourd’hui est loin d’être le cas ». Pour M. Le Maire, actuellement, les financements « sont limités aux seules frontières françaises, ce qui fait une profondeur de financement tout à fait insuffisante ».

Pour autant, de telles solutions permettront-elles de répondre aux problème de financement des industriels de la défense ? Rien n’est moins sûr, même si, effectivement, il y a eu quelques avancées depuis quelques mois, avec, par exemple, l’annonce par la BEI d’un « plan d’action pour la sécurité et la défense » reposant sur la notion de « biens à double usage », ou encore la mise en place, avec l’appui de la Commission européenne, d’un fonds appelé « Defence equity facility » et doté de 175 millions d’euros.

Seulement, comme l’ont souligné les députés Jean-Louis Thiériot et Jean-Charles Larsonneur dans un récent rapport, ces « réformes » ont une portée bien trop modeste par rapport aux enjeux.

En outre, la BEI se trouve dans une situation paradoxale : d’une part, elle a le mandat de financer les projets qui contribuent aux objectifs de l’UE [et le financement de la BITD européenne en fait désormais partie] et, d’autre part, parmi les 500 grands investisseurs auprès desquels elle lève des fonds, beaucoup estiment qu’il n’est pas dans son rôle de financer la production d’armes et de munitions au motif qu’elle n’est pas un État.
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