Les postulants aux élections municipales de mars 2014 sont en vacances... ou presque. Décryptage de leurs cartes postales.
Par Pascal Pallas
Les premières cartes postales sont arrivées ce matin à la rédaction. Intercalées entre les bons mots d’un fidèle couple d’abonnés et les « pensées très affectueuses » d’une charmante blonde vénitienne, les missives de quelques femmes et hommes politiques nous indiquent que les élus aussi, sont en vacances.
Mais s’ils sont allés chercher le sable fin au sud, ils ne perdent pour autant pas le nord…
À bientôt six mois de la prochaine échéance électorale, ils gardent le téléphone dans la poche droite du bermuda, le papier et le crayon dans la gauche.
Jean-Luc Moudenc (UMP), qui a pris le train la semaine dernière, n’oubliera pas de noter la fulgurance qui jaillira du lait de coco en sirotant sa pina colada. Entre deux parties de pétanque, il veut fignoler son projet municipal pendant que ces lieutenants, Lattes et Bolzan (UDI), qui sont partis dans leur montagne avec une montagne de dossiers, meulent les couteaux.
D’autres, à l’UDI, restent au bercail et se consolent à Toulouse Plages où Christine de Veyrac fait ses réunions. Qu’ils se rassurent : Borloo leur donnera congés en septembre en signant un accord avec l’UMP.
« S’ils sont allés chercher le sable fin au sud, ils ne perdent pour autant pas le nord»
Dans le camp d’en face, Pierre Cohen (PS) boucle sa valise ce vendredi soir. Il va s’adonner à sa passion pour la plongée. Sur les bons conseils de ses porte-valises Briançon, Carreiras et Matéos, c’est sous le masque et le tuba qu’il préparera le mieux les élections. De leur avis, c’est dans les profondeurs abyssales, six pieds sous terre, qu’il prendra la juste mesure du vide et du non-sens politique de Jean-Luc Moudenc.
Comme il y a six ans, les communistes ont décidé de plonger eux aussi, à côté de Pierre Cohen, ce qui génère un beau conflit de famille avec le Parti de gauche, Jean-Christophe Sellin trouvant ce loisirs bien trop bourgeois et décidant de se mettre en vacances de l’allié coco.
Au PS 31, l’équipe fédérale aurait préféré un peu plus de surface politique de la part de tout ce petit monde et elle passera l’été à tenter de convaincre la gauche qu’il ne faut pas sous-estimer l’abominable homme de la droite-droitisée toulousaine, ni les conséquences d’une division de la gauche, rejouant l’épisode des oies de Junon prévenant le Capitole de la dangerosité des Barbares…
Les radicaux de gauche, de leur côté, partent pour un choc des cultures puisqu’ils passeront l’été agenouillés à l’église priant pour ne pas être crucifiés à Cugnaux et Rieumes et implorant cinq places plutôt que quatre sur la liste de Pierre Cohen.
Chez les Verts, personne n’a fait de plans pour l’heure. Certains disent que vu la traversée du désert qu’une liste autonome à Toulouse risque de générer, autant économiser pour un prochain long voyage.