La société de transport Caille de Laon, qui emploie 245 personnes, cherche des chauffeurs supplémentaires. Il avait besoin de 10 à 12 personnes pour attaquer la saison des déménagements, mais il n'en a trouvé que sept en contrat de professionnalisation. L’an prochain, l’entrepreneur estime qu’il aura encore besoin d’une dizaine de chauffeurs supplémentaires.

Réunis à la CCI de l'Aisne à Saint-Quentin ce lundi, les différents acteurs liés au projet du canal Seine-Nord n'ont eu de cesse de vanter "une formidable opportunité pour les entreprises", comme l'a souligné Olivier Jacob, le président de la CCI de l'Aisne. Si le canal Seine-Nord ne traverse pas le département de l'Aisne, il le longe sur une grande partie de sa frontière ouest. Il représente donc une opportunité pour les entrepreneurs locaux. La question est de savoir comment.

Le chantier du canal Seine-Nord va enfin pouvoir commencer après vingt-cinq ans d'atermoiements. En effet, le conseil de surveillance de la société en charge de sa construction s'est réuni pour la première fois le 20 avril, sous la présidence de Rémi Pauvros, afin d'en définir les grandes lignes. Les travaux, d'un coût estimé à 4,5 milliards d'euros, doivent s'achever en 2023-2024. Selon la mission de préfiguration, ce chantier devrait générer entre 3 000 et 6 000 emplois directs par an. Pour favoriser l'emploi local, la Région Hauts-de-France va financer des formations adaptées et Pôle emploi va repérer les candidats. Par ailleurs, les départements du Nord, de l'Oise, du Pas-de-Calais, de la Somme, de l'Aisne et du Val-d'Oise, vont favoriser l'embauche des jeunes, des chômeurs de longue durée et d'allocataire du RSA. Ainsi, les entreprises devront recruter des personnes ayant des difficultés à accéder à l'emploi.

Alpha Direct Services s'est fait connaître dès 2010 à travers la communication efficace de son plus gros client, Sarenza. Seulement voilà, l'année dernière, le leader de la vente de chaussures en ligne a décidé de confier le circuit de ses commandes à une autre entité, XPO Logistics. C'est à l'automne dernier que l'activité de Sarenza a définitivement quitté Beauvais pour Réau en Seine-et-Marne. Depuis ADS veut s'émanciper de l'image "entrepôt de Sarenza" qui colle à sa semelle. "Ce client représentait 20 % de l'activité du site", a précisé Eric Duboille, directeur général à Edouard Courtial, président du conseil départemental, en visite ce lundi. Le responsable a souhaité montrer toutes les capacités de son entrepôt géant. Le procédé "Cendrillon", pour lequel 20 millions d'euros avaient été investis pour le client Sarenza, fonctionne toujours mais pas à son maximum. Il peut gérer jusqu'à 100 000 commandes par jour. La moyenne actuelle atteint les 50 000 produits.

L’agence d'intérim Proman de Epaux-Bezu dans le sud de l’Aisne, dédiée au secteur de la logistique, recherche activement quarante-cinq profils d’ici à juillet. Les profils recherchés sont notamment des préparateurs de commandes et des caristes. Renseignement au 03 23 71 88 69 et/ou par mail à l’adresse : onsiteepb11@proman-interim.com.

Bien que le Canal Seine-Nord ne passera pas par l'Aisne, le territoire veut bénéficier des retombées de cette "autoroute fluviale". Les acteurs économiques locaux estiment que le chantier mobilisera pendant plusieurs années les entreprises locales et nécessitera des bases arrières logistiques. Selon les estimations, le chantier pourrait créer de 10 000 à 15 000 emplois au global. Ainsi, deux projets sont à l'étude : une plateforme bimodale à Tergnier sur une friche industrielle et un port du côté de Sermoise. Pour Benoît Breux de la CCI des Hauts-de-France, "l’Aisne a une carte à jouer grâce à sa situation géographique, ses axes de communication, et à son prix du foncier, qui est deux à trois fois moins cher".

De nouveaux entrepôts vont être construits prochainement sur la zone industrielle de Chaulnes. En effet, la société Sogidef, qui possède déjà un entrepôt logistique connu sous le nom de CLD (Chaulnes Logistique distribution) et composé de sept cellules sur une surface de 33 000 m2, projette d’ériger deux nouvelles cellules pour la fin 2017. La superficie de son site sera alors de plus de 43 000 m2. Ces entrepôts sont loués à des entreprises qui les utilisent comme lieux de stockage de différents produits (alimentaires, produits secs…). Un bureau, un parking, et un local de charge seront également construits.