David Geselson :
C’est à partir d’archives et de récits de famille que j’ai entrepris d’écrire et de réinventer l’histoire de mon Grand-Père Yehouda Ben Porat, mort en 2009 à Jérusalem.
Un pont entre mythologies et faits historiques.
Parti de Lituanie en 1934 pour s’installer en Palestine, Yehouda a traversé les étapes de la construction de l’État d’Israël, de l’idéal du Kibboutz en passant par la tragédie de la Nakba, a parcouru l’Europe d’après la Shoah en tant que soldat dans la Brigade Juive de l’armée anglaise puis dirigé et fondé l’Institut de recherche sur l’histoire d’Israël, « Yad Ben Tsvi », à partir de 1971.
Alors qu’il reçoit le prix du président de l’État d’Israël pour son travail comme directeur de l’Institut, les idéaux qu’il aura poursuivis toute sa vie sont déjà fissurés. Son rêve presque détruit.
Il est mort à l’été 2009, au moment où je me séparais d’une femme et fuyais pour le Japon.
C’est là, dans les inconnus de Tokyo, que je vais le recroiser et débuter la reconquête de mon histoire familiale.
Nous sommes deux, Yehouda et moi, à nous raconter.
Un homme dont l’idéal, la création de l’état d’Israël, est devenu un cauchemar, et un jeune homme qui hérite d’une histoire impossible à porter sans la ranimer, la mettre en doute, la faire sienne.
Ces récits questionnent à la fois notre histoire actuelle, le conflit Israélo-Palestinien, ses conséquences éthiques, sociales, humaines et politiques, et nos histoires intimes.
Quelles vies les fardeaux de l’Histoire passée nous permettent de choisir ?
Comment construire sa vie d’adulte avec des fantômes familiaux et historique écrasants ?
Quels regards porter aujourd’hui sur ce conflit au delà des appartenances religieuses, nationales, historiques ?
Jusqu’où la poursuite d’un idéal peut justifier nos actes ?
Yehouda marche vers d’impossibles amours, entre ses conquêtes féminines et les infatigables tentatives de construction de sa terre promise.
Des lieux qui se dérobent en permanence.
Le lieu qui se construit s’évanouit dans le même temps, s’évapore, et perd son sens à mesure qu’il pense le gagner, nourrissant d’intenables paradoxes, de la nécessité vitale à l’impossible légitimation morale. »
Du 15 au 18 décembre au Théâtre de Vanves
En Route-Kaddish sera également joué au Théâtre de la Bastille 02 au 22 mars 2015.
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