La junte au pouvoir à Bamako veut conditionner la libération de 46 militaires arrêtés en juillet à l’extradition de personnalités politiques maliennes vivant à Abidjan.
Le 15 août 2022 à 00h01, le dernier soldat français de la force Barkhane au Mali refermait le portail de la plateforme opérationnelle désert de Gao. Onze heures plus tard, le dernier détachement militaire…
L’opération de ré-articulation logistique s’est faite en temps particulièrement contraint et dans un contexte sécuritaire dégradé.
Si la majorité de l’opération logistique s’est faite par voie routière, un pont aérien a été mis en place pour le fret nécessitant d’être désengagé plus rapidement, que ce soit vers la France, vers le Niger (Niamey) ou vers le Tchad et la Côte d’Ivoire (où le fret a été embarqué pour un transit maritime vers la métropole).
Les 150 convois mentionnés sur la carte concernent des vols stratégiques désignent, dans le contexte de la ré-articulation de la force hors du Mali, le mouvement d’un ou plusieurs avions aux capacités stratégiques, chargés de transporter du fret. Au bilan, ce sont plus de 300 vols d’ATS qui ont participé, comptant pour 12% de la ré-articulation de la force, en moins de six mois après l’annonce présidentielle de retrait du Mali.
Lors cette manoeuvre, le soutien de nos partenaires a été déterminant. La répartition des vols a été la suivante : environ 65% de vols avec moyens militaires français, 18% de vols partenaires et 17% de vols affrétés. Un pourcentage qui démontre l'amélioration des capacités patrimoniales depuis 2013 et Serval. Lors du lancement de cette opération, certains jours aucun avion tricolore ne se posait alors que les acheminements étaient assurés par les alliés et majoritairement par des affrétés.
Créée au lendemain du sommet de Pau en janvier 2020, la 'task force' Sahel va être dissoute dans sa forme actuelle et réintégrée pleinement à la direction Afrique du ministère des affaires étrangères.
Trois des 49 militaires arrêtés il y a près de deux mois par la junte malienne ont déjà pu regagner la Côte d’Ivoire le 3 septembre, à la suite d’une médiation du Togo.
Le retrait de la force Barkhane du Mali a pu être mené à bien « malgré toutes les difficultés à affronter », rappelait jeudi dernier le nouveau porte-parole du chef d’état-major des armées, le colonel Pierre Gaudillière. Parmi ces difficultés, l’attaque d’un convoi logistique par un groupe terroriste deux jours avant le départ des derniers soldats français. L’attaque du dernier convoi
De tous les matériels repositionnés au cours des six derniers mois, 90% l’ont été par la soixantaine de convois terrestres organisés entre la base de Gao et les plateformes logistiques installées au Niger. Ce défi « a été relevé, notamment, en continuant les actions de combat contre les groupes armés terroristes », souligne le colonel Gaudillière.
Plusieurs incidents ont émaillé la manœuvre, dont l’un s’est déroulé au plus près du dernier convoi. « Dans les tous derniers moments de la présence de Barkhane au Mali, un convoi logistique, le 13 août 2022, a dû faire face à une attaque de GAT dans la région d’Ansongo ». Bilan : deux assaillants neutralisés, sans victimes ni dégâts matériels côté français.
Cet exemple « est particulièrement illustratif du fait que, bien que ce désengagement hors du Mali et cette réarticulation se soient passés de manière nominale, cela ne veut pas dire que c’était facile, cela ne veut pas dire qu’il n’y avait pas d’opposition de la part des groupements armés terroristes ». Un effectif stabilisé à 3000 militaires
« Certains moyens ont été désengagés directement vers la France », explique le colonel Gaudillière. C’est le cas des Griffon, premiers véhicules du programme Scorpion déployés en opération extérieure. Une soixantaine de bungalows parmi les 1100 évacués hors du Mali ont été redirigés vers la Roumanie pour appuyer la Mission Aigle.
« Ce désengagement est toujours en cours. La majeure partie des véhicules et du fret acheminé vers le Niger n’a pas vocation à être employée au sein du nouveau dispositif réarticulé de l’opération Barkhane », complète le porte-parole. Le volume de force sera progressivement stabilisé aux alentours de 3000 militaires au cours des prochaines semaines, contre 4600 il y a six mois.
Exemple parmi d’autres de cette réduction de voilure, le sous-groupement logistique n°1 « Acier » du groupement tactique désert logistique (GTD-LOG) a été dissous et est rentré en France. Les capacités spécifiques sont également adaptées, là aussi avec des effectifs moindres. Le GTD Aérocombat a pris l’appellation de « Détachement de l’aviation légère de l’armée de Terre » (DET-ALAT). Idem pour les éléments engagés auprès des forces armées nigériennes, le GTD-Niger et le groupement commando Falco, dont les effectifs sont revus à la baisse.
Beaucoup voient dans l’action de monsieur Abdoulaye Diop, ministre malien des affaires étrangères, une énième provocation à l’encontre de la France. Quarante-huit heures après le retrait des dernières troupes de la force Barkhane le chef de la diplomatie malienne a fait savoir, par voie de presse, qu’il comptait saisir l’ONU suite selon lui à de fréquentes violations de l’espace aérien de son pays par l’Armée de l’Air et de l’Espace. Il a rappelé que celui-ci se réservait même «le droit de faire usage de la légitime défense» menaçant ainsi d’abattre d’éventuels avions français qui viendraient à survoler le Mali. Peut t-on ou même doit t-on prendre les menaces maliennes au sérieux ?
À cette double question il convient donc de donner deux réponses. La première, la plus facile, est de savoir si on doit prendre au sérieux les menaces du Mali contre la France. Et là sans hésitation la réponse est oui ! Sous l’impulsion de son apprenti dictateur, le colonel Assimi Goïta, ce pays d’Afrique sub-saharienne a quitté l’orbite des états dits de droit pour rejoindre celle des autocraties et autres dictatures. De ce fait les menaces et les coups de pressions sont devenus la base de sa diplomatie plutôt que la recherche d’un arrangement à l’amiable. La seconde est beaucoup plus nuancée. Peut t-on prendre au sérieux de telles menaces ? Vous allez découvrir dans les lignes qui suivent qu’en fait monsieur Abdoulaye Diop pas plus que son homologue à la défense du Mali, le colonel Sadio Camara, n’ont pris la mesure du grotesque pour un pays en voie de développement comme le leur de menacer une des principales puissances diplomatiques et militaires de la planète. La France pour celles et ceux qui n’auraient pas bien suivis.
Outre donc les menaces contre les avions de l’Armée de l’Air et de l’Espace le ministre Diop compte sur la Chine pour saisir le conseil de sécurité des Nations Unies afin qu’il puisse contraindre la France à ne plus violer l’espace aérien souverain du Mali. Déjà il faudra que le chef de la diplomatie malienne apporte des preuves factuelles des dites violations par des avions ou des drones militaires français. Ensuite pourquoi la Chine et non la Russie quand on sait que le colonel Goïta s’entretient désormais personnellement avec Vladimir Poutine ? Ce dernier aurait t-il signifié à son vassal malien qu’une action contre la France n’avait aucune chance d’aboutir ? C’est ce qui semble le plus logique. Poutine a aujourd’hui d’autres chats à fouetter que de s’occuper des petits problèmes d’égo de son élève malien. Demander à l’ONU de taper sur les doigts de la France ? C’est comme si un élève d’école élémentaire demandait à sa directrice de renvoyer un de ses professeurs parce qu’il l’a puni. La France joue le rôle du professeur, ayant un siège permanent au conseil de sécurité de l’ONU. Surtout comme la Chine, les États-Unis, la Grande Bretagne, et la Russie elle possède un droit de véto à toute action diplomatique qui mettrait ses intérêts en danger. Bizarre qu’un ministre des affaires étrangères n’ait pas pensé à cela avant de lancer une telle procédure. Une telle inefficacité confine à l’amateurisme.
Reste ensuite les menaces d’avoir recours au droit de faire «usage de la légitime défense» par le Mali contre l’Armée de l’Air et de l’Espace. En l’objet le ministre malien des affaires étrangères met en garde la France contre la possibilité de voir ses avions et/ou drones descendus par les Forces Armées Maliennes. Mais au fait en ont t-elles les possibilités tactiques ? C’est loin d’être gagné. Il faut d’abord voir l’état de la DCA malienne, et là c’est loin d’être brillant. Les FAMa alignent d’abord une poignée de blindés sur chenilles ZSU-23/4 d’origine soviétique et disposant chacun de quatre canons-mitrailleurs de calibre 23 millimètres. Par ailleurs elles possèdent quelques dizaines de vieux missiles sol-air 9K32 Strela également construits du temps de l’URSS et adapté à la défense anti-aérienne à courte portée. Il est à noter que la Russie a jusque là refuser de fournir des missiles S-300 au Mali. Vient ensuite la «chasse malienne» qui revient en fait à deux six Aero L-39ZA Albatros et à deux Sukhoi Su-25 Frogfoot tous de seconde main et livrés récemment par la Russie. Ce sont donc au mieux des avions d’attaque et au pis des pièces de musée sans aucune valeur. Le plus grand flou règne actuellement autour des deux ou trois Embraer A-29B Super Tucano fournis avec l’aide des États-Unis du temps du G5 Sahel. Certains disent qu’ils ne volent plus, faute de pièces détachées et de munitions. Enfin quoi qu’il en soit aucun de ces avions ne pourrait décemment menacer un appareil de l’Armée de l’Air et de l’Espace, en tous cas surement pas un Dassault Aviation Mirage 2000D. C’est le modèle de chasseur le plus présent en Afrique sub-saharienne pour la France.
Reste qu’aussi fou que cela puisse paraître une patrouille d’Aero L-39ZA Albatros ou de Sukhoi Su-25 Frogfoot maliens pourrait parfaitement s’en prendre à un Airbus DS A400M Atlas, à un Beechcraft Super King Air 350 Vador, ou encore à un Lockheed-Martin KC-130J Super Hercules français. Ces avions sont bien protégés contre les menaces, mais uniquement celles des missiles air-air et sol-air. Contre des tirs de canons-mitrailleurs ou des salves de roquettes il n’y a que le professionnalisme et le sang froid des équipages pour les sauver. Éventuellement aussi la manœuvrabilité de l’avion lui-même. Or il est fort peu probable que les Su-25 Frogfoot maliens disposent de missiles anti-aériens. Ils n’ont pas été livrés par la Russie dans ce sens.
Imaginons le scénario du pire. Pour une raison X ou Y l’Armée de l’Air du Mali en vient à abattre dans son espace aérien un avion de transport de l’Armée de l’Air et de l’Espace. Il n’y aurait évidemment aucun survivant. Cela pourrait déboucher sur un casus belli, c’est à dire un acte militaire si grave qu’il représenterait une déclaration de guerre d’un état contre un autre état. Si l’année 2022 en a eu un exemple concret avec l’attaque de l’Ukraine par la Russie le cas le plus célèbre dans l’histoire contemporaine demeure Pearl Harbor en décembre 1941. Sauf qu’un état a théoriquement le droit de se défendre s’il estime que son intégrité et sa souveraineté sont en danger. Déclarer la guerre à la France serait la plus mauvaise idée que le Mali puisse avoir. Notre pays est en effet tout à la fois une puissance nucléaire mais également un membre de l’alliance Atlantique. Dans un cas comme dans l’autre c’est mauvaise pioche pour les Maliens. Dans le premier c’est l’arme atomique, soit sous la forme d’un missile ASMP-A portée par un Dassault Aviation Rafale B soit sous celle d’un missile balistique M51 tiré depuis un sous-marin nucléaire lanceur d’engins de classe Téméraire en plongée. Dans le second cas c’est l’utilisation de l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord et l’engagement de tous les pays de l’OTAN aux côtés de la France contre le Mali.
Bien entendu Paris n’ira jamais jusque là contre Bamako, un conflit franco-malien serait l’absolu d’une guerre asymétrique. La France privilégiera toujours la diplomatie, cela même que le ministre Diop semble ignorer totalement. Vous l’aurez donc compris on ne doit pas et on ne peut pas prendre au sérieux les menaces maliennes. Quant à savoir si les accusation de viols d’espace aérien par des avions français c’est une toute autre histoire. À titre très personnel je ne suis pas sûr du tout que Paris soit complètement innocent sur la question. Il n’est pas impossible qu’une ou deux de nos plateformes de renseignement et de reconnaissance poursuivent parfois les terroristes djihadistes d’AQMI et de Daech au-dessus d’une partie du territoire malien.
Dans une lettre adressée à la présidence en exercice chinoise du Conseil de sécurité de l’ONU, le Mali dénonce « des actes d’agression » de la France sous forme de violations de sa souveraineté, de soutien apporté selon lui aux groupes jihadistes et d’espionnage.
Au Mali, la junte a pris acte du retrait militaire français : elle affirme également que la France est coresponsable de la situation dans le pays en proie au jihadisme et à la violence, et estime que la situation sera meilleure après son départ.
On aurait pu penser que, sitôt le dernier soldat français parti de Gao, la junte malienne allait mettre un terme à ses attaques informationnelles contre la France. Il n’en a rien été. Alors que le retrait de la force Barkhane du Mali venait de s’achever, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a adressé un courrier à présidence en exercice chinoise du Conseil de sécurité des Nations unies afin de réclamer une réunion pour évoquer les « actes d’agression » français.
Dans sa lettre, M. Diop a fait état de « plus de 50 cas délibérés de l’espace aérien malien par des aéronefs étrangers, notamment opérés par les forces françaises sous différentes formes ». Ce qui n’est pas nouveau : en avril, le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement de transition, avait porté les mêmes accusations, après la mise en échec d’une tentative d’attaque informationnelle contre Barkhane, qui venait alors de quitter la base opérationnelle avancée de Gossi.
Pour rappel, grâce au survol de cette emprise par un drone Reaper, l’État-major des armées [EMA] avait pu diffuser des images montrant des « soldats de type caucasiens », appartenant très vraisemblablement au groupe paramilitaire Wagner, en train d’enterrer des cadavres dans une fosse commune alors que, via les réseaux sociaux, de faux profils commençaient à prétendre que militaires français avaient quitté Gossi en laissant un charnier derrière eux.
Visiblement, la mise en échec de cette tentative de manipulation fut difficile à avaler pour la junte malienne, qui promit alors une enquête… tout en accusant Barkhane de mener des actions de « subversion » dans le but de ternir l’image des Forces armées maliennes [FAMa]. Dans sa lettre, M. Diop reprend donc exactement les mêmes éléments de langage qu’en avril dernier…
Cependant, il avance d’autres faits, impossibles à vérifier en l’état… quand ils ne sont pas tout bonnement improbables. Ainsi est-ce le cas des allégations concernant l’attaque jihadiste de Tessit [où un quarantaine de soldats maliens ont perdu la vie], le 7 août dernier. Pour rappel, les FAMa affirmèrent, peu après, que les assaillants avaient bénéficié d’un « appui majeur et d’une expertise extérieure ».
Le chef de la diplomatie malienne en a dit davantage… quitte à se risquer à « mouiller » les forces britanniques. « Le 8 août, à 37 km de Tessit, un hélicoptère Chinook a survolé les renforts FAMa de Gao en mouvement vers Tessit, dans la direction opposée de progression. Le Chinook, surpris dans ses activités, a subitement repris de l’altitude. Les recoupements du Poste de commandement interarmées de théâtre [PCIAT] Est auprès des partenaires n’ont pas permis de confirmer l’origine de l’appareil », a-t-il écrit.
Seulement, les forces françaises ne possèdent pas de CH-47D Chinook [et elles le regrettent d’ailleurs…]. Et les seuls qui en disposent au Mali sont les militaires britanniques, pour appuyer leur contingent mis à la disposition des Nations unies. Cela étant, il est vrai aussi que la Royal Air Force a engagé ses appareils au profit de Barkhane.
Plus généralement, M. Diop assure que Bamako dispose de « plusieurs éléments de preuve que ces violations flagrantes de l’espace aérien malien ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour leur larguer des armes et des munitions ».
Quoi qu’il en soit, pour la diplomatie malienne, ces actes qu’elle prête à la France « constituent une agression ». Et d’ajouter : « En cas de persistance dans cette posture qui porte atteinte à la sécurité de notre pays, le gouvernement du Mali se réserve le droit de faire usage de la légitime défense, conformément à l’article 51 de la Charte des Nations unies ». Pour le moment, Paris n’a pas réagi.
Reste que la propagande anti-française, probablement inspirée par Moscou, fait des émules. Ainsi, les autorités nigériennes ont interdit une manifestation devant être organisée par le mouvement M62 pour demander le départ de Barkhane du pays.
L'état des lieux de la Plateforme opérationnelle désert de Gao ayant été réalisé, ce n'était plus qu'une question de semaines, voire de jours. Ce 15 août,
Les relations entre Bamako et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mai [MINUSMA] sont actuellement tendues, la junte au pouvoir n’appréciant pas les enquêtes que souhaite mener l’ONU sur les exactions que les forces armées maliennes [FAMa] et leurs partenaires russes [du groupe paramilitaire Wagner] sont soupçonnées d’avoir commises. Et cela n’ira probablement pas en s’arrangeant dans les semaines à venir…
En effet, lors du renouvellement du mandat de la MINUSMA par le Conseil de sécurité, le 30 juin dernier, la junte a fait savoir qu’elle refuserait d’octroyer aux enquêteurs de l’ONU la liberté de circuler sans autorisation préalable… Une façon de les empêcher de se rendre dans certaines zones « sensibles »… et de documenter certaines accusations contre les FAMa et leurs alliés, comme vient de le faire le groupe d’experts des Nations unies pour le Mali. Selon un rapport dont l’AFP a fait état le 7 août, ils ont confirmé l’implication de militaires maliens et celle d’un « groupe de soldats blancs » dans la mort de 33 civils, dont 29 Mauritaniens, dans la région de Ségou, près de la frontière avec la Mauritanie.
Quoi qu’il en soit, le mois dernier, les autorités maliennes de transition ont expulsé Olivier Salgado, le porte-parole de la MINUSMA, après l’avoir accusé de colporter de « fausses informations » au sujet de l’arrestation de 49 soldats ivoiriens à Bamako, ceux-ci ayant été considérés comme étant des « mercenaires ». Puis elles ont décidé de suspendre les rotations des contingents militaires et policiers de la mission de l’ONU et d’exiger des « forces étrangères » de quitter une base située dans l’aéroport de Bamako.
Déjà confrontée au « vide sécuritaire » causé par le retrait de la force française Barkhane, la MINUSMA a alors qualifié cette situation d’ »extrêmement préoccupante », les retards dans la relève des Casques bleus étant susceptibles d’avoir des conséquences « en termes d’efficacité opérationnelle ».
Cela étant, afin d’assurer la sécurité de la base de Gao, que les militaires français sont sur le point de quitter, l’Allemagne avait obtenu de Bamako l’autorisation d’y déployer un détachement de la Bundeswehr. Et la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a même dit avoir reçu, de la part de son homologue malien, le colonel Sadio Camara, que cette rotation aurait bien lieu.
Seulement, Mme Lambrecht a dû finalement déchanter… « Les actes de Camara parlent une autre langue que ses mots », a-t-elle en effet dénoncé, ce 12 août, dans un communiqué. En effet, les autorités maliennes ont refusé d’autoriser le vol qui devait emmener les militaires allemands au Mali. D’où la décision prise par Berlin.
« Le gouvernement malien a encore une fois refusé d’autoriser un vol prévu aujourd’hui. [En conséquence], nous suspendons jusqu’à nouvel ordre nos opérations de reconnaissance et les vols de transport par hélicoptère [CH-53] » car « il n’est plus possible de soutenir la MINUSMA sur le plan opérationnel », a annoncé le ministère allemand de la Défense.
Sans l’arrivée de ces militaires allemands, appelés à remplacer leurs homologues français à Gao, la « sécurité sur place n’est plus assurée. Les forces restantes doivent être dédiées à la sécurisation et ne pourront plus assurer leurs missions habituelles », a expliqué, plus tard, un porte-parole.
Pour rappel, les militaires allemands de la MINUSMA ont par ailleurs connu quelques incidents avec les FAMa. En novembre dernier, une de leurs patrouilles avaient été la cible de tirs provenant d’une position tenue par des soldats maliens alors qu’elle revenait à Gao.
Le Mali à nouveau à l’offensive contre la France, cette fois devant les Nations unies. Alors que le retrait de la force Barkhane s’est achevé en début de semaine, le ministre malien des Affaires étrangères…
Les évolutions du mythique hélicoptère soviétique de combat Mil Mi-24 Hind sont pléthoriques. Du Mi-25 au Mi-35 elles sont tellement nombreuses qu’on peut parfois s’y perdre, au point même que certains utilisateurs ont désormais décidé d’en créer des totalement nouvelles et surtout absolument fantaisistes. Le dernier exemple en date nous vient de publications officielles des Forces Armées Maliennes, reprise notamment par la version francophone de l’encyclopédie en ligne Wikipédia, qui indique posséder deux Mil Mi-35T. Si on en croit le constructeur un tel hélicoptère n’a jamais fait partie de son catalogue.
Ce n’est pas la première fois que le Mali est pris la main dans le pot de miel. Son habitude de travestir la vérité et la réécrire à sa sauce est devenue légendaire. Sauf que cette fois elle frise le ridicule. Car si les deux hélicoptères de l’Armée de l’Air du Mali existent bien, ils portent d’ailleurs les serials TZ-13H et TZ-14H, la désignation Mi-35T est totalement nouvelle. Ou plus exactement mensongère. Selon l’hélicoptériste MMHP, pour Mil Moscow Helicopter Plant, qui fabrique ces machines elles ont été livrées en janvier 2021 selon le standard Mi-35M3, un des plus évolués pour cette machine avec notamment une capacité d’emploi de nuit sous JVN.
Si ces hélicoptères sont si évolués quel intérêt aurait les Forces Armées Maliennes à mentir de la sorte sur leur nature véritable ? À priori aucun, surtout que les Mi-35M3 ne sont pas si fréquents que ça en Afrique sub-saharienne. Ils représentent donc une chance pour la junte militaire au pouvoir dans ce pays après le renversement du régime démocratique jusque-là en place, et pourraient même être mis en avant pour sa propagande. Sauf que désormais ces hélicoptères frisent le ridicule de par leur désignation fantoche et pour tout dire assez ridicule. Il faut voir que les deux hélicoptères en question ont déjà été mis en avant dans les médias, notamment européens et nord-américains, lors de la bavure de Moura. C’était il y a quelques mois.
On aurait pu croire qu’il se serait agît d’une erreur de la part des Forces Armées Maliennes vis-à-vis d’un Mi-24T ou d’un Mi-25T mais là encore c’est impossible. Ces deux désignations n’existent en effet pas, et n’ont jamais été repérés dans la moindre publication. Non le Mali a bien créé un Mil Mi-35T qui n’existe pas. Et le plus risible dans cette histoire c’est qu’un ou une des rédacteurs de la version francophone de Wikipédia s’est laissé prendre en indiquant cette désignation. Comme quoi même sur les publications officielles des réseaux sociaux il peut y avoir de grosses erreurs voire des mensonges. Le cas des Mi-35T maliens en est la démonstration flagrante.
Près de la ville de Djenné, militaires, supplétifs russes et chasseurs traditionnels dozos auraient « demandé à des femmes de se déshabiller et fait des attouchements ».
Après 9 ans d’opérations au Mali, la force Barkhane poursuit sa ré-articulation en ordre, en sécurité et en transparence. Coulisses d’une manœuvre logistique d’ampleur au Mali, réalisée en moins de 6 mois. Les opérations continuent aux côtés de nos partenaires.
Malgré les coups portés par la force française Barkhane en 2020 et 2021 et la perte de ses principaux dirigeants, à commencer par son chef, Abou Walid al-Sahraoui, l’État islamique au grand Sahara [EIGS] demeure très actif , en particulier dans la région malienne de Menaka où, en mars dernier, il a lancé une offensive contre le Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA, pro-Bamako].
« L’offensive visait la population touareg et les groupes armés touaregs, à savoir le MSA-D et le Groupe d’experts d’autodéfense des Touaregs Imghad et leurs alliés [GATIA]. Les principaux villages maliens situés le long de la frontière avec le Niger ont été les plus fortement touchés par ces attaques, notamment Inchinanane, Tamalelt et Anderamboukane, dans la région de Ménaka, et Talataye et I-n-Délimane, dans la région de Gao », a ainsi relevé l’Équipe d’appui analytique et de surveillance des sanctions visant la mouvance jihadiste, dans le 30e rapport qu’elle remis en juillet aux Nations unies.
En juin, l’EIGS a pris le dessus sur le GTIA 8 de l’armée malienne – en réalité commandé par un El Hadj Ag Gamou, un chef du GATIA – ainsi que sur les combattants du MSA avant de s’emparer de la localité d’Anderamboukane, située à la frontière avec le Niger.
Puis, ce 7 septembre, la localité de Talataye [dans les environs de laquelle Barkhane a mené l’une de ses dernières opérations avant son retrait du Mali, ndlr] a été le théâtre de violents combat ayant opposé l’EIGS à des combattants appartenant à différentes organisations armées, dont, selon l’AFP, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, affilié à al-Qaïda], cette région étant connue pour être l’un de ses fiefs
Situé à 200 km, à vol d’oiseau, au nord d’Anderamboukane et à 150 km à l’est de Gao, Talataye occupe une position stratégique étant donné qu’elle se trouve au milieu de plusieurs zones d’influence de groupes armés.
« Les gens de l’EIGS sont arrivés cet après-midi sur des motos, les combats ont duré trois heures », a confié, à l’AFP, un combattant du MSA ayant affirmé avoir pris part aux combats. Ils « ont pris Talataye au crépuscule », a-t-il dit. Ce qu’un élu local a confirmé. « La mairie de Talataye et la ville sont aux mains de l’EIGS », a-t-il déclaré.
La localité de Talataye et ses environs avaient déjà fait l’objet d’attaques en mars dernier. Attaques qui, menées par des « éléments extrémistes », selon l’ONU, ont causé « la mort d’une centaine de civils ».
Si l’EIGS réussit à garder son emprise sur Talataye, alors il sera en mesure d’accenter sa pression sur la ville de Ménaka, qui se trouve presque à mi-chemin d’Anderamboukane. À moins que les autorités maliennes, désormais appuyées par le groupe paramilitaire russe Wagner, finissent par réagir…
Cela étant, via un communiqué publié le 6 septembre, l’état-major des Forces armées maliennes [FAMa] a évoqué une reconnaissance aérienne « offensive » contre les « terroristes auteurs d’abus et de déplacements forcés des populations dans le secteur de Talataye ». Mais il n’a pas fourni de bilan, celui-ci étant en cours d’évaluation.
« Grâce aux actions offensives menées, nos forces armées ont remporté des victoires décisives contre les groupes obscurantistes. Ces actions ont également permis à l’État de réaffirmer son autorité sur une grande partie du territoire national », a déclaré Abdoulaye Diop, le chef de la diplomatie malienne, quelques heures avant la prise de Talataye par l’EIGS.
Quoi qu’il en soit, cette situation ne peut qu’inquiéter le Niger. « Notre frontière avec le Mali est aujourd’hui sous la coupe de l’État islamique au Grand Sahara. Bamako n’a pas investi les postes militaires avancés à notre frontière. Le G5 Sahel est mort. Depuis le second coup d’État au Mali, Bamako est dans une fuite en avant qui l’isole en Afrique et nous prive d’une stratégie concertée et coordonnée pour lutter contre le terrorisme », avait ainsi dénoncé Mohamed Bazoum, le président nigérien, en mai dernier.
Les Forces armées maliennes (FAMa) ont annoncé avoir éliminé lundi, 44 terroristes « probablement » de l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), dans le secteur de Tessit (nord-est).
Dans des combats violents menés contre un groupe armé terroriste, l’armée malienne a tué 44 combattants armés. Au cours de ces violences, 2 soldats maliens ont été tués et 8 autres ont été blessés.
Mardi soir, l’armée malienne a publié un communiqué dans lequel elle établi un bilan provisoire de « 44 combattants neutralisés dont les corps ont été abandonnés sur place, plusieurs motos incendiées et d’importantes quantités d’armes et munitions récupérées ».
Le secteur de Tessit, situé dans la zone dite des trois frontières entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger, est fréquemment le théâtre d’affrontements et d’attaques de groupes terroristes.
Les FAMa ont neutralisé, entre le 10 et le 20 août dernier, au moins 91 terroristes, à l’issue de plusieurs opérations militaires menées à travers le pays.
Depuis 2012, le Mali fait face à des insurrections indépendantistes, des incursions djihadistes et des violences intercommunautaires ayant fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.
Il y a neuf jours la force Barkhane quittait le Mali, conclusion de plusieurs années de lutte contre le terrorisme islamiste dans un pays désormais aux mains d’une junte militaire hostile à la démocratie. Pour honorer l’engagement de nos soldats à protéger l’Europe de la menace djihadiste nous avons choisi une photo du mercredi mettant en avant trois modèles d’hélicoptères de l’ALAT. Le cliché a été réalisé il y a quelques mois maintenant.
Bien sûr vous aurez reconnu les hélicoptères d’assaut Eurocopter AS.532 Cougar Rénové et NHIndustries NH-90 TTH Caïman escortés ici par un Eurocopter EC-665 Tigre d’appui et d’attaque. Ces trois modèles étaient particulièrement adaptés au théâtre d’opération antiterroriste malien. Le Tigre étant même devenu rapidement la bête noire des combattants d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique et de Daech.
En juillet 2021, trente-deux Véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon furent embarqués à bord du roulier « MN Tangara » par le 519e Régiment du Train depuis le port de La Pallice [La Rochelle], où ils venaient d’être acheminés depuis Miramas [Bouches-du-Rhône]. Ces engins devaient en effet rejoindre Dakar [Sénégal] pour être mis à la disposition du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa], lequel formait alors l’ossature du Groupement tactique désert [GTD] « Korrigan » de la force Barkhane, au Mali.
Mis en oeuvre avec le Système d’information du combat Scorpion [SICS], le Griffon a visiblement tenu ses promesses, si l’on en juge par les comptes-rendus de l’armée de Terre. « La grande mobilité et la fiabilité du Griffon ont permis au SGTD [sous-groupement tactique désert, ndlr] de se déplacer avec rapidité hors des pistes afin d’éviter les lieux propices aux engins explosifs improvisés », avait ainsi souligné l’un d’entre-eux.
Ce premier déploiement opérationnel du Griffon intervenait quelques semaines après l’annonce du président Macron concernant l’évolution du dispositif militaire français au Sahel. Depuis, et après un dégradation des relations avec Bamako, la force Barkhane s’est retirée du Mali, la base de Gao ayant été rétrocédée aux forces armées maliennes [FAMa] le 15 août dernier.
Au total, plus de 5’900 conteneurs et 2’100 véhicules ont ainsi été transférés à Niamey, après un transit par Gao. Étant donné que la force Barkhane va être reconfigurée pour prendre en compte la nouvelle donne [elle va conserver entre 2’500 et 3’000 militaires], les Griffon ne seront visiblement plus utiles [où ils devraient l’être davantage sous d’autres latitudes…]. Seulement, ces VBMR ne retourneront pas en France par les mêmes moyens par lesquels ils sont arrivés au Sahel.
« Dans le cadre de la ré-articulation du dispositif de Barkhane, la plupart des véhicules qui ont été désengagés du Mali rentrent en France par voie aérienne via la BAP [base aérienne projetée, ndlr] de Niamey. Ces VBMR Griffon retrouveront bientôt leur régiment d’infanterie dans l’hexagone », a en effet indiqué l’État-major des armées [EMA], via Twitter, ce 19 août.
À noter que, à en croire une infographie diffusée par l’EMA, l’espace aérien algérien reste fermé aux avions de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], puisque, durant le retrait du Mali, ceux-ci ont emprunté deux voies : l’une passant par le Maroc et la Mauritanie, l’autre par la Libye et le Tchad. Pour rappel, en octobre 2021, Alger avait interdit aux appareils français de survoler son territoire, en réaction à des propos tenus par le président Macron. Puis il fut rapporté que cette interdiction avait été levée en février. Qu’en est-il vraiment? Quoi qu’il en soit, le chargement d’un Griffon à bord d’un A400M est un exercice pouvant se révéler déli
cat… en raison de ses dimensions [7,58m x 2,54m x 3,50m] et de sa masse [24,5 tonnes]. Ça se « joue à quelques centimètres », avait confié un commandement de bord d’A400M, à l’issue d’essais visant à homologuer les conditions d’aérotransport d’un blindé d’un tel gabarit.
En tout cas, pour le retrait du Mali, la voie aérienne a été privilégiée par rapport au transport maritime : entre le 30 octobre 2021 et le 15 août dernier, 150 rotations par avion ont été réalisées, contre seulement 5 convois maritimes. L’une des raisons pouvant expliquer cette tendance est que, après les difficultés rencontrées par un convoi de Barkhane au Burkina Faso, en novembre dernier, il est devenu plus compliqué de se rendre à Abidjan [Côte d’Ivoire] où les blindés auraient pu prendre place à bord d’un roulier.
Comme cela fut le cas après le départ de la force Barkhane des bases qu’elle occupait dans le nord du Mali, les paramilitaires russes n’auront pas tarder à investir celle de Gao, qui a officiellement été rendue à l’armée malienne le 15 août.
En effet, c’est ce qu’ont rapporté les casques bleus allemands de la Mission multinationale intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA], selon un rapport du commandement des opérations militaires conjointes de la Bundeswehr, cité par l’hebdomadaire Der Spiegel et l’agence de presse Reuters.
Ainsi, dans un premier temps, les militaires allemands [ainsi que leurs homologues britanniques] ont dit avoir observé deux avions à l’aéroport de Gao, à savoir un Embraer 314 Super Tucano et un L-39C Albatros, dont quatre exemplaires ont été livrés par la Russie à la force aérienne malienne la semaine passée.
Puis, deux heures plus tard, « 20 à 30 personnes en uniformes militaires n’appartenant pas aux forces maliennes ont été vues en train de décharger du matériel d’un avion de transport malien [probablement l’un des deux CASA CN-295 reçus par Bamako, ndlr] », indique le rapport en question. « Il s’agissait très certainement des membres des forces de sécurité russe, le L-39 ayant vraisemblablement été piloté par un Russe, les forces maliennes n’étant pas en mesure de l’utiliser », estime le document.
Le rôle que les paramilitaires russes auront à Gao n’est pas « immédiatement clair », indique le rapport. Mais « avec le déploiement de forces russes et l’arrivée de nouvelles capacités [avions d’attaque au sol] à l’aéroport de Gao, les forces maliennes continuent d’étendre leur zone d’opérations avec le soutien de la Russie vers le nord-est », souligne-t-il.
Étant donné la proximité de la MINUSMA avec les forces maliennes [et les paramilitaires russes] à Gao, le risque d’une attaque informationnelle du même type que celle menée contre Barkhane après la rétrocession de la base de Gossi aux FAMa, en avril, paraît assez faible… Même si on ne peut rien exclure.
Cela étant, les attaques contre la réputation de la France ne sont visiblement pas près de se terminer. Selon Jeune Afrique, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a écrit au Conseil de sécurité des Nations unies, le 16 août, pour demander une réunion d’urgence sur la situation dans son pays et accuser Paris de fournir des renseignements et des armes aux terroristes… L’accusation n’est pas nouvelle : le chef du gouvernement malien, Choguel Kokalla Maïga, l’avait proférée lors d’un entretien accordé à l’agence de presse russe Ria Novosti, en octobre 2021.
Quoi qu’il en soit, au Sahel, le format de la force Barkhane va être désormais divisé par deux, avec 2’500 militaires. Pour l’essentiel, son dispositif se concentrera sur le Niger [avec la base aérienne projetée de Niamey], le Tchad et le Burkina Faso, où le détachement de forces spéciales « Sabre » devrait être maintenu.
Peu avant de céder le commandement de la force Barkhane au général Bruno Baratz, le général Laurent Michon avait dit craindre un « coup d’éclat » des groupes armés terroristes [GAT] dans les derniers jours du retrait des troupes françaises du Mali.
Ce 13 août, et alors que celui-ci est sur le point de s’achever [avec, la semaine passée, le transfert de 150 conteneurs et d’un quarantaine de véhicules de Gao vers Niamey, au Niger], le Groupement tactique « Monclar », armé par la 13e Demi-Brigade de Légion étrangère [DBLE] a repéré un groupe de combattants jihadistes dans les environs de la localité de Tassiga, située sur à une quarantaine de kilomètres de la frontière nigérienne.
Armés de fusils-mitrailleurs et se déplaçant à motos, les jihadistes cherchaient à se renseigner sur le dispositif de sécurité déployé par les militaires français dans le secteur. Mais ils n’ont guère eu le temps de poursuivre leur activité. Une fois repérés, ils ont ouvert le feu sur les légionnaires du GTD Monclar, qui ont immédiatement riposté.
« Dans sa riposte, Barkhane a mis hors de combat deux d’entre-eux, n’essuyant aucune perte de son côté », a indiqué l’État-major des armées [EMA], peu après cet accrochage. Et d’ajouter : « La mission première de Barkhane de lutter contre les groupes armés terroristes se poursuit aux côtés de ses partenaires sahéliens, en parallèle de la ré-articulation en bon ordre et en sécurité de son dispositif hors du Mali ».
Il s’agit de la seconde intervention de Barkhane contre un GAT en une semaine. En effet, dans la soirée du 6 août, la force française a mené une opération dans la région de Talataï, située à environ 200 km au nord-est de Gao, pour « neutraliser » un cadre du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM, JNIM ou RVIM, lié à al-Qaïda].
Par ailleurs, selon le dernier compte-rendu hebdomadaire des opérations de l’EMA, le GTD Monclar a mené, la semaine passée, une opération de sécurisation de la ville de Gao et de ses alentours, l’objectif étant de « protéger la force, dans le cadre de la ré-articulation du dispositif, ainsi que la population contre de potentielles exactions des GAT présents dans la région ». Cette mission a reposé un « dispositif léger et discret », composé de deux groupes d’infanterie et d’une unité de tireurs d’élité, appuyé par un hélicoptère d’attaque Tigre.
« Si la réarticulation prend du temps, c’est parce que nous souhaitons le faire en sécurité, en bon ordre et selon le mode d’action que nous avons déterminés, nous ne nous faisons rien imposer. […] Nous faisons les choses extrêmement sereinement », a récemment fait valoir le général Pascal Ianni, le porte-parole de l’EMA, à l’antenne de franceinfo.
DÉCRYPTAGE - En plein retrait de la force française Barkhane au Mali, le président russe Vladimir Poutine mène une étape symbolique de l’offensive tous azimuts de Moscou en Afrique.
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