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Georges-Edouard DIAS
Today, 4:28 AM
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Netflix n'en est pas à son premier coup de pied dans la fourmilière, mais celui-ci est particulièrement percutant. En rachetant Warner Bros, le groupe fondé par Reed Hastings va non seulement acter sa suprématie à Hollywood mais aussi un peu plus chambouler son propre modèle. Pourtant, il y a deux mois à peine, son co-PDG Greg Peters rappelait lors d'une conférence organisée par Bloomberg que le roi du streaming avait derrière lui « une longue tradition de bâtisseurs plutôt que d'acheteurs ». Mais, suivant le titre du livre de son mentor Reed Hastings, « Netflix et la culture de la réinvention », la règle pour se développer très vite est de… ne pas avoir de règles. Car Netflix a construit son succès en cassant ses mythes fondateurs. Né en 1997 comme service de location de DVD par voie postale, le groupe de Los Gatos s'est « disrupté » lui-même, et toute l'industrie audiovisuelle avec lui, en se transformant dix ans après en service de streaming par abonnement.
Concurrence avec YouTube Assez logiquement, l'ex-loueur de DVD ne produisait pas ses propres programmes à ses débuts dans le streaming. Mais « La Casa de papel », « Stranger Things » ou « Lupin » sont là parce qu'il y a une quinzaine d'années le groupe avait confié à Ted Sarandos - aujourd'hui co-PDG - la supervision des contenus (séries, films, documentaires, télé-réalités, etc.), qui se chiffrent désormais à 18 milliards de dollars d'investissements par an. Et ces dernières années, la liste des tabous brisés s'est pas mal allongée : arrivée de la publicité, lutte contre le partage illégal des comptes, fin du décompte du nombre d'abonnés… Netflix a aussi commencé à diffuser du sport et du divertissement en direct. Et TF1 sera embarquée l'an prochain par Netflix alors que la star du streaming n'avait jamais « agrégé » une chaîne. Le plus étonnant aurait été que Netflix n'aille pas au bout de ses ambitions. D'autant plus qu'aujourd'hui dans la lutte pour l'attention, il faut contrer la montée en puissance de YouTube sur les écrans des téléviseurs connectés. « Ils préemptent tout ce qu'il y a de mieux dans le streaming », observe Pascal Breton, le patron de Federation Studios, qui a produit notamment la première série française de Netflix. « Les synergies vont être très fortes et le mélange des deux va les rendre totalement incontournables. » N'empêche, ce deal à 83 milliards de dollars pour racheter les studios et les actifs de streaming de Warner Bros laisse certains analystes interloqués. L'approbation par les autorités antitrust pourrait s'avérer difficile et il faudra aussi bien s'assurer que la culture de Warner est soluble dans celle de Netflix. Et la prise de risque financière est immense.
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Georges-Edouard DIAS
Today, 4:19 AM
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La belle-fille vient de décrocher son diplôme, l'arrière-petit-fils a murmuré son premier mot, les enfants ont fièrement installé la nouvelle chaudière… Et le week-end dernier, toute la famille s'est échappée au bord de l'eau. Des moments immortalisés sur papier et remis aux aïeux en guise de souvenirs. Chaque mois, Famileo chronique les vies de centaines de milliers de familles à travers d'une gazette papier et d'une application mobile. Une sorte de réseau social interne, destiné aux aînés. Pas d'hypercroissance à trois chiffres, ou de stars du capital-risque au capital de cette start-up née il y a dix ans à Saint-Malo, en Bretagne. Elle fait pourtant partie des rares jeunes pousses dont le service cible les seniors à réussir à tirer son épingle du jeu. Pourtant, Famileo a levé très peu de fonds depuis sa création, soit environ 700.000 euros. Et l'essentiel de ses revenus provient d'un modèle orienté directement vers les consommateurs, à savoir un abonnement mensuel pour toute la famille de 5,99 euros.
250.000 gazettes diffusées chaque mois « Nous avions démarré sur du BtoB, avec les maisons de retraite. En 2019, c'était 80 % de nos revenus, désormais la tendance est inversée », souligne Armel de Lesquen, le cofondateur. Et de préciser : « Nous avons trouvé notre modèle, nous connaissons nos clients tout en étant précautionneux sur nos dépenses. » Aussi connu sous le terme de silver économie, le secteur pâtit surtout d'une cible loin d'être homogène. Les seniors regroupent des profils très différents : du jeune retraité actif à la personne âgée dépendante. Les modèles BtoC sont vites gourmands en capitaux, et les modèles BtoB (Ehpad, caisses de retraite, assurances) un précieux sésame long à décrocher. La start-up a clôturé l'année 2024 avec 14 millions d'euros de chiffre d'affaires, indique-t-elle aux « Echos », soit une croissance de 15 % et un Ebitda à 17 %. Elle revendique 1,8 million d'utilisateurs actifs, pour environ 250.000 gazettes diffusées chaque mois, dont 40.000 auprès des maisons de retraite. C'est plus que certains titres de presse ! Le taux d'attrition est, lui, en général lié au décès du bénéficiaire et les principaux souscripteurs sont des femmes, âgées en général de 30 à 45 ans.
Bouche-à-oreille L'acquisition reste néanmoins l'un des principaux postes de dépense, même si la start-up mise beaucoup sur le bouche-à-oreille. Elle a aussi noué un partenariat de « media for equity » avec le groupe M6, contre 5 % du capital pour des publicités TV. Noué en 2020, celui-ci devrait prendre fin cette année. A cela s'ajoute une hausse des coûts du papier ces deux dernières années. « Les coûts ont explosé, mais comme nous sommes en croissance et bons gestionnaires, nous maintenons nos prix autant que possible. Si nous avons créé Famileo, c'est pour que le prix ne soit pas sujet », poursuit le dirigeant. Si la France est de loin le premier marché de l'entreprise, elle va néanmoins chercher de la croissance à l'international, notamment au Royaume-Uni, en Espagne et aux Etats-Unis, surtout en BtoB. Des lancements sur fonds propres, donc, aidés par la région Bretagne. « Nous avons des garanties export avec la région, qui nous permettent d'attaquer les marchés en ayant quelques bouées de sauvetage », souligne Armel de Lesquen.
D'autres jeunes pousses lorgnent le marché, à l'instar de l'application d'Altra (Irlande), ou encore les belges Neveo. De son côté, Famileo vise bientôt le marché allemand et de se développer autour des sujets du handicap. Elle veut aussi renforcer le lancement de nouveaux produits, comme un recueil de toutes les gazettes de l'année d'une famille, à glisser sous le sapin de Noël.
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Georges-Edouard DIAS
December 28, 1:38 PM
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Une étape supplémentaire a été franchie en vue de la rénovation de la tour Montparnasse, mal-aimée d'une partie des Parisiens depuis son inauguration en 1973, et désormais obsolète. Ce mercredi, le Conseil de Paris a validé le projet d'aménagement de l'espace public accompagnant cette restructuration, ainsi que la réhabilitation du centre commercial de 35.500 mètres carrés adjacent, largement déserté, de la tour CIT, d'un autre immeuble de bureaux, et d'un espace sportif voisin. La résolution a été adoptée par 109 voix pour, 28 contre et 14 abstentions, ce dont s'est félicitée la maire de Paris, Anne Hidalgo. Un voeu des Ecologistes, qui demandaient l'annulation de l'accord entre Paris et les copropriétaires du centre commercial Maine-Montparnasse, a en revanche été rejeté. « On nous propose un projet avec beaucoup de bureaux, un centre commercial du passé et quasiment pas de logements », a notamment fait valoir Emile Meunier, membre de ce groupe, durant les débats.
Un programme de travaux allégé Le chantier de la rénovation de la tour Montparnasse - qui devait initialement être achevé avant les JO de 2024 - doit en principe commencer en juin 2026. Soit dix ans après le lancement, en 2016, du concours d'architecture visant à donner une nouvelle jeunesse au gratte-ciel de 58 étages et 209 mètres de hauteur, qui fut en son temps le plus haut de France et même d'Europe. Les travaux de restructuration du centre commercial devront sans doute attendre 2028. Le syndicat des copropriétaires de la tour Montparnasse - parmi lesquels figurent La Financière Patrimoniale d'Investissement (LFPI), l'entreprise Séché Environnement, l'assureur AXA, la mutuelle MGEN ou encore l'homme d'affaires Xavier Niel et la famille Decaux - a déposé le 21 novembre une demande de permis de construire rectificatif. Ce dernier vise à alléger en partie le programme de travaux. Ceci en diminuant les démolitions nécessaires, et en abaissant de 12 mètres la hauteur totale du bâtiment, qui devait initialement gagner 23 mètres. Pour le reste, la surface de l'immeuble sera portée à 135.000 mètres carrés et le hall d'entrée réhabilité. Les vitrages bruns seront remplacés par des vitrages tantôt transparents, tantôt opaques, afin de casser l'aspect uniforme de la tour. Les brise-soleil seront agrandis sur une partie des étages afin de créer un tampon thermique.
Evacuation rapide des lieux La tour continuera à héberger des bureaux, mais elle accueillera aussi un hôtel - entre les 42e et 45e étages -, un restaurant, des commerces, un club de sport et une serre agricole en toiture. Le permis de construire initial de transformation de la tour Montparnasse avait été délivré par la ville en juillet 2019, et il est purgé de tous les recours depuis mars 2023. Quel que soit le calendrier des travaux, les occupants de l'immeuble devront de toute façon avoir quitté les lieux très bientôt. « La fermeture rapide du bâtiment au public s'impose, au plus tard au début de l'année 2026 » du fait d'un risque d'exposition à l'amiante, ont ainsi indiqué les préfectures d'Ile-de-France et de Paris au syndicat de copropriétaires, dans un courrier du 14 novembre dévoilé par CFNews Immo. Un comble pour la tour Montparnasse, qui a fait l'objet de travaux massifs de désamiantage ayant permis de retirer la fibre cancérigène de 90 % du bâtiment, selon l'AFP. La réhabilitation de la tour Montparnasse s'inscrit dans le cadre bien plus vaste de la transformation du quartier. Deux chantiers majeurs sont déjà arrivés à leur terme : celui de la rénovation de la gare, achevé en 2021, et celui des Ateliers Gaîté, terminé en 2022.
L'immeuble de bureaux de 14 étages situé au-dessus de la gare fait par ailleurs l'objet d'une réhabilitation. Les travaux de curage et de désamiantage s'achèvent et le chantier de restructuration devrait commencer à l'été 2026.
La Ville de Paris travaille de son côté à l'aménagement et au verdissement des espaces publics du secteur. La place de la Catalogne a déjà été végétalisée en 2024, et les efforts se concentrent désormais sur la rue du commandant René-Mouchotte.
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Georges-Edouard DIAS
December 28, 1:34 PM
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Clear déploie Clear ID, une application mobile gratuite permettant aux détenteurs de passeports américains de présenter leur identité numérique dans plus de 250 points de contrôle TSA. Cette solution vise à simplifier les procédures de sécurité aéroportuaire.
L’entreprise américaine Clear, spécialisée dans la sécurité et l’identité numérique, annonce le lancement de Clear ID, une nouvelle fonctionnalité gratuite intégrée à son application mobile. Cette solution permet aux voyageurs américains de vérifier leur identité aux contrôles TSA directement depuis leur smartphone, sans avoir à sortir leur pièce d’identité physique. Le service est désormais disponible dans plus de 250 points de contrôle de la Transportation Security Administration (TSA) à travers les États-Unis. Avec plus de 33 millions de membres, Clear étend ainsi son offre au-delà de son service premium Clear+.
Pour utiliser cette fonctionnalité, les détenteurs de passeports américains doivent télécharger l’application Clear, y téléverser leur passeport américain, puis créer une identité numérique sécurisée. Une fois cette opération effectuée, les voyageurs présentent simplement un QR code généré par l’application aux agents TSA lors des contrôles de sécurité. Cette identité numérique est acceptée par la TSA pour les vols domestiques. La solution est accessible à tous les voyageurs, qu’ils soient ou non abonnés au service payant Clear+, qui permet habituellement d’accélérer le passage des contrôles de sécurité via des voies dédiées. Clear ID doit également offrir aux membres Clear+ un confort supplémentaire, notamment dans les aéroports où les voies rapides qui leur sont habituellement proposées ne sont pas disponibles. L’application centralise toutes les informations de voyage en un seul endroit. Pour les non-membres, le service constitue une option gratuite qui stocke de manière sécurisée les informations du passeport. Les documents étant déjà vérifiés dans l’application, la migration vers l’abonnement Clear+ devient plus simple pour ceux qui souhaiteraient évoluer vers le service premium. Clear insiste sur sa politique de confidentialité, affirmant que les utilisateurs gardent le contrôle total de leurs données et que l’entreprise ne vend jamais les informations de ses membres.
La TSA recommande néanmoins à tous les voyageurs utilisant des formes numériques d’identification d’avoir leur pièce d’identité physique avec eux en cas de besoin.
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Georges-Edouard DIAS
December 28, 1:27 PM
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Le 100 % électrique en 2035, c'est fini. Après un an de tirs de barrage de la part de l'Association des constructeurs européens et de certains pays, la Commission a acté, ce mardi, une révision à la baisse de la trajectoire de verdissement des ventes dans l'Union. Au-delà du symbole, les marges de manoeuvre qu'en retireront les industriels semblent toutefois assez ténues.Il y a deux ans, les Vingt-Sept s'étaient accordés pour réduire progressivement les émissions de CO2 provenant des voitures neuves, jusqu'à parvenir à 100 % de baisse en 2035 par rapport au niveau moyen de 2021. Cela revenait dans les faits à passer au tout-électrique, même si l'hydrogène (qui ne décolle pas) et les carburants de synthèse (qui font débat) sont également des solutions théoriques.
Un compromis très politique La cible sera finalement moins radicale : la baisse à atteindre dans dix ans ne sera « que » de 90 % par rapport à 2021, vient de faire savoir Bruxelles. Mais cette moindre ambition au sortir du pot d'échappement devra être compensée par d'autres leviers en amont, comme l'utilisation d'acier vert pour fabriquer les voitures. Ce compromis permet à tout le monde de sortir de la négociation la tête haute. Les opposants au 100 % électrique peuvent se targuer d'une victoire hautement symbolique, tandis que la Commission peut faire valoir que l'objectif de décarbonation, grâce à l'activation de leviers supplémentaires, est maintenu. « Sur le plan politique, on comprend bien cet arbitrage, résume un connaisseur du secteur. Sur le plan industriel, c'est moins sûr. »
Voir la quasi-totalité des constructeurs se démener pour maintenir deux types de motorisation est en effet assez paradoxal. La diversité technologique implique des dépenses supplémentaires en recherche-développement, et une complexité accrue dans la gestion des usines. Pour limiter ces inconvénients, certaines marques (Peugeot, Renault, Ford, Mini, Mercedes…) avaient même annoncé qu'elles devanceraient l'appel pour passer au 100 % électrique d'ici à 2030. Avant de se raviser faute de clients.
La flexibilité annoncée leur permettra en théorie de continuer à vendre des voitures thermiques, ou hybrides rechargeables Mais les volumes annoncés s'annoncent faibles, car les émissions moyennes des voitures neuves ne devront pas dépasser 11 grammes de CO2 par kilomètre. Chez Renault par exemple, la toute nouvelle Clio 6 émet 89 grammes de CO2 avec sa motorisation hybride. En 2035, le constructeur devrait donc immatriculer huit R5 électriques (à zéro gramme, donc) pour vendre une Clio…
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Georges-Edouard DIAS
December 27, 9:02 AM
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Les Etats-Unis ont annoncé avoir mené, le jour de Noël, plusieurs frappes contre des positions de l'Etat islamique dans le nord-ouest du Nigeria, à la demande des autorités nigérianes. Donald Trump a justifié cette intervention par la nécessité de répondre à ce qu'il a qualifié de « massacres de chrétiens », évoquant même un « génocide ». Les autorités nigérianes ont confirmé une coopération sécuritaire avec Washington, tout en soulignant que la lutte contre le terrorisme ne relevait pas d'un affrontement religieux. Cette lecture confessionnelle du conflit est contestée par le gouvernement nigérian comme par plusieurs analystes indépendants, qui rappellent la diversité des violences à l'oeuvre dans le pays et la complexité de leurs causes. Afin de distinguer faits établis, lectures politiques et réalités du terrain, « Les Echos » ont interrogé le politologue Marc-Antoine Pérouse de Montclos, docteur en sciences politiques, directeur de recherche à l'IRD (Institut de recherche pour le développement) et spécialiste du Nigeria.
Quelle place occupe réellement la dimension religieuse dans les violences au Nigeria ? Elle est très souvent surestimée. Les violences strictement interconfessionnelles, opposant chrétiens et musulmans, représentent une part assez faible du nombre total de morts violentes. Les données disponibles montrent que l'écrasante majorité des victimes sont des civils, musulmans comme chrétiens, pris dans des dynamiques de violences qui relèvent plutôt de la criminalité quotidienne. L'essentiel des violences dites « religieuses » concerne en réalité des musulmans tués par d'autres musulmans, notamment dans le cadre des actions de la mouvance Boko Haram. Il existe bien sûr des attaques ciblant des chrétiens, parfois contre des églises, mais elles restent très minoritaires. De plus, certaines violences attribuées à des groupes djihadistes sont en réalité commises par des organisations criminelles qui pratiquent enlèvements et rackets sans projet idéologique. Dans le centre du pays, la Middle Belt, on observe des affrontements récurrents entre éleveurs et agriculteurs. Ces conflits sont souvent présentés comme religieux parce qu'ils opposent fréquemment des éleveurs musulmans à des cultivateurs chrétiens, mais leur origine est d'abord foncière et politique, liée à l'accès à la terre et aux ressources. Il faut aussi rappeler qu'il existe de nombreux conflits entre éleveurs musulmans, entre cultivateurs chrétiens, ou impliquant des éleveurs chrétiens. Cette réalité est souvent occultée au profit d'une lecture binaire du pays, opposant un Nord musulman à un Sud chrétien.
Donald Trump évoque un « génocide des chrétiens » au Nigeria. Cette qualification est-elle justifiée ? Non. Le terme de génocide est une exagération qui ne correspond ni aux faits observés ni à sa définition juridique. Cette lecture est portée par des lobbys évangéliques conservateurs, au Nigeria comme aux Etats-Unis, qui exercent depuis longtemps une pression politique sur ce sujet. Ils ne représentent pas l'ensemble des chrétiens nigérians. L'Eglise catholique, notamment, adopte une position beaucoup plus modérée et engagée dans des démarches de médiation. Le problème central du Nigeria n'est pas confessionnel. Il tient à la faiblesse de l'Etat et à son incapacité à assurer la sécurité de ses citoyens, quelle que soit leur religion. Chrétiens et musulmans sont tous victimes de cette défaillance sécuritaire, qui nourrit aussi bien le banditisme armé que les violences djihadistes.
. Comment comprendre cette séquence, des déclarations de Donald Trump aux frappes américaines ? Cette séquence s'inscrit dans une dynamique engagée dès le début de l'année 2025, lorsque des représentants d'églises évangéliques nigérianes ont été auditionnés au Congrès américain, dénonçant un prétendu génocide et appelant à des sanctions contre le gouvernement nigérian. Cette rhétorique, portée par des milieux religieux conservateurs, trouve un écho particulier aux Etats-Unis, où ces courants constituent une base électorale importante de Donald Trump. Le président américain a repris cette lecture à l'automne, visant implicitement un pouvoir nigérian présenté comme défaillant, voire complaisant. Les frappes américaines s'inscrivent dans cette continuité, mais leur portée semble avant tout symbolique. Elles ont visé le Nord-Ouest du Nigeria, une région historiquement marquée par le banditisme armé, alors que le coeur du djihadisme nigérian se situe dans le Nord-Est du pays. A titre personnel, je ne sais pas dans quelle mesure ces frappes répondent vraiment à une demande explicite des autorités nigérianes ou à une pression américaine exercée sur Abuja.
En tout état de cause, une intervention militaire durable au Nigeria serait politiquement risquée pour Washington et largement rejetée par l'électorat américain, peu favorable à un nouvel engagement extérieur dans un pays aussi vaste, fragmenté et complexe. Dans ce contexte, ces frappes apparaissent moins comme le début d'une stratégie militaire que comme un geste politique destiné à montrer que la rhétorique de Trump n'était pas seulement verbale.
Samir Touzani
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Georges-Edouard DIAS
December 27, 8:59 AM
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Joyeux Noël Corsair ! Après deux ans d'attente, la compagnie aérienne française a enfin reçu de Bruxelles la validation du dernier volet du plan de redressement engagé en 2023. Au terme d'une longue enquête, la Commission européenne a finalement estimé que les dernières aides d'Etat apportées à cette restructuration, pour un montant total de 167,8 millions d'euros (un abandon de prêt de 80 millions et un financement supplémentaire de 87,8 millions), étaient bien compatibles avec les règles européennes de concurrence, « sous réserve d'une série de conditions visant à limiter les effets de distorsion de concurrence de l'aide, telles qu'une réduction des rotations de vols et la libération de créneaux horaires ». Le communiqué de la Commission européenne ne précise pas, à ce stade, quelles sont les contreparties demandées à Corsair et acceptées par les représentants de l'Etat et la compagnie en échange de son feu vert. Ces conditions restent confidentielles pour quelques semaines encore, le temps pour Corsair de renvoyer ses commentaires à Bruxelles et d'établir une version publique expurgée des éléments confidentiels de « son plan de marche ».
Possible transfert de créneaux à Orly Ces compensations se traduiront probablement par la perte de quelques créneaux horaires à Orly, en plus des restrictions déjà en place concernant l'augmentation de l'offre et de la flotte de Corsair, limitée à neuf Airbus A330. Ceci afin de protéger les concurrents de Corsair, au premier rang desquels les compagnies du groupe Dubreuil, Air Caraïbes et French Bee, à l'origine de la plainte à Bruxelles pour distorsion de concurrence. Cependant, Corsair va pouvoir poursuivre un redressement déjà bien engagé sous la houlette de son PDG, Pascal de Izaguirre, marqué par le retour à l'équilibre en 2024 et des bénéfices plus « significatifs » en 2025. La compagnie ne sera pas obligée de rembourser ces 167,8 millions d'euros d'aides d'Etat (mais seulement 19 millions) et va pouvoir boucler son augmentation de capital de 30 millions d'euros, qui se traduira par l'arrivée de nouveaux actionnaires, au premier rang desquels le président du groupe Advens, Abbas Jaber, qui doit acquérir 40 % du capital pour 12 millions d'euros.
Une confirmation de la viabilité de Corsair Le feu vert de Bruxelles constitue aussi une confirmation de la viabilité à long terme de Corsair, dont la Commission doutait encore ouvertement début 2024. Comme le souligne son communiqué, « la Commission considère que le plan de restructuration révisé, accompagné de nouvelles contributions propres, d'hypothèses de viabilité actualisées et de mesures compensatoires adéquates […] garantira le retour de Corsair à la viabilité à long terme d'ici la fin de la période de restructuration », prévue pour durer cinq ans. Il valide aussi l'attention particulière portée par le gouvernement français et la Commission européenne aux spécificités des départements d'outre-mer, pour lesquels le transport aérien constitue un lien vital et irremplaçable avec la métropole et la condition sine qua non du développement économique.
Une spécificité qui, dans le cas français, s'est toujours accompagnée du souci des élus et des gouvernements de ménager leurs électeurs, en maintenant un maximum de concurrence et des tarifs aussi bas que possible, au moins en basse saison. Et ce, quitte à devoir parfois mobiliser l'argent public pour sauver de la faillite certains acteurs du secteur.
Bruno Trévidic
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Georges-Edouard DIAS
December 27, 8:55 AM
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Sue Nabi. En prononçant son nom très rapidement, on entend « Tsunami », assuraient certains cadres de L'Oréal, pointant jadis le fort tempérament de cette personnalité de la beauté, 57 ans, qui quitte la direction générale de Coty après cinq ans. La voilà sans fard et sur le départ. Le groupe de cosmétiques américain, troisième du secteur, a annoncé ce lundi son remplacement à la direction générale, par un proctérien à compter du 1er janvier. Cette diplômée de l'Essec, née garçon sous le nom de Youssef à Alger en 1968, a bâti une carrière impressionnante. Enfant d'un ministre de l'Economie algérien et d'une enseignante, elle est la seule CEO transgenre de l'industrie, une transition qu'elle a toujours assumée, sans en faire un étendard.
Diplômée de l'Essec La diplômée de l'Essec, au regard noir, aussi perçant que la romancière Margaret Atwood, portant un haut chignon de jais, et des tailleurs cintrés de femme de pouvoir, visait haut, et convoitait le sommet de L'Oréal, prétend-on. Après vingt ans chez le numéro un des cosmétiques, où elle a redressé Lancôme, elle a démissionné en 2013 à la suite de divergences stratégiques avec Nicolas Hieronimus, l'actuel DG.
Experte reconnue de la beauté, elle n'a pu assurer chez L'Oréal, le lancement du parfum « La vie est belle », qu'elle avait piloté et devenu un succès mondial. Arrivée chez Coty avec une volonté de revanche, Sue Nabi n'a pas réussi à redresser ce Titanic, confronté à la gestion de marques passées de mode (Rimmel, Covergirl…) et une intégration difficile du pôle beauté de P&G. Après deux années, les investisseurs ont commencé à douter. Les ventes du groupe, ses bénéfices et son cours de Bourse ont plongé vers les abysses. Récent coup dur pour Coty, en octobre, l'annonce du départ de la licence Gucci chez L'Oréal en 2028. Sa dirigeante va elle aussi partir. Reste à savoir vers quels rivages.
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Georges-Edouard DIAS
December 27, 8:48 AM
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L'année 2025 restera comme celle où les stablecoins ont changé de dimension. Longtemps cantonnés à un rôle d'infrastructure interne au marché crypto, ces jetons indexés sur des monnaies fiduciaires se sont imposés comme l'un des segments les plus dynamiques de la finance numérique. Leur capitalisation totale est passée d'environ 200 milliards de dollars en début d'année à plus de 300 milliards aujourd'hui, soit une progression proche de 50 % en douze mois, selon CoinGecko. Une accélération qui s'inscrit dans une trajectoire de fond : entre 2019 et 2025, la taille du marché a été multipliée par plus de 100, selon la Banque des règlements internationaux. A l'origine, les stablecoins répondaient à un besoin fonctionnel : fournir un actif stable pour se protéger de la volatilité et faciliter les règlements entre plateformes. Ils se sont rapidement imposés comme la colonne vertébrale de la liquidité du marché crypto. Leurs usages se sont ensuite étendus aux paiements transfrontaliers, à la finance décentralisée et à l'accès à un « dollar numérique » dans des économies confrontées à l'inflation ou à l'instabilité monétaire.
Domination de Tether Cette croissance bénéficie avant tout à deux acteurs. Tether domine largement le marché. L'encours de son stablecoin en dollar (USDT) est passé d'environ 137 milliards de dollars au 1er janvier à près de 186 milliards aujourd'hui, soit une progression de plus de 35 % en moins d'un an. Circle affiche une dynamique encore plus rapide. L'encours de l'USDC est passé d'environ 43,9 milliards de dollars en début d'année à près de 77 milliards, une hausse proche de 75 % sur la période. Malgré ce rattrapage spectaculaire, l'écart reste massif. Tether concentre près de 60 % du marché mondial des stablecoins et pèse encore plus de deux fois le poids de son principal concurrent. Cette position hégémonique éclaire les discussions apparues cette année autour de la valorisation de Tether. Selon Bloomberg, l'émetteur de l'USDT basé au Salvador explore une levée de fonds qui le valorise autour de 500 milliards de dollars, un niveau comparable à celui des plus grands groupes non cotés de la planète comme OpenAI ou SpaceX. Une valorisation théorique qui illustre aussi la rentabilité exceptionnelle d'un modèle fondé sur les intérêts générés par des réserves investies en bons du Trésor américain.
Marginaux dans l'économie réelle Les volumes de transactions renforcent cette impression de bascule. En données brutes, les flux en stablecoins rivalisent déjà avec ceux des grands réseaux de paiement. Mais une large part des mouvements reste concentrée dans l'univers des cryptos. Selon les données d'Artemis Analytics reprises par Citi, à peine 1 % des transactions correspondraient aujourd'hui à des paiements dans l'économie réelle. Ce décalage n'a pas freiné l'intérêt des grands acteurs financiers. En 2025, les signaux d'adoption se sont multipliés. Visa confirme l'usage des stablecoins pour certains flux de règlement. Mastercard les intègre dans ses programmes d'innovation. PayPal a lancé son propre stablecoin. Klarna a annoncé à son tour le développement d'un stablecoin en dollar destiné aux paiements et aux transferts internationaux. Stripe a réintroduit ces jetons dans ses outils à destination des plateformes et des développeurs. « L'adoption institutionnelle des stablecoins en est encore à ses tout débuts, peut-être à 0,5 sur une échelle de 0 à 10 », résumait Catherine Gu, responsable des solutions institutionnelles chez Visa.
Initiatives bancaires En Europe, l'entrée en application du règlement MiCA a accéléré les initiatives bancaires avec notamment un consortium réunissant ING et BNP qui prépare un projet commun pour 2026. Car l'enjeu dépasse désormais le seul marché crypto. Plus de 99 % des stablecoins en circulation sont adossés au dollar, tandis que l'euro reste marginal. Dans une tribune publiée récemment dans le « Financial Times », Emmanuel Macron a appelé à « renforcer le rôle international de l'euro par le développement de stablecoins indexés sur l'euro et l'introduction d'un euro numérique ».
Cette dynamique nourrit désormais des projections de changement d'échelle. Selon Citi, le marché des stablecoins pourrait dépasser les 1.900 milliards de dollars d'ici à 2030. En 2025, les stablecoins ont franchi un seuil décisif : ils sont devenus trop massifs pour rester cantonnés à la crypto, et trop stratégiques pour être ignorés.
Samir Touzani
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Georges-Edouard DIAS
December 27, 8:44 AM
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Les Galeries Lafayette voulaient conclure pour le 19 décembre la vente des murs du BHV Marais à Paris. Ils y sont presque parvenus. Le groupe a annoncé samedi être « entré en négociations exclusives avec un acteur anglo-saxon » en vue de lui céder le bâtiment « dès le mois de janvier », « aux conditions initialement prévues avec le groupe SGM ». Les négociations ne dépasseront donc pas la fin du premier mois de l'année.
Le texte du communiqué doit être lu entre les lignes. A l'origine, en 2023, lorsque la SGM de Frédéric Merlin a repris le fonds de commerce du BHV, il était prévu qu'il achèterait aussi les murs. La hausse des taux d'intérêt ne lui a pas permis de trouver un financement raisonnable. La promesse de vente a été repoussée plusieurs fois, jusqu'au 19 décembre 2025.
300 millions Il a obtenu par la suite le soutien de la Banque des Territoires, mais celle-ci s'est retirée en opposition à l'arrivée du chinois Shein au sixième étage du grand magasin. Le jeune patron lyonnais a alors annoncé qu'il discutait avec des fonds anglo-saxons. Les Galeries Lafayette évoquent, dans un communiqué, « les conditions initialement prévues avec le groupe SGM ». Cela signifie que le prix de la transaction est resté à 300 millions d'euros.
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Georges-Edouard DIAS
December 26, 5:24 PM
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Rendre la transition écologique concrète via une infrastructure normalement énergivore et polluante ? L'idée peut sembler contre-intuitive. Pourtant l'entreprise CELESTE, spécialisée dans les télécoms et l'hébergement des données de plus de 20.000 entreprises, s'est lancée ce défi. En 2009, son fondateur et président, Nicolas Aubé, imagine un centre de données plus écologique du nom de Marilyn : il utilise l'air extérieur comme un fluide refroidissant les salles d'ordinateurs réparties sur cinq étages, et ce depuis 2011.
Dans un monde sévèrement impacté par le changement climatique et hautement dépendant de la technologie, "le processus de refroidissement demeure un sujet central" explique à Sciences et Avenir Nicolas Aubé. Visite de ce data center situé à Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne), un lieu unique en France.
Marilyn : le data center fonctionnant sans climatisation La plupart des serveurs informatiques des salles de calcul des data centers sont soit refroidis via la circulation d'eau (appelée le "water cooling"), soit via un système de climatisation faisant circuler l'air intérieur. Marilyn a la particularité de développer une troisième approche en n'utilisant uniquement la ventilation naturelle pour faire baisser la température des salles de calcul : il s'agit du "free cooling". Le data center est conçu sur cinq étages avec deux colonnes d'air, une chaude où circule l'air chauffé par les machines et l'autre, venue de l'extérieur, froide. Ce dispositif permet d'"optimiser les flux d'air" avec un débit de 200.000 m3 chaque heure, comme nous l'explique le fondateur de CELESTE, Il est important de noter que la température maximale de fonctionnement dans chaque salle est limitée à 27°C ; cela nécessite un refroidissement qui est adapté suivant trois scénarios selon la température qu'il fait à l'extérieur : moins de 23 °C, entre 23 et 35°C et au-delà de 35 °C lors de vagues caniculaires. "Quand il fait moins de 23°C, l'air extérieur est utilisé pour refroidir les ordinateurs et la chaleur produite par les machines sert à réchauffer nos locaux. Entre 23 et 35°C, l'air extérieur est partiellement employé pour climatiser les serveurs. Enfin, en cas de canicule, nous coupons l'arrivée d'air extérieur, c'est-à-dire que l'air chaud intérieur est recyclé pour fonctionner comme une climatisation dans un data center classique", détaille Nicolas Aubé.
Adaptation en cas de coupure de courant Par ailleurs, l'infrastructure numérique est capable d'anticiper les pannes d'électricité non pas en ayant recours à une batterie de secours comme cela est souvent le cas, mais à l'aide d'un volant d'inertie qui tourne depuis près de 15 ans. Ce dernier consiste en une "roue à inertie de deux tonnes en rotation permanente qui va conserver l'énergie cinétique en cas de coupure, laissant au groupe électrogène le temps de démarrer."
Les data centers, pas si récents... Certes, les data centers soient en plein essor depuis l'apparition d'Internet et le boom de l'intelligence artificielle. Mais ils datent de bien avant : leur origine remonte aux années 1950 avec l'émergence des "mainframes", de "grandes salles remplies de technologies coûteuses, parfois parmi les seuls espaces climatisés de l'époque" et qui font la "taille d'une chambre froide de restaurant", comme nous l'explique Thomas Haigh, historien spécialiste de l'évolution des technologies informatiques à l'université du Wisconsin (Etats-Unis). Les ordinateurs centraux de ces salles de calcul traitent des données par lots à partir de cartes perforées. Dans les décennies 1960 et 1970, l’informatique devient davantage interactive : "Un même ordinateur peut servir plusieurs utilisateurs à distance" grâce au "time-sharing" et aux premiers réseaux interconnectés comme l’ARPANET, un programme de recherche scientifique incarnant l'ancêtre d’Internet. L'essor d’Internet dans les années 1990 fait alors des data center une infrastructure clé du Web et des services numériques. Le début des années 2000 voient arriver des nouveaux acteurs comme Google et imposent un modèle inédit fondé sur des milliers de machines standard pilotées par des logiciels capables de gérer automatiquement les pannes, ouvrant la voie au cloud computing. Les développements actuels de l’intelligence artificielle reposent sur des data centers toujours plus vastes, équipés de processeurs spécialisés, soulevant des enjeux majeurs en matière d’énergie et de climat : "Les data centers sont devenus de plus en plus efficaces et les grandes entreprises technologiques ont mis en place l'objectif de réduire leurs émissions polluantes en lien avec l'intelligence artificielle", conclut l'historien américain.
Des centres de données dédiés à l'IA Marilyn fonctionne tout au long de l'année grâce à une puissance électrique constante d'un mégawatt, soit l'équivalent de la consommation simultanée de 1000 foyers. L'énergie consommée est ensuite transformée en chaleur par les ordinateurs et récupérée pour chauffer les locaux de l'entreprise, générant ainsi un cercle vertueux. "Le réchauffement climatique implique le réchauffement des serveurs", résume le dirigeant de CELESTE en évoquant l'utilisation modulée de l'air extérieur selon les conditions météorologiques.
Bien que l'opérateur télécom francilien possède neuf autres data centers, refroidis principalement par water cooling, l'entreprise prévoit la construction d'un nouveau bâtiment dédié au calcul via l'intelligence artificielle d'ici 2026. La société française a aussi plannifié l'installation d'un data center inspiré de Marilyn en Suisse d’ici 2027.
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Georges-Edouard DIAS
December 26, 1:14 PM
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Les dernières années ont vu une avalanche de start-up être certifiées B Corp. Cela a ensuite été au tour de leurs financeurs, les fonds de capital-risque. Ce label privé né aux Etats-Unis, qui évalue la durabilité des pratiques des entreprises, est très prisé de l'écosystème. Créé en 2006 et après plus de 10.000 entreprises certifiées dans le monde (dont 600 en France), celui-ci se refait une beauté. Alors qu'il fallait, tous les trois ans, atteindre un minimum de 80 points (sur 200) selon cinq grandes familles de critères, ce système de notation va disparaître et laisser place à des seuils minimums au sein de sept thématiques d'impact (« action climatique », « droits humains », « mission et gouvernance », entre autres), adaptables en fonction de la taille des entreprises. « Jusqu'à maintenant le système permettait à une entreprise d'être B Corp en ayant beaucoup de points sur le social, par exemple, et peu sur l'environnement. On rend le système plus exhaustif et plus robuste », estime Augustin Boulot, directeur général délégué chez B Lab, l'association qui pilote B Corp en France.
« Socle minimum » Une petite révolution pour ce label qui, en toile de fond, a parfois été accusé de greenwashing, notamment au travers de la certification d'entreprises controversées sur les sujets climatiques comme Nespresso. « On est heureux qu'il y ait désormais un socle minimum demandé à toutes les entreprises sur tous les sujets. En revanche, on est demandeurs qu'il y ait une nouvelle manière de mettre en valeur les modèles d'affaires à impact comme le nôtre », indique de son côté Audrey Yvert, directrice impact d'OpenClassrooms, start-up labellisée depuis 2021. Les modèles d'affaires dits à impact, qui bénéficient de majoration dans le standard actuel, ne seront pas présents dans la prochaine mouture, prévue pour février 2026. « Mais ils seront intégrés dès les prochaines mises à jour, peut-être fin 2026 ou en 2027 », assure Augustin Boulot. « Il y a bien la volonté qu'ils y figurent », poursuit-il.
Fin du système de notation Avec les nouveaux standards, les entreprises ont plus d'un an de transition pour s'y conformer. En attendant, l'ancienne version prévaut encore, et les entreprises peuvent renouveler plus tôt leur certification ou attendre le cycle de trois ans.
Là où le bât blesse pour la plupart des entreprises, c'est dans la fin du système de notation. Les notes affichées, en plus de leur aspect ludique, sont appréciées des jeunes pousses pour leur côté progression, mais aussi la possibilité de se comparer à des pairs. « La fin des points a été l'élément qui a embêté presque tous nos adhérents », reconnaît Thomas Breuzard, coprésident de B Lab. Enfin, presque tous. « La course à l'échalote d'aller grappiller les points possibles et mettre en place des actions parfois artificielles, tout ça pour obtenir la note la plus haute, a contribué à ma réflexion de ne pas participer à cela », grince par exemple la directrice ESG d'un fonds de capital-risque, qui ne compte pas, a priori, relancer une prochaine certification. « Il s'agit de s'éloigner de la course aux points, voire d'un certain nombre d'allégations, où des entreprises disaient 'je suis la B Corp dans tel secteur avec le plus grand nombre de points' », poursuit de son côté Augustin Boulot.
Auditeur tiers Dans une année habituelle, entre 3 et 5 % ne renouvellent pas leur certification. Avec les nouveaux standards, des sociétés vont indubitablement ne pas réussir à passer la nouvelle évaluation. B Corp refuse pour l'instant de donner des estimations chiffrées. Autre nouveauté : la mise en place d'un auditeur tiers indépendant du label dès septembre 2026, en rebond de la directive européenne ECGT, qui vise notamment à lutter contre le greenwashing. Celui-ci sera à la charge des entreprises, quand, à l'origine, le vérificateur était B Corp lui-même. p Dans le détail, les sociétés payaient ce service au label (de 2.500 à 10.000 euros selon le chiffre d'affaires de l'entreprise), en plus d'une adhésion annuelle au mouvement (de 2.000 euros à 50.000 euros par an). Par ailleurs, les entreprises réalisant 10 millions de chiffre d'affaires devront être auditées tous les deux ans, celles à partir de 75 millions, chaque année.
La French Tech fait aussi face à des budgets de plus en plus contraints chez les start-up et où les sujets ESG peuvent moins être prioritaires. « Cela reste un label intéressant, car il est reconnu aux Etats-Unis, pays dans lequel on se développe. Maintenant, il implique beaucoup d'efforts à réaliser et reste coûteux. Dans le contexte économique plus difficile, cela reste une initiative à peser », confie par exemple le responsable impact d'une licorne française.
Camille Wong
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Georges-Edouard DIAS
December 26, 1:10 PM
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L’Indonésie déploie à grande échelle des couloirs biométriques pour remplacer l’arrêt aux contrôles et les barrières physiques à l’immigration pour certains voyageurs. Le dispositif est déjà opérationnel à l’aéroport de Jakarta et à Surabaya. L’Indonésie remplace des barrières d’immigration par des « couloirs sans friction » équipés de biométrie faciale et d’IA, permettant de vérifier l’identité des passagers en mouvement, sans présentation de documents ni arrêt au guichet. Le dispositif, déjà opérationnel à l’aéroport de Jakarta (deux couloirs) et à Surabaya (un couloir), vise un passage frontière fluide, sans files d’attente, et une réaffectation des agents à l’assistance des voyageurs qui en ont besoin. « Le Seamless Corridor est le joyau de notre portefeuille de solutions pour des voyages facilités, contribuant à éliminer les frictions et les files d’attente à la frontière », estime Rudy Daniello, Executive Vice President, AirOps chez Amadeus. « Associé aux innovations en matière d’identité numérique et de biométrie dans les principaux points de service des aéroports, il permet enfin aux compagnies aériennes, aux aéroports et aux gouvernements d’offrir une expérience véritablement fluide et sécurisée, sans contrôle de documents, sans files d’attente et sans barrières. »
« Plus de 30 passages par minute » Les voyageurs éligibles s’enrôlent dans l’app All Indonesia, qui rassemble des informations liées à l’immigration, aux douanes et à la santé et partagent en amont du voyage leurs données de passeport pour permettre les vérifications. À l’aéroport, leur visage est scanné et apparié à la photo de référence, validant l’identité au fil de la marche dans un large couloir dédié, sans s’arrêter à un poste fixe. La biométrie « en mouvement » est présentée comme une évolution par rapport aux eGates, car elle supprime les points de friction et les barrières physiques. Au delà de ce service, All Indonesia désigne une transformation numérique gouvernementale visant à fluidifier l’entrée des voyageurs internationaux. Le dispositif a été testé en conditions réelles lors du Hajj : plus de 50 000 pèlerins ont traversé ce corridor au rythme de plus de 30 passages par minute, une capacité plus de dix fois supérieure aux eGates, selon les estimations d’Amadeus. Cette performance répond à l’ambition de l’État d’adopter des technologies intelligentes et sûres à grande échelle. Le programme est piloté par la Direction générale de l’immigration indonésienne, en partenariat avec Amadeus et l’intégrateur local Sinergi Teknoglobal Perkasa. « Notre collaboration avec Amadeus et le ministère indonésien de l’Immigration est un véritable exemple de partenariat en action », précise Andy Syach, CEO, PT. Sinergi Teknoglobal Perkasa. « En combinant une expertise mondiale et une innovation locale, nous fournissons non seulement des solutions frontalières de classe mondiale, mais nous renforçons également les équipes indonésiennes grâce au transfert de technologie et au renforcement des capacités. »
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Georges-Edouard DIAS
Today, 4:27 AM
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Evoquer Publicis, c'est avant tout parler d'une anomalie. Qu'une agence de publicité française figure sommet d'une industrie vouée à être dominée par les colosses américains de Madison Avenue, à New York, n'a rien de normal. Pourtant, c'est un fait : l'agence de publicité fondée il y a un siècle par Marcel Bleustein-Blanchet a réussi ce tour de force. «Il y a peu d'entreprises centenaires aujourd'hui numéro un dans leurs secteurs», ne peut s'empêcher de sourire Arthur Sadoun, actuel PDG, en plein préparatifs de la fête du centenairecélébrée ce 4 décembre. Non content d'être devenu la première capitalisation du secteur, pesant à lui seul davantage en Bourse que le nouvel ensemble Omnicom-IPG - les deux leaders américains qui viennent de fusionner et qui génèrent un chiffre d'affaires supérieur -, le groupe affiche aussi la plus forte croissance du secteur. Et un chiffre d'affaires proche de 17 milliards d'euros. « En plus, nous sommes numéro 1 aux Etats-Unis », assène sans fausse modestie l'héritier de Marcel Bleustein-Blanchet et de Maurice Lévy. «C'est une fierté de voir que la France affiche une telle réussite dans une industrie qui devrait être dominée par les Anglo-Saxons », reconnaît beau joueur Yannick Bolloré, l'actuel patron du grand rival historique, Havas, dont le grand-père, Michel, avait fait appel à Marcel Bleustein-Blanchet pour sa célèbre publicité « Si vous les aimez bien roulées, utilisez le papier à cigarette OCB ». «Nous, on fêtera nos 200 ans en 2035 et, avec Publicis, on est parmi les plus anciennes agences de publicité et celles qui connaissent la plus forte croissance. Réussir et réussir à durer dans une industrie aussi compétitive ce n'est pas donné à tout le monde.»
Créée en 1926 Créée en 1926, à partir de rien, par le neuvième enfant d'une famille de Barbès, Publicis aurait pu mourir une bonne dizaine de fois. Son fondateur qui s'est lancé à l'aube de la crise des années 1930 perd tout lors de la Seconde Guerre mondiale, se relève et frôle à nouveau le désastre en 1972 lors d'un incendie qui ravagea entièrement son siège social des Champs-Elysées. Maurice Lévy, son successeur, échappe, lui, à un projet de rachat hostile, puis à une fusion qui aurait pu lui faire perdre son âme. Il affrontera aussi l'éclatement de la bulle Internet et à la crise des subprimes. Quant à l'actuel patron, Arthur Sadoun, il devra surmonter le Covid, le désamour profond des marchés financiers, les rumeurs de rachat par Havas ou Accenture et… un cancer. Si Publicis a pu se hisser au sommet, c'est que le groupe a su s'inscrire dans une incroyable continuité. Un actionnariat solide, même si la famille du fondateur, représentée par sa fille Elisabeth Badinter, ne contrôle plus que 6,5% du capital mais 12% des droits de vote. Et trois dirigeants seulement en cent ans, tous constitués du même ADN. «Ils se sont comportés comme des fondateurs et des entrepreneurs», remarque Agathe Bousquet qui dirige Publicis France. Mais c'est aussi parce que ces dirigeants ont tous été visionnaires. Chacun a apporté sa pierre à l'édifice. Voici comment
Marcel Bleustein-Blanchet, le génie fondateur Comme bien des grands patrons, Marcel Bleustein-Blanchet a fait HEC. Enfin presque… Comme il l'avouait lui-même avec une forme d'autodérision, l'autodidacte qu'il était avait pour tout diplôme celui de la Haute Ecole Communale.Enfant de Barbès et dernier d'une famille d'émigrés juifs d'Europe de l'Est, Marcel fut millionnaire à 30 ans, ruiné à 35 et à nouveau multimillionnaire à la fin de sa vie, en 1996. Si l'homme qui attendit 1926 pour créer Publicis - car lui qui était né en 1906 faisait du chiffre 6 son porte-bonheur - a connu une telle réussite, c'est bien sûr qu'il était doué et déterminé, mais aussi qu'il eut la chance de grandir dans un monde en pleine révolution. La force de cet entrepreneur aura été d'être le premier à comprendre que les nouveaux médias allaient bouleverser la publicité. La réclame étant interdite à la radio ? Dans les années 1930, il invente les jeux sponsorisés, fédère les antennes de province dans une régie publicitaire nationale comme il l'a fait pour la presse écrite et va, en 1935, s'offrir Radio Cité, dont il fera la première radio de France. Pour s'inviter dans les salles de cinéma, il entre au capital d'un Gaumont en difficultés en 1938. Et quand, dans les années 1960, le général de Gaulle hésite à introduire la publicité à la télévision, celui qui n'a jamais fait de politique mais qui n'a cessé de fréquenter les élus arrive à le convaincre en lui disant : « Mon général, est-ce que vous croyez à la pénicilline ? Et bien la publicité, économiquement est aussi utile que la pénicilline du point de vue médical. » Il aura été aussi le premier à comprendre l'intérêt des sondages que Gallup a développés aux Etats-Unis. Et en créant le Drugstore Publicis, il en fait un lieu branché qui attirera les élites comme les yéyés. Toute sa vie il aura respiré et insufflé l'air du temps. La Seconde Guerre mondiale lui prend deux soeurs mortes à Auschwitz et tous ses biens. Pour échapper aux rafles, il change de nom et se rebaptise Blanchet, il rejoint la Résistance à Londres et repart de zéro à la Libération. Et s'il n'est pas sur les photos de De Gaulle descendant les Champs, c'est parce que c'est lui qui les a prises. Il ne lui reste rien. Un bout de terrain qu'il va vendre et une foi inébranlable en son métier. Son père lui avait dit qu'en se lançant dans la publicité il allait «vendre du vent». Lui est persuadé que son travail serait l'art de convaincre. « La publicité est une fée. Elle peut changer les citrouilles en carrosses. Elle peut transformer Cendrillon en princesse cousue d'or, a-t-il coutume de dire. Ses clients, pour qui il a inventé des slogans restés fameux - « Brunswick, le fourreur qui fait fureur », «André, le chausseur sachant chausser », « Du pain, du vin, du Boursin », « C'est Shell que j'aime», etc. - ne lui mégoteront jamais leur confiance. Marcel Bleustein-Blanchet aura construit les fondations d'un champion du monde.
Maurice Lévy: l'homme de la mondialisation En 1971, Maurice Lévy n'a pas trente ans qu'on lui propose de diriger l'agence de publicité Synergie. Il refuse car les responsables d'IBM et de Bull ont soufflé son nom aux dirigeants de Publicis qui cherchent un informaticien capable de faire basculer le rival de Havas dans l'ère naissante des ordinateurs. «À l'époque Publicis, ce n'était pas la plus grande, c'était une agence, une régie et trois drugstores, mais c'était l'agence la plus à la mode. La plus belle pour tous les publicitaires en herbe», se souvient-il. Il va rapidement prouver qu'il peut aussi être un véritable homme de pub, capable de comprendre et séduire des clients. Mais auparavant, il est parvenu à informatiser Publicis en un an. Et le soir de l'incendie de 1972, il récupère de justesse les bandes de sauvegarde. « Grâce à l'informatique on a pu redémarrer en quelques jours. Nous n'avons pas perdu un client, pas repoussé une campagne», se félicite encore celui qui reste président d'honneur de Publicis. De quoi le rendre incontournable aux yeux du fondateur. Ce dernier lui confie la tâche de développer un réseau national avant de lui confier, en 1987, les rênes de tout le groupe. Aujourd'hui il occupe encore un bureau au siège parisien. Mais il n'entre jamais dans celui Arthur Sadoun, qui fût le sien, par respect pour son successeur. C'est que Publicis doit beaucoup à Maurice Lévy qui restera comme l'homme de la mondialisation de l'agence. « Dès le milieu des années 1980 nous avons senti que nos clients s'internationalisaient et que nous risquions d'en perdre certains si nous n'étions pas capables de les accompagner. Nous nous sommes alliés avec FCB à Chicago car Marcel ne croyait pas trop à un rachat. Au début, tout s'est bien passé. Mais ils ont changé de président et le nouveau n'avait qu'une obsession… nous racheter. Il y a eu une guerre pour garder notre indépendance. Cela a été très violent»,se souvient Maurice Lévy. De la fin des années 1980 au milieu des années 1990 il doit se battre devant les tribunaux pour échapper à un rachat hostile. Procès gagné, Publicis rachète une myriade de petites agences partout dans le monde. Arrive le rachat de Saatchi & Saatchi en 2000, puis celui de Leo Burnett en 2002. Le groupe change de dimension. Prestigieux mais très mal géré, Saatchi apporte des clients majeurs comme Procter & Gamble et Toyota. Leo Burnett (groupe BCom3), qui devait entrer en Bourse, voit ses plans tomber à l'eau après les attentats du 11 septembre 2001 et risque d'être avalé par le japonais Dentsu. « Maurice Lévy est un homme d'instinct et qui sait faire confiance. Je lui ai dit que j'avais un 'angle' sur ce dossier. Le deal était très complexe car les actionnaires de Publicis ne voulaient pas être trop dilués en termes de droits de vote dans cette opération alors qu'ils rachetaient une entreprise de la même taille qu'eux. Mais Maurice a travaillé comme un fou et m'a accordé sa confiance », raconte Patrick Sayer, alors banquier d'affaires au bureau new yorkais de Lazard.
«Faire du sur mesure » Racheter des agences ne suffit pas. Il faut aussi séduire les clients. « Nous n'avions pas la même vision centralisatrice que les Américains qui cherchaient des concepts globaux. Mais 95% des consommateurs restent très locaux. Nous, on voulait vendre de la différence. Du sur-mesure, pas une taille unique. Notre grande victoire c'est que cela a séduit… même les clients américains », se félicite Maurice Lévy qui, avec ce discours, aura conquis des annonceurs comme Coca-Cola, HP ou Whirlpool. L'histoire aurait pu mal se finir si le mariage engagé avec Omnicom en 2013 avait finalement été conclu. « Nous avions pris nos précautions car les mariages entre égaux c'est toujours compliqué. Mais nous étions sincèrement prêts à partager le pouvoir… pas eux. En vérité ils voulaient nous racheter comme ils rachètent IPG aujourd'hui. Ce n'était pas le deal sur lequel nous nous étions entendus », avoue Maurice Lévy qui rétrospectivement se réjouit de l'échec de cette union. Elle lui aura permis de faire de la révolution numérique son autre priorité avec les rachats de Digitas en 2003, puis de Sapient en 2014. Il dépensera 5 milliards de dollars dans des acquisitions dont les analystes mettront du temps à voir l'intérêt. Il aura pourtant posé les bases d'un groupe mondial en avance sur son temps.
Arthur Sadoun : la science du développeur «Maurice a fait de Publicis un groupe mondial et un groupe du CAC40. Il a fait le plus dur », lui rend hommage Arthur Sadoun. Et lui ? Son apport a été de hisser Publicis à la première place mondiale de capitalisation boursière et d'en faire un poids lourd de la technologie. Lorsqu'il prend les commandes opérationnelles du groupe en 2017, il met du temps à convaincre. « Nous étions à 12 milliards de capitalisation quand j'ai été nommé. Nous sommes tombés à 6… Mais dans ces moments difficiles nous n'avons pas perdu un client, nous étions déjà numéro 1 en new business et le soutien de Maurice Lévy a été indéfectible. Nous avions perdu la confiance des marchés mais pas de l'interne, ni des clients. À 55 ans, ce bourreau de travail est aujourd'hui à la tête d'un groupe qui pèse 22 milliards d'euros en Bourse, un bond de 130% de plus en cinq ans. « Nous avons connu sept années avec la croissance organique la plus faible du marché. On nous disait que Google ou Facebook ou les géants du conseil allaient nous tuer ou nous manger. Ensuite nous avons eu le Covid et la guerre en Ukraine, et moi le cancer en 2022. Mais depuis 2020 nous étions persuadés que nos efforts de transformation allaient finir par payer. Chaque année depuis 2021, nous sommes les premiers en termes de croissance. »
Nous réalisons 60 % de notre chiffre d'affaire aux Etats-Unis et plus de 40% de nos effectifs sont ici. Arthur Sadoun PDG de Publicis Groupe Arthur Sadoun passe plus de la moitié de son temps aux Etats-Unis. Il se lève tous les matins à 2 heures, s'offre une heure de natation - dans des piscines que les dirigeants d'hôtel ont appris à ouvrir plus tôt juste pour lui - puis travaille avec ses équipes françaises avant d'aller voir ses clients américains. « L'avantage aux Etats-Unis c'est qu'on peut avoir un dîner avec un client à 17 h 30 et être couché à 19 heures. » Ses journées sont longues et malgré le décalage horaire, il n'a jamais besoin de prendre un somnifère pour trouver le sommeil. « Quand nous avions vingt-cinq ans, à la fin des dîners arrosés entre copains, moi, je rentrais me coucher, Arthur lui avait bu un Coca et retournait au bureau boucler un pitch », se rappelle Raphaël De Andreis, patron de Havas Village qui le côtoie depuis des années. « Nous réalisons 60 % de notre chiffre d'affaire aux Etats-Unis et plus de 40% de nos effectifs sont ici », note Arthur Sadoun depuis son bureau de Manhattan situé près des docks, à une rue du siège new-yorkais d'un autre géant de la publicité, Google. Aujourd'hui, les Gafam ne lui font plus peur. Les rachats de Digitas, Sapient et, surtout, Epsilon (4 milliards de dollars, en 2019) ont transformé une agence de créatifs et une régie d'achat d'espace en un spécialiste de la data capable de suivre à la trace les consommateurs et de comprendre leurs attentes. Idéal pour conseiller aux annonceurs la meilleure stratégie de communication. « Nous avons fait le pari de la personnalisation à grande échelle. Et pour cela nous n'avons pas hésité à réaliser 12 milliards de dollars d'acquisitions. Aujourd'hui, nous pouvons nous adresser directement à 91% des adultes connectés à Internet. Aux Etats-Unis, cela représente 250 millions de personnes dont nous connaissons les habitudes de consommation sur la base de 7.000 attributs. Nous rassemblons aussi 15 millions d'influenceurs, y compris 90% de ceux ayant plus de 1 million d'abonnés. Grâce à eux, nous pouvons générer plus de vues qu'une publicité au SuperBowl regardé par 127 millions de personnes… pour une fraction du coût. » Une stratégie qui l'a conduit à casser les silos, explique Arthur Sadoun.Son principal problème aujourd'hui : éviter de se laisser griser par le succès. Et maintenir l'esprit de créativité face à des technologies et des médias qui se réinventent sans cesse. Maurice Bleustein-Blanchet l'a d'ailleurs dit : « La création ne change pas. C'est tout le reste autour qui change. »
Publicis en dates 1926. À 20 ans, Marcel Bleustein crée Publicis. 1935. Publicis rachète Radio LL, rebaptisé Radio Cité. 1970. Introduction à la Bourse de Paris. 1972. Incendie de l'immeuble des Champs-Elysées. 1977. Maurice Lévy devient directeur générale et administrateur. 1987. Maurice Lévy est nommé PDG. 1988-95. Alliance avec FCB. 1996. Décès de Marcel Bleustein-Blanchet. 2000. Rachat de Saatchi & Saatchi. 2002. Rachat de Bcom3 (Leo Burnett, MSL, SMG ...) et partenariat avec Dentsu. 2006. Rachat de Digitas. 2014. Rachat de Sapient (3,7 milliards de dollars). 2017. Arthur Sadoun est nommé président du directoire, puis PDG à partir de 2024 et le changement de statut du groupe. 2019. Rachat d'Epsilon (4,4 milliards de dollars).
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Georges-Edouard DIAS
Today, 4:16 AM
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Un cap a été franchi : YouTube, Netflix et consorts sont plus puissants que la télévision aux Etats-Unis. Et les chaînes traditionnelles en ont clairement pris acte dans leurs stratégies. Selon l'étude de Glance (Médiamétrie), dévoilée en ouverture du Mipcom à Cannes - le grand marché des contenus audiovisuels -, le streaming représente désormais 47 % de la durée d'écoute, contre 40 % en agrégeant câble (22 %) et networks (18 %) - ABC, CBS, NBC, etc. La bascule s'est faite en mai. Selon le dernier pointage de Glance, daté de juillet, la durée d'écoute de la télévision outre-Atlantique s'élève à 1 h 48 alors que les géants de la vidéo à la demande réussissent à capter leur public pendant 2 h 06.
Logique de « coopétition » Les networks ont un peu baissé ces dernières années, mais c'est surtout le câble qui a largement fondu : en 2021, le câble représentait 40 %, soit presque le double qu'actuellement. « Certes, il y a des spécificités aux Etats-Unis, notamment la cherté du câble, souvent autour de 100 euros. Mais ces chiffres donnent un aperçu de ce qui pourrait arriver dans d'autres pays », explique Frédéric Vaulpré, directeur de Glance. Ainsi, le streaming représente 35 % du temps d'écoute au Royaume-Uni, 34 % au Brésil ou encore 30 % en Australie. Dans le détail, outre-Atlantique, YouTube arrive en tête des plateformes (13 %, un doublement en trois ans), devant Netflix (9 %) et les autres géants de la SVOD (Disney+, etc.) ou réseaux sociaux avec de la vidéo. Au Royaume-Uni, c'est aussi la filiale de Google, mais TikTok figure également au classement dans une moindre proportion.
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Georges-Edouard DIAS
December 28, 1:37 PM
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De son hub de Seattle à Londres Heathrow, mais aussi à Rome Fiumicino avant d’autres destinations à venir : Alaska Airlines va desservir l’Europe. Alaska Airlines a officiellement ouvert les ventes de son premier vol transatlantique, une liaison directe entre Seattle (SEA) et Londres Heathrow (LHR) qui sera lancée le 21 mai 2026. Une annonce majeure pour cette compagnie historique de la côte Ouest américaine, qui n'avait jusqu'ici jamais opéré de vols long-courriers vers l'Europe en propre.
La liaison sera assurée quotidiennement à bord d'un Boeing 787-9 Dreamliner, avec un tarif d'appel fixé à 699 $ (environ 660 €), positionnant la compagnie de manière compétitive sur cet axe stratégique déjà desservi par British Airways notamment. Cette ouverture s'inscrit dans une stratégie ambitieuse : Alaska Airlines prévoit de desservir au moins 12 destinations intercontinentales d'ici 2030, consolidant ainsi sa flotte de Boeing 787-9 pour répondre à la demande croissante sur les liaisons long-courriers. Mais Londres n'est que la première étape de l'offensive européenne d'Alaska Airlines. La compagnie a également annoncé deux autres destinations transatlantiques pour 2026 : Seattle-Rome (Fiumicino), à partir du 28 avril 2026, soit quelques semaines avant Londres. La liaison sera assurée quatre fois par semaine sur Boeing 787-9. Et Seattle-Reykjavik le 28 mai 2026, à bord d’un Boeing 737 MAX 9, marquant une approche différente pour cette liaison plus courte.
Une première historique Cette expansion européenne constitue un tournant stratégique majeur pour la compagnie en 93 ans d’existence. Bien qu'Alaska Airlines soit membre de l'alliance Oneworld depuis 2021, et qu'elle proposait déjà à ses clients des correspondances vers l'Europe via ses partenaires (British Airways, American Airlines, Finnair, Iberia), la compagnie n'avait jamais opéré elle-même de vols transatlantiques jusqu'à ces annonces. Cette distinction est fondamentale : avant 2026, un passager Alaska pouvait certes réserver un billet Seattle-Londres via British Airways avec un numéro de vol en partage de codes, mais le vol était physiquement opéré par le transporteur britannique. À partir du printemps 2026, Alaska Airlines deviendra un véritable transporteur transatlantique, avec ses propres équipages, ses propres appareils et son expérience client distinctive. Dans ses communiqués officiels, la compagnie l'indique explicitement : "We'll serve Europe beginning in spring 2026" – une formulation qui souligne le caractère inédit de cette initiative.
Un acteur ancien en pleine transformation Fondée en 1932 sous le nom de McGee Airways, Alaska Airlines est l'une des plus anciennes compagnies aériennes américaines encore en activité. Basée à Seattle, elle est aujourd'hui la cinquième compagnie aérienne des États-Unis en nombre de passagers transportés.À l'origine très implantée sur la côte Ouest et en Alaska, la compagnie a progressivement étendu son réseau à l'ensemble des États-Unis, au Mexique, au Canada, au Costa Rica et au Belize. Son réseau repose principalement sur des hubs situés à Seattle-Tacoma, Portland, San Francisco, Los Angeles et Anchorage.
Un modèle économique hybride performant Alaska Airlines se positionne comme une compagnie hybride, à mi-chemin entre le modèle low-cost et celui des compagnies traditionnelles. Elle combine une structure de coûts relativement maîtrisée avec des services différenciants, notamment sur le plan de l'expérience client et de la fidélisation.Traditionnellement, sa flotte était principalement composée de Boeing 737, ce qui permettait une forte standardisation et des gains opérationnels importants, complétés par des Embraer 175 exploités par Horizon Air pour les liaisons régionales. L'arrivée des Boeing 787-9 Dreamliner marque une évolution stratégique majeure, donnant à la compagnie les capacités techniques pour opérer des vols long-courriers transatlantiques de manière rentable.
"Business travel" centred La compagnie accorde une attention particulière aux voyageurs fréquents et d'affaires, notamment sur les liaisons intra-américaines de la côte Ouest. Elle propose une First Class sur ses vols domestiques, ainsi que des services payants ou inclus selon les tarifs (sièges Premium Class avec plus d'espace, Wi-Fi, restauration). Alaska Airlines exploite également des Alaska Lounges dans plusieurs grands aéroports américains, principalement sur la côte Ouest, renforçant son attractivité auprès de la clientèle corporate – un segment essentiel pour la rentabilité des liaisons transatlantiques. En outre, son programme de fidélité, Mileage Plan, est régulièrement cité parmi les plus avantageux du marché américain, notamment grâce à des règles de gain basées sur la distance parcourue plutôt que sur le prix du billet – une caractéristique particulièrement appréciée des voyageurs long-courriers.
L'effet Oneworld+Virgin Depuis 2021, Alaska Airlines est membre de l'alliance Oneworld, ce qui lui permet de proposer une connectivité internationale étendue via des partenaires comme American Airlines, British Airways, Qatar Airways ou Japan Airlines. Cette intégration a créé un terreau favorable pour le lancement de vols transatlantiques en propre, en permettant notamment des correspondances fluides et une offre commerciale enrichie. Avant cela, le rachat de Virgin America en 2018 a marqué un tournant stratégique, renforçant la présence d'Alaska Airlines en Californie et sur les grands axes domestiques. Cette acquisition a apporté une base de clientèle élargie, une image de marque modernisée et une assise financière renforcée. Plus récemment, la compagnie a poursuivi une stratégie de croissance mesurée, axée sur la rentabilité, la fidélisation et l'optimisation de son réseau, dans un marché américain très concurrentiel. L'expansion transatlantique en 2026 s'inscrit dans cette logique de développement maîtrisé, ciblant des marchés à fort potentiel (Londres, Rome, Reykjavik) depuis sa base naturelle de Seattle.
Mais avec ces trois nouvelles routes, Alaska Airlines ne prend pas qu’un tournant stratégique : elle franchit un cap symbolique. La compagnie rejoint en effet le club encore restreint des transporteurs américains opérant des vols transatlantiques réguliers – un marché historiquement dominé par les géants American, Delta et United. Rendez-vous au printemps 2026 pour mesurer l'accueil réservé par les voyageurs à ce nouveau venu sur l'Atlantique Nord.
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Georges-Edouard DIAS
December 28, 1:34 PM
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L'histoire a des allures de mythe fondateur. Au mitan des années 1990, tandis que les jeunes loups de l'entrepreneuriat parisien essaient à tout prix à monter à bord du train en marche de la révolution numérique, Bertrand Thomas et Mathilde Cathiard cherchent leur bonheur dans une activité vieille comme le monde, la vigne. Au mirage de la bulle Internet, le couple de jeunes entrepreneurs formé sur les bancs d'une prépa HEC préfère, en effet, les valeurs immuables du terroir. Leur paysage girondin est alors celui d'un fief familial en reconstruction. Et pas des moindres : le château Smith Haut Lafitte, grand cru classé de pessac-léognan. Un vaste domaine de 87 hectares aux allures d'îlot entouré de forêts, parsemé de lacs, potagers et autres ruches, précurseur en matière de bonnes pratiques environnementales. S'y joue bientôt une double rupture stratégique aux allures d'intuitions géniales. La première consiste en la construction patiente d'une marque de cosmétiques préfigurant les attentes du marché. La seconde, et non des moindres, tend à baser toute sa chaîne de valeur sur le recyclage des déchets de la vigne directement issus du domaine familial, les fameux polyphénols des pépins de raisins.
Nouvelle usine en région Centre Trente années plus tard, l'opération a dépassé les projections les plus optimistes. Couronnée d'un succès unanimement salué dans le milieu de la beauté, Caudalie s'est internationalisée et génère aujourd'hui plus de 350 millions de dollars de chiffre d'affaires. Une croissance annoncée à deux chiffres qui nécessite désormais de constantes adaptations, à commencer par la construction d'une nouvelle usine, à Gidy, en région Centre. A la clé, 120 emplois créés et une ambition démultipliée, en Europe mais également en Amérique et en Asie. Pour la journaliste spécialisée Valentine Pétry, auteure de l'essai « Make Up. Le maquillage mis à nu » (éd. Les Pérégrines, 2023), il s'agit ni plus ni moins « du plus grand succès cosmétique français de ces dernières décennies ». Une marque qui « sans se ringardiser dans un secteur qui court après l'innovation », a réussi à séduire « des consommatrices qui veulent un soin anti-acné à moins de 20 euros et d'autres qui aiment le luxe et les soins au spa. Peu de marques sont capables de s'adresser à tant de femmes… »
Un clan à l'unisson « Le succès est d'autant plus intéressant qu'il n'était pas garanti. Il n'y a pas de recette. Il a fallu laisser du temps au temps. Tout a été patiemment construit, sans coup d'accélération, sans emballement », expliquent de concert les deux fondateurs. « La marque raconte beaucoup de choses qui nourrissent son image, sans pour autant brouiller le message, confirme Valentine Pétry. Les racines françaises, la science, l'efficacité, l'histoire de famille, tout cela s'additionne sans qu'un message ne prenne toute la place. C'est un équilibre qui permet de rester actuel et de dépasser les tendances. » En la matière, Bertrand et Mathilde Thomas peuvent compter sur un entourage soudé, aux reins solides et aux idées clairvoyantes. Etonnante alchimie familiale que celle des Cathiard. Un clan vibrant à l'unisson autour des hautes idées qu'ils se font de la nature, de l'entrepreneuriat et du travail en famille, valeurs poussées chez eux à leur paroxysme. Au-delà de la réussite des parents, leur place au 331e rang du classement des plus grandes fortunes françaises semble surtout concrétiser une propension inédite à repenser les contours d'une géographie intime pour le bien des affaires communes.
Skincare et jolis flacons Montagnards issus des environs de Grenoble, Daniel et Florence Cathiard, anciens champions de ski, amis de Jean-Claude Killy, Alain Carignon et Marielle Goitschel, ont fait fortune en créant le réseau Go Sport. Sa revente à prix d'or en 1989 permettra bientôt l'achat - contre 250 millions de francs de l'époque (70 millions d'euros d'aujourd'hui) - de leur fameux château bordelais, tout à la fois lieu de renaissance et de réécriture de l'histoire familiale. Une rampe de lancement aux allures de terrain de jeu pour les deux filles du couple. Tandis que Mathilde se spécialisait dans la cosmétologie, Alice, sa cadette y crée sans tarder, en 1999, en compagnie son mari, Jérôme Tourbier, « Les Sources de Caudalie », véritable « palace des vignes ». Un havre de paix « initialement lancé sans prétention » devenu le siège d'une union somme toute très française dans sa conception de l'art de vivre. S'y mêlent aujourd'hui, dans une rare harmonie, adeptes de skincare et amateurs de jolis flacons. On trouve, dans ce lieu aux allures d'éden hédoniste, piscines, jardins idylliques, parcours artistique, restaurant doublement étoilé, cafés et brasserie. Sans oublier un spa wellness attirant les touristes du monde entier. « C'est bien simple : ici, il n'y avait aucun hôtel, simplement la maison en pierre qui est en bord de route, aujourd'hui transformée en bureau, et le cheval dans le pré, se souvient Alice. Dans une configuration classique, il aurait fallu quinze ans pour que les gens s'aperçoivent que Smith Haut Lafitte avait changé. Pour accélérer les choses et porter la bonne parole, nos parents ont compris que l'idéal serait d'accueillir des visiteurs qui deviendraient ensuite nos ambassadeurs. » Naît alors une ambition hôtelière qui accouchera bientôt d'une galaxie concentrée autour de l'idée de tourisme viticole (voir encadré en fin d'article).
Le trésor des polyphénols Retour en 1993. Dans la quiétude des Graves, Mathilde et Bertrand Thomas finissent tout juste leur cursus universitaire lorsqu'ils font la connaissance du professeur Vercauteren, Tournesol en avance sur son temps qui, le premier, leur parle des polyphénols. A son contact, le jeune couple mesure qu'il est assis sur un trésor inexploité. Jusqu'alors négligés puisque considérés comme des déchets naturels, les pépins de raisins contiennent en effet les plus puissants antioxydants du règne végétal. Une matière certes précieuse mais difficile à stabiliser, aux yeux des mastodontes de la cosmétique de l'époque, à commencer par la firme L'Oréal qui, pas tout à fait convaincue, passe alors son chemin. Persuadé qu'il s'y niche un certain potentiel, le duo se lance sans hésiter, dépourvu du soutien des banques mais financé par les parents : « On nous prenait pour des hurluberlus qui n'avaient rien compris aux mutations du capitalisme… » Les débuts sont en effet plutôt rudes : une petite SARL de 50.000 francs de capital (12.000 euros d'aujourd'hui), aucun salarié et de longues tournées passées à convaincre, point de vente par point de vente, les pharmacies de la région bordelaise des bienfaits de leurs produits afin de gagner en crédibilité. « La clé du succès, c'est leur compréhension fine du retail, analyse Valentine Pétry. Ils ont su s'appuyer sur l'expertise des pharmaciens, une démarche qu'ils souhaitent prolonger aujourd'hui auprès des dermatologues. Il y a une véritable continuité dans la vision d'origine, avec une certaine flexibilité dans l'image et le marketing. »
« Green » avant l'heure Lorsqu'en 1995 la marque Caudalie voit le jour, son nom - issu d'un terme oenologique désignant la persistance en bouche des arômes du vin en fin de dégustation -, son business model et son positionnement « green » avant l'heure constituent autant d'intuitions visionnaires. « La première année, nous avons enregistré 200.000 francs de chiffre d'affaires (48.000 euros d'aujourd'hui), se souvient Bertrand. La deuxième année, 450.000. Ça progressait mais, dans le même temps, nos copains arrivaient à lever 10 millions d'un coup, embauchaient à tour de bras et disposaient de bureaux à couper le souffle. Des années plus tard, ils se sont tous écroulés ou presque. Et nous, nous sommes encore là ! » Ici, ni promesse miracle, ni inflation marketing. Plutôt que d'user d'effets de manche, Caudalie préfère mettre en avant son efficacité scientifique et son savoir-faire cosmétologique. D'année en année, les recettes maison se perfectionnent mais demeurent, les trois premiers produits de la gamme sont d'ailleurs toujours en vente. En 2001, Caudalie devient la première marque à breveter l'usage du resvératrol, un actif naturellement présent dans la vigne aux propriétés raffermissantes et anti-âge. En 2005, l'exploration de la vigne se poursuit, comme une marque de fabrique. C'est au tour de la viniférine, sève issue des sarments de la vigne agissant tant sur l'hyperpigmentation que sur l'éclat du teint, de s'imposer. « En un sens, nous arrivons à réunir le meilleur des deux mondes, analyse Mathilde Thomas. Nous sommes une marque à la fois très ancrée, dans un fonctionnement 100 % familial et 100 % made in France. Mais aussi une marque vendue en pharmacie, créée à partir d'actifs brevetés avec la Harvard Medical School et désormais prescrite par des dermatologues. Tout cela en étant numéro 1 chez Sephora au Canada, et numéro 7 des ventes Sephora aux Etats-Unis ! »
A la conquête du monde Dans cette réussite, une période aura beaucoup compté : les années passées par le couple en Amérique. « Un vrai tournant, note Bertrand Thomas. À New York, nous avons changé de dimension, découvert de nouvelles méthodes et appris à simplifier notre message pour aller à l'essentiel. » Dès lors, la géographie Caudalie s'est comme démultipliée. À ce jour, l'entreprise compte 1.300 collaborateurs dont 88 % de femmes et 25.000 points de vente dont 36 spas.
Et, tandis que Caudalie partait à la conquête de l'Amérique puis de l'Asie, à Martillac, « Les Sources de Caudalie » voyaient leur ambition prendre de l'ampleur. Les 29 chambres initiales s'y sont rapidement transformées en 61 clés au charme cossu et pointu, dont cette cabane sur pilotis finement décorée par le designer Rabih Kayrouz. De fief familial, « Les Sources » deviennent dès lors la concrétisation d'un univers global. Un sanctuaire expérientiel donnant chair au concept de vinothérapie. Venus d'Amérique, de Chine comme d'Angleterre, les clients déboursent ici sans compter pour s'immerger dans un récit de marque reposant sur les principes en vogue de reconnexion à la nature et de « quiet luxury ».
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Georges-Edouard DIAS
December 28, 1:24 PM
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Uber installe une borne de réservation à l’aéroport de LaGuardia à New York. Les voyageurs peuvent y effectuer une réservation de course VTC sans utiliser leur smartphone.
Une nouvelle façon de réserver une course Uber, « parfaite pour les visiteurs internationaux arrivant sans forfait internet local », indique le géant américain à travers un communiqué. Installé au Terminal C de l’aéroport newyorkais de LaGuardia, le Kiosque Uber propose aux voyageurs d’entrer leur destination, de sélectionner le type de course et de régler directement via la borne par carte bancaire.
Une option pouvant s’avérer très utile pour les passagers n’ayant pas accès à l’application mobile, plus de batterie sur leur téléphone ou ne disposant pas de données directement à leur arrivée. Uber précise que des déploiements supplémentaires sont prévus dans les hôtels, les portes et les aéroports dans les mois à veni
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Georges-Edouard DIAS
December 27, 8:59 AM
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Des dégâts estimés à 28.000 euros il y a deux ans dans le Loir-et-Cher après une fête réunissant plus d'une quarantaine de participants, des dégradations nécessitant l'intervention de la police ce printemps en Mayenne, un intérieur au mobilier cassé cette année dans le Finistère : la presse locale se fait régulièrement l'écho de la manière dont la location d'un bien peut parfois tourner au cauchemar pour des propriétaires ayant proposé leur bien sur Airbnb. En prévision des festivités de fin d'année, la plateforme remet en place son dispositif anti-fêtes en France. Elle estime à 11.600 le nombre de réservations ayant été bloquées l'an dernier lors du réveillon de Nouvel An. Airbnb affirme avoir constaté, d'une manière générale, une baisse de plus de 50 % du taux de signalement de fêtes, interdites toute l'année, depuis la mise en oeuvre du système.
Des centaines de facteurs analysés Pour tenter de détecter les risques de fraude sur le nombre d'occupants, la plateforme de réservation utilise le « machine learning », une technique analysant des centaines de facteurs pour identifier et empêcher les réservations susceptibles de présenter un risque d'organisation de fêtes génératrices de nuisances. Dans la palette des signaux négatifs figure notamment la distance entre le lieu convoité et le domicile de la personne effectuant la réservation ou la durée du séjour. Un historique d'avis défavorables concernant le voyageur est également pris en compte. Mais la plateforme ne révèle pas tous les éléments générant des alertes. Une manière d'éviter que des petits malins ne déjouent trop facilement le dispositif. Lorsque le système est déclenché, le vacancier soupçonné d'avancer masqué pour pouvoir inviter des hôtes en nombre ne peut pas faire la réservation espérée ou est redirigé vers d'autres modes de logement sur la plateforme, comme les chambres chez l'habitant. Airbnb alerte aussi les parents et les grands-parents de jeunes mineurs à ne pas céder à leurs suppliques de réserver pour eux, faute de pouvoir vraiment maîtriser ensuite la situation. Ses règles interdisent en effet les séjours des moins de 18 ans non accompagnés et les réservations pour un tiers. Si une fête a finalement quand même lieu, d'autres verrous peuvent aussi, en principe, fonctionner, d'une ligne d'assistance d'urgence au capteur de bruit à installer dans le logement chargé de détecter le niveau sonore mais sans enregistrement audio pour préserver la vie privée. Les voisins sont aussi incités à dénoncer les fêtes clandestines.
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Georges-Edouard DIAS
December 27, 8:55 AM
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Uber et Lyft viennent d’annoncer des partenariats avec le géant technologique chinois Baidu pour déployer des taxis autonomes dans les rues de Londres dès le premier semestre 2026. Les deux géants américains du VTC ont simultanément dévoilé lundi leurs accords avec Apollo Go, la filiale de véhicules autonomes de Baidu. Ces annonces s’inscrivent dans le cadre d’un programme pilote gouvernemental britannique que le gouvernement a décidé d’avancer d’un an pour positionner le Royaume-Uni comme fer de lance européen de cette technologie. Lyft prévoit de démarrer ses tests avec des dizaines de véhicules électriques RT6 de Baidu, tandis qu’Uber confirme que ces essais viendront s’ajouter à son partenariat existant avec la société anglo-américaine Wayve. Lyft annonce qu’une phase initiale de tests se tiendra au premier semestre 2026 avec plusieurs dizaines de véhicules RT6. L’entreprise prévoit ensuite une montée en puissance progressive vers plusieurs centaines d’unités, sous réserve d’approbation réglementaire. Uber assure de son côté que les essais démarreront dans la première moitié de l’année, en collaboration étroite avec Transport for London. « Les véhicules RT6 de Baidu sont conçus spécifiquement pour le covoiturage et se concentrent sur l’offre d’une expérience fiable et très confortable aux passagers », estime David Risher, PDG de Lyft. « Notre vision est celle d’un réseau hybride de véhicules autonomes et de conducteurs humains travaillant ensemble pour répondre aux divers besoins de transport de Londres, des trajets de fin de soirée aux courses vers Heathrow, en passant par les trajets matinaux à travers la ville, et tout ce qui se trouve entre les deux »
Les portes d’entrée de l’Europe Cette offensive londonienne s’explique par la volonté du gouvernement britannique d’accélérer la législation sur les véhicules autonomes et de faire du Royaume-Uni un laboratoire européen de cette technologie. Apollo Go dispose déjà d’une expérience significative : le service est proposé dans 22 villes chinoises et effectue environ 250 000 trajets entièrement autonomes par semaine. Baidu, qui n’en est pas à son premier partenariat sur le continent européen, arrive donc avec un bagage opérationnel conséquent face à la concurrence occidentale.
La course aux robotaxis londoniens s’intensifie avec désormais quatre acteurs majeurs en lice. Waymo a annoncé en octobre sa participation aux essais britanniques, tandis que Wayve continue de développer sa propre intelligence artificielle pour véhicules autonomes en partenariat avec Uber. Cette compétition illustre l’enjeu stratégique que représente Londres comme porte d’entrée du marché européen. Le premier semestre 2026 marquera ainsi un tournant pour la mobilité britannique et certainement un avant-goût de ce que sera celle de l’Europe à moyen terme.
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Georges-Edouard DIAS
December 27, 8:55 AM
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Mi-décembre, près de 500 bouteilles de Chartreuse ont été dérobées en pleine nuit dans la distillerie d'Aiguenoire, près de Grenoble, pour un butin estimé à plusieurs dizaines de milliers d'euros. Cette liqueur verte ou jaune (*), produite par les moines-ermites chartreux, fait tourner les têtes. Elle avait déjà conquis le réalisateur américain Quentin Tarantino, qui lui avait rendu un vibrant hommage dans un de ses films, ou le chanteur des ZZ Top, qui en avait fait une chanson en 2012. Mais depuis quelque temps, les collectionneurs se l'arrachent à prix d'or, et les chefs étoilés se la disputent pour l'avoir à la carte. Mais comment ce digestif artisanal, vieux de quatre siècles, a-t-il pu devenir à ce point iconique ? Ce n'est pas uniquement dû à sa couleur chatoyante ou à sa saveur légèrement anisée et poivrée. Pour Pascal Kuzniewski, expert reconnu dans le monde du vin et des spiritueux, l'engouement tient à « ce mélange entre une histoire incroyable et une aura mystérieuse, presque mystique, entretenue par ces religieux cachés derrière les hauts murs de leur monastère ».
« L'élixir du silence » La « fée verte » se fabrique au coeur de l'austère massif du Dauphiné, dans un hameau perdu dans les forêts de pins. Une distillerie et une cave flambant neuves y ont été inaugurées en 2018 pour 10 millions d'euros d'investissement. Les moines s'y sont repliés lorsque la distillerie historique, classée Seveso et située en plein centre de Voiron, à une vingtaine de kilomètres, a dû fermer pour se conformer aux nouvelles normes industrielles.Hasard de l'histoire, le terrain abritait une ancienne exploitation agricole des chartreux au XVIIIe siècle. Alors que les moines étaient à la recherche d'un nouveau site, il s'est avéré que celui-ci était en vente. « La Providence », glisse Eléana Zappia, porte-parole de Chartreuse Diffusion, la société qui commercialise la liqueur depuis 1970, détenue à 100 % par les moines. Le décor est planté. En levant la tête, on distingue, à quelques centaines de mètres vers les sommets, le monastère où vivent dans le silence une vingtaine de chartreux, l'un des plus vieux ordres de l'Eglise catholique. C'est là que tout se joue. Depuis quatre siècles y est conservé (à l'abri des regards) le manuscrit de la recette du breuvage. Mais, mystère. Tout juste sait-on qu'elle est composée de 130 plantes, écorces, fleurs, épices et racines, rien de plus. Seuls deux moines, aujourd'hui frère Jean-Jacques et frère Raphaël Marie, qui ne voyagent jamais ensemble pour éviter que le savoir-faire ne disparaisse, sont dans le secret. Ils sont aussi les seuls de la communauté à sortir du monastère, pour se rendre à raison d'une ou deux journées par semaine à la distillerie, vérifier les dosages et la macération. Un autre moine qui reste, lui, dans le monastère, trie quotidiennement les plantes arrivées pour 50 % des Alpes françaises et pour 50 % d'autres régions du monde. « On ne triche pas, comme c'est indiqué sur l'étiquette de la bouteille, la liqueur est vraiment fabriquée par les moines. On ne fait que les seconder », précise Bertrand De Nève, directeur du site d'Aiguenoire. Le mystère de la fabrication est savamment protégé. Sur les trente salariés qui travaillent à la distillerie, seuls sept, triés sur le volet, ont le droit d'entrer dans la salle des alambics. La dizaine de gros sacs de plantes entreposés dans une annexe, à l'odeur entêtante, n'arbore que des QR codes. Même la comptable, qui reçoit les factures, ne peut déchiffrer les noms des plantes, biffées de noir. « Certains croient qu'on entretient le fantasme sur ce supposé secret de la recette, mais non, tout est vrai », déclare Bertrand De Nève. « Ce secret sert aussi à protéger ce qui fait vivre les moines », ajoute l'ancien caviste. Cette histoire légendaire est de fait un argument marketing en or. La liqueur verte, la star des Chartreuses, est composée de 130 plantes, racines et épices, dont les noms restent un mystère.Nicolas Villion Car ces religieux, aussi reculés du monde soient-ils, doivent vendre. L'argent gagné permet d'entretenir les 22 monastères de l'ordre des Chartreux disséminés à travers le monde (Europe, Corée, Argentine, Brésil, Etats-Unis). « La moitié des besoins annuels de l'ordre est financée par la liqueur », glisse Emmanuel Delafon, PDG de Chartreuse Diffusion, sans donner de chiffres. Sans « l'élixir du silence », comme l'appelle l'écrivain et académicien François Sureau, un autre de ses grands fans, l'ordre monastique pourrait disparaître. Le spectre de la traversée du désert vécue dans les années 1970-1980, quand la Chartreuse, ne se vendant plus, a frôlé la liquidation, est encore dans les têtes.
38 Depuis 2013, le chiffre d'affaires est passé de 14 à 38 millions d'euros et les effectifs ont doublé à une centaine de salariés. Cette dualité étrange, entre sens aigu du business et omniprésence du sacré, imprègne toute l'histoire de la marque. C'est sans doute une des clés de son pouvoir de fascination. « Oui, nous sommes constamment sur une ligne de crête », admet Emmanuel Delafon, dont le parcours en est un criant exemple. Voironnais d'origine, féru de montagne - comme tout le monde dans le coin -, l'homme a connu la frénésie de l'audit chez PWC à Londres et le bling-bling du luxe chez Gucci, avant d'être approché il y a quinze ans par les moines chartreux. L'univers de ce breuvage ne lui est pas inconnu : il a baigné dedans tout petit, son père ayant été un administrateur historique de la Chartreuse. Avec son arrivée aux manettes, en 2013, la liqueur, qui surfait déjà sur une belle notoriété, explose. Le chiffre d'affaires passe de 14 à 38 millions d'euros aujourd'hui, avec un effectif qui double à une centaine de salariés. Et surtout l'affaire devient extrêmement rentable. Les projets se multiplient : outre le site d'Aiguenoire, des showrooms au design très léché avec musée-boutique voient le jour. Le premier a ouvert ses portes en juin 2022 sur le site de Voiron (qui accueille 100.000 visiteurs par an) ; l'autre, un an et demi plus tard, en plein coeur de Paris, sur le très chic boulevard Saint-Germain (près de l'emplacement de l'ancien monastère de Vauvert, détruit en 1789). Peu à peu, la marque, même si elle s'en défend, flirte avec les codes du luxe.
Michel Rostang parmi les ambassadeurs L'objectif est de capter la clientèle parisienne, mais surtout touristique (50 % des ventes se font à l'export), qui raffole de ce digestif monastique si français. Les Américains, qui représentent, avec un quart des ventes, le deuxième marché après la France, en sont fous. Ils l'utilisent en cocktail, comme le fameux Last Word, à base de gin et marasquin, né en 2004 dans un bar de Seattle. Outre les célèbres liqueurs vertes et jaunes, les aficionados s'arrachent les cuvées particulières - une dizaine - qui sortent en toute petite série, comme la VEP (pour vieillissement exceptionnellement prolongé), ou la Foudre 147 (du nom du grand tonneau où elle fermente). Le succès des ventes tient aussi à la maîtrise de la distribution. Un réseau minutieusement sélectionné, et très fidèle, de 5.000 clients, à la fois haut de gamme mais aussi très ancré dans la région (restaurants, dont de grands étoilés, bars, détaillants, grandes surfaces locales). « La Chartreuse a une force de frappe incroyable, avec des grands chefs passionnés, comme Michel Rostang et Guy Savoy, ou le sommelier Olivier Poussier [élu meilleur sommelier du monde en 2000, NDLR], qui sont de formidables ambassadeurs », analyse Pascal Kuzniewski. Aussi, lorsqu'en pleine euphorie de la marque, les moines décident, il y a deux ans, de mettre le holà, en intimant de limiter la production à 1,2 million de litres par an (soit 2 millions de bouteilles), la nouvelle détonne. « N'importe quel actionnaire privé aurait suivi la demande, changé un ou deux ingrédients en douce, et augmenté la cadence », estime Bertrand De Nève. Pas ces moines cartusiens, aux règles de vie rigoureuses, qui sentent la dérive que prend le produit. Le projet de seconde cave à Aiguenoire est aussitôt abandonné.
Ce n'est pas banal de commencer une AG d'entreprise par le bénédicité. Un des administrateurs « Ils me l'ont dit du jour au lendemain, c'était assez radical », confie Emmanuel Delafon du bout des lèvres. Car, malgré leur discrétion, ce sont bien eux les maîtres à bord. Les recrutements, les orientations stratégiques, se décident au coeur du monastère. C'est là que se déroulent les assemblées générales, qui réunissent une fois par an, souvent lors d'un repas, des membres du conseil d'administration minutieusement choisis. On y trouve des grands patrons de la sphère grenobloise, comme Antoine Raymond, à la tête de l'ETI familiale ARaymond, l'ex-vice-président de Yahoo ! Europe Jean-Marc Potdevin ou encore l'ex-président de Rossignol Bruno Cercley. S'y joint aussi Caroline Marchetti, qui dirige le cabinet conseil en stratégie Controverse. « Il y a un esprit spécial qui souffle, ce n'est pas banal de commencer une AG d'entreprise par le bénédicité », glisse un des administrateurs, qui loue « ce goût du temps long et du sens ». Mais la rareté créant la valeur, les choses s'emballent. Les ventes de liqueur sont rationnées dans les boutiques de Voiron et Paris, les listes d'attente s'allongent de plusieurs mois chez les distributeurs. Même si les prix de Chartreuse Diffusion n'augmentent pas - pas question de faire de la spéculation -, la pénurie entretient le désir. Il y a quelques mois, une Chartreuse jaune datant du XIXe siècle s'est vendue à plus de 20.000 euros lors d'une vente aux enchères (les prix des bouteilles tournent autour de 50 euros, voire 200 euros pour les plus pointues).
La menace des contrefaçons « Les spiritueux rendent fous », soupire Emmanuel Delafon. « En limitant la production, en créant des séries limitées, à l'image dans la maroquinerie des sacs Kelly ou Birkin d'Hermès, ils ont encouragé ce tourbillon », décrit Pascal Kuzniewski. Revers du succès, les contrefaçons explosent. Au printemps dernier, la distillerie Cherry Rocher a commercialisé une bouteille au liquide vert ou jaune, baptisée l'Hermitage, ressemblant à s'y méprendre à la Chartreuse. « On doit protéger le nom, on le fait d'abord en douceur, on négocie, car porter plainte ne colle pas vraiment avec notre image monastique », confie Eléana Zappia. Mais l'entreprise ne s'interdit pas d'aller en justice. Un cabinet parisien de propriété intellectuelle l'assiste depuis quelques mois sur la défense de la marque. Aujourd'hui, l'entreprise prend un virage à 180 degrés. Anticipant la désaffection des consommateurs pour les alcools forts et sucrés - la Chartreuse verte culmine à 55 % - et le changement climatique qui rend certaines plantes de la recette de plus en plus difficiles à trouver, les moines ont décidé de se tourner vers le soin et l'herboristerie. « Depuis quatre cents ans, la liqueur a tout écrasé, nous voulons la remettre à sa juste place », assène Emmanuel Delafon, qui, prenant sa casquette de trésorier de la Fédération française des spiritueux - auprès de poids lourds comme Pernod Ricard ou La Martiniquaise - pointe aussi « les taxes de plus en plus fortes sur la filière ».
Tisanes, soins, cosmétiques Pour amorcer cette métamorphose, la société a réalisé en 2023 sa première opération de croissance externe, en rachetant à la barre du tribunal de commerce de Bourg-en-Bresse le spécialiste des compléments alimentaires et des boissons végétales Kario. Le site de Voiron va être entièrement réaménagé, pour 10 millions d'euros, afin d'accueillir les nouvelles lignes de production. Les travaux vont démarrer ces jours-ci. Elles seront alimentées par les plantes médicinales cultivées dans les monastères. Une société, Terre de silence, a été créée pour y exploiter à terme 30 hectares de culture.
Les premières gammes de tisanes et de gemmothérapie, que l'on trouve depuis quelques mois dans les rayons, seront bientôt complétées par des cosmétiques (gel, crèmes…). L'objectif étant que, d'ici à 2050, les produits végétaux aient détrôné la liqueur, réduite à la moitié des ventes (contre près de 100 % aujourd'hui). Ce virage vers l'herboristerie - présenté comme un retour aux sources pour les moines - doit emmener Chartreuse Diffusion vers 50 millions d'euros de chiffre d'affaires d'ici à 2050. Et permettre de rompre enfin avec la frénésie devenue incontrôlable autour de la « fée verte ».
(*) L'abus d'alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.
Marion Kindermans (Envoyée spéciale à Aiguenoire et Voiron, en Isère)
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Georges-Edouard DIAS
December 27, 8:45 AM
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Uber et Baidu unissent leurs forces pour s'imposer à Londres. Ce lundi, le géant américain du VTC annonce qu'il s'associe au groupe tech chinois pour tester, dès l'an prochain, une flotte de taxis sans conducteur dans la capitale britannique. Un programme pilote utilisant les robots-taxis Apollo Go RT6 de Baidu débutera au premier semestre 2026, avant un déploiement des services dans la ville espéré avant la fin de l'année prochaine. Uber, qui a abandonné le développement interne de la conduite autonome en 2020, mise sur les alliances avec les géants des robots-taxis pour être présents sur ce créneau jugé porteur. En juillet dernier, le groupe avait déjà annoncé un partenariat stratégique pluriannuel avec Baidu, visant à déployer des milliers de véhicules autonomes Apollo Go sur sa plateforme dans plusieurs pays, hors Etats-Unis et Chine continentale, avec des premiers déploiements en Asie et au Moyen-Orient. Uber s'est aussi associé au groupe chinois Weride pour proposer des véhicules sans conducteur à Abu Dhabi, avec des projets d'expansion au Moyen-Orient. Le numéro un du VTC a également annoncé un accord stratégique avec la start-up chinoise Momenta pour faire rouler des véhicules autonomes en Europe début 2026. Dans un récent entretien à Bloomberg, le PDG d'Uber, Dara Khosrowshahi, a déclaré que sa société prévoyait d'offrir des services sans conducteur dans plus de 10 marchés d'ici à la fin de l'année prochaine.
38.000 emplois en vue Avec Baidu, Uber s'attaque donc à la tentaculaire ville de Londres. Un marché sur lequel le géant américain du VTC mise gros puisqu'il s'est également associé, en juin dernier, avec la jeune pousse britannique Wayve, spécialisée dans l'intelligence artificielle embarquée, pour y tester prochainement des voitures autonomes. Mais Uber n'est pas le seul à vouloir concurrencer les « black cabs ». Face à lui, la flotte du groupe américain Waymo, société soeur de Google au sein d'Alphabet, qui a annoncé cet automne son souhait de déployer sa flotte de robots-taxis à Londres dès 2026. L'application de covoiturage américaine Lyft sera également présente sur ce créneau grâce à un partenariat avec Baidu.
Un mouvement encouragé par le gouvernement de Keir Starmer qui, à la recherche de croissance économique, entend déréguler de grands pans d'activité. Heidi Alexander, secrétaire d'Etat britannique aux Transports, a estimé en juin dernier que l'accélération de ces projets pilotes de véhicules autonomes jusqu'au printemps 2026 permettra « de stimuler la croissance, de créer 38.000 emplois et d'ajouter 42 milliards de livres sterling à l'économie britannique d'ici à 2035 ».
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Georges-Edouard DIAS
December 27, 8:43 AM
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Derrière le discours bien ciselé et le parcours sans aspérités d'un candidat se cachent des compétences humaines de plus en plus recherchées par les recruteurs. Celles que l'on voit, celles que l'on ressent et celles qui font vraiment la différence.
« Recruter est davantage un art qu'une science ». Une vertu cardinale aux yeux de Frédéric Béziers, directeur général du cabinet de recrutement Hays, qui guide chacune de ses décisions et orientations dans le choix délicat des candidats. Un postulat qui, de facto, met la part belle aux compétences humaines.
« Même avec un CV impressionnant, nous cherchons à déceler la capacité d'une personne à s'intégrer dans une équipe, dans une entreprise, dans un écosystème. Aujourd'hui, l'accent est davantage mis sur ces dimensions. Un candidat peut avoir le bon diplôme et le bon parcours, mais totalement échouer à collaborer efficacement avec l'équipe ou à s'adapter à la culture d'entreprise », ajoute le dirigeant.
Ces compétences sont désormais centrales, voire incontournables. Elles permettent également d'éviter que des candidats dont le parcours académique peut sembler insuffisant ne passent entre les mailles du filet. Ainsi, des qualités humaines fortes - citons, pêle-mêle, la capacité d'apprentissage, l'aptitude à travailler efficacement avec les autres, l'énergie, la communication et le sens des responsabilités - peuvent largement compenser des manques formels.
« Au sein de notre entreprise, nous assumons une vision du recrutement qui repose moins sur les diplômes que sur le savoir‑être et l'intelligence des situations. À nos yeux, ces qualités sont déterminantes et permettent ensuite de construire de beaux parcours professionnels », assure Sophie Varenne, directrice des ressources humaines (DRH) d'Opinion System, organisme de sondages spécialisé dans le contrôle et la publication d'avis clients. Une entité qui, pour certains postes commerciaux, recrute même sans CV.
Des compétences invisibles mais décisives « Quand j'ai intégré Opinion System, j'étais fraîchement diplômée d'une école de commerce et habituée à un parcours académique classique, mais pourtant, j'ai débuté à un poste de chargée de clientèle, un poste pour lequel ni mes diplômes ni mes expériences antérieures n'ont joué sur mon embauche. L'objectif était davantage de mesurer ce que je pouvais apporter dans ce rôle, de comprendre l'entreprise, ses valeurs, sa culture et son fonctionnement », se remémore Sophie Varenne.
Pour autant, il serait erroné de croire que ce « mode opératoire » consistant à intégrerles soft skills dans le processus de décision soit l'apanage des métiers de terrain. L'évaluation de ces compétences « invisibles mais décisives » est également prise en considération au sein des plus prestigieux cabinets de chasse de hauts dirigeants. « Je pense qu'aujourd'hui, à un certain niveau de carrière, l'attitude, le comportement et les soft skills comptent presque davantage que les compétences techniques. Lorsque nous recrutons des personnes de 35, 40, 50 ans ou plus, souvent en pleine ascension professionnelle, nous accordons naturellement une place centrale à ces qualités humaines », assure un chasseur de têtes en poste au sein d'un cabinet de renommée internationale.
Et de poursuivre. « Bien sûr, nous évaluons aussi les hard skills : nous posons des questions, entrons dans le détail et effectuons des prises de références. Mais, malgré cela, notre attention reste très orientée vers la personnalité, la maturité, vers ce que j'appelle de 'belles personnes', des professionnels accomplis. »
Convaincu pour être convaincant Pour autant, il convient, cela va de soi, de ne pas mettre en opposition les compétences susmentionnées avec les diplômes. La corrélation entre compétences et diplômes a d'ailleurs largement évolué au fil du temps.
« Historiquement, les entreprises ne considéraient pas le diplôme comme une preuve de compétence, mais comme un indicateur de potentiel. Par exemple, un diplômé d'HEC était perçu comme ayant un potentiel élevé, sans que cela garantisse une compétence spécifique », explique Jean Pralong, professeur en gestion des ressources humaines à l'EM Normandie. Et de compléter son propos. « Pour certains métiers techniques, le diplôme reste une preuve importante de qualification. Mais pour des profils plus généralistes, comme certaines écoles de commerce ou de formation générale, le diplôme est davantage un signal de potentiel que de compétence réelle. »
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Georges-Edouard DIAS
December 26, 1:15 PM
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Quels arguments Alexandre Bompard a-t-il utilisés pour convaincre l'armateur Rodolphe Saadé ? Ou comment percer le mystère d'un capitaine de 700 porte-conteneurs qui décide de venir à la rescousse du 2e distributeur alimentaire français, coincé dans une galère boursière depuis une décennie. Officiellement, l'arrivée chez Carrefour du milliardaire Rodolphe Saadé, PDG de CMA CGM, à hauteur de 4 %, annoncé par le distributeur jeudi dernier, est un « investissement patrimonial » de la famille, dont la fortune est estimée à 35 milliards d'euros. Un ticket de 390 millions d'euros dans un titre tombé à 13 euros, et dont le cours a été divisé par deux en dix ans - pendant que ses homologues européens ont fait le chemin inverse (Ahold Delhaize a quasiment doublé, Tesco a fait fois 2,5 ; et Sainsbury's +35 %) -, cela interroge, forcément.
Carrefour aux petits soins avec ses actionnaires Certes, le groupe aux 95 milliards de chiffre d'affaires annuel chouchoute ses actionnaires. L'an dernier, Carrefour leur a offert le plus important taux de rendement du CAC 40 (dividendes versés/cours de l'action), à 8,67 %. Si cet argument a pu séduire la famille Saadé, qui poursuit avec cette opération la diversification de ses investissements (logistique, satellites, médias, cinéma), elle n'explique pas pourquoi le patron du 3e armateur mondial s'embarque à bord du conseil d'administration du numéro deux de la distribution française derrière l'indétrônable E.Leclerc. Il fallait quelqu'un pour « sauver » le soldat Carrefour, premier employeur privé de France régulièrement la proie de prédateurs (Couche-tard et Auchan en 2021, Ahold Delhaize en 2024). Alexandre Bompard savait que le groupe risquait de nouvelles turbulences boursières avec le départ attendu de son deuxième actionnaire de référence, la famille brésilienne Diniz (environ 8 %), derrière les Moulin-Houzé (9,46 %). Les propriétaires des Galeries Lafayette se disent toujours très engagés auprès de Carrefour. Les héritiers du patriarche Abilio Diniz, star brésilienne des affaires, décédé début 2024, ont confirmé qu'ils ne partageaient pas la passion de leur père pour le secteur de la distribution. Leur sortie de Carrefour a été officialisée en même temps que l'arrivée des Saadé, sans que les deux opérations soient techniquement liées ni concomitantes.
L'image du « sauveur » « L'opération Carrix », du nom de la holding contrôlée par la famille Saadé conçue spécifiquement pour cet investissement, a donc parfaitement fait diversion. Pour Rodolphe Saadé, cette opération de communication offre une belle occasion de s'attirer les bonnes grâces de l'Etat, alors que le régime fiscal dérogatoire octroyé aux armateurs depuis 2003, comme à l'ensemble de leurs concurrents internationaux, est plus que jamais questionné en France en ces temps de disette budgétaire. Et des aides fiscales à sécuriser absolument pour CMA CGM, face au gros temps qui secoue le transport maritime. La famille Saadé, dont le groupe a engrangé 50 milliards de bénéfices entre 2020 et 2024, sait soigner ses liens avec l'Etat. Rappelons que ce dernier avait participé à son secours en 2013, en renflouant l'armateur alors étranglé par la dette en entrant au capital à 6%. Un ticket de 150 millions d'euros qui a aussi été un bel investissement pour l'Etat. A court terme, la revue stratégique des activités du groupe offre la promesse de générer du cash, à condition de vendre au bon prix. Les planètes de l'armateur et du distributeur se sont donc alignées. Mais « l'appel à un ami » n'est pas gracieux. Aussi milliardaire qu'il est, Rodolphe Saadé attend que cet investissement lui rapporte. Et si ce dernier a décidé de venir c'est qu'il est, sans aucun doute, convaincu qu'à 13 euros le titre est sous coté et ne peut que rebondir. A court terme, la revue stratégique des activités du groupe, lancée par Alexandre Bompard en février, offre la promesse de générer du cash, à condition de vendre au bon prix. Après avoir cédé rapidement l'Italie, la Pologne - l'autre foyer de perte pour le groupe - suscite l'intérêt de l'ukrainien Fozzy Group et de Biedronka, appartenant au Portugais Jeronimo Martins, selon les médias locaux. En Roumanie, trois potentiels acquéreurs se seraient également manifestés, dont le français Auchan, selon le site Profit.ro. L'Argentine est aussi sur les rangs.
Allié « dans la durée », pour quoi faire ? Mais un administrateur actionnaire qui se présente comme un allié « dans la durée » a aussi besoin qu'on lui vende du rêve. Avec quel projet Alexandre Bompard, qui doit être confirmé l'an prochain pour un troisième mandat à la tête de Carrefour, a-t-il convaincu Rodolphe Saadé ? En France, qui représente la moitié de son chiffre d'affaires, Carrefour fait figure de dernier village gaulois résistant à l'assaut des indépendants, pris en tenaille entre E.Leclerc, indétrônable leader depuis 2017, et les audacieux Mousquetaires. Cette guerre de position coûte cher (investissements dans les prix, rachat des magasins Cora et Match) et la nouvelle alliance aux achats avec Coopérative U et l'allemand RTG, annoncée cet été, doit encore produire ses effets. Sur le terrain judiciaire, les opérations déminage sur deux sujets stratégiques clés - le modèle de franchise participative dans la proximité et le passage en location-gérance de ses hypermarchés malades - ne sont pas terminées. Quoique, sur ces deux fronts, le groupe ait récemment remporté des victoires importantes. Avec un horizon qui se dégage, Rodolphe Saadé serait-il prêt à monter à plus de 4 % et surtout pour faire quoi ? Participer activement et franchement à la consolidation du secteur, qui aujourd'hui ne se fait que par petites touches ?
Quid du Brésil ? En attendant, les regards pourraient se tourner vers le Brésil, où Carrefour revendique 25 % de part de marché, mais qui peine à révéler tout son potentiel dans un contexte de guerre douanière avec les Etats-Unis, de taux d'intérêt record et avec une consommation qui rame. Sans l'attache de la famille Diniz et une filiale désormais sortie de la Bourse de Sao Paulo, certains pourraient vouloir lever le tabou du désinvestissement d'un marché situé à 12 heures de vol de Paris. Carrefour est un client de CMA CGM, qui a lui-même placé l'an dernier le Brésil au coeur de sa stratégie. Rodolphe Saadé réfléchira-t-il, sur ce dossier, en partenaire business ou en investisseur ?
Les réponses aux nombreuses questions que pose l'arrivée des Saadé chez Carrefour seront peut-être à chercher dans l'évolution du cours de Bourse de Carrefour, décidément imperméable aux bonnes nouvelles. Une semaine pile après « l'opération Carrix », qui devait réchauffer le titre à Paris, c'est retour à la case départ. Tiré par la baisse de l'indice, le titre était repassé, jeudi à la clôture de séance ; sous la barre des 13 euros.
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Georges-Edouard DIAS
December 26, 1:11 PM
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La compagnie Qatar Airways et Google annoncent une expérience qui se veut inédite : deux publicités générées et finalisées à bord d’un vol long-courrier grâce au Wi‑Fi Starlink et aux modèles Gemini. L’initiative doit faire la démonstration d’une connectivité ultra-rapide et de workflows 100% cloud à plus de 10 000 mètres d’altitude. Qatar Airways et Google ont lancé le Sky Studio Challenge, la première initiative de production commerciale en vol entièrement alimentée par le Wi‑Fi Starlink et les modèles d’IA générative d’images et de vidéos Gemini. Si d’autres productions ont déjà été faites en vol, affirme Qatar Airways dans son communiqué, aucune n’avait été créée, montée et publiée avant l’atterrissage. Sur le vol du 17 novembre 2025, à bord d’un Airbus A350 assurant un Doha-Atlanta de 15 heures, les équipes ont donc mobilisé les modèles Gemini pour générer images et vidéos, en s’appuyant sur une connexion fournie par Starlink. Le défi a opposé deux figures de la création vidéo par IA, PJ Accetturo et Torey Kohara. L’opposition de styles devait permettre d’illustrer l’éventail des traitements possibles lorsque connectivité haut débit et outils d’IA convergent, du rendu multicouches au traitement cloud à haut volume.
Tout le monde montre les muscles L’opération conjointe entend démontrer la possibilité de maintenir un workflow en temps réel dans le cloud, générer des scènes complexes et transférer des fichiers volumineux en situation de mobilité aérienne. Pour Google, c’est l’opportunité de souligner les capacité de son modèle vidéo Veo 3.1 et d’interroger tout le secteur de la création audiovisuelle sur ce que sera son avenir. Cette activation s’inscrit surtout en marge du déploiement de Starlink par Qatar Airways, qui revendique désormais une flotte de plus de 100 gros-porteurs connectés et qui la présente comme la plus première de cette ampleur avec ce type d’équipement. « Ce défi unique en son genre démontre pourquoi Qatar Airways est le leader du secteur en matière de connectivité en vol, dont nos passagers peuvent profiter dès aujourd’hui, sans avoir à attendre des mois ou des années », estime M. Babar Rahman, Senior Vice President Marketing and Corporate Communications de Qatar Airways. « En tant que première compagnie aérienne à proposer Starlink dans la région MENA, nous établissons déjà de nouvelles références et réalisons des premières dans le secteur à un rythme sans précédent. »
Le service, intégré aux liaisons long et très long-courriers opérées en 777 et A350, couvre la majorité des destinations de la compagnie en Amérique et en Australie, ainsi que des routes majeures en Afrique, Asie, Europe et Moyen‑Orient.
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