Dans le Nord, avec la jeune pousse Fiboo, l'isolation biosourcée tient le bambou

Un nouveau rapport complet de l'IEA PVPS Task 12 révèle comment les pays du monde entier gèrent les volumes croissants de modules solaires en fin de vie, en mettant en œuvre des réglementations et en adaptant les infrastructures de recyclage pour gérer l'augmentation prévue des déchets photovoltaïques au cours des prochaines décennies.

REPORTAGE. La société Fiboo, filiale du groupe nordiste Baudelet spécialisé dans l'économie circulaire et le traitement des déchets, vient d'inaugurer officiellement la première usine au monde de fabrication de panneaux isolants semi-rigides fabriqués en fibre naturelle de bambou. Le site industriel, basé à Blaringhem, table sur une capacité de production annuelle de 100.000 m³. Le bambou rejoint désormais la liste de matériaux biosourcés qui espèrent la reprise économique pour s'imposer toujours davantage dans le secteur de la construction.

L’usine Essity d’Hondouville (Eure), qui fabrique des essuie-mains à partir de vieux papiers, teste un procédé visant à valoriser un coproduit de ce recyclage, le carbonate de calcium, en matériaux de construction. Cela représenterait une importante réduction d’impacts et un gain de compétitivité, tant pour le secteur du papier que pour celui des cimentiers.

La plus grande usine européenne de batteries de seconde vie vient d’ouvrir ses portes en Allemagne. Mais comme d’autres acteurs du secteur dans le monde, cette entreprise pourrait être fragilisée par les difficultés économiques qui touchent actuellement l’industrie chinoise.

Alors que des millions de panneaux photovoltaïques arrivent progressivement en fin de vie, la question de leur recyclage devient un enjeu industriel, environnemental et stratégique majeur.

Jeudi 28 août à Metz a eu lieu la cérémonie de signature du PACTE Réemploi des matériaux de construction dans le Grand Est.

Renforcer la collecte, maximiser la récupération des métaux stratégiques et imposer des quotas de matériaux recyclés... Entré en vigueur le 18 août, le nouveau règlement européen sur les batteries veut diminuer la dépendance du secteur à l'étranger.  En France, les initiatives de recyclage se multiplient mais les incertitudes restent nombreuses. 

Si la puissance de cette nouvelle BESS n’a rien d’exceptionnel, son architecture, elle, interpelle. Elle devrait faciliter en effet la réutilisation des batteries de voiture électriques dans les années à venir. Voici pourquoi. 

Les batteries usagées issues des véhicules électriques conservent une capacité encore exploitable. Leur potentiel est tel qu’elles peuvent être réutilisées à l’échelle industrielle, comme le démontre cette entreprise américaine qui a conçu une centrale de stockage à partir de ces accumulateurs pour alimenter un centre de données dédié à l’IA.

La mission NOSSDUM, partie en quête de fûts radioactifs immergés entre les années 1960 et 1990, vient de revenir à Brest avec des images saisissantes, et tout un ensemble d’échantillons à analyser. Objectif : mieux comprendre l’impact environnementale de cette pratique qui aurait duré plusieurs dizaines d’années. 

Aux États-Unis, Redwood Materials offre une seconde vie aux batteries usagées des véhicules électriques en les transformant en unités de stockage d’énergie modulaires. Une solution innovante qui peut aider à combler des lacunes sur le réseau énergétique.

Avec le projet RIV Circular, la Région Hauts-de-France continue de développer l’économie circulaire. Des appels à projets vont être lancés.

Encore marginal, le réemploi des panneaux photovoltaïques pourrait atteindre 5 à 7 % du flux dans les prochaines années. Soren y consacre un fonds de 3 millions d’euros et lance un appel à projets pour créer de nouvelles lignes dédiées.

L’éco-organisme Soren, qui fête ses 10 ans d’activité, a présenté son bilan 2024 la semaine dernière à la presse. La collecte a bondi de 82 % par rapport à 2023 : une croissance qui devrait logiquement se poursuivre au fur et à mesure des années à venir et que Soren anticipe dans son modèle d’affaires.

Une nouvelle étape dans l’économie circulaire automobile se dessine à Flins, avec l’annonce par The Future Is NEUTRAL de l’ouverture d’un centre de déconstruction sur le site emblématique de la Refactory.

Une alternative durable aux emballages en polystyrène expansé, c’est ce que propose l’entreprise bretonne Écofeutre, qui vient d’inaugurer en mars dernier une nouvelle ligne de production de fabrication de produits en papiers/cartons, à partir de matière recyclée. Ce projet de recyclage, mené avec le soutien de l’ADEME, va lui permettre de s’ouvrir à de nouveaux marchés en développant des pièces de calages industriels résistants, tout en réduisant son impact environnemental.

La plateforme néerlandaise de vente de matériel photovoltaïque Search4Solar encourage activement les développeurs de projets, installateurs et autorités publiques à recourir à des modules photovoltaïques de seconde main. La société dispose actuellement d’un stock de plus de 100 000 panneaux usagés disponibles pour réemploi.

Allye Energy a lancé deux nouveaux systèmes de stockage sur batterie, capables de fournir respectivement 820 kW et 1,25 MW d'électricité. Ces systèmes combinent jusqu'à 18 packs de batteries de véhicules électriques recyclés, avec des compositions chimiques mixtes.

L’entreprise italienne Ecoprogetti a mis au point une ligne de recyclage photovoltaïque automatisée qui permet de séparer et de récupérer jusqu’à 100 % de l’aluminium, du cuivre, du verre, du plastique et du silicium contenus dans les panneaux solaires. Selon le constructeur, elle peut traiter jusqu’à 60 panneaux par heure tout en consommant 40 % d’énergie en moins que les autres solutions disponibles sur le marché.