Revue de presse théâtre
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July 19, 2023 3:58 AM
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A Avignon, « Services » ou la revanche des techniciennes de théâtre

A Avignon, « Services » ou la revanche des techniciennes de théâtre | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Sandrine Blanchard(Avignon, envoyée spéciale) dans Le Monde - 19 juillet 2023

 

Dans le « off », la pièce de la jeune compagnie Quai n° 7 résonne avec la déprogrammation de la nouvelle création de Krystian Lupa, dans le « in », pour cause de conflit avec l’équipe technique pendant les répétitions.


Lire l'article sur le site du "Monde" : 

https://www.lemonde.fr/culture/article/2023/07/19/a-avignon-services-ou-la-revanche-des-techniciennes-de-theatre_6182572_3246.html

 

 

Par le truchement d’une jeune compagnie de théâtre, l’affaire Krystian Lupa résonne dans le « off » d’Avignon. Pour sa première aventure dans ce vaste marché du spectacle vivant, la compagnie strasbourgeoise Quai n° 7 n’aurait jamais pu imaginer que Services « relecture irrévérencieuse » des Bonnes, de Genet, qui nous plonge dans les coulisses d’une troupe théâtrale – se télescope avec le coup de tonnerre survenu quelques semaines avant l’ouverture du festival « in ».

 

Petit retour en arrière : metteur en scène polonais réputé, âgé de 79 ans, Krystian Lupa devait être l’un des invités phares du rendez-vous théâtral avignonnais. Mais sa nouvelle création, Les Emigrants, a été déprogrammée. L’équipe technique de la Comédie de Genève, où se déroulaient les répétitions, a jeté l’éponge à la suite, écrit-elle, d’une « ambiance de travail écrasante où les propos abusifs et humiliants empêchaient de produire [leur] travail ».

 

Les techniciens suisses auraient pu dire, comme le fait l’un des personnages de Services : « Sans nous, votre spectacle n’existe tout simplement pas. » Sur scène, les filles de Quai n° 7 sont cinq à incarner des techniciennes chargées de la lumière, du son, du plateau et de la régie d’une adaptation des Bonnes. Alors qu’elles remisent le décor et nettoient tout pour préparer la représentation du soir, ces femmes de l’ombre vont révéler, à travers une mise en abyme de la pièce culte de Genet, les abus de pouvoir et autres mécanismes de domination qui se jouent au sein de l’équipe.

« Requestionner la notion de troupe »

Empruntant les accessoires et costumes du spectacle, elles vont tour à tour imiter la metteuse en scène, leur « Madame » (la figure d’autorité, comme dans Les Bonnes), et jouer ses subalternes. Les techniciennes sont celles qui font au service de celle qui parle. En rangeant différemment cet espace et en s’emparant de tous ces objets qu’elles connaissent par cœur, elles évoquent leur quotidien professionnel et se mettent à l’imaginer autrement, à réinventer ce que pourrait être le spectacle si elles osaient parler à leur tour. Toutes profitent de ce moment d’intimité et de liberté que constitue la remise en place d’un plateau pour se confier, se révolter et s’émanciper, sans pour autant cacher leurs ambiguïtés.

« Quand Madame a le dos tourné, on fait les malignes, mais quand elle s’en prend à l’une d’entre nous, les autres se la ferment », lance la régisseuse. Car elles ne sont pas non plus sans reproche, ces techniciennes prêtes « à obéir au doigt et à l’œil à tous les ordres, même les plus débiles ». Soit par réflexe, par mauvaise habitude, soit aussi parfois par peur de perdre leur travail.

 

« Services, c’est un peu notre spectacle manifeste pour requestionner la notion de troupe », explique la metteuse en scène Juliette Steiner. Ce spectacle reflète en creux les interrogations de la jeune génération du théâtre, qui refuse que la création repose sur une part de souffrance. « La force de la création peut être aussi dans l’écoute, le respect des compétences de chacun, et dans la confiance vis-à-vis de l’intelligence collective entre équipe technique et artistique », résume, hors scène, Camille Falbriard, l’une des singulières comédiennes de la pièce. « Effectivement, notre création se retrouve en résonance avec l’affaire Krystian Lupa, mais elle cache aussi la question plus large de la souffrance au travail. Le monde culturel est confronté aux mêmes problématiques que d’autres secteurs professionnels », estime Juliette Steiner.

 

Avec Services, la compagnie avait à cœur d’interroger « comment on fait politiquement du théâtre, comment on travaille ensemble ». Camille Falbriard insiste : « Ce n’est pas un plaidoyer pour l’équipe technique, mais un questionnement sur les rapports de pouvoir et de domination qu’un système permet ou pas. » L’écriture s’est faite au plateau, avec tous les membres de la troupe, techniciennes et comédiennes, et avec l’auteur québécois Olivier Sylvestre pour la mise en texte. Toutes ont partagé leur savoir-faire. Les premières ont appris aux secondes à manipuler le son et la lumière, et les secondes ont transmis aux premières les principes de jeu.

Bouche-à-oreille

Tout a débuté en improvisation, « chacune racontant une situation humiliante vue ou vécue et aussi [les] petites lâchetés qui consistent à ne rien dire de ce que l’on ressent », raconte Ondine Trager, conceptrice lumière. Le résultat est à la hauteur de la fougue de leur jeunesse, à la fois désordonné, stylisé et truffé d’idées. A la sortie du spectacle, certains jeunes travaillant dans le milieu théâtral leur disent : « Votre spectacle donne de l’espoir, on peut travailler ensemble. »

Son premier « off » d’Avignon, la compagnie le vit comme « quelque chose d’à la fois vertigineux et joyeux ». Et surtout comme un « passage obligé » pour sortir professionnellement de leur région. Services a été joué dix-huit fois sur des scènes subventionnées du Grand-Est avant d’arriver dans la cité des Papes. « On avait un bon écho lors de la création. Les professionnels qu’on contactait nous disaient : “Prévenez-nous quand vous jouerez à Avignon ou à Paris.” » Alors la troupe est venue à Avignon, en particulier grâce à l’aide financière du conseil régional du Grand-Est. « On est logées correctement, on est payées et on dispose de bonnes conditions techniques », reconnaît Juliette Steiner. Comédiennes et techniciennes paradent dans les rues avignonnaises avec le masque de « Madame », remettent « une couche d’affiches » et communiquent sur leurs réseaux sociaux.

« C’est très exigeant, le “off”, on sent les enjeux », témoigne Camille Falbriard. Et les corps doivent s’habituer à la chaleur. Pour l’heure, à mi-parcours du Festival, la fréquentation de leur spectacle est en hausse grâce au bouche-à-oreille, et plus d’une dizaine de professionnels sont déjà venus les voir. Chaque jour, comme toutes les compagnies à Avignon, elles distribuent des tracts dans la ville. Leur pitch est rodé : « Venez assister à un avant-spectacle, cinq techniciennes remisent Les Bonnes, de Genet, et en profitent pour raconter leur histoire. »

 

 

« Services », jusqu’au 25 juillet à la Caserne des pompiers, à Avignon.

 

 

Sandrine Blanchard(Avignon, envoyée spéciale du Monde)

 

 

Légende photo : « Services » par la compagnie Quai n°7, à la Comédie de Colmar, en novembre 2021. MICHEL GRASSO

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March 28, 2015 6:47 AM
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Metier Technicien Spectacle

Metier Technicien Spectacle | Revue de presse théâtre | Scoop.it
Une initiative lorraine pour sécuriser les parcours professionnels et améliorer la qualité de vie au travail des techniciens du spectacle vivant.

 

L’Aract Lorraine, Artéca et l’association Réditec Lorraine ont accompagné 9 entreprises du spectacle vivant autour d’un projet faisant le lien entre conditions de travail et sécurisation des parcours des techniciens. Ces 2 ans de travail ont abouti à la rédaction de 19 recommandations et à la réalisation d’un web documentaire dans lequel, face à la caméra, techniciennes et techniciens reviennent sur la réalité de leur métier.


http://www.metier-technicien-spectacle.net/#/home


L’organisation du travail, un levier d’action essentiel

Sécuriser les parcours professionnels et préserver la santé des techniciens sont étroitement liés à la façon dont le travail est organisé. Avec l’appui de l'Aassociation professionnelle des responsables techniques du spectacle vivant (Réditec Lorraine), et en partenariat avec Artéca, l’Aract Lorraine a accompagné 9 entreprises du spectacle vivant lors d’une étude portant sur le métier de technicien. Si le secteur est attractif, chacun constate les difficultés rencontrées dans la construction des itinéraires professionnels des techniciens (permanents et intermittents) : accès inégale à la formation, santé fragilisée, intensification du travail et difficulté plus grande à concilier vie privée et vie professionnelle. Tous précisent qu’organiser le travail dans le spectacle vivant c’est mixer contraintes et impératifs entre l’artistique, l’administratif et la technique, avec un objectif unique : l’oeuvre artistique. Cette étude montre comment les conditions de travail, définies par cette organisation atypique, peut être un levier pour la construction des carrières.

Des ateliers collectifs aux 19 recommandations

Directeurs et techniciens se sont exprimés et ont échangé à l’occasion d’ateliers collectifs sur l’impact des conditions de travail sur la qualité, la santé, le développement des compétences des techniciens et de fait, sur les carrières.
De ce travail collectif, 19 recommandations sont élaborées et se déclinent sur 3 thèmes d’actions :

la formation et les carrières,la santé et la prévention des risques,l’organisation du travail et les conditions de réalisation.

Un webdocumentaire est réalisé autour de témoignages de techniciens, de directeurs et de professionnels de la santé, de la formation et de l’organisation. Son objectif est de permettre à chaque technicien de trouver, des réponses appropriées à sa situation. Il est possible de télécharger ces recommandations inclues dans un livre blanc ainsi que des fiches pratiques donnant des réponses concrètes et des méthodes simples d’action.

Une réussite relayée au niveau national

La grande réussite de ce projet se situe sur l’appropriation immédiate des résultats par la profession représentée par Réditec Lorraine qui a largement relayé ces résultats dans son réseau national. En Lorraine, plusieurs entreprises en collaboration avec les partenaires de l’emploi et de la formation mettent en œuvre l’action proposée autour d’une formation en inter-entreprises.
Soulignons que l’ensemble de se travail est la réussite d’un travail de partenariat entre différentes institutions et professionnels de terrain.

Micheline Tribbia


 

http://www.metier-technicien-spectacle.net/#/home

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June 13, 2015 7:06 AM
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Spots de haut niveau

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Publié par Eve Beauvallet pour Libération :

 

Figures de l’ombre, une poignée d’éclairagistes stars proches de l’art contemporain sont considérés comme des auteurs à part entière.
Au risque de chiffonner un corps de métier, Pascal Rambert va droit au but : «Je déteste la lumière de théâtre.» Ce n’était pas anodin de lui poser la question. D’abord parce que (info capitale) 2015 est l’année internationale de la lumière, portée par l’Unesco. Ensuite parce que l’auteur, metteur en scène et directeur du Théâtre de Gennevilliers, actuellement à l’affiche des Bouffes du Nord pour une rétrospective de six pièces, est une figure incontournable de la scène dite «plasticienne». Celle qui fréquente l’art contemporain (Rambert a commencé à travailler avec Céleste Boursier-Mougenot), qui parle du plateau comme d’un «dispositif plastique», bref, celle pour qui la lumière n’est pas là pour illustrer le texte «de manière psychologisante : tu es triste donc la lumière devient triste, blablabla». D’ailleurs, Pascal Rambert s’est longtemps débrouillé avec des néons et des néons. Point barre. «Jusqu’à ce que je rencontre Yves Godin, un artiste incroyable qui m’intimidait beaucoup et qui signe la lumière de toutes les pièces actuellement visibles aux Bouffes du Nord.»

 

Le nom d’Yves Godin ne vous dit probablement rien mais, dans le milieu de la danse en particulier, tout le monde vénère cette star de la création lumière, réputée pour avoir accompagné sur le long terme les chorégraphies de Boris Charmatz, Rachid Ouramdane ou Vincent Dupont. Depuis une vingtaine d’années, il fait partie de ces éclairagistes qui s’imposent sur les scènes en auteurs, au point de cosigner des spectacles (il est coauteur, avec Rambert, de Memento Mori, une pièce plongée dans l’obscurité), de flirter avec le milieu de l’art contemporain (il vient de signer une installation à la Tate Modern de Londres sous l’invitation de Boris Charmatz) ou de participer à des festivals de performances lumières (Résonances organisé par Espaces Pluriels à Pau). «Des créateurs lumière aussi libres, il y en a peu dans le spectacle vivant, insiste Pascal Rambert, mais ils comptent.»


Lire l'article entier : http://www.liberation.fr/theatre/2015/06/11/spots-de-haut-niveau_1327676


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