Club Euro Alpin Grenoble Ecobiz...
Le funiculaire et le téléphérique de Montjuïc : des remontées mécaniques urbaines miraculées
14 octobre 2011 | Publié dans Costa Brava, Costa Dorada, Espagne, Tourisme
Le funiculaire de Montjuïc : « un métro par câble »
Connecté au réseau de transport urbain de Barcelone en gare aval et jouxtant en amont l’espace d’embarquement de la télécabine qui permet d’accéder au sommet de la colline, le funiculaire dont le débit maximal de passagers est le plus élevé au monde assure la liaison entre le parc de Montjuïc et le centre-ville.
Imaginé en 1923 par Elies Rogent Masó pour desservir les pavillons de l’Exposition Universelle en préparation, le funiculaire a été mis en chantier en 1927, après l’obtention d’une concession en 1925.
Afin qu’il puisse être opérationnel avant l’ouverture de l’Exposition, les travaux furent conduits à un rythme soutenu, ce qui permit à la première section de la ligne reliant l’avenue Paral-lel à l’avenue Miramar d’être inaugurée dès 1928 par les héritiers du promoteur du projet, décédé peu après le dépôt de sa demande, puis au second tronçon qui dessert le château de Montjuïc, au sommet de la colline, d’être achevé en 1929.
En outre, afin de préserver l’attractivité de la ligne pour maintenir un trafic suffisant et assurer sa rentabilité une fois l’Exposition Universelle terminée, la société exploitante avait également aménagé un parc d’attractions au sommet de la colline.
Endommagé lors de la Guerre civile puis confronté à une situation économique morose, le funiculaire a été abandonné durant plusieurs décennies et il faudra attendre les années 1960 pour que la ville décide de procéder à sa réhabilitation dans le cadre d’une mise en valeur du quartier de Montjuïc. Toutefois, en dépit de la construction d’un nouveau parc d’attractions, la ligne remise en service en 1965 va connaître des difficultés financières, ce qui entraînera la faillite de l’exploitant et son rachat par le réseau de transports publics en 1972.
Toujours peu rentable et nécessitant de coûteux travaux de mise aux normes, la ligne a manqué d’être fermée définitivement en 1981 mais a finalement été rénovée puis réouverte au public en 1984, grâce à un nouveau projet de réhabilitation porté par la Generalitat de Catalunya et la société de transports urbains qui va toutefois sacrifier le second tronçon, en raison de la forte concurrence de la télécabine.
Grâce aux Jeux Olympiques de 1992 qui vont placer la colline au cœur de l’événement international du fait de ses nombreuses installations sportives, le funiculaire va connaître un tournant majeur marqué par la mise en service de nouvelles rames d’aspect futuriste capables de transporter 16 000 passagers par heure.
Reliant un quai d’embarquement aval aménagé dans un espace souterrain également desservi par deux lignes de métro au niveau inférieur d’une gare amont à l’architecture caractéristique du style Noucentiste des années 1920, le tronçon de 758 mètres qui suit le tracé de la rue Nou de la Rambla avant d’entamer l’ascension de la section la plus raide est essentiellement souterrain, avec seulement 227 mètres de voies à l’air libre. D’une pente moyenne de 10,1 % pour un dénivelé de 76 mètres, cette ligne dont la faible inclinaison de 5 % en gare aval confère à celle-ci l’allure d’une station de métro s’avère relativement peu exigeante pour le matériel, la pente maximale n’excédant pas 18 %.
Accessibles aux personnes à mobilité réduite, les rames automatisées qui comportent trois voitures et peuvent transporter chacune 400 passagers par voyage effectuent le trajet entre l’avenue Paral-lel et l’avenue Miramar en environ 2 minutes, ce qui permet un accès rapide à de nombreux monuments de la colline ainsi qu’à la télécabine de Montjuïc dont la gare moderne est accolée à la station amont.