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À l’instar de l’antisémitisme, les thèmes de la laïcité, du féminisme ou de l’homophobie sont également investis de manière opportune pour stigmatiser les personnes musulmanes, décrites comme réfractaires à la modernité occidentale. Ce qui est appelé « philosémitisme », « fémonationalisme » ou « homonationalisme » partagent des ambiguïtés et logiques voisines.
L’instrumentalisation de l’antisémitisme à des fins racistes nécessite pour sa part de refouler ce que l’on a nommé en France (et en Europe) la « question juive ». Une « question » au centre de la construction de l’universalisme républicain. La confrontation à la « différence juive » est absolument essentielle à la compréhension de l’histoire politique moderne française.
Les féministes musulmanes contestent depuis des années à la fois un discours islamique qui infériorise les femmes et une pensée occidentale qui les infantilise. On s’en tient le plus souvent à une rhétorique qui débouche pourtant de plus en plus sur des stratégies et des formes d’action concrètes méconnues, dont le dernier livre de Malika Hamidi brosse un tableau passionnant. (...) Ces féministes identifient deux axes de travail : une relecture commune des concepts de laïcité et de féminisme, et surtout, un travail sur le passé colonial et le rapport à l’islam pour lutter contre les mécanismes d’exclusion dans un mouvement mondial qu’elles souhaitent inclusif.
Sur le chantier de fouilles menées par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) et l’unité archéologique de la ville de Saint-Denis, des femmes archéologues ont été victimes de faits de “harcèlement à caractère sexiste”. (...) Que dire aussi des « féministes » que l’on n’entend quasiment pas, quand elles devraient être omniprésentes dans ces questions ? Quid également du silence de la classe politique qui ne s’exprime que lors d’élections pour instrumentaliser le sujet, que ce soit dans un sens ou dans un autre ? Quels est, en la matière, le bilan du Défenseur des droits et des différents ministres qui avaient en charge l'égalité entre les femmes et les hommes ? Durant des années, il n’a été question que de parité en politique et d’introduire des femmes dans les Conseils d’Administration des grandes entreprises. La belle affaire !
Si, en signe de révolte, de plus en plus d’Iraniennes refusent de porter le hijab, elles font face, malgré la dissolution de la police des mœurs, à une myriade de mesures oppressives. Dont celle d’être traquées par des caméras de surveillance dans les lieux publics.
Revendications égalitaires, prises de parole des jeunes filles, courage de dire «non» : l’élan de la grève du 14 juin 2019 se ressent-il dans les classes? Tour d’horizon vaudois, auquel nous ajoutons le programme de la mobilisation à Genève mercredi.
L’exclusion des femmes musulmanes qui portent le foulard en France dévoile l’ordre hégémonique en vigueur dans le du pays ainsi que le sexisme et le racisme qui le caractérisent. Sommaire 1. L’impossible intégration des musulmans en France, 2. L’illégitimité des musulmanes « voilées », 3. Prendre conscience de son aliénation.
Moins obnubilés par leur foi que par leur libido, les islamistes sont des obsédés sexuels. La régulation de leurs désirs passe par le prisme du patriarcat : les femmes, objets sexuels, sont considérées comme des proies. Elles en sont responsables par nature. Victimes potentielles, coupables certaines, il leur revient de prendre les mesures nécessaires pour se protéger des « prédateurs ». Elles doivent « religieusement » se cacher sous un voile. Ainsi dissimulées de la vue de leurs bourreaux « naturels », elles seraient « protégées ». Ces objets peuvent être regardés par les membres de la proche famille et des mâles sexuellement inactifs (les garçonnets et les impuissants) car, avec eux, l’objet sexuel n’est pas convoité. Voilà pourquoi le voile est porté en permanence, tel un carcan mobile « librement choisi » par nombre de ses adeptes, en dehors du foyer ou chaque fois que l’objet « risque » de croiser un homme étranger. Sommaire 1. Le sexisme du voile, porte-étendard politique de l’islamisme, 2. Alliance citoyenne à l’origine des « hijabeuses », 3. Les « dégommeuses », nouvelles promotrices du sexisme politique « choisi », 4. Les « dégommeuses » instrumentalisent la laïcité pour promouvoir l’islamisme, 5. Camper sur le terrain de la laïcité pour éviter celui de l’inégalité des sexes, 6. En racialisant l’islam(isme), le voile devient impossible à retirer, 7. L’article 1 des statuts de la FFF : cible des fanatiques « syndiquées » et de leurs soutiens, 8. Le sexisme du voile montre une nouvelle fois sa dangerosité politique.
Son programme «Collèges pour l'égalité», créé avec la Ville de Paris, sert de cheval de Troie pour introduire des militants controversés au sein des établissements scolaires.
La délégation estime souhaitable, pour contribuer à la lutte contre les menaces qui affectent aujourd'hui les droits et libertés des femmes, de réaffirmer dans tout notre système juridique le principe d'égalité entre femmes et hommes , qui constitue une dimension essentielle de la laïcité. (...) De fait, l'égalité entre femmes et hommes a fait son entrée récemment dans le débat sur la laïcité ; elle est désormais régulièrement présentée par de hautes autorités de notre pays comme un aspect important de la lutte contre des extrémismes qui, en niant les droits des femmes, sont considérés comme des menaces contre nos valeurs républicaines.
Les combats féministes du siècle dernier, foncièrement universalistes et laïques, avaient pour objectif l’émancipation des femmes, avec d’une part l’acquisition des droits civils et des libertés fondamentales et d’autre part l’accès à l’indépendance réelle, en particulier économique.
Ce début de XXIe siècle est quant à lui marqué par un mouvement global de « libération de la parole » qui met l’accent sur des modes d’oppression moins visibles, profondément ancrés dans les comportements sociaux, publics et privés.
Dans ce contexte, de nombreux débats traversent aujourd’hui le féminisme, notamment autour des notions de laïcité, d’intersectionnalité ou d’universalisme. L’unanimité du soutien au combat mené par les femmes iraniennes pour défendre leurs libertés individuelles ne saurait, par exemple, cacher les remous au sein des réseaux féministes sur cette vague de protestation contre le régime et le port du voile.
En avant-première de la publication de son prochain ouvrage sur le féminisme, à paraître aux éditions Grasset, Caroline Fourest nous fait l’amitié de répondre à nos questions et dresse, pour l’Institut Diderot, un état des lieux du féminisme contemporain.
Engagée depuis trente ans contre l’extrême droite, l’islamisme, pour les minorités sexuelles, l’essayiste, détestée par une partie de la gauche, a lancé avec succès, il y a un peu plus d’un an, l’hebdomadaire « Franc-Tireur ». Portrait
"L'USCIRF est découragée par la détérioration des conditions de liberté de religion ou de conviction dans certains pays, en particulier en Iran, où les autorités ont harcelé, arrêté, torturé et agressé sexuellement des personnes qui manifestaient pacifiquement contre les lois obligatoires sur le hijab, parallèlement à leur répression brutale et continue des communautés religieuses minoritaires."
Le club de territoires était consacré à la politique d'immigration en France.
Pour en parler, nous recevions : Malika Sorel, essayiste et ancien membre du collège du Haut Conseil à l'Intégration. Didier Leschi, directeur général de l'Office Français de l'Immigration et de l'Intégration.
Un collectif de juristes, parmi lesquels Shirin Ebadi, Prix Nobel de la paix, et Linda Weil-Curiel, responsable de la Ligue du droit international des femmes, propose, dans une tribune au « Monde », de s’inspirer de la Convention internationale de 1973 contre le crime d’apartheid pour condamner la « séparation radicale, sous la contrainte, des femmes », comme elle est pratiquée en Iran et en Afghanistan.
L'ancienne femen devait intervenir lors d'un colloque, organisé le 15 avril par le Comité Laïcité République Pays de la Loire, pour parler de l'état du féminisme après #MeToo. Face aux menaces et pressions de ses détracteurs, les organisateurs ont préféré annuler sa participation. «La présomption d'innocence, les gens, c'est quand ça les arrange. Il faut se calmer. En France, tout le monde peut porter plainte pour n'importe quoi. Si je devais porter plainte à chaque fois que je reçois un message malveillant...», avait répliqué Marguerite Stern, qui rappelle qu'elle ne vise pas les personnes trans mais l'idéologie. «Liberté d'expression, liberté de conscience, liberté de pensée, liberté d'opinion», avait fait valoir de son côté Babacar Lame, parlant d'un «déchaînement de violences absolument monstrueux».
La phrase a créé bien des remous. Le 4 mars, sur le plateau de BFMTV, une porte-parole d'Osez le féminisme s'exprime à la suite d'un féminicide, le vingt-sixième en moins de trois mois. Violaine de Filippis n'y va pas par quatre chemins. Ces faits, qu'elle refuse de qualifier de faits divers, « c'est notre culture judéo-chrétienne qui [les] engendre ». Elle étoffe son propos : « Malgré ce que tente parfois de faire croire l'extrême droite, ce n'est pas dû à l'immigration, c'est bien notre culture, nos valeurs, notre éducation, celle qu'on donne à nos enfants, qui dans un continuum de violences créent ces drames ». Valérie Pécresse connaît ces chiffres. Outrée, dit son entourage, par la déclaration « inacceptable » de Violaine de Filippis, la présidente de la région Île-de-France décide de sanctionner financièrement l'association féministe en se fondant, notamment, sur le rapport de l'ONU. « Les violences faites aux femmes sont une tragique réalité dans bien d'autres parties du monde, bien loin de l'histoire et de la culture européennes, et ce constat objectif semble volontairement ignoré par Mme de Filippis », dénonce Valérie Pécresse dans une lettre envoyée à l'association, en date du 14 mars, que Le Point a pu consulter. La réponse d'Osez le féminisme a tardé. Le 22 mars, dans une longue lettre adressée à Valérie Pécresse, les deux coprésidentes de l'association tentent de calmer le jeu. Elles assurent qu'Osez le féminisme est un mouvement laïc, universaliste et antiraciste : « Nous pensons la laïcité comme une condition préalable à l'égalité réelle entre les femmes et les hommes. Nous refusons que les religions, affaires de foi et de croyance, aient une place dans l'État et dans le champ politique. »
Pourquoi les femmes musulmanes font-elles l’objet d’un tel rejet en France dès qu’elles affirment leur identité ? Deux livres tentent de répondre à cette question en s’appuyant sur des analyses féministes qui rompent avec la vison occidentale. Bien qu’étant confrontée quotidiennement au racisme antivoile, Hanane Karimi expérimente une blessure cuisante lorsqu’elle se rend, en janvier 2017, à une audition au Sénat, dans le cadre d’un débat autour du rapport intitulé La laïcité garantit-elle l’égalité femmes-hommes ? Ce n’est pas la première fois qu’elle y est conviée, mais elle est cette fois prise à partie par des associations comme Femmes sans voile et la Brigade des mères qui vont s’acharner à lui couper la parole et à la faire huer.
À l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes du 8 mars 2023, de nombreuses institutions publiques françaises ont exposé le voile islamique dans leurs campagnes de communication. Paris, Nice, Marseille, Roubaix, Saumur, Nancy, Valence et même… Lourdes. Plusieurs dizaines de collectivités ont elles aussi activement préparé ladite journée avec la même volonté de mettre ce thème à l’honneur. Sur les affiches colorées, répertoriées par Fdesouche.com, toutes font figurer, parmi de nombreux profils féminins, des femmes voilées.
L’ONU a choisi le 21 mars pour la « Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale ». La Ville de Grenoble y participe par une campagne d’affichages. Mais, plutôt que de s’y investir pleinement, le maire a décidé de l’instrumentaliser pour relayer le marketing de l’islamisme politique.
Parmi les affiches qui montrent la diversité ethnique de notre pays et les discriminations que peut subir une personne en raison de son origine, la Ville expose sur plusieurs panneaux d’affichage de la Ville la photo d’une femme voilée. En surimpression est inscrit « Grenoble s’engage contre le racisme » et « J’ai 2 fois moins de chances d’obtenir un entretien d’embauche ».
Dans le cadre d'une campagne de communication contre le racisme et les discriminations, la Ville de Grenoble a choisi de représenter une femme voilée sur une affiche avec la mention «J'ai deux fois moins de chances d'obtenir un entretien d'embauche ». Pour l'écrivain Naëm Bestandji, le maire sert la rhétorique des islamistes.
Que penser d’un féminisme islamophile, aveugle au sexisme du voile islamique, aveugle aux principes les plus élémentaires de la laïcité et de son histoire québécoise et qui combat la loi 21 comme étant une imposture raciste et coloniale qui ne dit pas son nom ?
Qu'est-ce qui distingue, en Iran, les manifestations de l’automne 2022 de celles de 2009 et de 2019 ? Que cristallise la question du voile, pour le régime iranien comme pour ses opposants ? De nouvelles structures et de nouveaux réseaux sont-ils apparus dans la société iranienne ? S’agit-il aussi d’un combat des minorités ? Autant de questions qui portent sur une société en pleine mutation et dont, faute d’une recherche en sciences sociales autorisée par le régime, des pans entiers demeurent aujourd’hui difficiles à explorer. Anthropologue, Chowra Makaremi livre des clés pour comprendre la nouvelle société iranienne qui est en train de voir le jour et se dresse face au pouvoir depuis l’automne 2022.
Longtemps négligée par les historiens de l’anarchisme et du féminisme, la pensée « anarcha-féministe » fait aujourd’hui l’objet d’une ...
Béatrice Barbusse a été handballeuse : elle est désormais sociologue du sport à l’université Paris-Est Créteil. Présidente d’un club de sport collectif masculin, elle dirige l’US Ivry Handball entre 2007 et 2012. En 2016, elle a publié Le Sexisme dans le sport — une large synthèse sur la question, qui fait écho à ses travaux d’universitaire autant qu’à ses expériences au sein de la Fédération française de Handball. Amina Tounkara, elle, est la gardienne de but de l’équipe de handball de deuxième division de Noisy-le-Grand. À seulement 24 ans, elle est aussi la fondatrice et présidente de l’association Hand’Joy, qui vise à favoriser l’accès au sport des jeunes filles dans les quartiers populaires. Le temps de cette rencontre, Béatrice Barbusse et Amina Tounkara évoquent leur engagement pour le sport féminin et populaire, la place du féminisme dans les pratiques sportives, les violences sexistes et sexuelles ainsi que les combats qu’il reste à mener pour abolir les inégalités de genre dans le sport. « Au quotidien le sport », deuxième volet de notre série.
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