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Le spectateur de Belleville
October 22, 2015 11:37 AM
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Par Patrick Rodel pour son blog de Mediapart : Musset ? Qu'éveille encore ce nom dans la mémoire de nos contemporains ? Une figure du romantisme ? Cheveux longs, teint pâle, yeux légèrement globuleux, barbe soigneusement taillée, une santé fragile, des amours malheureuses, une laison avec George Sand qui se termine mal, à Venise ? Encore quelques vers (« Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots...»), Les Nuits et des pièces au désespoir élégant, On ne badine pas avec l'amour, Les caprices de Marianne. La Confession d'un enfant du siècle ? Mais qui la lit encore ? Un beau livre pourtant. Nombreux seraient ceux qui s'étonneraient qu'on puisse considérer Musset à l'égal d'un Shakespeare et penser que Lorenzaccio est la plus grande oeuvre dramatique du XIXème siècle. Catherine Marnas en est convaincue et elle donne, au Théâtre National Bordeaux Aquitaine qu'elle dirige, une mise en scène superbe de cette pièce réputée injouable, par Musset lui-même, avec ses 80 personnages, ses décors multiples. Marnas a réduit la voilure : 8 personnages (des acteurs Fregoli formidables, à l'image de Vincent Dissez brûlé par cette flamme intérieure qu'il doit dissimuler derrière sa veulerie apparente), un décor unique (un immense canapé garni de coussins, lieu des débauches et de l'assassinat ultime ; le rouge est la couleur dominante ; derrière un rideau de plastic, quelques silhouettes évoquent la foule) ; elle a réduit la voilure, mais non la force et la violence de ce texte. L'intrigue est focalisée sur l'essentiel qui est de manière inextricable existentiel et politique. Comment se confronter au mal, qui n'est qu'une figure du pouvoir absolu, comment en explorer tous les abîmes sans s'y perdre totalement et oublier ce qui fut le but même de cette abjection : gagner à ce point la confiance d'Alexandre, ce boucher sadique qui gouverne Florence, en en partageant toutes les turpitudes, qu'il se défasse de cette cotte de mailles qui le rend presque invulnérable et qu'il périsse sous les coups que lui portera Lorenzaccio ? Seul confident de ce projet, Philippe Strozzi, image du sage aux mains pures et qui croit en la valeur du savoir, de la pensée, de l'humanisme - la scène entre lui et Lorenzaccio est un des sommets de la pièce - sombre dans le désespoir après la mort de sa fille et l'arrestation de son fils. Mais ni le peuple ni les bourgeois florentins ne sont prêts à profiter de la mort du tyran pour restaurer la république. Leur silence de mort répond aux appels de Lorenzaccio. Ils n'ont rien de plus pressé que de se jeter dansles bras d'un nouveau tyran et de condamner Lorenzaccio à mort. Que valent les hommes ? Et le sacrifice d'un seul d'entre eux suffit-il à les sauver ? La beauté, à Florence, le consumérisme dans notre monde actuel, ne sont destinés qu'à masquer l'abjection du pouvoir et la lâcheté des hommes. L'avertissement que Musset lance après l'échec de 1830 ne cesse de résonner à nos oreilles.
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Le spectateur de Belleville
October 19, 2015 4:24 PM
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« Musset, en pétales de sang … impur ! » Lorenzaccio, mise en scène de Catherine Marnas au TNBA
Publié par Jean-Pierre Terracol dans Bordeaux Gazette
L’action se déroule à Florence en 1537, sous le règne d’un Cardinal machiavélique, Alexandre de Médicis. Pour libérer la cité du tyran, un jeune homme, Lorenzo, tout à la fois tourmenté, intrépide et fragile, capable de se vautrer avec délices dans les pires turpitudes tout en conservant une âme innocente et emplie d’idéal, projette de tuer Alexandre.
Voilà l’histoire … pourtant pas si simple … sauf si l’on ajoute ces quelques mots du héros qui feront de cette pièce résonner tout simplement la vie, aujourd’hui … « Je suis plus creux et plus vide qu’une statue de fer blanc » : cette réflexion acerbe et douloureuse de Lorenzo sur l’inanité de toute action politique résonne singulièrement aujourd’hui. Jeunesse déçue, désenchantement des citoyens, crise économique, monde politique vulgaire et cynique, tendances réactionnaires… Mais prenons le temps d’écouter Catherine Marnas et de comprendre le sens de son travail, remarquable, servi par une brillante équipe de comédiens dont certains ne nous sont pas inconnus. « Ce qui m’attire dans cette pièce est en quelque sorte plus obscur, plus ténu : une sorte d’intuition, un écho à la fois poétique et philosophique ; Lorenzo, comme une métaphore de notre inquiétude, est à l’affût d’une rumeur lointaine, rumeur du futur dont on ne sait s’il s’agit d’un grondement d’apocalypse annoncée : thèse la plus partagée et que l’on a tous plus ou moins intégrée (catastrophe écologique, démographique, nucléaire…), peur qui paralyse et amène la dépression … Il y a des similitudes troublantes entre l’époque Louis Philipparde et la nôtre, doublées bien sûr par les préoccupations plus individuelles, plus narcissiques de Lorenzo-Musset et sa difficulté à vivre. De la même manière que Musset avait envie de parler de son temps, c’est du nôtre dont je veux parler »
La salle Vitez affichait « COMPLET » hier soir et bruissait de lycéens nombreux, curieux, anxieux pour quelques-uns qui eussent préféré une partie de foot … Ils ont pris une belle leçon d’histoire sur la Renaissance Italienne … et qui sait, retrouver une part d’eux-mêmes dans Lorenzo qui se vautre avec délice dans la turpitude avec un éternel regard d’enfant fiévreux … Dés l’entrée dans la salle, le comédien sur le plateau surdimensionné rehaussé d’un praticable de fond tendu de bandes étroites de PVC comme un rideau de brouillard, arpente la scène enroulé dans un peignoir étriqué, feignant de nous ignorer pour mieux se concentrer, peut-être … L’exercice n’est pas si facile !
On est dans l’ombre … le peignoir glisse et soudain les sons jaillissent, les fusées fusent, les masques tombent, le grand lustre (à la Garcia) étincelle comme en Italie, et Lorenzaccio ( Vincent Dissez – étonnant - ) devient un autre , un grand vert long et maigre rythmé de soubresauts détonants sous une pluie de pétales de sang … plongeant dans un univers de turpitudes dont Florence a le secret … Et c’est Musset, lui qui rêvait Shakespeare. Les effets spéciaux et les notes hard rock qui interviennent au long du spectacle montrent efficacement derrière ce rideau de plastique où les corps s’agitent la débauche de l’aristocratie florentine … Nous voilà projetés dans le drame … qui se jouera aussi, plus bas, dans l’autre vie vautrée dans les coussins fleuris d’un canapé surdimensionné …
Lorenzo, le libertin flétri par les quolibets et les mépris du peuple, cruel et douloureux attire Alexandre ( Julien Duval) à une dernière infamie : au lieu de lui livrer Catherine ( Catherine Pietri), dans le palais de sa mère, il le tue. Mais il a beau avertir dès la veille les partisans de la liberté, ces marchands se laissent escamoter la république … Derrière ces jeux de dupes, ces chairs contrariées ou chacun épie l’autre, la Marquise ( Bénédicte Simon – si fragile -) qui se confesse au Cardinal, son hypocrite beau-frère (Frédéric Constant) n’échappe pas à la douleur des Strozzi tellement incarnée par le père ( Franck Manzoni ) … La scène de l’entretien avec Lorenzo est un morceau de bravoure … captivant. Catherine Marnas a su tailler à grands coups de sécateur bien aiguisé, avec tout ce que cela comportait de risques, dans la luxuriance verbale de l’auteur et ses huit comédiens talentueux et multiples ont relevé un défi pas si facile que les spectateurs, debout pour la plupart, ont ponctué de brûlants applaudissements …
La saison commence FORT dans notre Théâtre National … Super !
Jean-Pierre Terracol
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Le spectateur de Belleville
October 18, 2015 10:19 AM
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Par Hervé Pons pour Les Inrocks : Asséchée, si on peut dire, de son romantisme débordant, cette version écourtée de la pièce (seulement deux heures), vise à l’efficacité, à bien entendre le fond du propos de Musset. Pour cela, Catherine Marnas revient à un théâtre moderne, qui tire le sens, le théâtralise et le met en scène. Un plateau scindé en deux dans sa largeur par une estrade bordée d’un vaste rideau en lames de plastiques transparentes. Tout ou presque se joue en avant-scène avec, parfois, des voix, des ombres, jaillissantes de derrière le rideau, comme provenant des limbes, paroles de déjà défunts de cette pièce hantée par la mort.
Le monde devenu théâtre
Avec Lorenzaccio, Catherine Marnas donne à voir le monde devenu théâtre. Le sol jonché des confettis accumulés des fêtes florentines dans lesquelles Lorenzo déploie son ambivalence évoque tour à tour les pavés foulés de fin de manif cégétiste ou de techno parade. A l’aune de ce décor où tout est donné à voir, la direction d’acteur presque expressionniste dit à quel point nous sommes au théâtre et que le théâtre tel qu’on nous le donne à voir ici est aussi celui qui se joue aujourd’hui au quotidien dans les médias et sur la scène politique. Et encore, le trait n’est pas trop gros.
Vincent Dissez, remarquable Lorenzo
Marnas joue habillement de son outil pour révéler sa crainte du monde tel qu’il va. Au cœur de cette distribution où chaque acteur semble guidé par son personnage, marionnette d’un jeu qui le dépasse, Lorenzaccio, aérien, magnifique, traverse Florence et ses turpitudes porté par la conscience du juste. Vincent Dissez, remarquable Lorenzo, apporte au spectacle son supplément d’espoir alors que le constat que dresse Catherine Marnas sur le monde à travers cette fable d’hier semble désespéré tant il remet en scène, comme un éternel recommencement, les mêmes erreurs de l’histoire.
Mettre en scène cette pièce majeure du répertoire sur la déliquescence du monde incarnée dans toutes ses contradictions par son personnage éponyme en ouverture de saison, dans cette bonne ville de Bordeaux, gentiment mais justement surnommée la belle endormie et où l’esprit français est porté à sa quintessence, est déjà un acte politique fort en soi. Avec cette petite pépite anachronique mais savoureuse où l’on apprendra que Les Républicains sont des lâches. Musset le disait.
Hervé Pons Lorenzaccio, Alfred de Musset, Mise en scène Catherine Marnas. Jusqu’au 22 octobre – Théâtre National de Bordeaux Aquitaine. Festival Novart,
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Le spectateur de Belleville
September 5, 2015 8:22 AM
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Publié par le Journal La Terrasse : LES MERVEILLEUSES POSSIBILITÉS DE L’HUMAIN « Provoquer, ce pourrait être le thème que l’on se donnerait cette saison. Mais pas la provocation faite pour choquer à bon compte, non. Provoquer votre désir de poésie, votre émotion, vos réflexions, vos rires à travers toutes les fictions que nous vous proposons », lance Catherine Marnas aux spectateurs. Après une première année passée à la tête du TnBA et de l’Estba, l’école qui lui est associée, Catherine Marnas creuse le sillon d’un théâtre qui imagine le futur et interroge le présent. Dans un souci humaniste qui emprunte autant à la lucidité de l’intelligence qu’à la lumière des possibles à rêver et à construire ensemble, elle invite les spectateurs à être les« complices » des artistes. http://www.journal-laterrasse.fr/focus_numero/235-theatre-national-de-bordeaux-en-aquitaine-saison-20152016/
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Le spectateur de Belleville
March 18, 2015 2:22 PM
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Catherine Marnas s'empare du texte de la romancière franco-canadienne Nancy Huston sans en trahir le souffle. Dans Lignes de faille, les histoires se superposent au fil de l'apparition des personnages, et c'est au lecteur, devenu spectateur, de repérer les petits cailloux blancs qui lui permettront de tout comprendre dans une ultime et jouissive expérience de clairvoyance. De la lumière la plus crue, le spectacle s'enfonce peu à peu vers la nuit la plus profonde. Vers les origines d'une famille qui a traversé les drames du XXe siècle et n'en est pas sortie indemne. Soit quatre générations liées par la même « tare »... La prouesse des acteurs, sautant d'un rôle à l'autre, est ici remarquable, et le plaisir de voir une actrice remonter vers l'enfance de son personnage (bravo à Catherine Pietri ou Martine Thinières) n'est pas le moindre des bonheurs de ce spectacle. ... Du 18 mars 2015 au 11 avril 2015 Théâtre du Rond-Point - Paris
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Le spectateur de Belleville
March 14, 2015 12:50 PM
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D'après le roman de Nancy Huston mise en scène Catherine Marnas Heureusement que Dieu et le président Bush sont de bons amis. Sol a six ans, un grain de beauté sur la tempe. Dieu a fait de lui un être parfait, Sol sera prophète ou gouverneur. Famille protestante et islamophobe dans un San Francisco des années 2000. Sale môme sur-gâté, fils de Google et du 11 septembre. Sa mère fait opérer Sol du grain de beauté qui altère la perfection de son visage. Mais l’opération le défigure, et Sol se fâche avec Dieu. Premières lignes de faille dans la saga épique. Après Sol, Randall, Sadie et Kristina fouillent les secrets du passé. Ils ont six ans, en 2004 en Californie, en 1982 à New York, en 1962 à Toronto, ou en 1944 du côté de Munich. En quatre parties, Lignes de faille déploie à rebours les destins de quatre descendants directs, sur quatre générations. http://www.theatredurondpoint.fr/
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Le spectateur de Belleville
February 14, 2015 11:45 AM
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Publié par Yves Kafka pour Inferno-magazine
Le Banquet fabulateur / mes Catherine Marnas / TnBA, Bordeaux / du 10 au 14 février 2015. La plus grande scène du TnBA (celle de la Grande salle Vitez) transformée en salle de banquet, où les tables dressées en U accueillent quelques quatre-vingts convives. Cinq maîtres de cérémonie qui en traversant les coulisses les accompagnent jusqu’à leur place, avant de s’installer à leur tour pour prendre part à La Cène. Sauf que là, il n’y aura aucun Judas puisque, au lieu d’un plus ou moins fade vin de messe, ce qui est servi (sur un plateau) durant près d’une heure et demie ce sont les extraits des grands crus classés du théâtre. Une fête enivrante du langage, communion du saint esprit littéraire et des pécheurs-invités-spectateurs assoiffés de jouissances raffinées, le tout agrémenté, comme au temps du symposium antique, de dégustations de vins locaux (du bordeaux ! lieu oblige…) disposés sur la nappe blanche. Dans De l’interprétation. Essai sur Freud, Paul Ricœur écrivait : « Le rêve est à la mythologie privée du dormeur, ce que le mythe est au rêve éveillé des peuples ». Dans L’espèce fabulatrice, parue en 2008 aux Ed. Actes Sud, Nancy Huston semble lui répondre en écho, que – l’ignorerions-nous – nous sommes nous-mêmes des êtres de « fiction » au sens où nous héritons des fantasmes projetés par les autres qui construisent ainsi notre identité. Pour se défaire de cette contingence restrictive, et agrandir le champ fictionnel des possibles, la romancière canadienne préconise le remède de la littérature : « Au lieu de s’avancer masquée, la littérature annonce la couleur. Je suis une fiction, nous dit-elle. Servez-vous de moi pour éprouver votre liberté, repousser vos limites. Suivez les méandres de mes personnages et faites les vôtres, laissez-les agrandir votre univers. Rêvez-moi, rêvez avec moi, n’oubliez jamais le rêve. » Leur emboîtant le pas, et, prenant pour « pré-texte » les arché-textes qui vont fuser sur le plateau, la metteure en scène a réinventé le dispositif du Banquet platonicien. Sauf que ce soir il ne s’agira pas pour les cinq comédiens-convives de disserter sur l’Eloge de l’amour, mais de s’emparer de l’imaginaire contenu dans les textes de théâtre pour en faire la matière vivante de ces échanges (apparemment) impromptus. Déferlent alors, comme dans un tourbillon étourdissant, et sans autre logique (apparente, Cf. ci-dessus) que la spontanéité qui les suscite, des morceaux choisis mêlant, la comédie, le drame, la farce, la tragédie, à la pantomime et aux courses endiablées entre les verres des acteurs montés sur les tables, devenues pour l’occasion praticables de scène. Le cocktail détonant, ainsi dosé à l’envi, mêle à brûle pourpoint des tirades de Feydeau (La Dame de chez Maxim ; La puce à l’oreille), de Shakespeare (Hamlet brandissant à bout de bras le crâne de son père; Lady Macbeth et ses « mains sales » ; Le songe d’une nuit d’été), de Lewis Carroll (Alice au pays des merveilles, la fiction de l’autre côté du miroir), de Sophocle (Œdipe à Colone, les yeux crevés de la comédienne étant « figurés » par le jus de raisin de table), de Victor Hugo (Lucrèce Borgia, la monstrueuse meurtrière cynique et exaltée), de Paul Claudel (Le soulier de satin, si l’amour est impossible le pire n’est pas toujours sûr ), sans oublier quelques saillies de Molière (Le Bourgeois Gentilhomme,Nicole apportez moi mes pantoufles, contrepied au soulier de satin… ; L’Ecole des femmes, pauvre petit chat !), de Racine (Andromaque, A qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ?) ou d’Henrik Ibsen (Peer Gynt, quête d’identité d’un anti-héros), et bien d’autres encore. Mais le summum de cette pièce, cousue de plusieurs pièces, est incontestablement la place prise dans cette représentation-banquet par le Platonov de Tchekhov. En effet, tel un fil rouge qui en constitue la trame, le mélancolique et cynique désespéré alcoolique qu’est Platonov (joué par le remarquable Franck Manzoni) apparaît, disparaît et réapparaît, toujours une bouteille à la bouche, dans un chassé-croisé vertigineux où s’exhale l’extrait du parfum noir d’une chronique d’une fuite annoncée. Bénédicte Simon en Anna Petrovna, désespérée et alcoolisée – abandonnée par celui qui cède à toutes, faute de savoir en choisir une – est tout autant criante de vérité. CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR LIRE L'ARTICLE ENTIER DANS SON SITE D'ORIGINE En tournée 2015 : Agora scène conventionnée Boulazac 5 et 6 mai ; Théâtre Olympia scène conventionnée Arcachon 19 mai /
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Le spectateur de Belleville
October 22, 2013 5:47 PM
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Un "rêve musical autour de Copi". C'est ainsi que le contre-ténor et compositeur Alain Aubin, et sa complice Catherine Marnas, metteuse en scène de la compagnie Parnas, définissent la version d'El Cachafaz qu'ils proposent à quatre mains. Une œuvre anthropophage de Copi transformée en une pièce de théâtre lyrique délirante qui parle de crise, de révolte et de viande humaine, pour finir dans un bain de sang. Sur une partition splendide, jouée en direct par un quatuor violoncelle-accordéon-alto-clarinettes, El Cachafaz démarre lentement. Le duo potache entre un travesti et son mac macho a l’allure d’un film que Jacques Demy aurait tourné dans les bas-fonds de Montevideo. Amour vache, tango et élégantes grossièretés : les acteurs alternent, en espagnol, les moments chantés et les tirades en vers. La création s’envole réellement lorsqu'apparaissent les chorales – trois au total - qui campent les hommes, les femmes et… les morts. Affrontements vocaux et physiques, parfaitement mis en espace et chorégraphiés, El Cachafaz assume crânement son parti-pris de drame musical. Avec une drôle de morale : un flic, ça ne se mange pas impunément. Gilles Rof pour Télérama Aux Plateaux à Marseille jusqu'au 25 octobre Et aussi : entretien avec Catherine Marnas et Alain Aubin pour le journal Zibeline, propos recueillis par Agnès Freschel : http://www.journalzibeline.fr/copi-au-choeur/
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December 4, 2012 4:49 PM
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Salinger, de B.-M.Koltès, mise en scène Catherine Marnas Théâtre National de Strasbourg... Sur le plateau, force évidente du dispositif, cette coursive à quatre mètres du sol qui coupe horizontalement la hauteur du lieu en deux et lui donne une hauteur : en bas, on stationne, en haut, on passe — organisation des vitesses, des flux, des circulations, des passages à vide et des trajets : et ce rideau sous la coursive qu’on tire à toute vitesse comme on tourne une page pour passer d’une séquence à l’autre, et le corps qui parcourt le plateau accompli dans l’espace cet intervalle de temps qu’il faut pour franchir une durée continue, successive, mais dans une temporalité aberrante, accélérée, renversée, arrêtée ; toutes ces coupures magnifiques et complexes que Catherine Marnas depuis des années travaille : les superpositions de strates (de consciences, de significations, de secrets), les empilements de profondeurs qui agitent les surface, les écumes vives des forces, les déplacements de fonds marins qui remuent, ce qu’elle nomme « la langue du débordement » Arnaud Maïsetti pour son blog "Carnets" CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR LIRE L'ARTICLE ENTIER DANS SON SITE D'ORIGINE
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Le spectateur de Belleville
November 21, 2012 6:35 PM
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Le Théâtre National de Strasbourg présente l'oeuvre sombre et initiatique de Koltés... New-York est à la veille de la guerre du Vietnam. Le Rouquin, fils d'une famille d'américains moyens, vient de se suicider. Ses proches interrogent sa mémoire pour comprendre la violence du geste, la violence du monde. La mort, la solitude, les liens familiaux sont les thèmes fétiches de Bernard Marie Koltés. Plombés, les personnages? Non pas avec Koltès. Plutôt blessés. Mais surtout vivants! Parfois emprunts d'ironie, d'humour même. Sur le fil entre profondeur et légèreté, "Sallinger" questionne mais ne donne pas de réponses. C'est quoi le sens de la vie? Aller savoir...chacun y trouvera sa lecture, ses émotions. Revue de presse du spectacle : https://dl.dropbox.com/u/41943440/SAL%20Revue%20de%20presse.pdf Tournée jan-fév 2013 VEN 11 JAN | THÉÂTRE DES SALINS | MARTIGUES (13) | 04 42 49 02 00 MAR 15 JAN | THÉÂTRE LA PASSERELLE | GAP (05) | 04 92 52 52 52 JEU 31 JAN | THÉÂTRE LA COLONNE | MIRAMAS (13) | 04 90 50 05 26 SAM 2 FÉV | LE CRATÈRE | ALÈS (30) | 04 66 52 52 64 MAR 5 FÉV | LA SCÈNE NATIONALE | CAVAILLON (84) | 04 90 78 64 64 MAR 12 FÉV | THÉÂTRES EN DRACÉNIE | DRAGUIGNAN (83) | 04 94 50 59 59
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April 27, 2012 5:18 AM
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Comme dans une fête entre amis, la scène accueille spectateurs et comédiens autour d’une même table. Il Convivio est une joyeuse traversée au fil des œuvres fondatrices de la littérature. Piochant dans la grande malle du théâtre, il convie à sa table des personnages mythiques du répertoire, au pouvoir évocateur, qui nous parlent de l’amour, de la vie, du pouvoir. Invitation à l’imaginaire, au rêve, au rire… Mise en scène Catherine Marnas. A Forcalquier les 4 et 5 mai.
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October 20, 2015 8:18 AM
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Lorenzaccio, d’Alfred de Musset, mise en scène Catherine Marnas
TNBA, Centre dramatique national de Bordeaux.
Par Didier Méreuze, dans La Croix : Trente-six scènes, cinq actes, une soixantaine de décors, quatre cents personnages et figurants, plus de six heures de représentation… Achevé en 1883 par Musset, jeune poète de 23 ans, Lorenzaccio tient du défi.
Il est vrai que ce drame d’un héros qui se fait confident d’un tyran de Florence, pour mieux l’assassiner et établir une république qui ne verra jamais le jour, n’était pas, à l’origine, destiné à être joué. Blessé par l’échec de sa première pièce, La Nuit vénitienne, Musset l’avait écrit pour Un spectacle dans un fauteuil – suite de pièces non à voir, mais à lire chez soi.
Sans autre contrainte que celle de son imaginaire, il s’était accordé toute licence pour faire éclater son désarroi et celui d’une jeunesse aux grandes espérances trahies au lendemain des Trois Glorieuses par Louis-Philippe et une bourgeoisie qui proclamait : « Enrichissez-vous ! »
C’est cette œuvre « monstrueuse », dans le fond et la forme, imbriquant thèmes et intrigues parallèles à l’envi, que reprend avec belle vigueur Catherine Marnas. Réduite à deux heures, sa version n’a rien perdu de sa force, sa violence, sa pertinence dans une France d’aujourd’hui qui, à bien des égards n’est pas si éloignée de celle de Musset.
Un monde où les révolutionnaires se sont fondus dans le moule politique
Où la jeunesse est en quête (en perte ?) d’elle-même. Où les « révolutionnaires » (ceux de 1968 comme ceux de 1830), se sont fondus dans le moule économique ou politique. Où le compromis, la manipulation, la corruption sont les règles. Où l’unique futur est celui de la crise et du chômage. Où l’Histoire ne semble être que perpétuel retour en arrière, jamais marche en avant, quels que soient les « printemps ».
Dans un vaste espace en noir et rouge, jonché de pétales, tout juste occupé par quelques praticables et un grand divan à fleurs, comme hors du temps, la mise en scène s’ouvre sur une longue séquence orgiaque. Sur fond de musique tonitruante, sexe et drogue sont au rendez-vous d’une débauche qui se déroule en partie à l’abri d’un rideau à l’opaque transparence.
Elle se poursuit dans l’entrechoc des scènes, des ruptures de rythmes et d’éclairages, alternant pleins feux et clairs-obscurs, troués parfois de halos de lumière centrés sur les personnages qui se démènent.
Un Lorenzaccio à la lucidité troublante
Dirigés d’une main sûre par Catherine Marnas, huit comédiens tiennent tous les rôles. En habit noir, robe rouge, collant fluo, lingerie fine…, ils donnent chair avec une furieuse énergie à ce théâtre qui pourrait n’être que de discours ou d’idées : Julien Duval, en prince duc de Médicis au double service du pape et de l’empereur d’Allemagne, plus fin, moins « garçon boucher » qu’il n’est souvent représenté ; Frank Manzoni, en vieux sage républicain et impuissant Strozzi, qui a toujours fait le bien sans empêcher le mal ; Frédéric Constant, cynique et froid cardinal Cibo, qui tire les ficelles au service de Rome ; Catherine Pietri, fragile, délicate…
Sombre et farouche, double insaisissable de Musset pris au piège de ses propres paradoxes, Vincent Dissez est Lorenzaccio. Exempt de tout romantisme complaisant, il est d’une lucidité troublante, conscient que, à force de se perdre dans l’intimité du duc, il s’est perdu lui-même, contaminé par « la fange ».
À l’heure d’exécuter son geste, il en sait déjà l’inanité : le prince tué, un autre lui succédera. Lui-même périra, abandonné à la vindicte de la foule, et les républicains ne bougeront pas.
Le regard intense, bouleversant, il est « l’enfant » de tous les siècles en butte aux désenchantements sur la révolution, la liberté, la démocratie, le meurtre justifié ou non du tyran ; sur la médiocrité et la lâcheté des politiques, des élites, aussi. Un manifeste en faveur d’un théâtre en prise avec notre temps
Sur ce que signifient, sinon plus rien, les mots « utopie », « république », « bonheur de l’humanité »… Sa seule réponse ne peut être qu’en forme de question : « J’ai vu les hommes. Pour qui est-ce que je travaille ? »
Avec Lorenzaccio, Catherine Marnas signe sa première création à la tête du Centre dramatique national de Bordeaux, qu’elle dirige depuis 2014. Elle résonne comme un manifeste en faveur d’un théâtre en prise avec notre temps.
En doute permanent. Notamment sur le rôle et l’engagement (ou pas) de l’artiste, tel le peintre de la pièce qui exécute sans rechigner le portrait du prince tyran qu’il abhorre pourtant.
Rapportant au théâtre ce que Joë Bousquet dit de la littérature, elle le cite : « Écrire, c’est distraire les hommes, leur plaire en leur montrant ce qu’ils sont. Donc leur faire aimer ce qu’ils sont. L’écrivain qui cherche à faire désespérer l’homme de lui-même est un médiocre et un salaud. Car l’homme naît dans le doute… Le confirmer dans ce doute, c’est facile et bête. La vraie tâche, c’est de lui faire sentir les ressources illimitées de l’humain. »
DIDIER MÉREUZE Lorenzaccio : Les Grands interprètes Du côté des femmes 1896 : Sarah Bernhardt, créatrice du rôle-titre de la pièce qui n’avait jamais été jouée, mise en scène par Armand d’Artois. 1927 : Renée Falconetti (la Jeanne d’Arc de Dreyer), mise en scène d’André Bour. 1945 : Marguerite Jamois, mise en scène de Gaston Baty. Du côté des hommes 1952 : Gérard Philipe, mise en scène de Jean Vilar (à Avignon). 1975 : Ariel Garcia-Valdès, mise en scène de Georges Lavaudant. 1976 : Francis Huster et Claude Rich, mise en scène de Franco Zeffirelli. 1979 : Philippe Caubère, mise en scène de Otomar Krejca (à Avignon). 1986 : Redjep Mitrovitsa, mise en scène de Daniel Mesguich. 1989 : Redjep Mitrovitsa, mise en scène de Georges Lavaudant. 2000 : Jerôme Kirscher, mise en scène Jean-Pierre Vincent (à Avignon). À 20 h 30 ou à 19 h 30. Jusqu’au 22 octobre. Rens. : 05.56.33.36.80. www.tnba.org. Puis à Marseille, du 3 au 7 novembre, Bourges du 18 au 20, Angoulême du 25 au 27, Périgueux les 1er et 2 décembre, Brive les 4 et 5, Bayonne, les 8 et 9…
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Le spectateur de Belleville
October 18, 2015 6:15 PM
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Drame de Alfred de Musset, mise en scène de Catherine Marnas, avec Frédéric Constant, Vincent Dissez, Julien Duval, Zoé Gauchet, Franck Manzoni, Catherine Pietri, Yacine Sif El Islam et Bénédicte Simon. Critique de Nicolas Arnstam pour Froggy's Delight
Le "Lorenzaccio" de Catherine Marnas commence par un déluge de pétales rouge sang pour Lorenzo au cœur du carnaval, qui "jette la nature humaine à pile ou face sur la tombe d’Alexandre".
Mise en exergue, cette citation du texte, résume en effet à elle seule à la fois le caractère du jeune Lorenzo de Médicis, tout comme son geste (l’assassinat de son cousin Alexandre de Médicis, duc de Florence) quasiment désespéré, qu’il met toute la pièce à préméditer, ultime tentative pour changer la donne d’une république dominée par la débauche et la corruption.
Pièce réputée "inmontable" en raison de sa longueur, de ses multiples changements de décor et de son grand nombre de personnage (plus de 80), "Lorenzaccio" écrite au départ pour être lue (ce que Musset appelle "spectacle pour un fauteuil") et qui ne sera jouée que bien des années plus tard, est toujours un formidable défi pour un metteur en scène.
Catherine Marnas qui dirige le Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine (TnBA), a choisi comme maître mot pour sa saison de "provoquer". C’est le cas avec cette version résolument moderne et qui dépote.
La première apparition du jeune Lorenzo nous le montre, perruque blonde, tee-shirt noir, pantalon moulant vert pomme, faisant du air guitar sur la musique de Daft Punk et prenant des poses de rock star. Ses côtés capricieux, enfantin et impatient sont mis en avant avec ce chien fou qui vit les choses avec frénésie.
Ses côtés obscurs qui apparaîtront au cours de la pièce le rapprochent d’Hamlet. Quant à Alexandre de Médicis, c’est un jeune loup en costume-cravate, plus près du chef d’entreprise que d’un duc florentin.
Il n’en demeure pas moins que la pièce de jeunesse d’Alfred de Musset (écrite en 1833, à 23 ans) prend dans cette mise en scène tout son sens et une résonance particulièrement grande, reflétant à plusieurs siècles d’écart, le même désenchantement d’une génération, ses interrogations sur la politique et l’engagement citoyen.
Provocant certes mais surtout terriblement actuel, avec ce spectacle, Catherine Marnas réussit son pari : on en sort abasourdi. Et le spectateur est indéniablement interpellé, ce "Lorenzaccio" suscitant en lui une vraie réflexion.
Dans une scénographie dominée par le rouge, où deux plans se superposent (le second servant à montrer les gens du dehors derrière un rideau translucide), Catherine Marnas (avec Cécile Léna) accentue le côté baroque et décadent dans un spectacle généreux filant à cent à l’heure dont on ne voit pas passer les deux heures vingt. Elle sait indéniablement faire bouger ses acteurs et confère à sa distribution une vraie énergie.
Les comédiens qui se partagent à huit des dizaines de personnages, passent d’un rôle à un autre avec une belle aisance dans cet exaltant jeu de massacre.
Vincent Dissez est un Lorenzo surprenant et atypique d’une admirable complexité qui nous tient en haleine du début à la fin. Frédéric Constant passe du Cardinal Cibo à Salviati avec beaucoup d’élégance et d’ironie. Julien Duval exprime bien l’arrogance du duc.
Zoé Gauchet est une convaincante Louise Strozzi. Franck Manzoni apporte beaucoup de force et d’émotion au personnage de Philippe Strozzi avec une composition éloquente.
Catherine Pietri montre une présence énigmatique et passe merveilleusement de Catherine au peintre Tebaldeo. Yacine Sif El Islam (Pierre Strozzi) est une vraie révélation et montre un bel engagement. Enfin, Bénédicte Simon est une parfaite Marquise Cibo.
A la fin, Alexandre mort, C’est le jeune Côme de Médicis, parent du duc qui reprendra la suite dans un perpétuel recommencement sans aucune autre possibilité de changement. Le geste de Lorenzaccio aura été vain. Le carnaval reprend. Et c’est une pluie de paillettes qui tombe. Comme pour endormir le peuple une nouvelle fois.
Nicolas Arnstam
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Le spectateur de Belleville
October 11, 2015 2:44 PM
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Photo : Julien Duval et Vincent Dissez © Pierre GROSBOIS Par Stéphane Capron pour Sceneweb : Catherine Marnas bouscule les conventions du théâtre romantique avec cette version engagée du Lorenzaccio de Musset qu’elle transpose dans une Florence transgressive où l’on croise toutes sortes de créatures hybrides. Elle a trouvé en Vincent Dissez un Lorenzo flamboyant.
Le carnaval a été rude ! Florence se réveille avec un mal de tête carabiné. Les drag queens et les sœurs de la Perpétuelle Indulgence errent dans le crépuscule et sortent des back rooms éreintées. Lorenzo enlève son imperméable et arbore un T-Shirt où il est écrit « C’est vrai, et alors ? ». On se gratte les yeux. Sommes-nous vraiment à Bordeaux, cité si paisible et bourgeoise ? Catherine Marnas bouscule le public du TNBA. Elle nous cueille à froid. On est scotché par l’énergie débordante qui règne sur le plateau. C’est la bonne surprise du début du spectacle qui nous emmène dans cette Florence de la débauche où Lorenzaccio joue de la guitare électrique.
Mais revers de la médaille, cette entrée en matière détonante brouille la suite de la représentation. On est saisi, on reste en suspension, transporté par l’énergie, mais on a du mal ensuite à se raccrocher au texte de Musset. On cherche nos repères. On est totalement déconnecté et il faut un petit moment pour refaire surface.
Le miracle se produit dans les scènes cultes entre Philippe et Lorenzo où il est question de l’avenir de la République. Franck Manzoni et Vincent Dissez sont épatants. Alors ce Lorenzo, qui est-t-il ? Héros insouciant ? Homme perdu qui ne croit plus aux rêves ni à la liberté, qui doute de la République ? Il finira par accomplir son geste et par tuer le Duc. Le mignon devient meurtrier.
Dans une scénographie qui allie les repères contemporains – un rideau en lamelles de plastique recouvre toute la largeur de la scène et laisse entrevoir au loin le peuple de Florence et les membres de la famille Strozzi- à la rougeur éclatante des motifs de la Renaissance dans un canapé XXL confortable, Vincent Dissez est le nouveau Lorenzaccio. Ombrageux et combatif. Charmeur et magnétique. Il fait couler le sang avec délicatesse et donne à la pièce un aspect lunaire totalement captivant.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Lorenzaccio de Musset par Catherine Marnas Avec Frédéric Constant Vincent Dissez Julien Duval Zoé Gauchet Franck Manzoni Catherine Pietri Yacine Sif El Islam Bénédicte Simon Texte Alfred de Musset Mise en scène Catherine Marnas
TNBA de Bordeaux Du 8 au 22 octobre 2015 Du 3 au 7 novembre au Théâtre du Gymnase à Marseille Du 10 au 14 novembre à la Comédie de Genève Du 18 au 20 novembre à la Maison de la Culture de Bourges Du 25 au 27 novembre au Théâtre d’Angoulême Les 1er et 2 décembre à l’Odyssée à Périgueux Les 4 et 5 décembre à Brive Les 8 et 9 décembre à Bayonne Du 14 au 18 juin 2016 au Teatro Clàsico de Maadrid
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Le spectateur de Belleville
March 24, 2015 3:27 PM
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Publié par Philippe Person pour Froggy Delight: Les nombreux lecteurs de Nancy Huston, même s’ils n’ont pas lu "Lignes de faille", peuvent aller en toute confiance voir l’adaptation théâtrale fort réussie qu’en a tirée Catherine Marnas.
Pour ceux qui ne connaissent pas l’œuvre puissante de l’écrivaine canadienne anglophone, qui a choisi la langue française pour écrire ses romans et ses essais, il faudra peut-être un petit temps pour entrer dans un univers sans concession tant sur la forme que sur le fond.
En plus, la construction de "Lignes de faille" est d’une grande originalité puisqu’elle est organisée sur une succession de retours en arrière donnant des éclaircissements sur celui qui a précédé. À chaque fois, c’est un "enfant" qui raconte et qui approfondit les béances introduites dans les scènes précédentes. Lire l'article entier ----> http://www.froggydelight.com/article-15957-Lignes_de_faille.html
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Le spectateur de Belleville
March 15, 2015 6:04 PM
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Publié par Emmanuelle Bouchez pour Télérama : S'attaquer à un roman et lui donner vie sur scène. Le pari s'avère difficile, plus encore lorsqu'il s'agit d'une oeuvre de Nancy Huston, dentellière de récits avec creux... Dans Lignes de faille aussi les histoires se superposent au fil de l'apparition des personnages, et c'est au lecteur, devenu spectateur, de repérer les petits cailloux blancs qui lui permettront de tout comprendre dans une ultime et jouissive expérience de clairvoyance. En ex-élève d'Antoine Vitez - qui affirmait que l'on peut faire théâtre de tout -, Catherine Marnas a les moyens d'assumer son choix. Elle s'empare du texte de la romancière franco-canadienne avec un brillant savoir-faire pour en extraire le suc théâtral sans en trahir le souffle : cette écriture de l'émotion toujours exprimée en images charnelles. De la lumière la plus crue, le spectacle s'enfonce peu à peu vers la nuit la plus profonde. Vers les origines obscures d'une famille qui a traversé les drames du XXe siècle et n'en est pas sortie indemne. Quatre générations et quatre personnages liés par la même « tare »... Tout commence en 2004, sous le soleil dardant de la Californie. Sol, six ans, est un enfant de Google, de la bouffe aseptisée et du 11 Septembre : il soliloque sa toute-puissance de rejeton du « pays le plus puissant du monde » et « se méfie » des Arabes. La caricature, bien envoyée, frise le clownesque. Dans un coin du tableau, apparaît « AGM », l'arrière-grand-mère, artiste chanteuse qui semble la plus vivante sous cet horizon sécuritaire. Deuxième époque, le début des années 1980, où un petit garçon, le père de Sol, a suivi ses parents, Sadie et Aron, à Haïfa, en Israël. Cette fois, le regard de l'enfant sur le monde des adultes est plus désespéré, malgré la chaleur du soleil et l'amour de l'autre, la jeune Palestinienne. Vient ensuite 1962 et l'enfance de Sadie, jeune fille maigre, chez ses grands-parents maniaques de Toronto : elle n'y vit que dans l'attente du retour de sa mère, Kristina ( l'« AGM » du début). Et devant la nappe blanche de la table dominicale, Sadie retourne intérieurement sa rage contre elle-même... La dernière enfance plonge dans la noirceur. La pénombre des hivers 1944-1945 dans une Allemagne en déroute. Kristina, alias « AGM », porte tresses et chasuble fleurie. Elle est une parfaite Mädchen dorlotée par sa famille, jusqu'à ce que... La prouesse des acteurs, sautant d'un rôle à l'autre, est ici remarquable, et le plaisir de voir une actrice remonter vers l'enfance de son personnage (bravo à Catherine Pietri et Martine Thinières) n'est pas le moindre des bonheurs de ce spectacle risqué et réussi. Le 21/01/2012 - Mise à jour le 04/01/2015 Emmanuelle Bouchez - Telerama n° 3236
Au Théâtre du Rond-Point, Paris, jusqu'au 11 avril à 19h00 (dimanche à 16h00)
Site du Rond-Point http://www.theatredurondpoint.fr/saison/fiche_spectacle.cfm/183774-lignes-de-faille.html
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Le spectateur de Belleville
March 9, 2015 4:06 PM
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Le spectateur de Belleville
October 20, 2014 1:02 PM
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La nouvelle directrice du Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine, Catherine Marnas, redonne souffle à Lignes de Faille, roman publié par Nancy Huston en 2006. Une très belle saga théâtrale sur la question des origines.
Sol en 2004, à San Francisco. Randall en 1982, à New York. Sadie en 1962, à Toronto. Kristina en 1944, à Munich. Ils sont quatre narrateurs et narratrices âgés de six ans, appartenant à quatre générations différentes d’une même famille : Sol (Julien Duval) est le fils de Randall (Franck Manzoni), qui le fils de Sadie (Catherine Pietri), qui est la fille de Kristina (Martine Thinières). Prenant successivement la parole pour raconter la petite histoire de leur quotidien, ces quatre personnages ouvrent également, à travers leur existence, des fenêtres sur quelques-uns des événements qui forment la grande histoire de leur époque. Des soixante années que traverse, à rebours, le roman de Nancy Huston porté fidèlement à la scène par Catherine Marnas (ce spectacle est aujourd’hui repris après avoir été créé, en mars 2011, au Théâtre La Passerelle – Scène nationale de Gap et des Alpes du Sud), émergent ainsi de nombreuses confidences d’ordre privé, mais également un ensemble de lignes de fuites qui dépassent la seule destinée des narrateurs pour pointer, génération après génération, vers certains des traumatismes du XXème siècles. Et par là même vers les origines cachées de cette famille. Grande et petite histoire, à travers le regard de quatre enfants A la croisée de l’intime et du politique, les quatre chapitres de Lignes de faille donnent lieu, dans la mise en scène au réalisme épuré que présente Catherine Marnas (la scénographie est de Michel Foraison et Carlos Calvo, ce dernier cosigne les créations vidéo avec Olivier Reiso), à des tableaux de théâtre particulièrement réussis. Il fallait une troupe de comédiens alerte et inspirée pour prendre en charge les vingt-neuf protagonistes de cette saga vive, drôle, qui laisse percer, derrière sa bonne humeur, des accents d’une gravité profonde, sans emphase. Pour accompagner les quatre interprètes-narrateurs précédemment cités (qui incarnent tour à tour, de manière étonnante, les enfants ayant été, pour trois d’entre eux, représentés adultes lors d’autres parties du spectacle), la directrice du Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine a fait appel à Sarah Chaumette, Pauline Jambet, Olivier Pauls et Bénédicte Simon. C’est sur l’investissement exemplaire de ce collectif de comédiens que tiennent le souffle et la vitalité de cette représentation de quatre heures toute en justesse, tout en équilibre. Rendons-leur hommage. Immergés dans les belles compositions visuelles et sonores que révèle cette remontée du temps, ils nous tirent par la main et nous plongent, avec eux, dans les énigmes de ce périple intergénérationnel. Manuel Piolat Soleymat pour La Terrasse de novembre 2014 CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR LIRE L'ARTICLE ENTIER DANS SON SITE D'ORIGINE LIGNES DE FAILLEdu 8 octobre 2014 au 29 mai 2015Théâtre National de Bordeaux en Aquitaine Place Pierre Renaudel, 33800 Bordeaux, France Du 8 au 23 octobre 2014. Du mardi au vendredi à 19h30, le samedi à 18h, le dimanche à 16h. Durée de la représentation : 4h30 avec entracte. Tél. : 05 56 33 36 80. www.tnba.org Egalement les 5 et 6 novembre 2014 à la Scène nationale de Bayonne et du Sud Aquitain, du 27 au 29 novembre au Centre dramatique régional de Tours, du 12 mars au 11 avril 2015 au Théâtre du Rond-Point à Paris, les 28 et 29 mai à la Maison de la Culture de Bourges.
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Le spectateur de Belleville
April 20, 2013 10:50 AM
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Catherine Marnas va pouvoir travailler au long cours. Son projet implique un travail avec les artistes de la région et les élèves du conservatoire, notamment. On reparlera plus longuement de cette nomination, en développant plus particulièrement le projet artistique d'une artiste qui a prouvé depuis de très nombreuses années qu'elle avait le sens du public mais aussi une très haute exigence. Malgré les déboires qu'elle avait subis lors d'une candidature précédente, elle n'a rien perdu de sa fougue ni de sa foi en un théâtre chaleureux et porteur de sens. Armelle Héliot pour son blog "Le Grand Théâtre du Monde" CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR LIRE L'ARTICLE ENTIER DANS SON SITE D'ORIGINE Et aussi : Antoine de Baeke pour le quotidien "Sud-Ouest" : http://www.sudouest.fr/2013/04/20/une-marseillaise-au-tnbale-tnba-en-quelques-chiffres-1029904-710.php
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Le spectateur de Belleville
December 4, 2012 5:22 AM
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Sallinger n’est pas un texte facile, et il convient d’y entrer vierge d’attentes. Car Salinger, avec un seul l, l’auteur américain au sujet duquel Koltès devait écrire sa première pièce, en est absent. Du moins apparemment. Autre fait troublant : le personnage principal qui la traverse, le Rouquin, est mort. Et pas comme un spectre Shakespearien : c’est un interlocuteur normal, dansant, coloré et débordant d’une vitalité qui n’anime pas les autres… Agnès Freschel pour Zibeline CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR LIRE L'ARTICLE ENTIER DANS SON SITE D'ORIGINE Site de la Cie Parnas : http://www.parnas.fr/ Jusqu'au 7 décembre au Théâtre national de Strasbourg
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Le spectateur de Belleville
September 18, 2012 4:09 AM
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Dans son studio de la Friche Belle de Mai, mêlant sa troupe à celle du Théâtre national alsacien, elle imagine un prometteur «Sallinger». Et se projette dans un futur «pôle» avec salle in situ. «Inaugurer notre studio avec Bernard-Marie Koltès et les comédiens du Théâtre national de Strasbourg, c’est évidemment quelque chose de très fort pour nous». Durant deux semaines, dans d’incessants aller-retours entre table et plateau, Catherine Marnas a joué les alchimistes dans cet espace investi par sa compagnie au début de l’été: «il y avait une certaine appréhension, un enjeu à "mêler" 5 comédiens du TNS, leurs parcours, leurs désirs, avec les comédiens "maison", qui pour la plupart "parlent" le Marnas et le Koltès comme une langue maternelle...», sourit-elle. Denis Bonneville pour La Marseillaise CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR LIRE L'ARTICLE ENTIER DANS SON SITE D'ORIGINE
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Le spectateur de Belleville
December 9, 2011 8:46 PM
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