Non au Nucléaire
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Non au Nucléaire
[Revue de Web] Toutes les raisons pour lesquelles il faut impérativement sortir du nucléaire. Si la tête (le CO2) se porte bien, pour le reste c'est un cancer généralisé !
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November 18, 2021 4:37 PM
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A Propos de "Non au Nucléaire"

A Propos de "Non au Nucléaire" | Non au Nucléaire | Scoop.it

Je suis opposant au nucléaire depuis le début des années 2000, après avoir découvert un reportage sur le coût astronomique financier et environnemental (non provisionné à l'époque) du démantèlement des centrales nucléaires. Depuis, je me suis toujours plus ou moins intéressé au sujet ... jusqu'à l'incident de Fukushima. Du début du tsunami, le 11/03/2011 et ce, pendant 6 mois, 12h par jour, j'ai partagé sur cette plateforme Scoop.it et plusieurs réseaux sociaux (Facebook, Twitter) toutes les informations publiées au Japon et ailleurs sur les conséquences de ces explosions. Malheureusement le topic a été supprimé par la plateforme, sans aucune explication ! Il faut dire que ce fut le topic le plus consulté de Scoop.it pendant plus de 5 ans !

 

Un événement qui n'a fait que renforcer mes convictions anti-nucléaires. Mais je n'étais pas militant jusqu'ici, juste observateur.

Or depuis 2020, un personnage très connu pour son franc parler, et dont je rejoins la plupart des idées (du Shift Project), se répand sur les médias pour défendre cette énergie, prétextant ses faibles émissions de carbone. Argument scandaleux quand on y regarde de plus près.

Je lui ai répondu sur un article dans Linkedin, puis en mettant à jour régulièrement, la liste des sujets en défaveur de cette énergie.

La liste devenant trop longue, j'ai finalement décidé de créer un nouveau topic sur le sujet, en espérant que Scoop.it ne recommence pas son erreur !

 

La majorité de ces articles sont issus de ma veille, mais certains viennent également de sources comme :

 

Pour aller plus loin :

 

 

Build Green's insight:

Le nucléaire, c'est le nouveau Minitel français : on a raison contre tout le monde, sauf que les autres avancent, et dans 15 ans, impossible de rattraper notre retard sur la transition énergétique (renouvelables + stockage).

 

Le nucléaire, c'est aussi l'alibi pour ne rien changer à notre économie ultra-libérale et protéger les industries polluantes !

 

"Une confusion est entretenue entre science et technologie. Les promoteurs du technosolutionnisme se revendiquent de la science, de même que les écomodernistes qui tentent de délégitimer les écologistes en s’arrogeant le monopole d’une approche rationnelle…

La tendance technorassuriste est entretenue par des gens qui ne sont pas des chercheurs mais viennent du monde de l’entreprise, de l’innovation. On trouve beaucoup d’ingénieurs dans cette mouvance, qui sont des gens éduqués à la science mais ne produisent aucune recherche. Ce ne sont pas des scientifiques au sens académique du terme. C’est déroutant car nous sommes, en tant que chercheurs, guidés par les principes de la déontologie scientifique."

Élodie Vercken, écologue et directrice à l'INRAE dans une interview à Reporterre

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October 27, 5:13 AM
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L’usine de recyclage d’uranium d’Orano reprend des couleurs à Marcoule

L’usine de recyclage d’uranium d’Orano reprend des couleurs à Marcoule | Non au Nucléaire | Scoop.it

Maillon essentiel de la filière française de recyclage nucléaire, l'usine Melox a failli la conduire à la catastrophe, quand sa cadence a brusquement

(...)

Build Green's insight:

Quand la filière du recylage Mox ne tenait qu'à une pincée de sel ( poudre d’uranium). Est-elle pourtant à l'abri d'une nouvelle rupture de la chaîne de production ? 

 

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October 27, 3:49 AM
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Comment Arnaud Montebourg, soutenu par le fonds de Pierre-Édouard Stérin, fédère des entreprises de la filière nucléaire

Comment Arnaud Montebourg, soutenu par le fonds de Pierre-Édouard Stérin, fédère des entreprises de la filière nucléaire | Non au Nucléaire | Scoop.it
Le groupe Alfeor a vu le jour en 2023. Depuis, il a réalisé cinq acquisitions et cible de nouvelles entreprises, sous-traitants au service de l’énergie atomique.
Build Green's insight:

Vouloir l'indépendance énergétique de la France, c'est forcément se laisser aller à des compromissions. En l'occurence, avec l'extrême droite et la Russie pour le nucléaire.

A chacun sa vision, ce n'est pas la nôtre !

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October 27, 2:54 AM
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L'administration Trump fournit du plutonium de qualité militaire à Sam Altman

L'administration Trump fournit du plutonium de qualité militaire à Sam Altman | Non au Nucléaire | Scoop.it

[Philippe gauthier sur LinkedIn] L'administration américaine s'apprête à transférer 19 tonnes de plutonium de grade militaire à certaines entreprises développant des SMR, dont le projet Oklo qui a l'appui de Sam Altman, d'OpenAI. L'article ne le précise pas, mais on parle bel et bien de coeurs de bombes nucléaires démantelées ou tenus en réserve. Une nouvelle très inquiétante dans un contexte où le gouvernement américain est aussi en train de sabrer dans les normes entourant l'industrie nucléaire.

«On Tuesday, the US Department of Energy (DOE) launched an application for interested parties to apply for access to a maximum of 19 metric tonnes — a little under 42,000 pounds — of weapons-grade plutonium, which has long been a key resource undergirding the US nuclear arsenal.

One of the companies anticipated to receive shipments of the fissile isotope from the DOE is Oklo, a “nuclear startup” backed — and formerly chaired — by OpenAI CEO Sam Altman. Earlier in October, Oklo was one of four US companies chosen by the DOE to join a new pilot program meant to rush the testing and approval of experimental reactor designs.»

https://lnkd.in/eNXZg8Jh

Build Green's insight:

No problem ! 

Sauf en cas de faillite, de vol, terrorisme, ... 

L'ultra-libéramisme rend véritablement aveugle ! 

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October 25, 3:46 PM
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Mini-réacteurs nucléaires français : après les grandes ambitions, la filière cale

Mini-réacteurs nucléaires français : après les grandes ambitions, la filière cale | Non au Nucléaire | Scoop.it

Il y a trois ans les start-up spécialisées dans les mini-réacteurs nucléaires étaient parties la fleur au fusil. Mais en prônant des technologies trop disruptives, certaines se sont brûlé les ailes. Aujourd’hui, faute de moyens, un grand nombre déchante.

(...)

Build Green's insight:

On ne le dira jamais assez : ces start-up du nucléaire sont des mirages. Pas les moyens de leur ambition pour des projets pas du tout rentables et risqués ! 

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October 24, 2:46 AM
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« Des amas lourds et spongieux » : comment des algues ont alarmé une centrale nucléaire de l’Ouest

« Des amas lourds et spongieux » : comment des algues ont alarmé une centrale nucléaire de l’Ouest | Non au Nucléaire | Scoop.it

Fin août 2025, des amas d’algues vertes ont, à plusieurs reprises, en partie bloqué l’arrivée d’eau froide à la centrale nucléaire de Chinon (Indre-et-Loire). Un phénomène inédit qui pourrait se reproduire dans le futur.

(...)

Build Green's insight:

Tout est sous contrôle avec le nucléaire ... sauf ce qu'on n'avait pas prévu !

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October 23, 4:23 PM
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Comment la Chine va devenir le leader mondial du nucléaire

Comment la Chine va devenir le leader mondial du nucléaire | Non au Nucléaire | Scoop.it

Presque autant de réacteurs en construction que le reste du monde réuni. Cela pose l'importance prise par la Chine en matière d'énergie nucléaire. Comme le souligne le New York Times, si le pays dirigé d'une main de fer par Xi Jinping continue son entreprise à un rythme aussi effréné, il devrait dépasser, en 2030, la capacité nucléaire des États-Unis.

(...)

Build Green's insight:

Toujours la même technique avec les chinois : ils achètent nos réacteurs avec transfert de technologie (vol de compétences) puis les améliorent pour les industrialiser à grande échelle. Et les USA sont les grands perdants avec la France ! 

Désormais plus besoin de nous (ou presque) pour faire du nucléaire moins cher à plus grande échelle ... bientôt à l'international ? 

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October 23, 6:00 AM
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Les promesses de façade des petits réacteurs modulaires

Les promesses de façade des petits réacteurs modulaires | Non au Nucléaire | Scoop.it

La France mise sur les deeptech nucléaires – les entreprises innovantes de rupture – en investissant plus d’1 milliard d’euros sur des projets de petits réacteurs dits SMR pour Small Modular Reactors dans le cadre de l’appel à projet « France 2030 ». Ils sont censés représenter le miracle pour contourner la crise du "grand" nucléaire dans le monde et résoudre la crise climatique. Ces projets "disruptifs" visent à donner au nucléaire un vernis « start-up innovante ». Entre aides (…)

Build Green's insight:

Une très bonne synthèse de ce marché des start-up des AMR/SMR, en quête du Graal, mais dont les challenges (technologiques, économiques, écologiques, financiers) sont très loin d'être surmontées. L'histoire nous le dira, mais il est fort probable qu'on soit dans la même trajectoire que la fusion nucléaire : un puits financiers dont on ne voit pas le fonds ! 

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October 22, 9:59 AM
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L’État cherche des consultants pour auditer le programme EPR2

L’État cherche des consultants pour auditer le programme EPR2 | Non au Nucléaire | Scoop.it

Ce marché public concerne un audit des coûts et du planning du programme Nouveau Nucléaire Français – un chantier stratégique pour l’État et EDF.

(...)

Build Green's insight:

Après avoir déjà dépensé plus de 2 millions en audit en 4 ans pour ce projet de 6 EPR2, l'Etat remet le couvert pour un nouvel audit de coût et de planning. 

On aurait pu construire l'équivalent de la production d'une dizaine d'EPR pendant cette période avec des ENR. Quelle perte de temps et d'argent ! 

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October 22, 2:29 AM
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Des "rejets en mer de substances toxiques ou cancérigènes": l'Autorité environnementale s'inquiète de l'impact écologique des réacteurs nucléaires EPR2 à Penly

Des "rejets en mer de substances toxiques ou cancérigènes": l'Autorité environnementale s'inquiète de l'impact écologique des réacteurs nucléaires EPR2 à Penly | Non au Nucléaire | Scoop.it

L'Autorité environnementale relève des zones d'ombres concernant l'impact sanitaire, environnemental ainsi que la sûreté du chantier et de l'exploitation de deux nouveaux réacteurs nucléaires EPR2 par EDF à Penly (Seine-Maritime), dans un rapport publié début octobre.

(...)

Build Green's insight:

L'escrologie (greenwashing) des EPR2 une nouvelle fois mise à jour avec le rapport de l'ASNR sur le projet de Penly :

 

Concernant le projet de nouveaux réacteurs nucléaires à Penly, elle a identifié plusieurs sujets "avec des implications possibles pour le milieu et la santé humaine" que le maître d'ouvrage EDF doit "approfondir" comme "la sûreté des installations, le risque de submersion, les rejets de substances chimiques et la destruction d'habitats marins, ou encore le coût du démantèlement des installations."

 

L'Autorité considère "encore insuffisante" la prise en compte du dérèglement climatique par EDF pour la construction de deux nouveaux réacteurs d'une puissance de 1670 mégawatts de type EPR2 en bord de Manche, "en particulier du fait du risque de submersion lié à la montée des eaux et aux tempêtes accrues".

 

Par ailleurs, "les rejets en mer de substances toxiques ou cancérigènes (...) ne sont pas estimés à l'échelle de la centrale" et il n'est donc "pas possible à ce stade d'affirmer qu'il n'y a pas d'impacts significatifs sur l'environnement et la santé humaine, ni même que la réglementation sera respectée", affirment les auteurs du rapport.

 

Ce chantier entraîne, selon eux, "la destruction d'habitats marins remarquables et sensibles sans compensation à la hauteur des impacts".

 

L'Autorité environnementale s'étonne que "les documents de sûreté mis à disposition" n'aient pas pu faire l'objet "d'une véritable analyse" par ses membres, des "parties entières" en ayant été exclues par EDF "pour raison de sécurité" allant parfois "au-delà des prescriptions réglementaires".

 

Enfin, le rapport souligne que le dossier d'EDF n'indique pas le montant nécessaire à provisionner pour "le démantèlement" des deux réacteurs EPR2, ni pour "la gestion des déchets et la remise en état du site".

 

En complément : https://reporterre.net/Submersion-rejets-toxiques-L-EPR2-a-Penly-dans-le-viseur-de-l-Autorite-environnementale 

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October 20, 3:54 PM
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Le «  cauchemar » du CEA : pourquoi le démantèlement nucléaire prend des décennies

Le «  cauchemar » du CEA : pourquoi le démantèlement nucléaire prend des décennies | Non au Nucléaire | Scoop.it

RECIT - Sous la nef monumentale du réacteur G2, le temps semble s’être arrêté. Mais derrière ce décor figé, le CEA affronte un défi bien vivant : démanteler l’héritage d’un demi-siècle d’atome militaire et civil. Entre retards, surcoûts, installations à bout de souffle et difficulté organisationnelle, sa stratégie est mise à mal.

(...)

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October 20, 2:01 AM
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De l'Ouzbékistan à la France : les failles environnementales et géopolitiques de l'exportation d'uranium

De l'Ouzbékistan à la France : les failles environnementales et géopolitiques de l'exportation d'uranium | Non au Nucléaire | Scoop.it

[Google translate] Les exportations d’uranium d’Ouzbékistan incarnent le paradoxe de l’énergie « propre » moderne.

 

Fin 2022, le producteur d'uranium public ouzbek Navoiuran a signé un contrat de près de 9 millions d'euros avec l'entreprise logistique kazakhe TOO Logistic Centre pour la livraison d'uranium ouzbek à la France via le territoire russe. Les livraisons devraient se poursuivre jusqu'à la fin du premier trimestre 2026, via un itinéraire passant par Saint-Pétersbourg et Malvési, en France.

Conclu dans un contexte de regain d'intérêt de la France pour l'Asie centrale, cet accord représente non seulement un accord logistique, mais aussi un engagement stratégique, enracinant l'Ouzbékistan dans un réseau complexe de dépendances environnementales, économiques et politiques.

L'itinéraire part de la région de Navoi, traverse le Kazakhstan et traverse la Russie jusqu'au port de Saint-Pétersbourg, d'où la cargaison est expédiée à Orano, le géant nucléaire français anciennement Areva.

À Tachkent, le contrat a été présenté comme un succès de modernisation industrielle, mais il révèle de nombreuses vulnérabilités, allant des conséquences environnementales aux risques géopolitiques dans un contexte de guerre et de sanctions.

Coûts cachés de l'extraction

Depuis 1994, tout l'uranium d'Ouzbékistan est extrait par lixiviation acide in situ (AISL), un procédé qui consiste à injecter de l'acide sulfurique dilué en profondeur pour dissoudre le minerai d'uranium, puis à pomper la solution obtenue à la surface.

Cette technique est moins coûteuse et visuellement plus « propre » que l'exploitation à ciel ouvert, mais elle laisse une empreinte chimique durable.

 

Des études menées dans le bassin d'Ili (Chine) et la région de Kourgan (Russie) ont montré que même des décennies après l'arrêt des opérations, le milieu souterrain reste acide et oxydant, ce qui maintient la mobilité de l'uranium et contamine les eaux souterraines.

Selon Andrey Ozharovsky, physicien nucléaire et cofondateur du programme public « Sécurité des déchets radioactifs », la menace environnementale liée à la lixiviation in situ est bien plus importante que le risque d'accidents de transport.

« Les mineurs dissolvent l'uranium, le transformant d'un solide stable en un liquide mobile et chimiquement actif », a-t-il expliqué. « L'uranium ne reviendra jamais à son état initial, quoi qu'en disent les exploitants.»

Ozharovsky a ajouté que si un accident impliquant du concentré d'uranium solide peut être nettoyé, les aquifères contaminés sont quasiment impossibles à restaurer.

« Une fois l'acide injecté sous terre, l'homme perd le contrôle », a averti Ozharovsky. « C'est une chimie qui se déploie invisiblement, sous la surface, formant de véritables lacs de déchets radioactifs. »

La région de Navoï, où Orano opère, se caractérise par une hydrique vulnérable et des écosystèmes fragiles. Selon Ozharovsky, l'injection de milliers de tonnes d'acide sulfurique dans de telles couches géologiques présente un risque à long terme de contamination des eaux souterraines. En Russie, des projets similaires ont entraîné une pollution radioactive de puits artésiens et des conséquences sanitaires – un scénario qui pourrait facilement se reproduire en Ouzbékistan.

« En Mongolie, où Orano extrait également de l'uranium, des malformations congénitales et des mortalités massives de bétail ont été signalées », a déclaré Ozharovsky. « Même entreprise, même méthode : les risques sont avérés.»

Sans surveillance environnementale publique et analyses régulières de l'eau, l'extraction d'uranium risque de détruire silencieusement les écosystèmes et la santé humaine.

« Le meilleur uranium », a conclu Ozharovsky, « est celui qui reste sous terre.»

 

Selon Pan Yanliang, chercheur spécialisé dans les chaînes d'approvisionnement du nucléaire civil au Centre James Martin d'études sur la non-prolifération, l'Ouzbékistan ne dispose pas des bases économiques nécessaires pour développer ses propres capacités de conversion ou d'enrichissement de l'uranium. Il a souligné que seuls quelques pays – la Chine, le Canada, la France, la Russie et les États-Unis – disposent d'une base industrielle pour la conversion. Pour l'Ouzbékistan, a-t-il ajouté, un tel projet nécessiterait d'énormes investissements et transferts de technologie. Le pays n'a pas de demande intérieure d'uranium, car il est entièrement exporté sous forme de concentré – une situation typique des États producteurs de ressources mais non nucléaires.

L'Ouzbékistan demeure donc un fournisseur de matières premières au sein de la chaîne nucléaire mondiale, rentable à court terme mais offrant peu d'avancées technologiques. Pan a déclaré que l'investissement prévu par Orano, pouvant atteindre 500 millions de dollars, stimulerait la production et créerait des emplois, mais ne favoriserait pas l'émergence d'industries de transformation. De son point de vue, le développement d'installations de conversion est dénué de toute justification économique : ces procédés sont gourmands en ressources, politiquement réglementés et dépendent d'infrastructures et de marchés dont l'Ouzbékistan ne dispose pas.

Il a également souligné que la dépendance à la voie de transit russe crée une vulnérabilité supplémentaire. Bien que les sanctions ne couvrent pas formellement le transit de l'uranium, les contraintes financières et logistiques peuvent avoir des effets indirects. La dépendance à une seule voie, a-t-il soutenu, expose le pays à des risques économiques et politiques.

Pan a également averti que les exportations d'uranium pourraient devenir une nouvelle forme de dépendance à une seule ressource, faisant écho à la « malédiction du coton » historique de l'Ouzbékistan. Les prix de l'uranium, a-t-il expliqué, sont cycliques : bien qu'ils soient actuellement élevés, un ralentissement du marché pourrait rapidement rendre les projets non rentables. Selon lui, l'uranium symbolise l'intégration de l'Ouzbékistan aux marchés mondiaux, mais renforce également sa dépendance à leur égard.

Sarukhanian a estimé que l'intérêt de la France pour l'Ouzbékistan était purement pragmatique plutôt que stratégique. Il a soutenu que Paris cherche avant tout à remplacer ses fournisseurs africains d'uranium et est motivé par la sécurité de l'approvisionnement plutôt que par l'influence géopolitique. Selon lui, la relation entre les présidents Macron et Mirziyoyev s'apparente davantage à un modèle transactionnel qu'à un partenariat à long terme – un modèle qu'il a qualifié de typiquement français, où honorer un dirigeant étranger et sécuriser les matières premières vont de pair avant que Paris ne passe rapidement à autre chose.

Il a néanmoins concédé que l'implication de l'Union européenne via Orano pourrait favoriser une plus grande transparence et une plus grande responsabilité environnementale. Si les projets occidentaux encouragent le Kazakhstan et l'Ouzbékistan à renforcer la surveillance et la coopération environnementales, ajoute-t-il, cela constituerait déjà un résultat positif.

 

Contradictions climatiques

Si l'uranium est souvent présenté comme un élément de la « transition verte » mondiale, son extraction en Ouzbékistan révèle une tout autre réalité. La méthode de lixiviation in situ, la seule utilisée dans le pays depuis 1994, laisse une empreinte environnementale et climatique significative. Elle nécessite d'importantes quantités d'eau et de produits chimiques et contribue indirectement aux émissions de gaz à effet de serre par la production et le transport d'acide sulfurique.

Par conséquent, le procédé qui approvisionne l'Europe en combustible nucléaire « propre » aggrave la pénurie d'eau et la dégradation des terres dans les régions ouzbèkes.

 

Les experts avertissent que sans surveillance transparente, programmes de restauration des terres et investissements responsables face au climat, l'extraction d'uranium pourrait compromettre les objectifs de développement durable qu'elle prétend servir.

 

Les exportations d'uranium d'Ouzbékistan incarnent le paradoxe de l'énergie « propre » moderne : une ressource qui réduit l'empreinte carbone de la France tout en laissant un héritage toxique en Ouzbékistan, son pays d'origine. Le partenariat avec la France, bien que bénéfique sur le plan diplomatique, renforce un modèle ancien : l'exportation de matières premières sans responsabilité environnementale.

 

Le principal défi pour l'Ouzbékistan est désormais de passer d'une dépendance aux ressources à une responsabilité écologique. Sans surveillance environnementale systémique et sans volonté politique de transparence, le pays risque de transformer les exportations d'uranium, autrefois un outil de modernisation, en une nouvelle forme de dépendance.

 

L'Ouzbékistan se trouve à la croisée des chemins. Deviendra-t-il un acteur responsable de la transition écologique mondiale, ou un fournisseur d'« énergie propre » au prix de sa propre contamination ?

Build Green's insight:

Après avoir laissé en France des dizaines de mines d'uranium à la merci de l'environnement, au Niger une population au désarroi avec leurs problèmes de santé et pollutions, l'exemple de l'Ouzbékistan ici est le même que pour le Kazakstan et la Mongolie. 

On peut se targueur d'une énergie propre (très discutable déjà en France) quand on outsource ses pollutions ! Scandaleux !!!

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October 17, 4:12 PM
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EPR de Flamanville : il redémarre enfin, mais la facture finale atteint 23,7 milliards d'euros

EPR de Flamanville : il redémarre enfin, mais la facture finale atteint 23,7 milliards d'euros | Non au Nucléaire | Scoop.it

Aujourd'hui, 16 octobre 2025, l'EPR de Flamanville redémarre enfin après quatre mois d'arrêt, mais la facture finale, elle, continue de grimper pour atteindre 23,7 milliards d'euros. Une nouvelle qui contraste avec la méfiance des industriels, qui boudent les contrats à long terme d'EDF. Pendant ce temps, une étude choc révèle que la voiture hybride rechargeable est la plus coûteuse à l'usage pour les Français, et les experts prédisent un hiver difficile pour le marché de l'électricité européen. Seule bonne nouvelle, le budget du chèque énergie sera en hausse en 2026. Selectra décrypte une journée de chiffres qui interpellent.

(...)

Build Green's insight:

Non de Zeus ! 335MW à 20H ce 17/10. A suivre ...

Ca fait combien le MWH ?

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October 27, 5:03 PM
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EPR Flamanville : encore un mauvais départ ?

EPR Flamanville : encore un mauvais départ ? | Non au Nucléaire | Scoop.it

Quelques jours seulement après son nouveau départ (le 15/10/25), l'EPR de Flamanville est déjà à l'arrêt depuis le 24/10. 

Pas d'infos dans nos radars pour le moment.

(...)

Build Green's insight:

Et pourtant EDF diffuse ce jour un communiqué laconique, voire lunaire car anachronique : https://www.edf.fr/la-centrale-nucleaire-de-flamanville-3-epr/les-actualites-de-la-centrale-nucleaire-de-flamanville-3-epr/reprise-des-essais-de-demarrage-apres-l-arret-sur-les-soupapes-du-pressuriseur 

"Après la finalisation des opérations sur les soupapes et leur requalification, les équipes ont lancé les opérations de redémarrage du réacteur, et notamment le passage au-dessus de 110° de circuit primaire, après l’obtention de l’autorisation de l'Autorité de sûreté du nucléaire et de radioprotection (ASNR). L’unité de production a été reconnectée au réseau électrique le 15 octobre. "

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October 27, 4:00 AM
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Un autre rapport qui dénonce les coûts absurdement élevés des SMR

Un autre rapport qui dénonce les coûts absurdement élevés des SMR | Non au Nucléaire | Scoop.it

[Philippe gauthier sur LinkedIn] Un autre rapport qui dénonce les coûts absurdement élevés des SMR, qui vont probablement revenir plus cher que les réacteurs de pleine taille et qui ne seront jamais compétitifs face aux renouvelables.

(...)

Build Green's insight:

Plus les études et les rapports apparaissent plus cette filière sera vouée à l'échec, faute d'investisseurs incrédules. 

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October 27, 3:30 AM
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Belfort : la grève s’enlise à Arabelle Solutions

Belfort : la grève s’enlise à Arabelle Solutions | Non au Nucléaire | Scoop.it

Alors que l’on semblait s’orienter vers une sortie de conflit, la grève a repris de la force à Arabelle Solutions. Les propositions de la direction ont déçu les grévistes et les syndicats. L’ensemble du site est, à présent, bloqué. Le piquet est en place depuis 10 jours.

(...)

Build Green's insight:

Les risques avec cette filière nucléaire interdépendantes de nombreux sous-traitants (dont nombre dans le giron d'EDF), c'est ce genre de pressions (souvent justifiées) infligé par les salariés à leur direction. Et on est là qu'au début de la campagne de relance. Imaginez dans 2 à 5 ans quand la pression sociale (manque de compétences) sera au plus haut ! 

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October 25, 3:49 PM
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« Il y a un vrai mystère » : ces passionnés enquêtent sur le lien entre ovnis et nucléaire

« Il y a un vrai mystère » : ces passionnés enquêtent sur le lien entre ovnis et nucléaire | Non au Nucléaire | Scoop.it

À l’occasion des rencontres ufologiques qui se tiennent ce week-end des 25 et 26 octobre 2025 à Montsoreau (Maine-et-Loire), le lien entre nucléaire et ovnis sera mis en avant. Stéphane Royer et Didier Gomez, passionnés d’ufologie et auteurs de l’ouvrage « Ovni et nucléaire, sommes-nous sous surveillance ? », détailleront ce sujet.

(...)

Build Green's insight:

C'est vrai que les extra-exterrestres ont tout lieu de s'inquiéter du nucléaire, tant ce joujou pour ingénieur toxique fait courir de graves risques pour les populations. 

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October 24, 2:51 AM
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DEBAT PUBLIC : Matières et déchets radioactifs, plan 2027-2031 

DEBAT PUBLIC : Matières et déchets radioactifs, plan 2027-2031  | Non au Nucléaire | Scoop.it

6-ème PNGMDR: Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs Le débat public « Matières et déchets radioactifs : plan 2027-2031 » se tient du 10 octobre 2025 au 10 février 2026 :

Les étapes (cliquer sur les liens) 13/10 18h à 20h30 Webinaire

Voir l’événement Réunion d’ouverture—— 21/101 8h à 20h Webinaire EN LIGNE

VOIR L’EVENEMENT L’impact des orientations politiques et énergétiques sur le PNGMDR—– 28/10. 18h à 20h Webinaire EN LIGNE

Voir l’événement Les déchets de très faible activité (TFA)—— 04/11. 18h à 20h Webinaire EN LIGNE

Voir l’événement Matière ou déchet : les différences et les impacts de cette classification—— 12/1118h à 20h Webinaire EN LIGNE Voir l’événement Coûts et financement—— 18/11. 18h à 20h Webinaire EN LIGNE Voir l’événement Les déchets de faible activité à vie longue (FA-VL)—— 25/11. 18h à 20h Webinaire EN LIGNE

Voir l’événement Le projet Cigéo et la phase industrielle pilote—— 09/12 18h à 20h Webinaire EN LIGNE

Voir l’événement Réversibilité et travaux sur les alternatives à l’enfouissement profond—— 11/12 18h30 à 20h30 Réunion publique Présentiel

Voir l’événement Tribunal pour les Générations Futures —— Penser à s’inscrire pour participer aux conférences en ligne.

Build Green's insight:

Beaucoup de lectures et d'événements à venir

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October 23, 4:26 PM
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Les rejets des installations nucléaires et leurs impacts 

Les rejets des installations nucléaires et leurs impacts  | Non au Nucléaire | Scoop.it

Les installations nucléaires rejettent régulièrement dans l’environnement des substances radioactives et chimiques. Dans ce dossier, la CRIIRAD fait le point sur les effluents liquides et gazeux produits par les centrales françaises, leur suivi par les exploitants et les autorités, ainsi que sur la répétition d’incidents déclarés. La dernière partie s’intéresse à la contamination en tritium des nappes situées sous les centrales, soulignant les incertitudes et limites actuelles liées à sa surveillance.

(...)

Build Green's insight:

Pour rappel, à ceux qui nous vendent le nucléaire comme une énergie "décarbonnée" et "propre" ! Comme beaucoup d'industries, le nucléaire est aussi une industrie polluante. 

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October 23, 4:18 PM
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Les Etats-Unis veulent faire main basse sur le « nucléaire du futur » avec le lancement de cette usine qui produira 50 mini-réacteurs par an

Les Etats-Unis veulent faire main basse sur le « nucléaire du futur » avec le lancement de cette usine qui produira 50 mini-réacteurs par an | Non au Nucléaire | Scoop.it

Là où tout a commencé, une usine pour réinventer l’atome.

Oak Ridge, Tennessee. À quelques kilomètres des collines boisées de l’Appalachie, là où les camions de l’armée entraient jadis en silence pour enrichir de l’uranium, une nouvelle ère nucléaire s’apprête à éclore. La start-up californienne Radiant Nuclear y installera, dès 2026, la toute première usine au monde dédiée à la fabrication de réacteurs nucléaires portables en série.

Le terrain choisi n’est autre qu’une partie des anciennes zones K-27 et K-29, ex-cœur industriels du tristement célèbre Oak Ridge Gaseous Diffusion Plant (épicentre du programme Manhattan pendant la Seconde Guerre mondiale, si vous avez vu “Oppenheimer” cela devrait vous parler).

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Build Green's insight:

Est-ce que les américains ont conscience que commercialiser ce type de réacteur à titre privé est terriblement risqué : 

- pour la sécurité locale (accident) et nationale (terrorisme)

- économiquement, car assez peu rentable

- pour la gestion des déchets en cas de faillite. 

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October 23, 1:39 AM
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Pourquoi distribue-t-on des pastilles d’iode autour des centrales nucléaires ?

Les pastilles d’iode sont des comprimés pouvant être récupérés en pharmacie. C’est un dispositif sanitaire mis en place uniquement dans le cadre du plan particulier d'intervention, en cas d’accident nucléaire pour les personnes résidant dans un périmètre de 20 kilomètres autour des centrales nucléaires de production d’électricité.

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Build Green's insight:

Rappelons que ce n'est pas une distribution directe, mais qu'il faut individuellement se déplacer en pharmacie pour récupérer les pastilles d'iode. 

 

En outre, la législation française limite la distribution de ces pastilles dans un rayon de 20km, alors que la plupart de nos voisins c'est 50 km ! 

 

Enfin, se dire que vivre à côté d'une centrale nucléaire c'est aussi vivre avec le risque d'un accident majeur, et donc bien connaître les consignes de sécurité, c'est extrêmement contraignant !

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October 22, 9:54 AM
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En Ukraine, l’inquiétude autour de la situation de la centrale nucléaire de Zaporijjia est toujours aussi vive 

En Ukraine, l’inquiétude autour de la situation de la centrale nucléaire de Zaporijjia est toujours aussi vive  | Non au Nucléaire | Scoop.it

La centrale nucléaire de Zaporijjia ne produit plus d’électricité en raison du conflit, tous ses réacteurs étant à l’arrêt à froid depuis avril 2024. Une alimentation électrique constante reste toutefois nécessaire afin d’assurer le refroidissement des combustibles irradiés présents sur le site.

La situation n’a cependant pas évolué depuis le 30 septembre, date de notre précédente brève. À la suite de bombardements ayant entrainé la déconnexion de la dernière ligne fonctionnelle du réseau, l’alimentation électrique n’est plus assurée que par des groupes électrogènes diesels de secours depuis le 23 septembre. Cette situation est totalement inédite par sa durée depuis le début du conflit.

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October 22, 2:24 AM
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Une usine d'armes nucléaires américaine piratée via des failles SharePoint 

Une usine d'armes nucléaires américaine piratée via des failles SharePoint  | Non au Nucléaire | Scoop.it

Selon une source impliquée dans une intervention survenue en août dernier, un acteur étranger malveillant s'est infiltré dans le Kansas City National Security Campus (KCNSC), un site de fabrication clé du département américain de la sûreté nuclaire. Une intrusion rendue possible par l'exploitation de failles Microsoft SharePoint non corrigées.

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October 20, 3:51 PM
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La nouvelle offensive nucléaire fait renaître d’anciens dangers, plus grands que jamais

La nouvelle offensive nucléaire fait renaître d’anciens dangers, plus grands que jamais | Non au Nucléaire | Scoop.it

[Google Traduction] Cet éditorial d'opinion de Kevin Kamps de Beyond Nuclear a été publié pour la première fois dans The Hill le 6 octobre 2025. Accédez à l'article ici .

 

Lorsque le président Trump et  Keir Starmer,  Premier ministre du Royaume-Uni, ont signé un  accord visant à développer rapidement l'énergie nucléaire au Royaume-Uni , les cours des actions nucléaires  ont atteint des sommets . Mais cette hausse ignore les preuves accablantes que le nucléaire représente un risque important.  

 

Les seuls réacteurs américains construits au cours des 30 dernières années, les unités 3 et 4 de Vogtle, ont coûté plus de 35 milliards de dollars, produisant  l'électricité la plus chère au monde. Des dépassements de coûts prohibitifs ont également  fait couler NuScale, la seule tentative américaine de commercialisation de petits réacteurs modulaires. 

 

Malgré tout, l'exubérance irrationnelle du nucléaire atteint son paroxysme. La forte demande d'électricité, l'effondrement de la réglementation nucléaire,  le soutien inconsidéré au nucléaire  et  les attaques fédérales contre les énergies renouvelables  ont créé une véritable tempête qui alimente l'expansionnisme nucléaire. D'anciens régulateurs  avertissent  qu'avec la Commission de réglementation nucléaire désormais compromise, la tempête pourrait nous précipiter dans le vide. 

 

L’arrogance nucléaire est si extrême que la NASA affirme qu’elle installera  un réacteur sur la Lune  d’ici 2030. Mais avec les garde-fous réglementaires tombés, nous devrions nous préoccuper davantage d’empêcher l’apparition d’un paysage lunaire nucléaire sur Terre. 

 

Un signe avant-coureur de danger est la montée des « armes nucléaires zombies » : le redémarrage de vieux réacteurs désaffectés, y compris ceux précédemment arrêtés pour des raisons de sécurité. C’est ce qui se passe à  la centrale nucléaire de Palisades , dans le Michigan,  à celle de Three Mile Island 1, en Pennsylvanie,  et  à celle de Duane Arnold, dans l’Iowa .

 

Un autre signal d'alarme concerne les réacteurs dits « avancés », notamment les petits réacteurs modulaires. Contrairement à leur nom, les petits réacteurs modulaires ne sont pas nouveaux,  pas toujours petits  et probablement pas modulaires. Ils comprennent  127 conceptions différentes, pour la plupart spéculatives et non encore construites. 

 

Les petits réacteurs modulaires ne sont ni sûrs  ni décarbonés. Leur faible rendement empêche les économies d'échelle et leurs  coûts de construction ne sont pas proportionnellement inférieurs  à ceux du nucléaire conventionnel, ce qui rend leur électricité plus coûteuse. Ils  produisent également jusqu'à 30 fois plus de déchets et laissent échapper davantage de neutrons . Ils émettent des gaz à effet de serre et une pollution thermique. Les subventionner, ainsi que d'autres réacteurs nucléaires, compromet les énergies renouvelables et  aggrave le changement climatique

 

Holtec, une entreprise privée  confrontée à des questions éthiques  et connue pour son offre (bien que n'ayant pas encore construit) de petits réacteurs modulaires et son rôle pionnier dans le redémarrage d'armes nucléaires zombies, a été sélectionnée dans le cadre de l'accord américano-britannique pour le développement de centres de données nucléaires dans le nord-est de l'Angleterre, d'une valeur de  15 milliards de dollars.  Elle s'est fait connaître en rachetant à bas prix des centrales nucléaires américaines moribondes sous prétexte de les démanteler, puis en les reconvertissant en exploitation, bien qu'elle n'ait aucune expérience en tant qu'exploitant nucléaire. La Commission de réglementation nucléaire a obtempéré en accordant des exemptions réglementaires et des dérogations de sécurité permettant à Palisades de  passer  du statut de démantèlement à celui d'exploitation.

 

Holtec prévoit également   d'y installer de petits réacteurs modulaires, à proximité d'une importante réserve de déchets radioactifs. L'entreprise a des projets similaires pour les sites nucléaires démantelés qu'elle possède dans le New Jersey, le Massachusetts et l'État de New York, et prévoit  une introduction en bourse dans les prochains mois,  potentiellement valorisée à 10 milliards de dollars. 

 

Qu'est-ce qui pourrait mal se passer ? 

Un ingénieur nucléaire a récemment  averti  le Comité consultatif sur les garanties des réacteurs de la Commission de réglementation nucléaire qu'une fois Palisades redémarré, il pourrait tomber en panne dans les six mois, avec des « impacts inimaginables pour le grand public », en raison de tubes de générateur de vapeur mal manipulés ou de son système de refroidissement primaire fissuré.

 

Les groupes de surveillance du Massachusetts, où Holtec souhaite installer de petits réacteurs modulaires sur le site nucléaire fermé de Pilgrim, dénoncent un  projet de loi sur l'énergie en cours d'examen  abrogeant une loi de 1982 exigeant un stockage permanent des déchets radioactifs, et qui exige un référendum avant toute nouvelle construction nucléaire. Aucune de ces conditions n'est remplie, mais la gouverneure démocrate Maura Healy est déterminée à développer de petits réacteurs nucléaires et des centres de données d'IA alimentés par l'énergie nucléaire. 

 

À Indian Point, dans l'État de New York, Holtec propose d'  installer de petits réacteurs modulaires  et  de redémarrer d'anciens réacteurs partiellement démantelés, malgré la signature d'un  accord  qui interdit même de proposer la renucléarisation du site sans le soutien local, du comté et de l'État, dont il ne dispose pas.  

 

L'année dernière, Holtec a intenté une action en justice pour bloquer une loi d'État interdisant le déversement d'eau radioactive dans l'Hudson, loi signée par la gouverneure démocrate  Kathy Hochul  . Les lobbyistes du nucléaire se sont alors déchaînés à Albany,  engageant notamment l'ancien gouverneur Andrew Cuomo,  ce qui a donné lieu à une plainte pour infraction à la loi. Hochul a ensuite changé d'avis et  ordonné à la New York Power Authority  de construire au moins 1 gigawatt de nouvelles centrales nucléaires dans l'État.

 

Ce revirement vers le développement du nucléaire intervient alors que le régime réglementaire, jamais robuste, est en chute libre. Quatre anciens présidents de la Commission de réglementation nucléaire (dont trois sont mentionnés dans  cet article ) ont tiré la sonnette d'alarme. Les commissaires de la Commission  ont témoigné  devant le Congrès qu'ils s'attendaient à être limogés s'ils remettaient en question des conceptions de réacteurs dangereuses et refusaient de les approuver sans discussion.

 

L'ancienne secrétaire adjointe du Département de l'Énergie, Katy Huff, et ses collègues  ont écrit  que prendre des décisions en matière de réglementation nucléaire « pour des raisons politiques » « met les États-Unis sur la voie la plus rapide vers un accident nucléaire… Il ne s'agit ni d'une hypothèse ni d'une exagération. » 

 

De leur bouche aux oreilles des analystes du marché. Amory Lovins  écrivait récemment  que les centres d'IA alimentés au nucléaire « représentent peut-être une bulle spéculative de plusieurs milliers de milliards de dollars, mais qu'elle est vendable jusqu'à ce que les réalités du marché interviennent ». Il en va de même pour les dures réalités des dangers inhérents au nucléaire. Espérons qu'une catastrophe radiologique n'intervienne pas avant que les risques et les coûts inacceptables du nucléaire ne soient réintégrés dans les prix. 
 
Kevin Kamps est l'observatoire des déchets radioactifs chez  Beyond Nuclear.

Build Green's insight:

Affligeant et effrayant. Mais ce n'est que le miroir de ce qui nous attend en France, si l'extrême droite passe au pouvoir ! 

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October 18, 4:10 PM
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« Retenir sa respiration en se pinçant le nez » lors d'un feu de plutonium : les consignes délirantes du CEA dans les années 1960

« Retenir sa respiration en se pinçant le nez » lors d'un feu de plutonium : les consignes délirantes du CEA dans les années 1960 | Non au Nucléaire | Scoop.it

Il y a 65 ans, la sécurité nucléaire n’était visiblement pas aussi sérieuse qu’aujourd’hui. Une affiche du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) retrouvée parmi ses archives préconisait de se pincer le nez et de retenir sa respiration en cas d’incendie de plutonium.

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October 17, 4:08 PM
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«La fermeture du cycle du combustible est l'un des défis du nucléaire», estime Anne-Isabelle Étienvre, nouvelle patronne du CEA

«La fermeture du cycle du combustible est l'un des défis du nucléaire», estime Anne-Isabelle Étienvre, nouvelle patronne du CEA | Non au Nucléaire | Scoop.it

Nommée le 11 juillet dernier administratrice générale du Commissariat à l'énergie atomique (CEA), Anne-Isabelle Étienvre a accordé son premier entretien à L’Usine Nouvelle. Pour la physicienne, les défis à relever sont nombreux : accompagner la relance du nucléaire et la fermeture du cycle du combustible dans la seconde moitié du siècle, ou encore soutenir les start-up du nouveau nucléaire.

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Build Green's insight:

Heureusement que le CEA ne met pas tous ses oeufs dans le même panier, car le nucléaire est une impasse : coût, approvisionnement uranium, manque de compétences, gestion des déchets, ... 

L'avenir est ailleurs. La majorité des pays l'ont bien compris !

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