Plusieurs espèces profitent de la panique provoquée par la progression des colonnes de fourmis prédatrices parmi les arthropodes et les petits vertébrés.
Les fourmis nomades ou légionnaires sont présentes sur plusieurs continents, notamment en Amérique et en Afrique. Elles ne construisent pas de nid fixe et structuré mais un bivouac formé par l'enchevêtrement des corps des ouvrières qui protége la reine et le couvain. Leur vie sociale est marquée par une alternance très régulière de cycles sédentaires et nomades; ces derniers se caractérisent par le déplacement quasi-quotidien de toute la colonie qui avance de 100 à 300 mètres par jour selon une longue colonne structurée composée d’ouvrières qui capturent et tuent toutes les proies possibles sur leur passage, provoquant la panique chez les autres.
Plusieurs espèces d'oiseaux, essentiellement en Amérique tropicale (mais aussi en Afrique), exploitent l'importante ressource alimentaire que représentent les arthropodes et les petits vertébrés en fuite : quelques-unes dépendent de façon quasi-exclusive des fourmis pour se nourrir, tandis que d'autres font simplement preuve d'opportunisme.
Lors d'un séjour en Equateur en juillet 2013, Marc Fasol a rencontré Nicole Büttner, une jeune biologiste allemande qui étudie les fourmis nomades dans la station biologique Un poco del Chocó, et il a pu photographier plusieurs espèces spécialisés dans la capture des proies essayant d’échapper aux fourmis.
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Toutes les fourmis nomades ne sont pas intéressantes pour les oiseaux : il faut en effet qu’elles chassent en surface et qu’elles soient diurnes. C’est le cas principalement d’Eciton burchellii en Amérique centrale.
Entre juillet 2004 et août 2005, des chercheurs ont dénombré 49 colonies de fourmis légionnaires dans la forêt atlantique brésilienne, dont 28 d’Eciton burchelli, 19 de Labidus praedator et 2 d'Eciton vagans. Aucun oiseau n'a été vu à proximité dans 35 % des cas, et quand il y en avait, c’était à 69 % lorsque les fourmis étaient des E. burchellii et à 31 % des Labidus praedator.
Dans les forêts guinéo-congolaises, Dorylus wilverthi et D. molestus sont deux espèces "exploitées".
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