Revue de presse théâtre
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LE SEUL BLOG THÉÂTRAL DANS LEQUEL L'AUTEUR N'A PAS ÉCRIT UNE SEULE LIGNE  :   L'actualité théâtrale, une sélection de critiques et d'articles parus dans la presse et les blogs. Théâtre, danse, cirque et rue aussi, politique culturelle, les nouvelles : décès, nominations, grèves et mouvements sociaux, polémiques, chantiers, ouvertures, créations et portraits d'artistes. Mis à jour quotidiennement.
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June 9, 2015 6:24 PM
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Yassine Belattar à Béziers pour « sortir du tragique par le comique »

Yassine Belattar à Béziers pour « sortir du tragique par le comique » | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par Sandrine Blanchard dans son blog du Monde "Scènes de rire"


Il en est persuadé: "Face au Front national, le rôle des humoristes est primordial". Pour joindre l'acte à la parole, Yassine Belattar a lancé depuis quelques semaines, avec le soutien de Canal+, une "tournée interdite" dans les villes gérées par le FN. Cette idée est née après la déclaration de Patrick Bruel annonçant qu'il refuserait de se produire dans les communes passées aux mains de l'extrême droite. "Quel mépris", considère l'humoriste.


Après Hénin-Beaumont, Mantes-la-Ville et Marseille septième secteur, il sera,mercredi 10 juin à Béziers. "Nous voulons répondre aux provocations de Didier Ménard par la citoyenneté", explique cet humoriste français d'origine marocaine - et non pas musulmane "parce que la musulmanie n'est pas un pays". Il dit "nous"parce qu'il part avec ses collègues de Beur FM (radio sur laquelle il officie chaque jour) qui participent à cette opération baptisée "Républicains tout terrain". L'antenne sera délocalisée le temps d'une journée et proposera deux émissions en direct du théâtre biterrois Le Minotaure: la Matinale de 7h à 12h et Les Zinformés, de 14h à 17h. Cette "virée" se terminera avec le spectacleIngérable!, stand-up engagé que Yassine Belattar a coécrit avec son complice Thomas Barbazan et ses "copains" des Guignols (Philippe Mechelen, Lionel Dutemple, Julien Hervé).


Lire l'article entier : http://rires.blog.lemonde.fr/2015/03/19/yassine-belattar-face-au-fn-le-role-des-humoristes-est-primordial/

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June 4, 2015 6:46 PM
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Laurence Masliah reprend au Lucernaire son spectacle

Laurence Masliah reprend au Lucernaire son spectacle | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par Armelle Héliot sur son blog :

Le très beau spectacle a touché le public. Il est repris. Ne le ratez pas ! Nous republions l'article du Figaro de cet hiver.

La comédienne tresse les fils du passé et du présent pour célébrer sa grand-mère, une de celles qui sauvèrent les enfants de Moissac.

 

Lire l'article d'Armelle Héliot en entier : http://blog.lefigaro.fr/theatre/2015/06/laurence-masliah-reprend-au-lu.html

 

Le Lucernaire (Paris VIe), du mardi au samedi à 19 h. Texte en vente au théâtre ou sur www.envotrecompagnie.fr

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June 1, 2015 5:43 PM
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Music-Hall (Jean-Luc Lagarce / Véronique Ros de la Grange), critique de Jean-Pierre Leonardini

Music-Hall (Jean-Luc Lagarce / Véronique Ros de la Grange), critique de Jean-Pierre Leonardini | Revue de presse théâtre | Scoop.it
L'Humanite | Jean-Pierre Leonardini
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May 25, 2015 5:02 PM
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«Und», glaçant monologue

«Und», glaçant monologue | Revue de presse théâtre | Scoop.it

CRITIQUE d'Anne Diatkine publiée dans Libération

 

 

Mise en scène par Jacques Vincey dans un décor qui se délite, la comédienne impressionne par l’intensité qu’elle donne à un texte au bord de l’urgence.

 


Elle est seule en scène sur un tabouret, comme en ont parfois les éléphants dans les cirques. Seule comme une funambule sur son fil, dans un magnifique fourreau écarlate qui pourtant ne permet aucun pas. Et elle semble très grande, tandis qu’au-dessus d’elle, un lustre gigantesque, composé de glaçons rectangulaires, fond goutte à goutte, et que la transparence de la glace démultiplie la lumière blanche. Elle semble prise dans le gel, prisonnière d’un espace intérieur qui se délite, une catastrophe, alors même qu’elle paraît habillée pour un grand soir. Son chignon et son maquillage sont ceux d’une geisha. Elle parle et nous emporte. On est violemment ému, bien qu’on aurait peine à expliquer ce qu’il se raconte. L’intelligence lâche prise, on se laisse porter par la glossolalie, ces blocs de phrases dont manque parfois la fin. Elle ne fera aucun pas, même si son buste et ses bras se meuvent en torsions. Loin sur le plateau, comme dans un autre temps, un autre espace, un homme, Alexandre Meyer, l’accompagne en musique.



Forêt de mots.

 

Und est avant tout une expérience sensorielle. Elle est d’autant plus forte qu’elle se rapproche de l’hypnose. Il y a l’immobilité du corps de l’actrice, ce point carmin que l’on fixe, la réverbération des glaçons, et surtout la voix exceptionnelle de Natalie Dessay, qui se fraie un chemin dans cette forêt de mots. Elle fait surgir des images, provoque des rencontres, et articule si bien que l’on n’est bien obligé d’accepter que l’énigme de la pièce ne sera résolue que si l’on accepte de se laisser dissoudre par les sons. Comprendre ne sert à rien.

Un bruit de pluie incessant, donc, accompagne le monologue de cette femme qui attend sans doute un homme et se remémore un lieu. Elle est juive. Du moins elle le prétend. Et aristocrate. Du moins en est-elle fière. On n’est pas obligé de penser à la Shoah, tandis que le décor nous inquiète. Est-on si fréquemment témoin, spectateur au théâtre, d’un lieu qui disparaît sous nos yeux, sans être détruit activement par les acteurs, durant le temps de la représentation ? Chaque spectateur convoque ses propres références, tandis que la femme semble délirer, prise dans une passion amoureuse mortifère. En ce qui nous concerne, Und, prénom du personnage et conjonction de coordination, laisse surgir furtivement Malina, l’héroïne du roman d’Ingeborg Bachmann : «Je n’ai pas entendu de fourgon/ Je n’ai pas entendu de camion/ Ni même de voiture/ Ce n’est pas lui c’est un rôdeur/ A moins que/ Poussé par son imagination sa sensibilité baroque il n’ait choisi de masquer sa timidité sous cette…/ les juifs l’épuisent sans doute.» C’est un fil et on s’en saisit. Rien n’oblige le spectateur à entrer dans l’horreur, tandis que le personnage est comme une gamine qui joue à se faire du thé dans un service de porcelaine de pacotille et appelle des domestiques qui manquent constamment.

Filage. Parfois, un lourd bruit fait tressaillir, l’actrice comme les spectateurs. La chaleur des lumières détache les blocs de glace qui s’écrasent violemment, passant parfois à cinquante centimètres du visage de Natalie Dessay, et scandent ses propos. Les chutes sont aléatoires. La glace peut tomber quand l’actrice évoque un «désir de contingence». Ou briser le texte quand elle évoque les «herbes folles» qui ont poussé dru, «épaisses comme le poignet» dans un espace qui pourrait être un camp. A chaque fois, l’on sursaute.

On ne dira pas par quel dénouement se clôt la représentation. Cet après-midi de filage, Natalie Dessay, complètement trempée, explose de rire en tentant de quitter son tabouret entouré d’eau pour saluer sans s’effondrer dans ce qui fut le décor. Comme lui, comme le personnage, on a changé d’état. On pensait la pièce irreprésentable, et nous voici face à l’évidence. C’est peut-être cela, un metteur en scène et une interprète.

Envoyée spéciale à Tours A.D.

 


Und de Howard Barker avec Natalie Dessay. Théâtre Olympia, Centre dramatique régional de Tours (37). Jusqu’au 5 juin. Rens. : www.cdrtours.fr Et du 21 au 24 juillet au Théâtre de l’Athénée, 75009. Puis en tournée (au Théâtre de la Ville-Abbesses, du 29 avril au 14 mai 2016).

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May 23, 2015 10:48 AM
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Natalie Dessay, le trac avant la grande première

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Publié par Delphine Coutier dans La Nouvelle République :

 

 

Mardi, Natalie Dessay fait ses premiers pas de comédienne à Tours dans “ Und ”, sous la direction de Jacques Vincey. Même pas peur ! Ou presque.

 

 Elle arrive tout de noir vêtu à la porte du bureau de Jacques Vincey, le directeur du Théâtre Olympia. Un endroit que Natalie Dessay connaît bien dorénavant. La soprano mondialement connue y vit quasiment en permanence depuis un mois. Depuis que les répétitions (qui ont commencé voilà plus d'un an à raison d'une journée ou deux passées en Touraine, en fonction de son emploi du temps très rempli) pour « Und » lui ont pris toutes ses journées.

Mardi, en effet, Natalie Dessay fera ses premiers pas de comédienne sur la scène du Théâtre Olympia dans « Und » de Howard Barker, un monologue mis en scène par Jacques Vincey. A quelques jours de la création, l'artiste semble remontée à bloc, prête à affronter le public mais aussi les professionnels qui doivent l'attendre au tournant. Pas trop le trac, quand même ? « Je suis une grande traqueuse, lance-t-elle tout de go. Ici, je n'ai pas la difficulté de chanter mais il y a quand même le texte à apprendre. Et ce n'est pas un texte simple. » 
Un monologue que Jacques Vincey n'a pas hésité à confier à la chanteuse lyrique. « En lisant le texte, j'ai ressenti la musicalité du texte et j'ai pensé à Natalie. Même si, dans " Und ", elle ne chante pas. » Est-ce différent de travailler avec Natalie Dessay ? « C'est différent, répond le metteur en scène après un petit temps de réflexion, dans le sens où c'est une artiste qui se déplace du chant au théâtre avec ce que cela comporte de fraîcheur, d'appétit pour cette expérience nouvelle. Et ce n'est pas différent, car c'est une grande interprète qui s'épanouit dans le travail. »Appréciation du metteur en scène pour son actrice. Et inversement ? « Jacques est d'une grande bienveillance. On travaille dans le calme, la joie. Je ne me sens pas du tout, ni contrainte, ni surveillée, ni jugée. » 
Mardi, Natalie Dessay se lance dans le grand bain sous les regards attentifs. « Mon mari, ma fille, mes agents seront là et Howard Barker lui-même viendra à l'une des représentations à Tours. » Le dramaturge découvrira la version française de sa pièce. Aucune interprète française n'a donné vie à ce personnage de femme tourmentée de « Und » : Natalie Dessay laissera son empreinte à jamais.

 

 

 

« Und », les mardi 26, mercredi 27 mai à 20 h, jeudi 28 à 19 h, vendredi 29 à 20 h, samedi 30 mai à 17 h, lundi 1er juin à 19 h, mardi 2, mercredi 3 à 20 h, jeudi 4 à 19 h, vendredi 5 juin à 20 h. De 8 € à 22 €. Au Théâtre Olympia, rue de Lucé à Tours.
Tél. 02.47.64.50.50.

Delphine Coutier
 
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May 13, 2015 11:39 AM
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Music-Hall de Jean-Luc Lagarce – Mise en scène Véronique Ros de la Grange avec Jacques Michel à La Manufacture des Abbesses – Du 22 avril au 13 juin 2015 Mercredi 19h / Jeudi 19h / Vendredi 19h / S...

Music-Hall de Jean-Luc Lagarce – Mise en scène Véronique Ros de la Grange avec Jacques Michel à La Manufacture des Abbesses – Du 22 avril au 13 juin 2015 Mercredi 19h / Jeudi 19h / Vendredi 19h / S... | Revue de presse théâtre | Scoop.it
Music-Hall de Jean-Luc Lagarce – Mise en scène Véronique Ros de la Grange avec Jacques Michel à La Manufacture des Abbesses – Du 22 avril au 13 juin 2015 Mercredi 19h / Jeudi 19h / Vendredi 19h / Samedi 19h – Le plaisir comme organe au théâtre ! Il est évident que Jean-Luc LAGARCE a mis beaucoup de lui-même dans le soliloque de cette vieille actrice qui n’a pour d’autre interlocuteur que le fond d’une salle de théâtre « vide ». Cauchemar ou rêve d’une artiste qui s’imagine toujours assise sur un tabouret face au public. La scène n’est pourtant pas une page blanche.Mais l’écrivain sait qu’en levant son stylo, il commence à jouer. Il descend sur la page de la même façon que l’artiste entre en scène. L’artiste de la pièce Music-hall n’a qu’un rôle à jouer, le sien. C’est le rôle de sa vie en somme, c’est celui de toute sa vie. Alors, elle la raconte comme elle fouillerait son propre corps, toutes les poches de sa mémoire. Elle se brûlerait la cervelle plutôt que de ne pas jouer, elle a dans la peau tous ses partenaires réels ou imaginaires, elle a dans la peau un vieux tabouret qui la suit partout comme un chien. L’écriture de Jean Luc LAGARCE vibre comme ce tabouret miracle prodigieux , elle troue le papier, vive et contemplative à la fois. Elle connait le plaisir surtout . Le bonheur de s’exhiber, c’est quelque part le bonheur de la découverte de soi. Sur scène, un acteur chasse son identité pour devenir un ou une autre. Il se transforme qu’il le veuille ou non. C’est peut-être cette idée de transformation qui a conduit la metteure en scène Véronique ROS DE LA GRANGE à faire interpréter cette artiste par un comédien. Avec Jacques MICHEL, nous pénétrons dans l’intimité de ce personnage de façon saisissante. Cette femme parle à la fois au-dedans et au dehors, pour aboutir à une sorte de fusion existentielle entre rêve et réalité car sur scène rien n’est impossible. Le sentiment de réalité, cruel, elle le manifeste physiquement, verbalement, mais elle tient le cap portée par une chanson de Joséphine BAKER « De temps en temps » sorte d’écrin enchanté de sa vie d’artiste. Sous les traits de Jacques Michel, l’actrice hors temps,est toujours en piste, elle brûle les planches, elle fait penser à ces déesses indiennes à plusieurs bras qui embrassent l’invisible . C’est un bouleversant manifeste de création qui éperonne le désir des comédiens quoiqu’il arrive. Jacques MICHEL ne surjoue pas, il joue et c’est ce bonheur de jouer comme cette vieille actrice qui intrigue le spectateur tant il est vrai que la créature interprétée par Jacques MICHEL, remarquable, a du panache. Bien que cabotine et sûrement insupportable, la vieille actrice laisse perler son âme en peine sous son fard, elle nous émeut. Evelyne Trân pour le blog Théâtre au vent
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April 25, 2015 6:30 PM
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Yves Heck et Thierry Illouz : nouveau paradoxe sur le comédien

Yves Heck et Thierry Illouz : nouveau paradoxe sur le comédien | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par Armelle Héliot pour son blog :


Quelques jours seulement pour découvrir ce moment rare de grand théâtre. Un auteur aigu, une mise en scène sensible, un interprète fin et délié. Ne soyez pas les derniers à vous rendre à La Loge pour "Les Invités".


Espace nu. Une couverture en tas au fond. Une table et une chaise à jardin, plus proches. Un micro sur pied. Un interrupteur par lequel le comédien peut lui-même faire le noir.

C'est tout. Cela dure 1h20 et c'est l'un des plus intelligents et des plus jubilatoiresspectacles que vous puissiez voir ces jours-ci.

Thierry Illouz a écrit pour Yves Heck. Johann Maheut signe la mise en scène déliée et subtile : une mise en scène que l'on oublie tant elle est au service du propos.

Le propos : un comédien nous a invités chez lui et nous parle. Nous raconte sinon sa vie du moins son quotidien. Nous prend à témoin de la difficulté d'être comédien. Mais que pouvait-il faire d'autre ? Rien. Encore un "bon qu'à ça"...

L'homme qui s'adresse à nous, Yves Heck est un comédien que l'on connaît par le théâtre et le cinéma. Il a conservé sa silhouette fine d'adolescent. Il nous parle avec une sincérité affirmée -mais c'est du théâtre.

C'est très fluide, très fin. Mine de rien, sans grand discours, Illouz a écrit son "Paradoxe sur le comédien". On est surpris, ému, accroché, on rit, on suit. Cela passe à toute allure.


Lire l'article entier sur le site "Le Grand Théâtre du Monde" : http://blog.lefigaro.fr/theatre/2015/04/yves-heck-et-thierry-illouz-no.html

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April 5, 2015 9:29 AM
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Le docteur Sassal prend le pouls de l’acteur Nicolas Bouchaud : excellent !

Le docteur Sassal prend le pouls de l’acteur Nicolas Bouchaud : excellent ! | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par Jean-Pierre Thibaudat pour son blog de Mediapart :

 

On vient voir l’acteur solitaire comme on va consulter le médecin : pour en savoir plus sur soi-même. Logiquement l’acteur Bouchaud  s’appuie sur l’histoire d’un médecin Sassal pour se livrer aussi à une introspection de son propre cas, puisque, lui aussi exerce, un « métier idéal ».

Le spectacle épouse ainsi le chemin divaguant autour d’un axe qui est celui du livre. Jean Mohr ne se contente pas de photographier le médecin, il nous montre aussi son cabinet, la salle d’attente, la campagne alentour, le visage des patients-habitants. John Berger, comme à son habitude, écrit un ouvrage composite, il part de ce héros véritable qu’il suit à la trace auprès de quelques patients dont il nous rapporte les cas, pour bientôt butiner ici et là s’interrogeant sur les conditions de vie dans ce coin perdu de la campagne anglaise des années 60, sur la relation  médecin- patient, sur le rôle du médecin dans la vie du village et sur son propre travail d’écrivain.

Nicolas Bouchaud reprend les dires de Berger mais aussi sa méthode d’approche, passant du gros plan au plan large et multipliant les écarts, les renversements, les digressions tout comme les cadrages de Mohr. Un art de la divagation que fait d’autant plus sien Bouchaud qu’il le pratique sur scène depuis des années, en entraînant ses jambes et ses personnages dans des pas de côté, des courses, des échappées où on ne les attendait pas. Tel le boxeur dans le coin de son ring, il n’est pas seul  mais conseillé par son entraîneur (le metteur en scène Éric Didry)  et rafraichi par sa soigneuse (collaboration artistique de Véronique Timsit). Cependant dès qu’il se lève et va au combat, il est seul. Etre acteur à la ville comme être médecin à la campagne nous disent Bouchaud-Berger c’est jouer un rôle particulier dans le corps social, mais c’est aussi une histoire de solitude. Comment faire avec la douleur, la blessure. Celles des autres et les siennes. Bouchaud aborde plusieurs moments douloureux de sa vie d’acteur.

 

Lire l'article entier de Jean-Pierre Thibaudat :  http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-pierre-thibaudat/050415/le-docteur-sassal-prend-le-pouls-de-l-acteur-nicolas-bouchaud-excellent-0

 

 

« Un métier idéal » Carreau du temple, 20h30, jusqu’au 18 avril  (sf les 7,8,16 et 17 avril), le 11 avril à 16h

« La loi du marcheur », Carreau du temple, 20h30  le 5 avril,  16h le 18 avril,

« Un métier idéal » par John Berger et Jean Mohr, réédition aux Editions de l’Olivier, 176 p, 19,50€


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March 5, 2015 12:50 PM
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Le vent dans la bouche de Violaine Schwartz, avec Pierre Baux

Le vent dans la bouche de Violaine Schwartz, avec Pierre Baux | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par Hugues Le Tanneur pour Libération :

 

Fréhel toute gouaille dehors à Bagnolet

 

 

Théâtre. Violaine Schwartz adapte avec Pierre Baux son roman sur la chanteuse de l’entre-deux-guerres

 

 

«Je baise, monsieur le Président. Je baise.» Il s’appelle Caillou Fleur ou plutôt Pierre Pervenche. Mais il préférerait Fleur Fleur. Comme cette Marguerite Pervenche - ou faut-il dire Marguerite Boulc’h ? - dont il défend la mémoire. Fleuris ou rugueux, les prénoms tournent et retournent, roulent et valsent dans la bouche, identités virevoltantes attrapées au bond par un Pierre Baux étonnamment multiple dans cette évocation admirablement construite de la chanteuse Fréhel.

A l’origine de ce spectacle, il y a le très beau roman de Violaine Schwartz,le Vent dans la bouche, paru en 2013 (P.O.L). Auteure mais aussi comédienne, elle forme depuis longtemps une équipe soudée avec Pierre Baux, à qui il semble d’ailleurs que le livre soit dédié. Que tous deux aient choisi d’adapter à la scène ce texte aussi finement écrit que drôle et truculent semble, du coup, presque aller de soi.

Bourrasque. Comme le vent bouscule, secoue, décoiffe et transforme en quelque sorte - il faut imaginer le vent du cap Fréhel, en Bretagne, dont la chanteuse a tiré son nom de scène -, le personnage même de Fréhel a cette liberté étourdissante, bourrasque de vie insouciante et folle qui dévore tout sur son passage. Ce sont donc des bouffées de Fréhel «alias la Môme Caoutchouc, la Môme Catch-Catch, la Liane Rousse […] Grande Gueule, Miss Coco», qu’exhale cette invocation en forme de plaidoyer ivre.

L’homme monté sur scène, sobrement vêtu d’un manteau noir avec une épaisse brassée de dossiers, demande que les restes de la chanteuse soient rapatriés au cimetière de Montmartre. Il écrit au Président. Il lui parle à voix haute. L’affaire lui tient à cœur au point de l’occuper tout entier. Il se projette face à un public imaginaire : «Fermez vos gueules, j’ouvre la mienne !»  (...)

 

Lire l'article complet sur le site de Libé :

http://www.liberation.fr/theatre/2015/03/05/frehel-toute-gouaille-dehors-a-bagnolet_1214845 ;  (réservé aux abonnés)

 

 

«Le Vent dans la bouche», de Violaine Schwartz, m.s. Violaine Schwartz et Pierre Baux. Le Colombier, 20, rue Marie-Anne Colombier, Bagnolet (93). Jusqu’au 15 mars. Rens. : www.lecolombier-langaja.com

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February 16, 2015 3:14 PM
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La verve grisante de Sébastien Barrier, conteur œnologique

La verve grisante de Sébastien Barrier, conteur œnologique | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Saltimbanque des temps modernes, comédien, musicien, bonimenteur, il va de ville en bourg, de foire en chapiteau pour y faire des tours d’adresse en public. Son instrument ? Les mots, la langue, le verbe qu’il aime à la folie, au point d’en enivrer son public des heures durant. Qu’en eût-il été si la faculté ne l’avait guéri d’un bégaiement de jeunesse ?

Sébastien Barbier ne joue pas un spectacle, il réalise « une prise de parole » dont il est à la fois le maître et l’esclave, la conservant à loisir pour conter son histoire selon l’humeur du jour. La quarantaine broussailleuse, ce natif de la Sarthe sait recevoir.

A Paris ce soir-là, nous sommes une centaine dans la salle du 104, assis le verre à la main autour d’une quinzaine de tables, comme au bistrot. Sur l’estrade, un écran de 2 m × 2 m, un iPad, « une petite cuisine de geek bien branleur » pour projeter des images et sept flacons dont un magnum, alignés sur un genre de comptoir. L’agent provocateur de cette rencontre à caractère culturel apparaît clairement : le vin. Et nous sommes ici réunis pour Savoir enfin qui nous buvons, le titre de cette performance solitaire.

« Savoir enfin qui nous buvons », un reportage en images sur Culturebox


Elle démarre quasiment à l’insu du public, averti d’entrée des horaires du dernier métro qu’il pourrait rater, preuve que « l’art peut influencer nos vies ». Sébastien a le contact facile, la voix caressante avec les premiers installés, veillant à ce qu’il y ait des chaises disponibles pour les derniers, saluant les connaissances et, de fil en aiguille, nous embarquant dans une histoire de « queue de comète » en forme de révélation vineuse.

Elle s’est produite au lendemain d’une cuite mémorable ramassée sous un chapiteau à l’invitation d’Anthony Cointre, l’un des derniers cuisiniers ambulants bretons encore en liberté, redoutable gaillard barbu et chevelu, par ailleurs grand amateur et défenseur du vin nature dans son association Vini Circus.

C’est sous le chapiteau de Vini Circus que Sébastien s’est pris la bâche totale, la murge complète, la biture cousue main (il détaille) dont il prévoyait une « queue de comète » difficile, cet état de post-cuite douloureux bien connu des milieux alcooliques. Que nenni, celle-ci fut « magnifique », confortable et sans regret. La faute en revenait au breuvage, sans soufre ni autres poudres chimiques, cause des méchantes queues de comète. La conversion fut immédiate, et Sébastien, qui en avait déjà rencontré une palanquée à Vini Circus, partit sur les traces de ces vignerons propres qui exerçaient près de chez lui, le long de cette Loire dont la carte est affichée sur scène.

UN DÉBIT FLUIDE, QUI NE VOUS LÂCHE JAMAIS
En deux heures et quelques digressions, ce propos introductif était bouclé. On a appris au passage la similitude entre le cri des Papous de Nouvelle-Guinée : « Aba ! Aba ! », et celui de l’ivrogne nantais : « On boit ! On boit ! » L’auteur n’a pas de texte. « J’ai un peu de mal à écrire. Je prends des mots, puis après, à force de faire, j’écris à l’oral. » Ni répétition ni redite, pas plus de fautes de français ou de grammaire, un débit fluide, ininterrompu, qui ne vous lâche jamais et vous conduit des rives de l’addiction aux « mérites d’un alcoolisme qui aide, libère, porte et soulage ».

La seconde partie de la performance est une agréable session de travaux pratiques avec présentation, dégustation et commentaires sur les sept vins et leurs auteurs. Planches de charcuterie et de fromages escortent les verres (5 cl à chaque fois). Il est temps de répondre à la question fondamentale : savoir enfin qui nous buvons.


Sébastien n’est pas devenu caviste, mais avec l’aisance du bonimenteur habitué au commerce de rue, il livre une passionnante initiation à ces vins nature, leur raison d’être et la façon de les faire. Pas la moindre erreur ou approximation dans l’énoncé des faits, illustrés de citations/digressions tirées de bouquins dont il a décidé qu’ils étaient tous édités chez Acte Sud. Et d’un coup, il attrape sa Fender pour déchirer quelques accords, ou entame une lecture saccadée et précipitée du Journal d’un morphinomane, œuvre anonyme d’un autre siècle.

Il connaît les vignerons ligériens aussi bien que leurs flacons servis au public. S’ils ne sont pas auteurs du texte, ils en sont des partenaires précieux : Marc Pesnot, Agnès et René Mosse, Pascal Potaire et Mose Gadouche, Agnès et Jacques Carroget, Jérôme Lenoir, Noëlla Morantin, Jean-Marie et Thierry Puzelat. Celui qui appelle Sébastien « manche de gouet » (grosse serpe en langue locale) et lui a lancé un jour en plein spectacle : « Mais tu vas la fermer ta grande gueule ! ». Ça crée des liens et le cheverny Clos du Tue-Bœuf n’a fait que les renforcer.

Il était bientôt 2 heures du mat' lorsque nous avons vidé le dernier verre. La salle s’était un peu clairsemée depuis l’ouverture des vannes à 19 heures, mais ce « célibataire polygamique à visage découvert » nous avait baladés sans encombre sept heures durant entre ses vins et ses mots, seul avec la complicité intermittente de Wee-Wee, un adorable chaton gambadant sur scène à son aise. Santé, l’artiste !

Savoir enfin qui nous buvons :

Théâtre du Fil de l’eau, 20, rue Delizy, Pantin (93), jeudi 12 février à 19 h 30. 18 €.

Le Monfort, 106, rue Brancion, Paris 15e , du 21 au 23 mai, à 20 h 30. 10 à 28 €.

Consulter les autres dates.  http://www.icimeme.fr/conteur.php?conteur=49&agenda=&numPage=0

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January 23, 2015 5:25 PM
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"Tupp" de Nasser Djemaï, par Angélique Clairand, tournée avec la Comédie itinérante (Loire et Haute-Loire)

"Tupp" de Nasser Djemaï, par Angélique Clairand, tournée avec la Comédie itinérante (Loire et Haute-Loire) | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Paru dans L'Essor :

 

Théâtre : Une femme dans la crise

 

Le nouveau spectacle de la comédie itinérante invite à une fable moderne. Il était une fois en temps de crise madame tout le monde qui gravissant les échelons de la vente à domicile sort la tête de l'eau. Mais elle s'y brûlera les ailes. Tupp' ou la coupeuse de feu en tournée jusqu'au 7 février dans la Loire et la Haute-Loire.

La société Tupperware est connue de par le monde, son nom est devenu un mot courant utilisé dans notre quotidien au même titre que frigo.
Elle ne connaît pas la crise cette entreprise recrutant en permanence qui compte plus de 33 000 conseillère(er)s culinaires en France et ce à travers 60 concessions réparties dans tout le territoire. Le postulat de départ est alléchant : vendre comme si de rien était durant une soirée entre copines, et copains de copains, tout en échangeant des recettes de cuisine. Et ça marche : un Français sur cinq achète une fois par an des produits de la vente à domicile.
« En 2007, j’ai créé La Bête à deux dos ou le coaching amoureux  de Yannick Jaulin qui s’inspire notamment du phénomène de société qu’est le love coaching. Tupp’ s’inscrit dans la lignée de ce précèdent spectacle. Il se nourrit de l’évolution croissante de la vente à domicile ainsi que du quotidien de conseillères culinaires, monitrices et concessionnaires chez Tupperware. » Angélique Clairand est l’unique interprète du sensible et drôle, Tupp’ ou la coupeuse de feu. La comédienne est aussi l’initiatrice du projet. Elle a mené un véritable travail d’investigation avec son équipe. À la manière d’une Sophie Calle, Angélique Clairand et ses acolytes se sont « infiltrés » dans le milieu de la vente à domicile, participant aux soirées, rencontrant des vendeuses, des monitrices, des clientes, allant à la découverte des concessions.

Stéphanie in wonderland

Au fur et à mesure la comédienne s’est inventée un personnage, Stéphanie Bugeaud, pour naviguer incognito dans ces meetings. Elle a confié les témoignages qu‘elle a recueillis et son expérience à Nasser Djemaï pour qu’il en écrive une pièce. Le texte se veut une fable initiatique moderne qui recèle quelques éléments biographiques de la conceptrice du spectacle. Pour exemple Stéphanie Bugeaud a été élevée dans une ferme, comme Angélique qui s’est souvenue de réunions auxquelles sa mère participait. L’héroïne vient du même endroit que son interprète, la Vendée dont on peut entendre dans le spectacle le patois que la grand-mère parle.
Dans Tupp’ cette aïeule qui dispose d’un don héréditaire le détecte aussi chez sa petite-fille. Elles peuvent couper le feu, soigner les brûlures à distance. C’est un don de la nature, pour le garder, une condition sine qua non : ne pas le monnayer. Stéphanie Bugeaud va enfreindre la loi…
Dès les premières minutes ce personnage, ordinaire, vêtue de vêtements bon marché nous immerge dans son histoire. Nous voilà tombant comme Alice à la poursuite de Stéphanie Bugeaud. Elle est fille d’agriculteurs, elle a rencontré le père de ses deux enfants, travaille dans son garage, n’aime pas sa belle-mère, divorce, se retrouve seule à élever son fils et sa fille. Elle ne s’en sort pas financièrement malgré le fait qu’elle s’active. Une amie l’incite à s’intéresser à la vente à domicile, pour les produits Tupperware. Sans diplômes ni passe droit les échelons peuvent se gravir… Il suffit d’avoir la bosse du commerce ou détenir un autre don, précieux, spécial comme celui d’enlever le feu… 
Pour connaître la morale de cette histoire, je vous invite à pousser la porte du théâtre pour entrer dans le monde désenchanté de Stéphanie Bugeaud et l’univers merveilleux d’Angélique Clairand.

Florence Barnola

Salle Jacques à Bourg-Argental, mardi 27 janvier à 20 h 30 ; salle des fêtes de Régny, samedi 31 janvier à 20 h 30 ; théâtre Couzon à Rive-de-Gier, jeudi 5 février à 19 h 30 ; salle Georges Brassens à Cellieu, samedi 7 février à 20 h.

 

La compagnie stéphanoise des Lumas qui a créé le spectacle Tupp' a été fondée par Eric Massé (membre du collectif artistique de la Comédie de Valence) et Angélique Clairand après leur sortie de l’École de la Comédie de Saint-Étienne à la fin des années 1990.
« Mobilisée pour un théâtre en prise directe avec le public, la Compagnie tente d’inventer de nouveaux rapports avec ce dernier en l’intégrant dans son processus de réflexion et de création. Se mobiliser, c’est croire en la vertu de la parole et la faire circuler entre les différents acteurs de la cité (auteurs, comédiens, spectateurs…). Cette parole pose le problème de l’individu face à la société où se joue la tragédie du politiquement correct et son cortège de mensonges, et propose des figures en rupture avec le consensus social, en quête de leur vérité. »

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December 17, 2014 2:43 PM
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Nathalie Richard et Denis Lavant à l’œuvre sur la même scène

Nathalie Richard et Denis Lavant à l’œuvre sur la même scène | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par Jean-Pierre Thibaudat sur son blog:

 

Qualifier de «  grands » les acteurs que sont Nathalie Richard et Denis Lavant est certes banal mais toutefois juste car, dans la vie, ils sont plutôt de taille moyenne comme d’autres «  grands acteurs  ».

Les voici non pas réunis mais se succédant sur la scène du théâtre de L’Œuvre, elle avec une nouvelle de Murakami, lui avec un montage réalisé à partir des lettres de Céline.

Un théâtre de légende, un nid d’acteurs

Dans un ressac donnant rue de Clichy, le théâtre de L’Œuvre est l’un de ces théâtres de Paris aux couloirs, aux escaliers, aux loges encore enrobés de légende. Dans ses souvenirs, Lugné-Poe, qui forgea cette légende à la fin du XIXe siècle, raconte que le premier abonné du théâtre s’appelait Pochet, qu’il était fabricant de petites bouteilles pharmaceutiques et habitait à Paris, boulevard Magenta. Le second était architecte, le troisième agent de change. Il n’y a plus d’abonnés au théâtre de L’Œuvre depuis longtemps, le théâtre a connu bien des (més)aventures, le public lui, après un bon siècle, n’a pas beaucoup changé.

Dans ce théâtre privé, les ouvreuses et ouvreurs sont payés au pourboire, la scène n’est pas bien large, le nombre de fauteuils relativement limité. L’un des avantages c’est qu’au dernier rang du balcon, on reste près des acteurs, on discerne les traits de leur visage, tous les théâtres de Paris ne peuvent pas en dire autant.

Outre des critères économiques, c’est sans doute cela qui a donné l’envie à Frédéric Franck, son directeur (depuis trois saisons), d’en faire d’abord un théâtre voué à l’acteur. Michel Fau y a ses habitudes, Serge Merlin y est venu et y reviendra en solitaire tout comme Jean-Quentin Châtelain. Dans tous les spectacles, l’acteur est la pièce unique ou l’élément moteur, mais les amateurs du genre one-(wo)man-show face public avec micro HF doivent aller voir ailleurs

A 19 heures, on a donc rendez-vous avec Nathalie Richard dans «  Nuits blanches  », une adaptation (légère, visant simplement à gommer le contexte local japonais) de la nouvelle de Haruki Murakami «  Sommeil  », traduite par Corinne Atlan que Belfond a eu la bonne idée de publier seule (la nouvelle fait partie du recueil «  L’Eléphant s’évapore  ») avec des illustrations de Kat Menschik. (...)

 

 

Jean-Pierre Thibaudat , sur son blog "Théâtre et Balagan"

 

CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR LIRE L'ARTICLE ENTIER DANS SON SITE D'ORIGINE

 

 

"Nuits Blanches" d'après Murakami avec Nathalie Richard"Faire danser les alligators sur la flûte de Pan" d'après Céline avec Denis Lavant« “ Nuits Blanches”, théâtre de L'Œuvre, du mar au ven 19h, sam et dim 18h, 01 44 53 88 88.«  Faire danser les alligators sur la flûte de pan  », théâtre de L'Œuvre, du mar au sam 21h, dim 15h.

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December 14, 2014 6:40 AM
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Portrait de Flaubert en ours mal léché

Portrait de Flaubert en ours mal léché | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par Le Point :

 

Jacques Weber avait joué Gustave d'Arnaud Bédouet il y a près de vingt ans. Il le reprend à l'Atelier pour une série de représentations limitées. La pièce et l'acteur ont plutôt bien vieilli. Bédouet a pioché dans l'énorme correspondance de Flaubert pour constituer un monologue où le portrait de l'écrivain prendrait forme à partir de ses propres mots. Il y a quand même une bonne part de fiction, dans l'agencement des extraits et dans le fait que les destinataires des lettres ont disparu.

Flaubert s'adresse non plus à Louise Colet et aux fidèles du romancier, mais à un certain Eugène, présent sur la scène, interprété par l'acteur Philippe Dupont - c'est un ami, un domestique, un confident, toujours muet, sans cesse dérangé dans son sommeil et dans sa paresse. Cette présence pourrait n'être qu'un détail, mais le principe d'un écouteur unique peut modifier légèrement les tonalités des lettres : on ne s'adresse pas à un homme comme on s'adresse à une femme (Flaubert aimait beaucoup choquer ses interlocutrices !).

De quoi parle ce Flaubert, le plus souvent, dans sa retraite normande ? Des femmes, en effet. Surtout des prostituées, auxquelles il rend visite dans le bordel voisin. Comme il est content de ces coïts vite faits bien faits, qui économisent ce fastidieux temps de la séduction et des préliminaires ! Les femmes de petite vertu l'emballent beaucoup plus que les mondaines.

La volupté de la colère

La littérature vient après. Il met en évidence son travail de forçat, pour écrire sans romanesque, à partir d'une histoire minimale, et sa hantise de la phrase parfaite. Il salue ses quelques amis écrivains, Louise Colet, Maxime Du Camp, mais il y en a peu. Il vénère Victor Hugo et il vomit Lamartine, l'auteur et l'homme politique dont il dénonce avec volupté la fadeur. En sautant d'un sujet à l'autre, c'est toute la société bourgeoise et postromantique qu'il attaque, sabre au clair ! L'orage gronde. C'est la nuit. Le vin n'est pas rationné. Gustave peut aller d'explosion en explosion, de fureur en fureur, de joies malignes en saines colères.

Qu'est-ce qui a changé depuis la création en 1996 ? Juste l'âge de Weber, qui a pris un peu de bouteille, si l'on ose dire. Car son jeu est à peu près identique. En chemise blanche, ôtant et remettant un peignoir beige, Weber tempête, éructe, s'adoucit, repart en guerre, déambule dans l'amplitude de la pièce, secoue son partenaire allongé sur un lit, s'assoit devant une table, brasse des papiers, tonne, mais aussi s'amuse de la violence de ses diatribes.

C'est un bel exploit de comédien - la pensée et les thèmes abordés sont en désordre, quels zigzags ! - et une juste représentation de Gustave Flaubert, qui avait sans doute des moments plus silencieux et plus méditatifs. Bédouet et Weber ont privilégié l'ours mal léché, la rage de l'homme en cage dans une société qu'il rejette. C'est la pose que Flaubert a choisi d'adopter pour l'éternité et qui procure, dans cette transposition, un plaisir à la fois érudit et enfantin. "Qu'est-ce qu'il leur met, Gustave !" pense le spectateur, qui aimerait que nos meetings d'aujourd'hui aient cette verdeur et ce mépris de la bienséance.

 

Gilles Costaz pour Le Point

 

CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR LIRE L'ARTICLE ENTIER DANS SON SITE D'ORIGINE

Gustave, d'Arnaud Bédouet, d'après la correspondance de Flaubert, mise en scène et jeu de Jacques Weber. Théâtre de l'Atelier, tél. : 01 46 06 49 24.

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June 7, 2015 12:25 PM
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Journal de ma nouvelle oreille

Journal de ma nouvelle oreille | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par Véronique Hotte, pour Théâtre du blog :

 

Journal de ma nouvelle oreille d’Isabelle Fruchart, adaptation et  mise en scène  de Zabou Breitman
 
 C’est l’histoire autobiographique d’un appareillage auditif et de la renaissance qui s’ensuit. Suite à des otites répétitives, Isabelle Fruchart, adolescente ne dispose que de 70% d’audition à ses deux oreilles. Sa surdité détectée à quatorze ans, est diagnostiquée à vingt-six ans mais Isabelle Fruchart n’est appareillée qu’à trente-sept ans, tant elle est conditionnée par une vision diminuée d’elle-même; c’est une épreuve qu’elle rejette d’emblée, parce que vécue comme un handicap.


Mais les progrès du numérique sont tels, qu’elle accède enfin aux sons enfouis de son enfance: repères crus,oubliés puis reconnus,  bruits de vaisselle de la cuisine familiale, bribes mystérieuses des conversations parentales,  pluie qui tombe sur les vitres des fenêtres ou sur le zinc des toits,des bruits secs et sonores, chansons perdues dont on avait oublié mais dont on  savait les paroles par cœur, bruits de papier froissé, son des  instruments de musique, chuchotements énigmatiques, les aventures d’un personnage dans tel paysage oriental saisies à la radio, grâce au merveilleux Jacques Gamblin, sans oublier les voix feutrées des mots d’amour.


La comédienne fait, jour après jour, le récit de cet appareillage et de toutes les sensations issues du monde des sens, entre salut régénérateur et douleur. Dans la mise en scène de Zabou Breitman, l’interprète va et vient entre le mal-entendre, l’audition progressive, puis l’audition parfaite. Dans une posture philosophique est celle de la comparaison entre une vie présente renouvelée et une vie d’avant faussement « normale », faite d’efforts et de contraintes où tout l’être se tend,  pour comprendre les paroles lues sur les lèvres. Notre cerveau dispose en effet de multiples moyens d’attention pour compenser les déficiences.Le corps prend donc alors les devants et s’adapte aux manques, aux faiblesses et aux fragilités.


Journal de ma nouvelle oreille est un conte sur la capacité à survivre et à s’en sortir, dans n’importe quelque situation:  cette comédienne fait du théâtre mais mime, chante et fait de la magie mentale, les yeux bandés. Costumée en Charlot, Isabelle Fruchart se place à côté d’un écran qui diffuse les bribes d’un film muet chaplinesque en noir et blanc. Elle mime l’icône mythique et comique, répétant ses pas burlesques, depuis les images jusqu’à la vie sur scène. Malgré sa déficience auditive, refusant le rêve refuge, la jeune femme a toujours foncé, prenant en même temps des cours de chant, de danse et de musique.


Quand elle joue dans Cymbeline, un spectacle d’Hélène Cinque, l’actrice se jette dans la terre humide, après avoir pris soin de retirer ses « nouvelles oreilles ». Vibre alors un monde sonore, récupéré par l’artiste dans le partage des sensations, à travers une bande-son partenaire défilant en même temps dans toutes les têtes.


La comédienne «est» d’abord elle-même sur la scène, suscitant l’admiration. Un vrai partage, une saisie de l’aventure existentielle grâce aux sons.

 


 Véronique Hotte

Autre critique parue dans le blog "Hier au théâtre" : https://hierautheatre.wordpress.com/2015/06/04/la-touchante-reconquete-auditive-disabelle-fruchart/


 Théâtre du Rond-Point jusqu’au 4 juillet. T : 01 44 95 98 21

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June 4, 2015 1:45 PM
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L'Art du rire, un spectacle de Jos Houben

L'Art du rire, un spectacle de Jos Houben | Revue de presse théâtre | Scoop.it
L’Art du rire, un spectacle de Jos Houben

L’Art du rire tourne dans le monde entier avec le même plaisir depuis belle lurette. Présenté aux Bouffes du Nord en 2008 et 2009, repris au Rond-Point en 2011 et 2013, ce one-man-show explique aux spectateurs, dans une démonstration précise et loufoque, les aléas du rire qui font que nous sommes un peuple potentiel de rieurs.
Mais nous ne supportons pas d’être, un seul instant, celui dont on rit, l’objet moqué.
Bergson reprend l’exemple classique de la chute, il en analyse l’aspect involontaire et inadapté aux circonstances « par manque de souplesse, par distraction ou obstination du corps, par un effet de raideur ou de vitesse acquise, les muscles ont continué d’accomplir le même mouvement quand les circonstances demandaient autre chose. C’est pourquoi l’homme est tombé, et c’est de quoi les passants rient. »
Nul n’oserait rire de celui qui montre dans la vie une belle souplesse attentive, adaptée aux circonstances changeantes de la vie, aucunement distraite. En échange, l’étourdi souffre d’une certaine raideur de l’esprit, du corps et du caractère, ce qui fait de lui une figure comique ou burlesque dont le rire est le châtiment royal.

 

 

Véronique Hotte

 

Lire l'article entier sur le blog de Véronique Hotte :  https://hottellotheatre.wordpress.com/2015/06/03/lart-du-rire-un-spectacle-de-jos-houben/

 

 

Théâtre du Rond-Point, du 2 au 28 juin à 18h30. Tél : 01 44 95 98 21

 
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May 28, 2015 3:20 AM
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Théâtre : Natalie Dessay mise à nu

Théâtre : Natalie Dessay mise à nu | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par Fabienne Darge dans Le Monde :

 

Elle l’avait dit et redit sur tous les tons, depuis déjà quelques années, Natalie Dessay : arrivée au milieu du chemin de sa vie, elle arrêterait de chanter à l’Opéra. Mais elle n’arrêterait pas le théâtre. Voilà aujourd’hui la soprano française dans toute la splendeur d’une reconversion réussie, du théâtre chanté au théâtre parlé : l’ex-Reine de la nuit est tout simplement magnifique dans Und, un texte de l’Anglais Howard Barker, mis en scène par Jacques Vincey au centre dramatique régional de Tours, où le spectacle a été créé le 26 mai, avant de commencer une longue tournée.

Jacques Vincey et son collaborateur, Vanasay Khamphommala, qui est aussi le traducteur du texte de Barker, semblent lui avoir ciselé sur mesure cette partition textuelle, visuelle et sonore dans laquelle elle brille comme un diamant noir. Seule au milieu de la scène, comme seule une diva peut l’être. Une sirène en longue robe rouge théâtre, juchée, au sens strict du terme, sur un piédestal, et qui peu à peu va se défaire de ses oripeaux d’artifice pour aller vers une nudité qui est l’autre nom de la mort.

Und (« et », en allemand) est un long monologue pour une femme seule, qui attend un homme qui ne viendra pas. Elle joue pour elle-même ce théâtre de la solitude et de la dépossession, qui n’est pas sans rappeler la Winnie d’Oh les beaux jours, de Samuel Beckett. Elle parle comme pour conjurer la mort, la folie, le néant, l’égarement. Und est un flux mental, psychique, qui charrie dans son cours les bribes à peine perceptibles d’une histoire plus ou moins ancienne, les héros du temps d’Homère ou les fantômes de la Shoah.

Beauté saisissante

Howard Barker est, à bientôt 70 ans, un auteur singulier, à la fois poète, dramaturge, peintre, théoricien… qui a rejeté avec la radicalité la plus résolue le réalisme social qui fait la réputation du théâtre britannique. En France, on l’a réellement découvert en 2009, quand Olivier Py, qui dirigeait alors le théâtre de l’Odéon, a consacré un cycle à cette œuvre où tout tourne autour du sexe et de la mort, et de figures féminines transgressives, à la fois déchues, libres et somptueuses.

Jacques Vincey trouve là de quoi déployer avec maestria son théâtre raffiné, qui est lui aussi, toujours, un théâtre du désir, de la mort et de l’artifice. Et sa mise en scène est d’une beauté saisissante. Natalie Dessay, dans sa longue robe rouge, méconnaissable sous une perruque rousse choucroutée, est donc seule au centre de la scène, sur un petit carré blanc.

L’urgence, le passage du temps, le danger, la glaciation psychique, la déréliction sont matérialisés de la façon la plus fascinante qui soit par le dispositif imaginé par le scénographe Mathieu Lorry-Dupuy. Au-dessus de Natalie Dessay est en effet suspendu une sorte d’immense lustre, composé… de longues lamelles de glace. A mesure que la représentation avance, la glace fond à grosses gouttes sonores sur le sol bâché, des pans entiers se détachent et se brisent avec fracas, et la femme qui parle, seule, et se dénude peu à peu de tous ses artifices, semble à la fois de plus en plus enfermée dans sa prison de verre et de fantasmes, et de plus en plus libre.

On ne révélera pas ce qu’il advient à la fin, mais il paraît qu’il faut 500 kg de glace par soir pour reconstituer le dispositif, au milieu duquel Natalie Dessay sautille comme une gamine joueuse, à l’heure des saluts et des bravos, qui ont été plus que chaleureux, lors de cette première du mardi 26 mai.

Jacques Vincey aime les actrices qui n’ont pas peur de jouer avec la théâtralité, comme Hélène Alexandridis ou Marilu Marini, à qui il a régulièrement offert de vrais morceaux de bravoure. Natalie Dessay s’inscrit avec évidence dans cette lignée, et sa musicalité fait merveille dans ce travail également très sophistiqué sur le plan sonore, mené avec le musicien Alexandre Meyer.

On peut, une fois de plus – et c’est le seul bémol qu’on pourra émettre –, ne pas être totalement convaincu par le texte d’Howard Barker, qui s’aventure dans des zones passionnantes mais laisse un peu sur sa faim – la langue n’a pas la force de celle de Genet, ou la beauté musicale de celle de Beckett.

Pourtant Und envoûte, grâce à son interprète, qui, à la fin, libère une émotion longtemps contenue en chantant mezza voce le Kaddish de Ravel.

Il paraît que Natalie Dessay rêverait de jouer Feydeau. Elle l’aurait bien mérité.

 

 

Fabienne Darge

 


Und, d’Howard Barker (traduit de l’anglais par Vanasay Khamphommala, éditions Théâtrales). Mise en scène : Jacques Vincey. Théâtre Olympia-centre dramatique régional de Tours, 7, rue de Lucé, Tours. Tél. : 02-47-64-50-50. Jusqu’au 5 juin. Puis à Paris, au Théâtre de l’Athénée, du 21 au 24 juillet, et, en 2016, au Théâtre des Abbesses ; à Marseille, Valence et Orléans.

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May 25, 2015 4:17 PM
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Natalie Dessay «Sans musique, je me sens nue»

Natalie Dessay «Sans musique, je me sens nue» | Revue de presse théâtre | Scoop.it
Théâtre . Désormais investie dans des projets moins lyriques, la soprano rode actuellement à Tours la création de «Und», une pièce de Howard Barker qu’elle défendra en juillet à Paris. Rencontre.

Depuis quelques années, la soprano Natalie Dessay dit urbi et orbi qu’elle ne chantera plus à l’Opéra. Entre mille activités et projets, on la découvre impressionnante comédienne dans Und, une pièce inédite en France du dramaturge Howard Barker, mise en scène par Jacques Vincey. Rencontre à Paris, quelques jours avant la première à Tours, en Indre-et-Loire, où la pièce est créée

 

 

(extrait) 

Aviez-vous une expérience de la scène sans musique ?
Je me suis toujours considérée comme une comédienne. A l’Opéra, mon objectif était de faire oublier aux spectateurs que je chante. Quand j’étais étudiante au conservatoire de Bordeaux, on avait monté la Double Inconstance, de Marivaux, et les Paravents, de Jean Genet. A 18 ans, j’avais le désir d’être actrice, mais je me suis rendu compte assez vite que je ne sortais pas assez du lot. En revanche, j’étais consciente d’avoir une voix d’exception. C’est ainsi que je me suis lancée dans l’art lyrique, un peu par défaut.

N’avoir qu’à jouer : est-ce une expérience scénique plus facile que lors d’un opéra ?
C’est vachement plus dur, vous voulez dire ! Dans un opéra, si vous n’êtes pas complètement présente, l’ampleur de la musique et du chant prennent le relais, ils sont comme deux énormes béquilles qui vous portent. Quand vous cessez de jouer, personne ne s’en aperçoit, du moment que vous chantez juste. Au théâtre, si vous avez un moment d’absence, vous plongez. Sans musique, je me sens complètement nue. Il n’y a rien à quoi se raccrocher, sauf le texte.

Comment est la voix au théâtre, par rapport à celle du chant ?
C’est ce que j’appelle la voix «normale». Quand je chante, je connais bien ma voix et je sais que je dois faire attention à la maîtriser. Que je ne dois pas me laisser dépasser par elle, entrer dans des excès, me laisser déborder par l’émotion. Dans une œuvre lyrique, on ne doit jamais dépasser le point de rupture, sinon la représentation est entamée. Avec la voix normale, je peux me permettre d’aller plus loin - je peux même rêver de lâcher prise. Je n’y suis pas habituée, et dans le fond, ne plus juguler et laisser faire, c’est ce qu’il y a de plus ardu.

 

Lire l'article entier sur le site de Libération http://www.liberation.fr/culture/2015/05/25/natalie-dessay-sans-musique-je-me-sens-nue_1316331 ;

 

 

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May 20, 2015 2:57 AM
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Allegro Théâtre: Touchée par les fées de Marie Desplechin

Allegro Théâtre: Touchée par les fées de Marie Desplechin | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par Joshka Schidlow sur son blog Allegro Théâtre


Seule sur scène, Ariane Ascaride raconte ses premières années. Récit qu'elle fit au départ à l'amie écrivain Marie Desplechin. Laquelle a mis ses mots sur les souvenirs de la comédienne. Et l'on a la jubilante surprise de voir l'interprète des films de Robert Guédigian et de quelques autres cinéastes dire, chanter et danser les jours anciens. La figure majeure de son enfance est - qui s'en étonnera? - son père : un coiffeur marseillais d'origine napolitaine qui jouait et mettait en scène avec une troupe d'amateurs issus de la résistance des joyaux du répertoire. Sa fille fit ses débuts en cette chaleureuse compagnie. Ignorant évidement les dessous sanglants du stalinisme, le paternel était un chaud partisan du petit père du peuple.La tendresse pour les gens du quotidien d'Ariane Ascaride devenue une interprète à succès trouve, on peut le supposer, son origine dans l'éducation donnée par ce père militant. Une autre personnalité qui marqua sa jeunesse fut Rudolph Nouréev. Une photo montre cet être hors norme qui ne serrait jamais les mains mais offrait des fleurs à tous ceux que son apparition mettaient en joie. A l'extrême bord gauche du cliché une menotte se tend. Celle de la petite Ariane à qui cette découverte fait pousser des cris de ravissement. Il est piquant que ce soit Thierry Thieû Niang, un autre danseur et chorégraphe, qui assure la mise en scène du spectacle. Ceux qui connaissent le travail de cet artiste sans frontière - qui collabora à des mises en scène de Patrice Chéreau, de François Rancillac, de Pier Lamandé, de tant d'autres - connaissent son talent à pousser chanteurs, acteurs et non professionnels au meilleur d'eux mêmes. On quitte cette "petite ode au théâtre et à la vie" comme l'écrit Marie Desplechin littéralement charmé.



Jusqu'au 17 Mai Théâtre de l'Aquarium,du 27 au 30 mai Théâtre du Gymnase Marseille

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April 28, 2015 6:15 PM
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Touchée par les fées, par Ariane Ascaride, au Théâtre de l'Aquarium

Touchée par les fées, par Ariane Ascaride, au Théâtre de l'Aquarium | Revue de presse théâtre | Scoop.it
Entretien avec Ariane Ascaride, par Manuel Piolat Soleymat pour La Terrasse : Créé par Ariane Ascaride (en intimité avec Marie Desplechin et Thierry Thieû Niang) dans le cadre des Sujets à vif du Festival d’Avignon 2010, Touchée par les fées est aujourd’hui repris dans une nouvelle version au Théâtre de l’Aquarium. Une échappée autobiographique au sein des souvenirs d’une comédienne qui rêve de voler… Comment est né ce monologue de Marie Desplechin qui raconte certains épisodes de votre vie ? Ariane Ascaride : Tout est parti d’une demande de la SACD* qui souhaitait que je participe aux Sujets à vif du Festival d’Avignon, en 2010. Le principe était de faire quelque chose que je ne faisais pas habituellement. Je leur ai donc dit que je voulais voler, la phrase exacte étant : « Je suis la fille de Peter Pan, donc je veux voler ! ». Tout cela est en fait lié à mon désir de jouer le rôle de Puck dans Le Songe d’une nuit d’été. Et comme je connais très bien Marie Desplechin – avec qui Robert Gédiguian et moi-même avons coécrit le scénario du film Le Voyage en Arménie – j’ai immédiatement pensé à elle pour le texte de ce projet. Ensuite, la SACD m’a proposé de travailler l’idée du vol à travers la danse, en collaboration avec le chorégraphe Thierry Thieû Niang. Lorsque nous nous sommes retrouvés tous les trois pour notre première séance de travail, j’ai expliqué pourquoi je me sens la mieux placée pour jouer le rôle de Puck. Ce qui m’a amené à raconter des choses sur moi, sur mon enfance, sur ma famille, sur ma vie… Lire l'article entier sur le site de La Terrasse : http://www.journal-laterrasse.fr/touchee-par-les-fees/ TOUCHÉE PAR LES FÉES du 7 mai 2015 au 17 mai 2015 CARTOUCHERIE 75012 Paris, France Du jeudi au samedi à 20h30, le dimanche à 16h. Durée : 1h15. Tél. : 01 43 74 99 61. www.theatredelaquarium.com Egalement du 28 au 30 mai 2015, au Théâtre du Gymnase à Marseille.
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April 17, 2015 7:29 PM
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Reprise : « Gros-Câlin » au Théâtre de l'Œuvre

Reprise : « Gros-Câlin » au Théâtre de l'Œuvre | Revue de presse théâtre | Scoop.it
Seul en scène, Jean-Quentin Châtelain est de retour sur les planches dans cette adaptation d'Emile Ajar.

 

Jean-Quentin Châtelain est de retour, seul en scène, sur les planches du Théâtre de l'Œuvre à Paris, jusqu'au 3 mai, dans le rôle de Cousin, le célibataire sans prénom de Gros-Câlin, adapté du roman d'Emile Ajar-Romain Gary.

Nous republions ci-dessous la critique parue au moment des premières représentations en décembre 2013.


En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/culture/article/2013/12/09/l-illusion-dechirante-d-un-bonheur-qui-se-referme_3527628_3246.html#DIPmQ7eXf5Dz433a.99

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March 28, 2015 5:29 PM
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Primo Amore, de Letizia Russo - Théâtre ouvert

Primo Amore, de Letizia Russo - Théâtre ouvert | Revue de presse théâtre | Scoop.it
Primo Amore est le monologue d’un homme, de retour dans sa province natale, qu’il avait quittée pour mieux exister. Il y évoque au fil des lieux qu’il retrouve, son adolescence, la découverte du désir charnel, et son premier amour, celui-là même qui l’avait poussé à partir.

 

Cette rencontre inattendue est la bombe qui permet au personnage de Primo Amore de discerner et découvrir sa profonde solitude.

L’écriture de Letizia Russo donne corps à une déambulation dans la mémoire, une traversée dans ce temps partiellement oublié. Elle donne corps également à des mouvements paradoxalement contraires, et pourtant mêlés, d’un temps qui a passé, et un temps qui, lui, ne passe pas. Elle révèle aussi la difficulté que l’on peut rencontrer parfois face à une réalité intolérable.

 

Cette histoire simple, qui est née lors d'une semaine unique et intense  a été pour moi l'occasion d'expérimenter un langage théâtral différent, où la pensée, l'espoir et le désespoir, sont traduits en images, à la recherche d'une sorte de musique capable de rendre compte de la tempête qui explose lorsque passé et présent se rencontrent. 

Letizia Russo

 

RENCONTRES à l'issue des représentations le 31 mars avec Jean-Paul Manganaro et l'équipe artistique, et le 7 avril avec Letizia Russo et l'équipe artistique.

 

A Théâtre Ouvert, jusqu'au 11 avril

http://www.theatre-ouvert.com/primo-amore-premier-amour-letizia-russo

 

 

La Terrasse, Manuel Piolat-Soleymat :

"Toute la profondeur de ce Primo amore part de [l]a voix [de Mathieu Montanier], de ses yeux, de ses bras, de son buste, des expressions de son visage, d'une manière extrêmement fine d'investir les contrastes de l'écriture de Letizia Russo. [...] On est troublé par ce mélange de légèreté, de gravité et de violence."

 

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February 25, 2015 3:23 AM
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Sami Frey lit « Entretiens avec Jean-Paul Sartre (août-septembre 1974) » de Simone de Beauvoir

Sami Frey lit « Entretiens avec Jean-Paul Sartre (août-septembre 1974) » de Simone de Beauvoir | Revue de presse théâtre | Scoop.it



LECTURE EN DOUZE ÉPISODES 

«Une lecture par Sami Frey ne ressemble pas à une commémoration. Ni à une entreprise de vulgarisation. Si l’acteur suit très précisément la ponctuation, il se garde des intonations superflues et fait parler les deux protagonistes d’une même voix, laissant aux auditeurs le soin de démêler tout seuls ce qui appartient à l’un ou à l’autre. Il parvient à créer avec son auditoire la même empathie que celle qu’il entretient avec le texte, un mélange d’attention et de liberté qui laisse résonner le sens. Ce que Sami Frey résume de cette façon : «Il faut que les spectateurs soient d’accord, mais pas trop.»
«Y aller voir de près, cela fait partie du travail, cela ne veut pas dire que je comprends.» L’objectif est toujours le même : «pouvoir disposer d’un imaginaire à une heure précise. Savoir que tout se joue à un moment et à un endroit,… » Sami Frey
René Solis - Libération 

«Le prodige est que nous entendons et Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre comme si leur pensée passait en nous sans entremise. C’est difficile à décrire, il faut l’entendre. Comment Sami Frey a-t-il pu atteindre cette réserve parfaite, si poignante ? Mystère. Il achève sa lecture. Il s’en va. Ne reparaît pas. « LA VERITE DU MONDE »… « La vérité du monde, je l’apprendrais moins en regardant le monde qu’en combinant les mots. En combinant les mots, j’obtiendrais des choses réelles.» Il fallait citer cette phrase, parce que tout fidèle, tout accroché, de Sartre, voit là s’éclairer la naissance de cette écriture si énergétique, si concrète, si « laboureuse », et à ce moment, malgré la transparence de la lecture de Sami Frey, ou par sa vertu, nous réentendons, non plus seulement la pensée de Sartre, mais sa voix à lui, rocailleuse, chaleureuse, une crépitation gaie d’intelligence libre, qui nous découvrait des choses auxquelles jamais nous n’avions pensé.»
Michel Cournot - Le Monde 

Ces entretiens ont eu lieu pendant l'été 1974, à Rome, puis au début de l'automne, à Paris. J'ai voulu en garder la spontanéité. On y trouvera des passages décousus, des piétinements, des redites, et même des contradictions : c'est que je craignais de déformer les paroles de Sartre ou d'en sacrifier des nuances. Elles permettent de suivre les méandres de sa pensée et d'entendre sa voix vivante.
Simone de Beauvoir
Extraits de la Préface aux Entretiens, Ed. Gallimard 


Du 3 au 15 mars 2015  au Théâtre de l'Atelier, place Charles Dullin Paris 18e

du mardi au samedi à 19h, dimanche à 18h

Sami Frey lit « Entretiens avec Jean-Paul Sartre (août-septembre 1974) » de Simone de Beauvoir 


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February 15, 2015 2:42 PM
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François Morel. Ni bête ni méchant

François Morel. Ni bête ni méchant | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié dans Libération :

 

 

François Morel. Ni bête ni méchant (Photo Yann Rabanier pour Libération.)
PORTRAIT

 

Copain de Cabu et Charb, cet acteur comique sensible, ancien Deschiens, sait attaquer sans cynisme.

 


Nous sommes lundi. Si vous pouvez lire cette page, c’est que la fin du monde n’a pas eu lieu. Ce petit galopin de Morel nous aurait-il empapaouté ? Dans son spectacle, qu’il joue ce mois-ci à Paris, il annonce «la fin du monde pour dimanche». Ne pas prendre trop au sérieux ce garçon. Lui-même l’évite autant que possible. Ses phrases démarrent sérieusement et, d’un coup, ça s’envole comme une bulle de savon. Quelqu’un qui a incarné Rantanplan, le chien le plus stupide de l’Ouest, dans la série animée du même nom, a forcément un peu de distance sur lui-même. Morel, homme flou de 56 ans au sourcil circonflexe et œil qui plisse, est un peu comédien, un peu humoriste, un peu chroniqueur radio, un peu chanteur, un peu écrivain. Il a publié à l’automne un livre au titre anti-Goncourt au possible, Meuh ! L’histoire d’un ado qui se transforme en vache. Puisqu’il est souvent chez lui question d’animaux, il nous pardonnera ce portrait bestiaire.


L’huître.

A un moment, dans son spectacle, il campe un homme qui tombe raide dingue d’une fine de claire. C’est le grand amour. A la longue, il se lasse. Rupture. «Je ne sais plus si c’est elle ou moi qui a pris la décision.» Du pur Morel. Du poético-absurde moins fait pour plier en deux que pour toucher au cœur. Morel, c’est l’humour gentil. Ça l’agace qu’on dise ça, alors il prétend être une «peau de vache». Pas du tout. Morel rit avec, plutôt que contre, c’est l’anti-Gaspard Proust, zéro cynisme, c’est hors temps, un peu désuet, ça repose et ça rassure. Il est de l’école d’un Devos, d’un Dubillard, d’un Vialatte, sans être aucun des trois. Parfois c’est drôle, parfois pas. Il n’a pas l’obsession de faire rire. «Si je peux faire en sorte que le spectateur se sente plus léger en repartant qu’en arrivant, c’est déjà pas mal. J’essaie d’entraîner le public dans une émotion, une histoire, un imaginaire.» Un soir, un spectateur est venu lui dire que cette histoire d’huître, c’était exactement ce qu’il avait vécu avec sa femme.

Les lions.

Début octobre, Charb et Cabu étaient montés avec lui sur scène, à Châlons-en-Champagne (Marne). Morel chantait les titres de son spectacle le Soir, des lions… les deux de Charlie caricaturaient en direct. Une soirée «formidable, farceuse et chaleureuse». Trois mois plus tard, la nuit est tombée sur le 7 janvier, les lions étaient morts. Ou bien était-ce les agneaux. «Quelle gueule de bois ! Pendant des jours, je n’ai pas réussi pas à me dire autre chose que : "Ils ont tué Cabu." Lui qui était tellement le contraire de la guerre.» Et puis, il a vu revenir le rire par petites touches et il a soufflé dessus pour raviver la braise. Il en a fait un texte pour le Monde : «Le rire pour ne pas mourir.» «Pour ne pas baisser les bras. Pour se battre contre l’obscurantisme, la bigoterie, la connerie.» Pour une fois, il était sérieux. Son ami et ex-Deschiens, Olivier Broche : «Ce n’était pas non plus un appel au rire pour le rire. Il ne cautionne pas la dérision systématique, le deuxième degré télé. Pour lui, le rire doit dire des choses.»

Les vaches.

Celles de sa Normandie. Le pur beurre, les clochers, les nappes à carreaux et boules à neige qu’on retourne. La Normandie de Bourvil, avec qui Morel a en commun d’être un faux naïf au physique de guichetier des PTT. François Morel a grandi dans une bourgade au doux nom de Saint-Georges-des-Groseillers, 3 000 habitants, dans l’Orne. Un père employé SNCF et militant CGT, une mère dactylo, un grand frère, une grande sœur, bienvenue chez le Petit Nicolas. Ou chez Sempé, qu’il adore. Comme lui, c’est un pudique qui éclaire ceux qu’on appelle les petites gens. Pas pour se moquer, «ça m’embêterait de me moquer tous les soirs», mais parce qu’«au fond, on a tous une petite vie, on va tous mourir, non ? Il y a toujours en nous quelque chose d’un peu minable, même chez ceux qui font les prétentieux».

A Saint-Georges, on s’ennuie un peu, surtout quand on est envoyé au collège chez les curés, expérience compensée par l’écoute intensive de Brassens. Le petit Morel, timide mais potache, veut être comédien. Après une fac de lettres à Caen et l’école de théâtre de la rue Blanche, à Paris, il frappe à la porte de Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff. Plus de dix ans de collaboration foutraque. François Morel devient monsieur Morel de la fromagerie Morel. Pulls orange et robes à fleurs, les sales gosses Deschiens imposent la France d’en bas sur Canal.

Le chat, le chien.

Le chat, c’est celui du rabbin, bien plus malin que Rantanplan. Morel en a été la voix dans l’adaptation ciné de la bande dessinée de Joann Sfar. Le chien, celui des Deschiens, dont l’ombre lui colle encore aux basques. «Pendant longtemps, on m’a pris pour un garçon rural qui fait des fautes de français.» Alors qu’il a joué Molière et qu’il prépare un spectacle sur Paul Léautaud. Dans la vraie vie, il n’a plus ni chat ni chien. Il habite avec sa femme, artiste, une maison du Val-d’Oise. Il y écrit, chante, lit : Modiano, Jules Renard, mais aussi Foenkinos. «Il se fout complètement de la célébrité ou de l’argent. Ce n’est pas un poseur, c’est un vrai gars, dit son amie la chanteuse Juliette. Il tient à sa part d’enfance, d’où son humour de gamin crétin. C’est un déconneur, mais il n’impose pas.»

La taupe.

Un lundi matin, sur France Inter, Stéphane Guillon, depuis débarqué, avait aligné le ministre d’alors Eric Besson en «taupe du Front national» aux «yeux de fouine». Le vendredi suivant, à la même heure, Morel avait joué les pompiers pyromanes avec un plaidoyer pour la réhabilitation de la taupe, de la fouine et du putois, tant qu’on y est. Les morélophiles applaudissent. Moins frontal, mois mordant, plus fantaisiste que Guillon, qu’il admire. Moins politique, quoique tout aussi à gauche. A force d’avoir l’air de ne pas y toucher, quand il frappe, ça frappe fort. Comme quand il s’interroge : «Pourquoi souriez-vous, Anne Sinclair ?» Uppercut sur l’arrogance des nantis. Ou quand il observe l’animal Nicolus Sarkozus dans son milieu naturel, «grand mâle dominant, mais de courte taille, qui a du mal à se terrer pendant ses périodes d’hibernation».

La tortue.

Pour son côté diesel. Morel le modeste a toujours su que le succès, si succès il y avait, viendrait tard. «Ce n’est pas comme si j’avais été joli garçon. Je savais que je n’aurais pas une carrière fulgurante, que je pouvais prendre mon temps. Mes références, c’était plutôt Jean Rochefort ou Michel Serrault.» Il a longtemps été un discret et prolifique second rôle. Aujourd’hui que Télérama et les Inrocks lui demandent son avis, ce qui l’étonne encore, il ne joue plus que ce qu’il veut. «Je ne me vis pas comme une vedette, mais comme un type qui a préparé un spectacle et qui s’autorise à le jouer sur scène.» La reconnaissance, il en convient d’une litote que n’aurait pas reniée Jules Renard, «quand même, c’est mieux».

 

 

Cordélia Bonal pour Libération du 16 février

EN 5 DATES
1959 Naissance à Flers, dans l’Orne. 1989 Débuts chez Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff avec Lapin chasseur.1993 Les Deschiens arrivent sur Canal +. 2009 Premières chroniques sur France Inter. Février 2015 Reprise de La fin du monde est pour dimanche, au Rond-Point.

Photo Yann Rabanier

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January 12, 2015 3:15 PM
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Discours à la nation d’Ascanio Celestini, au Théâtre du Rond-Point

Discours à la nation d’Ascanio Celestini, au Théâtre du Rond-Point | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par Danielle Dumas sur son blog :

 

Ascanio Celestini est un auteur engagé, une sorte de fils spirituel de Dario Fo.

David Murgia est un acteur-auteur de la même génération qu’Ascanio. Il s’est emparé deDiscours à la Nation pour en faire un spectacle d’une actualité stupéfiante.

Qui parle ? Un jeune loup souriant, aimable, décomplexé comme on dit aujourd’hui. Il est calme, pas méchant pour deux sous, et il assène de terrifiantes vérités au « troupeau de cibles », les spectateurs qui sont devant lui, et qui ont « abandonné la lutte ».

Il prétend être des nôtres « Quelle déception, camarades ! », et nous traite de « bâtards »…

Il parle comme Gramsci en opposant le « pessimisme de la raison » à « l’optimisme de la volonté ». Il ironise comme Jonathan Swift en proposant de manger les immigrés et les chômeurs. Mais en l’entendant affirmer qu’il n’a « aucun préjugé politique », la « distanciation brechtienne » se réveille…

Dans une scénographie de Chloé Kegelart et des lumières de Danilo Facco, il empile des cageots, édifie des tribunes, impose sa parole d’aspirant dictateur qui « choisit »  son peuple et le manipule. David Mugia compose à merveille un personnage cynique et charmant,

Il n’est pas seul sur la scène, un guitariste, Carmelo Prestigiacomo l’accompagne. Quelques notes, un couplet en contrepoint, et la machine à recerveler entre en action. Cuisante est la leçon !

Nous avons vu le spectacle le 7 janvier. Il a débuté par des mots fraternels envers les victimes de l’obscurantisme, nos amis de Charlie Hebdo. Ensuite, tout ce que David Murgia nous balance fait mouche. C’est notre mollesse, notre résignation qui nous rendent responsables des renoncements et des trahisons.

On sort de là glacés, mais fouettés, résolus. Camarades ! Ne nous laissons pas berner par les apparences ! et comme on disait il y a encore peu : « Continuons le combat ! »

 

Discours à la nation d’Ascanio Celestini

Jusqu’au 1er  février

Ensuite tournée en France et en Belgique de février  à avril 2015

Théâtre du Rond-Point

01 44 95 98 21

 

 

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December 14, 2014 3:25 PM
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Sébastien Barrier, grand cru

Sébastien Barrier, grand cru | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié dans Libération :

 

Théâtre . Avec «Savoir enfin qui nous buvons», le comédien d’exception se livre à un marathon en forme de fresque humaniste arrosée au vin naturel. Tournée générale.

 

PAR GILLES RENAULT 

Commençons par la fin, si on peut dire. Une espèce d’omerta entoure la durée du spectacle hors norme de Sébastien Barrier, Savoir enfin qui nous buvons. Craignant à l’évidence que celle-ci soit perçue comme rebutante, sinon rédhibitoire, les lieux où il est programmé noient en effet le poisson : «Environ trois heures trente» entend-on par-ci, «au moins quatre heures», lit-on par-là. Bernique ! Plus sincère, à sa façon lucide d’accentuer le flou, le dossier de presse, lui, se contente d’un sibyllin «possiblement sans fin» auquel on ne pourra toujours pas reprocher de tromper sur la marchandise.

Maintenant, un témoignage irréfragable : lors de son premier passage à Paris, mi-octobre au Monfort (où il jouait trois jours), l’artiste majuscule a occupé seul le terrain six heures dix-sept minutes durant. Mieux, au terme de la représentation, vertigineux marathon oral parcouru au rythme d’un 100 mètres, il ne présentait aucun signe particulier d’usure, sachant que, la veille et le lendemain, il signait la même performance. Seulement voilà, passé 2 heures du matin et jugeant certainement qu’il n’est si bonne compagnie qui ne se quitte, l’olibrius au parler gouleyant a enfin daigné mettre un terme à l’épopée, devant tout de même une bonne moitié de l’assistance encore présente, positivement groggy de mots bombardés sans filtre, tout autant que grisée par les philtres servis à (petites doses mais) intervalles réguliers.

Addiction. Magnanime, l’hôte avait annoncé la couleur, indiquant en préambule les stations de Vélib et Autolib les plus proches, un numéro de compagnie de taxi et, pour les moins hardis, l’horaire du dernier métro, non sans avoir cru utile de préciser, à la lisière de la sommation : «Rater le métro grâce ou à cause d’un spectacle, c’est reconnaître à nos dépens que l’art peut avoir un effet sur nos vies.» Quadragénaire sarthois à la silhouette élancée, Sébastien Barrier ne se produit que devant des jauges réduites, accueillant au maximum une centaine de personnes assises autour de tables rondes, que, durant la veillée, on prendra soin de sustenter et de désaltérer. Mais s’il y a à boire et à manger chez ce gars-là, adepte du spectacle de proximité, comme on le dirait d’un commerce (à prendre également au sens amoureux du terme), c’est autour d’un récit roboratif qu’il confectionne et recompose ad libitum sur la base d’une trame ethnologique saturée de tendresse et de drôlerie… Sans occulter la part de souffrance qu’induit l’addiction.

Créé l’an dernier à Calais, Savoir enfin qui nous buvons tourne jusqu’à la fin du printemps 2015, alternant lieux très identifiés (le CentQuatre et à nouveau le Monfort, à Paris, durant le premier semestre) et chemins de traverse (Le Guilvinec, Aubusson, Saint-Avé…). Or, d’un soir l’autre, personne n’entendra jamais exactement la même chose, à partir d’une base qui, elle, reste la même : Sébastien Barrier parle volontiers de lui pour mieux évoquer les autres, et vice-versa, déroulant sans se prendre les pieds dedans (quasiment aucune répétition, ni erreur de syntaxe) le fil d’Ariane d’une pensée profuse, bien plus que logorrhéique.

«Est-il auteur ou performeur ? Comédien, clown ou bonimenteur ? Une façon de poète, d’anthropologue à la sauvage, voire de médecin des âmes ?» (s’)interroge Catherine Blondeau, la directrice du Grand T à Nantes, où il est artiste associé. La réponse se trouve bien sûr dans les questions, s’agissant d’un funambule du langage qui, bien qu’inconnu du grand public, a déjà semé des graines dans les arts de la rue, participant à la compagnie Le Phun, inventant en 2005 le personnage de Ronan Tablantec, un bonimenteur en costume de marin racontant ses expéditions à qui voulait bien les entendre (ou pas), puis cofondant en 2007 le GdRA, une petite troupe de théâtre fonctionnant en mode commando.

Mais une année plus tard, Sébastien Barrier fait la connaissance du vin naturel. Coup de foudre, au masculin, le breuvage devient un fidèle compagnon. Et la sève de Savoir qui nous buvons, récit sidérant qui, passé une introduction en crue (compter une heure, ou deux, ou…), remonte la vallée de la Loire, à la rencontre de vignerons (Marc Pesnot, Thierry et Jean-Marie Puzelat, Pascal Potaire et Mose Gadouche…) dont le guide nous fait sillonner les domaines entre moult apartés, digressions, aphorismes, prosopopées, etc., passant par le Chili, New York, la Papouasie, Vélizy-Villacoublay…

Guitare. «La parole est l’art le mieux et le plus partagé au monde», fait observer le raconteur qui utilise les mots comme le levain dans la boulange pour, à partir de souvent pas grand-chose, tricoter ses sagas philanthropiques éclairées par 26 ampoules (on a largement le temps de les compter). Côté illustration, un écran permet de projeter des photos. Autre accessoire, qui ne l’est pas tant que ça, une guitare amplifiée habille trois ou quatre parenthèses musicales pertinentes, dont une, hallucinée - égrenant les maux/mots de Journal d’un morphinomane, un texte sur la dépendance écrit par un médecin français dans l’Indochine de la fin du XIXe siècle.

Au bout du bout de la représentation, Sébastien Barrier présente un diaporama où l’on croise quantité de personnes et de lieux évoqués. Témoignant d’une sobriété à tout le moins paradoxale, chaque image est commentée par un seul mot. Le tout composant un florilège de scènes de bitures, du genre dont on ne se souvient plus le lendemain, telle une variation chez les pedzouilles du générique final de Very Bad Trip. L’ensemble prête évidemment à sourire. Pourtant, des accords qu’on entend en fond sonore, sourd aussi un indicible vague à l’âme.

 

Gilles Renault pour Libération

 

 

SAVOIR ENFIN QUI NOUS BUVONS de SÉBASTIEN BARRIER Le 16 décembre au Guilvinec (29), les 9 et 10 janvier à la Coupole, Scène nationale de Sénart, Combs-la-Ville (77), les 16 et 17 janvier au CentQuatre (Paris XIXe), du 21 au 23 mai au Monfort Théâtre (Paris XVe) et en tournée.

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