Revue de presse théâtre
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LE SEUL BLOG THÉÂTRAL DANS LEQUEL L'AUTEUR N'A PAS ÉCRIT UNE SEULE LIGNE  :   L'actualité théâtrale, une sélection de critiques et d'articles parus dans la presse et les blogs. Théâtre, danse, cirque et rue aussi, politique culturelle, les nouvelles : décès, nominations, grèves et mouvements sociaux, polémiques, chantiers, ouvertures, créations et portraits d'artistes. Mis à jour quotidiennement.
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November 19, 2014 7:21 PM
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La dernière danse de Maguy Marin pour le Forum de Blanc-Mesnil

La dernière danse de Maguy Marin pour le Forum de Blanc-Mesnil | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par Regards.fr  : 

 

La compagnie Maguy Marin jouait hier au Forum de Blanc-Mesnil, dans ce théâtre mis au tapis par la nouvelle municipalité. Depuis plus de quinze ans, le Forum menait un travail exceptionnel d’accès à la création contemporaine pour l’ensemble de la population de la ville. Et bien au-delà.

 

Le Forum du Blanc-Mesnil accueille ses derniers spectacles. Jeudi 13 novembre, le nouveau maire UMP a mis fin à la convention qui liait le Forum, la Ville, les autres collectivités territoriales et l’État. L’association qui fait vivre le lieu ne survivra pas au-delà de fin décembre.

Ce sont vingt emplois permanents menacés ; deux-cents à deux-cent-cinquante intermittents déprogrammés pour la fin de la saison ; six compagnies en résidence fragilisées. Ce sont aussi des liens humains qui tissaient une ville au quotidien qui disparaissent. Les crèches, les écoles, les collèges, les lycées, les hôpitaux, les centres sociaux, les services municipaux, les maisons de retraites, les associations menaient avec les artistes en résidence des projets de toutes sortes depuis une quinzaine d’années.

Des mots introuvables

Mardi 18 novembre, Maguy Marin présente Bit, en partenariat avec le Festival d’Automne. Trente ans de carrière pour la chorégraphe et sa rage est intacte. "Bit", pour le rythme, pour le 0-1 informatique, pour la binarité simpliste qui peut mener à la barbarie. Comme pour chaque date de la compagnie, la salle est comble.

Une musique puissante entraîne six danseurs dans une farandole sur le fil. Ce pourrait être un sirtaki, une carmagnole, une sévillane. Les corps sont liés, solidaires, joyeux ; ils virevoltent pourtant difficilement sur des planchers inclinés. À mesure que la musique noircit, la farandole tangue, elle laisse présager le pire. Elle le frôle dans une orgie cruelle. Elle plonge une fois dans l’horreur d’une scène de viol. Ça et là surgissent des cloportes, des Parques, ces fileuses qui mesurent la vie des hommes et tranchent leur destin. La farandole plonge une deuxième fois dans l’horreur à travers une tournante macabre. Et elle repart de plus belle dans un troublant envol final. Un envol suicidaire.

 

La dernière création de Maguy Marin résonne profondément avec le contexte politique local comme national. Dans le silence d’une salle bouleversée, un danseur de la compagnie prend délicatement la parole :

"Bonjour, Nous ne trouvons pas les mots. Nous ne trouvons pas les mots qui puissent exprimer notre enthousiasme quand une équipe décide de défendre notre travail en nous programmant dans son théâtre. Nous ne trouvons pas les mots qui puissent vraiment exprimer l’énergie, les échanges, les efforts qui se déploient pour que des lieux comme ce théâtre continuent à tisser des liens essentiels avec une population pour répondre à leur juste désir de rencontrer l’art et la poésie près de chez eux auprès des artistes. Nous ne trouvons pas les mots devant des actes qui réduisent au silence d’un trait radical des lieux de partage et de pensée. Soustraire un lieu comme celui-ci à la vie des habitants de la ville, c’est effacer toute possibilité d’une confrontation civile, c’est donner place à des stratégies politiques, qui lentement, avec un travail morbide de fossoyeur enterrent la libre-pensée au profit d’une programmation divertissante, uniformisante, consumériste qui fait le lit de la barbarie. Nous ne trouvons pas les mots mais nous avons joué ce soir, contre cette censure, en hommage à l’actuelle équipe du Forum aujourd’hui visée en première ligne, à laquelle nous dédions cette soirée. Nous, la Compagnie Maguy Marin."

 

Par Aline Pénitot pour Regards.fr

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November 19, 2014 6:30 PM
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Dynamiter le théâtre, disent-ils

Dynamiter le théâtre, disent-ils | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié dans Le Monde :

 

Dans le Midi, « adieu » s’utilise parfois pour dire bonjour ou saluer un proche, avec le sourire et les bras ouverts. Et pas seulement pour tourner les talons et prendre congé de quelqu’un. Ce mot harnière, qui signifie une chose et son contraire, illustre parfaitement les tensions à l’œuvre dans le théâtre contemporain. « Adieu le langage ! », clame en substance une nouvelle génération de metteurs en scène français, comme pour signifier son appétit des formes… et sa volonté de tri. Ils l’affirment : il faut donner du jeu au théâtre, comme on parlerait d’une porte qui n’ouvre plus très bien. Alors, bienvenue au langage, un champ bien plus vaste que le texte, qui va de la danse aux arts plastiques, en passant par le cinéma. Que retient-on de l’héritage des aînés ? Qu’est-ce qu’on invente, qu’est-ce qu’on reformule, qu’est-ce qu’on oublie ?

ADIEU AU LANGAGE

En écho à ces questionnements, la quarante-troisième édition du Festival d’automne programme une dizaine de jeunes artistes, venus de tous les horizons. Certes, ils sont déjà bien identifiés sur la scène contemporaine, mais ils sont peu connus du grand public. Tout en explorant leur propre voie, certains se réclament de grandes figures du théâtre contemporain, les Claude Régy, François Tanguy, Roméo Castelluci – des auteurs que le festival créé par Michel Guy en 1972 accompagne depuis longtemps. Il y aurait donc une filiation. Citons-les, par ordre alphabétique : outre le tandem Patricia Allio-Eléonore Weber sont présents à l’affiche Jeanne Candel, Fanny de Chaillé, Sylvain Creuzevault, Julie Deliquet, Yves-Noël Genod, Julien Gosselin, Vincent Macaigne ou encore Philippe Quesne. Celui-ci, âgé de 44 ans, issu des arts plastiques, est le seul, parmi le groupe, à diriger un lieu : le Théâtre Nanterre-Amandiers (Hauts-de-Seine), depuis novembre 2013. Cette année, il présente Next Day, une pièce avec des enfants âgés de 8 à 13 ans, qui découvrent l’adolescence. Quand on demande à ce metteur en scène des « microcosmes humains » comment il entend piloter cette scène emblématique, il répond sur un terrain inattendu : « Il y a un répertoire contemporain, au théâtre, qui est sous-exposé et que je souhaiterais mettre en valeur. »

UNE GRANDE AMBITION INTELLECTUELLE

Vincent Macaigne ne lui donnera pas tort. « Un film d’auteur, on en parle toujours plus que d’un spectacle qui a du succès », confirme la star montante du cinéma français, réalisateur, comédien et aussi metteur en scène. Actuellement, il est en pleine répétition d’Idiot ! parce que nous aurions dû nous aimer !, après avoir créé Idiot !, en 2009. Il extrait la matière du chef-d’œuvre de Dostoïevski, plus qu’il ne l’adapte. « Je veux réentendre le texte que j’en avais tiré il y a quatre ans, voir où cela en est. Ne pas baisser la garde », dit-il simplement. « Tous ont une grande ambition intellectuelle. Ça brûle, c’est rouge et ça chauffe tout le temps », souligne Marie Collin, directrice artistique du Festival d’automne pour la danse, le théâtre et les arts plastiques. Paraphrasant le titre du dernier film de Godard, Adieu au langage, Eléonore Weber résume la réflexion qu’elle mène avec Patricia Allio : « Nous, ce n’est pas “Adieu au langage”, mais adieu au langage et aux images. » Philosophes de formation, les deux auteures et metteuses en scène s’emparent de « symptômes » de la société – la question migratoire, par exemple – afin de produire une pensée, et aussi des formes scéniques. Leur prochaine création, Natural Beauty Museum, interroge la fascination des individus pour la contemplation de la nature.


Avant d’arriver sous les projecteurs du prestigieux festival, certains de ces artistes (Creuzevault, Deliquet…) ont été repérés par des programmateurs avisés, tels José Alfarroba, directeur du Théâtre de Vanves, ou Marie-Thérèse Allier, de la Ménagerie de verre, à Paris, consacrée à la danse. « Comme dans le cinéma français, et dans la danse, on observe un renouveau dans le théâtre. A Vanves, on a le droit d’expérimenter, et de se tromper », explique José Alfarroba.

IMPROVISATION ET THÉÂTRE DU RÉEL

Julie Deliquet, justement, n’a pas peur de l’accident. Ses comédiens du collectif In Vitro sont connus comme des as de l’improvisation. Pour une scène de repas, elle a pu les embarquer dans une maison, en banlieue parisienne, les plongeant dans une improvisation de sept heures. Elle s’interroge : « Quand j’étudiais le théâtre, on nous demandait d’articuler le mot “maintenant” en trois syllabes. Ça me perturbait, car dans la vie de tous les jours, on dit maint’nant ! » Julie Deliquet revendique un théâtre du réel : elle va présenter une trilogie, une saga générationnelle des années 1970 à nos jours, dont le troisième volet a été écrit collectivement, avec les comédiens. Mais rien n’est figé dans le marbre. Chaque soir, les acteurs adaptent la trame…

Yves-Noël Genod, lui, crée à partir de ses comédiens, « comme Coco Chanel le faisait avec ses modèles », sourit-il. Cet elfe, ce dandy aux cheveux longs, blonds, comme une mèche qui brûle, est une performance à lui seul. Il peut envoûter les spectateurs en lisant du Baudelaire. Pourtant, l’essentiel est ailleurs, dit-il. « Je n’ai absolument rien contre la découverte d’un texte au théâtre, mais l’obédience du théâtre au texte souvent me gêne. François Tanguy disait : “Le mot que je déteste le plus quand on parle du théâtre, c’est le mot texte.” » « YvNo » fait « du théâtre d’après les lieux et d’après les personnes ». La surprise de sa prochaine création sera totale, une fois de plus. Avec Jeanne Candel, aussi, « on ne sait jamais ce que l’on va voir », assure la programmatrice du Festival d’automne. Formée au théâtre, la jeune femme est également marquée par le travail de la chorégraphe Pina Bausch. Elle ne part pas d’un texte, mais de plusieurs, et se livre à des collages.


L’IMPURÉTÉ DU THÉÂTRE REVENDIQUÉE

 

La méfiance à l’égard du langage et de son « absurdité » est assurément un moteur de création. C’est le cas pour Fanny de Chaillé, qui a travaillé avec Daniel Larrieu au Centre chorégraphique national de Tours. « Je viens de la danse. Pour créer, je pars d’une forme et non d’un texte », dit-elle. Le spectacle qu’elle va présenter, Le Groupe, d’après La lettre de Lord Chandos, de Hugo von Hofmannsthal, est « une sorte d’adieu aux mots », le personnage ne parvenant plus à écrire, parce que, dit-il, les mots ont perdu toute valeur. « Faire groupe, c’est créer une langue ensemble », explique-t-elle.

« C’est aussi jongler avec tous les arts », conclut Julien Gosselin, le plus jeune d’entre tous, 27 ans. « Le théâtre est un art impur, il n’a pas d’acte de naissance. Il est né de la réunion de la danse, de la musique, de la poésie, du chant. Cette diversité des disciplines sur le plateau est là depuis le début. Mais on s’est enfermé dans une conception patrimoniale du théâtre », dit-il. En 2013, il a mis en scène à Avignon Les Particules élémentaires, de Michel Houellebecq. Pourquoi Houellebecq ? « Parce que, dans ce livre, il y a une variété de langages et de formes narratives, entre le décryptage de la société libérale, la poésie, etc. Cela permet de travailler sur le rythme, l’arme numéro un du théâtre pour capter l’attention du spectateur », estime-t-il. La pièce sera jouée, à nouveau, dans le cadre du Festival d’automne. Il découvre les metteurs en scène de sa génération, voit leurs spectacles. Ça se contamine, dit-il, mais chacun est différent, poursuit sa recherche esthétique : « Il ne faut pas parler d’une nouvelle vague, ce serait réducteur. Je suis juste content que nous soyons nombreux », se félicite-t-il. Et d’insister : « Ce n’est pas du vent. Il y a quelque chose qui existe. » C’est maint’nant.

Clarisse Fabre pour le hors-série du Monde consacré au Festival d'automne à Paris

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November 17, 2014 5:37 PM
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"Les Troyennes" d'Euripide, mise en scène Laëtitia Guédon

"Les Troyennes" d'Euripide, mise en scène Laëtitia Guédon | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par Théâtre et Balagan,le blog de Jean-Pierre Thibaudat : 

 

Le drame des jeunes Nigérianes enlevées a inspiré une pièce au Grec Euripide 

 

 

« Celles qui n’ont pas été tuées sont devenues les captives des vainqueurs. Elles sont là. Elle attendent leur sort. »

Est-ce là quelque légende photo d’un cliché confus montrant des jeunes filles nigérianes enlevées par Boko Haram et promises à tout le moins au mariage forcé ? Non, ce sont des propos tenus par Poséidon à la première scène de la pièce d’Euripide, « Les Troyennes », dans une nouvelle traduction signée Kevin Keiss pour la mise en scène de Laëtitia Guédon.

Quatre femmes et un oratorio

Cette pièce d’Euripide, comme d’autres tragédies grecques, est toujours rattrapée par l’actualité. Quand Jean-Paul Sartre l’adapte (le mot est faible) dans les années 60, c’est en pensant à la guerre du Vietnam. Quand Nicole Loriaux la commente dans ce magnifique essai sur la tragédie grecque qu’est son ouvrage « La Voix endeuillée » (Gallimard), elle pense « aux folles de la place de mai » à Buenos Aires. Dans les villages du Nigeria, Boko Haram tue les hommes, enlève les femmes et incendie les maisons.

Une « épaisse fumée » recouvre Troie en l’an 406 avant J-C, quand commence la pièce. Les Grecs, vainqueurs, ont hâte d’embarquer. Hécube, « l’infortunée reine de Troie » qui a vieilli d’un seul coup, pleure son époux, Priam, ses deux fils, Pâris et Hector. Elle ignore encore que sa fille Polyxène a été égorgée sur le tombeau d’Achille mais nous, nous le savons par la voix de Poséidon interprété par le hip-hopeur, rappeur et slameur Blade Mc M’Baye.

La mise en scène de Laëtitia Guédon, comme l’adaptation de Kevin Keiss des « Troyennes » – « la moins dramatique » et « la plus lyrique » (Loriaux) des pièces d’Euripide – magnifient l’oratorio qui la constitue.

Pas d’intrigue, la seule inconnue vite dévoilée, c’est le nom du vainqueur à qui chaque femme endeuillée sera donnée pour en devenir l’épouse, l’esclave. La pièce est une succession de plaintes et de chants de ces femmes allant jusqu’à la fureur. Les fumées de Troie ont maculé d’ombres le plateau (scénographie : Soline Portmann) traversé de rares et impitoyables faisceaux lumineux (lumières : David Pasquier).



Jean-Pierre Thibaudat pour son blog "Théâtre et Balagan" sur Rue 89

 

CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR LIRE L'ARTICLE ENTIER DANS SON SITE  D'ORIGINE

 

 

 

"Les Troyennes" d'Euripide, mise en scène : Laëtitia GuédonDans une nouvelle traduction de Kevin Keiss

Théâtre 13-Seine, 30 rue du Chevaleret, Paris XIIIe - les mar, jeu et sam 19h30, mer et ven 20h30, dim 15h30, jusqu »au 14 décembre - 01 45 88 62 22.

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November 14, 2014 12:25 PM
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« Les Enfants de la terreur », de Judith Depaule (critique), festival Mettre en scène, T.N.B. à Rennes

« Les Enfants de la terreur », de Judith Depaule (critique), festival Mettre en scène, T.N.B. à Rennes | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par Par Jean-François Picaut pour le blog Les Trois Coups.com

 

Idée, idéal, idéologie, dérives ? 


 

Judith Depaule est une spécialiste du théâtre politique. La création qu’elle effectue dans le cadre de Mettre en scène se situe, comme une grande partie de son travail, à l’intersection du documentaire et du spectacle multimédia. Un alliage particulièrement réussi dans son dernier ouvrage.


Théâtre et politique, voilà une question bien connue de Judith Depaule, elle qui a soutenu une thèse sur le théâtre dans les camps staliniens. Son nouvel opus, les Enfants de la terreur, se situe au cœur brûlant de cette problématique.

Le centre névralgique de l’histoire, c’est l’année 1972 qui vit les Japonais du Nihon Sekigun (l’armée Rouge japonaise) signer un attentat sur l’aéroport de Tel-Aviv, la prise d’otages aux J.O. de Munich réalisée par Septembre noir, tandis que laFraction armée rouge (Rote Armee Fraktion) commettait cinq attentats meurtriers et que les Brigades rouges italiennes commençaient leurs actions violentes.

Le récit proprement dit débute avec la prise d’otages de Munich. Des comédiens la rejouent sur scène : les Palestiniens du commando sont interprétés par des femmes. Des projections vidéo donnent à voir quelques extraits d’actualité, un journal télévisé fictif, des opérations reconstituées en vidéo, tandis que trois musiciens placés côté cour interprètent en direct une musique rock. Nous avons là, sur un plateau complètement ouvert et nu, tout le dispositif scénique utilisé pendant la répétition. Il suffit d’y ajouter, côté jardin, de grands caissons mobiles en bois, et qui figureront divers éléments du décor. Ils permettront aussi les changements de costumes à vue.

La belle trouvaille de Judith Depaule, c’est d’avoir resserré le débat autour des évènements de 1972 et de l’avoir incarné dans trois couples dont chacun est emblématique d’une des trois principales organisations qu’il a choisi de suivre.

 Ulrike Meinhof etAndreas Baader représentent la R.A.F., Fusako Shigenobu, la « Reine rouge » ou la « Veuve noire », et Kozo Okamoto, l’armée Rouge japonaise. Enfin, les Brigades rouges italiennes s’expriment par la bouche de Margherita Cagol, dite Mara, et de son mari, Renato Curcio. Tous les trois sont des dirigeants et/ou des fondateurs de leur mouvement. Il faut y ajouter le personnage épisodique de Mei Shigenobu, la fille que Fusako Shigenobu a eue d’un responsable palestinien du Front populaire de libération de la Palestine, l’organisation de Georges Habache et Ahmed Jibril.

Le récit que chacun fait du parcours qui l’a conduit à son engagement, en ancrant les personnages dans l’humanité, joue un peu le rôle de lacaptatio benevolentiae dans la rhétorique antique. Il suscite sinon la sympathie, du moins l’empathie à leur égard. Chacun peut se reconnaître dans ces jeunes gens qui deviendront des terroristes. Ce sont tous des intellectuels à l’exception de Baader et Kozo Okamoto. Ulrike Meinhof est même une journaliste reconnue avant sa radicalisation. À cet égard, le couple italien est le plus représentatif. Ils se marient à l’église et plus tard, quand ils sont déjà passés à l’action violente, rêvent d’avoir un enfant. Mara nous fait alors part de leur réflexion sur ce que peuvent être les devoirs de parents révolutionnaires.

 

Un « agréable déplaisir »

Une fois cette humanisation accomplie et les préjugés défavorables des spectateurs assoupis ou anesthésiés, Judith Depaule peut les inviter à suivre le chemin parcouru par ces hommes et ces femmes de l’idée à l’idéal puis à l’idéologie, jusqu’à la radicalisation finale. Et c’est là qu’apparaît toute la pertinence du choix effectué en faveur du multimédia. La présence constante en scène et parfois en plein cœur du plateau d’une musique dont l’univers de référence est le rock alternatif, la projection d’images d’actualité ou leur reconstitution vidéo, la retransmission vidéo sur écran de certains attentats réalisés, sous nos yeux, sur des maquettes, tout cet ensemble contribue à créer chez lui cet état « d’agréable déplaisir » dont parle l’auteur.

Tout au long de la pièce, le spectateur est interpellé, convié non seulement à comprendre, ce qui est essentiel, mais à prendre position. Le jeu des acteurs y est pour beaucoup, et il n’y a pas de maillon faible dans la troupe. Qu’il me soit cependant permis de louer plus spécifiquement les interprètes de Meinhof et Cagol. Elles savent rendre toute l’humanité de leur personnage sans occulter leur dérive idéologique qui n’en paraît que plus implacable.

Qu’on ne s’imagine pas qu’il ne s’agit là que de théâtre historique. À chaque pas, Judith Depaule, sans le dire ouvertement ni le sous-entendre plus ou moins élégamment, nous conduit à nous interroger sur notre temps. L’attentat dont est victime Rudi Dutschke, le 11 avril 1968, véritable catalyseur pour la jeunesse contestataire allemande, n’est pas sans rappeler une mort récente. Ces militants, que nous jugeons perdus et qui acceptent de perdre leur vie pour faire avancer une cause qu’ils estiment juste, n’appartiennent qu’au passé ? La société bloquée des années soixante où les jeunes ont l’impression d’étouffer, la surdité des autorités et leur faillite morale, etc., tout cela ne vous évoque rien ?

Je vois dans les Enfants de la terreur de Judith Depaule une œuvre pleinement théâtrale et politique. J’exprimerai un regret cependant : que l’auteur ait exclu la France de son propos. Les discussions au sein de la Gauche prolétarienne, qui aboutissent à d’autres choix, auraient enrichi le point de vue. Action directe, bien que sa création soit plus tardive, aurait fourni un pendant français aux groupes retenus. Toutefois, si, dans tous les domaines de la culture, tous les artistes empoignaient notre époque avec autant d’acuité et de pertinence, nous aurions accompli un grand pas.

 

 

Jean-François Picaut



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November 12, 2014 10:00 AM
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Erik Satie, mémoires d'un amnésique

Erik Satie, mémoires d'un amnésique | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié dans le blog "Le Grand Théâtre du Monde" : 

 

Au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis, Agathe Mélinand présente une évocation en musique, en images et en jeu de la vie du compositeur si attachant. Un objet d'une perfection formelle remarquable, mais un peu elliptique.

Agathe Mélinand, qui a conçu et met en scène ce spectacle ne prétend en rien nous proposer une biographie d'Erik Satie.

On peut être trompé par les premières indications de naissance à Honfleur le 17 mai 1866. 

On imagine que nous seront offerts quelques repères de dates, de lieux, de circonstances. Mais rien de tel.Au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis, Agathe Mélinand présente une évocation en musique, en images et en jeu de la vie du compositeur si attachant. Un objet d'une perfection formelle…

 

Qui connaît la vie et l'oeuvre de Satie, les retrouve, évidemment. Qui ne connaît pas Satie, est face à un objet spectaculaire d'une sophistication grisante servie par un faisceau de moyens très divers, très délicats, très maîtrisés.

La musique est présente. Un piano (il y en a même un, solitaire, sous le gradin de bois, qui accueille silencieusement le public). Un piano à jardin avec deux musiciens, Satie ayant beaucoup écrit pour quatre mains.

Raphaël Howson et Charles Lavaud quittent parfois leurs tabourets pour rejoindre les quatre comédiens, deux filles, Jeanne Piponnier et Sabine Zovighian,  deux belles déjà vues et deux garçons que l'on connaît très bien, Emmanuel Daumas, long et vif, Eddy Letexier avec sa densité et ses humeurs rugueuses.

Les dominantes des costume sont le bleu et le noir (Nathalie Trouvé). Les dominantes de la représentations sont les images vidéo d'une délicatesse fascinante (Sébastien Sidaner). Ce travail est le matériau principal avec la musique.

Les images ne sont pas là pour illustrer. Elles évoquent. Elles imaginent.

Agathe Mélinand sous-titre son spectacle "un petit opéra comique  sans lyrics".

On ne chante pas Satie. On l'écoute. On le dit. On le joue. On s'en joue.On le danse (Karine Girard).

Toute sa vie est bien là, mais il nous semble qu'il est dommage que chacun ne puisse pas tout comprendre s'il ne connaît pas sa vie et ses oeuvres, ses collaborations.

Il faut donc prendre ce spectacle comme un poème scénique dédié à Erik Satie, mais qui ne prend toute sa force que si l'on reconnaît bien tel furtif extrait de film, tel beau cheval, tel alignement de parapluies, etc...

Il y a un charme et une gravité qui reflètent exactement ce que l'on imagine du coeur et de l'âme d'Erik Satie si on le connaît. Mais qui le connaît ?

Demeure un moment de grâce, de finesse. On devine les chagrins d'enfant, les énigmes, l'abnégation, l'intelligence, la vulnérabilité, la folie, les errances, le dévouement, la modestie, la solitude, la pauvreté. Et l'on entend sa musique et ses mots. C'est beaucoup.

Et ce poème scénique lui ressemble. C'est l'essentiel.


Armelle Héliot pour son blog "Le Grand Théâtre du Monde"

 

CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR LIRE L'ARTICLE ENTIER DANS SON SITE D'ORIGINE

 


Théâtre Gérard-Philipe, grande salle, du lundi au samedi à 20h30, dimanche à 15h30. Relâches les mardis et mercredis. Durée : 1h20 (01 48 13 70 00). 
www.theatregerardphilipe.com

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November 10, 2014 5:37 PM
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Les Troyennes d'Euripide vues par les collégiens d'Aubervilliers

Les Troyennes d'Euripide vues par les collégiens d'Aubervilliers | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié sur le site de France3 Ile-de-France :

 

Au Théâtre 13,Laëtitia Guédon met en scène une adaptation des Troyennes d'Euripide. Un travail de création qu'elle a mené de front avec des ateliers auprès de collégiens d'Aubervilliers. Comment auraient-ils réagi, eux, à la place des Troyennes ? Leurs écrits ont été intégrés au spectacle. 

 

"Que feriez vous-si, comme les Troyennes, vous étiez déracinés, emmenés loin de chez vous ? Avec quoi partiriez-vous ?" C'est par ces mots que la metteuse en scène Laëtitia Guédon interpelle les collégiens d'Aubervilliers. Devant elle, une cinquantaine d'élèves de troisième. Pendant deux heures, elle leur a raconté la guerre de Troie, en utilisant leur langage. Comment les Grecs, par la ruse d'Ulysse, ont triomphé de la cité imprenable après 10 années de combat, comment la ville fut détruite et comment les vainqueurs se partagèrent les femmes. Ces Troyennes, au coeur du récit d'Euripide. Un texte écrit en 415 avant JC mais qui trouve encore écho en nous parce qu'il parle d'errance, de déracinement, d'exil, de mort... des thèmes universels et intemporels.

Avec leurs mots à eux, les élèves ont essayé d'exprimer la douleur de ces femmes. "La nostalgie existe sans doute chez les morts" écrit Garance, 13 ans. Un autre collégien évoque les rivages et les forêts qu'il ne verra plus ... Des textes qui frappent par leur maturité au point que Laëtitia Guédon a décidé de les intégrer à sa pièce, à l'affiche actuellement au Théâtre 13. Pour la metteuse en scène, le choeur, l'expression populaire de la cité, aujourd'hui c'est eux.

 

 

Audrey Natalizi pour le site de France3 Ile de France

 


Nous avons pu suivre le travail mené par la metteuse en scène au Collège Rosa Luxembourg d'Aubervillers.
Un reportage d'Audrey Natalizi, Frédérique Bobin et Mohamed Chekoumy (montage Gaëlle Potet).

Troyennes au Théâtre 13 

Troyennes - Les morts se moquent des beaux enterrements de Kevin Keiss, d'après Euripide, mise en scène Laëtitia Guédon.
Au Théâtre 13 côté Seine, jusqu'au 14 décembre 2014.
1h45 sans entracte - à partir de 14 ans

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November 10, 2014 7:52 AM
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Le terrorisme à l’épreuve de la scène

Le terrorisme à l’épreuve de la scène | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié dans Le Monde :

 

Judith Depaule n’est pas une inconnue dans la saison. Après avoir étudié le russe et fait une thèse sur le théâtre dans les camps staliniens, elle a créé un spectacle inspiré par ses recherches : Qui ne travaille pas ne mange pas (en 2004). Puis elle a travaillé sur la question du genre, en s’intéressant aux femmes dans le sport. Il en est né une trilogie théâtrale, Corps de femmes (2008-2011).

Aujourd’hui, Judith Depaule passe à un autre sujet, sans quitter le registre politique engagé qui la caractérise : le terrorisme des années 1970. Son spectacle s’appelle Les Enfants de la terreur, et il est présenté dans le cadre du festival Mettre en scène, organisé par le Théâtre national de Bretagne, qui offre chaque année, en novembre, des découvertes et des retrouvailles. Judith Depaule y trouve naturellement sa place, parce qu’elle est à part, en tout cas hors des modes. Elle fait ce qu’elle juge bon de faire, et il semble que rien ne puisse l’en détourner.

Violences extrêmes
La voilà donc sur la trace des années 1970, qu’elle est trop jeune pour avoir activement vécues : née en 1968, elle était enfant quand, en Allemagne, avec la Fraction armée rouge, en Italie, avec les Brigades rouges, et au Japon, avec l’Armée rouge japonaise, des mouvements révolutionnaires ont décidé de passer à la lutte armée. On sait ce qu’il en advint : des attentats, des enlèvements, des meurtres. Une violence extrême, en réponse à une violence jugée extrême par les terroristes, issus d’une génération marquée par la seconde guerre mondiale, insurgés contre des Etats considérés comme policiers, révoltés par les guerres provoquées par l’impérialisme, et farouchement liés à la cause palestinienne.

Le spectacle de Judith Depaule s’organise autour de six figures marquantes : Fusako Shigenobu et Kozo Okamoto pour le Japon, Andreas Baader et Ulrike Meinhof pour l’Allemagne, Margherita Cagol et Renato Curcio pour l’Italie. A côté de ces leaders, il y a une enfant, May Shigenobu, la fille que Fusako a eue au Liban, et qui a grandi dans la clandestinité, allant d’un pays à l’autre, parlant à sa mère une fois par mois, au téléphone. Aujourd’hui, elle a 41 ans, et elle est journaliste au Japon, où sa mère, condamnée à vingt ans de réclusion, après son arrestation en 2000, purge sa peine dans une prison des environs de Tokyo. Kozo Okamoto, le camarade de Fusako Shigenobu, est resté au Liban. Le troisième survivant, Renato Curcio, qui a été définitivement libéré en 1998, après vingt-deux ans de détention, a fondé une coopérative en Italie. Sans rien renier de son passé. Sa femme, Margherita Cagol, a été tuée en 1975, lors d’une prise d’otage. Andreas Baader et Ulrike Meinhof sont morts en prison, en 1976 et 1977. Officiellement, ils se sont suicidés.

Jeu vidéo
Pour raconter ces histoires qui appartiennent à l’Histoire, Judith Depaule s’est sérieusement documentée, comme en témoigne son spectacle, qui est ce que l’on peut appeler du théâtre « patent » : mouvements expressifs, scènes nettes, mots clairs. Tout se passe dans un dispositif simple : une scène vide, de grandes caisses sur le côté, un écran au fond. Quelques détails vestimentaires donnent le ton de l’époque et des nationalités. Les comédiens ne cherchent pas à incarner les « enfants de la terreur » : ils les reproduisent, comme des types, en se tenant à une distance qui les rapprochent de marionnettes ou de personnages de jeux vidéo. C’est d’ailleurs sous cette forme que l’on voit certains attentats, reproduits sur une maquette, qui est filmée en direct. Sinon, les images empruntent aux archives, à un faux journal télévisé ou à un brouillage étudié.

Six acteurs, une acrobate et deux musiciens entrent dans le jeu de Judith Depaule, qui suit un fil chronologique clair. A cela, il n’y a rien à redire : on comprend ce qui se passe. Mais ce qu’on en retient, c’est une autre histoire. Dans sa déclaration d’intention, l’auteure et metteuse en scène écrit que « ces hommes et ces femmes (…), par leur radicalité, cautionnèrent l’irréparable. Produisant l’inverse de ce qu’ils prônaient ». Judith Depaule colle tellement à son sujet qu’elle en vient quasiment à produire l’inverse de ce qu’elle écrit : un attrait pour la violence du terrorisme, dont la mécanique est énoncée, mais les victimes, écartées. Ainsi peut-on, avec les meilleures intentions, s’engouffrer dans un piège. De ce point de vue, Les Enfants de la terreur sont intéressants : ils témoignent de la difficulté à aborder l’Histoire au théâtre.

Festival Mettre en scène, Théâtre national de Bretagne, 1, rue Saint-Hélier, Rennes. Tél : 02-99-31-12-31. www.t-n-b.fr. Jusqu’au 22 novembre.

Brigitte Salino (Rennes, envoyée spéciale)
Journaliste au Monde

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November 9, 2014 2:09 PM
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Revoir Julia ou Strindberg selon Christiane Jatahy

Revoir Julia ou Strindberg selon Christiane Jatahy | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié sur le blog "Le Grand Théâtre du Monde" :

 

Au 104, où le spectacle avait été présenté une fois, la saison dernière dans le cadre de Temps d'Images, la version pour deux comédiens, un vidéaste et des images filmées de Mademoiselle Julie est redonnée jusqu'au 15 novembre. Julia Bernat, Rodrigo Dos Santos sont époustouflants d'audace. Paulo Camacho les suit à la caméra et, dans le film, Tatiana Tiburcio est Christine, la cuisinière. 

 

 

Les allers-retours entre les images déjà filmées, le jeu en direct, le jeu filmé qui se passe derrière les panneaux de l'écran mais que l'on suit en direct, tout cela aiguise la férocité de l'action et demande aux deux comédiens un engagement de toutes leurs fibres.

Les surtitrages sont sur le côté; à la fin, prenant à témoin les spectateurs, Julia s'adresse en français à la salle. La mise en scène joue aussi avec le dehors. La caméra les suit dans les escaliers et halls du 104.

C'est du grand théâtre traité comme une performance. Tout est réglé au millimètre : on avait déjà vu cet impressionnant moment l'an dernier, et rien n'a bougé.

Les deux interprètes sont extraordinaires. Rodrigo dos Santos, belle présence troublante, silence de l'homme humilié, rêves impossibles, sincérité qui se retourne en dépit voire en haine, tout ce que prêtait Strindberg au personnage de Jean est là ; Julia Bernat ne semble avoir peur de rien. C'est d'une dureté terrible par moments, mais elle y va.

La scène durant laquelle il tue l'oiseau, la scène durant laquelle elle l'accable d'injures; la manière dont elle est littéralement "hors d'elle", tout cela est d'une puissance presque dérangeante.

C'est encore plus pessimiste que Strindberg. Ici, il y a la réalité de la coupure entre les grands propriétaires, aujourd'hui encore, au Brésil et les domestiques noirs...Il y a le visage en gros plan de la jeune fille qui a voulu s'initier à l'amour et l'on voit ce visage défait et d'une atroce tristesse...

Courez au 104 ! Et n'oubliez pas By heart à la Bastille ! 

 

Armelle Héliot pour son blog "le Grand Théâtre du Monde" le 9 novembre 2014

 

CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR LIRE LE TEXTE ENTIER DANS SON SITE D'ORIGINE

 

 

Et aussi : Critque de jean-Pierre Thibaudat pour son blog "Théâtre et Balagan" : http://blogs.rue89.nouvelobs.com/balagan/2013/09/21/festival-temps-dimages-au-104-mademoiselle-julie-version-rio-et-video-231178

 


"Julia", d'après "Mademoiselle Julie" de Strindberg, mise en scène Christiane Jatahy

 

Au CENT QUATRE jusqu'au 15 novembre, à 21h. Durée : 1h10.
www.104.fr 
01 53 35 50 00

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November 4, 2014 4:19 PM
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En quoi faisons nous compagnie avec le menhir dans les Landes ? par Marielle Pinsard

En quoi faisons nous compagnie avec le menhir dans les Landes ? par Marielle Pinsard | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Marielle Pinsard : L’ensemble du spectacle interroge le thème de l’homme et la bête, à travers leurs comportements respectifs et la transformation de l’un en l’autre. Le propre de l’homme, c’est de pouvoir se transformer. Pas seulement comme le saumon, capable d’anamorphose quand il remonte la rivière depuis l’océan, mais du tout au tout. Ainsi, sur scène, on verra un acteur devenir chèvre, une fille faire vraiment le singe : c’est formidable ! A ce moment-là, il se passe un truc sur le plateau qu’on n’a jamais vu ailleurs ! C’est quoi la bête ? La réponse varie selon chacun, et il est intéressant d’entendre les réponses des autres. Les Africains répondent que c’est l’évangélisation : la bête c’est le prédicateur. Politiquement ou poétiquement, personne n’envisage les choses de la même manière. J’ai donc laissé les comédiens me dire ce qu’est la bête ou ce que peut être une situation où on n’est pas humain. Quatorze tableaux et autant de moments différents se succèdent pour répondre à cette question.

 

Propos recueillis par Catherine Robert pour La Terrasse de novembre

 

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L’HOMME ET LA BÊTE

du 13 novembre 2014 au 5 décembre 2014Le Tarmac
159 Avenue Gambetta, 75020 Paris, France

Mardi, mercredi et vendredi à 20h ; jeudi à 14h30 et 20h ; samedi à 16h.

 


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November 1, 2014 6:34 AM
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King Kong Théorie: la révélation Vanessa Larré | Sceneweb

King Kong Théorie: la révélation Vanessa Larré | Sceneweb | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Vanessa Larré livre une très forte adaptation de l'essai autobiographique de Virginie Despentes avec un trio de comédiennes extraordinaires. Ce road-movie féministe est une des belles surprises de cet automne théâtral. 

 

Cécile Backès (actuelle directrice de la Comédie de Béthune) a été la première a adapter le texte coup de poing de Virginie Despentes paru en 2006 dans une version avec une seule comédienne. La très bonne idée de Vanessa Larré a été de multiplier les voix. Trois comédiennes aux parcours professionnels différents se répondent sur scène. La plus connue Barbara Schultz (Molière en 2001 pour Joyeuses Pâques) trouve ici un rôle dans lequel on ne l’attend pas et elle est parfaite. Tout comme Anne Azoulay qui vient du cinéma et des séries télé (Kaboul Kitchen sur Canal +) et Valérie de Dietrich plus aguerrie des planches. Quand à Vanessa Larré on ne connaissait rien de son travail. Il s’agit de sa troisième mise en scène. Avec sa compagnie Parcelle112 elle a été en résidence d’essai au Centquatre et a travaillé autour des textes de Franz Xaver Kroetz. C’est une révélation. Sa mise en scène fourmille d’idées inventives au service du texte.

 

 

Stéphane Capron pour son blog Sceneweb

 

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KING KONG THÉORIE de Virginie Despentes
Adaptation :
Valérie de Dietrich et Vanessa Larré
Mise en scène :
Vanessa Larré
Avec :
Anne Azoulay
Valérie de Dietrich
Barbara Schulz
Durée: 1h10

LA PEPINIERE THEATRE
A PARTIR DU 2 OCTOBRE 2014
Du mardi au samedi à 19h

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October 30, 2014 10:46 AM
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"Le moral des ménages" d’Eric Rheinardt au théâtre avec Mathieu Amalric

"Le moral des ménages" d’Eric Rheinardt au théâtre avec Mathieu Amalric | Revue de presse théâtre | Scoop.it
INFO CULTURE par Thierry Fiorile jeudi 30 octobre 2014 pour France Info 
Le cinéma occupe énormément Mathieu Amalric, mais quand sa compagne Stéphanie Cléau, metteuse en scène lui demande de monter sur les planches, il dit oui, c'est au théâtre de la Bastille à Paris et c'est l'adaptation du roman d'Eric Rheinardt "le moral des ménages".

Pour interpréter Manuel Carsen, personnage complexe, qui suscite autant l'empathie que le rejet, Mathieu Amalric excelle, il est cet homme qui raconte avec souffrance et haine son enfance dans une famille de la classe moyenne, marqué au fer rouge par l'humiliation de son père, petit employé écrasé par les autres au travail et par sa femme à la maison. A la fin de la pièce, devenu père, c'est sa fille adulte qui lui renvoie violemment à la face son égoïsme d'auteur de chanson sans succès et sa trahison de classe, Anne-Laure Tondu est, brillamment, à la fois la mère, l'épouse et la fille. Mathieu Amalric a surmonté avec talent son appréhension du théâtre.

Mais la mise en scène de Stéphanie Cléau ne parvient pas à soulever ce spectacle, même s'il y'a de bonnes idées comme le choix des musiques, le jeu très distancié d'Anne-Laure Tondu, mais cela tient aussi au choix du texte, Eric Rheinardt se passionne pour le thème de l'humiliation sociale, propice aux clichés.

"Le moral des ménages" d'après Eric Rheinardt, mise en scène Stéphanie Cléau, au théâtre de la Bastille jusqu'au 20 décembre.

ÉCOUTER L’ÉMISSIONdisponible jusqu'au 25/07/2017

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October 22, 2014 6:03 AM
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Fanny de Chaillé, metteur en scène, pièce « Le Groupe» au Centre Georges Pompidou -

Fanny de Chaillé, metteur en scène, pièce « Le Groupe» au Centre Georges Pompidou - | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Ecoutez-la lors de l'émission d'Aude Lavigne sur France Culture : les Carnets de la création

 

CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR ACCEDER AU LIEN D'ECOUTE DE L'EMISSION

 

Création Le Groupe :

conception Fanny de Chaillé
d’après La Lettre de Lord Chandos de Hugo von Hofmannsthal
interprétation Guillaume Bailliart, Christine Bombal, Christophe Ives et Grégoire Monsaingeon
lumière Willy Cessa
son Manuel Coursin
scénographie et costume Nadia Lauro

 

Au  Centre Georges Pompidou du 29 octobre au 2 novembre 2014- Création avec le Festival d’Automne à Paris.

 

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October 15, 2014 4:31 PM
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De quel sexe sont les Allemandes ? Hop hop hop, voici les She She Pop !

De quel sexe sont les Allemandes ? Hop hop hop, voici les She She Pop ! | Revue de presse théâtre | Scoop.it

 

La forme ouverte, distributive de ce spectacle à tiroirs sert admirablement le propos des actrices de She She Pop fait de constants rebondissements, bifurcations et coq à l’âne. Elles semblent s’amuser autant que nous en racontant des pans de leur vie par petites bouchées, l’air de ne pas y toucher même quand passe dans l’air un parfum de tragédie domestique.

“Le sacre du printemps” qu’elles présenteront ensuite est moins enlevée, plus cadré, plus fermé mais troublant. Après les pères réunis autour du “ Roi Lear ” voici les mères qui entrent sur scène avec leurs filles. L’intégralité du “ Sacre du printemps ” -les ayant droits de Stravinski refusant que l’œuvre soit morcelée- sert vite d’ossature et de fond de sauce au spectacle qui renverse en inventivité la contrainte juridique.

L’œuvre musicale de Stravinski s’appuie sur un rituel de sacrifice. On retrouve un côté rituel dans le spectacle via la chorégraphie et la notion de sacrifice, de femme sacrifiée, de victime est au cœur du propos. Les filles féministes voulant faire de leur mère des victimes, ces dernières protestent, récusent ce mot. Les She She Pop, féministes anti-dogmatiques au possible, aiment porter la contradiction : dans cette équipe on ne peut plus féminine figure un homme. Condamné au sacrifice ? Le dernier mot du spectacle est “ singulier ”, comme tout ce qui a précédé dans la soirée, et comme tous les spectacles des She She Pop.

 

Jean-Pierre Thibaudat pour son blog "Théâtre et Balagan" sur Rue89

 

Schubladen" et "Le sacre du printemps"par les She She Pop«  Schubladen  » en allemand surtitré en français, théâtre des Abbesses dans le cadre du Festival d'automne, 20h30 jusqu 'au 17 octobre«  Le sacre du printemps  », en allemand surtitré en français, Théâtre des Abbesses dans le cadre du Festival d'automne, 20h30 du 20 au 24 octobre

 

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November 19, 2014 6:59 PM
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Reprise : « L'Avare » à Aubervilliers

Reprise : « L'Avare » à Aubervilliers | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par Le Monde :

 

Le spectacle de PeterLicht d'après Molière, L'Avare : un portrait de famille en ce début de 3e millénaire, mis en scène par Catherine Umbdenstock est repris, jusqu'au 7 décembre, à La Commune, Centre dramatique national d'Aubervilliers.

Nous republions ci-dessous la critique de ce spectacle parue au moment des représentations dans le cadre de Théâtre en mai à Dijon (en mai 2014).


Molière contre l'apathie des trentenaires

A Dijon, L'Avare flirte avec l'activisme anticapitalisme et brocarde la passivité d'une génération.

En voilà un qui n’est pas superstitieux. Benoît Lambert, le directeur du Centre dramatique national de Dijon, a invité treize jeunes compagnies à Théâtre en mai, le festival qui se tient jusqu’au 1er juin et fête allègrement ses 25 ans. Quand il a été créé, par François Le Pillouer, ce festival a ouvert une voie, en donnant à des metteurs en scène la possibilité de se faire connaître, et reconnaître par l’institution. Aujourd’hui, on ne compte plus les festivals consacrés à l’émergence, et l’état d’esprit a changé, comme l’explique Benoît Lambert (42 ans) : « Ma génération a eu une double injonction, politique et esthétique : vous ne ferez pas mieux que nous, nous disaient en substance nos prédécesseurs. »

Les nouveaux venus, eux, ne s’encombrent pas : « Fuck le vieux », pouvait-on lire sur le ventre d’une comédienne, à Dijon, lundi 26 mai. Il faut dire qu’elle jouait dans un spectacle qui valait le déplacement : L’Avare : un portrait de famille en ce début de 3e millénaire.

Cet Avare a une double origine : française, avec son auteur historique, Molière, et allemande avec son auteur contemporain, PeterLicht. Comme on s’en doute, PeterLicht est le pseudonyme d’un activiste qui a décidé de vivre masqué, sinon caché. Il ne donne pas d’indications sur sa biographie, vit à Cologne, compose de la musique, dessine et écrit, en privilégiant des thèmes dont témoignent les titres de deux de ses albums, Chants de la fin du capitalisme, et Mélancolie et société. En 2010, le Théâtre Gorki, qui est le plus vivant de Berlin, actuellement, a présenté sa pièce, Der Geizige, soit L’Avare, d’après Molière. C’est cette pièce que nous fait découvrir Catherine Umbdenstock, une Alsacienne de 31 ans qui mérite d’être connue.

Après avoir étudié le théâtre en France, Catherine Umbdenstock est allée l’apprendre à Berlin, où elle a suivi les cours de la célèbre école Ernst Busch. Quand elle en est sortie, en 2012, on lui a demandé quel pays elle allait choisir. « Aucun, a-t-elle répondu, je veux travailler entre les deux. » Elle a alors fondé une compagnie, Epik Hotel, qui réunit des Allemands et des Français. Dans L’Avare, Marianne est jouée par Charlotte Krenz, dont la très légère pointe d’accent donne encore plus de relief au poème d’amour que lui dit Cléante : « Marianne, tu es la liberté, tu es belle. » Evidemment, quand PeterLicht s’adresse ainsi à Marianne, ce n’est pas seulement à l’amoureuse de Molière, mais aussi à la figure de la liberté qu’il rend hommage.

Squatter la maison d'Harpagon
Car il en veut, de la liberté, cet auteur-là. Et pas qu’un peu. Il réclame la révolution, et fait la sienne en réécrivant un classique qui lui permet de s’adresser directement à la nouvelle génération : mais que faites-vous donc là, sans bouger, au lieu de tout faire péter ?, leur dit-il, en résumé. Et encore, ce « tout faire péter » est poli. PeterLicht manie l’insulte et le langage grossier avec un appétit rageur.

Il n’est pas tendre avec les trentenaires du XXIe siècle, dont il dénonce l’apathie. Il les décrit en train de squatter la maison d’Harpagon et de se livrer à des occupations pubertaires, tout en hurlant que ça ne va pas du tout, que l’argent est fait pour circuler, et que « le vieux » doit leur en donner, parce qu’ils veulent « faire leur vie ».

Mais « faire leur vie », c’est quoi ? Ils ne le savent pas. En revanche, ils savent qu’ils sont jeunes, et que ça ne durera pas. Ils pourraient se révolter, et sans doute en ont-ils envie. Mais ils ne trouvent pas ce qui pourrait fédérer leur révolte. Alors, ils attendent. Régulièrement, Cléante va demander de l’argent à son père. Il revient à chaque fois en disant qu’il n’en a pas obtenu. Et rien ne change, sinon que, au fil du temps, le petit groupe, qui était soudé, se délite…

Cette vacuité est particulièrement à l’œuvre dans le spectacle de Catherine Umbdenstock, qui a apporté quelques modifications à la pièce de PeterLicht, avec son accord. Elle a ainsi enlevé le personnage d’Harpagon, à qui les jeunes gens s’adressent sans qu’on le voie, parce qu’« en rendant invisible Harpagon, on rend notre ennemi invisible. C’est peut-être nous, cet ennemi ».

Catherine Umbdenstock a également féminisé L’Avare, en faisant jouer Valère par une comédienne. C’est celle qui porte, écrit sur son ventre, « Fuck le vieux ». Comme les autres, elle joue sur une corde raide, dans un spectacle où les réactions du public sont importantes.

Lundi 26 mai, il y avait des scolaires dans la salle. Il fallait introduire un peu de pédagogie, ce qui n’était pas gagné, ni sur le fond ni sur la forme, qui réinvente, sans le savoir, l’esthétique décomplexée des années 1970. Du coup, il y eut un certain nombre de moments creux, pendant lesquels on se demandait à quoi tout cela pouvait bien mener. On l’a su quand on eut quitté la salle : un sentiment nous poursuivait, il aurait pu s’appeler « Mélancolie et société ».

L’Avare : un portrait de famille en ce début de 3e millénaire, de PeterLicht d'après Molière. Mise en scène : Catherine Umbdenstock. La Commune, Centre dramatique national d'Aubervilliers, 2, rue Edouard Poisson, 93300 Aubervilliers. Tél. : 01-48-33-16-16 Jusqu'au 7 décembre, mardi et mercredi à 19 h 30, jeudi et vendredi à 20 h 30, samedi à 18 heures, dimanche à 16 heures. Tarifs : de 6 à 23 euros. lacommune-aubervilliers.fr

Brigitte Salino (Dijon, envoyée spéciale)
Journaliste au Monde

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November 19, 2014 8:21 AM
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Dans la République du bonheur - Marcial Di Fonzo Bo et Élise Vigier (Extraits)

Du 21 au 30 novembre 2014 Au Théâtre National de Chaillot Plus d'infos : http://theatre-chaillot.fr/theatre/marcial-di-fonzo-bo/dans-la-republique-du-bonheur Une réunion familiale qui vire au jeu de massacre est l’occasion pour Martin Crimp de livrer une réflexion aussi désabusée que féroce sur la société contemporaine. L’humour caustique du dramaturge britannique trouve en Marcial Di Fonzo Bo et Élise Vigier des maîtres d’œuvre à sa mesure.
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November 15, 2014 11:05 AM
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« En quoi faisons-nous compagnie avec le Menhir dans les Landes ? » On se marre voyons !

« En quoi faisons-nous compagnie avec le Menhir dans les Landes ? » On se marre voyons ! | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié dans le blog toutelaculture.com :

 

 

Marielle Pinsard est un nom encore méconnu en France. La suissesse est reine en son pays mais on ne lui compte que deux dates, avignonnaises, : un Sujet à vif en 2008 et une Vingt-cinquième heure en 2005. C’est assez naturellement que l’ex directeur dudit festival l’a invitée a jouer dans « son » lieu, le Théâtre Vidy Lausanne. Et c’est une chance de voir cette folie pure débouler à Paris, au Tarmac .  On entre dans une forme déjà bien connue et pourtant ici plutôt bien renouvelée. Nous sommes dans un théâtre qui  a tout compris de l’apport de la performance au plateau. Le patchwork est total, autant que les mots sont rares. C’est un théâtre d’images et de happening. Les saynètes se succèdent, au départ sans fil apparent avant, ou plutôt, à la fin, de saisir que sous ses allures délurées, la dame sait manier sa barque.

Comment dire  notre société et ses dilemmes. Tous les artistes sérieux s’y piquent. Elle décide revenir aux origines, au temps où seule l’eau gouttait sur une terre déserte. Puis il y a eu Ève, sortie selon certains de la côte d’Adam. Et après c’est la merde. Céline Dion s’est mise à hurler, des prêtres en tout genre se sont mis à convertir les foules. Le paganisme et les fanatiques se sont rencontrés. Rien ne va plus.

 

Sur un plateau plus sage qu’il n’y parait, de l’eau tombe dans des saladiers, faisant « ploc ploc » en continu. Des Menhirs sont suspendus et des percussions attendent patiemment.  Du côté des comédiens, l’implication est totale. Ils envoient le corps, souvent nu, mais surtout, souvent maltraité, bestialité oblige.  Judiacaël Avaligbe, Koraline de Baere, Julie Cloux, Edoxi Gnoula, Piera Honegger, Albert Hounga, Guy E. Kponkento, Valerio Scamuffa et Sally Sly sont poussés à bout, dans un geste qui rappelle Macaigne, Raoul Collectif, Armel Roussel… Une passion pour la forme plus que pour le fond donc.

Cela ne veut pas dire que le spectacle est vide de propos, bien au contraire. Notre monde ainsi décrypté devient risible en même temps que rafraîchissant.

 

Amélie Blaustein Niddam pour le blog "Toute la culture"

 

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Teaser du spectacle : http://youtu.be/A7IqTvuHIwo

 

Cririque parue dans le blog "L'envolée culturelle : http://www.lenvoleeculturelle.fr/quand-seul-le-sensible-peut-faire-sens-pour-marielle-pinsard-au-tarmac-a-paris/

 

 

Du 13 novembre au 5 décembre

Lieu :

Le TARMAC – la scène internationale francophone

159, avenue Gambetta – 75020 Paris
Horaires :
mardi, mercredi, jeudi, vendredi : 20H

jeudi : 14h30

samedi : 16h

Tarifs : de 6€ à 25€

www.letarmac.fr / 01 43 64 80 80

 

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November 14, 2014 8:35 AM
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La folle quête du Graal théâtral

La folle quête du Graal théâtral | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par Le Monde du 14 novembre :

 

Jacques Roubaud et Florence Delay ont décliné en dix pièces les aventures des chevaliers de la Table ronde.

 

C’est l’histoire d’un mathémagicien et d’une académagicienne. Le premier a quelque chose de Merlin l’Enchanteur, la seconde de la fée Viviane. Un jour du début des années 1970, ils se sont mis autour d’une table – ronde, bien entendu –, et se sont lancés dans une épopée qui a duré plus de trente ans : leGraal Théâtre, ou comment transformer en un cycle de dix pièces, gorgé de vie et de fantaisie, les aventures des chevaliers de la Table ronde.

Jacques Roubaud et Florence Delay, car c’est d’eux qu’il s’agit, s’étaient connus, s’étaient reconnus, dès les années 1960. Le poète et mathématicien, né en 1932, héritier de Raymond Queneau et membre de l’Oulipo, l’Ouvroir de littérature potentielle, et l’écrivaine non encore académicienne, de dix ans sa cadette, avaient envie de faire œuvre commune.

Florence Delay « rêvait de renouer avec le théâtre », elle qui avait travaillé avec Jean Vilar et Antoine Vitez. Jacques Roubaud, lui, ne « connaissait rien à l’art dramatique ». Mais il avait vagabondé en imagination, dans son grenier d’enfance, dans « les pièces d’aventure écrites en amateur par [son]grand-père » : voilà ce que les auteurs du Graal Théâtre nous disaient dans un entretien, en mai 2012, au moment de la création de Merlin l’Enchanteurau Théâtre national de Strasbourg (TNS).

Travail de recherche exemplaire

Et alors ce fut le Graal, leur Graal, dont l’histoire se poursuit jusqu’à aujourd’hui, avec la mise en scène, au TNS, de Lancelot du lac par Julie Brochen et Christian Schiaretti, qui prolongent l’aventure commencée en 2011 de porter à la scène, si possible, l’ensemble du cycle. « Nous étions en quête d’une matière collective et populaire qui soit encore vivante,explique Florence Delay. Trésor épique et féerique, la légende arthurienne nous a semblé idéale : elle rejoignait mon goût d’hispaniste pour les formes qui mêlent la comédie et la tragédie, la merveille et le picaresque. Et pour Jacques Roubaud, qui a poursuivi un long chemin avec les troubadours, elle recoupait le thème de l’amour courtois… »

Dans les années 1970 s’est opérée une redécouverte de cette « matière de Bretagne » que sont les cycles du Graal et de la table ronde. En 1974, Robert Bresson, cher au cœur de Florence Delay – elle a été sa Jeanne d’Arc en 1962 –, réalise son Lancelot du lac ; en 1975, les Monty Python déboulent avec leur iconoclaste Sacré Graal ; en 1978, c’est au tour d’Eric Rohmer, avecPerceval le Gallois.

Les Delay-Roubaud s’y mettent en 1973. Ils s’enfoncent d’abord « dans une véritable forêt de Brocéliande de textes ». En France, la légende arthurienne, propagée dès le début du XIIe siècle par la publication en français de l’Historia regum Britanniae (1136) de Geoffrey de Monmouth, a été racontée par Robert de Boron et, bien sûr, Chrétien de Troyes. « Mais il en existe des versions dans toute l’Europe, précisent Florence Delay et Jacques Roubaud.La légende était un fonds sur lequel les conteurs brodaient et enluminaient, avec leurs variantes personnelles. »

La première difficulté a été que tous ces textes n’étaient plus disponibles en édition courante. Florence Delay et Jacques Roubaud se souviennent qu’ils arrivaient à la bibliothèque de la Sorbonne avec des sacs « remplis de pièces de cinquante centimes », pour photocopier des milliers de pages.

Leur travail de recherche sur les textes médiévaux tant français qu’anglais, allemands, espagnols ou italiens, a été exemplaire mais, comme tous les « scribes » (ainsi se définissent-ils) qui les ont précédés, les Delay-Roubaud ont apporté leur touche personnelle. Ils semblent s’être énormément amusés dans cette aventure, et leur texte s’en ressent. Vif, ludique, inventif et… moderne, il est traversé par l’imaginaire de la période pendant laquelle il a été composé, de 1973 à 2005.

« Il ne s’agissait pas de faire du Viollet-le-Duc littéraire, font-ils observer,d’adopter une langue pseudo-médiévale ou universitaire. Mais bien de retrouver, pour le théâtre, l’oralité du conte. » Les deux auteurs du Graal Théâtre ont d’abord composé oralement l’intégralité de leur texte (six cents pages dans le volume publié chez Gallimard), avant de le consigner par écrit. Ils ont emprunté aux conteurs d’origine, mais aussi à Victor Hugo, Shakespeare, Guillaume Apollinaire, Fray Luis de Leon, Pedro Calderon de la Barca… « Wittgenstein s’est aussi introduit dans la discussion entre le bon et le mauvais disciple, Clausewitz et son Art de la guerre dans la stratégie conçue par Merlin pour sauver le royaume du jeune Arthur », précise Florence Delay.

Le conte est éternellement vrai

Les lectures psychanalytiques des années 1970 se sont aussi invitées dans l’histoire. « On a pris un plaisir fou à composer une scène où le prince Galehaut est pris de mélancolie, ce “mal noir” très étudié au Moyen Age. On a imaginé qu’il consulte trois “psys” et on a demandé à Elisabeth Roudinesco de nous livrer trois interprétations, une freudienne, une jungienne et une lacanienne, que l’on a réécrites en langage médiéval. »

Une autre fois, le tandem se retrouve devant une scène à inventer, le chevalier Gauvain musardant avec une jeune fille. « On a sorti un livre de la bibliothèque et… on a copié une scène, raconte Jacques Roubaud. Le problème, c’est que quand la pièce a été publiée, on avait oublié à qui on l’avait empruntée. En 1979, Marcel Maréchal décide de monter trois des pièces. A la fin de la représentation, un homme vient le voir, et lui dit : “Quel plaisir, je suis dans votre spectacle !” C’était Julio Cortazar… »

Ainsi ce Graal Théâtre enroule-t-il une infinité d’histoires. Et ainsi Lancelot, Perceval, Viviane, Guenièvre et les autres nous racontent-ils une histoire qui a le charme de quelque chose de très ancien, et la profondeur éternelle et très actuelle d’un récit d’initiation, où il est question de grandir et de se battre, d’aimer et d’avancer dans les mystères de l’existence, aussi touffus qu’une forêt celtique.

C’est en cela que le conte est éternellement vrai, dans ce Graal Théâtre qui est d’abord et in fine une superbe histoire d’amitié entre deux écrivains aussi vivants et pétillants qu’érudits. Comme le dit Blaise de Northombrelande, scribe de cette aventure et double des deux auteurs : « Le conteur dit le conte et le conte dit vrai. Le conte dit toujours vrai. Ce que dit le conte est vrai parce que le conte le dit. Certains disent que le conte dit vrai parce que ce que dit le conte est vrai. D’autres que le conte ne dit pas le vrai parce que le vrai n’est pas un conte. Mais en réalité ce que dit le conte est vrai de ce que le conte dit que ce que dit le conte est vrai. Voilà pourquoi le conte dit vrai. »

Graal Théâtre, par Florence Delay et Jacques Roubaud (Gallimard, 616 p., 28 €). Lancelot du lac, mise en scène de Julie Brochen et Christian Schiaretti. Théâtre national de Strasbourg. Tél. : 03-88-24-88-24. Du mardi au samedi à 20 heures jusqu’au 3 décembre, et dimanche 30 novembre à 16 heures. De 6 à 28 €. Puis au Théâtre national populaire (TNP) de Villeurbanne, du 11 au 21 décembre.

 

 

Fabienne Darge 
Journaliste au Monde

 

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November 10, 2014 6:55 PM
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Igishanga | Maison des métallos

Igishanga | Maison des métallos | Revue de presse théâtre | Scoop.it
Igishanga est un projet singulier, né du besoin de mise en théâtre qui s’impose à la comédienne et metteure en scène Isabelle Lafon à la lecture du livre de Jean Hatzfeld Dans le nu de la vie – Récits des marais rwandais (prix France Culture 2001). Jean Hatzfeld a longuement écouté des rescapés du génocide au Rwanda et rassemblé leurs récits très personnels. La comédienne est tour à tour la douleur face à la mort et la gaîté d’être en vie, la solitude et la tristesse, elle incarne les questionnements de ces survivantes qui ne comprendront jamais pourquoi leurs voisins, du jour au lendemain, se sont mis à les massacrer méthodiquement. Un spectacle qui nous renvoie à ce moment de l’histoire du Rwanda et paradoxalement, de façon intime, à nous-mêmes.

 

 

Conçu et interprété par Isabelle Lafon,

d'après le livre de Jean Hatzfed "Dans le nu de la vie - récit des marais rwandais'
 

 

Extraits de presse

Ce spectacle offre l’exemple fascinant, presque miraculeux, d’une transposition maîtrisée. On admire d’autant mieux le travail d’Isabelle Lafon que tout son jeu paraît improvisé, léger, vivant.
Frédéric Ferney – Le Figaro

 

Soudain elle se décide. Elle referme le livre lentement. Elle plonge. Une sorte de miracle s’accomplit. Avec sa voix seule, les mots de sa propre langue et quelques gestes de la main, Isabelle Lafon parvient à restituer le lent parler sinueux et pacifique du pays des mille collines.
Daniel Conrod – Télérama

 

Un projet d’une singularité et d’une force inouïe.
Jean-Pierre Han – Témoignage Chrétien

 

Les deux femmes, devenues grâce à elle personnages, apparaissent, dans cette mise en scène d’une grande sobriété, non plus en victimes silencieuses mais en figures héroïques.
Le Monde

 

Deux paroles. Deux voix, tantôt filet, tantôt flot. Entre l’horreur et la vie à nouveau possible. Impressionnant.
Mathilde de la Bardonnie – Libération

 

Entre les propos lents, diction emblématique d’un processus laborieux, la gorge d’une femme se serre. On craint le sanglot, il est ravalé pour le silence.
Aude Brédy - L’Humanité



Reprise exceptionnelle à la Maison des Métallos du 18 au 23 novembre

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November 10, 2014 7:56 AM
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Le fin quatuor de Yasmina Reza

Le fin quatuor de Yasmina Reza | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par Les Echos :

 

Comment vous raconter « Comment vous racontez la partie » ? On entre difficilement dans la dernière pièce de Yasmina Reza - à l'affiche du Rond-Point - que l'auteur à succès a elle-même mise en scène. Va-t-on vraiment s'intéresser à l'histoire un brin nombriliste de cette romancière qui participe au samedi littéraire d'une petite ville provinciale ? Le décor signé Jacques Gabel n'est-il pas trop beau, trop grand, pour un si maigre argument ? Et comme paraissent lentes les deux scènes d'introduction : la rencontre de l'écrivain avec la journaliste chargée de l'interviewer et l'installation dans la salle polyvalente de Vilan-en-Volène en compagnie du responsable culturel !

Puis, on est pris par les dialogues ciselés de la dramaturge, sa façon de dire des choses profondes sur la nature humaine - l'air de rien, en oscillant constamment entre humour acide et mélancolie. La romancière, Nathalie Oppenheim, ne dit rien d'elle-même et peu de chose sur son livre. La critique littéraire, Rosanna Ertel-Keval - qui connaît tout et tout le monde -, est de plus en plus agressive. Roland, le responsable culturel, est de plus en plus enamouré. Le spectateur est comme grisé par cette joute drolatique et grinçante. Finaude, Yasmina Reza a réuni un carré magique de comédiens. Zabou Breitman (Nathalie) incarne superbement l'artiste intranquille, fragile et forte à la fois. Dominique Reymond (Rosanna) est irrésistible en cougar intello, adepte du « name-dropping ». Romain Cottard (Roland) est craquant en jeune « cultureux » naïf. Telle la statue du Commandeur, André Marcon n'apparaît qu'au cocktail final, en maire « sans étiquette » bravache et lunaire - il est hilarant et touchant.

Vertige existentiel

C'est dans cette dernière partie que le spectacle décolle vraiment. Le quatuor un peu saoul se lâche, chacun laisse apparaître les failles de sa vie inaccomplie, entre deux crackers et verres de sangria. Dans la grande salle des fêtes déserte, on chante « Nathalie » de Bécaud. Nathalie (la romancière) lit un poème extrait du recueil que lui a offert Roland - elle le trouve très beau.

Imperceptiblement, on est passé du boulevard chic à Tchekhov… La riche scénographie n'apparaît plus disproportionnée. Elle provoque même une sorte de vertige existentiel. Dans ces beaux espaces vides errent de grandes solitudes. Les rires se figent, quand, à la fin, l'orage gronde et que la nuit s'abat sur quatre coeurs blessés, las de s'être si peu, si mal épanchés. 

Philippe Chevilley pour Les Echos


En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/week-end/culture/0203922556076-le-fin-quatuor-de-yasmina-reza-1062618.php?vLvB5b0F7SaIy7FF.99#xtor=CS1-31

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November 9, 2014 4:38 PM
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La nouvelle partition douce-amère de Yasmina Reza

La nouvelle partition douce-amère de Yasmina Reza | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par Le Monde :

 

Si l’on en juge par les applaudissements polis qui ont accueilli la première parisienne, très mondaine, de sa pièce Comment vous racontez la partie, mercredi 5 novembre, au Théâtre du Rond-Point, Yasmina Reza ne tient pas un triomphe. Peut-être cela changera-t-il au fil des représentations, quand il y aura un public « normal ». Mais il faut bien avouer que quelque chose ne va pas, dans ce spectacle qui arrive à Paris après s’être rodé en province : Yasmina Reza en signe la mise en scène, et il s’avère qu’elle n’est pas la mieux placée pour servir son texte et diriger les acteurs, par ailleurs très bien choisis : Dominique Reymond, Zabou Breitman, Romain Cottard et André Marcon (ce dernier jouant en alternance avec Michel Bompoil).

Ce quatuor tient une jolie partition, qui se démarque des pièces précédentes de l’auteur. Certes, on y retrouve le goût de la satire de Yasmina Reza, mais sans le côté acide jusqu’au dédain dont peut témoigner l’auteur d’Art (au programme du bac cette année) ou du Dieu du carnage (porté au cinéma par Roman Polanski, sous le titre de Carnage, en 2011). On retrouve aussi le sens aigu du dialogue qui fait mouche, mais il s’accompagne de moments où Yasmina Reza prend son temps, et fait entendre des choses bien senties. C’est en Allemagne, au Deutsches Theater de Berlin, que Comment vous racontez la partie a été créé, en octobre 2012. Outre-Rhin, Yasmina Reza est particulièrement appréciée et énormément jouée, parce qu’elle représente l’esprit français. Mais elle l’est partout dans le monde, pour cette raison-même, et parce que les acteurs ont un plaisir fou à manier sa langue.

Plein la vue
On le voit bien au Théâtre du Rond-Point, où le quatuor est à la fête. Zabou Breitman entre dans la peau, et la robe fleurie, de Nathalie Oppenheim, une écrivaine invitée à une rencontre littéraire à Vilan-en-Volène, un endroit qui n’existe pas, mais représente une bourgade définitivement provinciale. Nathalie Oppenheim est interviewée par Rosanna Ertel-Keval, une caricature de la journaliste arrivée : elle a grandi à Vilan-en-Volène où elle revient pour l’occasion, en slim noir et talons aiguilles. Elle ne doute pas qu’elle va en mettre plein la vue, et Dominique Reymond, qui la joue, en met plein la vue avec ses déhanchements sexy.

Nathalie Oppenheim, elle, est plutôt du genre à tirer sur sa robe pour qu’elle ne remonte pas. Elle n’aime pas l’exercice de l’interview, qu’elle refuse d’ordinaire. Si elle a accepté, cette fois, c’est parce qu’elle a été touchée par la lettre que lui a envoyée Roland Boulanger, un acteur culturel local, qui est sans nul doute le meilleur personnage de la pièce : alors qu’il semble dessiné d’un trait, au début, il se révèle complexe et attachant. Le maire de Vilan-en-Volène, lui aussi, se révélera attachant, dans son humanité tranquille d’élu au service de sa commune. Yasmina Reza est à son affaire quand elle pointe les travers du jeu social, les petits égoïsmes et les grandes vanités. Mais elle va plus loin, au risque de désarmer ceux qui viennent uniquement pour rire, en mettant à jour la mélancolie qui se dégage de ce tableau qui pourrait s’appeler le Pays des lassitudes, comme le roman de Nathalie Oppenheim.

Il n’est pas sûr que la grande salle du Rond-Point serve l’auteur. Son plateau étiré tend à diluer la pièce, que Yasmina Reza met en scène littéralement, sans cette distance qui rendrait compte de ses aspérités. Et puis, il manque à l’auteure cette poigne, dans la direction d’acteurs, qui lui permettrait de dire à l’excellente Dominique Reymond qu’elle en fait un peu trop, même si son rôle est une charge. Ce n’est pas le cas de Zabou Breitman, fine, ni d’André Marcon, impeccable, ni, surtout de Romain Cottard : ce dernier explose dans le rôle de Roland Boulanger. Pas comme une dynamite qui écraserait les autres, mais comme un acteur qui s’inscrit dans le quatuor avec un faux effacement, digne d’une élégante virtuosité.

Brigitte Salino

« Comment vous racontez la partie », de et mise en scène : Yasmina Reza. Théâtre du Rond-Point, 2 bis, avenue Franklin-D.-Roosevelt, 75008. Jusqu’au 6 décembre. Tél. : 01-44-95-98-21. De 11 à 36 euros. Durée : 1 h 50.

Brigitte Salino
Journaliste au Monde, article paru le 9 novembre 2014

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November 8, 2014 7:00 AM
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Spectacle : éloge du « satisme »

Spectacle : éloge du « satisme » | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par Le Monde :

 

Vêtu comme un notaire anonyme, avec chapeau melon et habit noir, Erik Satie (1866-1925) fut en réalité le scribe d’une musique hautement subversive. Le compositeur ne cultivait pas le paradoxe ; il l’incarnait. Le spectacle pince-sans-rire que lui consacre Agathe Mélinand en rend compte dès son titre. Mémoires d’un amnésique se présente comme « un petit opéra-comique sans lyrics ».

La formulation est juste, mais… son contraire aussi. Pas de lyrics – c’est-à-dire de paroles écrites par des experts en calembours pour des airs d’opérette – puisqu’il n’y a pas de chant. Cependant, bien des phrases de Satie sont ici réparties entre quatre voix à la manière d’un ensemble lyrique. Pas de musique autre qu’instrumentale (au piano, sur scène, ou à l’orchestre par le biais d’enregistrements) mais nettement plus qu’« un petit opéra-comique » : une grande pièce de théâtre grave.


Un an et demi après sa création au Théâtre national de Toulouse, le magnifique opus d’Agathe Mélinand part en tournée avec escale à Saint-Denis, du 6 au 24 novembre. Son écriture est réglée comme une mécanique d’horlogerie qui se plaît à jouer avec les grains susceptibles de la gripper. Ainsi fonctionne la langue d’Erik Satie. Ses aphorismes n’ont rien à envier à ceux de Pierre Dac : « Toutes les heures un domestique prend ma température et m’en donne une autre. » Ils s’apparentent à un conseil – « Ne respirez pas sans avoir au préalable fait bouillir votre air » – ou à un engagement, en faveur de la « Ligue contre le mal de mer » ou de la « Société pour l’avenir du ver à soie ».

Poire géante qui devient balançoire
La musique est sur la même longueur d’onde, déviante sans jamais dérailler. Agathe Mélinand l’inscrit dans une trajectoire biographique où l’absurde paraît plus vrai que nature. De la naissance du compositeur à Honfleur, présentée avec voilier miniature, jusqu’à sa mort en miséreux à Arcueil, recroquevillé dans un fossé. Deux pianistes (Raphaël Howson, Charles Lavaud) se relaient au clavier et rejoignent occasionnellement les quatre comédiens (Emmanuel Daumas, Eddy Letexier, Jeanne Piponnier, Sabine Sovighian) sur le plateau. Ces derniers se renouvellent sans cesse, dans le ton comme dans le mime.

Les accessoires sont choisis avec goût, à l’instar de cette poire géante qui devient balançoire ou de ces cageots en bois qui font fonction de sièges. L’auteur des Morceaux en forme de poire, par ailleurs adepte de la Musique d’ameublement, est aussi représenté par sa légendaire collection de parapluies. Visuellement, sur l’écran où sont projetées des vidéos ou sur scène, le surréalisme n’est jamais loin. Les jambes qui prolongent une file de vestes disposées sur des cintres ont un petit côté Magritte. Quant au dadaïsme, il est omniprésent.

Parcours richissime
Dans les paraboles du prophète qui n’a jamais prêché que pour la paroisse dont il était le seul membre, « l’Eglise métropolitaine d’art de Jésus-conducteur », et dans l’interprétation de pages aussi célèbres que les Trois valses distinguées d’un précieux dégoûté ou les Véritables préludes flasques (pour un chien). L’une des assertions proclamées dans ce parcours richissime d’une musique paupériste prétend qu’à la différence du purisme ou de l’impressionnisme « le satisme n’existe pas ». Erreur. Il règne à tous les niveaux du spectacle d’Agathe Mélinand.

 

 

Pierre Gervasoni pour Le Monde

 

 

Erik Satie, Mémoires d’un amnésique, écrit et réalisé par Agathe Mélinand. Du 6 au 24 novembre. Théâtre Gérard-Philippe, Saint-Denis. Tél : 01-48-13-70-00. Theatregerardphilippe.com

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November 1, 2014 7:15 AM
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Maguy Marin présente "BiT" - L'Insatiable - avec Cassandre/Horschamp

Maguy Marin présente "BiT"  - L'Insatiable - avec Cassandre/Horschamp | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Déçue de ne pas y avoir obtenu de lieu de travail, Maguy quitte Toulouse pour s’installer à Ramdam, son fief et dernier refuge, près de Lyon. Et elle arrive à Paris, au Théâtre des Abbesses, avec BiT, qu’elle vient de créer à la Biennale de la Danse de Lyon. Ce qu’elle n’avait pas prévu, c’est qu’elle offre là une brèche qui permet de dépolitiser son travail, par certains silences assourdissants. 

Maguy Marin a-t-elle dû déménager un peu trop souvent, ces derniers temps ? On peut se poser la question lorsqu’elle annonce que BiT sera « un travail sur le rythme ». Déménager tous les deux ans avec une compagnie condamne à un rythme insoutenable. Et Maguy retourne donc à Lyon, juste deux ans après son arrivée à Toulouse, à la suite d’une non-installation permanente.

Une pièce sur le rythme ? Maguy n’avait-elle pas fait du son continu et du flux tendu une base de son travail, jusqu’à provoquer des réactions violentes ? To beat signifie avant tout frapper. BiT s’entend de trois, voire quatre façons, et c’est peut-être un peu trop. Trop facile d’évacuer ce qui dérange et de n’entendre que la référence musicale. Pourtant, comme chaque création de Maguy Marin, la pièce est politique.

 

 

Thomas Hahn pour le site l'Insatiable

 

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October 30, 2014 4:51 PM
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Trois Sœurs, mise en scène Claire Lasne-Darcueil

Trois Sœurs, mise en scène Claire Lasne-Darcueil | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Claire Lasne-Darcueil, dès 95, avait  fait le serment de monter intégralement le théâtre  de  Tchekhov, dans l’ordre chronologique. AprèsPlatonov en 95, Ivanov en 99, La Demande en mariage en 2001, L’Homme des bois en 2002, et  La Mouette en 2005.
Pour la metteuse en scène sensible à l’univers de ce théâtre existentiel, l’auteur russe est un amoureux de la nature, de la gent féminine et des hommes en général, mais aussi un citoyen engagé dans la lutte contre les ravages de la misère et de la bêtise dans un pays immense. L’œuvre est un discours sur la recherche du bonheur pour tous – maîtres et valets -une parole attachante répartie entre des personnages impliqués dans le pressentiment du grand mouvement vers la Révolution russe.
Aujourd’hui, Claire Lasne-Darcueil prend des chemins vagabonds pour offrir une vision singulière de l’esprit des Trois Sœurs d’après Tchekhov. Il a, dit-elle, « consacré son existence à faire des vœux d’harmonie pour les générations futures, bénissant le progrès qui conjurait la pauvreté et l’analphabétisme, tant que ce progrès ne s’aviserait pas de détruire les elfes et les fées cachés dans les bois et dont chacun a besoin pour vivre « . Le lieutenant-colonel Verchinine (Patrick Pineau) du régiment de la petite ville  où vivent ces trois sœurs, prophétise que, seuls ses arrière-petits-neveux connaîtront une amélioration de leur existence.
On ne fait que rêver le bonheur mais on ne l’atteint pas. Le thème du temps qui passe, entre confidences sentimentales et débats philosophiques, dans l’insatisfaction des attentes personnelles, parcourt la pièce. 


Véronique Hotte pour Théâtre du blog


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Reprise à Paris, Théâtre de la Tempête (Cartoucherie)  du 13 novembre au 14 décembre

 


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October 27, 2014 3:08 AM
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Le Théâtre du Soleil écrit à ses spectateurs

Le Théâtre du Soleil écrit à ses spectateurs | Revue de presse théâtre | Scoop.it

 

 

 Lettre aux spectateurs de la mailing-list du Théâtre du Soleil
Paris, 25 octobre 2014  
 

Chers amis,



Vous nous avez toujours manifesté le plus grand intérêt. Grâce à vous, depuis 50 ans, année après année, le Théâtre du Soleil a réussi à surmonter les difficultés financières qu’il rencontrait. Surmonter ne veut pas dire résoudre. Le problème est là, toujours là, et, vu le contexte actuel, le danger s’aggrave. 

S’offrent à nous trois solutions : 

1° Augmenter considérablement le prix des places, c’est-à-dire rendre notre Théâtre difficilement abordable au plus grand nombre, ce qui revient à renoncer à faire ce que nous pensons être notre devoir. 

2° Réduire nos ambitions artistiques, c’est-à-dire moins de répétitions, moins d’acteurs, moins de recherche, bref renoncer à être nous-mêmes. 

3° Licencier une partie d’entre nous, c’est-à-dire renoncer à être une troupe, et, à plus ou moins brève échéance, disparaître. 

Alors comment poursuivre ? Comment ne pas se renier ? Comment ne pas mourir ? Comment faire pour que ce spectacle ne soit pas le dernier ? 

C’est là que le public entre en scène. Car, après tout, le seul mécène légitime et terrible, parce qu’il se mérite, c’est lui, c’est vous. C’est pourquoi nous proposons à ceux qui le veulent, à ceux qui le peuvent, de payer leurs places plus cher, c’est-à-dire d’acheter ce que nous appellerons des billets-mécènes, dont les prix sont de 50 €, 100 € ou 150 € au lieu de 29 €. Que chacun fasse selon ses moyens. 

En échange, nous ne vous promettons ni badges, ni soirées de gala, ni petits cadeaux, ni petits privilèges. Rien d’autre que d’être les spectateurs solidaires d’un théâtre libre et qui ne veut renoncer à rien. 

Que vous puissiez être mécène ou pas, sachez que nous sommes toujours très heureux de vous retrouver. 

À bientôt, 

Ariane Mnouchkine 


P.S. : Cette lettre est la réplique exacte de celle que nous vous écrivions il y a 27 ans, en 1987. Nous avons tenu. Nous tiendrons, avec vous.


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October 20, 2014 1:02 PM
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Lignes de faille d'après Nancy Huston, mise en scène Catherine Marnas

Lignes de faille d'après Nancy Huston, mise en scène Catherine Marnas | Revue de presse théâtre | Scoop.it

La nouvelle directrice du Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine, Catherine Marnas, redonne souffle à Lignes de Faille, roman publié par Nancy Huston en 2006. Une très belle saga théâtrale sur la question des origines. 


Sol en 2004, à San Francisco. Randall en 1982, à New York. Sadie en 1962, à Toronto. Kristina en 1944, à Munich. Ils sont quatre narrateurs et narratrices âgés de six ans, appartenant à quatre générations différentes d’une même famille : Sol (Julien Duval) est le fils de Randall (Franck Manzoni), qui le fils de Sadie (Catherine Pietri), qui est la fille de Kristina (Martine Thinières). Prenant successivement la parole pour raconter la petite histoire de leur quotidien, ces quatre personnages ouvrent également, à travers leur existence, des fenêtres sur quelques-uns des événements qui forment la grande histoire de leur époque. Des soixante années que traverse, à rebours, le roman de Nancy Huston porté fidèlement à la scène par Catherine Marnas (ce spectacle est aujourd’hui repris après avoir été créé, en mars 2011, au Théâtre La Passerelle – Scène nationale de Gap et des Alpes du Sud), émergent ainsi de nombreuses confidences d’ordre privé, mais également un ensemble de lignes de fuites qui dépassent la seule destinée des narrateurs pour pointer, génération après génération, vers certains des traumatismes du XXème siècles. Et par là même vers les origines cachées de cette famille.

 

Grande et petite histoire, à travers le regard de quatre enfants

A la croisée de l’intime et du politique, les quatre chapitres de Lignes de faille donnent lieu, dans la mise en scène au réalisme épuré que présente Catherine Marnas (la scénographie est de Michel Foraison et Carlos Calvo, ce dernier cosigne les créations vidéo avec Olivier Reiso), à des tableaux de théâtre particulièrement réussis. Il fallait une troupe de comédiens alerte et inspirée pour prendre en charge les vingt-neuf protagonistes de cette saga vive, drôle, qui laisse percer, derrière sa bonne humeur, des accents d’une gravité profonde, sans emphase. Pour accompagner les quatre interprètes-narrateurs précédemment cités (qui incarnent tour à tour, de manière étonnante, les enfants ayant été, pour trois d’entre eux, représentés adultes lors d’autres parties du spectacle), la directrice du Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine a fait appel à Sarah Chaumette, Pauline Jambet, Olivier Pauls et Bénédicte Simon. C’est sur l’investissement exemplaire de ce collectif de comédiens que tiennent le souffle et la vitalité de cette représentation de quatre heures toute en justesse, tout en équilibre. Rendons-leur hommage. Immergés dans les belles compositions visuelles et sonores que révèle cette remontée du temps, ils nous tirent par la main et nous plongent, avec eux, dans les énigmes de ce périple intergénérationnel.

 

Manuel Piolat Soleymat pour La Terrasse de novembre 2014

 

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 LIGNES DE FAILLEdu 8 octobre 2014 au 29 mai 2015Théâtre National de Bordeaux en Aquitaine
Place Pierre Renaudel, 33800 Bordeaux, France

Du 8 au 23 octobre 2014. Du mardi au vendredi à 19h30, le samedi à 18h, le dimanche à 16h. Durée de la représentation : 4h30 avec entracte. Tél. : 05 56 33 36 80. www.tnba.org


Egalement les 5 et 6 novembre 2014 à la Scène nationale de Bayonne et du Sud Aquitain, du 27 au 29 novembre au Centre dramatique régional de Tours, du 12 mars au 11 avril 2015 au Théâtre du Rond-Point à Paris, les 28 et 29 mai à la Maison de la Culture de Bourges.

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