Revue de presse théâtre
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LE SEUL BLOG THÉÂTRAL DANS LEQUEL L'AUTEUR N'A PAS ÉCRIT UNE SEULE LIGNE  :   L'actualité théâtrale, une sélection de critiques et d'articles parus dans la presse et les blogs. Théâtre, danse, cirque et rue aussi, politique culturelle, les nouvelles : décès, nominations, grèves et mouvements sociaux, polémiques, chantiers, ouvertures, créations et portraits d'artistes. Mis à jour quotidiennement.
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Scooped by Le spectateur de Belleville
November 4, 2015 8:09 PM
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Jacques Weber : “Molière ne cesse de créer un désordre nécessaire”

Jacques Weber : “Molière ne cesse de créer un désordre nécessaire” | Revue de presse théâtre | Scoop.it
Par Joëlle Gayot pour Télérama sortir :
 
Il y a cinquante ans, le théâtre se révélait à lui avec “L'Avare”, de Molière. Aujourd'hui, le comédien enfile enfin le costume d'Harpagon.

Etes-vous troublé de jouer enfin le rôle qui a déclenché chez l'enfant que vous étiez le désir de théâtre ?

Ce que je peux affirmer, c'est que je me dis pour la première fois, presque chaque soir, que je joue bien un rôle. C'est déjà considérable ! Je sais qu'il y a là un artisanat acquis et qui construit quelque chose. Ce n'est pas un hasard si presque cinquante ans de vie ont passé entre la première fois où j'ai vu L'Avare et maintenant.

Pourquoi ces allusions au « Parrain » de Coppola dans le spectacle ?

Ce n'est pas l'avarice qui détermine le personnage, mais sa folie maladive de la possession, ce gros tas d'argent qu'il cache comme un énorme cancer dans son jardin. Harpagon m'évoque Marlon Brando. Comme lui, il a des émotions. Je n'ai pas à le juger. Il peut m'être odieusement sympathique.

 

Vous avez joué Dom Juan en 1987 puis, dix ans plus tard, vous avez filmé la pièce. Pourquoi ?

Ce qui m'est arrivé avec Dom Juan est très curieux. J'ai eu besoin d'y retourner viaun film parce que la pièce me tourmentait au plus haut point sur une question précise : la séduction. A l'époque où je l'ai jouée sur scène, j'étais un jeune premier. On disait que j'étais beau. On me voyait dans Bel Ami ou dans Le Comte de Monte-Cristo. Je vivais cette situation très bizarrement. Mon corps et ma pensée n'acceptaient pas ce qui se passait. Je n'étais pas encore ce que François Truffaut appelle « un acteur nu ». C'était trop tôt. Tout n'était pas encore en place.

 

Vers quelles aventures Molière pourrait-il encore vous entraîner ?

J'aimerais reprendre la trilogie : Dom Juan, Le Misanthrope et Tartuffe, avec Denis Lavant. Il assumerait les premiers rôles et moi, les seconds. Je voudrais montrer à quel point Molière, tout en écrivant un théâtre bourgeois, ne cesse de créer un désordre nécessaire. Même en étant un auteur classique, il trouve ce créneau très étroit où la liberté de dire est encore possible. Ainsi, Dom Juan désordonne le monde, Alceste, la classe dirigeante et Tartuffe, la famille. Ce projet de trilogie me turlupine mais il est compliqué à réaliser. A commencer par le fait que je ne suis pas sûr de devoir moi-même le mettre en scène. La mise en scène, c'est un vrai métier.

 

Qui sont les Molière du XXIe siècle ?

Ce sont les écrivains metteurs en scène qui assument cette place de perturbateurs. Ils dérangent, ils provoquent. Ils perpétuent la vie du théâtre. Le théâtre n'est pas là pour donner de l'aspirine ou dire des choses attendues.

 

Avez-vous postulé pour rentrer à la Comédie-Française ?

Non ! Et je ne suis pas sûr que j'accepterais si on me le proposait. J'ai trop besoin de ma fainéantise pour pouvoir jouer le soir...

 

L'Avare  02/10/2015 à 02/01/2016 au Théâtre Déjazet, Paris

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January 21, 2013 6:16 PM
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"Calme" de Lars Norén, mise en scène Jean-Louis Martinelli

"Calme" de Lars Norén, mise en scène Jean-Louis Martinelli | Revue de presse théâtre | Scoop.it

A Nanterre, l'autobiographie dramatique de Lars Noren

Sous le titre Calme, pièce écrite en 1984, l'écrivain suédois de Catégorie 3.1 ou de La Veillée, parle d'une cellule familiale corrodée par la maladie, la violence, la mort. Dans le rôle du père, Jean-Pierre Darroussin est impressionnant.

Le hall d'un grand hôtel avec son ascenseur de bois sombre, un coin salon, une cuisine au loin, un distributeur de boisson. Des vastes baies vitrées donnent sur le ciel et la mer au loin. En tout cas c'est ce que l'on a cru voir...mais un moment, les protagonistes vont se baigner, et c'est loin...

Devant ces immenses baies vitrées une terrasse que l'on devine. Dedans, des petites tables de restaurant. Etrangement, si l'on voit l'unique servante de ce lieu installer de petites lampes orangées sur ces tables, nul client ne sera jamais visible.

 

Armelle Héliot pour son blog "Le Grand Théâtre du Monde"

 

CLIQUER SUR LE TITRE OU LA PHOTO POUR LIRE L'ARTICLE ENTIER DANS SON SITE D'ORIGINE

 

Et aussi : René Solis pour Libération : http://www.liberation.fr/theatre/2013/01/28/calme-la-vie-en-nevrose_877458

 

Critique de Manuel Piolat Soleymat pour La Terrasse  : http://www.journal-laterrasse.fr/calme-theatre-nanterre-amandiers-lars-noren-jean-louis-martinelli/

 

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November 3, 2015 7:00 PM
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Harpagon ou le capitalisme néolibéral

Harpagon ou le capitalisme néolibéral | Revue de presse théâtre | Scoop.it

L'Avare, mise en scène de Jean-Louis Martinelli avec Jacques Weber

 

Chronique de Judith Sibony pour le blog Coup de théâtre :

 

 

L’Avare a beau être une des comédies de Molière les plus souvent montées au théâtre, dans toutes sortes de mises en scène plus ou moins « actualisées », on ne mesure pas forcément combien cette pièce qui parle dettes, taux d’intérêt et restrictions budgétaires éclaire notre vie d’aujourd’hui. Notre « macroéconomie », même, pour être plus précis.

Dans la mise en scène fougueuse de Jean-Louis Martinelli, au théâtre Dejazet (Paris 10e), la chose apparaît soudain tragiquement limpide. Lorsque Cléante (Rémi Bichet), étranglé par la rigueur financière qu’impose son père à tout le foyer, décide d’emprunter de l’argent à tout prix, et qu’il accepte de subir les taux d’usure les plus indécents, sa réplique pourrait être celle d’un pays « en crise » aigüe. « J’ai besoin d’argent et il faut bien que je consente à tout », répond-il à son valet qui voudrait le voir enfin se révolter.

Juste à la scène suivante, quand Harpagon (un Jacques Weber terrible et inspiré) demande à l’entremetteuse Frosine (Christine Citti, drôle et truculente) combien son éventuel mariage avec la belle mais pauvre Mariane pourrait lui rapporter, celle-ci s’empresse de lui répondre que la jeune femme saura mériter ses faveurs par son… austérité. S’ensuit une liste d’économies méticuleuses, qui pourrait inspirer le cahier des charges d’un fonds d’aide international prêt à épouser la cause de tous les pays du monde pourvu qu’ils ne dépensent plus un centime susceptibles d’assurer leur épanouissement.

Au début de l’acte IV, le vocabulaire qu’emploie Mariane semble désigner en creux un oppressant discours politique : suis-je en état de faire des « résolutions » ?, se désespère-t-elle dans les bras de son amant Cléante.

Jacques Weber, Alban Guyon, Marion Harlez Citti, Remi Bichet, Christine Citti, Jacques Verzier, Sophie Rodrigues, Vincent Dubost , Azize Kabouche, Paul Minthe.  (photo : Pascal Victor/ArtComArt)

La mise en scène débridée que signe Jean-Lous Martinelli fait entendre tout cela avec une acuité particulière. Et ce n’est évidemment pas simplement parce que les acteurs y portent des tenues contemporaines. Ce qui incite le spectateur à poser un regard critique sur son monde grâce aux mots du grand classique, c’est quelque chose d’aussi ténu qu’efficace. Comme un élan particulier, une sincérité qui traverse le spectacle et semble habiter chaque acteur. Dans ce décor de formica où le moindre détail sonne résolument « cheap » et où les personnages, à commencer par Harpagon, s’arrêtent régulièrement pour boire de l’eau, les comédiens jouent avec fougue, mais tout en restant résolument eux-mêmes. Equilibre subtile d’intonations, de regards et d’exagérations, qui fait qu’on voit toujours pointer la personne derrière le personnage. Nul didactisme brechtien pour autant, simplement la revendication d’un texte qui serait à la fois L’Avare de Molière et autre chose : un chant contemporain, une complainte moderne que chaque comédien endosserait pleinement. Dans ce mélange de distance et de sincérité réside la force originale de cette mise en scène, et la prouesse de Jacques Weber, bluffant Avare résolument allégorique.

L’Avare, de Molière, mise en scène Jean-Louis Martinelli, au théâtre Dejazet, Paris 10e.

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