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Today, 2:31 AM
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En décembre dernier, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] est sans doute allée un peu vite en besogne en annonçant, via le réseau social X, la dernière mission, sous ses couleurs, du KC-135RG [identifié comme étant un C-135FR sur la photo illustrant son message]. À moins qu’il se soit agi de son ultime apparition au Levant, dans le cadre de l’opération Chammal. Car, en effet, les trois KC-135RG de l’Escadron de ravitaillement en vol 4/31 Sologne ont continué à voler par la suite, comme en janvier dernier, à l’occasion d’une mission logistique en Guyane. Et, en mai, l’un d’eux a assuré son « dernier ravitaillement » en vol, au profit de Rafale du Régiment de chasse 2/30 « Normandie-Niémen ». Quoi qu’il en soit, ce 30 juin, à Istres, les Forces aériennes stratégiques [FAS] ont officialisé le retrait de leurs trois KC-135RG du service, soit un an et demi après celui de ses onze C-135FR, et, partant, la mise en sommeil de l’escadron 4/31 Sologne. Pour autant, les KC-135RG n’ont pas encore dit leur dernier mot. D’un part, l’un d’eux survolera les Champs-Élysées lors du prochain défilé du 14 juillet. D’autre part, ces trois appareils continueront de voler sous les couleurs de l’entreprise de services de sécurité et de défense [ESSD] américaine Metrea, comme, du reste, les onze anciens C-135FR des FAS. Pour rappel, ces trois KC-135 avaient été cédés à l’AAE par l’US Air Force dans les années 1990. Ils furent modernisés en 2014, avec l’intégration d’une nouvelle avionique, d’une antenne filaire haute fréquence et d’une interface RENO GATM [Global Air Traffic Management]. Leur configuration avait aussi été modifiée pour leur permettre de transporter des palettes. Le retrait officiel des KC-135RG coïncide, peu ou prou, avec la livraison d’un treizième A330 MRTT « Phénix » à la 31e Escadre aérienne de ravitaillement et de transport stratégiques [EARTS]. Il s’agit de l’un des trois A330 achetés dans le cadre du plan gouvernemental de soutien à la filière aéronautique de 2020 afin d’être transformés en avions ravitailleurs. Deux d’entre eux ont été acquis d’occasion, auprès de la compagnie aérienne Avianca. Les A330 MRTT de la 31e EARTS vont être être progressivement portés au standard 2, lequel prévoit de leur ajouter des capacités renforcées d’autoprotection ainsi que la station satellitaire à haut débit MELISSA [Marché d’élaboration d’intégration et de soutien des stations satcom Aéronautiques], ce qui permettra d’en faire des « nœuds de commandement et de conduite des opérations aériennes » aéroportés.
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Today, 2:29 AM
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The Borsuk vehicles are to replace the Soviet-designed BMP-1 as the Polish military’s main tracked Infantry Fighting Vehicle (IFV).
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Today, 2:28 AM
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Exclusive coverage of the FC/ASW program during the 2025 Paris Air Show with Pierre-Marie Belleau, Deep Strike Product Line Owner at MBDA.
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Today, 2:27 AM
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La Commission de gestion du Conseil national suisse a annoncé une enquete concernant le programme d'acquisition des F-35 pour les forces aériennes helvétiques.
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Today, 2:20 AM
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Pour Exail, il s’agit d’un contrat stratégique. L’entreprise française a annoncé lundi 30 juin avoir signé un contrat pour cinq USV de type DriX H-8. Contacté par Mer et Marine, l’entreprise n’a pas souhaité dévoiler l’identité du client. C’est en tout cas une preuve supplémentaire du dynamisme des gammes de drones de l’entreprise. A l’origine conçu pour de la recherche hydrographique, l’engin peut également réaliser des missions de surveillance, de reconnaissance et de renseignement (ISR).
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Today, 2:19 AM
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Les 23 pays sur les 27 de l'Union européenne, qui sont membres de l'Otan, devront investir à partir de 2035, selon une projection du Sipri, près de 1350 milliards de dollars par an pour respecter leurs engagements (5% du PIB) pris la semaine dernière au sommet de La Haye.
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Today, 2:17 AM
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SOURCE: IDRW.ORG The Defence Research and Development Organisation (DRDO) has achieved a significant milestone in India’s defense technology landscape with the development of the country’s first Photonic Radar, a cutting-edge system that leverages light-based components for signal processing. According to DRDO sources, the radar is now poised to undergo extensive trials to validate its performance, […]
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Today, 2:16 AM
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L’armée de Terre se cherche un nouveau système de leurrage d’engins explosifs improvisés (EEI/IED), enjeu d’une demande d’information émise par la Direction générale de l’armement (DGA). Les conflits récents ont démontré « l’utilisation régulière d’engins explosifs pour freiner la progression des convois militaires sur des missions d’ouverture d’itinéraires comme sur les axes logistiques », rappelle la DGA. Le front russo-ukrainien, entièrement miné, n’est qu’une nouvelle déclinaison à grande échelle d’une menace systématiquement rencontrée depuis l’Afghanistan. C’est pourquoi les armées françaises cherchent à s’en protéger au moyen d’un nouveau système de leurrage permettant de déclencher des engins explosifs en amont du véhicule pousseur, à commencer par les mines antichars. Mobilisée de manière autonome ou sur plusieurs véhicules, pour l’ouverture d’itinéraire ou l’escorte de convoi, la solution recherchée combinerait idéalement plusieurs fonctionnalités. La fonction principale tient du leurre massique, dont le poids suffit à simuler le passage d’un véhicule pour déclencher la charge par appui sur le sol. D’autres moyens complémentaires de déclenchement sont envisagés, tel qu’un leurrage mécanique réalisé au moyen d’une griffe ou d’un coupe-câble. Ou encore un leurrage agissant dans le spectre magnétique. La DGA n’en dit pas plus, à l’exception de l’hypothèse d’une future commande pour 40 systèmes. De tels systèmes ont déjà été acquis au profit de l’armée de Terre. C’était en 2008 à l’issue d’une urgence opérationnelle émise dans le cadre de l’engagement sur le théâtre afghan. Un an plus tard, 18 exemplaires du « leurre massique, mécanique et infrarouge » (LEMIR) développé par l’ex-ECA Group (devenu Exail) étaient déployés en Afghanistan. Conçus sous la forme de kits modulables, les LEMIR sont installés à l’avant d’un VAB ou d’un Buffalo, deux véhicules dont le remplacement est en cours ou à venir. Nullement contractuelle, cette étude de marché vient s’ajouter à d’autres sujets efforts de renouvellement des capacités d’ouverture d’itinéraire de l’armée de terre. En témoignent cet appel d’offres lancé l’an dernier pour des engins de bréchage mécanique de zone (EMBZ) et cette DI dont l’enjeu sera de trouver un successeur au système de déminage pyrotechnique pour mines antichar (SDPMAC). Ou encore ce programme ROBIN de robot lourd destiné à la levée de doute et dont la phase d’appel d’offres est attendue de pied ferme par la filière industrielle.
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Today, 2:15 AM
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On 30 June, the United States Department of State approved a possible sale of air-launched weaponry to Israel, valued at approximately $510 million.
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Today, 2:14 AM
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Indra has showcased 17 cutting-edge projects from the NGWS/FCAS programme, developed by 14 leading Spanish companies, universities, and research centres from the civil sector.
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Today, 2:14 AM
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Germany has formally signed a contract to acquire the Joint Strike Missile (JSM) from Norwegian defence company Kongsberg for its F-35 combat aircraft.
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Today, 2:14 AM
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French technology firm Exail has announced a major defence contract with a European nation for the delivery of five DriX H-8 Uncrewed Surface Vehicles (USVs).
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Today, 2:11 AM
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En décembre dernier, la chambre basse du Parlement allemand [Bundestag] autorisa la Deutsche Marine à acquérir, pour cinq milliards d’euros, quatre sous-marins à propulsion diesel-électrique de type U212CD en plus des deux exemplaires précédemment commandés auprès de TKMS [ThyssenKrupp Marine Systems] dans le cadre d’une coopération avec la Norvège. « Le contexte sécuritaire dans la mer Baltique et dans la mer du Nord rend impérative la mise en place rapide d’une capacité de défense. Cette acquisition est d’une importance cruciale pour sécuriser le flanc nord de l’Otan », avait justifié le ministère allemand de la Défense. A priori, il est question d’aller plus loin encore. En tout cas, c’est ce que suggère que le document « Objectif de la flotte à partir de 2035 » [« Zielbild der Marine ab 2035 »] qui, publié par la Deutsche Marine en mars 2023, évoque la possibilité de porter à neuf le nombre de sous-marins de type U212CD après 2035. « Les sous-marins et autres véhicules sous-marins modernes peuvent causer d’énormes dégâts, même en temps de paix, car les attaques sous-marines contre des cibles civiles et militaires sont difficiles à attribuer à un seul auteur. Pour y parvenir, la Marine a besoin de capteurs sous-marins modernes, d’analyses assistées par l’intelligence artificielle [IA] pour avoir une meilleure connaissance tactique de la situation sous-marine, ainsi que de systèmes d’armes défensifs et offensifs, de sous-marins et de drones », explique ce document. Plus récemment, la marine allemande a fait savoir, via son plan stratégique « Der Kurs Marine », qu’elle avait l’intention de doter ses futurs sous-marins de type U212CD d’une capacité de frappe dans la profondeur, grâce, sans doute, au missile NSM-SL, produit par Kongsberg Defence & Aerospace. En attendant, la Deutsche Marine doit se contenter de six sous-marins de type U212A, admis au service actif entre 2005 [le U31] et 2016 [le U36]. Ces dernières années, la flotte sous-marine allemande n’a pas été épargnée par les problèmes. En 2017, aucun d’entre eux n’était en mesure de prendre la mer, notamment à cause d’un manque de pièces détachées nécessaires à leur Maintien en condition opérationnelle [MCO]. La situation s’est progressivement améliorée par la suite, grâce à la hausse des crédits budgétaires et un meilleur approvisionnement. Quoi qu’il en soit, afin de garantir la disponibilité de ces sous-marins, l’Office fédéral de l’équipement, des technologies de l’information et de l’utilisation de la Bundeswehr [BAAINBw] vient de notifier un contrat de plus de 800 millions d’euros à TKMS pour assurer leur maintenance pendant dix ans et la modernisation de quatre d’entre eux. L’accent sera mis sur les systèmes d’armes, de navigation et de commandement des « quatre sous-marins du premier lot, l’objectif étant de pérenniser la supériorité technologique de la flotte sous-marine allemande afin de relever les défis futurs de la défense nationale et de l’Alliance [Otan] », a précisé TKMS. Les sous-marins en question ont été admis au service entre 2005 et 2007, les deux derniers de la série, les U-35 et U-36 ayant rejoint la flotte allemande entre 2015 et 2016. « Ce contrat de service d’envergure renforce notre collaboration établie et de confiance avec la Marine allemande, également dans le domaine de la maintenance », s’est félicité Oliver Burkhard, le PDG de TKMS, sans s’attarder sur la modernisation des quatre U212A les plus anciens. Affichant un déplacement de 1 830 tonnes en plongée pour une longueur de 56 mètres et équipés d’un système de propulsion anaérobie [AIP], les sous-marins de type 212A peuvent naviguer à la vitesse de 20 nœuds [12 nœuds en surface]. Dotés de 6 tubes lance-torpilles pour torpille lourde DM2A4, d’une portée supérieure à 50 kilomètres, et d’un système de défense anti-torpilles C303/S, ils disposent d’un sonar d’étrave DSQS-21G, d’un sonar latéral FAS 3-1, d’un sonar télémétrique passif PRS 3-15 et d’un sonar remorqué TAS 83/DTA 50 ainsi que de deux périscopes [SERO 14 pour l’observation, SERO 15 pour l’attaque]. « Relativement petits » et mis en œuvre par un équipage réduit à vingt-huit marins, les U212A sont « parfaitement adaptés à une utilisation en eaux peu profondes, par exemple en mer du Nord et en mer Baltique, mais aussi au large de toutes les côtes du monde », résume la Deutsche Marine.
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Today, 2:30 AM
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Ayant fait part de son intention de commander des missiles antiaériens MISTRAL 3 [MIssile Transportable Anti-aérien Léger], produits par MBDA, dans le cadre du dispositif EDIRPA [European Defence industry reinforcement through common procurement act] de l’Union européenne après avoir fait l’acquisition de batteries Patriot auprès du groupe américain RTX [ex-Raytheon], le ministère roumain de la Défense a lancé le programme SHORAD/VSHORAD pour compléter ses moyens de défense aérienne de courte et de très courte portée. Quatre industriels ont ainsi été sollicités, à savoir MBDA France [MISTRAL 2 / VL MICA], le sud-coréen LIG Nex1, l’israélien Rafael [systèmes SPYDER et I-Derby] et l’allemand Diehl Defence [IRIS-T SLS et IRIS-T SLM]. La valeur de ce marché était alors estimé à 1,9 milliard d’euros. En décembre dernier, LIG Nex1 fut éliminé de la compétition pour une obscure « erreur administrative », le recours déposé par l’industriel sud-coréen auprès du « Conseil national de résolution des plaintes » roumain ayant été rejeté. Étant donné les facilités offertes par le dispositif EDIRPA ainsi que par les nouveaux instruments financiers de l’UE, comme SAFE et EDIP, on aurait pu penser que la Roumanie allait privilégier un fournisseur européen… Et que MBDA France serait le mieux placé pour remporter l’appel d’offres SHORAD/VSHORAD, compte tenu de la commande annoncée de missiles MISTRAL 3. Finalement, il n’en a rien été. Certes, via un communiqué publié ce 29 juin, le ministère roumain de la Défense a confirmé son intention de se procurer des MISTRAL 3 au titre de son programme MANPAD, pour un maximum de 700 millions d’euros. « Le programme MANPAD représente un investissement stratégique dans la sécurité de la Roumanie, contribuant au renforcement de la défense européenne commune. Il peut bénéficier d’un financement partiel non remboursable via le dispositif EDIRPA », a-t-il en effet annoncé. Quant au programme SHORAD/VSHORAD, le ministère roumain a indiqué qu’il avait fait connaître son choix aux trois industriels encore en lice et que, comme aucun d’entre eux n’avait déposé de recours pour contester sa décision, un « accord-cadre » allait être prochainement signé. Reste à voir avec qui… car il s’est gardé de préciser le nom du lauréat. En tout cas, MBDA a été écarté de ce programme : c’est ce qu’a confirmé l’ambassade de France en Roumanie auprès de la presse locale. « Une entreprise française a répondu à l’appel d’offres lancé par le gouvernement roumain. Une offre a été présentée par cette entreprise mais elle a été rejetée par les autorités roumaines », a-t-elle expliqué. Pour autant, le choix du ministère ne se serait pas non plus porté sur Diehl Defence étant donné que, d’après la presse spécialisée roumaine, les systèmes israéliens SPYDER et I-Derby auraient été sélectionnés… alors qu’ils ne répondent pas pleinement aux exigences de l’appel d’offres. La décision aurait été prise par Angel Tîlvăr, le prédécesseur de l’actuel ministre de la Défense, Ionuț Moșteanu. Cela étant, dans son communiqué, le ministère roumain a assuré qu’il « utilisera tous les instruments disponibles au niveau de l’Union européenne pour réduire les coûts d’approvisionnement », dont l’instrument SAFE [Security for action for Europe], afin de renforcer l’industrie européenne de la défense ».
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Today, 2:28 AM
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Ekranoplans, special ultra-low flying aircraft, promise to combine features from ships, airplanes, and hovercraft. There are many designs and projects out there, but they have yet to truly realise their promise. Now the discovery of the large 4-jet 'Bohai Sea Monster' in China harks back to the mysterious Soviet projects of the Cold War.
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Today, 2:27 AM
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LIG Nex1 Completes Construction of CIWS-II Assembly and Test Facilities Optimized for Development and Mass Production at Gumi.
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Today, 2:23 AM
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Dans la nuit du 13 au 14 juin 2025, les armées israéliennes lançaient une offensive aérienne d’ampleur contre des infrastructures militaires stratégiques
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Today, 2:20 AM
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Malgré les incitations vigoureuses du gouvernement, les fonds d’investissement ne parviennent pas encore à investir dans la base industrielle et technologique de défense.
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Today, 2:17 AM
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SOURCE: AFI Pakistan’s acquisition of the Chinese-supplied HQ-9B air defense system, touted by Beijing as a rival to India’s Russian-made S-400 Triumf, has come under scrutiny following its underwhelming performance during Operation Sindoor, a series of Indian Air Force (IAF) strikes on May 7–10, 2025, targeting terrorist infrastructure and Pakistan Air Force (PAF) airbases. Sources […]
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Today, 2:16 AM
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SOURCE: RAUNAK KUNDE / NEWS BEAT / IDRW.ORG Following the successful deployment of the Rampage Air-Launched Cruise Missile (ALCM) during Operation Sindoor in May 2025, which saw Indian Air Force (IAF) Jaguar jets strike Pakistan Air Force (PAF) Base Sukkur, the IAF is now evaluating the acquisition of the Air LORA, a deep stand-off variant […]
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Today, 2:15 AM
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São José dos Campos, Brazil, June 30, 2025– Embraer (NYSE: ERJ/B3: EMBR3), one of the global leaders in the aerospace
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Today, 2:15 AM
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The U.S. Army successfully conducted its first live M67 grenade drop from a small unmanned aerial system (sUAS) using the Skydio X10D drone equipped with the “Audible” dropper.
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Today, 2:14 AM
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Hanwha Aerospace Co. announced on Thursday it has signed a 623.2 billion-won ($459.3 million) follow-up contract with South Korea’s Defense Acquisition Program Administration (DAPA).
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Today, 2:14 AM
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U.S., U.K., French, and Finnish forces came together from 16–27 June 2025 for Atlantic Trident 25, a multinational tactical and operational exercise held across multiple locations in Finland.
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Today, 2:13 AM
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En juin 2021, la Suisse fit savoir qu’elle commanderait trente-six chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed Martin [via le gouvernement américain] pour 6 milliards de francs suisses. Et cela aux dépens du Rafale de Dassault Aviation, du Typhoon/EF-2000 du consortium Eurofighter et du F/A-18 Super Hornet. Ayant remporté un précédent appel d’offres qui fut finalement annulé, le suédois Saab n’avait pas jugé utile de soumettre à nouveau la candidature de son Gripen E/F. En soi, même si certains titres de la presse romande tablaient sur une victoire du Rafale, cette annonce n’était pas forcément surprenante, au regard du nombre de contrats déjà remportés par le F-35A en Europe. En revanche, certains arguments avancés pour justifier ce choix pouvaient paraître curieux. Alors à la tête du Département de la défense, de la protection de la population et des sports [DDPS], Viola Amherd [Le Centre] avança que l’offre faite par le gouvernement américain au nom de Lockheed Martin était inférieure de près de 2 milliards de francs suisse à celle arrivée en seconde position, tant en termes de coûts d’achat que d’exploitation. Et d’expliquer que, en raison de ses capacités avancées, le F-35A n’aurait pas besoin de voler autant que ses concurrents [5 000 heures contre 6 480], le recours à des simulateurs devant permettre aux pilotes suisses de se former et de s’entraîner. Mais, surtout, Mme Amherd avait insisté sur le fait que l’achat des trente-six F-35A se ferait à « prix fixe », conformément à un engagement qu’auraient pris les autorités américaines. Or à l’époque, la version Block 4 de cet appareil était encore en développement. Et l’on savait qu’elle exigerait un moteur plus puissant que l’actuel F135. Moteur qui restait à financer… par les clients de Lockheed Martin. L’affirmation de Mme Amherd fut très vite contestée par la presse suisse, les journaux SonntagsBlick et SonntagsZeitung ayant avancé que le prix des F-35A ne pouvait pas être « fixe » car établi sur des « estimations fondées sur les meilleures données disponibles ». Ce que confirma, plus tard, le Contrôle fédéral des finances [CDF] qui, dans un rapport, fit observer que la « notion de prix fixe mentionnée dans la ‘Lettre d’offre et d’acceptation’ [LOA] n’était pas clairement définie ». De son côté, le DDPS campa sur ses positions. Sauf que la vérité a fini par s’imposer. Dans une enquête diffusée le 20 juin, la télévision publique SRF a révélé que, depuis 2024, les États-Unis exigeaient « davantage » pour les trente-six F-35A commandés afin de compenser les effets de l’inflation. Et d’évaluer ce surcoût à au moins 1,3 milliard de francs suisses. Ce que le nouveau chef du DDPS, Martin Pfister, a bien été obligé de finir par reconnaître, la semaine passée. « Un règlement des différends par voie juridique étant formellement exclu, la solution doit être négociée. Le Conseil fédéral a décidé de poursuivre les discussions diplomatiques et a chargé le DDPS de lui soumettre une proposition concrète pour résoudre cette problématique », ont indiqué ses services, avant d’écarter toute rupture de contrat car « elle empêcherait la Suisse de garantir la sécurité de son espace aérien et de sa population à partir de 2032 ». Seulement, à Washington, la notion de « prix fixe » [« fixed price »] signifie que la Suisse doit payer la même somme que celle versée par le Pentagone à Lockheed Martin pour ses F-35. Ce qui est à double tranchant : ce système peut être favorable quand le prix d’achat est orienté à la baisse… mais désavantageux dans le cas contraire. Dans un livre publié en 2022 [« Le choix du F-35 : erreur grossière ou scandale d’État ? »], le député [socialiste] Pierre-Alain Fridez avait vainement prévenu de ce qui risquait d’arriver… « On fait commerce avec le gouvernement américain, qui achète le F-35 aux constructeurs […] et les revend au même prix à des pays étrangers. Les avions sont produits en série, par ‘lots’. Le prix négocié peut changer d’un lot à l’autre, en fonction des coûts de production. C’est le cas avec l’augmentation du prix des matières premières et l’inflation. C’était attendu, car la courbe de cette dernière ne cesse de monter aux États-Unis », a rappelé le parlementaire, dans un entretien accordé au site d’information Watson. Mais M. Fridez est allé encore plus loin en affirmant que « certains haut responsables d’Armasuisse [l’agence de l’armement suisse, ndlr] », qui « voulaient absolument le F-35, ont aménagé les critères des tests et la pondération des ‘points’ pour le faire gagner ». Et d’insister : « Je crois qu’ils ont voulu cet avion envers et contre toutes données logiques, car ils sont fascinés par les Etats-Unis, ce côté Top Gun, cet avion du futur, etc. ». La réduction de 20 % du nombre d’heures de vol est justement l’un des critères qui a fait pencher la balance étant donné que, selon M. Fridez, elle expliquerait l’écart de 2 milliards de francs suisses entre le F-35 et l’offre arrivée en deuxième position. Par ailleurs, le 29 juin, le journal Blick a apporté une autre pièce au dossier : les F-35 commandés par la Suisse seront livrés sans les missiles air-air AIM-120 AMRAAM, leur achat devant se faire selon une procédure séparée. « Un seul missile air-air Sidewinder » sera « livré avec chaque jet », écrit-il. Jusqu’à présent, les commissions parlementaires suisses ont fermé les yeux. En tout cas, c’est ce qu’a affirmé Michel Huissoud, ex-chef du Contrôle fédéral des finances, à la RTS. « Les deux commissions de sécurité publique, la commission de gestion du National et la délégation des finances ont été mises au courant du risque. Mais elles n’ont pas voulu approfondir le problème. C’était le jeu de la patate chaude. La commission de gestion disait que cette question du prix relevait de la commission des finances et de la délégation des finances, alors que dans son rapport, la délégation des finances disait l’inverse », a-t-il témoigné. Quoi qu’il en soit, l’ampleur de la hausse des coûts du F-35A agite le milieu politique suisse. Et les critiques contre Mme Amherd, qui a démissionné du Conseil fédéral, fusent. « Amherd était incompétente en tant que conseillère fédérale. Elle a laissé derrière elle des problèmes non seulement avec le F-35, mais aussi avec les services de renseignement et l’armée. Elle ne cherchait qu’à bien paraître », a cinglé le député [UDC] Alfred Heer. « Après cette débâcle, on ne peut plus faire confiance au Conseil fédéral et à l’administration », a-t-il insisté, dans les pages du Tages Anzeiger. À l’autre bout de l’échiquier politique suisse, la députée Priska Seil Graf [socialiste], président de la Commission de la politique de sécurité au Conseil national, a estimé qu’une « commission d’enquête parlementaire serait nécessaire » pour voir s’il y a eu « tromperie » et « si le Parlement et la population ont été induits en erreur de manière délibérée ». En attendant, la Commission de gestion du Conseil national, chargée de contrôler le gouvernement et l’administration fédérale, a l’intention de se pencher sur l’achat des F-35A. Une annonce allant dans ce sens doit être faite le 1er juillet.
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