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Le spectateur de Belleville
October 26, 2016 6:56 PM
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Le Conseil québécois du théâtre (CQT) a le plaisir de vous annoncer l’élection de Brigitte Haentjens à la présidence du vingtième conseil d’administration. Désignée par les membres du CQT lors de l’assemblée générale annuelle du 24 octobre, Brigitte Haentjens succède à Jean-Léon Rondeau. La présentation du projet de coprésidence qu’elle porte avec David Lavoie, codirecteur général et directeur administratif du Festival TransAmériques et acteur impliqué dans le développement de la communauté théâtrale, a suscité l’enthousiasme des membres du CQT présents dans l’assemblée. Brigitte Haentjens, forte d’une longue et riche expérience franco-ontarienne et québécoise, est une figure reconnue et respectée au sein de notre communauté théâtrale. Ses activités de metteure en scène et de directrice artistique l’ont mené du Théâtre du Nouvel-Ontario au Théâtre français du Centre national des arts, en passant par la Nouvelle Compagnie Théâtrale, le Carrefour international de théâtre de Québec et sa compagnie Sibyllines qu’elle fonde en 1997. Artiste accomplie, lauréate du Prix Siminovitch en théâtre, de Prix de l’Association québécoise des critiques de théâtre ou encore du Masque de la mise en scène, Brigitte Haentjens est également une observatrice vigilante de la scène théâtrale québécoise. Avec David Lavoie, avec qui elle souhaite partager les responsabilités de la présidence, Brigitte Haentjens accompagnera le CQT dans la révision de son fonctionnement interne. Soucieuse de faire du CQT une force politique de premier plan, Brigitte Haentjens pourra s’appuyer sur un solide conseil d’administration, renouvelé à près d’un tiers et composé en tout de vingt-et-un membres issus de toutes les composantes du milieu théâtral, soit les associations professionnelles, les compagnies, les diffuseurs de théâtre ainsi que des artistes et travailleurs culturels.
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Le spectateur de Belleville
October 8, 2016 4:27 AM
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Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat pour le journal La Terrasse
Forte d’un public qui s’élargit et se rajeunit, la directrice du TnBA (Théâtre national de Bordeaux - Aquitaine) présente une saison 2016/2017 traversée par la préoccupation de l’émergence et de l’étranger. Un saison au cours de laquelle Catherine Marnas mettra en scène Comédies barbares de Ramon del Valle-Inclán.
Quelle ligne artistique fonde la programmation de cette nouvelle saison du TnBA ?
Catherine Marnas : La place importante donnée à la jeune création et aux artistes étrangers marque la volonté d’ouverture que j’ai affichée à mon arrivée dans ce théâtre. Elle est, en cela, dans la même ligne que la programmation de la saison dernière, où j’ai eu le plaisir de constater les formidables résultats de notre travail sur le public. En dehors des chiffres, qui révèlent une fréquentation en très nette augmentation, nous avons réussi à nouer un dialogue avec des spectateurs qui voyagent dans des esthétiques très différentes, et qui partagent avec nous leurs bonheurs ou leurs doutes.
En quoi cette ligne rend-elle compte du projet qui vous a porté, en 2014, à la tête de ce Théâtre et de son Ecole ?
C. M. : La préoccupation d’une directrice de théâtre est d’atteindre un public qui ne vient pas spontanément au théâtre. Cette inquiétude nous pousse à inventer des réponses nouvelles. Il faut briser le mur de l’intimidation. Cela passe par un travail d’actions culturelles acharné. Je suis particulièrement fière que notre public soit composé à 33% d’étudiants (hors publics scolaires). Cette présence prouve que le théâtre, loin d’être un art en désuétude, porte les espoirs et les réflexions d’une jeune génération avide de sens.
« Le théâtre porte les espoirs et les réflexions d’une jeune génération avide de sens. »
Parallèlement à la reprise de Lorenzaccio, vous allez cette année mettre en scène Comédies barbares, de Ramon del Valle-Inclán…
C. M. : Lorenzaccio sera présenté dans une version légèrement modifiée par rapport à l’année dernière. J’aime cette notion de retouche, que se permettaient les peintres du passé. En ce qui concerne Comédies Barbares – spectacle imaginé pour les 14 acteurs et actrices sortants de notre école, l’éstba (ndlr, Ecole supérieure de théâtre Bordeaux Aquitaine) – j’avais envie de revenir à une sorte de naïveté, d’enfance du jeu. A contre-courant d’une tendance désinvolte, d’un second degré caractéristique des spectacles contemporains, j’ai souhaité me lancer dans cette épopée avec un appétit vorace.
Quel univers votre mise en scène va-t-elle faire naître ?
C. M. : Ce qui m’a attiré, tout d’abord, c’est ce tableau fou d’un monde récemment disparu. En bâtissant une fable sur la Galice féodale et rurale, pétrie de religiosité et de superstitions, Valle-Inclán semble décrire un monde aussi éloigné de nous que le Moyen-Age. Les choses vont si vite que, pour les jeunes, l’univers décrit est aussi exotique que s’il s’agissait d’une tribu de Papous. Ils s’étonnent par exemple de la condition de la femme ou du pouvoir du religieux, ne sachant pas du tout qu’il s’agit de l’Europe du XIXème siècle et, donc, de nos racines directes. Cela permet d’ailleurs de comprendre certaines choses sur le retour du religieux aujourd’hui… L’exubérance folle de la langue de Valle-Inclán, surtout dans les didascalies, magnifiquement traduite par Armando Llamas, devient une sorte d’opéra. J’ai d’ailleurs invité quatre jeunes musiciens du Pôle d’enseignement Supérieur Musique et Danse de Bordeaux à nous accompagner sur scène. Ils ont composé une partition de musique traditionnelle en dialogue profond avec la Galice celte qui surgit de la pièce.
Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat
Crédit : Adréani / Légende : Catherine Marnas, directrice du TnBA.
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Le spectateur de Belleville
September 19, 2016 6:04 PM
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Paru dans Cultureveille
Nicole Da Costa, nouvelle directrice de la DRAC Ile-de-France
L’ancienne conseillère au cabinet de Fleur Pellerin, est la nouvelle directrice régionale des affaires culturelles d’Ile-de-France. Elle succède à Véronique Chatenay-Dolto qui part en retraite.
Source : www.lejournaldesarts.fr
Michel Prosic, nouveau directeur de la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes
Par arrêté de la ministre de la Culture et de la Communication, Michel Prosic, est nommé directeur régional des affaires culturelles de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Il prendra ses fonctions le 19 septembre 2016.
Source : www.culturecommunication.gouv.fr
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Le spectateur de Belleville
June 14, 2016 3:12 PM
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Orléans : Nominations de Séverine Chavrier et de Maud Le Pladec
Communiqué de presse du ministère de la Culture et de la communication : Nominations au Centre dramatique national (CDN) et au Centre Chorégraphique National (CCN) d’Orléans Audrey Azoulay, ministre de la Culture et de la Communication, en plein accord avec Olivier Carré, député du Loiret, maire d'Orléans, et François Bonneau, président de la Région Centre-Val-de-Loire, a nommé Séverine Chavrier et Maud Le Pladec, respectivement à la direction du Centre dramatique national d'Orléans (CDN) et du Centre Chorégraphique National (CCN) d’Orléans, à compter du 1er janvier 2017. Ces deux nominations représentent un beau passage de témoin entre ces deux artistes et leurs prédécesseurs, le metteur en scène Arthur Nauzyciel pour le CDN et le chorégraphe Josef Nadj, fondateur du CCN, auxquels la ministre tient à rendre un hommage chaleureux. Séverine Chavrier et Maud Le Pladec incarnent une nouvelle génération d’artistes. Elles partagent toutes deux une approche artistique similaire, développant un travail singulier sur l’écriture et mêlant leur discipline avec les autres arts. Fortes de leurs expériences en France mais également à l’étranger, nourries de rencontres avec des artistes du monde entier, elles portent dans ces deux établissements une vision ouverte sur leur art, à travers des créations originales et une programmation tournée vers les expressions contemporaines. C’est le sens du projet de Séverine Chavrier au CDN, en accueillant des artistes comme les metteurs en scène Jonathan Capdevielle et Sanja Mitrovic ou le projet de Louise Sari, scénographe et plasticienne. C’est aussi le sens du projet de Maud le Pladec au CCN, qui entend favoriser la collaboration avec le champ de la création musicale et la réflexion portée vers les pratiques artistiques au sein de la société.
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Le spectateur de Belleville
June 3, 2016 10:04 AM
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Par Fabienne Darge dans Le Monde
Hortense Archambault lors d’une conférence de presse sur les intermittents du spectacle à Matignon, en janvier 2015.
Il y a du nouveau à Bobigny, où la MC93 fait peau neuve. Hortense Archambault, qui a été nommée en août 2015 à la tête de ce lieu emblématique de la décentralisation théâtrale à la française, annonce ses projets. Pas lors d’une conférence de presse, comme c’est l’usage : ce sont les habitants qui auront la primeur du programme. Le 4 juin, une centaine d’entre eux, volontaires pour être « spectateurs compagnons » de la MC93, seront réunis pour cette présentation, tandis qu’un banquet artistique réunira d’autres Balbyniens. Le 6 juin, le nouveau site Internet, conçu comme fortement participatif, sera lancé.
Hortense Archambault : « Aujourd’hui, les vrais enjeux culturels sont en banlieue »
Tout aura lieu « hors les murs » puisque le bâtiment du boulevard Lénine est en rénovation jusqu’en mai 2017 – des travaux de mise aux normes, de construction d’une nouvelle salle modulable de 280 places et d’ouverture du lieu sur la ville, qui avaient été décidés avant l’arrivée d’Hortense Archambault à sa tête, et sont conduits par l’architecte Vincent Brossy. Ce lancement de saison est à l’image du projet que la nouvelle directrice a imaginé pour Bobigny : un théâtre fortement ancré dans sa ville et ouvert sur ses habitants. « Aujourd’hui, les vrais enjeux culturels sont en banlieue, souligne-t-elle d’emblée. Pour moi, l’action culturelle et la création doivent marcher ensemble. La question cruciale est celle de la circulation des publics : comment s’inscrire mieux sur le territoire de Seine-Saint-Denis et développer le lien avec les acteurs locaux ? Il faut réfléchir à des manières différentes de s’adresser à l’entourage de ces grandes maisons de théâtre, qui gardent une puissance symbolique forte. Je ne dis pas qu’il faut faire de la MC93 une MJC [Maison des jeunes et de la culture], mais comme, par ailleurs, les MJC dans ce département se sont transformées en centres sociaux purs, nous avons un rôle important à jouer. »
« Thème de l’étrangeté »
La MC93 cheminera donc sur les deux jambes de la création et de l’action culturelle. « C’est la seule manière de sortir d’un rapport de consommation avec l’art », constate Hortense Archambault. La première saison qu’elle programme aura lieu principalement hors les murs, accueillie par d’autres maisons du département, à Aubervilliers, Bagnolet, Montreuil ou Saint-Denis, et à Paris, par le Théâtre des Bouffes du Nord, la Maison des métallos et le Monfort Théâtre.
Et cette première saison est le résultat d’un équilibrage délicat entre de nombreux paramètres. Pluridisciplinaire, avec du théâtre, de la danse, du cirque et même de la musique. Un savant cocktail entre l’ouverture aux grands artistes étrangers, qui fait partie de l’ADN de la MC93, et des créateurs français, avec toute la diversité que cela implique aujourd’hui. « C’est bien sûr un axe fort que de choisir des œuvres qui entrent en résonance avec les problématiques qui traversent la société, confirme Hortense Archambault. Et notamment les questions du multiculturalisme et du racisme. Mais plus que celui de l’étranger, j’avais envie que cette saison inaugurale embrasse le thème plus large de l’étrangeté. »
La MC93 nouvelle ère ouvrira donc, et c’est en soi un manifeste, avec Les Frères Karamazov, d’après Dostoïevski, mis en scène par Frank Castorf, le déconstructeur furieux du théâtre allemand, que l’on n’avait pas vu en France depuis un bon moment. Le spectacle, comme d’autres après lui, se jouera dans un nouveau lieu : la friche industrielle Babcock de La Courneuve, qui devrait devenir à terme un « quartier culturel ». « Ici, il y a le monde entier »
Ensuite, il y aura de la danse, avec l’Américaine Lucinda Childs ou le Français Boris Charmatz. De jeunes metteurs en scène français, comme Sébastien Derrey, avec Amphitryon de Kleist, François Orsoni, avec La Mort de Danton de Büchner, Myriam Marzouki, avec Ce qui nous regarde – le spectacle sur le voile qu’elle vient de créer à Dijon –, ou Lazare, avec une nouvelle création, Sombre rivière. Du cirque mêlé à des arts plastiques, avec Johann Le Guillerm. Guy Cassiers, avec le spectacle magistral qu’il a tiré des Bienveillantes, le roman de Jonathan Littell.
Puis il y aura encore des spectacles de Dieudonné Niangouna, Salia Sanou, Madeleine Louarn… Providence, un texte d’Olivier Cadiot mis en scène par Ludovic Lagarde ; Interview, la nouvelle création de Nicolas Truong [journaliste au Monde] ; La neuvième nuit, nous passerons la frontière, un spectacle itinérant sur les migrants, conçu par Michel Agier et Catherine Portevin, et mis en scène par Marcel Bozonnet… Enfin, la MC93 réintégrera ses pénates en mai 2017 avec le Mahler Projekt, d’Alain Platel.
« Je suis convaincue que le volontarisme, ça marche », s’enthousiasme Hortense Archambault. Elle a choisi de vivre à Bagnolet. « En Seine-Saint-Denis, donc », sourit-elle. Pas par esprit de sacrifice mais parce que cela lui plaît. « Ici, il y a le monde entier. Et 30 % des habitants ont moins de 30 ans. »
Fabienne Darge Journaliste au Monde
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Le spectateur de Belleville
May 1, 2016 3:24 AM
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Surprise, le nouveau directeur de Charleroi/danses sera Annie Bozzini venue du CDC (Centre de développement chorégraphique) de Toulouse, elle succède à Vincent Thirion qui resta dix ans à la tête de Charleroi/Danse. Française, 60 ans, elle venait de quitter le centre chorégraphique de Toulouse qu'elle avait créé et qu’elle dirigea 20 ans. Si une Française venue du Sud vient diriger le plus grand centre chorégraphique belge francophone, rappelons qu’en sens inverse, Frédéric Flamand qui fut longtemps directeur de Charleroi/Danse avait été ensuite diriger le Ballet de Marseille ! C’est cela l’Europe. Le C.A. de Charleroi/Danses a choisi Annie Bozzini, séduit par son parcours, ses compétences et son projet qui fait la part belle aux jeunes et au partage. Son projet s’intitule d’ailleurs « La danse en partage ». Elle continuera aussi à faire rayonner la Biennale de la danse voulant y inviter les grands noms de la danse internationale. (...)
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Le spectateur de Belleville
March 17, 2016 2:19 PM
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Par Stéphane Capron pour Sceneweb
Le questionnaire du collectif « Décoloniser les arts ? » envoyé à toutes les directrices et directeurs de structures publiques permet de relancer le débat sur la diversité dans le monde de la culture en France. Cette initiative est saluée et encouragée par les structures en France qui œuvrent déjà depuis longtemps pour que toutes les composantes de la société française soient présentes sur les plateaux. C’est le cas du Tarmac, la scène internationale francophone, dirigé par Valérie Baran. Le Tarmac propose en ce mois de mars la 1ère édition de son festival Traversées Africaines du 9 mars au 16 avril. Rencontre avec une directrice engagée.
Que pensez-vous de l’initiative du collectif « Décoloniser les arts ? »
Je trouve cela très bien. C’est absolument nécessaire. Il faut décoloniser les esprits. C’est ce que nous faisons au Tarmac depuis plus de dix ans. Des siècles de colonisation ont laissé des traces importantes. Il faut aujourd’hui changer les modes de pensées.
Pensez-vous comme David Bobée que le monde de la culture est raciste ?
Je ne suis pas loin de partager cette pensée pour une certaine partie de la profession qui continue de véhiculer, comme le reste de la société française, un regard sur l’autre qui s’apparente à du racisme. Tout comme la misogynie ou l’homophobie sont présents dans nos métiers. La xénophobie est grandissante en France et malheureusement le milieu de théâtre n’y échappe pas.
Par exemple ?
Et bien notre profession est soumise à de fortes pressions politiques dans certains lieux qui heureusement ne représentent pas la majorité. Mais cela existe. Des lieux renoncent à la programmation de certains spectacles sous la pression d’élus locaux de peur de créer des remous parce qu’il y a de la nudité, parce que l’on parle du genre, parce que l’on parle des étrangers. Alors que nous devrions être les fers de lance d’une société ouverte sur le monde. La saison dernière nous avions produit le spectacle de Jacques Allaire autour de Franz Fanon, « Les damnés de la terre ». Beaucoup de mes collègues ont renoncé à le programmer par peur des réactions car le spectacle évoque la guerre d’Algérie. Je me suis entendue dire : « Il y a beaucoup de harkis dans ma ville, beaucoup d’algériens, il y a la montée du Front National… » Il y avait toujours des raisons pour refuser cette pièce. Alors qu’il est urgent de faire entendre la pensée de Fanon.
Comment faire pour que des artistes noirs puissent intégrer des distributions ?
Il faut sortir de la sidération des metteurs en scène pour les corps noirs. Il faut regarder l’homme et pas sa couleur. Il faut arrêter de regarder l’autre dans son étrangeté. Il faut avant tout regarder le talent. Il faut que cela change et c’est tout notre travail ici.
On pourra donc voir ces artistes dans le cadre du Festival Traversées Africaines. Quels seront les temps forts ?
Il y a le grand spectacle autour de l’immense texte d’Aimé Césaire, « Le cahier d’un retour au pays natal », habité par Etienne Minoungou. Autre artiste de talent, Dieudonné Niangouna qui porte le texte d’un autre grand génie de la littérature, Sony Labou Tansi avec « Machin la Hernie » dans une mise en scène de Jean-Paul Delore. Et puis il y aura « Africa« , pièce singulière de Oscar Van Rompay et Peter Verhelst qui sont flamands. Oscar vit la moitié de l’année au Kenya. Il raconte cette vie déchirée avec ce sentiment de n’être plus nul par chez lui. C’est le sentiment que connaissent beaucoup d’exilés dans ce grand écart entre deux cultures. Nous recevrons aussi les chorégraphes Herman Diephuis, Auguste Ouedraogo, Bienvenue Bazié et Simon Abbé.
Propos recueillis par Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
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Le spectateur de Belleville
March 3, 2016 7:34 PM
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Première d'une série de quatre émissions en compagnie d'Ariane Mnouchkine, metteur en scène, fondatrice et directrice du Théâtre du Soleil. Une première émission autour de ses débuts et de l'idée de transmission
Ecouter l'émission : http://s3-eu-west-1.amazonaws.com/cruiser-production/static/culture/sons/2014/12/s50/NET_FC_6033e97f-5b00-470f-b398-a0e72319cde8.mp3
C'est dans son "lieu de travail, de vie", la Cartoucherie, qu'elle reçoit. Plus précisement dans la bibliothèque, surnommée "le temple", qui sert aussi de refuge... "Même dans une bibliothèque pas très grande, il y a virtuellement tous les trésors du monde". A titre personnel, Robinson, le Capitaine Fracasse, Victor Hugo... furent ses premières lectures marquantes.Elle raconte son enfance, pendant la Seconde Guerre Mondiale. "Les traumatismes se sont abattus sur la partie adulte de la famille, pas sur moi. J'ai eu de la chance..." Son père, le producteur Alexandre Mnouchkine, était inquiet à l'idée de la voir faire du théâtre. "Les artistes ont peur de ce monde pour leurs enfants (...) Malgré tout il m'a énormement aidée..." Il la pousse à partir pour Oxford : "un des plus beaux cadeaux qu'il m'ait fait". C'est là, en faisant du théâtre universitaire avec Ken Loach, qu'elle comprend qu'elle veut en vivre. "Je l'ai su un jour, comme ça, pendant une répétition de Coriolan. Le coup de foudre..." Un autre moment marquant : "Arlequin, serviteur de deux maitres" de Giorgio Strehler. "C'était comme la statue du théâtre lui-même...". Elle nous parle du concept de maitre. "Un maitre c'est celui qui veut, au fond, que son éléve le quitte (...) Un chef de troupe ne veut pas qu'on le quitte (...) Si je pouvais garder tout le monde, je garderais tout le monde..." "Ce moment de répétition où tout est possible, où on peut être autre, créer un monde..." Le théâtre du Soleil a eu la chance de bénéficier de l'esprit de la Libération. "On croyait en nous, on nous attendait..." Elle aimerait qu'il en soit de même pour la jeunesse actuelle : "on ne lui parle pas de sa responsabilité, de toute la part qui lui revient, de tout ce qu'elle a à faire, on ne lui raconte que ce qu'elle a à subir (...) Le venin du désenchantement et donc de l'égoïsme individualiste (...) est un mensonge..." "Nous devons recommencer à éduquer nos enfants au courage et à la confiance. On se trompe beaucoup plus souvent quand on ne pas fait confiance que quand on fait confiance..." "L'essence même du théâtre c'est la poésie faite chair (...) C'est aussi le mystère (...) Le théâtre peut, doit souvent raconter des choses abominables..." Quand elle reçoit des jeunes, elle attend de l'émotion. "Qu'ils sachent que cela leur appartient. Qu'ils ont en eux cette beauté, même si cela va s'exprimer différemment dans leur vie..." Ariane Mnouchkine aimerait toucher tout le monde, dans la tradition de Jean Vilar. "Quand j'ouvre la porte le soir, j'ai la même émotion de les voir arriver..." L'éducation, l'idée d' "égalité d'expression", la lecture, closent ce premier entretien...
Intervenants : Ariane Mnouchkine : metteuse en scène, réalisatrice et scénariste, fondatrice du Théâtre du Soleil
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Le spectateur de Belleville
January 25, 2016 11:26 AM
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« Chaque année on présentera une ou deux œuvres d’auteurs femmes qui font partie de notre “matrimoine” ». - Photo Florian Salesse Carole Thibaut arrive à la direction du Centre dramatique national de Montluçon avec un projet artistique profondément enraciné dans la culture ouvrière et rurale de ce territoire et largement ouvert sur le monde.
Depuis le 1er janvier, Carole Thibaut est la nouvelle directrice du centre dramatique national (CDN) de Montluçon, qui reprend son appellation d'origine de théâtre des Îlets. Après une vingtaine d'années de travail au sein de la compagnie Sambre en Île-de-France, elle regorge de projets.
Quel a été votre parcours professionnel ? Je suis autrice, metteuse en scène et comédienne. Ça fait dix ans maintenant que je travaille sur mes propres textes. J'ai mené un travail assez conséquent en banlieue parisienne, dans des zones dites sensibles, une expérience passionnante sur les plans humains et culturels. Et j'ai travaillé comme écrivaine en résidence en zones rurales, à collecter des témoignages autour de différents axes. J'ai aussi dirigé un théâtre municipal à ma sortie de l'École nationale supérieure des arts et techniques (ENSATT), à Saint-Gracien dans le Val-d'Oise pendant cinq ans. Ça a été très fondateur pour moi dans mon parcours. Je me suis aussi beaucoup liée à des lieux, comme le théâtre du Nord CDN de Lille, et l'Hexagone, tout en étant directrice artistique d'un lieu indépendant, Confluences, à Paris.
Qu'est-ce qui vous a attirée ici ? Je connaissais Montluçon au travers de son théâtre, qui a une symbolique très marquée et une identité forte, notamment au travers de la décentralisation culturelle de la France. Et plus je travaillais sur le dossier de Montluçon, plus je me rendais compte que c'était une rencontre évidente.
Quelles seront vos inspirations pour le théâtre des Ilets ? J'aime beaucoup m'appuyer sur les histoires et les forces déjà en place pour pérenniser les choses. J'estime être accueillie ici, je suis directrice mais je ne suis que de passage. C'est une invitation à voyager avec moi pendant quelques années. Le projet suit ce que je suis, donc porte sur les écritures qui nous parlent du monde dans lequel on vit aujourd'hui, à travers une vision singulière, et des artistes qui vont nous en offrir un regard un peu différent. Pour mener ce projet j'ai associé une vingtaine d'artistes, auteurs metteurs en scène ou auteurs, pour que tout le monde puisse se retrouver.
Quels sont vos projets ? Cela tournera surtout autour de rendez-vous. Pour les Journées du patrimoine, j'ai eu envie de faire les Journées du matrimoine. On a tendance dans nos sociétés à oublier les mémoires de nos mères. On se rend compte par des études que tous les cinquante ans elles sont effacées. C'est un clin d’œil très politique. Chaque année on présentera donc une ou deux 'uvres d'auteurs femmes qui font partie de notre "matrimoine". Comme autre rendez-vous, il y aura un chantier l'été, où sept artistes associés seront invités à venir créer un spectacle ici avec moi en entraînant dans l'aventure un petit groupe de non professionnels. Enfin, une semaine en mars sera consacrée à découvrir des textes d'auteurs d'autres pays avec lesquels on a une histoire forte, Haïti, l'Afrique de l'Ouest.
En quoi la suppression des subventions du conseil départemental vous affecte-t-elle ? Elle impacte directement le CDN, car une partie des subventions de 2015, celle qui concerne l'itinérance, ne sera pas versée, et un cinquième de celles de 2016 n'a pas été votée. C'est problématique mais ça ne met pas encore en cause notre survie. Les compagnies artistiques font vivre des villages à l'année, pas seulement à travers les représentations, qui ne sont que le sommet de l'iceberg. Il y a tout ce qui se tisse dessous. Par exemple à Hérisson, une grande partie des élèves de l'école sont des enfants d'intermittents, c'est aussi un poids économique, un poids de vie. Je pense que si les artistes et techniciens quittent Hérisson et les villages alentour, les villages crèvent. C'est peut-être une erreur de début de mandat, c'est tellement une évidence que je ne vois pas comment les élus ne se rendraient pas compte. Je pense qu'ils n'ont pensé qu'aux spectacles, et pas à tout ce qu'il y a autour. Ça a été brutal de couper les subventions purement et simplement. Mais je pense que la raison va revenir.
Sophie Garnier montlucon@centrefrance.com
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December 22, 2015 4:14 PM
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Publié par Armelle Héliot dans Le Figaro : Cette proche de Manuel Valls a été nommée à la place de Michel Orier au ministère de la Culture. Nathalie Sultan, ancienne directrice de la communication du Rond-Point, la remplace en tant que conseillère culture du Premier ministre. C'est La Lettre du Spectacle qui vient de donner l'information dont on attendait depuis plusieurs mois la confirmation. Michel Orier quitte, à sa demande, la direction de la création artistique du ministère de la culture. On citait depuis longtemps le nom de Régine Hatchondo, conseillère culture et médias du Premier ministre Manuel Valls, pour lui succéder. Mais ce dernier ne voulait pas se séparer d'elle. Il vient finalement d'accepter la nomination de Régine Hatchondo comme directrice de la création artistique. Elle aura auprès d'elle un délégué à la danse, Laurent Vinauger. Au poste de conseillère culture du Premier ministre, c'est une femme qui a toujours soutenu Manuel Valls qui rejoint Matignon, Nathalie Sultan. Issue du théâtre, elle a notamment été directrice de la communication du Rond-Point, avant de travailler à Marseille. Elle était ces derniers temps directrice du développement et des publics du Palais de la Porte-Dorée. Ces deux nominations de femmes de confiance de Manuel Valls confirment qu'il est le patron de la culture en France. On ne sait pas encore ce que fera Michel Orier qui pourrait diriger un grand établissement culturel. Si la nomination du successeur de Luc Bondy, Stéphane Braunschweig, s'est bouclée rapidement, c'est sans doute parce que Michel Orier quittait son poste.
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December 10, 2015 7:05 PM
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Publié dans Le Républicain lorrain Fleur Pellerin, ministre de la Culture, et Laurent Kalinowski, maire de Forbach, ont donné leur agrément pour la nomination de Fabienne Lorong à la direction du Carreau, Scène Nationale de Forbach et de l’Est mosellan.
Un jury s’était réuni le 4 décembre dernier et avait justement proposé le nom de Fabienne Lorong pour succéder à Frédéric Simon parti pour un autre projet culturel en Alsace.
Spécialiste du jeune public
Depuis 2005, Fabienne Lorong dirigeait le centre culturel Pablo-Picasso, scène conventionnée pour le jeune public à Homécourt en Meurthe-et-Moselle.
Elle a auparavant dirigé le Festival des Ribambelles de Lorraine, Biennale jeune public après avoir été administratrice de tournées pour plusieurs compagnies.
Le projet de Fabienne Lorong pour Le Carreau de Forbach se veut « ouvert et accessible à tous, réservant chaque saison une part significative à l’enfance et la jeunesse ».
La nouvelle directrice promet également de tenir compte de « la diversité socioculturelle et linguistique des populations vivant sur ce territoire transfrontalier. »
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Le spectateur de Belleville
September 29, 2015 5:54 PM
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Par Gilles Costaz pour WebThéâtre : Novarina et Badea, auteurs vedettes Difficile de tout voir et de tout retenir dans la riche programmation du festival Les Francophonies en Limousin, que dirige Marie-Agnès Sevestre contre les vents et marées de puissances culturelles généreusement économes. On y rend hommage au très grand écrivain et chef de troupe qu’était le Congolais Sony Labou Tansi. Et l’on donne sa chance à de nombreuses troupes et à de nombreux auteurs venus de tous les pays où l’on parle la langue française. Parmi ces bricoleurs de la langue était venu l’un des plus grands, Valère Novarina, poète français mais ici entouré d’acteur haïtiens. Il était en effet allé dans l’île des Caraïbes monter, en compagnie de Céline Schaeffer et avec la complicité de Guy Régis Jr, sa pièce L’Acte inconnu. Ses textes ne ressemblent à aucune littérature connue : des personnages vont et viennent, défilent, proclament des vérités étranges, des formules cocasses, des listes de noms imaginaires, des questions qui restent suspendues au-dessus d’un décor et d’un sol peints par le poète et, parfois, les acteurs. Cela peut se regarder comme une parodie de la Bible, des grands textes eschatologiques et des grands débats sorbonnards, comme un cirque dont les clowns auraient autant étudié la métaphysique que l’acrobatie ou comme une errance dans la nuit avec comme toutes lumières des mots malaxés pour on ne sait quel commencement du monde. Les acteurs de la compagnie Nous ont pris ce langage en forme de litanie avec une folle énergie, y ont injecté leur phrasé, leurs mouvements, leur danse, leur musique, leurs figurations plastiques. Edouard Baptiste, Valès Bedfod, Jenny Cadet, Clorette Jacinthe, Jean-Marc Mondésir, Ruth Jean-Charles et Finder Dorisca (chanteuse et auteurs de musiques) offrent un spectacle pugnace qui revendique les droits de la langue, de l’imaginaire et du jeu par-delà la réalité sociale – juste évoquée par quelques bidons de plastique. « Mort à la mort ! », clament les personnages de Novarina. Ces artistes d’Haïti ont, à travers leur interprétation musclée mais sans hâte, forte mais posée, sont, d’une très belle façon, splendides dans ce haut défi. Tout autre est l’écriture de la Roumaine Alexandra Badea, dont l’oeuvre se répand beaucoup en France et en Europe depuis qu’elle a obtenu le Grand Prix du théâtre et que ses différents textes – théâtre, roman - sont publiés par les éditions de l’Arche. Dans Pulvérisés qu’a présenté Frédéric Fisbach, il y a quatre personnages, mais, plus que les personnages, compte la voix qui parle, qui arrive dont on ne sait où et qui est celle de l’auteur tutoyant ses créatures prises dans la dictature du temps et de la froideur qu’implique une vie sociale et économique aplatissant l’homme dans le rythme de ses machines et des machinations qu’elles instituent. C’est ce que révèlent les situations croisées d’une ouvrière chinoise, d’un vendeur sénégalais, d’une femme ingénieur de Roumanie et d’un cadre supérieur français. Fisbach a réuni un choeur d’acteurs non professionnels, qui disent ensemble ou séparément une partie du texte, et confié à trois excellents acteurs professionnels, Madalina Constantin, Eugen Jebeleanu et lui-même, la part la plus dense des apostrophes. Si, autrefois, l’on a pu être en désaccord avec les complications formelles qu’adoptait volontiers Fisbach, on applaudit à présent son impeccable façon de construire un spectacle à la fois glacé et brûlant, où la partition humaine et très forte et où se dessine une image ample et convaincante de nos folies planétaires. A partir du langage clinique et pourtant vibrant d’Alexandra Badea, un nouveau théâtre s’élabore là, particulièrement percutant. Des prix ont été décernés à d’autres écrivains : la Libanaise Hala Moughanie a reçu le prix RFI Théâtre pour Tais-toi et creuse (éditons Arcane, Liban) et la pièce Danserault du Québécois Jonathan Bernier a été couronnée par le prix SACD de la francophonie Les Francophonies en Limousin, Limoges et sa région, tél. : 05 44 23 93 51, jusqu’au 3 octobre. Bureau et billetterie, 11, avenue du Général de Gaulle 87000 Limoges. Photo Christophe Péan.
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Le spectateur de Belleville
September 5, 2015 8:22 AM
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Publié par le Journal La Terrasse : LES MERVEILLEUSES POSSIBILITÉS DE L’HUMAIN « Provoquer, ce pourrait être le thème que l’on se donnerait cette saison. Mais pas la provocation faite pour choquer à bon compte, non. Provoquer votre désir de poésie, votre émotion, vos réflexions, vos rires à travers toutes les fictions que nous vous proposons », lance Catherine Marnas aux spectateurs. Après une première année passée à la tête du TnBA et de l’Estba, l’école qui lui est associée, Catherine Marnas creuse le sillon d’un théâtre qui imagine le futur et interroge le présent. Dans un souci humaniste qui emprunte autant à la lucidité de l’intelligence qu’à la lumière des possibles à rêver et à construire ensemble, elle invite les spectateurs à être les« complices » des artistes. http://www.journal-laterrasse.fr/focus_numero/235-theatre-national-de-bordeaux-en-aquitaine-saison-20152016/
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Le spectateur de Belleville
October 8, 2016 10:10 AM
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Par Yoko Trigalo dans le Figaro L'International Visual Theatre (IVT) fête ses 40 ans d'existence. Pour l'occasion, ce lieu unique ouvre ses portes au public du jeudi 13 au dimanche 16 octobre. Il propose notamment des ateliers d'initiation à la langue des signes. Du théâtre pour les sourds? C'est possible et cela existe depuis quarante ans grâce à l'International Visual Theatre (IVT). Né de la rencontre d'un artiste sourd américain, Alfredo Corrado, et du metteur en scène Jean Grémion au festival mondial de Nancy, il est financé par la mairie de Paris, le Ministère de la Culture et la région. L'endroit, niché dans une impasse charmante du 9e arrondissement de Paris, peut accueillir 185 spectateurs et présente quatre-vingt-dix représentations par an. Cette saison, six spectacles sont des créations originales bilingues, en langue des signes (LSF) et en Français parlé, et sept sont des spectacles visuels (mime, marionnettes, théâtre d'ombres, danse). La journée, le théâtre est une ruche avec des cours, qui accueillent un millier d'élèves chaque année. Le soir, des ateliers en LSF, créés pour la première fois en 1978, sont organisés. Ces mêmes ateliers, ont accueilli celle qui deviendra la co-directrice de l'établissement en 2004. Emmanuelle Laborit, fille du psychanalyste Jacques Laborit et petite-fille du scientifique Henri Laborit, a eu la chance d'apprendre précocement la langue des signes, qu'elle manie avec une étonnante dextérité. Devenue l'emblème de la culture sourde, récompensée d'un Molière en 1993 pour son rôle dans la pièce Les enfants du silence, elle mène son combat avec générosité.
Les entendants sont aussi les bienvenus aime à répéter Emmanuelle Laborit: «Je dis toujours que nos spectacles sont tout public. D'ailleurs, nous avons plus d'entendants que de sourds pour certaines pièces!». Les écoles du quartier viennent régulièrement aux spectacles jeunesse. Pour célébrer dignement ses 40 ans, l'IVT invite tous ceux qui le souhaitent à participer à des ateliers de sensibilisation à la langue des signes lors de portes ouvertes organisées du jeudi 13 au dimanche 16 octobre. L'institut propose également des débats, des projections de films et des spectacles pour permettre au public de se familiariser avec la culture sourde. Un lieu unique en France
Ici, les applaudissements sont silencieux. Mais c'est quand même avec les mains que le public, en les agitant, manifeste sa joie. S'il existe quelques bibliothèques, avec un pôle en langue des signes française, et un hôpital, La Pitié Salpêtrière, avec des interprètes et des médecins qui maîtrisent la LSF, le seul lieu dédié à la culture sourde en France se trouve dans cet ancien local récupéré en 2004 après le départ de l'École nationale supérieure d'arts et techniques du théâtre pour Lyon. En France, la langue des signes n'est reconnue comme langue officielle que depuis 2005. Si l'IVT se réjouit de la diffusion grandissante de ce mode d'expression, elle souligne tout de même le long chemin qu'il reste à parcourir. «La langue des signes a gagné du terrain sur le champ de la reconnaissance politique et publique, mais elle est finalement peu présente dans le champ éducatif. C'est pourquoi l'héritage d'IVT nous apparaît des plus essentiels et c'est pourquoi nous portons haut et fier le flambeau de la transmission.» écrivent les responsables du centre sur leur site Internet.
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Le spectateur de Belleville
September 25, 2016 11:23 AM
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Depuis un an, le Théâtre du Merlan a trouvé sa direction, en la personne de Francesca Poloniato. Elle définit sa nouvelle saison comme une traversée, avec l’autre et vers les autres. Ce ne sera pas celle du désert au vu de ses cinquante propositions, parmi lesquelles trois créations et de multiples collaborations avec divers acteurs locaux, théâtres, compagnies et festivals. Italienne de naissance, seule fille d’une fratrie de quatre, Francesca Poloniato grandit au sein d’une cellule familiale forte. Pas de culture à la maison, si ce n’est quelques films italiens et Au théâtre ce soir que sa mère regarde. C’est à Nantes, où elle arrive très jeune avec ses parents, qu’elle fait ses classes professionnelles. Mais c’est à Marseille, au Théâtre du Merlan, qu’elle vient de décrocher, il y a un an, son premier poste de direction avec un projet ayant comme emblème la Maison. Une maison à l’image de sa directrice : ouverte, chaleureuse et festive — ses salles sont pleines et son public un des plus mixtes et respectueux de la région. Peu l’appellent Madame Poloniato, elle est Francesca, et c’est pour elle le gage du succès de son projet. Dans sa Maison, elle met en partage ce qu’elle a, ce qu’elle aime et ce dont elle rêve. Elle s’en arrange au milieu des contraintes et des réalités de son lieu d’implantation, de son budget. Le reste, elle l’imagine et elle tisse avec d’autres ce qui lui manque. Tisser des liens est la chose qu’elle sait le mieux faire, instinctivement. Parfois, elle brode avec Edith Amsallem (projet Broder la ville), une des artistes de sa « Ruche » (avec Arthur Perole et Fanny Soriano). Parfois, elle sort, en festivals ou au centre social, avec sa « Bande », parce qu’au quartier, « artistes associés », ça fait pas sérieux, et surtout parce que ce qui l’intéresse, c’est construire ensemble. Ils sont sept — Nevché, Pauline Bureau, Antonella Amirante, François Cervantes, Mickaël Phelippeau, Nathalie Pernette et Céline Schnepf — à investir la scène du Merlan pendant trois ans. « La Bande, elle m’accompagne, la Ruche, je les accompagne », scande Francesca, qui encourage la circulation des artistes (Arthur Perole, qui réalise la chorégraphie de la création de Mélanie Laurent Le Dernier Testament au Théâtre du Gymnase, fera sa création Rock’n chair à Chaillot et à Klap). Il a aussi fallu rentrer dans la bande des habitants, des habitués, et régler doucement la fréquence de l’équipe sur la nouvelle FM (Francesca du Merlan). Elle vient d’intégrer dans son équipe un jeune du quartier en service civique aux relations publiques. Elle espère pouvoir bientôt leur offrir un joli accueil, repeint et agréable — c’est important, le beau — afin de les inciter à passer et même à venir regarder la télé si ensuite cela les emmène dans la salle. La transmission La première bande qu’elle fréquente, c’est celle des enseignants de son collège, tous issus de la génération Jean-Marc Ayrault, qui éveilleront sa curiosité artistique en l’emmenant dans divers lieux et festivals au moment où Nantes est un pôle culturel innovant et très prolifique (Royal de Luxe, le Festival des 3 C…). Elle se choisit même une « mère culturelle » en la personne de sa professeure d’histoire. Pivot de sa base culturelle, la transmission est l’élément fort de son projet. Son goût pour la danse, qu’elle a pratiquée à partir de l’adolescence, et pour le théâtre l’amène, alors qu’elle est encore éducatrice spécialisée, à initier des ateliers en faveur de jeunes filles abusées. Devenant passeuse d’art à son tour, elle les emmène assister au spectacle Texane du directeur du Centre Chorégraphique National de Nantes, Claude Brumachon, interprété par Benjamin Lamarche. Brumachon est le premier à lui faire confiance et à l’intégrer dans son équipe, la faisant passer du social au monde professionnel de la culture. Elle restera sept ans au CCN de Nantes, parvenant jusqu’au poste de secrétaire générale. « J‘étais à ma place dans ce milieu, se souvient elle. J’y ai très vite été reconnue. Il faut dire que c’était de très belles années économiques et culturelles, nous avions les moyens. »
Vingt ans après, le premier décembre prochain, comme pour marquer son récent envol en solo, Francesca l’invitera, ainsi que Benjamin Lamarche, avec Icare, en même temps que Grand Remix d’Hervé Robbe et Béjart, dans le cadre de sa désormais traditionnelle journée du répertoire dansé en partenariat avec le Théâtre du Gymnase. La marque d’une belle fidélité, et un juste retour des choses pour Francesca que d’acheter ce spectacle qu’elle a vendu plus de deux cents fois au sein de leur structure, formant ainsi une boucle de transmission. D’autant que pour elle, programmer un spectacle du répertoire donne les clefs pour comprendre la création contemporaine actuelle. Francesca ne se raconte pas en dates mais en rencontres et en projets. Ainsi, Didier Deschamps, lorsqu’il est nommé responsable du Ballet de Lorraine à Nancy, l’embarque dans une aventure où tout est à reconstruire. Elle y restera onze ans, jusqu’à ce que Deschamps parte au Théâtre de Chaillot. C’est alors Anne Tanguy, qu’elle a aidé à lancer sa compagnie, qui la réclame. La transmission est là et la scène Nationale de Besançon l’accapare pendant deux ans. Comme un roman Si le maire de Marseille l’a récemment mariée, ce n’est dû qu’à un concours de circonstance rocambolesque, comme tant ont émaillé sa vie personnelle et professionnelle. Des rencontres clefs ont jalonné et tracé son parcours atypique. Sa vie personnelle influencera toujours sa vie professionnelle, ce qu’elle explique par le fait d’être la même partout. Une de ses collaboratrices dit que sa vie ressemble à un roman, Francesca a aussi le bagout pour la raconter. Son double parcours professionnel, culturel et social, sa double culture franco-italienne, son vécu dans les quartiers de Nantes, sa passion pour la danse, son sens du relationnel et son goût du défi lui donnent sa légitimité. Des atouts qui l’aident à appréhender les enjeux et les difficultés d’une politique culturelle pour tous, enjeux encore plus décisifs dans ce quartier difficile de la cité phocéenne. Loin des beaux discours qui ne dépassent pas le programme, elle remanie : politique tarifaire, réaménagement des locaux, ateliers pour les habitants du Merlan, multiplicité des coopérations avec les voisins (Klap, le Centre social des Flamands, la Bibliothèque…). Un vrai projet de territoire qu’elle met en place avec tous les partenaires de bonne volonté. Un autre atout de Francesca est la présence. Présence dans le territoire afin de mettre la culture dans le quotidien des habitants. Son festival Les Envolées, créé en mai dernier, en est la plus belle illustration, avec Kelemenis dans la galerie marchande de Carrefour, Yvonne princesse de Bourgogne dans une cour de maternelle… Présence dans le lieu, la maison mère, le théâtre. Nul ne peut, à part les jours de prospections de nouveaux spectacles aux quatre coins de l’Europe, lui reprocher de diriger de loin. En bonne maitresse de maison, elle accueille ses compagnies invitées, partage le couvert et le conseil, et cela dans le lieu même de restauration du théâtre, parmi le public qui aime prolonger le spectacle autour d’un verre ou d’un bon plat de Fred du Waaw. Car ici, la proximité n’est pas un objectif, mais une base de travail et de rencontres. De ce théâtre lointain pour bien des raisons, Francesca est en train de faire un lieu incontournable d’échange, de création, de circulation de parole, comme ce fut le cas après les attentats de novembre, où elle n’a pas fermé les portes de sa Maison par protection. La nouvelle programmation Elle est peuplée de parcours et de visages de femmes (Jessica and me sur les vingt ans de la collaboration de Cristiana Morganti avec Pina Bausch, la femme de ménage de Mohamed El Khatib, Face à Médée de Cervantes…) et basée sur des thèmes de sociétés (Voyage à Tokyo de Dorian Rossel, son coup de cœur pour Nos territoires de Baptiste Amann, qui sera également en résidence à Montévidéo…). Toujours partante, elle ouvrira sa Maison au nouveau festival littéraire marseillais Oh ! Les beaux jours, avec du foot à l'affiche. Le schéma de première page de son programme ressemble bien à une toile d’araignée qui a tissé sa toile et d’un fil à l’autre constitue la trame d’un projet citoyen autant qu’artistique. « Ma ligne de programmation s’appuie sur le fait que les artistes aient des choses à dire et fassent passer des messages. Et qu’ils soient extrêmement généreux ! Comment ils choisissent des sujets graves, drôles, importants ou légers et comment ils s’en emparent et veulent le transmettre au public le plus large possible. » Finalement, Francesca Poloniato ne fait qu’appliquer avec enthousiasme et rendre ce qu’elle a reçu. Principe auquel elle croit énormément et sur lequel repose son projet au Merlan : ouvrir, construire et partager la maison commune comme un projet de vie. Elle met à disposition des propositions, dont chacun peut s’emparer, ou pas, dans un climat qui est chaleureux. Rendez-vous à la Maison le 23 septembre pour le lancement de saison avec les surprises préparées par les artistes de la Bande et de la Ruche et le spectacle de voltige Noos de Justine Berthillot et Frédéri Vernier. Marie Anezin Rens. : Le Merlan, Scène Nationale de Marseille (Avenue Raimu, 14e). 04 91 11 19 20 / www.merlan.org Lancé de saison le 23/09 à partir de 19h (entrée libre sur réservation) Les prochains spectacles au Théâtre du Merlan ici
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Le spectateur de Belleville
June 25, 2016 6:03 PM
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LE MONDE | 25.06.2016 | Propos recueillis par Christine Rousseau
La directrice de France Culture, nommée en août 2015, dresse le bilan de sa première année à la tête de la station et détaille les grandes lignes des programmes de rentrée.
Après cette première saison, quels sont vos motifs de satisfaction ?
La double identité de la station – la création et les idées – a été renforcée à travers de nouvelles écritures et de nouveaux formats comme « Raconter le monde moderne », qui revient à la rentrée avec une grande journée consacrée aux Etats-Unis. Il y a aussi la capacité à se mettre au service d’un public plus large. Ce qui a été le sens d’Imagine, un week-end de rencontres, de débats et de création organisé avec le Centre Pompidou les 4 et 5 juin. A travers cet événement, nous désirions nous confronter à des publics qui ne nous connaissent pas ou peu, afin de leur montrer que l’on est capable de faire rimer la réflexion avec le plaisir.
En construisant la grille de rentrée, quels sont les points que vous avez cherché à faire évoluer ?
La première chose concerne – et c’est notre richesse – les émissions centrées autour des savoirs et des connaissances, qui ont été lancées sous la direction de Laure Adler (1999-2005). Il convenait de les rénover afin de continuer à surprendre, tout en restant clair sur les offres. La clarté de la grille a été un des axes majeurs de notre travail, avec la volonté d’induire plus de plaisir dans la réflexion et la culture, à travers l’habillage et le choix des voix à l’antenne.
De quelle manière avez-vous pris en compte l’événement majeur de 2017, l’élection présidentielle ?
Cette année a été marquée par un climat de crispation du débat public, de discrédit de la parole politique, qui va se durcir plus encore dans les mois à venir. Cela nous a conduits à réfléchir à la manière dont on organise le débat sur l’antenne. C’est ainsi qu’il a été décidé de ne plus retrouver, sur des formats où ils s’exprimaient de manière unilatérale, « Le Monde selon… » Caroline Fourest, Brice Couturier ou Philippe Manière dans les « Matins ». Ces billets seront remplacés par des chroniques quotidiennes sur la vie des idées en France et à l’étranger. En revanche, vous retrouverez ces grandes voix dans une formule du vendredi du « Grain à moudre », où ils débattront. L’idée étant de faire s’exprimer d’un côté les savoirs et, de l’autre, de mettre en débat les opinions dans le « Grain à moudre » et dans « Répliques ». Et, bien sûr, en vue de cette échéance électorale, la rédaction prépare un vaste dispositif avec, notamment, dès la rentrée, un journal tous les jours à 8 h 15, qui couvrira les primaires puis la campagne.
Comment se manifeste cette volonté de clarification de la grille ?
A travers la matinale, qui désormais sera découpée en deux parties avec le « 6 h/7 h », produit par Emilie Chaudet, qui a pour ambition d’être une vraie vitrine de station, avec de la culture à travers un grand entretien mené par Tewfik Hakem, de la vie des idées avec Jacques Munier et de l’international avec Thierry Garcin. Il sera suivi du « 7 h/9 h » de Guillaume Erner, dans lequel les rendez-vous seront quotidiens et non plus hebdomadaires. Il y aura deux nouvelles séquences : les « Eclaireurs », où chaque jour, de 7 h 15 à 7 h 30, Guillaume Erner interrogera un expert sur une question d’actualité ; et un journal de la culture, à 8 h 45, conduit par Zoé Sfez, qui viendra conclure les « Matins ». Enfin, Nicolas Martin quitte la matinale pour animer une grande émission quotidienne consacrée à la science, de 16 heures à 17 heures, qui s’intitule « La Méthode scientifique ».
D’autres nouveautés sont-elles à attendre ?
Oui, en particulier le samedi, avec l’apparition d’un « 7 h/9 h » présenté par Caroline Broué, qui cesse d’animer « La Grande Table », reprise par Olivia Gesbert. Il sera très centré sur la culture, les idées et prendra en charge le traitement de l’info dans les médias. Le journal de 8 heures sera plus long le samedi. Toujours dans un souci de clarté et de simplification, avec Frédéric Barreyre, le directeur de l’information, nous avons repensé la présence de l’information sur l’ensemble de la grille afin qu’elle soit présente de manière régulière à l’antenne. Tous les journaux gardent la même durée, mais ils seront précédés, une demi-heure avant, par des appels de titres. En remplacement d’Olivia Gesbert, Raphaël Bourgois, coproducteur de « La Grande Table », va reprendre « Dimanche et après ». Enfin, Antoine Guillot va avoir une émission de cinéma le week-end àlaquelle Michel Ciment restera associé.
Philippe Meyer a été amené à quitter France Inter pour se concentrer sur France Culture. Allez-vous lui proposer d’autres rendez-vous ?
En plus de « L’Esprit public » qu’il continuera d’animer, nous travaillons sur une proposition qu’il m’avait faite l’an passé, axée sur le spectacle, qui sera produite en public et diffusée en été.
Slate vient de lancer des séries en podcast. Afin d’enrichir votre offre, allez-vous en proposer sur votre site ?
Nous n’en ressentons pas le besoin. Avant de produire davantage, il faut rendre plus accessible la richesse de notre proposition, très pérenne. Ainsi, après avoir rééditorialisé le fond, nous allons rééditorialiser la grille, au jour le jour.
Christine Rousseau Journaliste au Monde
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Le spectateur de Belleville
June 4, 2016 5:58 AM
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La comédienne et metteuse en scène Laëtitia Guédon prendra la direction des Amandiers (Paris 20e) à compter d’août 2016, Le futur lieu, issu de la réunion du centre d’animation des Amandiers et du Vingtième théâtre, est en en cours de travaux en vue d’une ouverture fin 2016.
Le projet de Laëtitia Guédon, tourné vers la création et la transmission et intitulé « Carrefour des mondes », est retenu à l’unanimité parmi les six candidatures présélectionnées en avril 2016. Émergence d'œuvres contemporaines, transmission et éducation artistique, implication des habitants, notamment des jeunes, création de festivals “Regards de femmes” et “Jeunes Textes en Liberté”, ou encore invitations à des artistes ou intellectuels faisant l’actualité, constituent les grandes lignes de ce projet.
Formée à l’École du Studio d’Asnières en tant que comédienne, puis au CNSAD de Paris en mise en scène, Laëtitia Guédon fonde en 2006 la Compagnie 0,10 et dirige depuis 2009 le Festival au Féminin de la Goutte d’Or à Paris. Elle est artiste associée à la Comédie de Caen, CDN, depuis 2015, et intervient dans le cadre des ateliers artistiques du Théâtre de la Commune, CDN d’Aubervilliers, depuis 2007.
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Le spectateur de Belleville
May 27, 2016 7:34 PM
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Par Angelo Corda pour Pluton Magazine
Nous avons rencontré pour vous trois jeunes directrices de théâtres privés, une rareté dans ce domaine presque exclusivement masculin, dominé par les grands groupes qui rachètent les théâtres parisiens à tours de millions.
Elles viennent d’horizons très différents mais une passion commune les a réunies : le théâtre. Elles nous parlent de leurs parcours, de leurs choix artistiques, de leur vision du métier.
Lire l'article sur le site d'origine : http://pluton-magazine.com/2016/05/27/directrices-de-theatre-filles-comptent/
Sylvia Roux : la Bourlingueuse.
L’enflammée Sylvia Roux a pris la direction du Studio Hébertot à l’été 2015. Elle a posé -pour un temps- ses valises de grande baroudeuse à l’abri d’un passage du 17ème arrondissement de Paris. Protégé physiquement par le Théâtre Hébertot, son imposant grand frère, le nouveau petit écrin de la lionne rousse trace sa voie de manière impressionnante et totalement autonome. La directrice est aidée dans ses fonctions par une équipe hétéroclite. Ses deux associés sont Yvan Barco, comédien et auteur qui a dirigé le Théâtre des Mathurins pendant 5 ans. Et Anne-Marie Roycourt, comédienne, amie intime de la jeune femme. Anne Deleuze assure quant à elle, la partie administrative.
Comédienne, metteuse en scène, productrice, professeur d’art dramatique au Cours Jean Périmony. Sylvia Roux a dirigé le département français de la Promenade Playhouse & Conservatory de Santa Monica à Los Angeles. « Lorsque Francis Lombrail a fait l’acquisition du Théâtre Hébertot en 2014, son souhait était d’avoir une programmation aussi exigeante pour le « grand » comme pour le « petit » Hébertot. Nous sommes des amis très proches et depuis longtemps. Averti de mon goût pour les textes, pour les auteurs contemporains, il savait que j’étais une véritable passionnée de ce métier, une accro à la création, une droguée de spectacle ! En effet, je vois trois à quatre pièces de théâtre par semaine depuis l’âge de 18 ans… Il m’a donc fait la proposition insensée de diriger cette belle salle. Je n’avais jamais pensé d’une manière concrète prendre possession d’un lieu. Bien sûr, j’avais déjà une vision de ce que je pourrais en faire si cela devenait un jour le cas, mais cela restait dans la sphère de mes rêveries… jusqu’à ce que Francis Lombrail me fasse confiance et me donne l’opportunité de prendre les rênes de ce théâtre.»
Nous n’allons pas choisir une comédie béotienne parce que celle-ci fera plus d’entrées. Ce que l’on s’imagine trop souvent et à tort selon moi.
Quel est le fonctionnement du Studio Hébertot ? Le principe est simple : les productions payent la location de la salle. Celle-ci coûte entre 500 et 600 € par représentation suivant l’horaire. Ensuite toute la recette revient aux compagnies. Elle n’est pas partagée comme cela peut-être le cas dans la majorité des théâtres.
« Ce postulat se veut transparent et il convient aux deux parties car si le spectacle marche moyennement, le théâtre ne perd pas d’argent mais en revanche, si celui-ci cartonne -et nous faisons tout pour cela- la totalité des bénéfices revient aux artistes et à leur structure de production. Il y a là un deuxième avantage pour nous : une véritable sélection dans la programmation. Nos choix ne sont gouvernés que par nos goûts car nous aimons défendre de beaux projets exigeants, ceux qui donnent l’image et la ligne artistique au Studio Hébertot. Nous n’allons pas choisir une comédie béotienne parce que celle-ci fera plus d’entrées. Ce que l’on s’imagine trop souvent et à tort selon moi. Et comme nous avons pléthore de demandes pour jouer dans notre salle, nous ne sommes jamais guidés par l’aspect uniquement commercial. Seuls comptent la qualité du texte, l’originalité, la proposition artistique. »
Ses projets futurs :
Avec son partenaire de scène Thomas Lempire, Sylvia Roux se prépare à jouer dans « Stavenger », une création d’Olivier Sourisse, mise en scène par Quentin Defalt au Théâtre de l’Arrache-Cœur pour le festival d’Avignon 2016 et une programmation au Studio Hébertot dans le courant de l’année.
Elisabeth Bouchaud: la science théâtrale
Le parcours très atypique de cette directrice de théâtre n’est pas pour en dérouter certains…
Physicienne, elle a été directrice de l’enseignement de l’ESPCI (Ecole Supérieur de Physique et Chimie Industriel de la ville de Paris) jusqu’à cette année. Membre du commissariat à l’énergie atomique, spécialiste de la rupture des matériaux hétérogènes, la scientifique a été distingué par plusieurs grands prix de l’académie des sciences. Bien qu’elle continue toujours la recherche dans le domaine, il en est un autre qui l’excite tout autant: le théâtre!
Il n’y a pas besoin d’avoir fait Maths sup pour être touché par une histoire, par des destins, par de l’humanité. L’art en général et le théâtre spécialement, est pour moi, le lieu de l’émotion partagée.
Comédienne et auteur, la charismatique Élisabeth, au sourire plein de soleil, s’est donnée au théâtre depuis de nombreuses années. A Londres où elle a monté et joué sa pièce musicale « A Contre-voix » ensuite repris, il y a peu dans son théâtre, et qui a remporté un joli succès.
Grande salle du Théâtre de La Reine Blanche C’est en avril 2014 qu’elle a un coup de cœur immédiat pour ce lieu très particulier, au potentiel exponentiel indéniable qu’est La Reine Blanche. Encore en poste à l’ESPCI, la passation artistique entre les anciens propriétaires et son équipe se fait petit à petit. Mais au bout d’un an, l’envie de passer à la vitesse supérieure la dévore ! N’y tenant plus, son envie de vivre cette aventure sans réserve l’emporte sur le reste. Elle délaisse l’enseignement supérieur et prend définitivement possession de son lieu, de sa direction générale et artistique avec une idée en tête: mettre la science sur les planches. Mais empreint d’une démarche ludique, littéraire, émotionnelle.
« Il y a une vraie attente du public, je dirais même une nécessité pour celui-ci. D’une part, pour réparer les traumatismes que la plupart ont vécu à l’école. On leur a dit : tu es nul, tu n’es pas légitime pour écouter de la science… Moi, je pense que tout le monde est légitime à écouter de la science. Cela ne veut pas dire qu’il faut absolument devenir scientifique, non. Je peux apprécier les tableaux de Gauguin ou les ouvrages de Kant sans être peintre ou philosophe. Cela fait partie de la culture . Et la culture, c’est s’ouvrir au monde pour pouvoir le décrypter. La science fait partie d’elle de la même manière, sauf qu’elle n’est pas divulguée au plus grand nombre. C’est dommage car c’est un domaine passionnant avec lequel on peut avoir du plaisir. Il faut faire envie aux enfants, aux jeunes. Les carrières scientifiques sont de magnifiques ascenseurs sociaux, surtout pour ceux qui ont des difficultés d’accession à ces évolutions sociales. C’est très important. Il faut vraiment dire aux gens qu’ils ont le droit de venir à la science. Et un théâtre, c’est un excellent endroit pour découvrir cela. Car pour certains, il est peut-être plus facile de pousser la porte du théâtre de leur quartier plutôt que celles de grands musées un peu froids. Il faut s’adresser aux émotions, à la sensibilité des gens. Parce que l’esprit de déduction mathématique, il faut l’avoir cultivé un peu, l’avoir quelque peu expérimenté. Mais la sensibilité ? Tout le monde en a une… Il n’y a pas besoin d’avoir fait Maths sup pour être touché par une histoire, par des destins, par de l’humanité. L’art en général et le théâtre spécialement, est pour moi, le lieu de l’émotion partagée.
Je déteste l’art ou le théâtre imperméable et prétentieux. Cela m’ennuie prodigieusement.
Et puis mon ambition pour ce lieu est de donner à voir des choses exigeantes, de grandes qualités artistiques mais qui ne soient jamais hermétiques. Je veux m’adresser à l’intelligence des gens. J’ai envie de leur dire : « c’est intelligent, c’est exigeant, c’est pour vous ! » Et il ne s ‘agit pas là de faire des œuvres que seule une élite pourrait apprécier. Cela ne m’intéresse aucunement. Je déteste l’art ou le théâtre imperméable et prétentieux. Cela m’ennuie prodigieusement. Je voudrais que « la Reine Blanche » soit un lieu de vie, de convivialité, de rapprochement et de partage. Car ici, il n’y a pas que du théâtre. Il y a aussi des rencontres littéraires avec de grands auteurs très connus et populaires. Il y a également du cinéma avec notre événement Cinema e Pastasciutta. Un dimanche par mois, nous projetons les meilleurs films du grand cinéma italien. Après la projection, nous organisons un dîner autour de la cuisine italienne. Nous installons de grandes tables sur lesquelles sont disposées de larges plâtrées de Pasta, cuisinées avec amour, comme le ferait la mamma !
Stéphanie Fagadau-Mercier : la force douce.
Lorsque l’on plonge dans le regard profond et intelligent de Stéphanie Fagadau-Mercier, il vous renvoie immédiatement l’image d’une grande sérénité mêlée à une grande force de caractère, comparable aux grands fonds marins : à la fois paisible et mystérieux. La directrice de la Comédie et Studio des Champs-Élysées, nous reçoit dans la bulle chaleureuse de son bureau de l’avenue Montaigne à Paris.
C’est en 2006 que la jeune femme prend la direction du Studio des Champs-Élysées qui s’abîme alors dans la torpeur. En effet, depuis plusieurs années, le succès est loin d’être au rendez-vous. Comme dans un vieux tailleur Chanel, le quartier, trop engoncé dans sa vision d’un théâtre bourgeois, un brin poussiéreux, ne goûte guère l’ alternative des petites salles. Elles qui ne peuvent s’offrir les têtes d’affiches et autres maestri du théâtre à gros moyens. C’est avec patience, à côté de Michel Fagadau, son illustre père et grand metteur en scène qui dirigea l’institution de 1994 à 2011 que Stéphanie Fagadau-Mercier impose son style tourné vers les auteurs anglo-saxons. (Les chiens ne font pas des chats…) Le Studio commence alors à enchaîner les succès grâce à sa programmation plus pointue, plus moderne, en phase avec son temps. Cassant les codes, faisant découvrir la nouvelle génération à l’ancienne, c’est une autre catégorie de spectateurs qui est drainée en ces lieux. Et la recette fonctionne… Puis en 2009, la jeune directrice franchit une étape supplémentaire en co-dirigeant La Comédie des Champs-Élysées avec son père. A la disparition de celui-ci en 2011, Stéphanie, pourtant très sollicitée, refuse de vendre et prend définitivement la tête du lieu. Forte de l’enthousiasme suscité par son travail sur le Studio, il lui semble tout naturel de continuer sur cette voie et d’unifier la programmation des deux salles. C’est ce qu’elle fait en ce moment même en ayant eu la très bonne idée de reprendre l’excellent spectacle « Le Portrait de Dorian Gray », mis en scène par Thomas Le Douerec qui fît, précédemment, les beaux jours du Théâtre Le Lucernaire. Effectivement, la pièce « La Rivière » de Jez Butterworth interprétée entre autre par Emma De Caunes, Nicolas Briançon et Anne Charrier, n’a pas trouvé son public et a dû s’arrêter brutalement. (Telle est la dure loi du théâtre…) Mais Stéphanie Fagadau-Mercier ayant vu et adoré l’adaptation d’Oscar Wilde quelques jours auparavant, tente sa chance et propose à la compagnie de venir jouer chez elle. Étant libre et emballée par la proposition, celle-ci commencera trois jours plus tard dans la salle de 600 places ; et ne désemplit pas depuis ! Justice est faite…
C’est Mme Christiane Taubira qui, surprise de voir que j’étais la jeune directrice des lieux, m’a dit un jour: «Soyez fière de vous! Vous en avez le droit!» Cela a marqué mon esprit et m’a aidé à assumer pleinement mon statut et mes choix. Surtout devant des artistes aux carrières parfois très prestigieuses et qui le savent!
Sur tous les fronts, assumant pleinement son statut très envié, sa jeunesse, son héritage, ses choix artistiques, passionnée par son métier qu’elle arrive à concilier avec sa vie de famille et ses trois enfants, elle nous dévoile également ses projets futurs :
Pour la rentrée de septembre 2016, la directrice, qui avait offert cinq ans plus tôt la scène de sa maison à l’artiste Gaspard Proust, le fait revenir à la Comédie des Champs-Élysées pour son nouveau spectacle intitulé « Nouveau Spectacle ».
En janvier 2017, elle accueillera avec une joie non-dissimulée, la nouvelle pièce de l’omniprésent Florian Zeller. Mais cette fois-ci dans un registre dramatique, doté d’un texte qui ne provient pas d’une énième commande commerciale. Et c’est tant mieux, car c’est là où le jeune auteur est le meilleur. Ressortant un manuscrit de la pénombre de son tiroir, il n’osait le proposer aux théâtres par crainte d’un refus net. Stéphanie Fagadau-Mercier à été la première à le lire…. et l’a signé sur-le- champ!
Voilà des filles qui comptent!
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Le spectateur de Belleville
March 19, 2016 10:24 AM
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Entretien par Nathalie Yokel pour La Terrasse :
Votre nomination à la tête de la plateforme entre Cherbourg et Elbeuf a-t-elle modifié la conception du festival ? Yveline Rapeau : Je vais faire une réponse de normand… donc oui et non ! Non, parce que la préparation d’un tel festival se fait tellement en amont que ce n’était pas raccord avec la date de ma nomination. Et oui, car cette édition de Spring prend cette nouvelle configuration en compte, mais pour « marquer le coup », car il s’agit seulement des premiers pas de cette plateforme cirque en Normandie. La première implication et co-signature entre les deux pôles cirque se concrétise à travers les spectacles de Yoann Bourgeois, avec Elbeuf et Caen, et du CNAC, dont Avec vue sur la piste a bénéficié d’un temps de travail à la Brèche, pour ensuite symboliquement rayonner à l’échelle de la région. « Le cirque va bien aujourd’hui, et Spring le montre. » Pourquoi cette mise en lumière en 2016 de Chloé Moglia et de Phia Ménard ? Est-ce pensé en résonnance avec la présence de Phia Ménard au CCN de Caen ? Y. R. : Cela fait cinq ans que nous travaillons à la venue de Phia, et c’est un heureux hasard que nous nous soyons retrouvées avec le CCN. L’approfondissement de cette relation se construit dès cette année, ce qui nous amène à anticiper ensemble pour Spring 2017, à travers le travail de son artiste complice Mélanie Perrier. J’aime la singularité de Chloé et Phia : elles écrivent une œuvre, et c’est ce que je souhaite montrer en proposant ces parcours d’artistes. Ce sont deux univers très différents, mais j’y vois peut-être un point de convergence : elles sont dans la convention du spectacle dont elles maîtrisent l’écriture, mais avec le désir de laisser une part à la dimension performative. Quels sont les spectacles du festival qui ont bénéficié d’un accompagnement ? Y. R. : Tous les spectacles de Phia Ménard… Puis Noos, Aneckxander, Tu, Celui qui tombe, La Poème, Péripéties, Le Mouvement de l’air, Bruit de Couloir, L’Effet Bekkrell, La femme de trop… Quasiment tous, mais je ne m’interdis pas la simple diffusion. Comme La Brèche est un lieu de fabrique, bien évidemment Spring est l’occasion privilégiée de programmer ses créations. L’effet plateforme va être démultiplié à partir de la saison 16-17 où la synergie entre les deux pôles cirque sera pleine et entière, avec un nouveau temps fort entièrement dédié à la création qui verra le jour à Elbeuf à l’automne. Vous parlez d’un foisonnement, et d’une nouvelle génération qui prend sa place. Cela veut-il dire que le cirque va bien ? Y. R. : Il va bien, et pour donner un peu plus de poids et de profondeur à mon optimisme, je dois dire que j’ai eu ce questionnement sur le devenir du cirque il y a environ cinq ans. Trois phénomènes se conjuguaient : d’abord la création sous chapiteau reculait tellement qu’on pouvait s’interroger sur son avenir. Ensuite, c’était la disparition des grandes formes, et a contrario existait une prolifération de solos et de duos. Et puis il y avait une crise générationnelle, puisque les anciens fermaient boutique. Toutes les questions de transmission ont surgi en même temps qu’une crise esthétique, car nous finissions un cycle avec les metteurs en scène et chorégraphes du CNAC, les grands Nadj, Lattuada, Lavaudant… La nouvelle génération s’est enfin affranchie du modèle et du référent CNAC. Aujourd’hui, se profile un mouvement très porteur de promesses et d’horizons ouverts, parce que les circassiens assument une liberté entière de créer comme bon leur semble. Ils vont vers la danse, vers les arts numériques… Ils prennent ce dont ils ont besoin pour dire ce qu’ils ont à dire. Le cirque va bien aujourd’hui, et Spring le montre. Propos recueillis par Nathalie Yokel
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Le spectateur de Belleville
March 14, 2016 5:56 PM
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Communiqué du Ministère de la Culture et de la Communication :
Audrey Azoulay, ministre de la Culture et de la Communication et Dominique Gros, maire de Metz, en plein accord avec le président de la région Alsace Champagne-Ardenne Lorraine, ont donné leur agrément à la proposition du jury de nommer Claire Guillemain à la direction générale commune de l’orchestre national de Lorraine, syndicat mixte, et de Metz en Scènes, établissement public de coopération culturelle (EPCC).
Ce syndicat mixte produit environ 70 événements par an à Metz (concerts et créations), en région et à l'international. Pour sa part, l’EPCC Metz en Scènes organise 450 événements (musiques savantes, musiques actuelles et danse principalement) en animant trois sites : l’Arsenal, les Trinitaires et la Boîte à musiques. Le processus de rapprochement engagé entre ces deux structures vise à l’émergence d’une Cité musicale à Metz.
Dans ce cadre, le projet artistique et culturel de Claire Guillemain s’inscrit dans une démarche citoyenne et intergénérationnelle. Avec l'intention de développer les publics et les actions culturelles, il dessine une Cité ambitieuse, confortant la diversité musicale et la place de la danse dans une vision artistique coordonnée entre les disciplines. Il place au cœur de la Cité les artistes, les créateurs et en premier lieu les musiciens de l’orchestre national de Lorraine.
Claire Guillemain a occupé les fonctions de directrice déléguée de l’ensemble musical, La Simphonie du Marais (direction Hugo Reyne) avant d’être déléguée générale du syndicat PROFEDIM depuis 2009. Elle est par ailleurs présidente de la Fédération des Entreprises du Spectacle vivant, de la Musique, de l’Audiovisuel et du Cinéma (FESAC) qui regroupe 32 organisations professionnelles dans 9 champs conventionnels du spectacle vivant et enregistré.
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Le spectateur de Belleville
February 28, 2016 6:46 PM
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Publié dans Le Républicain lorrain :Carole Thibaut, artiste associée au Carreau-Scène nationale, a recueilli la parole de quelques Forbachoises sur le monde de l’industrie et leur construction culturelle, leur identité. Ce travail aboutira, fin février, à une série de représentations dans le Bassin houiller. Carole Thibaut a rencontré et discuté avec des femmes issues de la communauté tzigane ou habitant le quartier du Wiesberg. Photo Philippe RIEDINGER Des industries, des hauts-fourneaux et des hommes. Ce paysage a bercé Carole Thibaut, metteuse en scène et comédienne, depuis son enfance et a inspiré sa nouvelle création. Seule ombre à ce tableau : il manque des femmes. Dans le cadre de son projet Longwy-Texas-Forbach (Les Filles de l’industrie), la nouvelle directrice du Centre dramatique de Montluçon donne la parole à des Forbachoises. Depuis plusieurs semaines, elles lui rapportent quelques bribes de leur expérience personnelle. Ce travail, en collaboration avec le Carreau-Scène nationale dont elle est artiste associée tout au long de cette saison 2015-2016, débouchera sur une série de représentations à la fin du mois de février. Une histoire d’hommes… Sa réflexion autour du façonnage de la mémoire féminine trouve son origine dans son propre héritage. Fille de sidérurgiste, elle a vécu sa jeunesse avec ces quelques mots inscrits sur une assiette en émaux : "Longwy vivra". « Lorsque mon père a vu le premier haut-fourneau tomber, je l’ai vu pleurer. » A cette époque, la sidérurgie est surtout une histoire d’hommes. « Depuis des années, mon travail tourne autour de l’histoire de ces femmes d’ouvriers qui n’apparaît pas comme officielle. Pour moi, elles font partie de la grande histoire, comme les hommes. » La metteuse en scène a choisi de s’intéresser à ces parcours féminins qui se retrouvent exclus de la vie de l’usine. Ses travaux ont pris une autre tournure il y a un peu plus d’un an, lors de sa rencontre avec Frédéric Simon, ancien directeur du Carreau. « Nous avons évoqué mon projet Monkey Money, porté sur le monde marchand. Il a été question de Longwy-Texas. Ce qui a été initié à Longwy avec la sidérurgie pouvait aussi être fait à Forbach avec les mines. » Au-delà de la question de la mémoire des femmes dans l’industrie, Carole Thibaut souhaite interroger la question de la construction culturelle des filles, de leur identité et de l’héritage. En septembre 2015, et dans le cadre de la politique de la Ville, une première sélection est réalisée par Cindy Primierollo et Faïza Maameri, membres du personnel du Carreau. Elles ont travaillé en lien avec de nombreuses associations du secteur afin de leur expliquer le concept : Amitiés tziganes, le CMSEA, l’ASBH et Génération Nouvel Horizon. Des personnes de la communauté tzigane et du centre social du Wiesberg ont été reçues en groupes et en entretiens individuels. Chaque participante a eu la possibilité de rapporter des objets personnels et chers, ayant une signification pour elles. « Pour moi, il s’agit d’échanges plus que de confidences. Une écrivaine est chargée de retranscrire de manière brute ce que disent mes interlocutrices. » Des Forbachoises sur scène Ces témoignages peuvent apparaître comme universels et des recoupements peuvent être faits malgré les parcours différents des unes et des autres. « Ces femmes ont un désir de vivre de manière droite. Elles ont une force, une dignité. L’une d’entre elle m’a raconté comment elle avait, un soir, surpris sa mère en train d’apprendre le français dans la cuisine. » Ce travail sera présenté au Carreau le mardi 23 février à 19 h 30. « Il ne s’agit pas d’un spectacle mais d’une conférence-performée. Des petites formes seront créées et dureront une vingtaine de minutes. » L’objectif est de découvrir les récits de ces Forbachoises. Trois habitantes du Wiesberg se partageront la scène et prendront la parole sur leurs souvenirs. Trois autres représentations délocalisées auront à la salle Emmaüs rue du Rempart (le 24 février à 19 h 30), à l’école du Langenberg à Hombourg-Haut (le 25 février à 19 h 30) et à la Maison des associations à Behren (le 26 février à 19 h 30). G. T.
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Le spectateur de Belleville
December 22, 2015 5:12 PM
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Publié dans Livres Hebdo :
La directrice du développement et des publics du Musée de l'Histoire de l'immigration succédera à Régine Hatchondo, qui rejoindrait le ministère de la Culture et de la Communication.
Le premier ministre Manuel Valls change de conseillère pour la culture et a choisi une proche, Nathalie Sultan, qui devrait prendre ses fonctions début janvier, en replacement de Régine Hatchondo. Nathalie Sultan quitte donc son poste de directrice du développement et des publics du Musée de l'Histoire de l'immigration, inauguré il y a un an par François Hollande.
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Le spectateur de Belleville
December 16, 2015 7:11 PM
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Par Emmanuelle Bouchez dans Télérama : Avec 45% des suffrages, le FN ne prend pas la tête de la région Paca, mais implante toujours plus profondément ses idées. Les artistes doivent réveiller la conscience des citoyens estime Macha Makeïeff. Elle respire – « C'est comme si je venais de poser enfin une valise trop lourde à porter » –, mais reste tendue, même si la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur n'a pas voulu du Front national à sa tête. La metteuse en scène Macha Makeïeff, quatre ans de mandat, à la tête de La Criée, centre dramatique national de Marseille qu'elle conçoit comme « une maison ouverte », sait bien que « si la météorite brune a été évitée, le ciel reste toujours chargé : il y a quelque chose d'endémique dans cette montée du Front national, contre lequel il faut déployer ! » Avec Bernard Foccroulle, le directeur du festival lyrique d'Aix-en-Provence, elle avait organisé une réunion-plan de bataille de tous les artistes et responsables culturels de Paca, le mercredi 16 décembre, à La Criée. Pas question de renoncer aujourd'hui à ce « front de vigilance » , une fois le pire écarté. Il y aura tous les acteurs de Marseille (Gymnase, Merlan, Friche de la Belle de Mai, Mucem) mais aussi ceux de la côte, de Toulon (où Charles Berling, directeur du Théâtre Liberté a pris position pour soutenir la liste Estrosi) jusqu'à Nice, où Irina Brook, la directrice de l'autre centre dramatique national du secteur, ira voir de conserve avec elle le président élu dimancher dernier... « Christian Estrosi a d'emblée déclaré qu'il accueillerait la diversité des opinions et toutes les sensibilités politiques qui avaient rendu possible son élection. Nous allons le prendre au mot sans faire de procés d'intention. » Au sud, comme au nord (voir le témoignage de Christophe Rauck, du Théâtre du Nord, à Lille), la parole circule donc entre les lieux d'art et de culture qui se disent enfin prêts à s'engager, ensemble, sur le terrain : « Cette menace nous soude, elle provoque un précipité de nos convictions. Nous avons reçu un choc et nous allons inventer un plan d'action pour contrer cette idéologie latente et sournoise. Par tous les biais possibles, via le témoignage des grands textes comme par des formes très concrètes comme le développement de projets avec les amateurs. Il faut réveiller la conscience des citoyens. Les fascistes ont toujours fait leur lit dans la désespérance sociale, on le sait, mais ne tombons pas pour autant dans la compassion molle. Ne renonçons pas à nous adresser au sens de la responsabilité de chacun : personne ne vote avec un pistolet sur la tempe ! La réponse donnée par les artistes saura être puissante : ils ont de l'imagination et des outils, grâce à toutes ces institutions qu'ils dirigent. » Dans le contexte actuel, Macha Makeïeff s'inquiète surtout pour la jeunesse, coincée entre tentation du FN et radicalisation. Elle la voit parfois dans une très mauvaise spirale... « Pour lutter contre l'amertume qui peut se loger à des endroits très intimes, il faut lui tendre la main et miser sur son intelligence car les choix des ados et pré-ados sont encore très réversibles. Les jeunes manquent de vision historique, ils sont régis par l'immédiateté. C'est envers eux, surtout que je me sens investie d'une absolue responsabilité. Je veux les aider à s'ouvrir au monde, à le penser, à le contempler. »
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Le spectateur de Belleville
October 30, 2015 4:37 AM
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Pour sa deuxième création à La Commune, dont elle a fait une maison inventive et vivace, Marie-José Malis choisit La Volupté de l’honneur, de Pirandello, et examine les conséquences de l’exigence de vertu et de vérité.
Lire l'entretien par Catherine Robert pour La Terrasse : http://www.journal-laterrasse.fr/marie-jose-malis-la-volupte-de-lhonneur/
LA VOLUPTÉ DE L’HONNEUR du 5 novembre 2015 au 20 novembre 2015 La Commune 2 Rue Edouard Poisson, 93300 Aubervilliers, France Mardi et mercredi à 19h30 ; jeudi et vendredi à 20h30 ; samedi à 18h et dimanche à 16h. Tél. : 01 48 33 16 16.
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Le spectateur de Belleville
September 9, 2015 6:48 PM
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La directrice du Théâtre national de Nice a livré une programmation engagée, en présentant un théâtre « au service de ce qui se passe dans le monde », en résonance avec l’humanité, la planète. Il y a eu du souffle, de l'émotion contenue dans la salle de répétition du Théâtre national de Nice (TNN), pavoisée en base de lancement de la saison théâtrale. Le monde extérieur s'y est tu un long moment pour écouter Irina Brook. Mais ce monde qui nous traverse, nous bouleverse, nous transperce et que la directrice du TNN observe «au summum de sa crise» était dans toutes ses phrases. Irina Brook a expliqué son sursaut. «Jusqu'alors je pensais que faire du théâtre, rassembler les êtres constituait un geste suffisant. » Plus maintenant. La voilà convertie à « un théâtre au service de ce qui se passe dans le monde.» Alliance avec l'altérité Ce n'est même plus un choix, mais une évidence: «Le théâtre est un des seuls outils qu'il nous reste pour véhiculer un monde meilleur», a-t-elle glissé. Comment ? Hier, Irina Brook a scellé une alliance avec l'altérité, délicatement en une image : «Le théâtre est un endroit où on peut se mettre dans les chaussures d'un autre.» La directrice du TNN l'a clairement dit, elle ne recherche pas d'acte politique mais ambitionne «de remettre les êtres dans leur humanité». Ce théâtre, elle veut le magnifier dans tous les sens «plus festif, plus intellectuel ».Jamais pesant, jamais rébarbatif, elle le promet aussi. «La programmation est très, très riche mais j'aurais envie de voir tous les spectacles, de les partager», a-t-elle assuré. Le climat en scène Au moment de décliner le très long programme, Irina Brook a eu peur d'exténuer son auditoire en détaillant 140 pages. La directrice du TNN a donc insisté sur quelques points. Dont le festival « Réveillons-nous ! » du 28 novembre au 12 décembre. A l'heure de la COP 21, « cette bataille pour sauver la planète », le théâtre apportera une vaste contribution en spectacles, danses, projections de films, happenings, ateliers pédagogiques. Le coup d'envoi sera donné avec Les Glaciers grondants (David Lescot), les 26 et 27 novembre. On y écoutera des invités de choix, Hubert Reeves, Mélanie Laurent, Vandana Shiva, Coline Serreau, Marie-Monique Robin. Car il s'agira aussi d'ouvrir des fenêtres. « Il faut que nous ayons des espoirs ! », a ajouté Irina Brook. Le TNN vibrera de ses créations. On parlera de mondialisation avec Terre noire (28 janvier au 7 février) de Stefano Massini, de migrants avec Lampedusa Beach (5 au 6 février) et Esperanza (24 février au 6 mars). Irina Brook a avoué son plaisir à accueillir Le Petit Théâtre du bout du monde (théâtre de la Massue-Cie Ezéquiel Garcia-Romeu). Il y aura aussi l'événement Shakespeare : le festival Shake Nice ! sera aussi maintenu du 7 au 24 janvier. Et bien d'autres rendez-vous. «La boue et le noir tiennent», écrivait Beckett. Irina Brook avec ce « théâtre essentiel » veut les laver au grand jour de l'humanité.
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