Baptiste Robert, le hacker toulousain qui vous veut du bien | Toulouse networks | Scoop.it
 

L'hacker éthique toulousain Baptiste Robert aime découvrir l'envers du décor des applications numériques

 

 

Un discret ingénieur toulousain est devenu en deux ans un hacker star en Inde et aux Etats-Unis en révélant des failles de sécurité majeures sur des applications. En France, Baptiste Robert alerte notamment sur les faiblesses de StopCovid. Rencontre avec un trentenaire qui prône un "hacking éthique", pour ouvrir les yeux des citoyens sur la sécurité des données personnelles.

Baptiste Robert aurait pu toucher un gros chèque en vendant au plus offrant ses trouvailles. Pas une semaine ne s'achève sans que cet ingénieur de 31 ans, installé à Toulouse depuis la fin de ses études à l'Enseeiht, ne révèle une faille informatique. Tout a commencé en 2017 quand il parvient à obtenir les droits absolus sur un smartphone Oneplus.

"En branchant le téléphone à l'ordinateur, j'obtenais un terminal de commande, je pouvais accéder à tous les dossiers de toutes les applications et les données personnelles", se remémore-t-il.

L'attention médiatique explose à partir de janvier 2018 lorsqu'il pointe les béances de sécurité du système d'identification de la population indienne fondé sur la biométrie (Aadhaar). Il devient alors une star dans ce pays, invité sur les chaînes de télévision pour débattre de l'outil gouvernemental, désormais au cœur d'une polémique brûlante. "C'est assez irréel la popularité que j'ai en Inde. On me dit qu'on parle de moi à la machine à café", rapporte Baptiste Robert.

Un hacker éthique

Pourtant, ce discret ingénieur n'est pas spécialement à la recherche de la gloire. Freelance pour une startup londonienne dans l'archivage de messages Whatsapp,  il pratique le piratage informatique sur son temps libre, souvent la nuit, quand ses enfants dorment. Baptiste Robert y voit un rôle de lanceur d'alerte. "Certains hackers balancent la faille de manière publique sans préalable, d'autres vont la vendre ou encore ne rien dire. Depuis le début, j'ai vu cette activité comme un engagement politique", lance-t-il avant de développer.

 "Le discours que j'ai beaucoup combattu est celui de dire les gens s'en fichent de leurs données personnelles. Je suis persuadé du contraire. Seulement, beaucoup ne comprennent rien à la technique et n'ont pas les éléments pour faire autre chose qu'accepter les paramètres par défaut proposés par les plateformes numériques. De l'autre côté beaucoup ne savent pas expliquer la technique. Ces deux mondes ne se parlent pas".

Baptiste Robert cherche justement à faire le pont entre la technique et le grand public. Sur son compte Twitter qui culmine à plus de 220 000 followers, il s'exprime derrière le pseudonyme Eliott Alderson, le célèbre héros de la série Mr Robot.

 

Par Florine Galéron