Vernissage
suivi des interventions et lectures
d'Alain Veinstein et Jean Frémon
Le samedi 7 juillet à 16h30
Exposition du 7 juillet au 22 septembre
centre international de poésie Marseille
centre de la Vieille Charité - 2, rue de la Charité - 13002 Marseille | tel : 04 91 91 26 45 | www.cipmarseille.fr
« Mes palettes sont des assiettes en carton qui accueillent les relations entre le pinceau et la peinture. Des traces s’ensuivent que je peux déchiffrer et interpréter. Au delà des apparences se révèlent des formes susceptibles d’être identifiées avec des figures humaines, végétales ou animales, aux présences mystérieuses. Le chantier de cette série demeure ouvert à l’imprévisible. Pour elle, comme pour la peinture en général, je n’en suis qu’au commencement. Le dernier rebondissement des « figures de palette » s’est joué sur des papiers noirs de différents formats. J’en ai retenu un certain nombre qui seront présentés cet été au cipM, à Marseille, accompagnés de toiles et de carnets. »
« Très jeune, je voulais être peintre. J’y travaillais en solitaire entre les quatre murs d’une chambre de bonne ou sur le vif des rues de Paris et des campagnes environnantes. Quoi qu’il arrive, je passais le jeudi au Louvre comme d’autres préféraient les plaisirs du stade ou du bowling. Puis le doute s’est emparé de moi avec fureur. À mes yeux, il y avait trop d’art dans la peinture et pas assez de vérité. Seule l’approche de la vérité me semblait devoir être tentée. Pour joindre l’acte à la parole, j’ai détruit tout ce que j’avais conservé, fais table rase des pinceaux et tubes de couleur, bien décidé à tirer un trait définitif sur mon rêve d’enfant. D’ailleurs, la littérature et la radio ont presque aussitôt pris le relais. Une nouvelle vie allait commencer même si, de temps à autre, à de rares moments je dois dire, la peinture se rappelait d’une manière ou d’une autre à mon souvenir. Peut-être pour m’accommoder avec son fantôme, il m’est même arrivé de me donner l’illusion d’y revenir par des moyens détournés. Dans les années 90, par exemple, en ouvrant une galerie du côté de la Bastille qui fit de moi le premier fantôme.
Jusqu’au jour où, en 2014, venant de quitter définitivement la radio, j’ai osé franchir la porte d’une boutique de matériel pour artistes, à Montparnasse. Je n’avais aucune idée de ce que j’allais faire du chargement avec lequel je suis ressorti. Très vite, je me suis jeté à l’eau. Une peinture en a appelé une autre, des séries se sont composées, et je me suis retrouvé pris dans un rythme d’enfer, une vraie addiction, qui m’accapare aujourd’hui du matin au soir comme si, un demi- siècle plus tard, j’essayais de rattraper le temps perdu. »
— Alain Veinstein, extraits du Cahier du Refuge n° 270.
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