Lina Ritter est née en 1888 à Village-Neuf, au bord du Rhin et aux portes de Bâle. Son destin sera sans cesse déchiré entre les trois pays : France, Allemagne et Suisse.
D’une modeste famille de maraîchers, Lina complète ses études secondaires par des leçons de latin et de philosophie que lui prodigue un curé des environs. Elle s’inscrit en auditrice libre à l’université de Bâle où elle étudie le latin, la philosophie et l’histoire.
En 1911 elle écrit un drame historique, Die Grafen von Pfirt (Les Comtes de Ferrette), imprimé et monté à Bâle. La même année (elle a 23 ans), le conseil municipal de Village-Neuf donne son nom à une rue (qui existe toujours). En 1913, Peter vu Hagebach, en dialecte, remporte un succès triomphal en Suisse et dans
toute l’Alsace.
Le 20 novembre 1918, son mari Paul Potyka, né à Strasbourg en 1888 de parents allemands, est licencié de son poste par les vainqueurs et doit s’exiler en Allemagne. Elle le suit. Ils déménagent à Ettlingen (près de Karlsruhe), dont Potyka sera maire pendant neuf ans, puis à Baden-Baden, dont il devient maire-adjoint. En 1933, il est brutalement destitué par décision du Gauleiter nazi Robert Wagner, le même qui terrorisera l’Alsace occupée quelques années plus tard. Déménagement à Fribourg-en-Brisgau, où il défend comme avocat des opposants au nazisme.
Après la guerre, Lina multiplie les contacts avec le monde culturel de l’Alsace. Elle donne une chronique, puis des pièces radiophoniques sur Radio-Strasbourg, de 1947 à 1952. Elle en est licenciée brutalement, sans doute pour avoir vécu et publié en Allemagne, mais elle continue à produire et à diffuser sous le nom
ironique de « Pantaléon Meyer ». En 1965 paraissent ses Elsasseschi Haiku (Haïkus alsaciens), écrits en alémanique et aujourd’hui traduits en français pour la première fois.
Elle meurt en 1981 à Fribourg-en-Brisgau et repose à Village-Neuf.
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Prix Nathan Katz du Patrimoine attribué à Lina Ritter (1888-1921)
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